Chapitre 3

Je rentre claquée par cette journée mais libérée d’avoir pu échanger de Sophie avec quelqu’un. Je ne sais pas pourquoi cela me touche tellement. Je viens à peine de poser mon sac à main dans l’entrée que je vois Marc, concentré, tapoter frénétiquement sur son ordinateur. La lumière bleue de l’écran illuminait son visage fatigué.

« Marc, on doit parler, » je dis en posant son manteau sur le dossier d’une chaise.

 

Il leve les yeux, visiblement agacé.

« Maintenant ? Je suis débordé, Clara. »

 

Je croise les bras et le fixe. Je suis déterminée, je refuse que notre relation soit un echec alors je ne bouge pas.

« Justement. C’est Noël dans deux semaines et tu es complètement absorbé par ton travail. On a besoin de vacances. Tous les quatre. »

 

Marc soupire, se reculant légèrement de son bureau.

« Clara, je n’ai pas le temps pour ça. Les projets s’accumulent. Et partir en pleine période de fin d’année, c’est du suicide professionnel. »

 

Je serre les poings et mon ton devenant plus tranchant.

« Les enfants ressentent ton absence. Et moi aussi. Ce n’est pas juste une question de vacances, Marc, c’est une question d’équilibre. On a besoin de souffler. Ensemble. »

 

Marc hausse les épaules ce qui m’énerve d’autant plus – comme si tout cela lui était égal.

« Tu crois que je ne le sais pas ? Mais la réalité, c’est que si je lâche maintenant, tout risque de s’effondrer. »

 

Je respire profondément, cherchant les mots pour ne pas exploser.

« Marc, ça fait des mois qu’on reporte tout. Les anniversaires, les week-ends, et maintenant Noël ? Ce n’est pas juste. Pas pour nous, pas pour les enfants. »

 

Un silence pesant s’installe. Marc détourne les yeux, fixant son écran comme pour éviter de croiser monregard. Après quelques minutes, il se frotta les tempes et murmura :

« Laisse-moi réfléchir. »

 

Je m’endors en colère mais contente d’avoir dit ce que j’avais à dire. Je refuse de terminer comme ces couples en colocation, ou qui se hurlent dessus. Je sais que Marc et moi on va y arriver mais il faut qu’il fasse un pas vers moi.

Le lendemain, c’est enfin soirée fille et je dois dire que j’en avais bien besoin !

Sophie, normalement pas si sceptique, fit une moue. “Encore un de ces trucs vagues… Pourquoi est-ce que les médiums ne donnent jamais de détails précis ? Il nous faudrait un nom et une adresse”

Je rigole. “Peut-être parce que la vie est censée garder quelques mystères.”

Camille acquiesçe. “Je suis d’accord. C’est plus amusant ainsi !”

On discute avec Théo qui au lieu d’être au bar à préparer les cocktails, nous raconte une expérience avec une médium qui lui a dit que la femme de sa vie était sous ses yeux. Et il était là, à nous raconter ça avec Camille juste à côté de lui.

Je réponds : « Sous tes yeux, peut être que c’est VRAIMENT sous tes yeux ? »

Camille me fait les gros yeux. Je sais qu’elle voit Théo régulièrement mais n’a aucune envie d’engagement . Et Théo prend cette indication comme Camille étant la femme de sa vie.

Camille : «  Tu ne dois pas retourner au Bar ? Je crois que ton patron s’impatiente un peu « 

Le pauvre Théo repart travailler mais il ne quitte pas son regard rempli d’amour pour Camille. Ca brise un peu le cœur mais ce n’est pas mon business.

Elle enchaine : «  Bon comment ca va avec Marc ?

Je suis un peu surprise car c’est vrai qu’étant donné l’actualité plutôt animée de mes amies, on n’avait pas abordé le sujet Marc depuis un moment.

— Eh bien… ça va, répondis-je finalement, consciente que mon ton manquait cruellement de conviction.

 

Camille arqua un sourcil, visiblement peu convaincue. Sophie, qui s’était assise sur le fauteuil en face de moi, me fixait maintenant avec une attention presque maternelle.

 

— Clara, tu n’es pas obligée de prétendre, tu sais, intervint-elle doucement. Qu’est-ce qui se passe ?

 

Je baissai les yeux vers ma tasse, mes doigts jouant nerveusement avec l’anse. Une part de moi voulait tout leur dire, mais une autre résistait, par peur de mettre des mots sur ce que je ressentais.

 

— Je ne sais pas… Il est tellement distant en ce moment. Froid, même. C’est comme si quelque chose s’était brisé entre nous, murmurai-je finalement.

 

Camille posa sa tasse sur la table basse avec un bruit sec, rompant le silence pesant qui avait suivi mes mots.

 

— Et tu penses que c’est à cause de toi ? demanda-t-elle, son ton à la fois direct et protecteur.

