Chapitre 1

Notes de l’auteur : Bonjour, bonsoir à ceux, celles qui prennent le temps de lire mon histoire,
Je vous remercie chaleureusement, car c'est une histoire qui me tient à coeur !

Le soleil brillait sur les ruelles dorées de Solaria, la puissante capitale de Léo. Les immenses statues de lions trônaient dans les rues, semblant surveiller les habitants de cette ville. Les festivités battaient de toutes leurs forces, célébrant la naissance de l’héritier du roi solaire. Le son des tambours et des rires résonnait dans les ruelles, tandis que l’odeur sucrée des confiseries flottait dans l’air. Au milieu de ces réjouissances, une seule personne ne paraissait pas faire la fête ; une ombre qui glissait à travers les ruelles encombrées.

Un jeune homme, aux cheveux noirs ébouriffés, et aux yeux émeraudes était caché par une cape foncée. Il avait une peau mate, dévoilée sous un ensemble brun. Une broche en argent, représentant un serpent entrelacé avec une colombe.

Kael fit s’élever le petit sac d’argent qu’il tenait dans la main, un sourire narquois sur le visage.

Décidément, une belle journée s’annonçait là.

Il venait de voler un riche marchand - une proie facile dans cette foule - et avait réussi à échapper sans beaucoup de difficulté à la garde royale.

Le jeune homme tourna dans une sombre et étroite ruelle, avec pour but de compter son butin.

– Oups, pardon, marmonna-t-il en fonçant dans une femme. 

– Ce n’est rien, répondit-elle d’une voix assurée.

Sûrement une fille de riche si Kael en croyait sa stature et ses habits.

Ses cheveux d’ébène, soigneusement coiffés, tombaient en cascade sur ses épaules, brillant sous la lumière du soleil. Son visage était délicat, parfaitement sculpté avec des traits fins et bien définis et ses yeux bleu glacé ne prenaient même pas la peine de regarder le jeune homme, observant le monde avec distance et assurance.

Elle portait des vêtements luxueux ; une robe en soie pourpre et bleu nuit, parfaitement coupée, rappelait sa position de noble tout en lui permettant de bouger avec grâce. La plupart de ses bijoux étaient subtils, mais un collier, délicatement conçu, ornait son cou. C’était un médaillon représentant un taureau, entouré d’entrelacements de feuilles et de vagues, semblant créer un effet de mouvement. Au centre de l’animal, une pierre précieuse d’un bleu profond semblable à un saphir capturait la lumière d’une façon fascinante. Les bords du pendentif étaient incrustés de petites pierres argentées.

Combien pouvait rapporter un bijou comme celui-ci ? Sûrement beaucoup.

Kael hésita un instant, mais préféra ne pas le voler. Un bijou comme celui-ci ne devait pas courir les rues, et il lui serait impossible de le revendre sans se faire remarquer.

Tout le contraire de la bague qu’elle portait à son doigt. Décorée par un petit taureau, elle était faite d’argent, et devrait permettre à Kael de récupérer un petit pactole.

Il évalua rapidement la situation, cherchant du regard les gardes royaux.

Même si le voleur n’en voyait pas beaucoup, il savait qu’ils étaient dissimulés dans la foule - le roi solaire n’aurait jamais permis d’organiser ces festivités sans un minimum de sécurité.

Kael s’éloigna de la foule, maudissant sa prudence. Cependant, il était bien trop risqué de voler quoi que ce soit, surveillé comme il était. À moins que…

Le jeune homme fit s’élever le bracelet d’argent qu’il venait d’attraper. Il pouvait bien se permettre de tenter quelquefois des choses plus dangereuses.

Le voleur se glissa doucement vers une ruelle sombre, avant d’être interpellé par la voix assurée de la fille au médaillon.

Avait-elle compris …?

Kael se retourna lentement, affichant un regard charmeur.

– Madame ? 

– Mademoiselle, corrigea la jeune femme.

L’homme encapuchonné se retint de lever les yeux au ciel et décida de plutôt sourire avec plus de charme.

– Que me voulez-vous, mademoiselle ?

Son regard se glissa sur le médaillon qui pendait tranquillement sur sa robe. Il aurait pu lui apporter tellement plus que ce qu’il avait gagné ces dernières semaines…

– Je crois que ceci m’appartient, sourit-elle placidement en désignant le bracelet.

Kael se maudit intérieurement. Il ne s’était jamais fait prendre avant aujourd’hui, alors qu’il avait effectué bon nombre de vols plus dangereux et risqué.

