Lorsque Maz pénétra dans le salon de réception, le mercenaire l’attendait avachi de tout son long sur un canapé de cuir.
« Tu vois, lança-t-il avec un sourire goguenard aux lèvres. Ce n’était pas si difficile, tu as encore fait bonne impression.
Maz ne répondit pas immédiatement à son vieil ami. Il prit le temps de traverser la pièce, s'empara d’une bouteille de liqueur et se servit un grand verre pour se détendre.
- J’aurais bien voulu t’y voir sur ce foutu balcon, grogna-t-il.
- Très mauvaise idée. Mon corps d’athlète et mon physique ravageur provoqueraient une émeute.
Le général s’étrangla en buvant et partit d’un grand éclat de rire.
- Par l’empereur, ton sens de l’autodérision m’avait manqué ! Je suis content que tu sois de retour au bercail.
- Pas pour longtemps, j’en ai peur. Je rentrerai à la capitale dès que possible. Je refuse d’impliquer mes baltringues dans ta nouvelle guerre.
Maz acquiesça d’un signe de tête.
- Je m’en doutais un peu. Ta place n’est pas sur un champ de bataille, Feris Park. Je suis content que tu aies fondé ton groupe de mercenaires. Les missions de sauvetage et les opérations commando, ça te correspond mieux. Tu as enfin trouvé ta voie.
Un sourire en coin se dessina sur le visage de l’intéressé.
- On dirait que tu m’as plutôt bien cerné, en fin de compte.
- Même moi, j’apprends de mes erreurs. Je n’aurais jamais dû te confier un galon d’amiral il y a douze ans. C’était prématuré.
- Pourtant je m’en étais plutôt bien sorti lors de la campagne, pas vrai ? objecta Feris. Rappelle-moi qui t’a ramené à bord de la corvette Fidelia sous le feu des polarians ? Qui a assuré le commandement pendant que tu gisais à l’infirmerie en train de te vider de ton sang ?
Maz opina, termina son verre et se resservit généreusement.
- C’est vrai, admit-il. Tu m’as sauvé la vie et grâce à toi, une partie de nos hommes ont pu rentrer sains et saufs de cet enfer.
- Merci de le reconnaître.
- Mais nous ne serions pas tombés dans cette embuscade si tu avais obéi aux ordres ! poursuivit-il d’un ton implacable. Si tu étais resté en soutien avec tes unités comme prévu, nous n’aurions pas été surpris en infériorité numérique sur les plaines lunaires.
Le général renifla et avala une grande lampée d’alcool. Le mercenaire se redressa sur sa banquette, visiblement mal à l’aise.
- J’ai choisi de mener mes hommes sur leur flanc pour les prendre à revers. Créer un étau, c’était la meilleure stratégie dont nous disposions. Tu n’aurais jamais dû les attaquer de front avec si peu de troupes et de matériel. Je t’avais prévenu pendant la réunion d’état-major. Mais par l'empereur, Maz, tu as foncé tête baissée dans ce piège en sachant que nos premières lignes allaient se faire massacrer ! Tu avais du plomb dans la cervelle !
Le général frappa du poing sur la table et rugit :
- Quand on reçoit un ordre de son supérieur, on ferme sa gueule et on l’exécute, Feris Park ! Il y a une putain de hiérarchie à respecter sur un champ de bataille ! Alors oui, j’ai choisi de sacrifier un bataillon pour ouvrir une brèche dans leurs défenses. Mais tu as décidé de jouer les héros dans ton coin et ça a viré au carnage !
- Je voulais éviter un bain de sang inutile.
- À cause de ta connerie, les combats ont duré six mois supplémentaires ! Combien sont tombés avant la victoire impériale de Talnasser ? Combien de familles endeuillées parce que tu n’as pas été foutu d’avaler ta putain de fierté et d’accepter la chaîne de commandement militaire ?
Park se raidit et fusilla son ami d’un regard sinistre.
- Je reconnais que j’ai une part de responsabilité, dit-il. Mais je t’interdis de me balancer tous ces morts sur la conscience. Si j’avais eu un général capable de se remettre en question, un véritable chef qui se soucie de la vie de ses hommes, je n’aurais pas eu besoin de lui désobéir. Mais la vérité Maz, c’est que tu étais aveuglé par l’ambition. Tu rêvais de ce poste de gouverneur et tu étais prêt à tout pour l’obtenir. Tu voulais remporter cette bataille avant l’arrivée de la générale Minatobi pour la coiffer au poteau lors des élections. Quitte à sacrifier la moitié de ton armée pour y parvenir.
