Le réveil fut difficile. Lorsque Aranwë ouvrit les yeux, Marie-Rose se trouvait au dessus de lui, secouant frénétiquement son épaule droite. Il finit par s'asseoir dans son lit, en bâillant furieusement. Sa nourrice était déjà en train de fouiller son armoire. Elle lança sur le lit une ample chemise blanche et un pantalon noir. Mais le prince héritier ne semblait pas réellement prêt à se lever actuellement. Il s'était laissé mollement retomber sur le matelas, et avait enfoui son visage sous la couverture en bougonnant.
« Aranwë ! le réprimanda gentiment la vieille dame. Vous allez être en retard pour les audiences. Votre père a demandé à ce que vous soyez à l'heure, pas comme la semaine passée. »
Devant le manque total de réaction de son « enfant », elle finit par tirer la couverture, lui arrachant un grognement agacé. Il se décida finalement à s'habiller, non sans traîner des pieds. Marie-Rose le confia à deux gardes qui patientaient devant la porte et qui le guidèrent vers le grand salon, situé à l'étage inférieur. Le prince se recoiffa rapidement, coiffa son visage d'un sourire qui se voulait amical et entra dans la pièce, saluant rapidement les membres du conseil et son père, le fusillant du regard. Vingt petites minutes de retard, l'audience avait déjà commencé. Il souffla un « désolé » à l'intention de son géniteur avant de prendre place.
Les audiences royales, aujourd'hui celles des bourgeois, étaient une espèce de réunion où les gens du peuple venaient exposer leurs problèmes au roi et à son gouvernement. Si ça avait tendance à ennuyer ces derniers, Aranwë adorait ces moments où il avait le droit d'interagir avec des personnes de classes sociales inférieures à la sienne. Alveas, son précepteur, était aussi présent pour prendre des notes et ensuite lui faire la morale sur ce qu'il faut ou ne faut pas dire à la population. C'était le principal défaut d'Aranwë. Il était trop franc, détestait mentir et, en conséquence, transformait très souvent les audiences en débats interminables sous tensions.
Une fois le prince installé, la double porte en bois s'ouvrit sur une jeune femme blonde, habillée d'une simple robe blanche, trouée par endroits. Aranwë vit du coin de l'œil son père se relever soudainement sur sa chaise, alors que ces yeux intéressés dévoraient littéralement le corps de l'adolescente. Cette dernière s'inclina respectueusement devant le conseil, puis prit la parole.
« Messires, je viens aujourd'hui devant vous pour implorer votre aide. Ma jeune sœur est très malade, elle est atteinte d'une fièvre horrible, qui l'a cloué au lit. Mais... Des paladins sont venus, la nuit passée, et l'ont emmenée. Je n'ai plus de nouvelles d'elle, je vous en supplie, permettez-moi d'entrer dans l'Église du Soleil pour que je puisse la voir. Elle a besoin de moi, et... Et je crains pour sa vie. »
Le prince tourna la tête vers son père. Son expression était très caractéristique. Yeux levés au ciel, main droite se grattant nerveusement la barbe, il cherchait une excuse. Il n'y avait aucun doute possible, sa sœur était morte. Il baissa les yeux, préférant éviter le regard de la jeune fille. Les paladins de l'Église du Soleil avaient pour habitude d'enlever les personnes malades très peu de temps avant leur mort, pour étudier leurs corps, à des fins médicales. Ce n'était qu'une victime de plus parmi tant d'autres. Tous les médecins d'Isendorn étaient sous leur joug, impossible qu'un malade reste « secret » bien longtemps.
« Mademoiselle, commença Archibald, hésitant. Je... Je vous promet de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour retrouver votre jeune sœur. Pourquoi ne passeriez-vous pas quelques jours au palais ?