Il devait réfléchir rapidement. Comment battre en retraite ?

Nier serait impossible. La noble avertirait les gardes qui n’hésiteront pas longtemps avant de deviner qui croire.

Ce n’était certes pas la première fois qu’il devait user de son don en manipulation, mais cette femme ne semblait pas être comme les autres.

Qu’aurait fait Aymeric ? Non, il ne devait pas penser à lui…

Il releva lentement la tête vers elle, un sourire charmeur sur le visage. Le mieux serait de la déstabiliser le plus possible. Le voleur savait que le charme comptait parmi ses atouts les plus puissants, et il ne comptait pas perdre face à un simple noble. Ce n’était pas la première fois qu’il devait user de ses qualités, alors il devrait y arriver.

Son regard s’attarda quelques instants sur le bracelet qu’il venait de voler. Que de tracas pour une si petite chose.

– Mademoiselle, je ne pensais pas que vous aviez un tel sens de l’observation. Vous êtes bien la première à avoir réussi à me remarquer.

La noble ne l’interrompit pas, paraissant captivée par sa tirade. Était-il en train de réussir ?

Kael posa sa main sur son poignard, caché sous sa cape, cherchant un moyen de se rassurer. Il s’avança doucement, cherchant une faille dans son regard impassible.

– Vous avez l’air d’être perspicace, mademoiselle. Vous saurez alors que ce serait du gâchis de me mettre en prison.

Il fit tourner le bracelet entre ses doigts, prenant un moment pour examiner les fins reliefs du taureau argenté.

Quel gâchis de perdre un bijou ainsi.

– Peut-être devrai-je tenter de me racheter ? Proposa le jeune homme en relevant les yeux vers la noble avec un regard ironique et provocateur.

Il profita du fait que la femme le regarde dans les yeux, pour glisser discrètement le bracelet dans sa main, le dissimulant légèrement pour qu’on ne le remarque plus.

- Vous êtes un voleur intéressant messire. Mais ce bracelet m’est plus important que vous le pensez, répondit-elle d’un ton détaché.

La jolie noble fit une pause avant de s’avancer pour prendre le bijou que Kael avait glissé dans sa main.

– Et je ne peux pas laisser un manipulateur comme vous travailler pour moi.

L’homme encapuchonné arqua un sourcil.

– N’avez-vous pas confiance en vous ?

– Ce n’est pas une question de confiance en soi, mais de talent. Le vôtre dépasse clairement ma perspicacité.

Kael fixa la noble, un sourire amusé sur le visage. Elle était un adversaire de taille, et ça ne faisait que l’exciter davantage. Ses paroles, ses actes, tout était minutieusement calculé. Peut-être même avait-elle déjà prévu cela avant qu’il ne la vole ?

Un éclat prédateur fit son apparition dans ses yeux alors qu’il s’approchait.

– Je trouve cela dommage que votre méfiance bride notre rencontre, nous empêchant d’aller plus loin… J’aurais adoré m’amuser avec vous plus longtemps.

Il prit la noble par les épaules pour la faire se retourner, lui permettant de s’enfuir aisément.

– À notre prochaine rencontre, susurra Kael derrière elle, avant de s’échapper.

Il s’éclipsa rapidement, se redissimulant dans la foule. Une fois à l'abri du regard de la jeune femme, il regarda l’amulette qu’il venait de voler.

– Finalement, je t’ai eu, murmura Kael en serrant le bijou dans ses mains.

 

 

Le vent commençait lentement à se lever sur la belle cité de Solaria. La foule se dispersait rapidement ; tous rentraient dormir. Il ne restait bientôt plus des festivités que quelques voleurs en quête d’une trouvaille de dernière minute. Mais rapidement, même eux quittaient les lieux pour trouver un abri pour la nuit.

Seule la silhouette d’une noble encapuchonnée furetait encore à la recherche de quelque chose… Ou plutôt quelqu’un.

Plus haut, un homme l’observait, les doigts jouant avec le médaillon argenté qu’il venait de voler.

Il avait facilement reconnu la noble ; sa démarche assurée que même sa cape n’arrivait pas à cacher et sa robe pourpre que l’on pouvait apercevoir lorsqu’elle bougeait, ne couraient pas les rues.

C’était de toute évidence, une personne intéressante d’une intelligence et d’une perspicacité rare - surtout chez les nobles.

