Le savant avait tout d'abord cru que le géant lui prêtait attention pour mieux se moquer de lui mais en voyant avec quel soin l'homme écoutait ses explications, ses doutes s'étaient dissipés, sa langue déliée. Il en vint même à expliquer son calcul mais l'air ahuri de son chef le calma dans son enthousiasme. Il allait falloir être progressif.
Quand le savant eut fini ses explications. Il s'aperçut que tous les membres du central s'étaient approchés pour l'écouter. Pour la première fois de sa vie, le scientifique était reconnu. Son émotion allait l'emporter lorsque la lourde voix de son patron se fit entendre.
- Quelles solutions proposes-tu, Fardag ?
Le gros savant n'en revenait pas. On l'appelait par son prénom. Dans ses souvenirs, seule sa mère l'avait appelé comme ça. Soudain, il redescendit de son nuage rose. La question lui était adressée. On lui demandait son avis.
Il réfléchit à toute vitesse. En fait, il n'avait pas prévu de solution. Il ne s'était même pas imaginé pouvoir finir son exposé. Mais il ne vit rien à dire.
- Je ne sais pas. Je n'arrive pas à y voir clair.
- Combien de temps avant que le manque d'oxygène nous tuent ?
Ce fut ce qui permit au scientifique de libérer sa puissance de calcul.
- C'est simple, douze milliards d'humains et de mergals peuplent la planète. Douze mètres cube d'air, et par jour, par humain et quinze pour les mergals qui sont en même proportion que nous. Et bien 162 milliards de mètres cubes d'air par jour, ça va nous faire tenir dans les trois semaines et quatre heures, sans compter l'air produit et notre propre production.
Pour tous ceux qui étaient présent, c'était tout sauf simple mais il n'y eut pas de commentaires.
- Combien de personnes peuvent vivre avec notre production ? s'enquit son chef.
- Dans les cent millions de personnes. Cette planète était stérile à l'origine. Mais, nous allons aussi perdre notre atmosphère. C'était la septième lune qui l'assurait.
-Très bien, ça suffit pour l'instant, on va aller voir le patron. Fardag, tu viens avec moi, les autres restez là.
Combien de fois son chef était allé voir le patron, le savant ne le savait pas, mais c'était rarissime. Il commençait à croire que cette aventure le dépassait complètement. Les deux hommes sortirent du bâtiment et marchèrent vers le centre de contrôle.
Le visage crispé du scientifique fit rire son chef.
-T'inquiètes, dit-il, il est juste un peu bourru.
Cela ne rassura pas du tout Fardag mais il continua à marcher. L'homme prit alors la parole, un peu sur un ton forcé :
- Bon, voilà, je voulais m'excuser pour les moqueries que je t'ai envoyé à la figure. Je t'ai mal estimé. Désolé.
Le savant cru s'étouffer. Son patron s'excusait auprès de lui ! Le monde ne tournait vraiment pas rond aujourd'hui. La situation lui semblait irréelle dans un monde aux les moqueries avaient rythmé sa vie, recevoir des excuses lui était même désagréable.
- Pas grave, s'entendit-il dire sur un air ahuri.
Les deux hommes arrivèrent à l'entrée du bâtiment. Un garde se tenait là. Il leur barrait le passage, une arme de classe A12 en bandoulière.
- Que désires-tu, Hakar ? cracha-t-il.
- Passer, éluda le dénommé Hakar.
- T'as rendez-vous ? Tu sais bien que Alkor ne te reçoit qu'une fois par an, il ne veut pas devoir nettoyer trop souvent son bureau.
Sans répondre à la question, Hakar lui envoya son poing en pleine mâchoire.
- Je suis pas d'humeur à palabrer pour rentrer et puis il a une mauvaise tête, expliqua-t-il en souriant.
Impressionné, le savant s'abstint de commentaires, ils rentraient dans le bâtiment. Un accueil avec une dame tout sourire qu'ils ignorèrent copieusement. Un long couloir, le tout dans une richesse à faire pâlir de jalousie n'importe qui. Puis ce fut une porte fermée. Hakar tenta de l'ouvrir avec son badge, pas de réaction. Il tambourina contre la porte.
- Alkor, ouvre cette foutue porte ! On a un problème !
Le scientifique sentait que son chef n'était pas d'humeur à discuter. Sa colère était transparente. Il commença à donner de grands coups. La porte s'ouvrit finalement d'elle-même.
Les deux humains se trouvèrent devant le patron.
C'était un mergal au sourire narquois assis dans un fauteuil gigantesque derrière un bureau d'une matière indescriptible de beauté et à côté duquel deux ridicules tabourets prenaient place.
- Entrez, laissa-t-il tranquillement tomber.