 

— Je ne sais pas. Peut-être. J’ai l’impression de marcher sur des œufs dès que je suis avec lui. Il ne parle presque pas, il est ailleurs… Et parfois, je me demande s’il n’y a pas autre chose, ajoutai-je à voix basse, comme si le simple fait de le dire rendait mes craintes plus réelles.

 

Sophie et Camille échangèrent un regard. Je savais qu’elles voulaient m’aider, mais leur silence me donnait l’impression d’être disséquée.

 

— Clara, commence par arrêter de te blâmer, dit Sophie avec une douceur ferme. Ce que tu décris, ça ressemble plus à ses problèmes qu’aux tiens.

 

— Mais si je faisais quelque chose de mal ? insistai-je. Peut-être que je ne suis pas assez… Je ne sais pas… Présente ? Intéressante ? Suffisante ?

 

Ma voix s’était brisée sur le dernier mot. Camille, qui avait toujours eu un côté pragmatique, secoua la tête avec exaspération.

 

— Oh non, pas toi ! Ne tombe pas dans ce piège, s’écria-t-elle. Marc est un adulte, pas un enfant. S’il a un problème, il doit en parler, pas te faire sentir comme ça.

 

Sophie, qui était restée silencieuse jusque-là, inspira profondément. Elle se pencha légèrement en avant, ses coudes posés sur ses genoux, et planta ses yeux dans les miens.

 

— Clara, ne fais pas ce que j’ai fait, dit-elle soudain.

 

Sa voix avait une gravité qui me surprit. Camille se tourna vers elle, visiblement aussi intriguée que moi.

 

— Qu’est-ce que tu veux dire ? demandai-je.

 

Sophie resta silencieuse un instant, comme si elle cherchait ses mots. Finalement, elle posa ses mains sur ses genoux et prit une grande inspiration.

 

— Quand ça a commencé à aller mal avec Benoit, j’ai tout gardé pour moi. J’avais l’impression que c’était de ma faute, que si je faisais plus d’efforts, ça s’arrangerait. Alors j’ai continué à prétendre que tout allait bien, jusqu’à ce que je ne puisse plus. Et puis j’ai découvert la vérité qui m’a explosée au visage. Si j’avais pris les choses en main plus tôt, j’aurais bien sûr souffert mais je pense que ça aurait été moins violent.

 

Sa confession flotta dans l’air, lourde de regrets. Camille, habituellement si vive, resta immobile, les yeux fixés sur Sophie.

 

— Et tu regrettes d’être partie ? osai-je demander.

 

Sophie me regarda avec une intensité qui me troubla.

 

— Non, répondit-elle. Ce que je regrette, c’est de ne pas avoir parlé plus tôt. De ne pas avoir confronté le problème quand il était encore temps.

 

Je baissai les yeux, songeant à ses paroles. Était-ce ce que je faisais avec Marc ? Ignorer les signes, espérant que tout s’arrange par miracle ? Mais avais-je vraiment envie de le confronter, de risquer d’entendre une vérité que je ne voulais pas affronter ?

 

— Et toi, qu’est-ce que tu veux ? demanda Camille, rompant le fil de mes pensées. Pas ce que tu penses que Marc veut, mais toi, Clara. Qu’est-ce que tu veux ?

 

La question me prit de court. Qu’est-ce que je voulais, vraiment ? Je n’étais pas sûre de le savoir. Tout ce que je savais, c’est que je voulais retrouver le Marc d’avant, celui qui me faisait rire, qui me regardait comme si j’étais la personne la plus importante au monde.

 

— Je veux qu’il revienne, murmurai-je. Je veux qu’on redevienne comme avant.

 

Camille poussa un soupir, tandis que Sophie secouait doucement la tête.

 

— Tu ne peux pas revenir en arrière, dit-elle doucement. Mais tu peux aller de l’avant. Et parfois, aller de l’avant, c’est accepter que les choses doivent changer, même si c’est effrayant.

 

Le silence retomba dans la pièce, seulement troublé par le crépitement du feu. Je sentais mes émotions affleurer, mais je n’étais pas prête à pleurer devant elles. Pas encore.

 

— Parle-lui, Clara, dit Sophie finalement. Dis-lui ce que tu ressens, ce que tu veux. Ne fais pas comme moi. Ne laisse pas le silence s’installer.

 

Camille acquiesça vigoureusement.

 

— Oui, parle-lui. Et si tu veux, on est là pour t’aider à préparer ton discours, plaisanta-t-elle, essayant d’alléger l’atmosphère.

 

Je souris faiblement, reconnaissante de leur soutien. Mais au fond de moi, une angoisse persistait. Et si, en parlant, je découvrais que mes craintes étaient fondées ? Que Marc ne voulait plus de moi ?

 

Sophie posa une main sur mon bras, comme si elle avait deviné mes pensées.

 

— Peu importe ce qui se passe, tu es forte, Clara. Ne l’oublie jamais.

 

Je hochai la tête, espérant qu’elle avait raison. Mais au fond de moi, je savais que cette conversation avec Marc serait l’une des plus difficiles de ma vie.

