Chapitre 2 : Le messager des Dieux

Notes de l’auteur : Bonjour :)
De nouveaux personnages apparaissent dans ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira. N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire ou si vous trouvez des fautes n'ayez pas peur de me les montrer. ;)

Vocabulaire antique
* l'andrôn est le nom que porte la salle à manger.
** le gynécée est l'appartement réservé aux femmes.
*** le prostas est le portique qui mène à la cour.

 

— Je savais que je te trouverais ici. Tu penses beaucoup trop à moi ma douce Koré, murmure la voix suave et familière d’un jeune homme.  

Je me doutais bien qu’il ne devait pas être loin. Je ferme les yeux et savoure ce secret. Si ma mère veut me priver de mes pouvoirs, elle n’imagine pas ce dont je suis capable…  

Je sursaute à l’instant où je l’aperçois en équilibre sur la branche au-dessus de moi : le dieu Hermès. Je ne suis pas la seule à être étonnée et les nymphes émettent des cris de stupéfaction. En voyant nos réactions, il rit comme un petit garçon, fier de sa plaisanterie. La brebis s’éloigne pour réclamer des caresses à Cyané.  

— Je ne voulais pas vous surprendre, splendides nymphes aux jambes gracieuses.  

— Tu ne devrais pas être là, déclare Lena, si Déméter l’apprend elle n’hésitera pas à te le faire payer.  

— Mais vos lèvres aussi rouges que des baies ne sauraient dévoiler ma présence ici, douces créatures.  

— Tes flatteries ne serviront à rien Hermès ! Si Déméter l’apprend, elle entrera dans une colère effroyable, enchérit, Lara.  

— Inutile qu’elle soit prévenue, je vous ai rapporté de magnifiques cadeaux ! répond Hermès en leur tendant des colliers et des bracelets nacrés.  

— Oh Hermès ! Tu n’as pas oublié ! s’exclame Lana en serrant avidement contre elle sa nouvelle parure.  

Il était si facile d’acheter le silence des trois nymphes des bois. Malgré leur soumission à la déesse Déméter, leur nature légère et coquette prenait parfois le dessus sur leur devoir. Qui pourrait les blâmer ? Au lieu de festoyer, danser et vivre d’amour et de musique avec les divinités ou des mortels, elles étaient mes dames de compagnie, condamnées à devoir me tenir à l’écart du reste du monde. Lana, Lena et Lara semblent ravies et ne peuvent s’empêcher de minauder avec leurs nouveaux bijoux. Avoir les faveurs d’un autre dieu, leur suffit à garder mon secret. Satisfait de leur réaction, Hermès prend place entre Cyané et moi. Un doux parfum de fleurs d’oranger s’installe autour de nous.  

— Je vois que vos bergers ne sont pas loin, n’est-ce pas Lara ? déclare Hermès en apercevant au loin le groupe d’humains.  

— Arrêtez avec ça ! répond Lara en baissant les yeux, mais ne pouvant dissimuler son sourire.  

— Tu rougis ma sœur ! la taquine Lana.  

Le jeune homme aide Cyané à nouer le délicat bracelet de corail autour de son poignet. La naïade examine au soleil les reflets de son bijou. Je sais pertinemment que mon amie ne trahirait jamais mon secret, mais Hermès est absolument charmant et galant et il prévoit toujours des cadeaux pour chacune d’entre nous.  

— Voici pour toi ma jolie Koré, murmure Hermès en me tendant un coquillage blanc tacheté de jaune. Si tu le poses contre ton oreille, tu découvriras le roulement des vagues saphir de la mer Ionienne s’écrasant sur le sable chaud de la plage.   

Il sourit avec malice et guide avec délicatesse ma main vers mon oreille. Je ferme les yeux et écoute attentivement. Il a beau être le dieu du mensonge, cette fois-ci ce n’en est pas un. À ma grande surprise, j’ai la sensation d’entendre le son calme et apaisant des remous. Je n’ai jamais vu la mer, mais je l’imagine aisément dans mon esprit. Hermès m’a déjà raconté des centaines d’histoires qui ont eu lieu en mer : des récits d’explorateurs chevronnés, de bateaux en perdition, d’îles oubliées, de trésors enfouis dans les profondeurs, ou encore de sirènes aussi belles que dangereuses.  