Il soupira et conclut avec amertume :
- J’étais peut-être un mauvais amiral, mais ce jour-là nous avons tous les deux commis de terribles erreurs. En fin de compte, je suis quand même revenu te sauver les miches. »
Le général serra les dents et ravala une réplique cinglante. Il détestait l’arrogance de son ancien subordonné. Pourtant, il s’efforça de contrôler ses nerfs. Ce petit jeu pour déterminer le responsable du massacre d’Edidris ne les mènerait nulle part. Ce n’était pas le moment de froisser son invité, il avait cruellement besoin de ses services.
À contrecœur, il s'excusa d’une voix lasse.
« Tu as raison. J’ai une dette d’honneur envers toi, Feris. Arrêtons de ressasser ces vieilles histoires. Je ne t’ai pas fait venir depuis Solaria pour régler nos comptes. Pardonne-moi si je t’ai manqué de respect.
- Ne t’en fais pas, grogna Park. Ta colère est légitime. Tu dois préparer la défense d’Irotia, planifier une nouvelle guerre et brosser les politiques dans le sens du poil. C’est normal que tu sois à cran. À ta place, je me serais déjà enfui dans une autre galaxie. »
Maz esquissa un sourire forcé et la tension s’apaisa entre eux. Malgré tout, elle ne retomba pas complètement. Le spectre d’Edidris avait cinglé leur amitié d’une balafre, une vilaine plaie que douze ans d’éloignement avaient transformée en gouffre béant. Hélas, il ignorait comment le franchir. Un silence pesant s’installa dans la salle de réception. Park ruminait dans son fauteuil, observant d’un œil placide la place Geneter qui se vidait de ses occupants. Dehors, l’officier-clairon avait terminé son intervention. Plusieurs techniciens démontaient l’estrade et chargeaient le matériel à bord d’une navette banalisée. De l’autre côté de la rambarde, une horde de journalistes trépignaient d’impatience sur le ponton de leurs vaisseaux, espérant obtenir une interview. Les militaires de faction avaient le plus grand mal à les empêcher de débarquer.
« Que dirais-tu de rejoindre mon bureau pour discuter affaires, tous les deux ? proposa Maz, sentant que le moment était venu de s’éclipser. On serait plus tranquilles pour causer. Ici, les murs ont des oreilles.
- Allons-y », approuva Feris quand il vit l’objectif d’un drone-caméra braqué sur eux à travers la vitre.
Ils quittèrent le salon par une porte dérobée, évitant la cohue des reporters entassés dans le couloir. Un aide-de-camp les guida le long d’un passage réservé aux domestiques et ils empruntèrent une capsule élévatrice pour rejoindre le rez-de-chaussée. Quelques instants plus tard, ils débouchèrent dans une aérogare déserte attenante au palais du gouverneur. Au centre de l’édifice, une rame de monorail attendait les voyageurs pour les conduire en direction des casernes.
Feris haussa un sourcil interrogateur et Maz se hâta d'expliquer :
« J’ai un bureau à l’étage mais je ne l’utilise plus depuis longtemps. Le régent civil occupe celui d’en face et je ne supporte pas son regard fouineur et sa tête de rat. »
Le mercenaire laissa échapper un éclat de rire. Il s’avança d’un pas résolu vers le monorail pour s’installer à bord mais le général le retint par le coude et lui fit signe d’attendre. L’aide-de-camp prit place seul à l’intérieur et un tremblement secoua la capsule au moment du départ. Des propulseurs à air comprimé l’expédièrent à toute vitesse dans l’immense tube qui survolait la ville. De plus en plus intrigué, Park interrogea le général du regard.
« Les journalistes penseront que nous sommes partis aux casernes, dit-il. Je veux éviter que quiconque entende ce que j’ai à te dire. Suis-moi. »
Ils s’esquivèrent par un ascenseur de secours et franchirent un sas de sécurité qui les conduisit dans une annexe de l’aérogare. Bien que sa dernière visite remontât à plus de dix ans, Feris reconnut l’endroit : il s’agissait du siège des transports publics irotiens. Ou plutôt de leurs anciens locaux, car l’administration civile avait vidé les lieux au profit d’un QG de campagne militaire en pleine effervescence. Des dizaines de techniciens installaient de l’équipement électronique dans les bureaux, des robots se croisaient dans les couloirs en transportant des caisses de matériel et plusieurs officiers aboyaient des ordres pour superviser les opérations. Tous saluèrent le vieux général sur son passage, mais Maz se contenta d’avancer comme si l’agitation autour de lui n’existait pas.
