Chapitre 2

Notes de l’auteur : il y a des passages à modifier :)

Je m’affaire derrière son bureau, entourée de brochures colorées et de prototypes de jouets. Mon regard s’attarde sur un nouveau modèle de poupée interactive, encore en test. Travailler dans le monde des jouets me fascine, surtout parce que je peux anticiper ce qui plairait à Lucas et Léa.

J’ai 34 ans et je suis chargée de la communication pour Créafun une société qui crée, développe et commercialise des jouets mais aussi des arts créatifs.  J’adore mon job qui mêle l’artistique , le lien aux autres et l’imaginaire du monde des enfants. Et parfois je teste moi-même certains produits car je suis restée une grande enfant. J’aide aussi parfois le service client qui peut souvent se trouver débordé surtout en période de Noël.

Ce jour-là, mon collègue Antoine s’approcha de mon bureau avec un sourire en coin. Je le sais bien qu’il a un crush pour moi mais je fais  semblant de ne pas être au courant pour ne pas le mettre à l’aise.

“Alors, Clara, quelles prédictions pour ce jouet ? Succès ou flop ?”

Je répondis en plaisantant, “Je devrais peut-être tirer les cartes pour le savoir !”

“Pas besoin des cartes, je suis sûr que tes enfants te donneront la meilleure réponse.”

“Tu as raison, ils sont mes meilleurs testeurs !”

« Tu as quelque chose de prévu ce soir ? Ou on pourrait se faire un afterwork ? Il y a un nouveau bar qui a ouvert à l’angle de la rue du chariot d’or ; il parait qu’on se croirait dans le château d’Harry Potter, ça devrait te plaire ! « 

« ah désolée, je vois mes mailleures amies ce soir et puis tu sais, normalement je rentre m’occuper de ma petite famille « dit Clara pour légèrement préciser qu’elle est mariée ET avec des enfants 

« Bon dommage, peut être alors une prochaine fois, ou quand on ira en déplacement à Paris ! La tu seras bien obligée de trinquer avec moi¨ ! »

« ah mais oui ce sera avec plaisir Antoine »

Pas facile, pas évident. Il est un peu collant mais il est gentil …

Le soir venu, j’étais bien contente de retrouver mes amies Sophie et Camille ….

Niché au cœur du quartier animé de la Croix-Rousse, le bar Le Grimoire Oublié semble tout droit sorti des légendes.

Dès que l’on franchit la porte de chêne sombre, une odeur envoûtante de vieux parchemins et d’épices emplit l’air.

Des chandeliers massifs suspendus au plafond voûté diffusent une lumière vacillante qui projette des ombres mystérieuses sur les murs tapissés de portraits animés, semblables à ceux de Poudlard.

Chaque table, finement sculptée avec des runes anciennes, invite à s’installer pour déguster des cocktails aux noms enchanteurs, comme le Philtre de Minuit ou la Potion du Phénix.

Une bibliothèque secrète dissimulée derrière un rideau de velours cramoisi abrite des livres reliés de cuir et des objets mystiques, donnant au lieu une atmosphère à la fois savante et ésotérique.

Le murmure des conversations se mêle au crépitement d’une cheminée monumentale où danse un feu presque magique, ajoutant à cette ambiance feutrée où chaque recoin semble receler un mystère à découvrir.

Sophie me lance : «  alors tu vas prendre quoi ? Un sortilège repousse collègue ou un Filtre embrasse moi idiot pour ton mari qui oublie que tu existes ? »

« Un mélange des deux, peut être ! Et non, il ne m’oublie pas ! Il a bien besoin de moi pour s’occuper des enfants »

Camille qui rajoute sa pincée de sel : » Je ne sais pas comment tu fais.. je ne comprends pas le concept d’ètre en couple et qu’il ne se passe en rien »

« ah nais c’est parce que tu n’es pas mariée depuis plus de 10 ans !!! » je lui réponds

Camille renchérit : « Ben regarde Sophie elle est mariée depuis 10 ans et elle nous raconte bien des trucs croustillants avec son mari »

Sophie me défend : «  Mais Camille arrete, chaque couple est différent et peut être que c’est le moment pour Clara de prendre un amant ! »

J’ai failli m’étouffer avec ma salive car Sophie lâche cette suggestion au moment ou le serveur – jeune mais mignon- vient prendre notre commande .