Les hommes rentrèrent.
- Vous pouvez vous asseoir, ricana l'être.
Ils s'assirent.
- Vous sembler énervé Hakar, il y a un problème ? À propos, le garde m'a demandé de vous dire qu'il avait hâte de finir votre discussion si brutalement coupée. D'ailleurs, vous ne m'avez pas présenté votre ami, c'est un scientifique ?
Le ton vide sur lequel le mergal s'exprimait faillit rendre fou le chef de Fardag mais il se contint et présenta le scientifique puis il attaqua directement dans le vif du sujet.
- Dans trois semaines nous sommes morts.
- Je sais, répondit tranquillement son patron.
- Alors si vous savez, vous devez avoir un plan de secours, fit Hakar.
- Non.
- Quoi non ? Vous n'avez aucune solutions ? Prêtez-nous un vaisseau, on peut aller voir sur place pour vous et essayer de trouver une façon de s'en sortir.
- Rien, pas de solutions. Les vaisseaux sont partis cette nuit, après le choc. Nous sommes les deux derniers milliards de la planète.
- Quand reviennent-ils nous chercher ? s'enquit de son ton le plus calme le géant.
- Jamais.
-Comment ça ? Jamais !
Les deux hommes stupéfaits regardaient sans comprendre les raisons de cette situation absurde, c'était complètement démentielle.
- Oui, jamais.
Le ton plat, tout autant que le visage de la créature, fit éclater Hakar.
- Mais est-ce qu'il y a quelque chose dans ton stupide crâne d'aubergine, il y a une foutu comète pas recensée qui démarre une lune et t'es pas capable d'expliquer la situation ? T'es le contrôleur en chef de la gestion des dangers célestes ! Donne nous juste des moyens et on va te construire un vaisseau spatial où il y aura même une place pour toi, et après, bah... Tchao vieille planète !
- Non.
Hakar crut qu'il allait tuer le mergal, et il l'aurait peut-être fait si le scientifique ne l'avait pas fait tout de suite sortir. Il allait falloir se débrouiller seul.
Ils passaient dans le couloir quand le garde eut le malheur de se pointer.
- Tu connais les balles de A12 ? Et bien tu vas pouvoir les...hurla-t-il à la face du géant, sans achever sa phrase, un autre poing dans la mâchoire.
Ce fut rapide. Quand ils se retrouvèrent à nouveau à l'extérieur, la secrétaire retrouva le garde étendu sans connaissance mais surtout sans son arme.
- Canon de 30 mm, rayons 12, catégorie A, et bien il avait une bonne arme celui-là ! constatait Hakar. On a peut-être plus de chance de convaincre l'autre abruti avec ça !
- Tu sais bien que cette espèce n'a pas d'émotions, fit le savant.
- Jamais pû les blairer ces types, marmonna le géant.
- Il va falloir qu'on se débrouille tout seuls, lâcha Fardag.
- C'est pas un problème, dans le central, on est tous des mécanos de métier, alors...
- Dans ce cas là, et bien que la fête commence ! On a 18 semaines vu qu'on est plus que deux milliards d'humains.
- Plus de quatre mois, ça devrait le faire !
... À suivre...
Ca donne véritablement des réponses à mes interrogations du chapitre précédent.
Je suis plongé dans l'action et le premier problème : survivre (car j'imagine qu'il y en a un autre qui se cache derrière les évènement sur la septième lune).
Si je voulais pinailler je dirais que j'ai bien aimé le gimmick de donner des baffes au garde, mais j'aurais peut-être souhaité une mini conversation pour l'amener un peu plus.
J'ai eu du mal avec les appellations de "patron" et de "chef" plus ou moins interchangeables. Peut-être que des titres plus précis auraient facilité ma lecture.
J'aurais peut-être préféré que le chapitre s'arrête avec "[...] sans achever sa phrase, un autre poing dans la mâchoire."
Toute la partie, tiens j'ai trouvé une arme + finalement on a un peu plus de temps que prévu + et si on construisait un vaisseau : ça fait baisser un peu la tension je trouve.
Si je peux aider, ^pour cette phrase il faudrait modifier la ponctuation :
« Combien de fois, son chef était allé voir le patron, le savant ne le savait pas mais c'était rarissime. »
Je mettrai : « Combien de fois son chef était allé voir le patron, le savant ne le savait pas, mais c'était rarissime.
Dans ce passage :
« - Vous sembler énervé Hakar, il y a un problème ? À propos, le garde m'a demandé de vous dire qu'il avait hâte de finir votre discussion si brutalement coupée. D'ailleurs, vous ne m'avez pas présenté votre ami, c'est un scientifique ? »
Cela sous-entend que le garde a communiqué via un interphone, un appareil, quelque-chose avec le patron alors ? Il est déjà au courant du coup de poing ?