 

 

 

Marc est en déplacement toute la semaine. Ce qui signifie que ça va être la course pour moi. Entre déposer les enfants le matin à l’école puis les récuprérer le soir, le bain, les devoirs, les repas assortis à des journées de travail chargées ; c’est rarement la détente. Mais l’avantage c’est que je gère à mon rythme et sans dispute.

Mardi soir, je récupère les enfants et là Lucas, me dit d’une voix très calme comme s’il me disait ce au’il avait mangé le midi : » les parents de Charles divorcent ». Au volant, je suis surprise, je le regarde dans le retroviseur.

« Mais non ! » je lui réponds réellement surprise . Et comment tu es au courant, c’est Charles lui-même qui t’en a parlé ? Il se sent comment ?

« Ah bah il va bien. Il en avait marre que ses parents se disputent tout le temps . Et la il va avoir deux maisons, deux chambres et le double de cadeaux pour ses anniversaires et Noël : Au final, il est gagnant ! »

« Oui , bon je ne sais pas. Mai ss’il le prend comme ça, tant mieux pour lui. Tu sais Lucas, les relations entre papa et maman , ce n’est pas toujours facile mais on y arrive. Tu verras bien quand tu seras plus grand avec ta femme. «  Et je lui lance un clin d œil dans le retroviseur.

Il me réponds : «  Ah non, moi je resterai tout seul. Je ne veux surtout pas me marier. Je veux être tranquille, sans femme ni enfant comme ça je n’aurai pas à me disputer comme papa et toi »

Aie Aie Aie. La fameuse vérité qui sort de la bouche des enfants. C’est fulgurant, plein de bon sens et tellement triste en même temps. Je suis tellement choquée aue je ne réponds rien à part «  tu verras bien ». Mais les mots de Lucas laissent tellement à réfléchir.

Pas par rapport à ce que je ressens, mais pliutot par rapport à l’image que Marc et moi renvoyons. Et notre propre fils n’a pas envie d’être en couple car il est dégouté par le modèle de ses parents. Il va falloir financer sa psychanalyse à ce petit, j’en suis sure je me dis en mon fort intérieur à moitié sérieuse.

Ce soir là, je suis un peu KO de la discussion d’avoir Lucas. On se couche tôt mais je me réveille vers 23.30.

Je regarde sur messenger si ma mère est encore connectée et oui ! J’ai l’impression qu’elle est bien plus active que moi.

Clara :

Salut maman, t’as un moment ? Je suis un peu perdue là… Besoin de parler.

 

Maman :

Toujours pour toi, ma chérie. Qu’est-ce qui ne va pas ?

 

Clara :

C’est compliqué. C’est Marc… et Lucas. Je ne sais même pas par où commencer.

 

Maman :

Respire. Commence par Marc, si tu veux. Ça ne va pas entre vous ?

 

Clara :

Je sais pas. Enfin, non, ça ne va pas. Il est distant, froid. On dirait qu’il ne veut plus être là, mais il ne dit rien. Je sens qu’il y a quelque chose, mais il garde tout pour lui.

 

Maman :

Tu lui as demandé ?

 

Clara :

Oui… enfin, un peu. Je lui ai dit que je le trouvais bizarre en ce moment, mais il a juste haussé les épaules. Il m’a dit qu’il était fatigué et qu’il avait beaucoup de boulot.

 

Maman :

Tu penses que c’est vrai, ou tu crois qu’il te cache quelque chose ?

 

Clara :

Je sais pas. Parfois, je me dis que c’est peut-être vraiment le boulot. Mais d’autres fois… Je sens qu’il s’éloigne. Et puis Lucas m’a dit quelque chose qui m’a fait mal.

 

Maman :

Qu’est-ce qu’il a dit ?

 

Clara :

On parlait de tout et de rien hier soir, et il m’a dit qu’il ne voudrait jamais être en couple ni avoir des enfants… à cause de Marc et moi.

 

Maman :

Ah…

 

Clara :

Ça m’a clouée. Il a dit qu’il avait trop vu de disputes entre nous et que ça l’a dégouté.

 

Maman :

Je suis désolée, Clara. Un couple ce n’est pas toujours parfait. Mais Lucas sait que vous l’aimez et c’est le plus important.

 

Clara :

Oui, il le sait. Mais ça ne change rien à ce qu’il ressent et c’est normal ; il est en pleine phase de construction et son modèle de couple c’est le notre. C’est comme en management et l’exemplarité du manager, il faut montrer l’exemple. Et notre exemple n’est pas à la hauteur.

 

Maman :

Je pense que ce serait important d’en rediscuter avec Lucas mais quand tu seras moins dans l’émotion. L’urgence ce serait de lever un peu le brouillard avec Marc.

 

Clara :

J’ai l’impression qu’il n’aime pas notre vie et que tout est contrainte. Même pour faire des sorties des vacances ou un resto, il n’est absolument pas motivé .. alors faire un tête à tête avec moi …

 

Maman :

Clara, écoute-moi. Ce que Lucas a dit, c’est son ressenti, mais ça ne veut pas dire que c’est la vérité universelle. Il faut que tu te concentres sur toi, tes envies et tes besoins.