Lorsque j’entrouvre mes paupières, ce n’est pas l’étendue infinie et bleue devant moi, mais les yeux vert amande et pétillants d’espièglerie du dieu. Hermès m’observe à la fois fasciné et amusé. Né du temps de la Grande Guerre contre les Titans, il a déjà vécu des milliers d’années, pourtant, il semble figé dans le corps et l’esprit d’un éternel jeune garçon. Les traits de son visage sont doux et harmonieux. D’épaisses boucles couleur miel encadrent ses joues rebondies et une fossette se dessine de chaque côté de ses lèvres fines dès qu’il sourit. Mes connaissances sur la beauté masculine étant limitée, je le trouve rayonnant.   

—  J’ai entendu ton appel. J’ai bien cru que ton désir d’aventure allait t’emporter au loin ! dit Hermès en glissant ses doigts entre les miens.   

Je ne retire pas ma main. Les premières fois où le messager des dieux me rendait visite et se permettait ce genre de familiarités, je rougissais comme une pivoine sous les regards amusés de mes compagnes. Mais à présent, je sais qu’il ne s’agit que de marques d’affection entre nous. Hermès est une individu très tactile, se fichant éperdument des bonnes manières. Il ne manquait jamais de respect, ça non, mais il ne me traitait pas de la même manière qu’une personne de haut rang à l’instar de mon entourage. Et puis en y réfléchissant bien, c’est nous-mêmes qui devrions le considérer avec plus d’égard. Après tout, il est Hermès le dieu du voyage, des inventions et du mensonge, protecteur des marchands et des voleurs et messager des dieux. Nous n’étions que des nymphes et de la fille d’une déesse, à l’aura de mortelle.  

Une deuxième année s’écoulera bientôt depuis la première fois qu’il est venu à moi. Par une belle journée ensoleillée, alors que le vent soufflait dans les branches, j’avais marché longuement avec ma mère. Comme à l’accoutumée, elle partait bénir les champs autour de la cité d’Athènes. La déesse Athéna veille toujours à ce que ses sujets les plus fidèles soient récompensés pour leur loyauté et leurs prières. Et pour je ne sais quelle raison ma mère octroie à cette cité une terre fertile et des récoltes abondantes. Je l’ai suppliée de m’emmener avec elle, j’avais eu une conduite exemplaire les jours précédents, mais sans succès. Son char et sa suite se sont encore une fois envolés, tandis que je devais rester et l’attendre. Je me rappelle la colère puis la tristesse qui m’ont envahi. J’étais inconsolable et mon rêve de voyage était devenu une souffrance. J’ai demandé aux nymphes de me laisser un peu de répit et je suis partie marcher, loin de leurs regards emplis de pitié à mon égard.  

Le dieu a entendu mon désir ardent de fuir comme un cri assourdissant résonnant dans sa tête. Selon ses propos, il n’a jamais ressenti cela et a décidé d’en découvrir la source. Il a été plus qu’étonné de voir une jeune fille en larmes. Présumant qu’il avait affaire à une mortelle, il a cru bon de se présenter à moi dans toute sa splendeur pensant ainsi m’impressionner. Terrifiée, je l’ai éconduit et ai couru aussi vite que possible en espérant le semer dans les bois. Je me souviens qu’aucun cri ne parvenait à s’échapper d’entre mes lèvres. Avec les histoires racontées par ma mère, j’avais grandi dans la peur de me faire enlever par un dieu. Surpris, mais pas refroidi, Hermès a su se montrer patient. Car s’il y a bien une chose que j’ai apprise à force de le côtoyer, c’est que le dieu des mensonges aime, par-dessus tout, les secrets qui vous mènent à mentir pour les protéger. À l’aide de ses chaussures ailées légendaires, Hermès m’a rapidement devancée. Il savait qu’il était sur les terres de la déesse Déméter et était trop curieux de découvrir qui pouvait bien être cette mortelle en quête de voyage.  

Je me revois encore, le visage mouillé de larmes, acculée contre un tronc d’arbre, lui demander si, avant de m’enlever, je pouvais faire mes adieux à mes dames de compagnie. Il a tellement ri que j’ai profité de l’effet de surprise et je l’ai menacé alors de me trancher la gorge avec un poignard ; plutôt mourir que d’être kidnappée ! Le jeune dieu m’a facilement retiré mon arme, vulgaire couteau dont le but était de couper des quartiers de pomme. Puis il a juré qu’il n’était pas là pour m’enlever et qu’il n’avait que faire d’une mortelle. Il voulait comprendre pourquoi je restais ici, puisque je brûlais de parcourir le monde. J’ai essayé de le tromper sur mon identité, mais il ne fut pas dupe. Il sait instantanément lorsque quelqu’un ment.   