Enfin, ils pénétrèrent dans une vaste salle octogonale recouverte d’une verrière en forme de dôme qui laissait entrer la lumière matinale. Au centre de la pièce, une quinzaine de chaises étaient réparties autour d’une grande table de travail munie d’un système de projection holographique et d’un terminal informatique. Un bar occupait l’espace contre le mur du fond, à côté d’une grande carte électronique représentant la circulation des navettes de transport dans la cité. L’endroit comptait une salle d’eau avec des sanitaires, un stock de nourriture lyophilisée, plusieurs masques à oxygène connectés à des respirateurs, un bloc opératoire de campagne et même une exoarmure de combat en pièces détachées.
« Bienvenue dans la nouvelle chambre forte du palais du gouverneur, pérora Maz en embrassant les lieux d’un geste de la main.
Park s’avança d’un air sceptique, fit le tour du propriétaire et haussa les épaules.
- On dirait une salle de réunion ordinaire.
- C’est là que tu te trompes, Feris ! s’exclama le général. Les murs de cette pièce sont insonorisés, ils ont une structure renforcée en titane et des verres blindés de trente centimètres d’épaisseur. Cet endroit est une véritable forteresse. Il a été conçu pour servir d’abri en cas de bombardement depuis l’espace, mais je l’utilise surtout comme bureau clandestin quand j’ai besoin de travailler seul. Personne ne viendra nous déranger ici.
Le mercenaire fronça les sourcils.
- Vas-tu enfin me dire pourquoi on prend toutes ces précautions ?
- Patience, mon ami. Tu n’as pas encore assisté au clou du spectacle ! »
Le général pianota sur un boîtier électronique et la porte coulissa pour se refermer derrière eux. Quelque-part dans la cloison, une pompe à vide se mit en marche pour verrouiller le sas et les isoler du reste du monde. Sous leurs pieds, un bourdonnement étrange se fit entendre.
Des propulseurs.
C’est à ce moment que Park comprit la véritable nature de cet endroit. Maz n’avait pas seulement fait construire une pièce de haute sécurité attenante au palais du gouverneur. Ils se trouvaient dans l’habitacle d’une corvette miniature camouflée dans la structure du bâtiment. Ce que Feris avait pris pour un terminal informatique était en réalité le poste de pilotage.
« Ingénieux, pas vrai ? s’amusa Maz en remarquant son expression ébahie. C’est moi qui ai eu l’idée. En cas de danger, il me suffit d’appuyer sur ce bouton pour allumer les propulseurs, et hop ! La verrière au-dessus de nous est un toit ouvrant qui permet le décollage. En quelques minutes, je peux fuir à trois-cents kilomètres d’Irotia sans que personne ne sache comment j’ai quitté la ville.
Le mercenaire émit un sifflement admiratif.
- Très astucieux. Dissimuler un vaisseau spatial dans les murs d’une ancienne aérogare, il fallait y penser. Mais je doute que tu m’aies fait venir ici juste pour admirer le fonctionnement de ton nouveau jouet. Mon petit doigt me dit que tu as une mission à me confier.
Le général approuva d’un hochement de tête.
- En effet. Poses ton cul sur une chaise, je vais tout t’expliquer.
Il prit le temps de couper les propulseurs, déverrouilla le sas et se dirigea vers le minibar pour se servir un grand verre d’alcool ambré.
- J’ai besoin de toi pour traquer un criminel, Feris Park, dit-il en revenant s’asseoir. Tu as sans doute déjà entendu parler de lui. Il s’appelle Ludo Willys.
- Celui qui dirige les trafics de stups sur les stations orbitales ?
- C’est ça. Mais son activité s’est considérablement élargie depuis ton départ. À la mort du padrón Escodiaz, Willys a pris les rênes du crime organisé en ville. Ses hommes ont envahi le vieux quartier industriel de la Ruche et l’ont transformé en une véritable forteresse. Il a massacré les chefs des familles concurrentes, pris le contrôle de leurs activités et développé un réseau tentaculaire à travers la cité.
