Chapitre 2

Notes de l’auteur : Un grand merci à tout ceux qui ont suivi le premier chapitre et le prologue.... J'ose espérer que celui-ci vous plaira tout autant !
N'hésitez pas à me dire ce que vous aimez, ou n'aimez pas dans l'histoire ou dans les personnages !

Le vent fit doucement voler le sable autours des deux personnes. Aucun mouvements brusques n’étaient visibles ; ils se jaugeaient silencieusement du regard, la question que Kael venait de poser flottant encore dans leurs esprits.

« Ce n’était pas la meilleur façon de lui demander » Commenta le Serpentaire « C’est trop direct, il va se braquer. »

Le voleur serra son poing de frustration. Il ne manquait pourtant pas de tact habituellement. Alors comment avait-il pu faire une telle erreur de débutant ?

 – Tu as seulement besoin de savoir que je ne suis pas là pour te nuire, lâcha finalement l’homme encapuchonné.

Mais était-il pour autant là pour l’aider ? Le vent soupira silencieusement pendant encore quelques minutes, renforçant le silence entre les deux personnes.

– Alors pourquoi es-tu là ? Demanda lentement Kael, après que son épaule et sa jambe eurent fini d’être bandées

Son interlocuteur se figea une nouvelle fois, ne semblant pas vouloir répondre aux questions du voleur.

 – Tu es blessé, expliqua-t-il finalement, Tu as besoin de moi.

« C’est surtout lui qui a besoin de mes pouvoirs » Se moqua Ophiuchus « Personne ne fais rien sans y voir un intérêt » 

Non, en effet… Et le détenteur de la dague ne le savait que trop bien. Combien de fois avait-il volé, trahi, ou tué lorsqu’il avait quelque chose à y gagner ? Beaucoup trop de fois. Sa vie n’était sûrement constituée que de ça.

 – Et toi ? À quoi te servirai-je ? Voulu savoir le voleur, bien qu’il se doutait de la réponse.

 – Toi… ? Pas grand chose. Mais Ophiuchus, par contre, a les mêmes buts que moi, déclara l’homme encapuchonné. 

 Kael fronça des sourcils. Cette intonation lui rappelait quelque chose. Pas la voix, non… Mais la manière de choisir ses mots, le ton maîtrisé et contrôlé.

 De son côté, le Serpentaire riait ouvertement de la réponse directe et franche du jeune homme, ne semblant pas apercevoir la concentration du voleur.

 – On s’est déjà rencontrés ? Réfléchit le libérateur du treizième signe.

 – Ce n’est pas important, décida son interlocuteur, tout en passant pensivement sa main droite sur l’arrière de sa joue droite, cachée par le masque.

 – Alors qu’est-ce qui l’est ?

 Il y eut une petit silence, avant qu’il ne réponde finalement ;

 –  Ta décision de m’aider ou non.

 

 

Kael se releva lentement, tout en essayant de ne pas trop appuyer sur sa jambe droite. Le soleil se levait lentement au dessus de leur tête - il devait sûrement être presque huit heures - et l’obscurité de la nuit avait laissé la place à un jour nouveau.

Au loin, on pouvait apercevoir la ville de Solaria qui semblait redevenir vivante ; Les habitants ressortaient de leurs maison pour vivre leurs vies et les marchands rouvraient leurs magasins. La plupart finissait de ranger les festivités des jours précédents, enlevant les banderoles et nettoyant les rues.

L’homme encapuchonné se chargeait d’étouffer les traces de leur passages ici, tandis que Kael tentait de faire des mouvements malgré ses blessures.

« T’es une vraie chochotte, tu le sais ça ? » Se moqua Ophiuchus, après que son libérateur ait grogné une nouvelle fois de douleur.

- J’aimerai bien t’y voir, marmonna-t-il, légèrement vexé, tout en observant du coin de l’oeil l’homme encapuchonné.

Le voleur n’avait pu obtenir de lui que quelques maigres  informations secondaires, dû à des déductions plus qu’à de réels aveux. Ces secrets et cette méfiance commençait à frustrer peu à peu le jeune homme, qui n’avait pas l’habitude d’être en position de faiblesse.

- Donc, je n’ai même pas le droit de connaitre ton prénom ? Insista-t-il.

L’homme encapuchonné se retourna doucement, sûrement fatigué de l’insistance de Kael.

  • Appelle moi Lys.

« Lys ? Drôle de prénom pour un homme. » Constata le Serpentaire.

- Lys ?

Il hocha positivement de la tête, tout en retournant à ses occupations.

