Chapitre 1 - Le discours de Maz

Notes de l’auteur : Grâce à vos commentaires, je me suis aperçu que le principal défaut de ce chapitre était le manque d'émotions, d'introspection. Le point de vue externe que j'avais choisi pour la narration en était grandement responsable.
J'ai donc pris la décision de le réécrire entièrement en adoptant le point de vue de Maz, et j'en ai profité pour introduire le personnage de Feris Park un peu plus tôt.
J'espère que cette nouvelle version vous plaira.
Bonne lecture <3

Mis à jour le 29/07/2025.

Irotia, balcon de la place Geneter, 12 septembre 3224. Douze ans plus tard.

La foule était venue nombreuse pour assister à son discours. La grande place d’Irotia se couvrait d’une marée de gens qui continuaient d’affluer depuis les quatre rues transversales. Tous les transports publics avaient été mobilisés pour conduire la population sur place ; plusieurs stations aériennes étaient fermées ou lourdement gardées par des Gingers portant l’arme au poing. Dans l’immense marée humaine, des frémissements d’excitation étaient perceptibles. Tous avaient le même regard empli de crainte et d’impatience.

Maz Keltien poussa un soupir et sa gorge se noua.

On le disait prodigieux orateur, mais en vérité il se décomposait chaque fois qu’il devait prendre la parole en public. C’était une chose de s’adresser à quelques officiers dans le cadre d’un briefing, mais s’avancer sur ce balcon face à quinze-mille personnes représentait un autre défi. Pendant un instant il hésita à annuler son intervention. Il pouvait inventer une excuse, renvoyer ces gens chez eux et leur transmettre son message en l’enregistrant. Mais la gravité de son annonce l’en dissuada. Ce n’était pas le moment de céder au trac. Ces hommes et ces femmes étaient ses électeurs, les habitants de sa ville qu’il chérissait par-dessus tout. Il devait au moins avoir le courage de se présenter face à eux.

Son regard se perdit au loin, accrochant les façades vitrées des grands immeubles où se reflétait le soleil levant. Par l’empereur, quelle attente interminable ! Pour la énième fois de la matinée, il vérifia que son uniforme était lisse et ses galons bien accrochés. Il avait choisi de troquer son costume d’homme politique pour sa veste militaire, plus adaptée au discours martial qu’il allait faire. Aujourd’hui, pour la première fois depuis douze ans il n’était plus seulement Maz Keltien, gouverneur d’Irotia.

Il redevenait général des armées et protecteur de la nation.

« Eh bien, ça en fait du monde ! s’exclama derrière lui une voix qu’il connaissait bien. Pas trop stressé à l’idée de monter sur scène, vieux frère ?

Maz soupira et fit de son mieux pour calmer le tremblement de ses mains.

– Feris. Tu as accepté mon invitation. »

Il se retourna, détaillant le profil du mercenaire qu’il n’avait pas vu depuis une douzaine d’années. Feris Park n’avait pas changé depuis son départ de l’armée. Même silhouette filiforme, même visage allongé avec son rictus moqueur, ses sourcils noirs broussailleux et ses longs cheveux gras encadrant un front trop court et un nez de travers, dont l’extrémité fine et busquée rappelait le bec acéré d’un oiseau de proie. Il dépassait le général de presque deux têtes et posa sur lui un regard mesquin avant de répondre :

« Évidemment, je n’allais pas rater une occasion de te voir te ridiculiser en public !

Maz sourit mais ne goûta pas la plaisanterie. Pour chasser l’angoisse, il déboucha une bouteille d’alcool fort et se servit une généreuse rasade qu’il vida d’un trait.

– Regarde-les Feris, dit-il en désignant d’un geste la foule en contrebas. Ils sont venus entendre leur gouverneur, ils s’imaginent que je vais annoncer la visite de l’empereur ou une autre connerie du genre. Alors qu’en vérité je m’apprête à détruire leurs vies. Comment vais-je réussir à leur faire avaler ça ?

– Raconte-leur une blague salace, ça détendra l’atmosphère.

Le général leva les yeux au ciel. Heureusement, Feris se rattrapa et lui prodigua les encouragements dont il avait besoin.

– Ne t’en fais pas, Maz. Tu as toujours eu le don d’improviser des super discours. Les gens t’adorent et tu as l’art de la réplique qui fait mouche. Ça va passer comme une sonde Node dans une ceinture d’astéroïdes.

