Thomas
J’ai toujours été du genre irréfléchi, j’ai plutôt tendance à suivre mes pulsions plutôt que ma raison. C’est sur un coup de tête que j’avais décidé de suivre Leela quand elle a voulu fuir sa famille. C'est aussi une pulsion qui avait été à l’origine de notre amitié. Je suis ce qu’on peut appeler un solitaire, et pourtant, ça colle parfaitement avec cette folle furieuse qui lit en moi avec une facilité déconcertante. Un drôle de duo qui a mis à feu et à sang plusieurs territoires de la mafia locale de notre île avant de prendre la poudre d’escampette sur l’île sœur, Maurice. Nous nous sommes cachés pendant deux ans, tout en continuant à jouer à nos petits jeux macabres sans jamais se faire attraper. Mais, il faut croire que notre chance à fini par tourner, à cause de mes envies de fêtes et de sang.
Leela voulait, à l’origine,simplement sortir manger un bout et rentrer directement après.C’était le premier vendredi de ce mois de Novembre. Ce qui signifiait que, ce soir, il y aurait l’abattage, la grande chasse. Une tradition du monde de la Nuit, durant laquelle la mafia s’autorise meurtres, tortures et enlèvements sans risque de représailles. Mais le goût du risque avait titillé mes instincts. Mes pensées intrusives m’ont fait céder et j’ai insisté pour venir ici. Leela, qui au début refusait, avait capté mon regard et avait compris. Elle comprenait toujours. Sans doute parce qu’elle était aussi détraquée que moi.Au fond, je m’en fichais tout ce qui comptait c’était qu’elle me comprenait et ne voulait pas me changer. C'était ce qui rendait notre amitié aussi solide.
J’avais choisi cette boite de nuit, car je savais qu’ici il y avait un nombre considérable de touristes. Pour assouvir mes besoins et ne pas trop attirer l’attention, je “m'attaquais” surtout à eux et non aux locaux. Les jeunes étudiantes en quête de danger et d’exotisme se laissaient facilement séduire par l’aura un peu sombre qui se dégageait de moi. Je baisais et torturait et Leela finissait le boulot. La jolie blonde que Amarendra avait décapitée, était ma proie de la soirée. Je lui avais réservé un programme d’enfer. J’étais frustré de ne pas l’avoir tuée moi-même. Ma soif de sang et de sexe n’était pas éttanché. Je soupirais, j’aurais peut-être dû, pour une fois, laisser mes ténèbres m’engloutir. Parce que là, encerclé par la petite escouade de Amarendra, je n’avais aucune idée de comment on allait s’en sortir, ni même comment allait Leela.
Je sors mes poings américains aux pointes acérées de ma poche et les enfile. Un des hommes de Amarendra se rut sur moi, j’esquive avec facilité son poing, et lui enfonce mon genoux dans l’abdomen. Il en a le souffle coupé, j’en profite pour lui balancer une droite. Les pointes de mon poing américain font gicler son sang sur mon visage. J’éclate de rire et le frappe encore et encore rendant son visage méconnaissable. Il finit par perdre connaissance, ou rendre l’âme, et pour être honnête j’en m’en fou complètement. Je jette son corps inerte à quelques mètres de moi et fixe les autres, un sourire carnassier aux lèvres.. Ils auraient pu profiter de l’occasion pour m’attaquer, ces idiots, au lieu de ça, ils sont là,ahuris face à ma sauvagerie. Ils font peut-être partie de l’escouade de Amarendra, mais ils n’ont pas une âme aussi pourrie que la mienne. Tous les membres de la mafia ne sont pas des meurtriers fous ou des détraqués. La majorité ne sont que des gros durs, macho sur les bords, qui aime asseoir leur autorité et leurs pouvoirs.“T’es encore pire que dans mon souvenir! Je m’attendais à ce que tu sois un peu moins dérangé avec le temps.”