- Et… Tu ne veux rien me dire d’autre sur toi ? S’entêta le libérateur d’Ophiuchus.

Lys le fixa longuement, un silence lourd prenant progressivement possession du désert, avant de s’assoir en face de lui en croisant des bras.

- Très bien. Qu’est-ce que tu veux savoir ? Soupira-t-il finalement avec agacement.

Devant le soudain accord de l’homme encapuchonnée, Kael se figea un instant de surprise. Avait-il vraiment accepté ?

- Euhm… Et bien… Se reprit le jeune homme, Pourquoi pas ce que tu veux vraiment de moi et d’Ophiuchus ?

Lys resta silencieux pendant quelques instant encore, son regard continuant de fixer ardemment sur Kael à travers le masque qu’il portait.

- Toi, Kael, tu n’es qu’un hôte. Mais Ophiuchus lui… Il a le pouvoir de nous aider à anéantir les Zodiaques.

Le silence retomba rapidement, plus pesant que jamais, alors  que plus personne ne bougeait.

« S’il ne nous ment pas… Il pourrait devenir un allié de taille » Conclut le Serpentaire.

- S’il ne nous ment pas, précisa mentalement le voleur, Et ça,  nous ne pouvons pas le savoir.

Kael et Lys se jaugèrent pendant encore quelques instants, tentant de percevoir un indice chez l’autre. L’homme encapuchonné ne bougeait que pour faire quelques mouvements calculés, que le voleur savait n’être que mensonge maitrisé, devant initialement le berner.   

- Et pourquoi ? Pourquoi veux-tu les anéantir ? Voulut savoir le libérateur du treizième signe.

« Surtout qu’il a sauvé Taurus » Ajouta Ophiuchus.

Lys se retourna vers le soleil qui s’était levé, semblant réfléchir. Quelques nuages étaient visibles dans le ciel bleu, mais ce qu’il voyait ne paraissait pas être le paysage.

- Le système est injuste… Les Zodiaques ne méritent pas leurs pouvoirs, et pourtant ils vont même jusqu’à user de ces pouvoirs pour leur propre confort, déclara-t-il d’une voix légèrement tremblante, Et je veux changer ça.

« Bien sûr que les Zodiaques ne méritent pas leurs pouvoirs. Pas besoin d’être un génie pour le savoir » Intervint avec ironie le treizième signe.

Kael baissa le regard avec pitié, tout en se méfiant mentalement. Sauver Taurus, mais prétendre vouloir tous les anéantir ? Il ne fallait pas être un super intelligent pour deviner qu’il y avait un problème dans cette logique. Mais il valait mieux pour lui de faire semblant de ne pas s’en douter, jusqu’à découvrir les véritables intentions de l’homme encapuchonné.

- Alors… Qu’est-ce que tu attends de nous ? Interrogea le voleur.

- J’ai besoin d’un moyen qui m’aiderait à les renverser. Un pouvoir assez grand pour les effrayer, Commença Lys.

Il se releva lentement. Même sans voir ses yeux, Kael pouvait deviner l’éclat d’avidité qui les avait traversés.

- Et ce pouvoir… C’est celui que possède le Serpentaire, avoua l’homme en tendant sa main vers le voleur, C’est pour ça que tu dois m’aider.

Le libérateur du treizième signe hésita un instant. Devait-il prendre sa main ou plutôt montrer sa méfiance ?

« Prends sa main. »

Kael leva les yeux vers Lys. Sa capuche cachait le haut de sa tête, alors qu’un masque en argent, sur lequel d’étranges motifs étaient dessinés, ne dévoilait que ses indéchiffrables yeux bleu glacé. Une écharpe noire était enroulée toute autour de son cou, sous un ensemble en cuir brun, lui-même dissimulé sous la cape alors que de grosses bottes ornaient ses pieds. Sa main, tendu vers le voleur, portait des gants.

- Très bien, Accepta le jeune homme en se relevant à l’aide de Lys, Je… Nous t’aiderons.

 

 

Le voleur se releva lentement. Le soleil brillait ardemment au dessus de sa tête, plus splendide que jamais. L’herbe verdoyait tranquillement sur des kilomètres kilomètres, semblant être sans fin. Quelques arbres avaient poussé et fleuri, dévoilant de nombreuses fleurs colorées, et faisant de ce lieu un paradis sur terre.

- Ophiuchus ? Appela le voleur.

Le serpentaire semblait avoir complètement disparu de son esprit - plus aucune présence ne paraissait constamment le surveiller.