Camille joue tout de suite la séductrice ; ses 42 ans de célibat ne l’ont jamais effrayée et je constate que bien au contraire elle a bien plus confiance en elle que moi en moi-même.

« oh mais il est bien mignon !  elle commence. Je suis gênée pour lui – je me mets à sa place et de se faire reluquer par 3 quarantenaires un peu excitées de leur soirée à venir, je n’aimerais pas forcément cela.

Camille continue : «  Alors on prendra un filtre d’amour d’un soir, une potion surprise j’arrive et un élixir amour argent et beauté. »

Le serveur, Théo d’après son badge, ne se dégonfle pas au contraire :

« Parfait mesdames, je lance cela auprès du bar. Ce soir, nous avons une animation spéciale. Nous avons Thelma la tireuse de carte. Elle est assez bluffante donc si vous voulez savoir si vos cocktails vont fonctionner, n’hésitez pas à aller la voir ! C’est gratuit… et je pense que d’ici 20 minutes il va y avoir la queue ».

« ohhhh » on s’ecrit en cœur.

Et nous voici toutes les trois debout, prêtes à en découdre avec Thelma la tarologue. Sophie passe en premier après un shifoumi serré et Camille va attendre les cocktails avant de nous rejoindre – ou je pense que c’était plustôt une excuse pour retourner voir Théo.

Sophie, les mains légèrement moites, s’installe face à Thelma, la tarologue. Ses doigts se resserrent sur le bord de la table en bois sombre, la texture rugueuse lui rappelant la solidité dont elle avait besoin à cet instant.

 

Thelma, une femme à l’aura mystique, vêtue d’une robe fluide aux motifs ésotériques, observe Sophie avec un sourire énigmatique. Sans un mot, elle commence à battre les cartes, le bruissement des cartes contre ses doigts créant un rythme hypnotique. Après un dernier mélange, elle étale le jeu sur la table et tira trois cartes. Son regard s’assombrit légèrement, et un soupir imperceptible franchit ses lèvres.

 

— Sophie, murmura Thelma, il y a un avertissement ici. Les cartes parlent d’un petit déplacement, peut-être une routine, et d’un potentiel danger. Une précaution à prendre en voiture. Rien de fatal, mais il faut être vigilante. Un accrochage ou un imprévu qui pourrait vous surprendre.

 

Les yeux de Sophie s’agrandirent de stupeur, et elle sent en un instant un frisson lui parcourir l’échine. La peur glissa doucement dans son esprit, dessinant des scénarios qui s’entremêlaient. Je remarque sa détresse et je me lève d’un coup pour lui mettre une main sur l’épaule et lui montrer que je suis la.

 

— Ne t’inquiète pas, Sophie. Ce n’est qu’un avertissement, pas une certitude. Et puis, j’ai lu quelque part que porter une petite pierre protectrice dans ta poche peut aider. Prends celle que j’ai, elle est censée éloigner les mauvaises énergies.

 

Un léger sourire hésitant effleure les lèvres de Sophie. L’atmosphère se détend un peu, et après un remerciement murmuré, elle me cède la place. Thelma m’adresse un regard bienveillant, et un éclat de complicité se glissa dans ses yeux. Peut être au’entre perchées de l’ésotérisme, on se reconnait… ou peut être qu’elle me remercie d’avoir allégé la situation avec Sophie aui peut devenir très anxieuse pour un rien.

 Elle prend les cartes et les mélange de nouveau, une mélodie de chuchotements légers flottant autour d’elles.

 

— Clara, dit-elle en révélant la première carte, je vois ici l’émergence de quelque chose de nouveau, d’un amour inattendu. Cette rencontre sera marquante, et tu le sauras au premier regard. Les étoiles s’accordent à dire qu’il est temps que quelqu’un entre dans ta vie.

 

Ca y est , je rougit. J’ai très très chaud d’un coup. Ca me rappelle la scène ou Jane The Virgin rencontre Raphaël. Tout s’embrase et on ne comprend rien à se qui est en train de se passer. L’idée d’un nouvel amour est impossible , effrayant mais très ecxitant en même temps. Les mots de Thelma semblent résonner avec une force presque tangible dans la pièce. Sophie, à présent plus calme, échange un regard pétillant avec elle, un mélange de surprise et d’amusement.