– Père, toutes nos chambres sont prises, improvisa le prince. Donnez à cette jeune femme une bourse de mille pièces d'or. Nous vous tiendrons bientôt informée. »
Le roi jeta un regard réprobateur à son fils, visiblement mécontent de cette prise de décision. Alveas tiqua lui aussi, en écrivant frénétiquement quelques notes dans son carnet. La jeune femme s'inclina, en lui offrant un petit sourire gêné et quitta la pièce. Archibald se tourna immédiatement vers son fils, qui poussa un soupir las.
« Elle est mineure, Père ! La Cour est remplie de courtisanes, occupez-vous donc d'elles. Cette jeune femme n'a pas besoin d'une consolation, mais d'aide.
– Aranwë, je te conseille très fortement de changer de ton avec moi. Tu n'es pas encore roi, toutes les décisions passent par moi avant tout ! »
Le prince leva les mains en signe de soumission, et s'enfonça plus profondément dans son siège. En tournant légèrement la tête, il put voir son précepteur, le visage fermé et les lèvres pincées, irrité par les agissement de son élève. Il allait très probablement payer cet affront, et il n'en avait que faire. Il n'était pas de bonne humeur aujourd'hui, et il comptait bien le faire entendre au monde entier. Une seconde personne se présenta à l'audience, une petite heure plus tard. C'était un homme, cette fois, un médecin devina Aranwë à ses vêtements. Il était nerveux, ne pouvant s'empêcher de bouger ses mains, bégayant. Il n'était pas rare de voir une jeune demoiselle se mettre à pleurer quand Archibald ou lui leur adressait la parole, les hommes, c'était plus rare.
« Mon... Mon... Mon Roi, je viens vous voir aujourd'hui pour... pour un problème majeur, qui requiert votre aide de tou... toute urgence. J'ai de bonnes raisons de pen... penser que quelque chose se cache parmi nous. Pas juste des bandits, des... des créatures étranges... Je... J'ai vu cette femme... Sur son cheval. Elle quittait la ville alors que je rentrais d'une consultation dans un vi... village. Et soudain, elle... elle... »
Il craqua, tombant à genoux dans la pièce, en larmes. Aranwë, la curiosité piquée à vive, se releva rapidement sur son siège. Le roi était lui plus calme, mais tendu, les mains serrant vivement les accoudoirs de son trône.
« Eh bien, parle ! cria l'un des conseillers derrière le roi, agacé. Cette femme, qu'est-elle devenue ? »
Le médecin releva la tête.
« Elle est descendue de cheval. Et je... Je ne saurais expliquer comment, deux grandes ailes rouge sang ont poussé dans son dos, avant qu'elle-même ne grossisse. Elle a tué le cheval, et elle s'est envolée au loin.
– Comment avez-vous survécu ? demanda Aranwë, les yeux grands ouverts, jubilant sur sa chaise.
– Je me suis caché mon Prince ! Il y avait par chance, un vieux puits en pierre, tombé en ruines il y a plusieurs années de cela. Je n'ai pas réfléchi, et j'ai plongé dedans, pour sauver ma vie ! »
Archibald se grattait la barbe. Il lança un regard vers son fils, puis vers Alveas, désespéré.
« C'est quoi votre nom ? demanda le roi au médecin.
– Drolca, mon Seigneur. Julian Drolca.
– Bien, Monsieur Drolca, nous organisons un conseil de sécurité sur le champ. Vous nous raconterez tout ça en détails. Alveas, emmenez mon fils et occupez-vous-en s'il vous plaît. Ramenez-le pour le tribunal cet après-midi. »
Le mage s'inclina, et fit signe à l'héritier de se lever. Mais celui-ci n'avait pas dit son dernier mot.
« Je veux venir avec vous, Père.
– C'est hors de question !
– Et pourquoi ? A quoi bon me dire que je dirigerai un jour ce pays si l'on m'écarte de toutes les affaires importantes ? Je ne suis plus un enfant Père, mon avis compte tout autant que le votre !