– T’es au courant que leur dernier modèle a été pulvérisé en moins de vingt-quatre heures ? »

Le mercenaire ne répondit pas mais lui lança un clin d’œil. À l’extérieur, une clameur monta. Les portes du balcon du gouverneur s’ouvrirent et un officier-clairon s’avança, tenant dans sa main un instrument électronique. Lorsqu’il commença à jouer, le son de l’hymne impérial vibra, puissant et grave. Dans un parfait ensemble qui trahissait l’habitude, les gens se mirent à entonner le refrain maintes fois repris lors des célébrations officielles.

« On dirait que ça va être à toi, dit Park en lui tapotant l’épaule. Courage, n’oublie pas de respirer et si jamais tu bloques au milieu d’une phrase, rappelle-toi que tu ne pourras jamais avoir l’air plus bête que tu ne l’es déjà.

– Va au diable, Feris ! »

La musique se tut et deux immenses bannières furent déployées à l’effigie de Maz. Le clairon bascula son instrument en mode haut-parleur et proclama face à la foule :

« Gloire à sa Majesté Utar Mogli, Ier du nom ! Gloire à l’impératrice Pietra et au jeune prince héritier Riad ! Et longue vie à leur humble et dévoué serviteur qui se présente devant vous aujourd’hui. Le général-en-chef des armées et gouverneur d’Irotia… Maz Keltien ! »

Maz fit un pas hésitant vers l’extérieur et un vacarme tonitruant s’éleva. Des hourras, des applaudissements, une foule immense qui scandait son nom : il n’en fallait pas plus pour lui redonner confiance. Il s’avança d’une démarche conquérante jusqu’à l’estrade et alluma son microphone. De chaque côté du balcon des drones braquèrent leurs caméras sur lui. Son visage grave et ridé se refléta sur les écrans géants aux quatre coins de la place Geneter. Il prit quelques instants pour saluer la foule puis, d’un geste ferme, demanda le silence. Tous les regards étaient rivés sur lui.

« Chers amis, habitants d’Irotia, dit-il d’une voix forte et assurée, je vous remercie d’être là. Je porte devant vous la parole de mon très cher ami Utar. Hélas, Sa Majesté souffrant de son âge avancé, j’ai le regret de vous annoncer qu’il n’a pu faire le déplacement depuis Solaria pour être présent aujourd’hui à nos côtés. »

Il marqua une pause, observa les réactions de l’assemblée. Il n’y eut pas d’indignation ni de protestation. Un silence de mort s’était abattu sur la ville. Les gens n’étaient pas venus voir l’empereur mais entendre ce que Maz avait à dire. Le général expira profondément et rassembla son courage. Le moment qu’il redoutait était venu.

« Comme vous le savez, reprit-il, il y a douze ans nous avons subi un grave affront. La guerre contre Polaria a été remportée par l’Empire mais cette victoire fut rude. La grande bataille que nous avons livrée sur la lune Edidris a viré au drame et des centaines de Gingers ont trouvé la mort sous le feu de nos ennemis. Nombre de ces soldats étaient des nôtres ! C’étaient vos parents, vos frères et sœurs, vos maris et vos épouses. Peut-être même vos enfants. Nous avons porté leur deuil trop longtemps et malgré cela, le souvenir de leur disparition ne nous a pas quittés. »

Sa gorge se serra lorsqu’il pensa à tous les braves qu’ils avaient abandonnés sur place. Même après tout ce temps, Maz portait encore cette responsabilité comme un fardeau sur ses épaules. Grâce à un ingénieux jeu de lumières et d’hologrammes, les visages et les noms des victimes d’Edidris défilèrent sur les façades des bâtiments pour appuyer son discours. Il décida d’enfoncer le clou.