Sophie, beaucoup plus détendue en rigole : «  alors moi je me tape l’accident de voiture et toi la rencontre d’un nouvel homme mystère ? Vraiment, je suis jalouse ! J’espère bien que la minute ou ca se produira, tu penseras à nous faire un whatsapp détaillé »

Je souris gênée car je ne sais pas trop quoi faire de cette information – certes incertaine -mais qui me trouble.

 

Camille arrive à ce moment-là, les yeux pétillants de curiosité. Thelma lui fit un signe de la main pour qu’elle prenne place. Un petit frisson d’excitation parcourut Camille alors qu’elle s’assoit, lissant nerveusement sa jupe.

 

— Ah, Camille, fit Thelma en tirant les cartes avec une expression intrigante, je vois une rencontre, mais pas ce que tu imagines. Il s’agit d’une flamme éphémère, quelque chose de bref, mais intense. Ce n’est pas l’amour à long terme, mais plutôt une étincelle, une aventure d’un soir.

 

Camille éclate de rire, ses yeux s’illuminant d’un éclat espiègle. Elle se tourna vers Sophie et Clara et leur murmura :

 

— Ça tombe bien, c’est déjà fait ! Et elle regarda en direction de Théo….

J’adore vraiment Sophie et Camille ; elles sont capables de tout me faire oublier : les situations tendues avec Marc, parfois les enfants trop prenants et trop demandeurs, le travail qui s’accumule malgré le fait que je l’adore. On enchaine deux voire trois cocktails avec des noms de sorciers et sorcières d’Harry Potter. Je sens bien que cet endroit va devenir notre QG.

 

En taxi, en rentrant, j’appelle ma mère. Bien qu’on soit éloignée géographiquement, on est extrêmement proches. C’est un peu une mère amie : je dois dire que j’ai ma Lune en maison 11, la lune c’est la mère et la maison 11 , les amis. Ma mère décroche rapidement, à croire qu’elle est plus connectée que moi.

 

“Ma chérie ! Comment va mon petit rayon de soleil lyonnais ?” Sa voix, douce et rassurante, apaisa immédiatement Clara.

 

“Ça va, maman,” répondit Clara, un sourire dans la voix. “Tu me manques… Tu sais, aujourd’hui, j’ai repensé à ce que tu m’as raconté sur papa, et comment tu avais vu son départ dans les étoiles.”

 

Un silence doux s’installa, chargé d’émotion. “Oui, ma chérie. Ce n’était pas facile… je l’avais vu mais je refusais de l’accepter. Et c’est moi amie Daniele qui avait refait la Révolution Solaire et pour elle , il n’y avait aucun doute.

Mais tu vois, c’est grâce à cela que nous avons ce lien unique avec l’astrologie et le mystère de la vie.”

RACONTE L EPISODE DES CARTES a SA MERE

Clara soupira. “Je crois que je recherche toujours des réponses, à travers le tarot, les signes… Peut-être qu’un jour, je comprendrai.”

Sa mère répondit tendrement : “Tu les trouveras, ma chérie. Et tu verras que les réponses viennent souvent quand on s’y attend le moins.”

 

Le lendemain matin, je prépare tranquillement le petit déjeuner ; je me suis lancée sur des crêpes et j’en ai au moins pour une heure. Les enfants, courent dans la cuisine, impatients d’ouvrir un nouveau jouet que j’avais rapporté du travail.

“Maman, tu peux nous aider à ouvrir la boîte ?” demanda Léa, les yeux brillants d’excitation.

« et Bonjour peut être ? Coucou maman , as-tu bien dormi Maman, on espère que tu as passé une bonne soirée Maman ? » je leur réponds

«  oui oui tout ca tout ca «  me réponds Lucas en sautant dans tous les sens

Je ne peux pas m’empecher de sourir et je leur tend le jouet en m’asseyant près d’eux. “Alors, les petits experts, vous en pensez quoi ?”