– Tu n'es peut-être plus un enfant, mais tant que tu te comporteras comme tel, tu n'entreras pas au conseil de sécurité. Alveas ! »
Aranwë se leva, faisant tomber sa chaise au passage. Il lança un regard mauvais à son père et quitta la salle d'un pas rapide, son précepteur trottinant derrière lui pour le rattraper. Il continua à avancer dans le couloir, sans se retourner, mais les doigts fins d'Alveas le tirèrent brutalement en arrière. Le prince se retourna, la mâchoire crispée, plantant son regard dans le sien, provocant.
« Dois-je vous rappeler que vous n'êtes pas roi, mon Prince, cracha le mage, mauvais, et que vous pavaner comme un paon décérébré n'améliorera pas votre esprit ? Je suis encore votre professeur, à ce que je sache, et ce n'est pas de cette manière que je vous ai éduqué, jeune insolent !
– C'est sûr que les coups de ceintures et les fessées, ça aide pour se faire respecter d'un enfant de trois ans. »
Le prince arracha son bras de l'emprise de son précepteur, stupéfait, et se dirigea vers sa chambre à grandes enjambées, la tête haute. Il claqua la porte derrière lui, avant d'ouvrir en grand sa penderie. Il avait assez joué à cache-cache dans ce château plus jeune pour savoir où se trouvait la porte menant au couloir des domestiques. Il fut stoppé dans son élan une nouvelle fois, alors qu'il ouvrait la porte, par la main d'Alveas qui venait de l'arrêter dans sa course.
« Que croyiez-vous faire ? Nous n'en avons pas terminé. Puisque votre cerveau semble échauffé, nous allons le mettre à l'épreuve. Vous m'accompagnez, heure de lecture à la bibliothèque, et c'est un ordre. Peut-être que ça vous calmera enfin. »
A contre-coeur, le prince finit par refermer la porte. Il allait déjà avoir assez de problèmes comme ça, ce n'était pas la peine d'en rajouter d'autres. L'esprit bien occupé, Aranwë n'accorda que très peu d'attention au livre que lisait son précepteur, qui essayait en vain de le faire participer un peu. Ils prirent ensuite le repas du midi, toujours dans le silence, puis Alveas lui donna un cours de langue et de mathématiques, comme chaque semaine. C'est d'ailleurs pendant ce dernier qu'Aranwë se rendit compte de l'épreuve qui l'attendait ensuite. Le nain qui avait été emmené hier serait sûrement jugé aujourd'hui. Il tira une grimace. Revoir son père aujourd'hui n'était pas ce qu'il voulait, mais sa curiosité le poussait à y aller.
Dès la fin de son cours de mathématiques, le jeune homme bondit hors de sa chaise pour rejoindre la grande salle. Cette fois-ci, il était en avance. L'audience ne commençait que quinze minutes plus tard, il n'y avait donc pour le moment personne, si ce n'était Alveas, qui avait couru derrière le prince, le visage rouge et essoufflé, et l'accusé, enchaîné, bâillonné et retenu prisonnier par deux gardes. Aranwë fut immédiatement frappé par les bleus recouvrant son visage et ses bras. Il était certain qu'il ne les avaient pourtant pas la veille. Ce dernier le dévisageait par ailleurs, dans un mélange de crainte, de colère et de fierté. Il n'avait pas l'air d'avoir peur, Aranwë se sentait déjà désolé pour lui. Les procès de non-humains étaient rares, et se soldaient la plupart du temps par une pendaison, pour ne pas avoir de problèmes avec les Églises.
Le Roi, le juge et ses jurés entrèrent dans la salle. Aranwë évita soigneusement le regard de son père, ne souhaitant pas l'affronter immédiatement. Il se concentra plutôt sur le nain, les yeux toujours pointé sur lui. Il avait l'impression qu'il le sondait. Le prince aurait bien voulu l'aider, mais il n'en avait aucunement le droit. La loi était la loi, aussi dure, cruelle et injuste qu'elle soit. Archibald s'installa sur la chaise à côté de son fils, qui ne lui adressa même pas un regard. Le jeune homme l'entendit même pousser un petit soupir, à mi-chemin entre l'exaspération, la déception et la tristesse.