C’est Joaquim, le second de Amarendra qui prononce ces paroles en se détachant de l’escadron pour se placer face à moi. L’archétype même du bad boy imbu de lui-même: grand, brun, tatoué et d’une loyauté sans faille envers Amarendra. J’admire la loyauté, mais lorsqu’elle nous aveugle au point de nous enlever toute individualité, elle m’insupporte au plus au point. Et, jamais il ne viendrait à l’esprit de Joaquim de mettre en doute la parole de Amarendra.
- Et moi, je m’attendais à baiser une belle blonde ce soir, pas à devoir me taper ta sale gueule, je rétorque. Mais on n’a pas toujours ce que l’on veut dans la vie.
- Au moins, tu n’as pas perdu ton sens de l’humour. Rends-toi, vous n’avez aucune chance, Thomas. Leela ne s’en remettrait pas si tu devais mourir.
- Parce que vous en avez quelque chose à foutre d’elle ?! Laisse-moi rire, je gronde.
- C’est notre reine, il répond dans un souffle.
- Un autre mot pour désigner une esclave, je ricane l’air mauvais.
- Fais attention à ce que tu dis, enfoiré!riposte-t-il. On ne t’a toléré que par respect pour elle !
- Et ou était votre putain de respect quand votre gang l’avait torturée, hein, dis moi ?je demande avec rage. Ou était ton chef quand sa reine se faisait fouettée chaque putain de soir !
- On n’en savait rien !dit-il honteux. On ne savait pas.
Pendant une seconde j’aurais presque envie de le croire, une seconde ou je me souviens de l’amitié qui avait commencé à naître entre nous, une seconde durant laquelle il pense que je baisse ma garde. Mais je ne suis pas si naïf, aussi, lorsqu’il se jette sur moi, je suis prêt et lui balance mon poing en plein plexus solaire. Je lui fais une clé et me place derrière lui pour le frapper plusieurs fois dans le flanc. Du sang jaillit, et ses gémissements de douleur résonnent dans la salle. Je le frappe suffisamment fort pour le mettre KO, et non pas pour le tuer. Leela, peut bien dire ce qu’elle veut, je sais qu’elle serait attristée si j’en venais à les tuer. Après tout, Joaquim n’est pas une personne foncièrement mauvaise, il suit juste aveuglément les ordres. Le visage plein de sang, je regarde les autres. Mue par l’ivresse du sang chaud, j’éclate de rire. Je suis un Sanguinaire, j’ai l’impression de me retrouver enfin.
- A qui le tour, mes petits laquais ?!
Leela
Amarendra et moi effectuons une danse macabre. On se tourne autour, il fait mine d’attaquer et je l’esquive le plus rapidement possible. En combat à distance, j’ai la possibilité d’avoir l’avantage mais pas en corps à corps. Un léger changement dans l’air, et je sais qu’il va lancer une attaque de front mais je l’interprète trop tard et me retrouve plaquée au mur. La jambe gauche de Amarendra entre les miennes, il maintient mes bras au-dessus de ma tête. Une position beaucoup trop familière à mon goût, et mon corps y réagit trop facilement aussi. Son souffle me caresse le visage, il enfouit son nez dans ma chevelure et inspire profondément tout en resserrant sa prise. Je ressens les grondements de sa poitrine, tout mon être répond à son appel. Je serre les dents, hors de question qu’il ait encore autant de pouvoir sur moi.
- Tu ne peux pas te cacher de moi En-Manaivi, ton odeur te trahis,roucoule-t-il.
- Simple réaction physiologique! je lance avec le peu d’assurance qui me reste.
- Rentre avec moi ! Il se passe des choses bizarres, des membres du conseil disparaissent, il y a eu plusieurs meurtres d’une barbarie sans nom. Rentre, fait-il avec douceur.
- Je ne rentrerais pas, ce n’est plus mon problème.
Je fixe mon regard au sien. J’y vois tellement de choses si difficiles à interpréter. Mais j’y discerne clairement de la peur, et du regret. Il dit la vérité, les choses ont dû clairement s’envenimer depuis mon départ mais ce n’est plus de ma responsabilité. J’ai assez donné. Les cicatrices dans mon dos en sont la preuve, et celle dans mon cœur : un rappel. Je sais ce que j’ai laissé derrière moi en prenant la fuite. Mes sœurs Sapna et Miralini ont dû s'acquitter de certains de mes devoirs. Mais je n’ai pas le luxe du regret.