 

Clara :

Oui, bien sûr. C’est juste que … Je doute de tout. Avec toutes ces séparations autour de moi, ca apporte du flou et du chaos.

 

Maman :

Je comprends que ce soit dur. Mais tu sais, les doutes ne sont pas toujours une mauvaise chose. Parfois, ils nous forcent à réfléchir et à clarifier ce qu’on veut vraiment.

 

Clara :

C’est justement ça le problème. Je ne sais même pas ce que je veux. J’ai envie que ça marche avec Marc, mais s’il n’est pas heureux avec moi, est-ce que ça vaut la peine ? Je ne peux pas le forcer à passer du temps avec moi ni à m’aimer.

Ma gorge se serre. En fait, c’est vraiment cela : j’attends que mon mari m’aime et je suis là à faire la danse du ventre pour qu’il me voie.

 

Maman :

Tu ne peux pas répondre à sa place, Clara. Mais tu peux te poser les bonnes questions. Qu’est-ce qui te ferait te sentir mieux ?

 

Clara :

Je sais pas. J’aimerais juste comprendre ce qui se passe dans sa tête. Et dans la mienne, d’ailleurs.

 

Maman :

Parfois, on a besoin d’un petit coup de pouce pour y voir plus clair.

 

Clara :

Tu veux dire quoi par là ?

 

Maman :

Tu te souviens de ma copine Isabelle ?

 

Clara :

Oui, vaguement.

 

Maman :

Elle m’a parlé d’une astrologue qu’elle consulte depuis quelques mois. Elle m’a dit que ça l’avait beaucoup aidée à comprendre certaines choses dans sa vie.

 

Clara :

Ah mais Génial ! Justement j’en cherchais une la dernière fois sur internet mais il y en a tellement… on ne sait pas qui choisir. C’est toujours mieux par recommandation.

 

Maman :

Je vais lui demander ses coordonnées demain matin. Je te ferai un whatsapp avec les infos.

Ma mère qui s’efforce de me montrer qu’elle maitrise toutes les app de l’iphone . Ca me fait sourire.

 

Clara :

Je vais vite prendre RDV. J’en ai marre de ces yoyo émotionnels. Ca m’épuise tellement.

 

Maman :

Je sais ma chérie. Mais souviens toi que l’astrologie t’apportera une ou plusieurs lectures des choses mais le libre arbitre t’appartiendra toujours.

 

Clara :

Oui oui, je sais mais au moins j’aurais des mots posés sur des situations et je sais que ca me permettra de me poser.

 

Maman :

Je pense qu’elle va faire ta révolution solaire et non pas ton thème de naissance car tu l’as déjà. Je l’avais fait faire quand tu étais petite. Je vais te l’envoyer si tu veux comme ça tu pourras le lire avant le rendez vous.

 

Clara :

Oui parfait !

 

Maman :

Et ,ne te laisse pas enfermer dans tes doutes. Marc, Lucas… ce sont des pièces importantes de ta vie, mais ta vie, c’est toi. Prends soin de toi, Clara.

 

Clara :

Merci, maman. Je vais essayer.

 

Maman :

Tu es forte, Clara. Tu trouveras une solution.

 

Clara :

J’espère.

 

Maman :

Je suis là, ma chérie. Toujours.

 

Clara :

Merci, maman. Je t’aime.

 

Maman :

Je t’aime aussi. Appelle-moi si tu veux en parler de vive voix.

 

Clara :

Promis.

 

Le jour suivant au travail, je joue de malchance. Mon PC refuse de démarrer, mon iphone est en mise à jour permanente. A croire que Mercure retrograde !

J’arrive enfin à me sortir un café de la machine – qui évidemment ne fonctionne pas – quand j’entends Marie qui déboule en trombe dans la cafétéria .

— Clara, est-ce que je peux te parler ? demande-t-elle en jetant un coup d’œil nerveux autour de nous.

Je pose ma tasse et lui fais signe de s’asseoir en face de moi.

— Bien sûr, Marie. Qu’est-ce qui se passe ?

 

Elle s’assied en hésitant, triturant une lanière de son sac. Je remarque qu’elle évite mon regard, et mon instinct me dit que quelque chose ne va pas.

Elle sait bien que je me souviens de la coquille du catalogue et évidemment je n’ai rien ébruité mais je ne suis pas sa responsable et encore moins la responsable de son service donc je suis étonnée que ses petits soucis remontent jusqu’à moi.

 

— C’est à propos des PLV pour la campagne de Noël, commence-t-elle. Je crois que j’ai fait une erreur.

 

Je fronce les sourcils, essayant de deviner l’ampleur du problème.

 

— Encore une erreur ? Marie, c’est la deuxième fois ce mois-ci, dis-je calmement mais fermement. Qu’est-ce qui s’est passé ?