« Aujourd’hui encore, à chaque carrefour, à chaque coin de rue de notre belle cité, un monument sinistre gravé de leurs noms rappelle le lourd tribut que nous avons dû payer. Lorsque vous m’avez confié la charge d’administrer notre planète au nom de Sa Majesté, je vous ai fait la promesse solennelle de ne plus reprendre les armes et de toujours œuvrer en faveur de la paix. Hélas, il n’est pas aisé de respecter un tel serment lorsque la guerre se présente à notre porte et menace une fois de plus notre liberté. »

En bas, une rumeur inquiète parcourut la foule. À l’évocation de la guerre, une partie des habitants avaient sans doute déjà compris ce qu’il s’apprêtait à dire. Le vieux général laissa la colère et la tristesse l’envahir, un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. D’une voix forte mais chevrotante, il s’exclama :

« Cette nuit, un corps expéditionnaire polarian a aluné sur la station Revitalis, où tout un régiment de nos valeureux soldats était en faction. L’ennemi a engagé le combat pour s’emparer de nos fermes hydroponiques et les a abattus jusqu’au dernier. Il n’y a pas de survivant. »

Un cri retentit au loin, appelant à la vengeance. Il fut repris par la marée humaine, devint un bourdonnement puis une clameur puissante qui remonta progressivement les artères en direction du centre-ville. Sur les façades des immeubles, les victimes de Revitalis remplacèrent celles de la bataille d’Edidris.

« Ils étaient cent-cinquante braves ! s’écria Maz par-dessus le grondement de la foule. De courageux Gingers qui assuraient la protection des résidents civils. Les polarians les ont massacrés sans aucune pitié ! »

Les cris des Irotiens étaient tels désormais que le général peinait à s’entendre parler. Néanmoins, il renchérit de plus belle et sa voix puissante portée par les amplificateurs résonna dans la ville comme un coup de tonnerre.

« À leurs familles, je promets que leurs corps seront rapatriés sur Irotia et enterrés avec les honneurs de la patrie ! Sa Majesté m’a autorisé à les décorer à titre posthume du Soleil d’Or impérial. En tant que gouverneur, je décrète également le douze septembre férié à perpétuité, journée de commémoration et de deuil national ! »

Le silence tomba un instant, le temps que les écrans géants répercutent ses paroles au loin dans l’avenue. Puis une vague d’applaudissements émergea, partant de la Place Geneter et se propageant dans toutes les rues alentour. L’air grave, Maz patienta quelques secondes avant de terminer son discours par une annonce tonitruante.

« Cette attaque a été menée en violation des accords de paix ratifiés par Sa Majesté et le Primal polarian il y a dix ans. Il s’agit d’une agression militaire grave et ce crime ne restera pas impuni ! C’est pourquoi mes amis, nous allons faire payer aux polarians chaque goutte de sang versée par un Irotien la nuit dernière ! Je vous promets que cette fois nous obtiendrons victoire, gloire et vengeance. Que chaque homme ou femme, chaque Irotien qui ne soit pas un lâche me rejoigne au combat ! Armez-vous mes frères et sœurs, nourrissez-vous d’espoir et de courage ! Beaucoup cette fois encore tomberont mais ce sera pour gravir les échelons jusqu’à l’immortalité, pour la grandeur d’Irotia ! Pour l’Empire !

– Gloire à l'Empire ! » hurla la foule d’une seule voix.

Nouveau tonnerre d’applaudissements, les gens se mirent à scander son nom. Maz poussa un soupir de soulagement et brandit victorieusement le poing avant de saluer une dernière fois. Puis il s’effaça pour laisser le clairon expliquer les détails de la conscription. En silence, il déconnecta son oreillette et tendit le micro à un technicien avant de rejoindre Feris à l’intérieur. Lorsqu’il pénétra dans le salon de réception, le mercenaire l’attendait avachi de tout son long sur un canapé de cuir.

« Tu vois, lança-t-il avec un sourire goguenard aux lèvres. Ce n’était pas si difficile, tu as encore fait bonne impression. 

Maz ne répondit pas immédiatement à son vieil ami. Il prit le temps de traverser la pièce, s'empara d’une bouteille de liqueur et se servit un grand verre pour se détendre.  

– J’aurais bien voulu t’y voir sur ce foutu balcon, grogna-t-il. 

– Mauvaise idée. Mon physique ravageur provoquerait une émeute. 

Le général s’étrangla en buvant et partit d’un grand éclat de rire.  

– Par l’empereur, ton sens de l’autodérision m’avait manqué ! Je suis content que tu sois de retour au bercail. Tu penses rester longtemps sur Irotia ?

Le mercenaire haussa les épaules d’un air sombre.