Sapna, douce et docile, n’a sûrement pas montré de résistance mais Miralini doit, à l’heure actuelle, vouloir ma peau comme beaucoup dans notre famille. Nous les triplées, représentation de la Trinité pour notre famille très croyante, nous étions leur fierté. Ils voyaient en nous une bénédiction. Puissantes, belles, savantes et chacune unique à sa façon. J’ai aussi détruit cela.
Amarendra resserre sa prise et glisse une main le long de mon dos, me libérant ainsi en partie. Il enfonce ses ongles dans la chair tendre de mes hanches et met fin à notre contact visuel plongeant la tête dans mon cou, pour me mordre. Une morsure avec suffisamment de pression pour que je doive utiliser toute mon énergie pour étouffer un gémissement, sans pour autant me faire mal. Au contraire .
Il gronde, je coule. Il enfonce encore plus ses ongles et instinctivement je relève la tête les yeux mi-clos, le corps chauffé à blanc par le désir brut qui circule dans mes veines.“Tu as raison sur une chose, tu as payé plus que ton dû, et j’ai échoué en tant que mari à te protéger mais tu dois rentrer.” Avant que je ne puisse réagir, il plaque ses lèvres contre les miennes, avec brutalité, rage et détermination. Amarendra, n’est que force et désir, le goût du sang se répand dans nos bouches, je réponds à son baiser avec une avidité ardente.
- Tu seras toujours ma malédiction En-Manaivi, fait-il tout contre mes lèvres.
Et je comprends trop tard que j’ai signé ma fin, car dans les bras de mon cher mari je perds connaissance, avec la certitude qu’à mon réveil, nous serons à nouveau sur mon île natale.
Quelques heures plus tard
Amarendra
Leela est toujours inconsciente, allongée sur moi dans la voiture. Je l’ai gardé dans mes bras depuis que nous avions quitté le club, je ne voulais pas passer une seconde de plus sans elle, sans son contact. En l’apercevant, Thomas s’était tout de suite calmé et, comme je le pensais, avait décidé de nous suivre. Il se trouvait avec les autres, dans une autre voiture. Ce petit merdeux avait causé beaucoup de dégâts mais une part de moi était rassuré qu’il ait été avec elle durant ces deux années.
Deux ans, à la recherche de ma femme, dans le seul but de me faire pardonner, mais surtout, pour enfin mettre un terme à la guerre qui touchait nos deux familles et au chaos qui régnait sur notre île depuis son départ. J’aurais pu la laisser et trouver une autre solution mais je suis bien trop égoïste pour ça. J’ai goûté à la vie sans elle.Et ça me tue de l’avouer, mais ce qui a d’abord été un plan de vengeance s’est retourné contre moi, et chaque fibre de mon corps vibre de son nom.
- Je t’avais dit d’y aller doucement avec le somnifère! Elle va rester inconsciente plus longtemps que nécessaire !, Sapna l’une des sœurs de Leela me fixe avec colère.
- Je devais mettre la dose, ta sœur est redoutable, je réponds.
- Je sais mais… elle essuie une larme traîtresse. Je me déteste de lui faire ça.
- Si ça peut te rassurer, je me déteste aussi.
Tout comme Leela, Sapna, malgré ses vingt-cinq ans, paraît beaucoup plus jeune. Sa peau dorée est recouverte d’entrelacs noirs spécifiant son appartenance à la mafia. Ses yeux sont d’une teinte plus foncée que ceux de Leela, et elle est surtout l’incarnation même de la bonté. Elle détourne le regard et se met à pianoter sur son téléphone. Leela, gigote dans mes bras et je resserre ma prise. Elle me déteste. Je la ramène contre son gré là où elle a vécu les pires souffrances. Mais aussi là où notre relation à basculé.
Cette fois, je la protègerais et elle me livrera tous ses secrets.
