Chalibe. Le nom de l'homme de métal enrobait les lèvres, et coulait dans la gorge. Sa peau de fonte renvoyait les rayons du soleil et ses yeux, bien que dénués de couleur, étaient peuplés d'une myriade de fils lumineux. Tenue par sa tige, une rose de verre roulait entre ses doigts. Entre deux tournoiements, la fleur se parait d'une douce couleur blanche.
Faisant face à cet être solaire, assise sur la bordure glaiseuse du champ de rose, la jeune fille s'était sentie insignifiante. Ses joues avaient rougi, colorées par la honte. Une fois levée, elle avait marmonné un mot de remerciement, sec et inaudible avant de revenir sur ses pas aussi vite qu'elle le pouvait. Ses jambes flageolaient.
La musette scindant à nouveau sa taille, elle y enfouit sa main pour déposer la rose vitrifiée et y extirper la carte parcheminée.
Avec précaution, elle la déplia. Après l'avoir examinée de près pendant quelques instants, elle y identifia une forêt.
Celle-ci était figurée de telle sorte que l'on comprenait avec aisance qu'elle serait la prochaine étape à atteindre.
Le voyage s'annonçait être long.
Au moins sept jours de marche.
« Eh beh, mam'selle, c'est comme ça qu'on quitte son sauveur ? »
Sorora se retourna pour faire face à Chalibe qui l'observait avec un sourire amusé.
« Merci encore pour ton aide, Cha- (elle marqua un temps avant de prononcer le nom entièrement), Chalibe. Mais je crains qu'il faille qu'on se quitte à présent.
Elle esquissa un léger mouvement de recul, tourna les talons mais la voix malicieuse du jeune homme l'arrêta dans son élan.
- Si tu veux un conseil, renforce le ton mélodramatique et mets un peu plus l'accent sur le qu'on se quitte... Ton jeu sera plus crédible avec plus de conviction. Ah et aussi la diction ! Soigne ta diction. Très important. Tiens, je te rends la parole, tu me refais un essai pour voir ? »
Sorora soupira et pivota à nouveau pour lui faire face. Il était vraiment décidé à ne pas la quitter.
- D'accord, je vais la faire courte pour toi, afin qu'on soit bien clair ; c'est très aimable à toi de m'avoir sauvée, mais maintenant il faut que tu me laisses tranquille. L'heure tourne, et je n'ai pas de temps à perdre.
Un petit rire éraillé s'échappa des lèvres grisâtres du jeune homme.
- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle dans ce que je viens de dire ? fit Sorora en fronçant les sourcils.
- Oh, trois fois rien. Un détail. Le fait que tu penses que je traînais par le plus grand des hasards dans un champs de rose, sans songer une seule seconde au fait que je puisse avoir le même objectif que toi...
- Parce que tu connais mon objectif, peut-être ?
- Généralement, deux types de personnes traînent dans cet endroit ; les dépressifs qui veulent devenir des Hélicées amnésiques, et les fous comme moi qui se donnent corps et âme dans la quête du cœur de flamme en pensant que leurs situations est désespérée. Et vu comment tu es parée, je ne pense pas que tu sois venue pour faire un stage éternel de bronzage-jardinage.
- Tu as raison sur ce point ; je fais la quête. Mais il est hors de question que je fasse le trajet avec un inconnu. De plus il n'y a qu'un seul cœur et j'en ai vraiment besoin. Donc, tu trouves un autre chemin, et on se dit adieu.
- Ah, mais je le voudrais bien moi aussi, seulement voilà ; il n'y a qu'un seul trajet qui mène au cœur de flamme. Mais ne t'en fais pas, ma vieille, tu as devant toi un excellent compagnon de route. Preuve irréfutable : je ne ronfle pas la nuit ! Petite veinarde va, on peut dire que tu es bien tombée ! déclara Chalibe avec un clin d'œil appuyé. »
Un long moment de silence marqua la conversation avant que Sorora eut la force d'exprimer son effarement :
« Ce n'est pas vrai !