– Non, j’en ai peur. Je rentrerai à la capitale dès que possible. Je refuse d’impliquer mes baltringues dans ta nouvelle guerre. 

Maz opina d’un signe de tête. 

– Je m’en doutais un peu. Ta place n’est pas sur un champ de bataille, Feris. Je suis content que tu aies fondé ton groupe de mercenaires. Les missions de sauvetage et les opérations commando, ça te correspond mieux. Tu as enfin trouvé ta voie. 

Un sourire en coin se dessina sur le visage de l’intéressé. 

– On dirait que tu m’as plutôt bien cerné, en fin de compte. 

– Même moi, j’apprends de mes erreurs. Je n’aurais jamais dû te confier ce galon d’amiral il y a douze ans. C’était prématuré. 

– Pourtant je m’en étais plutôt bien sorti lors de la campagne, pas vrai ? objecta Feris. Rappelle-moi qui t’a ramené à bord de la corvette Fidelia sous le feu des polarians ? Qui a assuré le commandement pendant que tu gisais à l’infirmerie en te vidant de ton sang ? 

– C’est vrai, admit Maz en se resservant un verre. Tu m’as sauvé la vie et grâce à toi, une partie de nos hommes ont pu rentrer sains et saufs de cet enfer.  

– Merci de le reconnaître. 

– Mais nous ne serions pas tombés dans cette embuscade si tu n’avais pas désobéi aux ordres ! poursuivit-il d’un ton implacable. Si tu étais resté en soutien avec tes unités, nous n’aurions pas été surpris en infériorité numérique sur les plaines lunaires. 

Le général renifla et avala une grande lampée d’alcool. Le mercenaire se redressa sur sa banquette, visiblement mal à l’aise. 

– J’ai choisi de mener mes hommes sur leur flanc pour les prendre à revers. Créer un étau, c’était la meilleure stratégie dont nous disposions. Tu n’aurais jamais dû les attaquer de front avec si peu de troupes et de matériel. Je t’avais prévenu pendant la réunion d’état-major. Mais par l'empereur, Maz, tu as foncé tête baissée dans ce piège en sachant que nos premières lignes allaient se faire massacrer ! Tu avais du plomb dans la cervelle ! 

Le général frappa du poing sur la table et rugit : 

– Quand on reçoit un ordre de son supérieur, on ferme sa gueule et on l’exécute, Feris ! Il y a une putain de hiérarchie à respecter sur un champ de bataille ! Alors oui, j’ai choisi de sacrifier un bataillon pour ouvrir une brèche dans leurs défenses. Mais tu as décidé de jouer les héros dans ton coin et ça a viré au carnage ! 

– Je voulais éviter un bain de sang inutile. 

– À cause de ta connerie, les combats ont duré six mois supplémentaires ! Combien d’hommes sont tombés avant la victoire de Talnasser ? Combien de familles endeuillées parce que tu n’as pas été foutu d’avaler ta putain de fierté et de respecter la chaîne de commandement militaire ? 

Park se raidit et fusilla son ami d’un regard sinistre. 

– Je reconnais que j’ai une part de responsabilité, dit-il. Mais je t’interdis de me balancer tous ces morts sur la conscience. Si j’avais eu un général capable de se remettre en question, un véritable chef qui se soucie de la vie de ses hommes, je n’aurais pas eu besoin de désobéir. Mais la vérité Maz, c’est que tu étais aveuglé par l’ambition. Tu rêvais de ce poste de gouverneur et tu étais prêt à tout pour l’obtenir. Tu voulais remporter cette bataille avant l’arrivée de la générale Minatobi pour la coiffer au poteau lors des élections. Quitte à sacrifier la moitié de ton armée pour y parvenir. 

Il soupira et conclut avec amertume : 

– J’étais peut-être un mauvais amiral, mais ce jour-là nous avons tous les deux commis de terribles erreurs. En fin de compte, je suis quand même revenu te sauver les miches. »

Le général serra les dents et ravala une réplique cinglante. Il détestait l’arrogance de son ancien subordonné. Pourtant, il s’efforça de contrôler ses nerfs. Ce petit jeu pour déterminer le responsable du massacre d’Edidris ne les mènerait nulle part. À contrecœur, il s'excusa d’une voix lasse. 