Je ne sais pourquoi je lui ai fait confiance malgré toutes les interdictions de ma mère qui résonnaient en moi. Peut-être était-ce dû à son regard bienveillant ou à son sourire rassurant. Je me sentais si seule et si affamée de vivre ma vie. Je faisais face pour la première fois à un dieu de l’Olympe et je pense que cela m’a apaisée de voir que je pouvais faire partie de ce monde que ma propre mère me refusait depuis ma naissance. Peut-être ai-je voulu inconsciemment me venger d’elle en outrepassant l’une de ses règles. Comme n’importe quelle mortelle de dix-neuf ans, je rêvais de plus de liberté. Alors, à l’ombre des bois, j’ai révélé ma véritable identité. C’était totalement imprudent de ma part et si cela n’avait pas été Hermès, j’aurais pu subir de lourdes conséquences, mais ce ne fut pas le cas. Et lorsqu’il a découvert qui était ma mère, il a jubilé de posséder un tel secret. Hermès a juré sur le Styx qu’il serait mon ami le plus fidèle et a promis de ne jamais dévoiler mon identité à Zeus ni même de s’approcher de la déesse Déméter.   

Depuis, le messager des dieux me rend visite dès que ma mère s’absente. Il me raconte des histoires et nous tient au courant des exploits des héros mortels. Il est mon lien avec le monde extérieur, ce monde que je rêve de voir plus que tout.    

— J’ai aperçu un champ de fleurs sauvages en venant par ici, est-ce toi qui as réalisé ce prodige ? demande Hermès en caressant à son tour la brebis.  

— En effet, tu peux la féliciter, Déméter envisageait de nous punir toutes, parce qu’elle s’était enfuie de la maison ! ricane Cyané.  

— Tu as osé braver ta mère ! s’exclame le messager des dieux, faisant fuir l’animal.  

— Je voulais simplement voir si j’étais capable d’utiliser mon pouvoir, je réponds un sourire sur les lèvres.  

— Je suis fier de toi Koré, c’est bien de t’affirmer. Je n’imagine pas ce que cela doit être d’avoir la déesse des moissons pour mère.  

— Ne la félicite pas d’avoir désobéi ! Elle aurait pu s’attirer de graves ennuis et nous aussi, Déméter était très en colère ce matin, dit Lena d’un ton réprobateur.  

— Ne te moque pas trop Hermès, dois-je te rappeler que ton père est le roi de l’Olympe. Il est vrai qu’elle peut être terrifiante, par moments, mais elle m’aime plus que tout, j’en suis persuadée. Mais ne parlons plus de ma mère, j’ai l’impression qu’elle va apparaître à tout instant ! Hermès, raconte-nous plutôt une histoire, je dis pour changer de sujet en riant. 

Hermès dévoile un sourire éblouissant et se lève face à nous tel un grand orateur. Il adore être le centre de notre attention. Le jeune homme fait des va-et-vient. N’hésite pas à s’arrêter pour apporter une touche dramatique à ses propos. Il narre les exploits d’un certain Jason qui aurait volé une toison d’or. Il gesticule dans tous les sens pour mimer un géant de pierre détruisant des navires. Sa tignasse blonde est toute ébouriffée après avoir imité un combat contre des harpies. C’est autant intéressant que distrayant. Sans Hermès, je ne connaîtrais rien du monde actuel. Si ma mère me croit inculte et innocente, c’est que je dissimule tout simplement ce savoir qui pourrait causer sa colère. Les nymphes sont trop impliquées pour rapporter ce qui se passe lorsque Déméter n’est plus là. Même si elles sont liées à ces terres et à ces eaux, je peux supposer qu’en apprendre sur l’extérieur devait être une source d’émerveillement pour elles aussi.  