Lucas examina le jouet, l’air sérieux. “Il est cool ! Mais je parie qu’un autre jouet encore plus génial va sortir bientôt !”

J’éclate de rire. “Tu as peut-être raison. Qui sait ? Peut-être que maman pourra te prédire les prochaines nouveautés !”

Elsa la regarda, curieuse. “Maman, tu es une sorcière ?”

Clara écarquilla les yeux, amusée. “Pas exactement, ma chérie… Mais disons que j’ai mes petits secrets !”

Marc rentrait à la maison après une nuit blanche au bureau, son esprit préoccupé par les dossiers qu’il avait laissés en suspens . À peine avait-il franchi le seuil qu’il entendit des rires et des voix étouffées venant du salon. Lorsqu’il s’approcha, il reconnut la voix cristalline de  Lucas qui s’exclamait : « Maman, tu es une sorcière, c’est sûr ! Tu sais toujours ce qu’on va dire avant qu’on le dise ! »

 

Je ris doucement, tentant de minimiser la remarque, mais la voix de Léa ajoute, tout excitée : « Oui, et tu as dit que l’éclipse de l’autre nuit allait être spéciale, et elle l’était ! Les étoiles t’écoutent, maman ! »

 

Marc sent son estomac se nouer. Il entra dans la pièce, le visage durci par une inquiétude qu’il peinait à contenir. « Qu’est-ce que tu racontes aux enfants, Clara ? » Sa voix était plus sèche qu’il ne l’aurait voulu.

 

Je me redresse, surprise par son ton. « Ce ne sont que des histoires, Marc. Des contes qui éveillent leur imagination. C’est important de nourrir l’imaginaire, c’est comme ca que Lucas dessine ou que Léa danse… »

 

« Des contes, l’imaginaire? » Il secoua la tête, sa mâchoire serrée. « Je ne veux pas que nos enfants soient embrouillés par des histoires d’esprits, de magie ou de destin. On sait où ça mène… »

 

Je ne comprends pas la remarque et je me dis que mon propre mari me prend probablement pour une allumée… mais je pose ma main sur son bras, cherchant à apaiser la tension palpable. « Je ne les embarque pas dans quoi que ce soit. Ce sont des enfants curieux, et il n’y a aucun mal à leur faire découvrir un monde où ils peuvent rêver. »

 

Marc retira doucement son bras, ses yeux brillant d’une lueur de frustration. « Ils n’ont pas besoin de rêver de ça. Ils ont besoin de stabilité, de vérité, pas d’ésotérisme. Je ne veux pas que tu les exposes à ça, Clara. »

 

 

Quelques jours plus tard, lors d’une nouvelle soirée entre amies, les filles lisent l’horoscope dans une magazine.

Sophie :

“Vous vous rappelez Thelma dont je vous ai parlé ? Je l’ai revue récemment.”

Camille s’exclama, impatiente : “Alors, qu’est-ce qu’elle a dit cette fois ?”

Sophie : «  elle a reparlé de l’accident mais plutôt sous forme de rupture d’un lien ».

Sophie hésite, mais les regards interrogatifs de ses amies l’encourage à poursuivre. “Elle m’a dit que des changements majeurs allaient arriver, qu’une opportunité inattendue pourrait bouleverser ma vie.”

Camille râle : « Franchement les filles, je ne comprends pas comment vous pouvez dépenser autant d’argent la dedans. On en ressort avec plus de questions qu’au début « 

Je réponds : «  et Bien parfois ca fait du bien de se poser certaines questions et c’est plutôt une réflexion qu’elle amène. C’est important de laisser le libre arbirtre, c’est pour ca qu’un flou demeure »

Camille qui rigole : «  Alors toi tu pourrais te recycler en avocate des droits des tarologues »

Sophie continue : «  Bon alors je voulais vous dire que suite à la séance, je me suis posée beaucoup de question. Elle a parlé d’un lien qui avait été amical puis amoureux et qui allait encore évoluer. J’ai bien senti qu’elle ne voulait pas mettre les pieds dans le plat mais …

« Mais quoi ???? » je saute sur ma chaise.. je suis tellement impatiente et elle raconte tellement tout lentement que je n’en peux plus.

