Ça avait été soudain ! Mais il avait eu le temps de capturer son image. Le scientifique savait que c'était la photographie la plus importante de toutes celles qu'il avait pris dans sa vie. Plus il la regardait, moins il la comprenait. Elle n'était pas normal. Il avait décidé de ne pas la montrer aux autres du central occupés, à l'aide des machines incroyables inventées par l'humanité, à construire le vaisseau, qui les emmènerait dans l'espace, loin de cette planète condamnée.
Pendant le mois suivant le choc de la septième lune avec la comète, Fadarg avait amplement fait connaissance avec ses compagnons. Il avait dû leur apprendre comment se servir des machines pour élaborer l'appareil, gagnant leur confiance et éloignant le temps des moqueries. Aucun d'eux, qui travaillaient dans les mines de netherite, ne savaient les utiliser. Après ces nombreux cours, Hakar avait repris la main laissant au scientifique le soin de comprendre "l'accident".
Pendant deux semaines, le savant n'avait pas arrêté. Tout d'abord, sur la comète.
Premier point, elle n'existait effectivement pas et c'est seulement une heure après le choc qu'on lui avait donné un nom, d'ailleurs réellement exceptionnel : K23D. Cela voulait dire plusieurs choses que Fardag avait considéré comme notable.
Le K voulait dire que la comète était faite d'une matière inconnue, d'une non matière. De quelque chose que même les IA ne connaissaient, ou ne comprenaient pas. Le nombre signifiait que c'était la vingt-troisième comète du type K. Ce point était important car en cherchant, Fardag avait découvert que trente-neuf exoplanètes ou lunes avait été frappé par une astéroïde ou un une comète comme K23D, avant ou après elle. Enfin le D ne signifiait pas grand chose de nouveau pour ce qu'avait déjà déterminé le scientifique, sa masse, sa vitesse, sa solidité, supérieurs à tout éléments connus, et d'autres détails moins intéressants.
Ça c'était le premier point. Le deuxième concernait la septième lune. Sans aucune raison apparente, elle avait commencé à s'effacer, à être comme grignotée tandis que la comète avait perdu toute coloration devenant si sombre qu'elle ne laissait pas, ou presque, passer la lumière. Un genre de trou noir, quoi ! Tout simplement.
Allant de surprise en surprise, le savant avait noté un troisième et dernier point. Il concernait sa propre planète. La nuit de la collision, tous les vaisseaux avaient décollé, bondé, apparemment rempli de personnes préselectionnés, aucun secours n'était envisagé. On les avait, semble-t-il, purement et simplement laissé pour mourir sur cette planète. De plus, voulant étudier le choc de la comète plus précisément, le savant avait découvert un fait terrible. À l'heure de la collision, tous les appareils de détection, caméra, micros, capteurs de toutes sortes, avaient été désactivé jusqu'à 7 heures du matin sans aucune raison compréhensible !
Cet ensemble de faits, le savant l'avait noté. Sans rien comprendre mais sentant son inquiétude grandir. Ce n'était pas vraiment un accident. C'était plus que cela.
À l'aide de ces éléments, le savant pensait pouvoir avancer une hypothèse sur l'image qu'il avait dans la main. C'était une image alpha, un genre de vidéo qu'on pouvait avoir en format photographique, un tableau mobile en fait. Il l'avait prise à l'aide de l'instrument qu'il avait utilisé pour voir la lune frappée par la comète K23D.
On voyait de très près le projectile spacial. Une sorte de grand nuage de particules absorbant la lumière s'en dégageait en permanence. Ces particules convergeaient vers la septième lune partiellement détruite et semblait s'y infiltrer, réagir instantanément avec la matière lunaire pour disparaître. C'était tout. Mais en relançant plusieurs fois le visionnage de la photographie alpha, le savant avait repéré un interstice dans le nuage. C'était court, instantané, mais avec ses instruments, Fadarg avait agrandi la séquence et mit le tout en un plus grand format. Après plusieurs visionnages, il pouvait affirmer sans aucun doute qu'un vaisseau y était posé, si peu croyable ce fut. Le noyau de la comète portait un vaisseau intact qui ou avait résisté au choc des deux corps stellaires, ou était arrivé après et avait pu passer le nuage de particules sans encombre pour finalement se poser sur la surface de la matière inconnue. Ce n'était pas un débris puisqu'il y avait des appareils éléctroniques fonctionnant et que ces instruments avaient détecté une activité humaine, ou extraterrestre. Alors pourquoi et comment le vaisseau était-il arrivé là ? Fardag n'en savait rien. Il ne pouvait que constater.
- Alors tu trouves quelque chose ? demanda sympathiquement Hakar en montant dans l'observatoire.
- De plus en plus de désespoir et de problèmes en perspective mais sinon rien d'autre à signaler.
Un appareil clignota. Fardag consulta l'écran et rectifia.
- Ah, non, il ne reste plus que vingt pour cent de la surface de notre petite lune.
En effet, la lune n'était plus qu'un amas de fragments peu à peu dévorés par l'étrange corps stellaire. Son noyau avait été englouti et elle s'effondrait peu à peu sur elle-même.