La jeune femme se retourna subitement, croisant le regard de Kael. Ses yeux bleu glacier affrontèrent pendant un court instant les yeux émeraude du voleur, avant que l’homme ne s’éloigne.

Maintenant qu’elle l’avait remarqué, il valait mieux pour lui, qu’il s’échappe avant que les gardes ne soient alertés.

Il sauta à terre et courut vers les frontières de Solaria. Une fois dépassées, il lui serait plus facile de trouver un abri qu’en ville, poursuivi par des soldats.

Le vent sembla s’intensifier légèrement lorsqu’il arriva dans le désert, le dissimulant plus facilement qu’il ne l’avait prévu. Le voleur en regrettait presque l’excitation fournie par la peur du danger.

Kael se glissa dans l’abri qu’il utilisait depuis plusieurs années déjà - la tombe d’un riche marchand.

La seule lumière venait d’un feu qui crépitait encore, comme la première fois que Kael était venu. Il se trouvait sur le socle d’un cercueil d’or décoré par des lions rugissants. Des rubis ornaient les yeux des majestueux félins, paraissant surveiller le tombeau. Au sol, le sable avait recouvert les dalles en marbre, laissant découvrir quelques fois des symboles anciens.

Une lumière transparut de sa poche, faisant glisser les yeux du voleur vers son pantalon. Kael s’accouda au mur et sortit le médaillon d’argent. Il semblait briller d’un étrange rayonnement bleuté, comme si le taureau s’était réveillé. Comme s'il réagissait à quelque chose d’aussi spécial que lui…

Comme pour répondre à l’appel du médaillon, une lumière verte s’illumina, dévoilant un long serpent en or, enroulé autour des murs. Dans les crocs ouverts du reptile, une dague noire remplaçait sa langue fourchue.

Kael se releva en s’appuyant sur le mur et s’approcha de l’arme. Il dégageait d’elle un charme qui fit oublier toute prudence au jeune homme.

Faite d’une ébène si foncée, qu’elle paraissait attirer toute luminosité, la dague était magnifique. Un serpent doré entrelaçait le manche, semblant jauger Kael de son unique œil émeraude et paraissait légère et maniable.

La main du voleur s’approcha lentement de l’arme, comme hypnotisé.

Lorsqu’il l’empoigna, sa vision se brouilla, un mal de tête l’envahit et il ne put bouger ; le jeune homme avait l’impression de ne plus être maître de son corps.

Des milliers de souvenirs envahirent son corps en quelques secondes, lui donnant l'impression d’avoir vécu des centaines de vies différentes. Rapidement, ses visions devinrent de plus en plus claires, jusqu’à ce qu’il arrive à discerner des scènes de destruction et à ressentir la rage immense du Serpentaire, un être oublié et assoiffé de vengeance. Douze symboles - celles des douze signes du zodiaque - prirent place devant Kael. Un sentiment de fureur et de vengeance envahit le cœur du jeune homme et balaya les symboles, pour les remplacer par celui de serpentaire.

Le voleur se réveilla brutalement dans le tombeau, une douleur fulgurante au bras droit. Un serpent entrelacé autour d’une étoile s’y était niché et une voix s’était insinuée dans son esprit.

«Tu t’appellerais donc Kael ? Drôle de prénom si tu veux mon avis », susurra la voix enjôleuse, se mêlant à ses pensées.

Le jeune homme sursauta et sa main se posa instinctivement sur le poignard caché sous sa cape.

« Calme, calme ! Je suis ton allié, pas ton ennemi. »

Son allié ? Mais quel allié se cacherait perfidement ainsi ?

«Tu le sais très bien ; Tu viens de le voir. »

Il venait de le voir… ?  Seraient-ce les souvenirs qui s’étaient emparés de son esprit, quelques minutes plus tôt ?

« De quoi pourrais-je parler sinon ? » Se moqua la voix, sarcastique, dont l’esprit semblait s’être définitivement soudée au voleur.

Bientôt, la vérité devint une évidence aux yeux de Kael ; La dague - celle du Serpentaire - avait lié l’âme du voleur à celle d’Ophiuchus. Désormais, elle était une part de lui, et ce, peu importe sa résistance. Comme l’aurait Aymeric voulu…

Le jeune homme se massa les tempes, exaspéré. Il n’avait pas demandé ça. Lui, à la base, tout ce qu’il voulait, c’était un trésor qu’il pourrait revendre. Pas des visons, ni de marque étrange et encore moins une conversation avec le signe maudit ! Et pourtant, c’était à ça que le jeune homme était lié.