« Qu'est-ce que l'on a ? demanda Archibald en se tournant vers le juge. »
Maître Martin Bouissière était un vieil homme, octogénaire, les cheveux gris très courts, et avec de grosses lunettes rondes sur le nez. Il était très expérimenté, et redouté par la plupart des criminels du pays. Il avait jugé un nombre incalculable de personnes non-humaines après la bataille de Mornepierre, et était resté un allié très fidèle d'Archibald Balrarion dès lors.
« Un non-humain, votre Majesté, typé nain. L'homme qui nous l'a amené ici nous a dit qu'il errait derrière ses champs et effrayait les enfants. Comme vous le savez, il n'y aucune matière à juger cette... chose. Les nains ont été, de tout temps, des créatures malignes. On dit même qu'ils volaient les enfants pour les forcer à travailler dans leurs mines, dans l'ancien temps. »
Aranwë fronça les sourcils. Il avait lu beaucoup d'ouvrages sur les nains, à la bibliothèque. Tous les glorifiaient, les présentant comme les inventeurs de la technologie, les sauveurs de l'espèce humaine. Les contes disaient que lorsque les humains s'étaient installés sur les terres de Tyrnformen, ils mourraient de froid. Les nains leur ont apporté un minerai noir, leur permettant, une fois brûlé, de réchauffer le cœur des hommes. Les temps avaient bien changé. Amer, le jeune prince jeta un regard au juge. Il continuait son monologue.
« Ainsi, selon les traditions, et avec l'approbation des Églises, ce nain est condamné à être pendu en place publique. Sauf si quelqu'un a quelque chose à dire pour le défendre.
– Moi j'ai quelque chose à dire. »
Tous les regards se tournèrent vers Aranwë. Il ne savait pas ce qu'il était en train de faire, peut-être avait-il même perdu la tête. Alveas, qui se trouvait dans un coin, bondit immédiatement, alors que l'héritier se levait de son siège. Le mage plaça une main sur l'épaule de son élève, ferme.
« Votre Majesté, dit-il en s'excusant auprès du Roi, j'excuse l'attitude de mon Prince. Il ne sait pas ce qu'il dit. Je pense qu'il est fatigué, et que deux jours de repos au lit lui ferait du bien et...
– Père, je connais mes droits, continua le jeune homme, en l'ignorant. Je suis membre du conseil de justice comme tous vos jurés ici. J'ai le droit de m'exprimer.
– Aranwë... Est-ce que c'est vraiment le moment pour tes extravagances ? demanda Archibald, fatigué. »
Le prince poussa son précepteur d'un coup de coude et s'avança vers la barre. Il sentit le regard du nain, méfiant, posé sur son dos. Alveas, nerveux, voulut le suivre, mais Archibald le stoppa d'un mouvement de main.
« Laisse-le parler Alveas. Bien, qu'as-tu à dire Aranwë ? J'espère pour toi que c'est important, tu nous retardes.
– Oui c'est important ! Vous graciez les mendiants volant des légumes dans les champs, juste parce qu'ils ont faim. Pourquoi condamner un nain qui se contentait juste de passer ? Avez-vous une preuve d'un quelconque mal dont il aurait été coupable ? Et quand bien même ses ancêtres enlevaient des enfants, en quoi est-ce sa faute ? Je trouve votre jugement injuste et totalement influencé par le mépris que vous exprimez vis à vis des créatures non-humaines. »
Archibald se leva de sa chaise, sourcils froncés. Le juge, à ses côtés, ne laissait rien paraître, ce qui n'était pas le cas des jurés, qui n'étaient en vérité que des nobles choisis au hasard, corrompus par le pouvoir et leur admiration du Roi. Aranwë savait qu'ils ne rateraient pas une miette de leur échange, et que les rumeurs sur son compte iraient bon train après ça. Mais il n'en avait rien à faire.