- Génial, soupira le géant. En tout cas, de notre côté, on en a pour un mois de travail encore, au moins. Tu as dit qu'on avait combien de temps d'oxygène encore ?
- Trois mois et deux jours environ mais l'atmosphère ne sera pas assez dense pour qu'on survive dans deux mois et six jours. L'air sera si peu présent, qu'il en viendra à se répandre partout dans l'espace. Mais on sera prêt à temps, si tout va bien.
- Ouais mais cette affaire est bien louche. Trente huit corps stellaires détruits dont encore quatre hier, c'est jamais arrivé, et sans raison apparente en plus. A mon avis, plus tôt on quittera le coin, mieux ce sera. Tu sais si les IA font quelque chose ?
- Oui, elles cherchent mais comme nous, elles ne trouvent pas non plus. C'est pas très clair en fait.
Brusquement, tous les appareils se mirent à clignoter. Un océan de bruits, de lumière et de vibrations alarma Fardag.
- Je crois qu'on a une perturbation, fit alors le savant, le nez dans ses instruments.
- Oui..., fit Hakar la voix blanche.
Surpris, Fardag regarda son patron. Ses yeux rivés vers le ciel devant lui, il semblait terrorisé. Le savant suivit le regard de l'homme. Il blémit. Une comète gigantesque fonçait à une vitesse folle, déchirant l'atmosphère de leur planète. Mais elle ne fonçait pas vers les deux hommes, elle venait de leur passer au-dessus et allait droit sur la quatrième lune qui avait le malheur d'être là. R453FQ était condamné.
Dans l'instant, tous les appareils s'éteignirent. La comète fila sur la pauvre lune. Il y eut une éclair éblouissant dans le ciel. Le corps stellaire frappa en plein centre. Une nappe de feu jaillit du lieu de l'impact, une onde fit le tour du continent, tout la lune devint un océan de feu. Mais elle n'eut même pas le loisir de rester dans cet état. La lune explosa carrément sous l'impact, se déchira. D'immenses fragments partirent en tous sens. À côté de ça, la comète continua sa course, brièvement ralentie, et s'évapora du ciel comme elle était venue, anormalement.
Les deux hommes restèrent bouche bée devant ce terrible spectacle d'un instant.
Deux milliards d'êtres avaient péri d'un seul coup.
... À suivre...
J'aime bien la présentation des problèmes les uns après les autres par le scientifique, elles sont directes, simples et vont bien dans le style du personnage qui sait ce qu'il veut, ce qu'il est (c'est à dire pas l moitié d'un glandu) et qui a le pardon facile car le problème n'est pas à la renommée ni à l'orgueil.
J'espère que le chef (ou son espèce) sera plus développé dans les futurs chapitres : il se sait condamné, de même que tout ceux qui sont avec lui, et il ne réagit pas, car il n'a pas d'émotion. Cela fait de lui un personnage un peu creux, un peu limité à un outil scénaristique qui rappelle les cadres en burn out qui acceptent des décisions inadaptées de leurs propres chefs, inadaptés eux aussi à leur poste. A ce compte là il pourrait faire autre chose qu'à attendre dans son bureau, il pourrait le ranger par exemple =) Faire quelque chose d'inutile mais important pour lui avant la fin du monde.
En vrai j'aime bien cette histoire =)
Je verrais à voir ça à la réécriture.
Content que ça te plaise, à bientôt, j'espère
Gardar
J’ai noté quelques confusions entre comète et astéroïde, alors que visiblement la chose n’est ni l’une ni l’autre.
Le début est peut être un peu trop pédant d’explication scientifique. Ca passerait peut-être mieux si le savant essayait d’expliquer à son nouveau pote le géant.
Deux trucs me questionne, au sujet du vaisseau.
Un vaisseau pour quoi et pour qui.
Il faut croire que s’il n'y a plus d’oxygène sur la planète il n’y en aura pas plus dans ledit vaisseau. Donc ils fabriquent un vaisseau pour aller quelque part, mais où ?
Et puis qui devrait pouvoir entrer dans ce vaisseau, juste les travailleurs du central ? Tous les habitants de la plan?
Une erreur que je n'ai pas corrigé, désolé, déjà dit dans un autre commentaire, je vais m'en occuper.
La suite devrait être intriguante aussi. Je mets ta suggestion dans un coin de ma tête pour la réécriture.
Merci Snybril
Gardar
-Il reste de l'oxygène sur la planète mais pour peu de personnes et peu de temps donc il y aura suffisamment d'oxygène. De plus, nous sommes dans un futur utopique où le système de congélation des corps est utilisé, l'oxygène est économisé. La question de où ils vont, et bien il cherche juste à aller sur une planète où il y a de l'oxygène en quantité suffisante.
- En effet, ce ne sont que les travailleurs du central qui ont une place dans le vaisseau et personne d'autres.
J'espère que ça t'aura éclairer.
À bientôt
Gardar
Eh bien, quel chapitre ! De catastrophes en catastrophes !
Cette fois on comprend bien qu’il s’agit d’un complot… peut-être les machines à l’Intelligence Artificielle qui se rebellent et veulent tuer les êtres vivants ?