La nuit s’épaissit alors qu’il quittait le tombeau. Les étoiles dans le ciel brillaient fièrement, paraissant narguer le jeune homme et le vent s’était arrêté de souffler. Au loin des silhouettes s’approchaient doucement.

« Taurus » siffla Ophiuchus.

Le taureau… Donc un danger pour Kael. Un sentiment de rage envahit le cœur du jeune homme, si puissant qu'il semblait être vieux de plusieurs milliers d'années - peut-être même plus -.Le jeune homme comprit aussitôt que ça ne venait pas de lui , mais du Serpentaire ; c'était sa colère face à des années d'enfermement. Rapidement, les silhouettes arrivèrent en face de Kael. Au centre, la noble que le jeune homme avait volée, tenait un marteau imposant qui contrastait avec son apparence délicate. Autour d'elle, deux gardes plutôt baraqués, portaient une armure foncée à l'effigie d'un taureau qui s'apprêtait à charger.

- Ophiuchus, salua avec détachement la noble aux cheveux noirs, J'ai cru comprendre que t'étais trouvé un libérateur.

Au fond de Kael, le Serpentaire bouillonnait de rage, obligeant le voleur à user de toute sa concentration pour ne pas attaquer.

- Maintenant, rends-moi mon pendentif, exigea-t-elle.

Kael serra le collier qu'il tenait dans sa main gauche. Que devait-il faire ? Lui donner ? Nier ? Mais que se passerait-il après ? Son esprit était trop occupé à contenir le treizième  signe du zodiaque pour réfléchir à ça. Aymeric aurait sûrement su… Mais le voleur n’était pas Aymeric.

- Ophiuchus, gronda la jeune femme, Dépêche-toi.

Les deux soldats se mirent en position défensive, n'attendant que les ordres de leur maîtresse pour agir.

- Calme-toi ! Grogna Kael à voix basse - un ordre destiné au Serpentaire qui s'agitait de plus en plus dans l'esprit du voleur -, J'ai besoin d'être le plus concentré possible.

« Écoute bien petit, parce que je ne me répéterai pas deux fois. Je t'offre des pouvoirs que tu n'aurais jamais pu imaginer avoir. Mais en échange, tu m'aides à me venger et tu me laisses prendre le contrôle de ton corps lorsqu'on croise un des douze signes. Si jamais, ce n'est pas une question » Répondit froidement Ophiuchus.

Presque aussitôt, la marque du Serpentaire brûla le voleur et Kael fut relégué à la place de simple spectateur.

Son corps fut revêtit d'une armure forgée dans la même matière que la dague d'Ophiuchus alors que le pendentif volé disparaissait de sa main pour réapparaître autour de son cou. Sa capuche ne subit que très peu de changement ; elle ne s'était que légèrement abaissée pour cacher le haut de son visage, dissimulant ses yeux de façon à ce que seules deux petites fentes ne les dévoilaient. Deux têtes de serpents apparaissaient au niveau de ses épaulières, leurs yeux s'illuminant d'un éclat vert émeraude. Ses gantelets - comme ses genouillères - étaient articulés de façon à le laisser bouger comme il le voulait. Des bottes mêlant cuir et titane entouraient ses pieds.

-  Tu ne peux pas accéder à l'intégralité de tes pouvoirs sans ton pendentif, n'est ce pas ? Taurus, Se moqua le corps de Kael, d'une voix que le jeune homme ne se connaissait pas.

Elle était grave, dure, et d'une fermeté que le voleur n'avait jamais utilisée.

Le visage de la noble se ferma, démontrant la véracité des propos d'Ophiuchus  ; elle était dans l'incapacité d'utiliser toute puissance du taureau.

 – Ce n’est pas parce que je ne peux pas le faire que je ne peux pas te battre, rétorqua la jeune femme, Après tout, tu viens seulement de te réveiller.

Malgré l’assurance dans sa voix, une lueur d’inquiétude avait brillé quelques secondes dans ses yeux. Lueur qui n’avait pas échappé au regard de Kael - Et par la même occasion à celui du Serpentaire.

La jeune noble tendit son marteau vers son ennemi en le défiant.

 – Ophiuchus, prépare-toi à combattre Lysandra D’Athra, héritière de Taurus, aboya-t-elle.