J’ai trouvé ce passage un peu flou. C’est peut-être moi qui suis fatiguée ^^
À part ça, l’intrigue est bien menée : ) le suspense toujours au rendez-vous, on a envie de connaître la destiné de tes personnages : )
Je modifie la ponctuation rapidement, merci d'avoir remarqué.
Alors pour la communication, en effet, j'utilise un sous-entendu mais je n'ai pas creusé plus loin. Ils ont des appareils pour, en effet, communiquer.
Accroche-toi pour la suite parce que c'est là que ça va démarrer réellement.
À bientôt dans la suite Ayunna
Gardar
A bientôt Gardar, et avec plaisir de suivre ton histoire !
Salut Ayunna
Gardar
ça avance à petit pas comme histoire je sens.
Sinon, vu l'ampleur de l'installation humaine, c'est étonnant que seul un scientifique de seconde zone ait remarqué la destruction sur la 7e lune, surtout si elle fournissait un truc aussi vital que l'atmosphère. On sent le truc surveillé et régulé, donc d'autre l'aurai vu, le saurait.
Par ailleurs vu le niveau de développement technique, la disparition de 3 milliards de personne ça ne passerait pas inaperçu, car il y a en théorie un paquet de liaisons entre la planète et sa lune, entre deux populations gigantesques : administratif, militaire, industriel, commercial, transport, privé...
Sinon, vous utilisez comète et astéroïde l'un pour l'autre, ce sont deux choses différentes.
Pour finir, les dialogues c'est bien, mais là on a l'impression de regarder un film mais juste avec la bande son, sans l'image, les personnages sont immobiles, pétrifiés, et parlent dans le vide sidéral de l'absence de décors et de mise en scène... C'est très frustrant à lire, du moins pour moi. Je n'arrive pas à me faire d'image mentale de la scène.
Bref, il y a de l'idée, mais je ne suis visiblement pas le public cible de ce texte.
Je vous souhaite une bonne continuation.
:)
Pour ce qui est de la comète et astéroïde, j'avais en effet un doute que tu viens de confirmer. À reprendre.
Pour ce qui est des dialogues, c'est mon plus gros souci. Cette première version en attend une autre qui reprendra tout ça.
Heureux que tu es tout de même lu jusqu'ici Reveanne.
Au revoir, si je comprends bien.
Gardar
Ensuite, j'ai noté quelques petites fautes d'orthographe et d'accord de temps (c'est pas facile quand on est plongé dedans, je ne jetterai pas la première pierre) mais en revanche je me permets de te faire remonter quelques phrases qui, je pense, mériterait d'être reformulée :
- "nous mourions de manque d'oxygène" -> J'aurais plutôt mis "que le manque d'oxygène se fasse ressentir", je trouve ça très définitif, genre ils vont tous tomber raides morts dans la minute.
- "Ce fut ce qui débloqua le scientifique !" -> "débloqua" est un peu familier selon moi, et le point d'exclamation me semble curieux sur un passage narratif. Je ne sais pas s'il y a une règle de ce côté-là, mais c'est mon ressenti.
- "sans compter l'air produit et notre propre production." -> là, je n'ai tout simplement pas compris ce passage.
- "s'entendit-il dire sur un air ahuri" -> "sur un ton ahuri", plutôt ? Puisqu'il s'entend ?
- "s'enquit de son ton le plus calme, le géant". -> la phrase est un peu longue, et la virgule avant "le géant", curieuse. Peut-être quelque chose comme "s'enquit le géant d'un ton résolument calme" serait plus adapté ?
En tout cas du bon travail, mais je pense que tu gagnerais à laisser poser ton texte quelques jours et à le relire ensuite, pour apporter une correction à tête reposée.
En espérant que cela ne t'arrête pas. Merci de ton commentaire et de tes remarques Cléooo
En effet, le trait est voulu. Le savant classe comme normal la vie de moqueries qu'il a eu. Il a l'impression de faire un mauvais rêve qui sors de sa vie habituelle et le gène dans son "confort". Il ne peut pas considérer que la situation va durer. Il s'attend à un retour aux moqueries.
Gardar
À bientôt Cléooo
Gardar
Merci du commentaire Samuel
Gardar
C'est efficace, les dialogues sont réussis et l'intrigue avance tranquillement.
Quelques remarques:
C'est ce qui débloqua le scientifique ! Tu changes de temps. Ce fut ce qui débloqua.
les autres rester là: Restez là
son chef était aller voir le patron: était allé
L'homme pris alors la parole.: Prit
Merci beaucoup de prendre du temps pour lire mais aussi pour commenter mes chapitres.
À bientôt dans la suite
Gardar