 

Elle inspire profondément, comme si elle cherchait le courage d’avouer.

 

— J’ai validé la maquette sans remarquer que le prix de la peluche phare était erroné… Ce n’est pas le bon.

 

— Pas le bon prix ? je répète, incrédule.

 

Elle hoche la tête, et je vois que ses yeux commencent à briller.

 

— On a imprimé des milliers de PLV avec ce prix. Les cartons sont déjà partis pour être installés dans les magasins. Je ne m’en suis rendu compte qu’en vérifiant le fichier ce matin… Clara, je suis désolée.

 

Je prends une grande inspiration, essayant de calmer la vague de stress qui monte en moi. Une erreur sur une PLV, surtout à Noël, c’est catastrophique. Les magasins comptent sur nous pour leur fournir du matériel impeccable.

 

— Un Bon à Tirer, ça se vérifie… surtout en cette période ou les magasins sont surchargés, les frais tirés à quatre épingles. Je ne comprends pas comment tu as pu passer à côté.

Ma voix se fait plus douce car je sais qu’elle ne se sent pas bien mais en même temps il faut qu’elle comprenne la conséquence de son non – acte.

 

— J’étais persuadée que tout était bon… Je sais que j’aurais dû être plus vigilante. Je suis désolée, Clara. Vraiment. Mais maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? On n’a pas le temps de tout réimprimer.

 

Je me passe une main sur le visage, réfléchissant rapidement. Elle a raison : faire réimprimer des milliers de PLV prendrait au moins une semaine, et à cette période de l’année, chaque jour compte.

Edgar, son boss, est sur le départ. Il quitte le groupe à la fin de la semaine donc autant ne pas le déranger avec ça. Et puis, il y a toujours eu une sorte de compétition entre lui et moi, sans que je comprenne réellement pourquoi. Si je vais le voir, son ego prendra mal le fait que Marie soit venue me consulter en première intention.

 

— Ok, on va respirer un bon coup, dis-je en essayant de maîtriser mon agacement. Tu as vérifié si toutes les PLV ont le même problème ou si c’est juste une partie ?

 

— Toutes, murmure-t-elle en baissant les yeux.

 

Je prends une autre gorgée de café, plus pour me donner le temps de réfléchir que par envie. Puis une idée me vient.

 

— Bon, écoute. On ne peut pas se permettre de réimprimer tout ça. Ce serait trop long et beaucoup trop cher. Mais on peut peut-être limiter les dégâts.

 

Marie me regarde avec espoir.

 

— Comment ?

 

— On va demander au service merchandising d’imprimer des étiquettes avec le bon prix. Ces étiquettes seront envoyées directement aux magasins, et ils pourront les coller sur les PLV déjà installées.

 

— Mais est-ce qu’ils auront le temps de faire ça avant le lancement de la campagne ?

 

— Si on leur explique que c’est une urgence absolue, ils n’auront pas le choix. Je vais appeler Sophie du merchandising tout de suite après. Elle est efficace, elle trouvera une solution.

 

Marie hoche la tête, visiblement soulagée, mais je vois qu’elle est toujours sur la défensive.

 

— Clara, je suis vraiment désolée. Je sais que j’ai mal géré ça, mais maintenant j’ai bien saisi toutes les subtilités…

 

Je soupire, adoucissant un peu mon ton.

 

— Écoute, Marie, je sais que tu travailles dur et que tu veux bien faire. Mais ce genre d’erreur, surtout à cette période de l’année, ça ne peut pas arriver. C’est notre responsabilité de vérifier chaque détail. Tu as déjà fait une erreur similaire le mois dernier, et je t’avais dit de faire attention. Après, je ne suis pas ta responsable, donc je te donne juste un conseil avisé.

 

— Je sais, dit-elle, la voix cassée.

 

Je pose ma main sur son bras pour la rassurer.

 

— On est une équipe, Marie. Ce genre de problème, ça arrive, mais il faut qu’on apprenne de nos erreurs. Une fois la campagne passée, il faudra peut être te poser avec ton futur manager pour te faire accompagner sur tes points de faiblesse et d’amélioration.

 

Elle acquiesce, un peu plus rassurée.

 

— Merci, Clara. Oui je pense que c’est une bonne idée

 

Je finis mon café et me lève.

 

— Allez, viens. On a du travail. On va appeler Sophie et régler ça rapidement. Plus on agit vite, moins les magasins auront de soucis à gérer.

 

Marie se lève aussi, avec un léger sourire. Je sais qu’elle est encore bouleversée, mais elle a retrouvé un peu de confiance.

 

Dans le couloir, en allant vers mon bureau, je réfléchis à tout ce qu’on devra mettre en place pour éviter ce genre de situation à l’avenir. Noël, c’est le moment où on est tous sous pression, mais c’est aussi là qu’on doit être les plus solides.

 

Je me retourne vers Marie avant d’entrer dans mon bureau.