Le treizième signe ne prit pas la peine de répondre aux salutations, préférant charger. Surprise, la dénommée Lysandra se défendit à l’aide de son arme, alors que les deux gardes furent éjectés plus loin.  Les attaque se succédèrent avec rapidité, mêlant feintes et force. Et même si la jeune Taurus avait du potentiel, il était évident que c’était le Serpentaire qui menait la danse. L’héritière souffrait, ses bras faiblissaient face à la puissance des coups de son assaillant et Ophiuchus semblait s’amuser de la situation.

Soudainement, une épée transperça la jambe du voleur, en dessous de l’articulation, entre sa genouillère et le bas de son armure, lui arrachant un petit grognement de douleur. Furieux, le treizième signe du zodiaque se retourna pour se défendre, mais son assaillant s’était glissé vers Lysandra. Le corps du jeune homme céda et il posa un genou à terre.

Kael tenta d’en profiter pour reprendre le contrôle, mais Ophiuchus n’avait apparement pas l’intention de le laisser faire.

« Ophiuchus, tu n’arriveras pas à les vaincre. Il faut fuir » Implora-t-il en pensée, n’arrivant pas à contrôler sa bouche.

Autour d’elle, les deux gardes se relevaient déjà alors que la jambe du voleur ne cessait de le faire souffrir.

- Fuir ? Marmonna le Serpentaire, Ne me sous-estime pas, je ne fuis pas. J’ai plus de puissance que tu le penses.

Il se releva lentement et se retourna, alors que leur corps leur faisait souffrir le martyr. Lysandra tenait dans sa main une chaine - le pendentif volé, comprit Kael. À côté d’elle, une silhouette encapuchonnée, faisant exactement la même taille et ayant la même stature, brandissait une courte épée ensanglantée.

 – Tu as besoin d’aide pour me vaincre ? Se moqua Ophiuchus, tentant sûrement d’appuyer sur sa fierté.

Le visage de la noble se ferma et elle s’apprêta à attaquer. Une armure de métal argenté recouvra le corps de la jeune femme, brillant sous la lumière de la lune. Sur ses épaules, des grandes épaulettes détaillées évoquaient les cornes d’un taureau,, de façon à déstabiliser l’ennemi. Le col de l’armure est renforcé par un haut orné de divers symboles, et les gantelets et genouillères étaient également décorés de motifs représentant des sabots et griffes. Les bottes étaient faites d’un cuir renforcé par des plaques de métal, permettant à la guerrière de se déplacer avec stabilité.

Le Serpentaire sourit sadiquement avant d’attaquer, tout en faisant attention à ne pas trop s’appuyer sur sa jambe blessée. Tous ses gestes étaient minutieux et organisés ; il était bien plus concentré et méfiant qu’avant, ses ennemis étant devenus bien plus puissants. De son côté, Kael tentait toujours de reprendre le contrôle de son corps, bien que chacune de ses tentatives se soldait inévitablement par un échec.

Soudainement, une courte épée transperça l’épaule de voleur, s’enfonçant profondément dans sa peau. Devant lui, le quatrième assaillant - celui qui portait la cape - se tenait légèrement recourbé pour le poignarder.

 – Désolé, murmura-t-il d’une voix douce - identique à celle de Lysandra.

Presque aussitôt, le paysage se tint d’une obscurité sans pareille, faisant disparaitre la jeune noble et les deux gardes. Lorsque la lumière refit son apparition, le quatrième assaillant se trouvait toujours devant Kael, la lame enfoncée dans l’épaule du voleur.

 – Qu’est-ce que… ? Se méfia le libérateur du treizième signe.

Peut-être était-ce le fait que Taurus avait disparu, mais Ophiuchus n’était maintenant plus qu’une présence dans son esprit, laissant le jeune homme se mouvoir comme il voulait.

 – Ne bouge pas trop, tu es encore blessé, ordonna l’homme encapuchonné.

Il força le voleur à s’assoir sur le sable doré, tout en déchirant le bout de sa cape pour compresser ses blessures.

 – Je suis désolé, je n’ai pas de quoi désinfecter, tu devras te satisfaire de ça, s’excusa-t-il.

Kael hocha doucement de la tête, tentant de discerner quoi que ce soit d’utile sur le corps de celui qui l’avait éloigné de Lysandra. Le reste des soins se passèrent en silence, alors que chacun réfléchissait de leurs côtés.

- Qui es-tu ? Demanda finalement le voleur après plusieurs minutes sans paroles.

 

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