- Eh oui, je sais, ça paraît surprenant, mais je fais partie de ces rares jeunes hommes dotés de cette faculté.
- Je parlais du trajet en commun. Par pitié, dis-moi que c'est une blague tout droit sortie de ton humour douteux !
- Je ferai comme si je n'avais rien entendu en ce qui concerne mon humour. Et pour le trajet, prends tes papelards et relis-les. A coup sûr, ils mentionnent ça quelque part. »
Ressortant les parchemins, Sorora lut la première page.
Sur un coin de la première feuille, il était écrit en petits caractères:
Il n'y a qu'un seul et unique chemin qui mène au Cœur de Flamme. Tous les autres ne sont que leurres et mensonges.
Le papier fut relu, une deuxième fois.
Puis une troisième fois.
Puis une quatrième.
Il devait y avoir erreur.
Il était impossible qu'elle fasse le trajet avec un gigolo pareil.
Elle ne pouvait se le permettre.
Et pourtant, le parchemin était clair. Prendre un autre chemin signifiait faire fausse route.
« Alors, verdict ? demanda le jeune homme.
- Tu as raison. On va devoir faire le chemin ensemble, grommela-t-elle en rangeant ses feuilles. Mais, puisqu'on fait la route, avant de partir, je veux mettre en place des règles très simples.
- ... Quels genres de règles exactement ? fit Chalibe avec une moue dubitative.
- Interdiction de parler de nos familles et histoires respectives. On ne prend pas le thé, j'ai une vie à sauver. Interdiction formelle pour les blagues douteuses, continua-elle en insistant sur les mots. Elles ne servent à rien, si ce n'est à être gênés ET déconcentrés. Interdiction de se parler si ce n'est pas pour se transmettre des informations vitales.
- Interdiction formelle de respirer, tant qu'on y est...
- Très drôle. En attendant on fonctionnera comme ça jusqu'à la prochaine étape. Et lorsqu'on l'aura atteinte, tu accepteras de m'oublier et de faire ton chemin. Même chose pour moi. On fera ce qu'on aura à faire, point final.
- Bonne idée, mademoiselle Rabat-Joie. Tu me permets de prendre une corde pour le voyage ? Je suis sûr que mon cadavre pourra mieux supporter ton projet de cohésion de groupe.
- Mon nom c'est Sorora, répliqua-t-elle en se pinçant les arêtes du nez, réfrénant une insulte qui titillait sa langue.
- Oh, on peut encore se présenter alors ? Ta Table des Lois Mortelles comporte une rubrique « ce qui est autorisé » ?
- Oui. Le droit de se taire y est établi d'ailleurs. Tu devrais l'utiliser, il pourrait t'être utile.
- Je suis un jeune homme courtois, mon principe de toujours est honneur aux dames. »
La jeune fille dévisagea l'Homme Statue avec un de ces regards noirs qui laissait présager la foudre. Mais le sourire narquois du jeune homme semblait invoquer l'orage, et cela sans aucune crainte.
Poussant un long soupir, Sorora secoua la tête. Il ne fallait pas qu'elle se détourne de sa quête. La lourdeur de Chalibe devrait pouvoir être supportable. Du moins elle l'espérait.
Un pas après l'autre, elle se dirigea vers la plaine, précédant Chalibe. Ils s'enfoncèrent tous deux dans la plaine, traçant des sillons dans les herbes hautes, écrasant les marguerites et les boutons d'or comme pour marquer leur passage. L'Homme Statue semblait manifester une certaine difficulté à la suivre, et peinait de plus en plus à trouver son souffle à mesure qu'ils avançaient. D'une manière tout à fait étrange, ses membres crissaient un peu plus à chaque nouveau pas. Le bruit croissait et dominait progressivement tous les autres sons de la plaine. Il devenait aussi perçant, aussi grinçant, aussi lancinant que le chant macabre des vautours. Bientôt tous les animaux qui peuplaient l'endroit fuirent, effrayés par ce son mortel qui vibrait dans l'air à chaque mouvement métallique esquissé par le jeune homme.