Quelques heures plus tard
Leela
Il fait une chaleur épouvantable, la sueur goutte dans mon dos, j’ai les mains moites :, je déteste l’été. Bienvenue sur l’île de la Réunion, en plein novembre l’été commence à peine, et pourtant c’est déjà trop pour moi. Le paysage que je contemple m’est si familier et à la fois différent, c’est vraiment une sensation étrange. La baie vitrée donne vue sur le littoral et la mer.
Je me suis réveillée seule, dans mon ancienne chambre de la villa du gang de Amarendra. Rien n’a changé. Les mêmes meubles, ma bibliothèque débordant des livres que je refusais de quitter à l’époque. L’énorme tapis ou j’ai passé bien des soirs à panser mes blessures. Cette chambre est à la fois un refuge et une salle de torture. A croire que dans ma vie, il n’y a que ce genre de contradiction.
Fort heureusement, il m’a laissé mon portable et j’ai pu envoyer un message à Thomas pour m’assurer qu’il allait bien. Je tourne comme un lion en cage, il y a des protections sur les baies vitrées, je ne peux pas sortir par là, et la porte d’entrée est sûrement gardée.
Mon regard se pose sur une étagère où trône fièrement mon diplôme d’infirmière. Même si j'appartenais à une des familles mafieuses de l'île, j'ai toujours voulu faire des études et essayer de mener une vie normale. Je voulais vivre en plein jour, cacher mes démons, je voulais vraiment être comme toutes les jeunes filles de mon âge. Ma famille avait bien voulu me laisser pendant quelques années, jouer le rôle de la jeune fille lambda, mais très vite, la réalité de ma vie et mes responsabilités envers les miens m’avaient rattrapé. Mes yeux se voilent, ce jour-là… si seulement j’avais su, est ce que j’aurais agi différemment ?
Je dois sortir d’ici, immédiatement. Je ne peux pas me permettre de perdre encore plus de temps ici. Surtout que je ne sais pas quel genre de répercussion va avoir mon retour sur l’île. Bon, pas le temps de faire un plan élaboré, je vais juste foncer, et aviser.
Je m’élance alors contre la porte qui bien sûr s’ouvre à ce moment-là sur Joaquim qui me rattrape en plein vol. La honte !!!
- Je suis également ravi de te revoir, meri rani, (dit Joaquim en souriant malgré ses blessures apparentes.
- Pff, lâche moi et ne m’appelle pas comme ça ! Je ne suis pas votre reine.
- Si tu le dis, je suppose que tu veux aller rejoindre ton pote, le psychopathe? fait-il avec un ennui complètement feint.
- C’est lui qui t'a fait ces petits cadeaux? je dis en pointant ses blessures du doigt. Tu dois douiller.
- Hmph, soupire-t-il, son visage prenant une teinte rouge. De la honte ou de la rage? Je n’en sais rien..
- Un véritable petit délice, ce petit. Il devrait s'entraîner un peu plus au lieu de se faire beau, dit Thomas en entrant alors et s’interposant entre nous. Comment tu vas chaton ?
Je lui saute dans les bras, parce que c’est tout ce dont j’ai besoin, à l’instant. Sa présence est la seule chose qui me rassure. Surtout qu’une partie de moi à l’impression que les choses vont bientôt s’envenimer.
- Ne vous gênez pas pour moi surtout ! Lance Joaquim, Amarendra pourrait te tuer pour ça tu sais ?!
- Qu’il essaye, rigole Thomas.
- Je ne suis pas sa propriétée, je crache, haineuse.
- Une véritable petite guerrière.”
Je frissonne, et me tourne vers Amarendra appuyé contre le chambranle de la porte. Nonchalant, ses yeux se fixent aux miens et j’ai encore la sensation de perdre pied. Heureusement pour moi, Thomas me retient. Je n’ai plus d’os, je ne suis que liquide face à lui, vraiment trop vulnérable. Je serre les poings et essaye de reprendre contenance. Lui, se crispe mais ne dit rien, l’air qui gronde autour de lui vaut mille mots.