 

— Et n’oublie pas, Marie : une erreur ne te définit pas. Ce qui compte, c’est comment on la corrige.

 

Elle me regarde avec gratitude et hoche la tête. Je sais qu’on trouvera une solution ensemble, comme toujours. Après tout, dans ce métier, chaque problème est un défi, et chaque défi, une opportunité d’apprendre. Je dois dire que j’adore cette petite montée d’adrénaline, et surtout j’adore rechercher la solution au problème.

Mais je dois me concentrer sur la communication , mon rôle phare chez Créafun.

Je suis concentrée sur les mailings de Noël, les yeux rivés sur mon écran. La campagne doit partir demain matin, et bien sûr, il y a toujours un détail qui cloche : les visuels ne passent pas bien sur mobile. J’ajuste les marges, reviens sur les textes. Puis je reçois un mail qui interrompt mon élan.

 

L’adresse de l’expéditeur me fait immédiatement lever un sourcil. C’est l’assistante de direction, et le sujet du message est lapidaire : “Richard souhaite vous voir.” Pas un mot de plus. Pas de “quand vous aurez un moment”, pas de contexte. Juste cette phrase, comme une convocation déguisée.

 

Mon cœur rate un battement. Je fixe le message, mes doigts suspendus au-dessus du clavier. Est-ce que j’ai fait une erreur dans un dossier récent ? Une gaffe en réunion ? Richard, le big boss, n’est pas exactement du genre à demander des rendez-vous pour des compliments.

 

Je me ressaisis. Une demi-heure plus tard, je monte les escaliers jusqu’au dernier étage, mon carnet et un stylo dans les mains. Ce rituel me rassure : prendre des notes me donne l’impression de maîtriser la situation, même quand ce n’est pas le cas.

 

Le bureau de Richard est imposant, presque intimidant. Une vaste pièce lumineuse, avec une vue imprenable sur la ville. Il est là, derrière son bureau en bois massif, et il lève à peine les yeux quand j’entre.

 

— Clara, asseyez-vous, dit-il, en me désignant un fauteuil devant lui.

 

Je m’exécute, le cœur battant. Son ton est cordial mais direct, comme toujours. Richard n’est pas du genre à faire dans les politesses inutiles nein au’il soit toujours très aimable et courtois.

 

— Je vais aller droit au but, reprend-il, en posant ses lunettes sur la table. Vous savez sans doute qu’Edgar quitte son poste à la fin du mois.

 

Je hoche la tête. Bien sûr que je le sais. Edgar, responsable marketing et communication, part pour “explorer de nouveaux horizons”, comme il l’a annoncé dans son mail d’adieu la semaine dernière. Une formule classique qui cache probablement une lassitude ou une tension quelconque.

 

— Nous avons longuement réfléchi à son remplacement, continue Richard, en croisant les mains devant lui. Et après avoir envisagé toutes les options, une chose est claire : il n’y a pas de budget pour recruter à l’extérieur.

 

J’acquiesce doucement, mais je sens que mon estomac se noue. Où veut-il en venir ?

 

— Cela dit, nous avons la personne idéale pour prendre le relais, dit-il, en me regardant droit dans les yeux. Vous.

 

Le mot claque dans l’air comme un coup de tonnerre. Moi ? Responsable marketing et communication ? Est-ce qu’il plaisante ?

 

— Vous êtes ici depuis combien de temps ? Quatre ans, c’est ça ? reprend-il, sans attendre de réponse. Vous connaissez parfaitement nos produits, nos clients, nos valeurs. Vous avez de très bonnes idées et un excellent esprit d’analyse. Tout le monde ici le reconnaît.

 

Je reste muette. Une promotion ? Ce n’était absolument pas sur mon radar.

 

— Mais… je veux dire… est-ce que je suis vraiment qualifiée pour ça ? Je finis par balbutier.

 

— Écoutez, Clara, dit-il, en se penchant légèrement vers moi. Vous sous-estimez vos capacités. C’est souvent le cas chez les gens compétents. Edgar lui-même pense que vous êtes la meilleure personne pour prendre sa place. Et croyez-moi, c’est un poste stratégique. Vous serez au Comex, vous participerez aux grandes décisions. Mais cela implique aussi plus de responsabilités, et je ne vais pas vous mentir : beaucoup plus de travail.

 

Je sens le poids de ses mots. Participer au Comex ? Les grandes décisions ? Ça sonne impressionnant, mais aussi terriblement intimidant.

 

— Vous avez déjà réfléchi à ce genre de poste ? me demande-t-il.

 

— Pas vraiment, dis-je honnêtement. Je veux dire, j’aime mon travail actuel, mais je ne m’attendais pas à… ça.

 

Richard sourit légèrement.

 

— Je m’en doutais. Et c’est peut-être une bonne chose. Ce sont souvent ceux qui ne cherchent pas ce genre de responsabilités qui s’en sortent le mieux. Parce qu’ils y voient une opportunité de bien faire leur travail, pas seulement un moyen d’avoir plus de pouvoir.