Les ongles de Sorora mordirent sa paume comme pour l'empêcher de faiblir. Le bruit que produisaient les membres de l'homme statue ravivait en elle le souvenir d'une chute de glace, d'hurlements d'une voix. Le souvenir du froid et de l'écho. Le souvenir d'un enfer pour une vivante.
Au bout d'une heure de marche, les forces de Chalibe s'épuisèrent.
Son corps de fonte tomba dans l'herbe dans un bruit sourd. La chute résonna sur la surface de la terre ; de multiples petites secousses la firent trembler le temps d'un instant.
Surprise par ce phénomène, Sorora se retourna et vit le jeune homme allongé sur l'herbe. Le drôle lui faisait une énième farce grotesque. La main de la jeune fille glissa lentement sur son visage ; ce geste semblait contenir le flot d'injures qui atteignaient ses lèvres.
« Chalibe, pas de blagues douteuses. Si tu ne te relèves pas d'ici trente secondes, je t'abandonne ici.
Le jeune homme ne réagit pas, sourd aux injonctions de la jeune fille. Il restait inerte et sa figure, inexpressive.
- Chalibe, je ne plaisante pas. Je ne t'attendrai pas plus longtemps.
- J'sais bien qu'il peut être aussi con qu'l'monde quand il veut, ma jolie, mais faudrait pas pousser non plus... T'attends quoi, au juste, pour vérifier qu'son esprit parte pas en vacances au pays des morts ? Une visite ultime et spéciale dédicace du papi ? (Un bêlement se fit entendre, comme pour le réprimer). Ouais, j'sais, Salopiot, c'est pas très bien d'parler comme ça du Dieu. N'empêche qu'il est d' la famille, c'est l'grand-papa, on peut dire qu'on peut parler d'lui comme d'un vieux frère non ? (le bêlement retentit de plus belle) Roh, fiche-moi la paix av'c tes réprimandes d'morale d' chèvre. Tu descends dans mon estime, le dahu, fourr'-toi bien ça dans l' crâne.
La voix gouailleuse qui s'était faite entendre effraya Sorora. Tout en reculant, la jeune fille balayait de son regard les alentours pour identifier l'inconnu qui l'avait interpelée.
- Plus bas, ma fille, plus bas ! J'fais pas ta taille, j'sais bien, mais tu pourrais faire un p'tit effort pour n'pas m'vexer ! Ah les Gnomes d'nos jours sont plus aussi respectés qu'avant, j'vous jure ... »
Le regard de Sorora se dirigea vers le sol. La vue du petit être la répulsa instantanément. C'était bien un Gnome qui l'avait interpelée. Ou pour être plus précis, une Gnome. Cette dernière était si petite qu'elle parvenait à peine à se hisser à la hauteur des genoux de la jeune fille. Elle avait de longs cheveux gras entremêlés de feuilles, branches de bois et orties. L'ensemble de sa chevelure suffisait à cacher son corps ; ne ressortait de cette forêt capillaire que deux bras potelés couverts de boue, deux mains aux ongles rongés par la peau et deux pieds poilus qui dégageait une forte odeur. A cela s'ajoutait un visage caché par le rideau que formaient ses cheveux filasses ; on ne distinguait que deux yeux envahis par d'immenses pupilles étincelantes qui semblaient renfermer en elles-mêmes secrets et mystères. A quelques mètres de la Gnome se tenait un Dahu qui faisait deux fois sa taille, reconnaissable par cette différence de taille notable qu'il y avait au niveau de ses pattes ; en effet, les deux pattes avant était nettement plus longues que les deux pattes arrière.
Ce dernier était vêtu d'une laine foisonnante qui pendait dans l'herbe et les deux cornes qui ornaient son front tournicotaient pour former des arabesques mouvantes. De là où elle se situait, Sorora apercevait sans mal la queue reptilienne de la bête arrachant les quelques herbes flétries qui ne pouvaient atteindre son museau.
