Chapitre 1 : La veille

- Mais maman, je n’ai pas besoin de tout ça !

- Je sais mais…

- ... mais c’est la première fois que je repars à l’aventure après mon accident, la complétai-je.

- Mmh… dit-elle d’une voix pas très convaincue.

Ma mère, qui avait posé sa main sur ma joue, la retira et dit en se levant :

- C’est vrai ! Je devrais te faire plus confiance.

- Maman…

- Oui ?

- Mmh… non rien, dis-je d’une petite voix.

- Tu sais que tu peux tout me dire. Si tu as envie d’en parler je serai à l’écoute. Bon, je vais préparer à manger !

- Miam !

Elle se dirigea vers la cuisine. Je vérifiai qu’elle me prêtait plus aucune attention et me faufilai dans l’escalier.

« Ouf, elle n’a pas cru que je la fuyais ! », pensai-je.

Je me dirigeai vers mon lit et m’assis, perdue dans mes pensées.

Je repensai à ma dernière aventure, celle où j’avais perdu un bras :

Des démons approchaient, plus noirs que l’obscurité elle-même. Mon cousin et moi étions sur nos gardes. Moi, prête à décocher une flèche et lui son épée. Après dix minutes de combat, mon cousin me dit en criant :

- On va en finir avec eux ! Prépare ton sort le plus puissant et on attaque quand je dis « GO » !

- OK! dis-je aussi fort que lui.

Tandis que je préparais mon sort, un démon surgit et me balaya d’une patte une seconde avant le « GO ». Je surgis devant mon cousin et… vous connaissez la suite…

Je secouai la tête, je n’avais plus envie d’y penser ! Je repensai à tantôt, à notre discussion et au « Non, rien ». Il signifiait :

que cette nuit j’avais voulu aller boire un coup et j’avais surpris maman et le docteur en train de discuter :

- Je suis désolé Sylvie, dit le docteur.

- Ma petite Victoire ! dit-elle d’une voix tremblotante.

« Moi ? » pensai-je.

Elle pleurait et prononça :

- Pourquoi ? Pourquoi ?!! Tous les êtres magiques arrivent à régénérer une partie de leur corps ! Pourquoi pas elle ?!! Comment vais-je lui dire ? J’aurais tellement aimé qu’il soit là !

« Elle parlait de papa », pensai-je . « Attends, mais on m’a jamais dit s’il était mort ! »

Ce trouble suffisait pour me choquer et pour rester dans ma tête.

J’avais tendu à nouveau l’oreille, et ils s’étaient échangé des mots comme : des « Ho non ! », des « Désolé » et des « Au revoir » soupirés.

À présent, dans ma chambre, ce souvenir me hantait.

« Dans ce monde, il y a quatre éléments l’eau, le feu, la terre et l’air. On les appelle les uniformes (ou les maîtres). Moi, je suis uniforme vert pour la terre (ou nature). Ce que maman voulait dire, c’est que chaque être magique peut régénérer une partie de son corps en bois ou pierre pour la nature, en flamme pour le feu, en eau ou glace pour l’eau et pour l’air en un vent qui peut prendre n’importe quelle couleur. Sauf que moi, je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas. »

La voix de maman interrompit mes pensées.

- À table ! cria-t-elle.

- Oui ! J’arrive ! dis-je.

Je descendis les escaliers quatre à quatre.

« J’ai tellement faim ! » pensai-je.

Je m’assis à table et la regardai. Elle avait l’air de vouloir me dire quelque chose. Elle détourna le regard. «  Elle ne me dit rien ? » m’interloquai-je.

- Bon appétit! dit-elle.

- Merci, à toi aussi! répondis-je.

Maman cuisinait comme une déesse. Ses plats étaient délicieux! J’arrivais à deviner tous les ingrédients dans mon assiette tellement ça se goutait (et aussi les uniformes verts avaient leurs cinq sens super développés). Mais là…

- C’est un mélange de riz, de… dis-je en fouillant dans mon assiette avec ma fourchette.

- C’est un mélange de riz, de marianisse et d’œufs, me compléta-t-elle avec son air de « jesaistout » que je déteste.

- Ah! Heu... d’accord merci !

Le marianisse est un fruit de par ici.

Et alors j’ai décidé de faire le premier pas :

- Tantôt j’ai essayé de recréer mon bras mais… rien, dis-je d’une voix plaintive.

- Je suis désolée, mais le docteur est venu et m’a dit « Je suis désolé Sylvie, mais la p’tite ne pourra pas recréer son bras », dit-elle d’une voix attristée.

Je me renfrognai : je déteste qu’on m’appelle « la p’tite », mais je ne le relevai pas.

- QUOI !!!!! dis-je, même si je le savais, d’une voix révoltée.

Et là, je pleurai les larmes que j’avais retenues le moment même.

Après dix minutes de réconfort, j’arrêtai.

- Tu veux bien qu’on change de sujet? dit-elle

- Euh… d’accord.

- Pour demain, tu n’oublies pas de prendre ton arc et Anamos.

Anamos était un animal naissance. Un animal naissance est né en même temps que nous et il a les même capacités que nous en plus de savoir changer de taille. Et mon arc est un objet choisi. Un objet choisi est une arme ou autre chose choisi par notre directeur d’école en fin de scolarité magique qui se finit à 12 ans. Ces objet peuvent se combiner à notre magie.

- Mais oui, Maman, ne t’en fais pas pour moi ! Fais-moi confiance ! S’il te plaît…

- Désolée, ma chérie.

- Ne t’en fais pas. Bon bah... c’était super bon !

- Merci !

Elle commença à débarrasser la table; je fis de même avec mon assiette.

- C’est bon, ne t’en fais pas. Je vais le faire, va te coucher, me dit-elle d’une voix douce.

- Merci! À demain ! Je dois me réveiller à 5h30 c’est ça ?

- Oui, à demain !