L’intrigue est bien menée, et cette fin de chapitre, on ne s’y attend vraiment pas, bravo !
On devient spectateur devant la menace, comme tes personnages, c’est très bien fait : )
Je vais apporter plus de corrections dans ce chapitre, pour t’aider et te soutenir dans cette histoire : )
Je pense que dans cette phrase :
« Plus il la regardait, moins il l'a comprenait » il faut mettre « moins il la comprenait »
Dans ce même passage, je reformulerais pour éviter la lourdeur avec la répétition des « qui » et la longue du tout (surtout que tu commences le paragraphe suivant avec un autre « qui » 😉 )
« Il avait décidé de ne pas la montrer aux autres du central, qui s'employaient à l'aide des machines incroyables inventées par l'humanité à construire le vaisseau, qui les emmènerait dans l'espace, loin de cette planète condamnée. »
Côté ponctuation, dans cette phrase, j’enlèverai la dernière virgule avant le « pas » :
« De quelque chose que même les IA ne connaissaient, ou ne comprenaient, pas »
Et ici, une virgule en trop, enlever celle après le « mais » : « Mais, on sera prêt à temps, si tout va bien. »
Orthographe ici :
« elle avait commencé à s'effacé, à être comme grignoté »
A s’effacer, à être grignotée
Ici, le mot « de » est en trop, il faut l’enlever avant « passer la lumière » : « qu'elle ne laissait pas, ou presque, de passer la lumière »
A la fin : « tout la lune » toute la lune et ensuite « brièvement ralenti, » accorder ralentie
Dans la même phrase « et s'évapora du ciel comme elle était venu » elle était venue, accorder venue
Voilà pour les corrections : ) c’est vraiment pour t’aider tu en fais ce que tu veux : ) c’est un plaisir de te lire et de suivre cette intrigue !
Merci beaucoup d'avoir lu et noté toutes ces fautes, c'est corrigé.
L'histoire s'intensifie dans une ambiance qui va tourner à "Seul sur Mars" si tu connais le film (que d'ailleurs je conseille) et les péripéties ne font que commencer.
À dans un prochain chapitre et merci beaucoup pour les corrections.
À bientôt Ayunna
Gardar
Je n'ai pas vu le film, je ne crois pas non.
A bientôt ici ou sur Orfianne alors
Ayunna
Gardar
Je te mets quelques remarques ci-dessous, sur un côté plus technique :
- "gagant leur confiance" -> gagnant
- "Tout d'abord, sur la comète" -> la phrase seule, posée comme ça, je n'ai pas compris.
- Le passage où tu expliques le nom choisi à la comète pourrait être revu. Tu dis d'abord que c'est un nom "réellement exceptionnel" puis dans le détail après, "le D ne signifiait pas grand chose" -> c'est un peu contradictoire, je pense que tu peux fluidifier tout ce passage en l'expliquant plus simplement :)
- "elle avait commencé à s'effacé" -> s'effacer*
- "bondé, apparemment préselectionné" -> bondés* parce que ce sont "tous les vaisseaux" mais je ne suis pas sûr à quoi se rapporte "préselctionné". Les gens je suppose, avec la suite de la phrase, mais il manque un bout de phrase pour l'introduire du coup.
- "Ces particules convergeait... et semblait -> convergeaient*, semblaient*
- "Trois mois et deux jours environ mais l'atmosphère ne sera pas assez dense pour qu'on survive avant deux mois et six jours." -> je ne suis pas sûre de comprendre le sens de cette phrase.
- "plutôt on quittera le coin, mieux ce sera" -> plus tôt
- "rivés dans le ciel" -> rivés vers le ciel ?
- "regarda dans la direction du regard" -> un peu redondant. "suivit le regard de l'homme"?
Voilà voilà, en espérant que ça t'est utile :)
Pour ce qui est de l'univers, je ne sais pas trop comment m'y prendre mais je pense faire un prologue qui expose les bases et le reste viendra au compte goutte.
Merci encore et à plus tard Cléooo
Gardar
Merci Cléooo
Gardar
Voilà, est-ce-que les images de pinterest sont libre de droit ? Les gérants du site ne réagissent pas à mes messages...
Merci d'avance Cléooo
Gardar
Je ne sais pas si pinterest ça marche... Je n'y suis pas et ne connais donc pas bien, mais il me semble que n'importe qui peut mettre n'importe quoi dessus, non? À partir de là, ça me semble difficile de vérifier si les personnes ont vraiment les droits de ce qu'ils partagent.
Tu as des sites comme pixabay par contre, qui distribuent des images libres de droit :)
Content que ça t'es plus et que tu sois allé jusqu'ici.
À bientôt dans la suite Samuel
Gardar
Court chapitre mais qui révèle beaucoup de choses.
Toujours efficace et plaisant.
A bientôt
Quelques remarques:
il avait eu le temps de capturé son image: Capturer
purement et simplement abandonner volontairement: Abandonné
1er point: Premier point
ou comprenaient, pas: Ne comprenaient pas
elle avait commencé à s'effacé: s'effacer
Merci d'être allé jusqu'ici Arod29
Gardar