- La Sécurité Civile l’a laissé faire ?
- Disons que mon prédécesseur aimait l’argent facile, soupira Maz. Je soupçonne Willys de lui avoir versé des pots-de-vin en échange d’une forme d’immunité. Il a arrosé l’ensemble du système à grands coups de toscains d’or et assassiné tous ceux qui osaient s’en prendre à lui.
- Et maintenant ce type a des amis dans l’administration, la magistrature et les services de police, devina Park. Il est devenu intouchable.
- Tout juste. Willys possède une chaîne de casinos, plusieurs restaurants gastronomiques et il a même acheté un palace l'an dernier. C’est l’un des hommes d’affaires les plus influents de la ville.
- Sacrée ascension pour une petite frappe dans son genre.
- Je ne te le fais pas dire. Mais Ludo n’a pas réussi ce tour de force tout seul. Il a bénéficié de l’aide d’un ange gardien, ou plutôt devrais-je dire d’un redoutable démon.
Le mercenaire haussa un sourcil intrigué.
- Laisse-moi deviner. Tu fais allusion à cette célèbre tueuse dont tout le monde parle depuis mon arrivée ? La Mort Rouge ?
- Exact. Elle terrorise Irotia depuis des années et personne n’a jamais été en mesure de l’identifier. Tous ceux qui s’opposent à Willys sont retrouvés morts avec sa signature à proximité. Cette femme est un fantôme, Feris. Un fantôme qui laisse dans son sillage une pluie de cadavres et des rivières de sang.
- Je croyais que la Mort Rouge avait arrêté de semer des macchabées depuis plus d’un an ?
- C’est le cas. Mais il semblerait qu’elle ait repris du service. La semaine dernière, une patrouille a repêché les corps de trois hommes dans la Palatine. Selon la légiste, ils ont été exécutés d’une balle dans la tête et immergés dans l’eau post mortem, attachés au bout d’une chaîne pour qu’ils ne dérivent pas. On a retrouvé le monogramme de la Mort Rouge tracé en lettres de sang sur le mur d’un entrepôt juste à côté. Mode opératoire, mise en scène macabre, calibre de l’arme utilisée : tout correspond.
- Et donc, tu aimerais que je me charge d’arrêter cette tueuse ? résuma Park. Je me suis spécialisé dans la lutte contre les gangs, Maz. Cette affaire est du ressort de la Sécurité Civile. »
Le général se resservit un verre et esquissa un sourire victorieux. Malgré son indifférence de façade, il devinait une lueur d’intérêt dans les yeux du mercenaire. Il avait réussi à attiser sa curiosité. Feris Park adorait les défis, l’adrénaline et le danger. Se lancer aux trousses de la plus célèbre tueuse à gages d’Irotia, c’était une mission qu’il ne pouvait pas refuser. Le poisson était prêt à mordre, il suffisait maintenant de le ferrer.
« Il ne s’agit pas seulement de la Mort Rouge. D’après nos informations, Ludo Willys réunira tous ses lieutenants sur Irotia dans deux semaines. Des sbires équipés de fusils d’assaut patrouillent quotidiennement le quartier de la Ruche. Dans la rue, les recruteurs de la mafia se sont multipliés. Le padrón rassemble ses troupes, Feris. Il prépare quelque-chose, et je n’aime pas ça.
- Dans ce cas, pourquoi ne pas envoyer l’armée pour en finir ?
- Et risquer une guérilla en plein cœur du centre-ville ? Hors de question. De toute manière, nos forces sont mobilisées pour préparer la campagne et défendre la planète contre l’envahisseur. Si les Polarians ont eu le cran d’attaquer Revitalis hier, c’est qu’ils ne comptent pas s’arrêter là. Je dois renforcer les garnisons de nos stations orbitales.
- Et la Sécurité Civile ?
- Je ne leur fais pas confiance. Willys a des taupes partout dans la police. On tient une occasion unique de coffrer tous les chefs de gang de la planète. Tu imagines un peu ? Onze métropoles débarrassées des têtes pensantes de la pègre en une seule opération. Ce serait le coup de filet du siècle.
- Vu sous cet angle, je comprends ta réticence. Mieux vaut s’assurer que le padrón ne soit pas prévenu par un mouchard.
- Ce bandit doit être mis hors d’état de nuire, Feris. Je ne laisserai pas Irotia tomber entre les mains d'un criminel.
Le mercenaire acquiesça.