- Je sens comme une légère tension dans cette pièce.Dit Thomas nonchalamment.
- C’est peut-être dû au fait que tu tiennes encore sa femme dans tes bras ? rétorque Joaquim.
- Ou alors c’est parce qu’on a été forcé de vous suivre ? je lance, ma prise se resserrant sur mon meilleur ami.
- Vous voulez être seuls, peut-être ? Gronde Amarendra.
- Pour s’embrasser ou un truc du genre ? Thomas penche la tête de côté. On a déjà essayé une fois, tu le savais?
- Thomas… je secoue la tête.
- La pire expérience de ma longue vie !!
- Je ne te le fais pas dire. J’aurais pu ouvrir mon frigo et rouler une pelle à un glaçon, ça aurait été la même! Et comme toujours, je rentre dans son jeu, parce que provoquer c’est ce que l’on fait de mieux lui et moi.
- Le glaçon le plus sexy du frigo alors il hausse les sourcils de façon subjective et je rigole.
Vif comme l’éclair Amarendra se retrouve entre nous et montre les dents à Thomas. Je pose alors une main sur le torse de celui-ci et le repousse gentiment, prenant place face à Amarendra.
- Apne , N’oublie pas que je ne suis pas ton jouet !
- Ne me provoque pas, Leela.
- Sinon quoi ? Tu vas me fouetter ?
Son visage devient blanc, on pourrait presque croire qu’il n’y a plus la moindre particule d’air dans la pièce. Joaquim baisse les yeux, et Thomas serre les poings. Amarendra, les yeux plein de douleur,s cherche à capter mon regard mais je refuse.
- Désolé ! Lâche-t-il au bout de quelques minutes.
- Quoi ?! Crions Thomas et moi, à l'unisson.
- Le sac à puces le plus macho de l’histoire des sacs à puces vient vraiment de s'excuser là ? fait observer Thomas.
Je reste sans voix, et pour la première fois depuis nos retrouvailles, j’essaye de le regarder, vraiment. Il a le visage ravagé par l’inquiétude, il ne porte plus cette fierté démesurée qui le caractérisait autrefois.
- En-Manaivi, tu veux bien venir avec moi rencontrer ton oncle et ma grand-mère ? Demande-t-il le plus prudemment possible.
- Pourquoi ? Je souffle. Pourquoi je ferais ça ?
Il baisse les yeux et Joaquim quitte la pièce sans un mot de plus. Thomas, lui, ne bouge pas d’un iota. Amarendra ne lui demande pas de sortir, il sait que ce serait inutile mais, je sais lire encore un peu entre les lignes et me tourne vers mon meilleur ami pour lui demander de quitter la chambre. Il ne répond rien mais me fait signe qu’il sera juste à côté. Je souris.
- Vas- y parle ! Ma voix est plus dure et sèche que ce que je voulais mais je ne la contrôlait pas.
- Ton frère est mort, Leela. Il a été torturé, dépecé. Une guerre se prépare et on ignore qui est notre ennemi.
Mon frère est mort… Mon frère…
- Notre frère est perdu à tout jamais par ta faute, ma sœur !
Je me retourne et fait face à Miralini qui me fixe d’un œil mauvais. Ses cheveux autrefois aussi longs que les miens sont coupés à la garçonne, piercings et tatouages rongent son corps. Ensemble en cuir, regard furibond et poignard en main, Miralini est l’incarnation même de la vengeance et la mort.
- Je n’ai jamais voulu ça ! Ma voix n’est pas aussi assurée que ce que je voudrais.
- Tu n’as pas réfléchi, comme toujours ! Tu nous as condamné !
- Mon départ n’a rien à voir avec ça!!
- C’est étrange que tout ait commencé après ta fuite, me répond-elle haineuse.
- Tu crois que j’ai orchestré la mort de notre frère?
- Je crois que tu nous détestes et que tu es avide de vengeance!
- Ce n’est pas le moment, ils nous attendent, dit Amarendra en s’interposant entre nous.
Je viens mais je ne ferais rien de plus qu’écouter !