« J’ai pensé à Benoit. A mon lien avec lui. D’abord on était amis, on est même devenu les meilleurs amis et puis un jour, on a basculé du coté obscur et on a voulu voir si on pouvait être plus qu’amis et ca a marché ! »

Je la regarde avec des yeux ronds en train de faire la biographie de sa rencontre avec son mari et franchement j’étais là, donc elle pourrait passer à l’épisode suivant.

Sophie continue sur sa lancée : «  et donc on a eu deux enfants et donc bien sur , l’amour s’use et le couple aussi si on n’en prend pas soin. »

J’ai l’impression qu’elle dit ça comme si c’était un robot. Elle a une distance par rapport à ce au’elle dit et pourtant c’est sa vie ! J’ai l’impression qu’elle récite un texte qu’on lui a dictée, elle a le regard flou dans le vide. Je me dis qu’un truc ne va pas.

«  et donc on a décidé de se séparer »

Le choc : ma meilleure amie qui m’annonce ça alors que son couple tient mieux la route que le mien , alors qu’ils respirent l’harmonie, la bonne humeur ensemble … ils sont l’image Instagram du couple et l’image dégringole. Je ne m’y attendais tellement pas ; je suis choquée : si eux ne tiennent pas, comment Marc et moi on va tenir !

Camille et moi bafouillons : «  mais mais mais , comment tu vas, toi ? et c’est aussi ta décision ? et les enfants, vous en avez parlé ? »

« Oui, on a déjà échangé concernant la garde partagé. Nous ne sommes pas des bourreaux, on va faire les choses des manière intelligente et surtout on veut rester amis donc tout sera fait en bonne entente Sophie nous dit avec un petit sourire mais avec un ton sec et froid que je ne lui reconnais pas .

Je réponds : «  et bien ca a l air bien réglé déjà… l’essentiel c’est que tu sois bien aussi avec cette décision et que c ne resonne pas trop comme une énorme rupture. L’avantage, c’est que tu vas pouvoir expérimenter des appli pour célibataires et il parait que c’est fun ! »

Je la vois avec les larmes aux yeux, et les larmes remplissent ses yeux, eclaircissent ses beaux yeux bleus et là tout déborde :

« Mais non, je ne veux pas d’appli pourri ! Je voulais juste rester avec mon mari ! Mais vous savez quoi ? Et ben il est avec sa kiné ! Depuis 2 ans !!!!

Un silence glacé s’abat sur la table. J’écarquille les yeux, tandis que Camille , l’air abasourdi, reste figée, la main suspendue en l’air, tenant encore son verre.

 

— Quoi ? Deux ans ? s’étrangle Camille, sa voix trahissant une incrédulité mêlée de colère.

 

— Oui, deux ans, confirme Sophie, un rictus ironique sur les lèvres. Vous savez, je me disais bien que quelque chose clochait. Depuis quelque temps, il avait toujours une excuse pour ses absences. Ses séances de kiné prenaient, disons… des heures entières. Je pensais qu’il s’agissait simplement de douleurs chroniques. Il s’est toujours plaint de son dos, alors je n’ai pas cherché plus loin.

 

— Et comment tu l’as appris ? je demande un mélange de compassion et de curiosité dans le regard.

 

— La semaine dernière, je suis passée à la clinique pour lui apporter des papiers oubliés. Il avait besoin d’une ordonnance et il avait oublié de la prendre. Et moi, bonne poire, je lui ai amenée. En entrant dans le bureau de la kiné, j’ai surpris un échange de regards… de gestes. Je les ai suivis discrètement dans le couloir et je les ai vus s’embrasser. Comme ça ! dans le couloir à la vue de tous. Je suis vite rentrée me calmer et  j’ai fait des recherches et des recoupements.. tout est tombé en place. Je comprenais mieux ses séminaires, ses déplacements de dernière minute. J’ai épluché les comptes – chose que je ne fais jamais – et j’ai vu beaucoup de bijoux achetés chez Pandora dont je n’ai jamais vu la couleur.

Sophie fait une pause, sa voix se brisant légèrement. Camille pose la main sur son bras en signe de soutien, tandis que je suis tellement émue et je murmure :

 

— Je suis désolée, Sophie. Mais… qu’est-ce que tu comptes faire ?