« Tu ne sais pas de quoi tu parles, fils, déclara Archibald, en haussant légèrement le ton. Tu n'étais pas à Mornepierre quand ces monstres ont massacré des dizaines de personnes innocentes juste parce que nous leur refusions l'accès à Isendorn. Les nains, les elfes, les orques n'ont aucune morale. Ils tenteront toujours de t'apitoyer, de faire croire à leur innocence, et l'instant d'après, ils te planteront une épée dans le cœur que tu n'auras pas vue venir ! Ces créatures sont maléfiques ! N'as-tu jamais lu les livres sacrés de nos Églises ? N'as-tu jamais entendu les contes de nos prêtres ? Ces histoires ne sont pas juste des contes, elles sont réelles !
– Quand bien même ! Ces contes datent d'il y a des dizaines d'années. Tout comme la bataille de Mornepierre, tout comme nos lois ! Père, je pense que votre vision est erronée. Vous restez coincé dans le passé, mais le monde avance, lui. Je ne veux pas gouverner un royaume où la population nous craint. Je veux les aider.
– Aranwë, ça suffit ! »
Crispé, Archibald descendait désormais les marches pour le rejoindre. Aranwë, en colère, soutenait son regard. Il ne laisserait pas tomber l'affaire. Il voulait participer à la politique de ce royaume, changer les choses, ce qui n'était de toute évidence pas l'avis de son géniteur.
« Les lois sont telles qu'elles sont, que tu le veuilles ou non. Je ne fais pas ça parce que je ne les aime pas, dit-il en pointant le nain du doigt. Je le fais justement pour protéger mon peuple. Tu ne connais encore rien à la politique, aux sacrifices que j'effectue pour te laisser un royaume fort et respecté ! Tu me fais honte. Tu ne vaux guère plus que ces bouffons qui viennent danser devant moi dans les banquets.
– Si vouloir changer les choses fait de moi un bouffon, alors je ne veux plus être roi.
– Fils...
– Laissez-moi. »
Aranwë tourna les talons, et se dirigea vers la porte de sortie, rageusement. Juste avant de partir, il put entendre très clairement son père :
« Pendez ce nain. Tout de suite. Et n'écoutez pas ce que dit mon fils, il est encore jeune. Excusez ces propos. »
Le prince serra les poings. Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'il quittait précipitamment la grande salle. Il traversa le château, le visage fermé, pour gagner sa chambre. Il claqua la porte derrière lui, et se jeta dans son lit. Le jeune homme enfouit sa tête dans son oreiller, et hurla. Un long moment. Quand il releva la tête, un bruit à l'extérieur lui fit tourner la tête. Il se dirigea d'un pas lourd vers la vitre. Sur la place, deux gardes poussaient le nain vers l'échafaud, sous le regard des bourgeois, se rassemblant autour de la scène. Une exécution au beau milieu de la semaine était une chose rare, le Roi attendait généralement les jours de repos pour s'en occuper. Les gardes firent monter le nain sur une caisse, lui attachèrent la corde autour du cou. Aranwë détourna les yeux, lorsque le son du cor retentit. Il ferma les rideaux, alors que la foule applaudissait, euphorique.
Son regard buta sur la commode. Il ouvrit le tiroir, et se saisit de la bouteille. Son autre main effleura le bouchon, alors qu'il se mordait la lèvre. Qu'est-ce qu'il risquait ? Au mieux, ce produit était vraiment magique, et allait lui faire quelque chose. Au pire, ce ne serait que du jus de fraise. Il fronça les sourcils. Ce produit pouvait aussi le tuer. Peut-être serait-ce mieux pour tout le monde ? Décidé, il dévissa le bouchon. Il hésita encore un instant, avant de porter le liquide à ses lèvres. Il en but l'intégralité, avant de reposer le flacon. Il attendit quelques secondes. Rien du tout. Déçu, il se jeta dans son lit, se roula en boule sous sa couverture, et s'endormit tout habillé, épuisé.