 

Je prends une grande inspiration. Les mots “responsable marketing et communication” résonnent dans ma tête. Est-ce que je peux vraiment faire ça ? Et puis une autre pensée surgit : si je refuse, qu’est-ce que ça signifie pour moi ici ? Refuser une promotion, c’est rarement sans conséquence.

 

— Je sais que c’est beaucoup d’informations à digérer, dit Richard, en s’appuyant sur son fauteuil. Prenez le temps d’y réfléchir. Mais pas trop longtemps : j’aimerais une réponse d’ici la fin de la semaine.

 

Je hoche la tête, toujours un peu abasourdie.

 

— Une dernière chose, ajoute-t-il, en me regardant d’un air plus sérieux. Ce genre de poste change une carrière. Si vous acceptez, vous devrez être prête à sortir de votre zone de confort. Mais je suis convaincu que vous êtes capable de relever le défi.

 

Il me tend une main, comme pour sceller cette conversation. Je la serre, encore un peu hésitante, puis je quitte le bureau, mon carnet toujours à la main.

 

De retour à mon bureau, je pose mon carnet et m’assois, le regard perdu dans le vide. Responsable marketing et communication. Au Comex. Plus de responsabilités. Plus de travail. Je me sens à la fois flattée et terrifiée.

 

Je prends mon téléphone et compose le numéro de Sophie. Si quelqu’un peut m’aider à remettre mes idées en place, c’est bien elle.

 

— Allô ? dit-elle, avec son ton habituel.

 

— Sophie, il faut que je te raconte, dis-je, presque essoufflée. Richard vient de me proposer une promotion.

 

— Quoi ? Sérieux ? Mais c’est génial !

 

— Oui… Enfin, je ne sais pas. C’est pour devenir responsable marketing et communication. Tu te rends compte ? Moi, au Comex.

 

— Et pourquoi pas toi ? demande-t-elle, comme si c’était la chose la plus évidente du monde.

 

— Parce que… Je ne sais pas si je suis prête. C’est beaucoup de responsabilités. Et si je me plante ?

 

— Clara, écoute-moi bien. Si Richard t’a proposé ce poste, c’est qu’il pense que tu peux le faire. Ce mec ne prend jamais de décisions à la légère, pas vrai ?

 

Elle marque un point. Richard est connu pour son pragmatisme. Mais ça n’apaise pas totalement mes doutes.

 

— Et puis, c’est une opportunité en or, ajoute Sophie. Tu as toujours voulu évoluer, non ?

 

— Oui, mais pas forcément à ce niveau-là, dis-je, en jouant nerveusement avec un stylo.

 

— Eh bien, peut-être que c’est le moment. Tu ne sauras jamais si tu en es capable si tu ne tentes pas.

 

Sa voix est ferme, encourageante. Et quelque part, elle a raison. Mais la peur est là, tapie dans un coin de mon esprit.

 

Après avoir raccroché, je reste assise, les mains jointes sur mon bureau. Qu’est-ce que je veux vraiment ? Suis-je prête à me jeter dans l’inconnu, à affronter ce défi ? Ou est-ce que je préfère rester dans ma zone de confort, même si cela signifie peut-être passer à côté d’une chance unique ?

 

Je n’ai pas encore la réponse, mais une chose est sûre : cette proposition va changer beaucoup de choses. Que je l’accepte ou non. Et la prochaine étape va être d’en discuter avec Marc ce soir… et vu l’ambiance des soirs précédents, je doute que cette nouvelle ne l’apaise.

Ce soir-là, je m’active en cuisine, préparant un dîner simple. Les enfants jouent dans le salon, leurs rires résonnant dans l’appartement. Marc entre enfin, fatigué de sa journée. Il me lance un sourire rapide avant de poser son sac et de se laver les mains. Je sens mon estomac se nouer.

 

Pendant le repas, je suis à l’affut de rechercher le bon moment. Mais les conversations tournent autour des enfants : les devoirs, les cours de sport du mercredi et du samedi matin. Finalement, après un silence, je me lance.

 

— Marc, j’ai quelque chose d’important à te dire.

 

Il releve les yeux de son assiette, une fourchette de pâtes à la main.

 

— Je t’écoute.

 

J’inspire profondément, cherchant à contenir mon excitation mêlée d’appréhension.

 

— Mon patron, Richard, m’a proposée une promotion aujourd’hui.

 

Un silence tombe. Marc fronçe légèrement les sourcils, son regard se faisant plus attentif.

 

— Une promotion ? répéte-t-il, comme s’il n’avait pas bien entendu.

 

— Oui, je dis avec un sourire hésitant. Je deviendrais responsable marketing et communication avec toute une équipe ! C’est un poste important, avec plus de responsabilités, et je ferais partie du Comex !

 

Je m’arrête et j’espère une réaction positive. Mais Marc ne dit rien. Il dépose sa fourchette, croise les bras, et me regarde, son expression indéchiffrable.