- Il ne te répondra pas, dévoila une voix douce et tranquille.

Kael se retrouva brusquement. Devant lui, une personne aux cheveux argentés se tenait assise sur l’eau d’un petit lac. Ses cheveux lisses, de la couleur de la lune flottaient tranquillement, brillant légèrement sous l’éclat du soleil, alors que ses yeux argentés fixaient le voleur avec un mélange de douceur et de rêverie. Ses traits étaient délicats et doux, sa peau pâle faisant ressortir l’étrange symbole sur son front.  Il portait une tunique mélangeant bleu clair, gris et blanc, et ses pieds étaient nus.

- Je pense que tu m’as reconnu ? Supposa le jeune homme au  magnifique visage.

Kael secoua négativement la tête, provocant une étincelle de surprise sur les traits de son interlocuteur.  Serait-ce un signe du Zodiaque ? Ce serait le plus logique ; Qui d’autre pourrait bloquer ainsi Ophiuchus ?

- Je suis Pisces, le Zodiaque des rêves, dévoila-t-il, Et celui qui gouverne ce magnifique paysage.

Pisces… Il ne paraissait pas faire preuve d’hostilité envers le voleur ; Une aura de douceur et de rêverie se dégageait de lui, semblant endormir les doutes de ceux qui le voyaient. Même l’eau qui se mouvait délicatement à ses pieds semblaient inoffensive et tranquille.

- Sais-tu où nous nous trouvons ?

Le voleur secoua une nouvelle fois de la tête.

- Nous sommes dans mon royaume ; Celui des rêves. Car oui, tu dors encore. Ici, je contrôle absolument tout. C’est beau, tu ne trouve pas ? Personnellement, j’aime bien le calme, même si il m’arrive de m’emmener dans des endroits plus bruyants.

Pisces se releva lentement, tout en souriant doucement. Chacun de ses mouvements étaient rempli de grâce et de tranquillité.

- Dans ce lieu, je peux avoir la quiétude à laquelle j’aspire, avoua-t-il, Un sentiment que je ne peux ressentir sur Terre.

- Surtout depuis que j’ai libéré Ophiuchus… Comprit Kael.

Un rire apaisant s’échappa du Zodiaque des rêves.

- Je ne peux pas dire le contraire… Mais tu apporte une certaine tranquillité à mon royaume terrien, sourit-il.

Devant l’incompréhension du jeune homme, Pisces sourit et expliqua ses propos.

- Vois-tu, la libération du treizième Zodiaques a permis d’accaparer la plupart de l’action de mes confrères, me laissant le plaisir de voguer à mes occupations sans me soucier d’être constamment observé - ou en danger.

- Ophiuchus est donc une bonne et une mauvaise chose pour vous, réfléchit le voleur.

- Parfaitement expliqué. Je n’en attentais pas moins de toi.

- Donc… Qu’attendez-vous de moi ? Pourquoi m’avoir amené ici ?

- Oh je ne t’ai pas ramené ici, c’est ton esprit qui s’en est chargé. Les rêves sont trop imprévisibles pour se laisser à ce point contrôler. Mais, j’en ai profité pour faire tes connaissances et t’expliquer que je ne suis pas un ennemi.

Kael haussa doucement de la tête, tout en tentant d’assimiler ce qu’il était en train de vivre.

- D’ailleurs, j’ai bien aimé faire ta connaissance. Tu m’as l’air d’être très intéressant, mon cher voleur, continua Pisces.

- Cela fait-il de vous un allié… Ou un ennemi ? S’enquit le jeune homme.

- Je préfère me considérer comme ton ami… D’ailleurs, je préfère que tu m’appelle par le prénom que j’avais avant de devenir l’hôte du Zodiaque des rêves, Néron.

- Le prénom que vous aviez… avant de devenir l’hôte du Zodiaque des rêves ? Répéta Kael en fronçant des sourcils.

- Tu ne le savais pas ? La plupart des signes se réincarnent à chaque génération. C’est pour ça qu’ils fondent une famille et enfantent ; Pour que, lorsque leur premier hôtel meurt, un nouveau soit là. Bien sûr, tous ne le font pas ; La Vierge, par exemple, préfère garder son corps originel.

C’était vrai que ça expliquait le système de royauté de Léo. Il fallait dire que Kael ne s’y était jamais intéressé, préférant se concentrer sur des choses qui pourraient l’aider à voler - comme l’horaire d’un marchand, ou les noms de toutes sa famille jusqu’à son arrière-arrière grand mère.