« Tu as raison. J’ai une dette envers toi, Feris. Arrêtons de ressasser ces vieilles histoires. Nous ne sommes pas ici pour régler nos comptes. Pardonne-moi si je t’ai manqué de respect.  

– Ne t’en fais pas. Ta colère est légitime. Tu dois préparer la défense d’Irotia, planifier une nouvelle guerre et brosser les politiques dans le sens du poil. C’est normal que tu sois à cran. À ta place, je me serais enfui dans une autre galaxie. » 

Maz esquissa un sourire forcé et la tension s’apaisa entre eux. Malgré tout, elle ne retomba pas complètement. Le spectre d’Edidris avait cinglé leur amitié d’une balafre, une vilaine plaie que douze ans d’éloignement avaient transformée en gouffre. Hélas, il ignorait comment le franchir. Un silence pesant s’installa dans la salle de réception. Park ruminait dans son fauteuil, observant d’un œil placide la place Geneter qui se vidait de ses occupants. Dehors, l’officier-clairon avait terminé son intervention. Plusieurs techniciens démontaient l’estrade et chargeaient le matériel à bord d’une navette banalisée. De l’autre côté de la rambarde, une horde de journalistes trépignaient d’impatience sur le ponton de leurs vaisseaux, espérant obtenir une interview. Les militaires de faction avaient le plus grand mal à les empêcher de débarquer. Feris aperçut même un drone-caméra braqué sur eux à travers la vitre.

« Que dirais-tu de rejoindre mon bureau pour discuter affaires ? proposa Maz. On serait plus tranquilles pour causer. Ici, les murs ont des oreilles. 

Le mercenaire acquiesça, sentant que le moment était venu de s’eclipser. Il avait hâte de découvrir pour quelle raison son ami l’avait fait venir.

– Allons-y », grogna-t-il en soulevant sa grande carcasse du canapé.

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Edouard PArle
Posté le 09/04/2024
Coucou Ori !
Le chapitre est vraiment immersif, je pense que c'est un excellent choix de prendre le pdv de Maz pour ce chapitre. Je crois en relisant les comms en-dessous que tu as réglé la majorité des problèmes soulevés.
A part un petit passage que je t'ai mis dans les remarques, on rentre globalement sans difficulté dans l'intrigue que tu poses et cette déclaration de guerre. L'ambiance de la foule en colère est bien rendue. On fait bien le lien avec le prologue assez facilement.
J'adore le personnage de Feris. Les traits d'humour fonctionnent bien et donnent du corps autant à lui qu'à Maz, sans faire baisser les enjeux du chapitre. J'ai lu plus bas que tu essayais d'enlever le côté parodique, mais j'avoue que ce côté là m'intéresse bien donc curieux de voir ce qu'il en reste.
Mes remarques :
"chaque côté du balcon des drones braquèrent leurs caméras sur lui." virgule après balcon ?
"La guerre contre Polaria a été remportée par l’Empire mais cette victoire fut rude. La grande bataille que nous avons livrée sur la lune Edidris a viré au drame et des centaines de Gingers ont trouvé la mort sous le feu de nos ennemis." je pense qu'il y a pas mal d'infos dont on peut se passer à ce stade, ou différer plus loin dans le chapitre quand tu parles de l'alunissement
Un plaisir,
A bientôt !
MrOriendo
Posté le 09/04/2024
Hello Edouard !
C'est drôle ce timing, c'est la deuxième fois que tu postes un commentaire ici pile au moment où je bosse sur les Chroniques ^^
En tout cas, ton commentaire me fait chaud au cœur et me rassure quant à la qualité de la réécriture effectuée. Je trouve aussi que le chapitre est beaucoup plus immersif désormais, il va droit au but tout en apportant quelques touches d'humour et de légèreté bienvenues. Si ce dosage fonctionne, je vais faire de mon mieux pour le conserver par la suite.
Je n'ai pas pour projet de supprimer entièrement l'humour de ce roman, le personnage de Feris est cynique et ça fait partie des choses que j'adore chez lui. En revanche, la tonalité humoristique était beaucoup plus prononcée dans les anciennes versions, c'était un récit parodique au point d'en devenir ridicule et maladroit, c'est cet aspect-là que je m'efforce de gommer avec ma réécriture.
Content que l'ambiance de la foule en colère fonctionne aussi, c'était un de mes gros défis en écrivant ce chapitre. Ce n'est pas évident de donner du rythme à un long discours pour le rendre intéressant à suivre. Même si cette déclaration de guerre ne sert que de background à l'intrigue principale, ça me paraissait important de bien poser l'ambiance et de transmettre au lecteur le ressenti de Maz et des irotiens.