 

Sophie inspire profondément, les yeux s’embrumant d’une lueur de résilience.

 

— Je mérite mieux que ça, conclut-elle. Cette fois, c’est à mon tour de penser à moi.

Sophie prend une gorgée de son vin, comme pour rassembler ses pensées avant de parler. Avec Camille, nous sommes toujours attentives,  et on la regarde avec des expressions d’encouragement.

 

— J’ai réfléchi à ce que je vais faire, reprend-elle, et je suis tombée sur un système de colocation pour mères célibataires. Ça m’a redonné espoir. C’est une solution parfaite pour moi et les enfants.

 

Camille arque un sourcil, intriguée. — Une colocation entre mères célibataires ? Je n’en avais jamais entendu parler.

 

— Oui, continue Sophie en hochant la tête. C’est un concept qui s’est développé ces dernières années. L’idée, c’est de rassembler des mères qui se trouvent dans des situations similaires pour partager un logement et créer un réseau de soutien. On se répartit les tâches, on partage les frais, et surtout, on peut compter les unes sur les autres. Pour les enfants, c’est un environnement sain, un peu comme une grande famille recomposée.

 

Je souris légèrement, touchée par l’élan retrouvé de son amie. — Ça a l’air vraiment bien pensé. Et tu pourrais y aller avec les enfants ?

— Oui, exactement, dit Sophie, ses yeux brillant de détermination. Ils proposent des espaces de vie suffisamment grands pour accueillir plusieurs familles. Chaque mère a sa propre chambre, et il y a des espaces communs pour que les enfants puissent jouer ensemble. Ils organisent même des activités communes pour les petits, et ça permet aux mamans de souffler un peu, de savoir qu’elles ne sont pas seules dans leur coin. C’est plus que du simple logement, c’est une communauté.

 

Elle laisse échapper un léger rire. — Et honnêtement, après tout ce que je viens de traverser, savoir que j’aurais des personnes qui comprennent et qui me soutiennent, ça change tout. Les filles, je crois que c’est exactement ce qu’il me faut pour recommencer à zéro.

« Tu sais que tu nous as aussi Sophie et on sera toujours là : Pour toi et pour les enfants » Je renchéris

« Oui je sais Clara, vous êtes mes âmes sœurs ; on sera toujours ensemble. Les hommes passent mais les amies restent »

«  Tu veux que j’aille lui péter les dents à la kiné ? » demande Camille

Et on rigole toutes les trois, dans les bras des unes des autres ; avec une mélange de larmes pour Sophie, de colère pour Camille et de peur pour moi.

Sophie n’a peut-être pas toutes les réponses, mais elle a un plan. Et pour la première fois depuis longtemps, elle entrevoit un avenir où elle et ses enfants seront entourés et en sécurité.

 

Le lendemain, j’ entre dans le bureau de Marie, un dossier sous le bras et l’air préoccupé. Marie, qui est en train de taper sur son clavier, relève la tête et m’adresse un sourire rapide avant de remarquer mon expression sérieuse

 

— Salut Clara, tout va bien ? demande-t-elle, un peu inquiète.

 

Je m’assoit sur la chaise en face de Marie et pose le dossier sur la table. — Pas vraiment. On a un problème, et il faut le résoudre rapidement. Il y a une erreur de prix sur le catalogue de Noël. J’ai vérifié plusieurs fois, et un des articles phares, la maison de poupée en bois, est affichée à 29,99 € au lieu de 79,99 €.

 

Les yeux de Marie s’élargissent, et elle se penche en avant, déjà en mode solution. — Quoi ? Mais comment ça a pu passer à travers nos vérifications ?

 

— Je ne sais pas, j’avoue en passant une main dans mes cheveux. Peut-être une erreur lors de la saisie des données ou une mauvaise communication entre notre équipe et le service des ventes. Quoi qu’il en soit, il faut agir vite avant que le catalogue ne soit imprimé et distribué.

Marie pousse un long soupir et attrape son téléphone. — Ok, on va devoir appeler l’imprimerie tout de suite pour voir s’il est encore possible de corriger ça. Et il faut que je vérifie aussi si cette erreur est déjà apparue sur le site web.