Soudain, nous nous retrouvons encerclés par plusieurs moutons. Les animaux au pelage cotonneux n’ont absolument pas peur de nous. Ils broutent calmement l’herbe verdoyante. Notre petite brebis bondit en voyant arriver certainement sa mère aux côtés de la bergère à la chevelure flamboyante. Les joues empourprées, elle sourit et nous salue d’un modeste signe de la main. Nous la connaissons bien puisqu’il s’agit de Médusa. C’est une mortelle au caractère bien trempé. Je ne peux m’empêcher d’envier cette couronne de feu qui encercle son visage. Mes boucles brunes, malgré leur brillance, ne peuvent rivaliser. Enfant, je présumais que les divinités supplantaient dans tous les domaines les humains. Mais lorsque Médusa est arrivée chez nous, j’ai compris que notre pouvoir nous avait certainement échappé. Cette jeune mortelle était d’une beauté à couper le souffle. Hermès a beau dire que je la surpasse, je ne peux le croire. Ma mère Déméter lui reproche souvent de faire trop étalage de ses charmes. J’aime beaucoup Médusa même si évidemment elle désapprouve notre relation. Selon ma mère, nous devons garder des rapports stricts et formels et ne pas nous attacher aux humains éphémères et imparfaits. Encore une fois, je ne peux m’empêcher de déroger aux règles dictées. Après tout, c’est bien elle qui me force à vivre cachée sous l’aura d’une mortelle.  

— Mes dames, cela faisait des jours que nous ne vous avions pas vues par ici, vous m’avez drôlement manquée !  

— C’est réciproque ma chère Médusa ! Viens t’installer près de nous, en attendant les hommes, répond Cyané tout en faisant un clin d’œil à Lara.  

— Si vous êtes ici Koré, en compagnie de votre cousin, je suppose que Madame votre mère est partie en voyage quelques jours ?  

— Ne sois pas si protocolaire avec moi Médusa ! Oui, elle est partie quelques jours visiter une amie… je réponds d’un ton léger espérant camoufler le mensonge.  

— Vient près de moi Médusa, j’ai un cadeau pour toi aussi ! s’exclame Hermès en lui tendant un collier de perles scintillantes.  

— Oh, Kokoras, si je ne vous connaissais pas, je dirais que vous cherchez à me séduire.  

— J’espère réussir mon entreprise alors !  

— Ce n’est pas avec un bijou que vous m’aurez, cependant je veux bien le porter ! s’amuse Médusa.    

Je réprime mon envie de rire à chaque fois que j’entends le nom qu’Hermès s’est choisi pour se présenter à elle. Il avait déclaré être un cousin rejeté par ma mère du prénommé Kokoras. Cela signifie tout simplement « coq », l’animal emblématique du messager des dieux. Je me demande souvent quelle serait la réaction de Médusa si elle apprenait que les personnes qu’elle côtoie sont des divinités. Hermès, un sourire en coin, accroche le collier autour du cou gracile de Médusa tandis qu’elle soulève sa lourde chevelure dans un geste des plus sensuel. Les dryades questionnent Hermès à propos des bijoux qu’il vient de leur offrir à toutes. Elles cherchent à évaluer la valeur de si jolis ornements. Cyané, les joues rosies, sourit timidement à Médusa qui enroule une boucle de cheveux entre ses doigts. Je regarde tour à tour mes compagnons. Si Déméter nous voyait, elle entrerait dans une colère incroyable. Ces personnes, qui m’entourent, n’hésitent pas à mentir à la déesse des moissons pour mon simple bonheur et je me dis au fond de moi que je devrais me contenter de leur amitié et de leur loyauté. Après tout, qui voudrait visiter un monde inconnu alors qu’on se trouve en si bonne compagnie ? 

Le soleil a parcouru déjà la moitié de sa course et la faim commence à se faire sentir au creux de nos estomacs. Heureusement, les filles avaient quelques fruits dans leurs sacs. Médusa fait signe aux bergers de nous rejoindre. Les trois hommes refusent sachant pertinemment que ma mère leur a interdit et s’assoient quelques arbres plus loin.  

Grâce à la bergère, notre déjeuner se compose de pain aux céréales, de fromage frais et de raisin. Les dryades dévorent de leurs yeux noisette, les trois hommes comme le ferait des rapaces devant des souris. Lara, évidemment, s’est cambrée dans une position lascive et sa voix est devenue soudainement plus suave en espérant qu’ils l’écoutent. Cela doit fonctionner, puisque Elios, le plus jeune et certainement le plus beau, est en admiration devant les courbes généreuses de ma dame de compagnie. Les deux autres plus âgés nous ignorent avec courtoisie. Ils ne voient pas Hermès, car celui-ci utilise son pouvoir pour n’apparaître qu’à nos yeux. Les moutons, eux, continuent de mâchonner l’herbe autour de nous.  