Le chapitre suivant permettra de faire plus ample connaissance avec Maz et Feris et d'approfondir la relation de ces deux-là. J'espère qu'il te plaira tout autant.

Au plaisir et merci de ton commentaire,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 09/04/2024
Intéressant d'en savoir plus sur ta démarche d'écriture au niveau parodique.
Ahah tant mieux si je commente dans un bon timing^^
Oui, sois rassuré, la réécriture est vraiment bonne.
Erwel.le
Posté le 25/06/2023
Bonjour,

Je passais par là - rien à voir avec une grille de Bingo bientôt complète ;-).
Je découvre avec plaisir ton univers et je trouve courageux de reprendre un projet aussi ancien !
Je n'ai pas commenté le prologue, que je trouve efficace et fluide. Je n'ai pas eu de peine à visualiser la scène et à sentir la débâcle. Je trouve ça assez intéressant, de commencer l'histoire sur cette fuite et ces sacrifices de soldats restés à terre. J'espère que tu pourras en tirer parti.
Du coup, je suis beaucoup moins branché sur le côté humoristique. Les enjeux me paraissent assez puissants pour constituer une histoire qui tire, je trouve, un peu plus vers la tragédie (des sacrifices, des morts, et une guerre qui se relance).

Tout cela donne envie de poursuivre l'histoire.

Je relève seulement quelques passages qui me paraissent un peu incohérents (uniquement parce que tu as autorisé le lectorat à pinailler)

"il poussa un soupir, sa gorge se noua". Physiologiquement, ça me paraît incompatible. On ne soupire pas quand on est tendu de tout son corps ; on a plutôt du mal à respirer. Soupirer suppose une détente, une fatigue, une lassitude. Il a l'air plutôt stressé que blasé.

la larme qui perle sur sa joue : vraiment ? C'est simulé ? Est-il un peu sentimental (étonnant pour un chef de guerre) ? Ou alors il est déjà ivre ? (J'avoue que j'ai lu tous les chapitres avant de reprendre pour commenter au fil de ma lecture :-) ).

"une voix forte mais hésitante" : ça me paraît aussi un peu contradictoire. Je ne vois aucune hésitation dans son annonce.

Mais, comme dit, je pinaille pour t'aider à préciser le propos.
J'ai l'impression que tu as déjà fait un gros travail de réécriture, bravo pour ça !
MrOriendo
Posté le 25/06/2023
Hello Erwel.le !

Bienvenue sur Irotia, et merci de prendre le temps de me laisser un commentaire !
C'est effectivement un très vieux projet mais qui me tenait à coeur, c'est pourquoi j'ai fait le choix de le sortir de son placard pour le dépoussiérer. À voir ce que ça donnera une fois la réécriture achevée.

Le côté humoristique, je l'ai déjà énormément amoindri. À l'origine, c'était une campagne JDR incluant du space opéra, du thriller et surtout une dimension parodique très importante que je m'efforce de gommer au mieux.
Le sujet de cette nouvelle version tend beaucoup plus sur l'aspect thriller, il y a effectivement des passages sombres, mais je n'ai pas non plus l'envie ni l'intention d'ôter totalement toute trace d'humour de ce livre. Je l'ai simplement concentré autour du personnage de Feris car ça fait partie de son identité - il est cynique et donne l'impression de ne rien prendre au sérieux.

Merci pour les contradictions que tu as pu relever dans ce dialogue, je vais les corriger.
Bonne lecture :)
Flammy
Posté le 12/01/2023
Me revoilà pour le chapitre un. Il me semble avoir lu que les premiers chapitres ne te plaisaient plus car trop martiaux. Mais bon, avec un discours militaire et avec quasi que ça, c'est difficile de ne pas faire martial ^^" En fait, ce qui n'aide pas, c'est que tu es en narration externe. Si encore tu étais du point de vue du perso, les émotions/pensées du perso permettrait de ne pas avoir ce côté trop martial, mais là, ça va être compliqué je pense ^^"

Est-ce que Ginger est un terme qui est normalement connu du lecteur ou on va avoir une explication plus tard ? Je me doute que c'est un type de soldat, mais du coup je suis curieuse de savoir ce qu'ils ont de particulier.

