L’été vint ainsi que le début de la saison des pommes. La famille royale possédait de magnifiques pommiers au pied du château mais il était strictement interdit de les ramasser, seuls les domestiques de la famille royale avaient le droit. Chaque année, nous attendions cet instant avec impatience.
Il était si facile de rentrer dans le verger et de dérober quelques pommes.
Il fallait juste se rendre tôt le matin dans le verger pour éviter un maximum de monde.
Alors que le soleil n’était pas encore levé, je me rendis au verger avec Baldo. Il faisait le guet pendant que je cueillais quelques pommes. Nous nous rapprochons discrètement veillant à ce qu’il n’y est pas de garde.
Personne, parfait.
Nous nous sommes placés au pied du mur servant de limite au verger, Baldo me fait la courte échelle et je n’atterris pas dessus le mur. Je me rendis au premier arbre et commença à ramasser quelques pommes, c’est alors que je le vis derrière les branches. Un jeune homme se promenait dans le verger. Je remarquais sa posture droite et la qualité de sa chemise et de son pantalon, il devait être de la famille royale. Il regardait au loin, on aurait dit un fantôme qui errait sans but. Je ne pouvais m'empêcher de l’observer, quelque chose se dégageait de lui, il regardait le ciel comme s’il attendait quelque chose. Je continuais d'avancer en cherchant à mieux voir. En me glissant derrière un buisson, je pus l’observer de plus près. Il semblait si triste et si malheureux. Je restai ainsi un long moment à l’observer.
En bougeant, je brisai une branche au sol avec mon pied, le jeune homme sursauta puis se tourna dans ma direction.
- Qui est là ? demanda-t-il.
Je ne répondis pas restant caché derrière le buisson, espérant qu’il n’insiste pas.
- Montrez-vous !
Je ne répondis toujours pas, espérant qu’il croit que c’était un animal. Si je me faisais attraper dans le verger du château, je serais enfermé pour ce crime. Je devais partir sans me faire attraper.
J’entendis des pas se rapprocher de moi, s'arrêtant juste devant le buisson. Je pris mon courage à deux mains et je pris mes jambes à mon cou, courant le plus vite possible. Fuir était une habitude quand on vivait dans la rue comme moi, alors on savait comment semer les personnes. Je courus à travers le verger mais le jeune homme me suivait, se rapprochant un peu plus à chaque foulé. Je commençais à paniquer et à me fatiguer. J’essayai de le semer en slalomant entre les arbres mais il était toujours là. Le souffle commença à me manquer, je devais soufflais un instant. Je m'arrêtai derrière un arbre et le jeune homme de l’autre côté ne sachant où j’allais partir. Je ne risquais pas qu’il voit mon visage avec ma capuche.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-il à nouveau.
Je ne répondis pas.
- Pourquoi êtes-vous là ?
Toujours aucune réponse.
- Je vois, vous ne voulez pas répondre. Je trouverais les réponses moi-même lorsque je vous aurais attrapé.
Je pouffais de rire légèrement devant cette affirmation comme s’il allait m’attraper.
- Oh, je vois que cela vous fait rire. Pensez-vous que cela soit impossible ? Que je vous attrape ?
Je me décidai à répondre, ce petit jeu me plaisait. J’aimais l'adrénaline surtout dans ce style de situation. Et je savais qu’en parlant, il découvrirait que je suis une femme.
- Je le pense effectivement, affirmais-je.
- Vous parlez enfin de compte. Je vous croyais muette.
- Tu as la preuve que non.
- Je vois ça. Pas beaucoup d'intrus auraient pris le risque de parler. Mais toi, non. Montre-toi.
- Pour que vous puissiez me retrouver une fois que je serais enfuie.
- Effectivement, ajouta-t-il avant de me jeter sur moi.
En moi d’un instant qu’il faut pour dire “ouf”, il fut sur moi. Je ne pus même pas me débattre, il me tomba dessus. Il était rapide. Il avait réussi à me bloquer le bras dans le dos. J’étais à sa merci. La peur commençait à me gagner petit à petit. La situation s’était retournée contre moi et j'avais trouvé un adversaire plus fort et plus rapide que moi. Il tordit un peu plus mon bras :
- Bien maintenant, dis-moi qui tu es et ce que tu fais ? En fonction de ta réponse, peut-être je te lâcherais.
- Oh, ce n’est pas joli de faire du chantage, tu sais.
- Si tu m’avais répondu dès le début, je n'aurais pas été obligé d’en arriver là. Je veux juste discuter.
- Drôle de façon de parler. Peut-être que si tu me lâchais, j’aurai envie de te parler.
Je devais essayer de l’amadouer.
- D’accord mais si tu ne t’enfuis pas.
- Marché conclu.
Il me relâcha aussitôt, je me reculai loin de lui.
- Bien, tu es libre. Maintenant réponds-moi.
Son honnêteté me poussa à lui dire la vérité, il ne semblait pas me vouloir du mal.
- Je suis venue récupérer des pommes.
- Des pommes ? Mais pourquoi ? Attends, tu as franchi l’enceinte du château et pris le risque de finir enfermer juste pour des pommes. Es-tu si désespérée que cela ?
Sa réponse me blessa dans mon égo. Oui, je l‘étais mais je ne comptais pas lui dire.
- Qui a dit que je l’étais ? Je suis peut-être simplement une voleuse qualifiée.
- Peut être effectivement mais je n’en suis pas si sûr.
- Vraiment ? Qu’est ce qui te fais douter ?
- Ton apparence, tu as l’air bien pauvre pour une voleuse qualifiée, tes habits sont usés et tu es bien trop maigre pour manger à ta faim. Je pense que tu es une pauvre voleuse.
Sa deuxième constatation me piqua encore plus, je le savais que j’étais maigre, la mère de Baldo me le disait souvent mais je préférais partager le peu que j’ai à manger avec ceux qui n’ont rien. Je baissai le regard honteux de ses vérités.
Il le comprit aussitôt, s’excusant de ses propos
- Je ne voulais pas être blessant, excuse-moi.
Je n’allais pas affirmer que ce qu’il venait de dire était vrai, alors je respirai un bon coup, relevant la tête.
- Heureusement que ce que tu affirmes est faux, affirmais-je avant de me retourner pour partir.
- Attends, tu pars déjà ?
- Je ne souhaite pas me faire attraper et tu devrais en faire autant.
Sur ces paroles, je ramassais mon sac de pommes et commençais à escalader le mur mais soudainement, je fus pris d’un énorme vertige, je luttais pour rester accrocher au mur, mes mains s’engourdissaient, je luttais mais rien n’y fis, je me sentis partir et tout devint noir.
Par exemple, le moment où Op voit le jeune homme pour la première fois, j’imagine que c'est LE garçon de la romance et je trouve dommage que le texte ne s'attarde pas plus sur ce que ressent Op en le voyant. Une description pourrait aussi nous indiquer les détails sur lesquels elle s'attarde ou ce qui la frappe chez ce garçon.
Je dirais que tu disposes d'une bonne base, qui mérite quelques améliorations et développements pour donner encore plus de vie à tes personnages et de corps à ton histoire.