Chapitre 2 : Le matin du jour J

Ma mère approchait, aussi furtive qu’un chat. En même temps elle était un uniforme blanc, celui du vent, aussi légère que l’air. Mais cela ne m’empêchait pas de savoir qu’elle était là, car je n’ai pas réussi à dormir de la nuit. Malgré tout, je faisais semblant.

- Allez, debout, me chuchota-t-elle.

- Mmh... d’accord, dis-je d’une voix faussement ensommeillée.

Je sortis de mon lit. Je me changeai, mis mon uniforme entier (un uniforme entier que seules les personnes qui sont proches du chef et font des missions périlleuses peuvent porter), j’attachai mes longs cheveux bruns qui arrivaient jusqu’à ma taille en queue haute.

Je mis ma cape, ce qui fait de mon uniforme un uniforme entier, et accrochai mon écusson montrant que je suis une maître de la nature. Je descendis les escaliers d’un pas calme même si je ne l’étais pas. C’était ma première mission avec des inconnus, et je ne savais pas en quoi consistait cette mystérieuse aventure : on ne m’avais rien dit, à part que j’étais avec d’autres personnes, dont mon cousin. Je l’avoue, je suis très stressée à l’idée de voir d’autres personnes ; même si je suis très sociable et courageuse, je suis extrêmement timide.

Mais rien de mieux qu’un bon petit déjeuner pour se détendre !

- À table ! C’est prêt !

- Oui, je suis là !

Je déjeunai tranquillement en rigolant avec Maman. Et puis on débarrassa la table et ce fut déjà le moment de partir.

- Au revoir, Maman, tu me manqueras. J’espère te revoir bientôt et je t’enverrai plein de lettres !

- Tu me manqueras toi aussi. Je t’aime très fort. Au revoir, ma chérie.

Elle me prit dans ses bras et je me mis à pleurer. J’aurais aimé pouvoir rester là toute ma vie. Elle me lâcha et murmura :

- Durant cette aventure, tu le rencontrera peut….. car lui aussi a …….. cette …….. .

- Qu’y a-t-il ?

Grâce à mon ouïe fine, j’avais déjà compris la moitié des mots.

- Non,rien, dit-elle d’une petite voix.

- Tu vas vraiment, vraiment me manquer. Du coup, prends bien soin de toi ! Compris ?! dis-je.

- Oui ! dit-elle d’une voix tremblante comme si je lui avait fait peur.

Je lui fis un signe de la main, l’embrassai et partis. Elle allait me manquer, ça c’est sûr.

Bon, j’étais fin prête pour l’aventure, mais je devais d’abord passer à la maison du chef pour savoir en quoi consistait ma mission. La maison du chef se trouve dans l’arbre le plus grand du pays et cet arbre se trouve dans mon village. Je montai la colline où se trouvait la cabane. Et dès que j’arrivai, je vis un panneau où il était écrit :

« J’aimerais voir si tu sais arriver

jusqu’à ma cabane sans échelle et sans pouvoir.

Vas-tu y arriver, Victoire ?

Le chef »

- Rôôh le … en plus de m’obliger à me réveiller tôt, il me fait des défis ! Mais j’aime bien ! Défi accepté !!!

« Il a de l’humour, lui ! » pensai-je.

Je me faufilai de branche en branche et au bout de cinq minutes,

j’étais devant les portes de la maison dans les arbres. Je toquai trois fois et une grosse voix qui avait l’air très gentille me répondit aussitôt :

- Bravo, tu a réussi ! Mais la porte de ma demeure est fermée à clé et je ne les retrouve plus. Vas-tu réussir à entrer sans casser la porte ?

C’est vrai que la première fois que je suis venue ici, car il me fait le coup à chaque fois, j’ai cassé la porte. Heureusement qu’elle était en bois car j’ai pu la réparer avec ma magie. Je réfléchis, et au bout de cinq minutes même pas, je commençai à lancer un sort pour localiser les clés grâce au bois qui m’entoure. Oui, le bois sait parler, comme toute plante d’ailleurs. Les clés étaient sur le bureau du chef. Une plante était juste à côté. Grâce à mon pouvoir, je parlai à la plante :

- Allez, pousse autant que tu le peux pour moi. J’aimerais juste avoir la clé.

- Tu veux la clé ? Bien sûr, mais tu me donneras quoi en échange ?

- Une terre très très fertile, même super, pour les plantes de ton genre. J’ai aussi de l’eau, une eau qui reste toujours fraîche que j’ai ramenée de ma dernière aventure. De l’eau sacrée.

- Ho, oui ! De l’eau sacrée ! C’est d’accord ! Je vais t’aider.

- Merci beaucoup !

Elle prit la clé avec ses sarments et essaya de la passer en-dessous de la porte. Elle réussit et je la pris entre mes doigts. Je la glissai dans la serrure et ouvris le battant. Le chef était là, devant moi. On se salua et il m’expliqua :

- Ta mission est une mission assez spéciale. Comment dire, tu devras allez chercher les quatre éléments.

- Comment ça ?

- Je vais te raconter une histoire :

On raconte qu’une créature inconnue créa la terre. Les quatre éléments s’occupèrent d’y créer la vie. Ils créèrent les humains mais, au bout de quelque siècles, ils se rendirent compte que ces « bipèdes » dévastaient tout sur leur passage. Les éléments ne pouvaient pas effacer ce qu’ils avaient construit. Et les humains aggravèrent leur cas : ils essayèrent de capturer les éléments car selon les livres, les élément pourraient exaucer n’importe quel vœu. Mais en échange, il fallait leur donner une offrande plus précieuse que la vie. Les éléments refusaient tout. Personne n’avait ni une bonne âme, dans ceux qui se présentaient, ni une offrande aussi chère que l’existence. Un jour, un mage est venu près des éléments pour les protéger des humains : les lacs, l’eau, le sol, la terre, les feux de camp, le feu, et, l’air qu’on respire, le vent, il les transforma en quatre cristaux. Comme ça, ils se retrouveraient à un seul endroit.

- Or, cet été, c’est la première fois depuis cent ans que notre village souffre de la sécheresse. Le vœu que nous voulons faire serait de demander de l’arrêter. Les plus courageux des villages alentour et de ce village ont été choisis pour cette mission. Veux-tu bien y participer ?

- Je suis flattée. La plus courageuse,moi ? À peine ! Mais sinon bien sûr que je veux y participer !

Et voilà comment je me suis fait enrôler dans cette histoire !

Je montai sur Anamos et je dis au revoir à tout le village. Un enfant me demanda :

- Comment tu vas tirer à l’arc, sans bras ?

- T’inquiète, je trouverai une solution, dis-je en lui faisant un clin d’œil.

Et je partis vers le nord.