- Tu as eu raison de me faire venir, dit-il. C’est une affaire épineuse et tu as besoin d'un homme de confiance pour s’en occuper. Mais il y a autre-chose que tu refuses de me dire, Maz. Je préfère te prévenir : je ne bosserai pas pour toi si tu me dissimules une partie de la vérité. Tu as reçu des menaces de la Mort Rouge, pas vrai ?
Le général blêmit et serra le poing si fort que son verre se fissura. En bon professionnel, Park avait mis le doigt sur le détail manquant de cet engrenage.
- Comment l’as-tu deviné ?
- Ça me semble assez évident. Tu es constamment sur tes gardes depuis mon arrivée, tu rassembles tes hommes de confiance dans un QG à côté du palais pour te sentir en sécurité. Ta diversion dans l’aérogare n’était pas destinée aux journalistes, tu voulais t’assurer que nous ne serions pas suivis ici. Tu agis comme un animal traqué, Maz. Et il faut être sacrément parano pour avoir l’idée de construire une chambre forte capable de se transformer en vaisseau spatial.
Le général eut un rire amer et se leva pour remplacer le verre qu’il avait cassé. Évidemment, Feris Park avait vu juste. Il était le meilleur, c’est pour cette raison qu’il avait choisi de l’embaucher.
- Tu as raison, soupira-t-il. J’ai reçu des menaces de la Mort Rouge il y a deux ans environ, quand j’ai commencé à m’intéresser aux affaires de son patron. J’ai immédiatement suspendu mon enquête, j’avais peur d’être le prochain sur sa liste. C’est à cette époque que j’ai décidé d’aménager la pièce où nous sommes. Mais depuis l’année dernière, l’ange de la mort n’a plus donné signe de vie. J’ai cru naïvement que j’étais en sécurité.
- Et tu as repris tes investigations sur Ludo Willys.
- Je pensais qu’elle avait cessé de travailler pour lui, expliqua Maz. Mais dès que j’ai ordonné à la Sécurité Civile de rouvrir l’enquête, elle a refait surface.
- Ces trois hommes qu’elle a tués la semaine dernière, tu les connaissais, n’est-ce pas ?
Le général acquiesça.
- C’était l'enquêteur chargé de découvrir le lieu de rendez-vous des mafieux, accompagné des gardes du corps qui le protégeaient. Elle les a massacrés pour m’envoyer un avertissement. Cette mise en scène macabre m’était destinée.
- Je vois. Tu crains d’être le prochain sur sa liste, donc tu aimerais que je la capture avant qu’elle ne ramène ta tête à Willys dans un paquet cadeau. Et tant qu’à faire, tu comptes aussi sur moi pour neutraliser le padrón et démanteler l’ensemble de son réseau.
- Tu as tout pigé. Alors, cette mission t’intéresse ?
Le mercenaire lui adressa un sourire carnassier.
- Un chef de gang pour moi tout seul et une tueuse à gages que personne ne parvient à arrêter ? Tu me prends par les sentiments, Maz. Évidemment que j’accepte. Mes gars vont adorer ce contrat. »
Je vais pas mal orienter mon retour sur la forme et notamment les dialogues, je trouve qu'il y a plein de phrases et mots à couper sans rien perdre du sens de ce chapitre. Un gros ratissage en somme xD (je pense que ça faire un immense pavé ahah)
Sur le fond, j'ai trouvé qu'il y avait moyen de faire encore mieux au niveau des transitions entre la fin de discours joviales / les reproches et le conflit / l'annonce de la mission. Après, tu te facilites clairement pas la tâche en mettant autant de changements d'états en un seul chapitre xD
Sinon, j'ai beaucoup apprécié ce chapitre. Je trouve qu'il permet de faire beaucoup de liens entre le prologue et les précédents chapitres, on fait des connexions et ça rend la lecture très satisfaisante.
La relation entre Maz et Feris est vraiment super intéressante. Les deux personnages ont beaucoup de corps et m'intéressent beaucoup, notamment Feris.
La mission confiée à Feris est très intéressante, ça promet de belles aventures, entre cette mort rouge, le cartel... J'aime beaucoup l'univers que tu construis petit à petit. Hâte de découvrir la suite !