"C’étaient vos parents, vos frères et sœurs, vos maris. Peut-être même vos enfants." avec le "et vos soeurs", on sent que tu essaies de dire que des hommes et des femmes sont morts, partis faire la guerre. Pourquoi alors que les maris et pas les épouses ? Et la fin, pourquoi il n'appelle que ses frères à combattre, pas ses soeurs ? Après, tu peux décider que seuls les hommes vont combattre, mais juste, faut que ça soit cohérent entre ces deux moments quoi.

"En orateur avisé, Maz savait qu’une pause bien amenée pouvait exprimer davantage qu’un million de mots. Il compta trois secondes puis annonça avec gravité :" on est tout le temps en narration externe, sauf là où on a accès aux pensées de Maz. Pour moi, c'est important de choisir. Soit tu reste en externe, et il faut modifier là, soit on a accès aux pensées de Max, mais ça serait bien du coup d'y avoir plus accès.

Ah, et pendant que j'y pense, pourquoi avoir choisi CE prologue ? Pour qu'on sache que quand il a perdu son bras, c'était pas en chargeant héroïquement contre l'armée ? Si c'est "juste" pour ça, je trouve ça déséquilibré. Au début, je pensais que c'était la suite directe, mais non, et du coup, je me demande pourquoi avoir choisi ce passage-là en particulier, ça fait un peu bizzare. Pourquoi pas le moment où il a perdu la guerre ? Ou alors, si tu veux un flou sur comment la guerre s'est réellement finie, le moment juste avant la perte de son bras et la perte de son bras ? Ca donne une importance à cette fuite, et c'est un peu perturbant ^^" Après, c'est peut-être vraiment très important, juste on sait pas encore pourquoi, mais la question du "pourquoi ce prologue" m'a trotté en tête tout le chapitre 1.

Voilà pour mes retours ! C'est clairement le chapitre de l'exposition, du coup j'attends la suite pour me faire un avis sur le fond ^^
MrOriendo
Posté le 13/01/2023
Hello Flammy !

Je me posais effectivement la question de garder ou non le prologue et le chapitre 1, car en l'état ils ne me plaisent pas. Le ton est très martial comparé au reste du livre où on reste dans le domaine militaire mais beaucoup moins axé bataille, on est plus sur un thriller.
Peridotite avait fait cette suggestion de les virer complètement elle aussi, pour amener la question du conflit un peu plus tard dans l'histoire et débuter directement avec le chapitre sur la Mort Rouge, ce qui permettrait une entrée in medias res.
Mais à la réflexion ça ne me parait pas être une bonne solution car la défaite sur Edidris dans le prologue est l'élément déclencheur de beaucoup de choses et a marqué considérablement la majorité de mes personnages, c'est donc assez logique de l'amener en premier lieu.
Cela dit, vos commentaires me donnent une autre piste de réflexion intéressante : peut-être que le côté "trop martial" vient en partie du manque d'émotions et de ressenti. Le fait d'avoir accès aux émotions de Maz pourrait sans doute déjà améliorer grandement les choses de ce côté-là. Je pense que je vais faire un premier essai de réécriture en suivant cette idée et si ça ne me satisfait toujours pas je repenserai à des solutions plus radicales.

Ginger est simplement le nom qui désigne les militaires irotiens. Je dois toujours bosser sur un annexe/glossaire dès que j'aurai le temps, mais en gros tous les corps d'armée de l'empire ont un nom à eux. Il y a les Slayers, les Brothers, les Dreamers, etc...

Je reviens sur ta question concernant le prologue. Ça peut sembler déconnecté au début effectivement, mais c'est le point de départ d'énormément de choses dans mon récit. Après si je le change, une possibilité serait de reparler de cette bataille au lecteur via des flashbacks ultérieurement.
À voir.
Peridotite
Posté le 03/01/2023
Douze ans plus tard, l'amiral Maz devenu général s'adresse à la foule devant le palais impérial. Il les pousse à se venger suite à l'attaque d'une station par des Polariens.