- Je vais être franc avec toi ; Je n’étais pas particulièrement proche d’Ophiuchus. Seulement, je regrette profondément ce qui s’est passé, avoua le signe du poisson, Mais c’est une longue histoire. Je prendrai le temps de te la raconter plus tard.

- M’aiderez-vous ?

- J’essayerai.

Le vent se leva lentement, faisant frémir l’herbe. Tout paraissait si parfait et idyllique ; Ça en était presque effrayant.

- Me donnerez-vous les réponses à mes questions ?

. Si je les connais, assura le Zodiaque, Mais je ne suis pas omniscient.

- Les rêves ne sont pas les reflets de l’âmes des personnes ? Ou les autres signes ne rêvent pas ?

- Je ne fais que contrôler ce Royaume. Mon pouvoir est loin d’être infini.

Son règne s’arrêtait donc au Royaume des Rêves ? Cette information était plus qu’importante pour Kael - Pisces venait de dévoiler une de ses faiblesses.

Pisces - ou plutôt Néron - sourit doucement avant de poser sa main sur le front du voleur.

- Malheureusement, il est temps de partir, maintenant… Endors-toi mon cher ami. Et surtout ne raconte pas notre aventure à qui que ce soit, je préfère me faire oublier pour l’instant…

 

Le sable glissait doucement sur la surface du désert, poussé par une faible brise. Quelques petits insectes suivaient le mouvement, se précipitant sans se soucier d’autre chose que leur avancé. Si il fut un temps où les scorpions auraient pu les accompagner, désormais le roi Solaire n’accepterait jamais les espions du signe du scorpion sur ses terres, se méfiant naturellement de ce Zodiaque de l’Ombre Au centre de ce désert, deux hommes se préparaient à partir.

Kael releva lentement la tête vers la lumineuse ville de Solaria. En vingt-sept ans de vie, il ne l’avait jamais quitté. C’était ici qu’il était né, et c’était ici qu’il pensait autrefois mourir. Mais aujourd’hui, le voleur savait qu’il ne passerait pas le reste de sa vie dans cette capitale doré.

« On se sent d’humeur nostalgique, aujourd’hui ? » Le taquina Ophiuchus.

Kael leva les yeux au ciel, tout en finissant de se préparer pour partir.

- Je regarde seulement Solaria une dernière fois, se justifia-t-il, La prochaine fois que je reviendrai, ce sera en temps d’ennemi.

« Tu n’étais pas vraiment son allié, en tant que voleur » Rit le Serpentaire.

- Même un simple voleur comme moi participait au bon fonctionnement de la ville, répondit le jeune homme.

« Je suis impressionné ; tu es plus philosophe que je ne le pensais. »

Kael sourit fièrement avant de se lever.

On n’a pas besoin d’enseignement pour apprendre à penser.

Si Ophiuchus aurait eu un visage, il aurait arqué un sourcil, amusé. Mais désormais, n’étant qu’une simple voix dans l’esprit de son libérateur, le treizième signe se contenta de rire légèrement.

Le voleur se dirigea vers Lys qui était prêt à partir, pour lui annoncer qu’ils pouvaient enfin quitter leur campement de fortune.

- Comment allons-nous traverser le désert ? S’inquiéta le jeune homme.

- Nous prendrons bientôt des chameaux dans un village.

Des chameaux ? Kael n’en avait jamais vu que dans des peintures - celles qu’on arborait fièrement dans notre magasin, laissant aux passants le loisir de les admirer et, d’ainsi, nourrir notre orgueil. Cet étrange et pourtant magnifique animal, dont l’utilité et l’endurance dépassaient n’importe quel autre animal dans le désert, n’avait jamais attiré l’attention du voleur. Et pourtant, désormais, il regrettait de ne pas s’y être plus intéressé.

Les deux compagnons se mirent rapidement en route, chacun songeant silencieusement de son côté. Ils traversèrent de longues étendues de sable, sur lesquels quelques arbres étaient visibles  - pour la plupart des buissons secs -, jusqu’à arriver à plusieurs centaines de mètres d’un oasis. Des dizaines de palmiers et d’autre plantes se dévoilaient autour d’une magnifique étendue d’eau. Plus loin, Kael pouvait en apercevoir d’autres, signe d’une abondance fertile.

- Le territoire de Virgo se trouve juste derrière, expliqua Lys, Mais nous allons devoir contourner les oasis pour y arriver.

Kael voulut demander des explications, mais Ophiuchus le coupa.