Mes remarques :
"Mon corps d’athlète et mon physique ravageur provoqueraient une émeute. Tu sais bien que personne ne résiste à mon charme." couper à émeute ? je trouve que ça serait encore plus efficace et direct
"Par l’empereur, ton sens de l’autodérision m’avait manqué ! Je suis content que tu sois de retour au bercail." couper à manqué ? (faut légèrement modifier la réplique suivante si tu fais la modif)
"On dirait que tu m’as plutôt bien cerné, en fin de compte. Il t’en aura fallu du temps." -> on dirait que tu as fini par me cerner ?
"Même moi, j’apprends de mes erreurs. Tu es un bon meneur d’hommes, mais tu manques d’expérience et de discipline pour être chef des armées. Je n’aurais jamais dû te confier un galon d’amiral il y a douze ans." couper la phrase du milieu ? je trouve qu'elle apportait peu et qu'elle n'était pas super naturelle
"Mais nous ne serions pas tombés dans cette embuscade si tu avais obéi aux ordres ! poursuivit-il d’un ton implacable. Tu as ignoré tous nos plans de bataille, Feris. Si tu étais resté en soutien avec tes unités comme prévu, nous n’aurions pas été surpris en infériorité numérique sur les plaines lunaires." couper la phrase du milieu ? on se doute qu'il a ignoré les plans de bataille vu la phrase précédente
"Je t’avais prévenu pendant la réunion d’état-major." couper pendant la réunion d'état-major ?
"une brèche dans leurs défenses, parce qu’en détruisant leurs canons à gravitons sur Edidris on aurait gagné la guerre." couper après défenses ?
"- Je voulais juste éviter un bain de sang inutile." couper le juste ?
"Ce n’était pas le moment de froisser son invité," je pense que tu peux mettre un mot plus fort que froisser, je pense qu'il est déjà froissé vu leur échange
"Arrêtons de nous chamailler pour ces vieilles histoires." un autre verbe que chamailler ? ressasser ?
"pour discuter affaires, tous les deux ?" couper le "tous les deux" ?
"On serait plus tranquilles pour causer. Ici, les murs ont des oreilles." couper le "on serait plus tranquilles pour causer" ?
"Fais-moi confiance, personne ne viendra nous déranger ici." couper le fais moi confiance ?
"Poses ton cul sur une chaise," -> assieds-toi ?
"Tu as sans doute entendu parler de lui dans le passé." -> tu as sans doute déjà entendu parler de lui ?
"Tu fais allusion à cette célèbre tueuse dont tout le monde parle depuis mon arrivée ? La Mort Rouge ?" -> tu fais allusion à la Mort Rouge ? (ça fait trop exposition, faut donner les infos d'une autre manière je trouve)
"Willys a des taupes partout dans la police, le service des douanes et la brigade criminelle." couper à partout ? pas nécessaire de lister vu qu'il y en a partout
"Je ne quitterai pas Irotia pour mener une nouvelle guerre en laissant ma planète aux mains d’un criminel." -> je ne laisserai pas Irotia entre les mains d'un criminel ?
"à m’intéresser d’un peu trop près aux affaires de son patron." tu peux couper d'un peu trop près je trouve
J'espère que mon retour pourra t'être utile, n'hésite pas à demander une précision si c'est pas clair (=
A bientôt !
Et bah, je suis vraiment très heureux et enthousiaste d'avoir un tel retour ! Déjà, savoir que l'histoire te plait et que la relation entre Feris et Maz est intéressante, c'est un bon point. Mais surtout parce-que ça fait au moins 4 ou 5 fois que je réécris entièrement les dialogues de ce chapitre, et qu'il y a toujours quelque-chose qui me dérange et ne me satisfait pas, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus !
Je pense que tu as visé juste, il y a plein de choses que je peux encore couper sans perdre du sens, pour rendre les dialogues plus fluides et gagner en efficacité.
C'est un des gros problèmes que j'ai sur ce roman de manière générale d'ailleurs, comme c'est un vieux projet qui date de mes débuts dans l'écriture, j'avais tendance à en faire des caisses et il y a beaucoup de passages qui sont très lourds ou alambiqués.
Vraiment, un immense merci pour tes remarques de forme qui vont me permettre de fignoler le grand ménage que j'avais commencé !
Au plaisir,
Ori'
Je vois, je faisais exactement pareil sur mes plus vieux écrits ! Au final, progresser en écriture c'est apprendre à aller au but sans s'embarrasser de tournures alambiquées.
Hâte de découvrir la suite !
Okok, je te dirai à ce moment là
A très vite !