"un corps expéditionnaire polarian a attaqué la station Revitalis en bordure d’Ashura, où tout un régiment de nos valeureux soldats était en faction"
> Là on ne sait pas encore du tout de quoi tu parles. En quoi cet événement va-t-il exciter la foule ? À la façon dont il le dit, ça me paraît lointain comme évènements (mais je me trompe peut-être, il faut que je lise la suite !).

De manière général, je dirais que j'ai un sentiment similaire au prologue. Je n'ai pas accès aux émotions du général. Au contraire, il me paraît très froid et calculateur. Il attend même 3 secondes pour marquer un effet théatral. N'est-il pas plus touché par ce qui s'est passé ? S'il est là sur ce balcon, on s'imagine que si, non ? Ce sont ses troupes qui ont été décimées ? Du coup, ça crée un contraste bizarre entre son apparente froideur face aux événements et le fait qu'il soit devant eux comme ça. En fait, cette réflexion ne vaut pas critique si c'est voulu 🙂

Il faut que je lise la suite pour te dire mon avis, là c'est un peu précipité 🙂
MrOriendo
Posté le 03/01/2023
Très intéressant ton retour, car tu lis le récit pour la première fois avec un regard extérieur et tu soulèves des éléments qui ne m'avaient pas choqué jusqu'à présent, vu que je navigue dans cet univers depuis des années.

Déjà, je constate qu'il y a une première correction de taille à faire dans la transition entre le prologue et ce chapitre.
Maz est général depuis le début. Il a été sauvé par son amiral qui l'a ramené blessé à bord de la corvette et a ordonné le décollage.

Si tu as compris que Maz était l'amiral, c'est que ce passage du prologue n'est pas suffisamment clair, et il induit une erreur de lecture qui se répercute ici. C'est bon à prendre comme info, il va vraiment falloir que je m'efforce de prendre du recul et de relire ces deux scènes avec un œil extérieur.

Je prends note du manque d'émotions selon toi dans ce chapitre. J'ai fait le choix ici de ne pas raconter la scène du point de vue du général, ce qui peut en partie l'expliquer. Mais c'est vrai qu'un observateur extérieur pourrait la ressentir, cette émotion.
Maz est un personnage complexe à écrire qui possède de nombreux costumes. Il enfile volontiers celui du général inflexible, du héros de la nation qui dissimule ses faiblesses. De nature, il semble effectivement froid et calculateur.

!!! SPOILER !!!

Pourtant, on découvre assez vite dans la suite du récit qu'il a une autre facette plus sombre et torturée, que c'est un homme brisé qui a du mal à se reconstruire en dépit des apparences qu'il se donne. Et son addiction à l'alcool n'aide en rien de ce point de vue.
Parfois le lecteur le trouvera cruel, dépourvu d'émotions et sans pitié. À d'autres moments du récit, quand les fêlures remontent à la surface, il apparaît franchement comme pitoyable et on pourrait presque avoir de la compassion pour lui. Et puis il renfile son masque de général inflexible et on se prend de nouveau à le détester.
La vérité, c'est que Maz est un personnage torturé qui cherche à se convaincre qu'il est capable de vaincre ses démons. Il court après le fantôme du général talentueux qu'il fut autrefois et qu'il aimerait redevenir. Quand il enfile sa carapace, c'est autant pour convaincre les autres qu'il est toujours à la hauteur que lui-même.
Camille Vernell
Posté le 06/12/2022
Hormis quelques fautes que n'importe quels correcteurs saura te corriger, je trouve ce chapitre mieux écrit le précèdent.
Je me questionne néanmoins. Quelles ont été tes inspirations pour la création des noms ? Utar Mogli, Maz Keltien, Irotia

Aussi une petite erreur : un alunissage, c'est sur la lune. Atterrissage sur terre. Amarsissage, sur mars. Donc "aluné sur la station Revitalis en bordure d’Ashura", c'est faux. Tu peux éventuellement dire atteindre, arriver, ou un autre mot.
MrOriendo
Posté le 13/12/2022
Hello Camille !
Merci de ton retour et pour la remarque concernant l'alunage. C'est modifié, je l'ai remplacé par "a attaqué la station Revitalis".
À quelles fautes fais-tu référence exactement pour que je puisse les corriger ?

Concernant les noms, ils ont émergé d'un coin de ma tête mais ça fait tellement longtemps que je ne me souviens plus vraiment d'où ça m'est venu ^^
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