« C’est le territoires des Lions »

Le sang du voleur se glaça. Les lions - un animal sacré à Léo - étaient connus pour leur brutalité et leur soif de sang sans fin ; Les seules personnes à pouvoir traverser leurs territoires se trouvaient être le roi Solaire et, quelques fois, sa famille.

- Il y a un village pas loin ? Voulut savoir Kael en fronçant des sourcils.

- Oui. Étrangement, certaines personnes trouvent ça plus palpitant de vivre près du danger, commenta Lys, Mais ne me demande pas plus d’informations, je n’en fait pas parti.

- Et c’est là-bas qu’on achètera les chameaux ?

Exactement.

Ils continuèrent d’avancer à la frontière des deux territoires pendant encore quelques heures, ralenti par la fraicheur de la nuit qui commençait à tomber.

« Je ne savais que même dans le royaume Solaire, il pouvait faire aussi froid » Grelotta le Serpentaire.

Il pouvait ainsi ressentir les sensations de son hôte ? Donc, il devait avoir une bonne résistance à la douleur ; Contrairement au froid.

- T’es frileux, songea Kael avec amusement.

« Moi, au moins, je ne suis pas une chochotte » Répliqua Ophiuchus, sûrement vexé

Le voleur rit doucement, avant d’être interrompu par Lys.

- On est arrivés, déclara l’homme encapuchonné.

Kael releva la tête. Devant eux, plusieurs dizaines de maisons de terre formaient un petit village. Des toits plats étaient installés sur des murs aux fenêtres sans vitres. De la lumière y échappait, ainsi que des bruits chaleureux de paroles. Une grande rue traversait le village divisée ensuite en petites ruelles.

Les deux jeunes hommes suivirent cette rue principale, espérant ainsi y trouver un endroit où dormir ;  Il y avait toujours une auberge dans les villages de Léo, mêmes dans les plus petits et reculés. Ils arrivèrent finalement devant une grande bâtisse - la seule avec des vitres aux fenêtres - sur laquelle une grosse enseigne en bois où était écrit « L’auberge du Lion d’Or » ornait le mur.

« Ils ne devaient pas avoir beaucoup d’inspiration pour le nom, si tu veux mon avis » Commenta avec détachement le Serpentaire.

Kael l’ignora et suivit son compagnon qui entrait déjà à l’intérieur.

Le hall était plutôt spacieux - faisant sûrement tout l’étage -, éclairé par des torches et les feux qui crépitaient dans les cheminées. Un tapis rouge vermillon sur lequel divers motifs dorés s’entrelaçaient les invitait à rejoindre l’accueil. Une jeune femme à la peau cuivré leur sourit poliment tout en leur proposant une chambre double à un prix plus que raisonnable.

- Y a-t-il une écurie, pas loin ? S’intéressa Lys, après avoir payé et récupéré la clé

- Oui, évidemment. Pour demain ?

L’homme encapuchonné acquiesça et la jeune femme leur proposa de les y accompagner le lendemain matin. Kael répondit positivement avant de s’élancer vers la chambre, suivi de son compagnon.

Lorsqu’il dépassa la porte, il s’émerveilla légèrement, les yeux brillants.

Deux lits, de la même couleur que les tapis, étaient installés à sa droite, séparés par une commode en bois. À côté du premier, une grande armoire permettait d’y ranger leurs affaires. Une fenêtre permettait de voir la place principale, sur laquelle quelques habitants y trainaient encore.

- Je ne pensais pas que ce serait aussi riche ! Avoua le voleur.

« Il faut croire que beaucoup de personnes aiment dormir près du territoire des lions » Répondit ironiquement Ophiuchus.

Kael se coucha sur le lit le plus proche de la fenêtre, tout en profitant du confort apporté par le mobilier. Lui qui avait l’habitude de dormir dans un tombeau, le voilà bien servi !

Alors qu’il somnolait tranquillement, il ne se retenait que d’une chose ; songer à Néron, et ainsi dévoiler le rêve qu’il avait vécu. Mais pourtant, ses pensées ne cessaient de se demander s’il allait le revoir cette nuit.

Le voleur sombra doucement dans le royaume des rêves, tout en songeant à ce jeune Zodiaque. Bien que Kael ne le considère toujours pas comme son allié - qui sait ce qu’il pouvait réellement penser -, le jeune homme se sentait étrangement bien en sa présence.

Alors que le sommeil prenait progressivement le contrôle de son esprit, Kael eut une dernière pensée pour Néron. Que faisait-il en dehors de sa vie dans les rêves ?

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