Nous nous sommes réconcilié. Maintenant, nous nous marrons tous les deux toute la journée. Cela met à nerf l'infirmière en chef, Pauline, et, d'après ce qu'elle dit, nos rires lui font mal à la tête. Dommage pour elle car nous faisons bêtises sur bêtises, rires sur rires.
Ce jour là, alors que je suis réveillé depuis quatre jours, une musique des Bizarr' Sisters passe à la radio. Léa se lève et se met à danser de façon humoristique devant moi. Je rigole à ne plus en respirer, en avoir mal au ventre. Alors que Léa se balançait de pied en pied en faisant des cercles avec ses bras, Pauline rentre. Avec ses lunettes noires et son chignon serré, Pauline est très sévère. Quand elle voit la jeune fille en train de danser, elle dit de sa voix criarde :
- Mademoiselle, à ce que je vois vous semblez assez en forme pour rentrer chez vous. Votre blessure causée par un dragon semble guérie.
Léa est déconfite. Moi aussi. Cela signifie que la jeune fille va partir. Pour de bon. Aucun de nous deux n'a envie de se séparer. L'infirmière fit signe à Léa d'aller se coucher. Celle-ci obéi. Pauline s'approche de moi. Elle pose sa main rêche sur mon front et fronce les sourcils. Cela la rend encore plus laide. Elle murmure :
- Lou a beau dire que c'est mieux que ça parte tous seule, ta fièvre ne baisse pas.
Normal. Ce matin, ma complice et moi avons posé mon front sur le radiateur pour que je sois encore chaud et que nous pussions rester ensemble. Un sourire plisse au coin des lèvres de la jeune fille au lit à coté du mien. Heureusement que Pauline n'a rien vu. L'infirmière s'éloigne de moi et dit à Léa :
- Vous partirez demain, le temps que votre père finit ses affaires.
Puis elle sort. Léa lui tire la langue. Je me mets à rire. La châtain me regarde. Elle sourit mais quand j'arrête de rire ses lèvres retombent tristement. Je n'aime pas la voir triste. Je repousse mes draps, me lève et m'assois sur son lit. On se regarde un instant. Mes iris verts dans les siens marrons. Une larme coule sur sa joue rose. Avec mon pouce, je l'essuie.
- Harry... dit-elle d'une voix triste, Je ne veux pas partir. Je veux...
Elle ne finit pas sa phrase car elle explose en sanglot. Je la prends dans mes bras. Nous nous serons ainsi longtemps dans le silence découpé par les sanglots de Léa. Elle s'accroche à moi comme si a tout instant elle pouvait couler. Je n'aime pas la voir ainsi
Après de longues minutes, la jeune fille se détache de moi. Elle me regarde de ses yeux marrons rempli de tristesse. Elle me remercie d'une petite voix et je lui répond que ce n'est rien.
- Je ne veux pas être séparé de toi, dit Léa, Je ne peux pas, je ne supporterai pas.
- Bien sûr que si, je lui réponds d'une voix douce
- Non ! Tu ne peux pas com...
- Calme-toi.
Elle me fixe intensément tout en touchant ses magnifiques cheveux marron aux pointes blondes. Elle la bouche... pour la refermer sans rien dire.
A ce moment, une musique du groupe « Jackson d'Arkandias » passe à la radio. Elle est douce et calme. C'est un slow. Même si je ne sais pas danser, j'attrape la main de Léa et la tire de son lit. Elle me regarde, étonnée. Puis elle comprend et sourit. Je la prends contre moi et pose mes mains sur ses hanches. La jeune fille met ses bras autour de mon cou et pose sa tête sur mon épaule. Nous nous mettons à danser et je fais attention de ne pas écraser les pieds mais, sans faire exprès, mon pied écrase le sien. Je m'excuse précipitamment mais elle se met à rire et me pardonne.
Nous continuons de danser doucement. J'adore la serrer contre moi. J'adore ressentir sa tête sur mon épaule. J'adore sentir son souffle chaud dans mon cou. J'adore le fait d'être avec elle. J'adore le fait de l'aimer.
Quand la musique s'arête, nous continuons de danser quelques secondes avant d'arrêter. Elle enlève ses bras de mon cou tout en souriant. Elle est tellement belle avec ses yeux marron brillant de malice, ses cheveux emmêlés et ses derniers boutons d'acnés qui disparaitront bientôt. Je me suis rendu compte que même si deux ans nous sépare, je l'aime de tous mon cœur. J'ai des papillons dans le ventre et je risque de la perdre demain. Alors, sans réfléchir, je m'approche d'elle et, la serrant encore plus fort contre moi, je pose mes lèvres sur les siennes.
Alors que je m'apprête à être repoussé, Léa se sert encore plus fort contre moi et répond à mon baiser. Ses lèvres fines et gercé ont un goût merveilleux que je ne saurais pas décrire. Je les goûte tout en la serrant contre moi de toutes mes forces. Léa s'agrippe à moi. Ses mains sont dans mes cheveux jais et me serre contre elle. Nos lèvres se cherchent et se goûtent. J''entend un soupir de Léa. Ce lui plait donc ?
Notre entrainte est si proche et particulière que j'espère que personne ne rentre à ce moment.
Mais, très vite, mes pensées dérivent vers la jeune fille de quinze que j'aime de tous mon cœur. Vers notre baiser enflammé.
Au bout de longues minutes, nos lèvres se détachent. Léa est a accrochée à moi, ses mains toujours dans mes cheveux. Quand à moi, je la serre toujours.
Nous nous regardons. Dans ses yeux marron, je vois une lumière, celle du désir. Je suis certains d'avoir la même dans mes yeux verts émeraudes. Ses cheveux emmêlés en général le sont encore plus à cause, ou grâce, à moi qui est passé mes doigts dedans. Ses joues sont toute roses. Je ne peux empêcher mes yeux de se poser sur ses lèvres.
Alors je me décide enfin à lui dire ces mots qui attendent de sortir. Posant mes mains sur ses joues roses et fraiches, je me penche vers elle et je touche son nez avec le mien. Alors d'une voix enraillé, je dis :
- Je t'aime.
Léa me regarde et un sourire nait sur son visage. Enlevant ses mains de mes cheveux, elle dit de sa belle voix :
- Moi aussi