 

J’hoche la tête, reconnaissante. — Merci, Marie. Je sais que c’est un coup dur, mais si on s’y prend maintenant, on peut limiter les dégâts. Je vais aussi prévenir les responsables de la logistique pour qu’ils ne prennent pas en compte le prix erroné dans leur système de commande.

 

— Parfait, dit Marie avec détermination. On va gérer ça, Clara. Ça va nous coûter un peu de stress, mais au moins on l’a repéré à temps.

 

On échange un sourire et je me dépêche de filer dans le couloir . Je ne veux pas que Richard- le boss – nous voit en pleine gestion de problème. C’est un très bon patron mais il est vite stressé alors c’est mieux d’aller directement à la solution.

 

Je me dirige alors à la caféteria et tombe sur Antoine, un café à la main.

J’hésite un moment, puis m’approche et m’assied en face de lui. Antoine, en train de feuilleter distraitement un dossier, lève les yeux et sourit.

-«  Un vrai pilier de café » je lui lance. J’espère que tu n’es pas payé à l’heure « . je suis limite désagréable sans le vouloir … mais c’est que j’ai vraiment du mal à faire abstraction de l’histoire de Sophie.

— Salut Clara. Tu as l’air préoccupée, tout va bien ? demande-t-il, remarquant son expression grave.

Je pousse un léger soupir, puis me penche vers lui. — Tu sais, j’ai besoin d’en parler à quelqu’un en dehors de notre cercle habituel. C’est à propos de Sophie, ma meilleure amie. Elle vient de découvrir que son mari la trompe… depuis deux ans… avec sa kiné.

 

Antoine relève un sourcil, mais son visage reste curieusement impassible. — Deux ans ? Avec sa kiné ? Eh bien… ça ne me surprend pas vraiment, dit-il calmement, comme s’il s’y attendait.

 

Je le fixe, un peu interloquée par son manque de réaction. — Comment ça, ça ne te surprend pas ? C’est quand même énorme, Antoine.

 

Il hoche la tête lentement, ses traits marqués par une lassitude familière. — Clara, je ne dis pas que c’est bien ou que c’est anodin. Mais… j’ai vu tellement de situations similaires. J’ai des amis, des collègues, des histoires qui finissent toujours par révéler des facettes inattendues. Les hommes peuvent être… disons, capables de beaucoup de choses, surtout quand il s’agit de relations et de désirs non assumés. Je pourrais écrire un livre sur le sujet, non plusieurs ! Dit il en rigolant.

 

Je secoue la tête, entre le désarroi et l’incrédulité. — C’est tellement injuste.

Je croyais en lui, elle l’aimait sincèrement. Et maintenant, elle se retrouve seule à devoir tout reconstruire.

 

Antoine pose son café sur la table et prend un air sérieux. — C’est ça, la vraie injustice. Ce n’est pas juste l’acte en lui-même, c’est tout ce que ça détruit autour. La confiance, la famille, la sécurité… Je suppose que Sophie est forte, mais ça reste un coup dur. Et toi, comment tu le vis ?

 

Je souris tristement. — Je suis là pour elle, je l’aide comme je peux. Et puis, elle a trouvé une solution : un système de colocation entre mères célibataires. Elle va s’en sortir, je le sais.

 

Antoine esquisse un sourire, cette fois empreint d’un peu de respect. — Ça, c’est une vraie force. Tourner la page et trouver des solutions. Je suis sûr qu’elle y arrivera, surtout avec des amies comme toi à ses côtés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Marovska
Posté le 16/02/2025
Bonjour Monalisa et félicitations pour ce premier chapitre.
Comme tu l'as précisé en haut, il y a des passages à modifier: des fautes de frappe, d'orthographe, du passage au passé simple par moment, des répétitions et phrases maladroites ... comme dans tout premier jet ! On sait tous ce que c'est.
J'aurais aimé lire la version corrigée parce que, pour avoir lu ton introduction, je sais que tu écris très bien :) Et ça fait toute la différence pour apprécier un texte à sa juste valeur.
Je te souhaite bonne continuation dans tout ça!
Monalisa
Posté le 25/02/2025
merci beaucoup Marovska!
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