- Ecoute mon p'tit cœur, m'fais pas ces gros yeux d'ahurie, j'sais bien que tu t'attendais pas à voir, ma p'tite gueule et cell' d'Salopiot, mais 'faut dire aussi qu'cet imbécile qui t'sert de compagnon s'est fourré dans une situation pas possible, j'devais l'surveiller d'loin ! Quand on sait qu'on est pas foutu d'marcher droit sur deux mètres, on s'amuse pas à l'faire, par l'don d'Oslile ! On demande la charrette, le bœuf, l'âne, une fourmi, j'sais pas moi, mais pas d'y aller au p'tit bonheur la chance, en commandant gaiement la mort servie sur un foutu plateau d'argent, comme l'a fait c'crétin ! Ah Granit a bien eu raison de m'demander d'l' suivre! Puis sincèrement, r'gardez-moi ça, r'gardez-moi c' qu' vous avez fait toi et lui ! J'suis apprentie Maîtr' d' la plaine et d'la forêt, pas experte en massacre floral et en rapatriement des animaux, bande d'andouilles finies! Non mais j'vous jure, j'vous jure ! Et pis r'gardez c'tte pauvre terre ! Oh mon p'tit Salopiot, t'as vu ces dégâts ? 'Savent pas faire attention, ces jeunes des villages d'nos jours ! Servez-vous d'vos yeux et d'votre cerveau quand vous marchez, au lieu d'les mettre en grève, soyez pas comme ces abrutis d' Yétis des Montagnes ! »
Sorora avait contemplé avec stupéfaction cette Gnome qui jurait à n'en plus pouvoir. Au cours d'une de ces soirées où sa mère lui contait les légendes des ancêtres, elle avait entendu parler des Gnomes (aussi appelés Nains dans certaines versions) comme étant des êtres solitaires, modérés, maîtres d'eux-mêmes et emplis de sagesse. A présent, la jeune fille se demandait si les ancêtres n'avaient pas un peu idéalisé ces créatures de l'Eternité. Voire même, s'ils avaient été réellement en contact avec ces peuples. Songeant à remettre en doute une bonne partie de ses croyances, la jeune fille subissait le long monologue de la Gnome. À présent désemparée, elle perdait patience, et sa nervosité s'amplifiait à mesure que son regard allait et venait du visage de l'Apprentie à celui de Chalibe. Chalibe étendu sur l'herbe. Chalibe faible. Chalibe presque mort. Sorora sentit sa mâchoire se crisper tandis que sa peau pâlissait sous le soleil rougeoyant. Elle n'avait jamais connu la mort. Elle voulait ne jamais la connaître. Si elle était sur cette quête, c'était justement pour la faire taire, cette Mort narquoise, celle qui frôlait les mains sèches de son père avec son sourire cruel. Elle ne la souhaitait à personne, la mort. Pas à son père, pas à sa mère, et pas même à ce Chalibe qui l'agaçait profondément. Le cœur de la jeune fille se serra. Il ne devait pas mourir. Son père. Chalibe. Personne. Pas maintenant. Jamais.
Perdue dans ses pensées, Sorora n'avait pas remarqué que la Gnome ne parlait plus. Les yeux de l'Apprentie ne se détachaient plus de la jeune fille. Ses pupilles brillaient d'une lueur bleutée au travers de sa chevelure : elle pénétrait l'âme de cette jeune humaine, écartant ses faibles protections comme on tirait un voile. Sorora ne savait rien, elle ne se doutait de rien. Durant ces instants de silence, la Gnome sondait, fouillait, déchiffrait la moindre joie, la moindre peine, la moindre terreur qui composait l'être de la jeune fille. Les souvenirs, les sentiments, les pensées ; tout éclatait à la lumière de son regard. Devant elle se présentait maintenant l'Unique de cet être qui recouvrait son essence première et les évolutions que Sorora avait elle-même apporté à cette essence. Ses doutes furent instantanément démentis ; l'humaine était digne de confiance. La Gnome rougit de honte. Elle ne méritait pas cette Scrutation, cette pauvre jeune fille, cette petiote. Et pourtant, il lui avait semblé nécessaire de la lui faire subir pour Chalibe. Avant qu'elle n'aille le sortir de sa torpeur. L'Apprentie voulait préserver son esprit de toutes fêlures avant qu'il n'atteigne le Deuxième Mur Mortel. Elle l'aimait bien, cet idiot ; il était comme un frère pour elle, et cela bien qu'elle eût l'air d'avoir dix printemps de plus que lui. Cet imbécile ne méritait pas les ordures, et elle aurait scruté de toutes façons, quoiqu'en eût dit Granit.