 

— Et… ça impliquerait quoi, exactement ? demande-t-il enfin, sa voix mesurée.

 

Je sens une pointe de froideur dans son ton.

 

— Eh bien, ce serait plus de travail, c’est sûr. Mais c’est aussi une opportunité incroyable pour moi de progresser dans ma carrière.

 

Marc hoche la tête, mais son regard s’assombrit légèrement.

 

— Plus de travail, répéta-t-il. Donc, plus d’heures ?

 

— Probablement, je réponds doucement. Mais je pense qu’on pourrait s’organiser…

 

Marc a un rire bref, presque sarcastique.

 

— S’organiser ? Clara, tu sais très bien qu’on est déjà surchargés. Entre mon boulot et les enfants, on court toute la semaine. Si tu travailles encore plus, qui va gérer tout ça ?

 

Je sens immédiatement une vague de frustration monter en moi. Je m’étais attendue à des questions, mais pas à cette attitude presque accusatrice.

 

— Marc, je ne dis pas que ça sera facile, mais c’est une chance pour moi. Tu sais combien j’ai travaillé dur pour en arriver là.

 

— Et combien ça paye, cette chance ? il me coupe brusquement.

 

Je reste un instant muette, prise de court par la question.

 

— Je ne sais pas encore. Richard n’a pas parlé de salaire. Mais…

 

— Mais ? Clara, une promotion sans savoir ce que ça rapporte, ça me paraît un peu… léger, non ?

 

Il a posé ses coudes sur la table et me regarde avec insistance. Je me sens déstabilisée, incapable de justifier mon ambition.

 

— Ce n’est pas qu’une question d’argent, Marc. C’est aussi une reconnaissance de mes compétences.

 

Il hausse un sourcil, sceptique.

 

— Peut-être, mais c’est moi qui vais devoir m’occuper des enfants pendant que tu seras au bureau, non ?

 

— Ce n’est pas juste, je réponds. Tu fais comme si tout reposait sur toi, mais je gère déjà beaucoup de choses à la maison.

 

Marc soupire, passant une main sur son visage.

 

— Je ne dis pas que tu ne fais rien, Clara. Mais il faut être réaliste. On a une vie de famille à tenir, et une promotion qui te prend encore plus de temps, c’est pas forcément une bonne nouvelle pour nous.

 

Ces mots me frappent en plein cœur. Je sens les larmes monter, mais je dois faire bonne figure.

 

— Alors, tu veux que je refuse ? je demande, la voix tremblante et froide.

 

Marc baisse les yeux, visiblement pris au dépourvu par ma question.

 

— Je ne dis pas ça, murmure-t-il. Je dis juste qu’on doit réfléchir à ce que ça implique.

 

Le reste du dîner se déroule dans un silence pesant. Les enfants, inconscients de la tension, continuent à parler et à rire ; côté parents, on évite soigneusement de croiser nos regards.

 

Plus tard, après avoir couché les enfants, je rejoins Marc dans le salon. Il était assis sur le canapé, les yeux rivés sur son téléphone. J’hésite à aller me mettre à côté de lui.

 

— Marc, je sais que ça te fait peur, je dis doucement. Mais je ne peux pas ignorer cette opportunité.

 

Il pose son téléphone et tourna la tête vers elle.

 

— Ce n’est pas de la peur, Clara. C’est du pragmatisme.

 

— Et moi, je dois choisir entre mes rêves et ma famille ?

 

Il semble pris au dépourvu par ses mots.

 

— Je ne te demande pas de choisir, il répond finalement. Je te demande juste de penser à l’impact que ça aura sur nous.

 

Je dis oui de la tête, les larmes au bord des yeux.

 

— J’y ai pensé, Marc. Et je sais que ce ne sera pas facile. Mais j’ai besoin de ton soutien.

 

Il me regarde longuement, puis soupire.

 

— C’est juste… Je ne m’attendais pas à ça.

 

— Moi non plus, j’admets. Mais peut-être que c’est une bonne chose.

 

Il ne répond pas, et fixe un point invisible devant lui. Je pose une main sur son bras.

 

— On trouvera un moyen, je dis avec détermination. Ensemble.

 

Il lève enfin les yeux vers moi, et je crois voir une lueur de compréhension.

 

— Peut-être, murmura-t-il. Mais je vais avoir besoin de temps pour m’y faire.

 

Je lui dis merci de la tête, reconnaissante pour cette petite ouverture.

 

— D’accord. Prenons le temps.

 

Et bien que les tensions ne soient pas totalement apaisées, je sens qu’il y a de l’espoir mais que beaucoup de travail m’attend. Il va falloir que je négocie ce nouveau salaire et un nouveau package pour que la nouvelle soit mieux prise par Marc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Marovska
Posté le 07/03/2025
Super contenu, j'aime beaucoup, on est bien immergés que ce soit dans son travail ou sa vie de famille. Petit détail que je me permets de te signifier: il y a de oscillations entre passé simple/imparfait et le présent :)
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