« Dites, du coup, vous qui sembliez si assurée, que faut-il faire pour le ranimer ? Parce qu'il n'est pas mort, hein ? demanda soudain Sorora avec inquiétude, en se retournant pour faire face à la Gnome.
- Bien sûr qu'il est pas mort, ma belle, il roupille parc' qu'il a plus d'force, c'est tout. Faut simplement l'réveiller... avec une certaine manière. Maint'nant, faut que tu m'laisses avec lui... Je m'occupe de lui... Toi, tu r'cules et tu r'tiens la bête. Salopiot d'vient papa poule quand il m'voit faire des manip' pareilles, j'ai pas envie d'l'avoir dans les pattes. C'est pareil pour toi ; tu t'approches pas... à moins que t'ais envie qu'd'l'herbe t'pousse sur la peau pour attirer les vaches et les moutons du coin.
- Compris. »
La Gnome se rapprocha alors de Chalibe, tandis Sorora contenait Salopiot en empoignant la fourrure de l'animal pour le tirer en arrière. Les bêlements de ce dernier devinrent des mugissements plaintifs ; la Dahu essayait tant bien que mal de se dégager de l'emprise de l'humaine pour rejoindre la Gnome et l'empêcher de réaliser son projet.
« Salopiot, tu la fermes maint'nant ! gronda la Gnome en se retournant pour planter ses deux pupilles menaçantes dans celles de la bête. Tu t'calmes et tu m'laisses faire sinon j'serai obligée d'te forcer à te t'nir tranquille et crois-moi qu'j'ai pas envie d'le faire. »
Salopiot baissa la tête, en signe de soumission et suivit la jeune fille en traînant ses sabots, arrachant quelques herbes sur son passage. Après avoir vérifié qu'ils s'étaient bien éloignés, la Gnome s'agenouilla auprès de ce corps de métal inanimé, étalé sur l'herbe sèche. Elle contempla pendant quelques instants le jeune homme.
La première fois qu'elle l'avait vu ainsi, elle n'avait même pas atteint l'âge de l'Eveil.
Elle n'avait que deux printemps et paraissait en faire douze printemps comme tout Gnome. Au cours d'une de ses veillées nocturnes, l'enfant qu'elle était avait surpris un défilé étrange qui était composé d'un Ange, d'une Nymphe et d'un Géant. À la tête de cette curieuse file était une statue en fonte qui représentait un enfant regardant le ciel avec un air apeuré. C'était en pleine nuit, un soir d'hiver. La plaine était gelée. La statue reposait dans les bras de l'Ange qui présidait cette petite procession. Cet être de lumière flamboyait et illuminait cette campagne silencieuse, plongée dans l'obscurité. Il était suivi d'une Nymphe et d'un Géant. Au bout d'un certain moment, ils s'arrêtèrent de marcher pour une raison qui lui avait été inconnue. L'Ange étendit la statue sur la terre gelée. La petite Gnome les avait alors questionnés sur le motif de cette réunion ; c'était la première fois qu'elle voyait tant de créatures de première génération rassemblées pour un objet aussi futile.
La réponse la marqua à jamais.
On désigna l'enfant de métal.
« Pour qu'il vive ».