Pourtant, notre tranquillité est de courte durée. Un nuage de poussière avance dans notre direction, l’instant de quelques secondes, j’ai eu peur en imaginant apercevoir ma mère arriver, mais il s’agit d’un cavalier.   

— Adonis est de retour ! s’exclame Elios le regard plein d’admiration pour l’homme.  

Je vois alors mes compagnes soupirer d’émerveillement et à mon tour, je me tourne pour contempler l’inconnu. Adonis est un jeune homme svelte à la peau tannée par le soleil et aux cheveux brillants comme les blés. Il se tient droit sur son cheval avec l’allure d’un conquérant. Je dois avouer que la fougue qui transparaît dans ses yeux et son sourire a de quoi faire chavirer les cœurs. Je constate qu’Hermès est autant en admiration que Lara.   

— Ça, c’est un homme ! murmure-t-il en se pourléchant les lèvres.   

L’inconnu relève la tête et salue les bergers qui ont scandé son nom. L’instant de quelques secondes, mes yeux rencontrent les siens qui semblent s’illuminer. Un sourire se dessine sur sa bouche charnue. Mes joues s’empourprent, mais je soutiens son regard. Il mordille sa lèvre inférieure et me fait un clin d’œil. C’est donc cela le désir dans les yeux d’un homme. Les dryades ont évidemment observé la scène et leurs cris stridents me font sursauter. Je me lève brusquement et déclare que je souhaite rentrer au plus vite. Mes mains tremblent et mon cœur bat trop vite. J’entends le cheval du cavalier venir vers nous et en aucun cas je ne veux être confrontée à cet homme. J’ai déjà bien assez fait aujourd’hui pour contrarier ma mère.  

Je ne vérifie pas si mes compagnes me suivent, je descends la pente rapidement et c’est à peine si je me retiens de courir. Je pénètre enfin dans le sous-bois lorsqu’une main m’attrape et je sursaute.  

— Que t’arrive-t-il Koré ? Où vas-tu comme ça ? demande Hermès.  

— Nous avons été trop insouciantes, si ma mère Déméter voyait ce mortel s’avancer à nous, elle pourrait le tuer.  

— Allons, calme toi, il ne va rien se produire, la déesse n’est pas ici.  

— Et s’il avait voulu m’enlever ?  

— Allons, toi et tes amies, vous formez un enchantement pour les yeux, il aurait été bien fou de ne pas venir à votre rencontre. Koré, tu penses que je pourrais laisser quelqu’un t’emporter ? Je ne permettrais jamais personne de te faire de mal, dit Hermès en caressant ma joue avec douceur.    

Je baisse les yeux et souris. Je me sens stupide d’avoir paniqué ainsi. Cyané arrive, suivie des dryades. Elle semble affolée et je m’en veux de lui avoir créé une telle frayeur. La jolie brune me demande comment je vais et ce qui m’a pris, alors je réponds que j’étais fatiguée et que j’envisageais de rentrer. Lara pleurniche qu’elle aurait bien aimé parler à ce bel Adonis et Lena lève les yeux au ciel. Nous marchons dans les bois et la naïade m’attrape la main. Le messager des dieux arrive à détourner l’attention en se mettant à raconter une nouvelle histoire à propos des dernières conquêtes du roi des dieux. Les filles adorent les amours de Zeus, mais moi je ne songe qu’aux infidélités qu’il impose à sa reine Héra. Selon ma mère, il est le dieu dont je dois me méfier le plus et Hermès pense même que c’est à cause de lui que mon existence est si secrète.  

Plusieurs fois, nous avions tenté de comprendre pourquoi ma mère Déméter tenait tant à me dissimuler aux autres dieux. Hermès en avait déduit que peut-être elle ne voulait tout simplement pas permettre à Zeus de décider de mon avenir. Il pourrait essayer de me marier à celui qu’il estimerait me convenir. Ou encore, je pourrais devenir une de ses conquêtes et une nouvelle cible pour la colère d’Héra. Dans tous les cas, me cacher au reste de la famille divine est un acte aussi dangereux que mystérieux. On pourrait y voir une forme de trahison si la déesse des moissons n’a pas une raison valable pour se comporter ainsi.  

Nous émergeons des bois en fin d’après-midi. Nichée en hauteur sur les collines, apparaît l’imposante demeure de la déesse Déméter. Aucun mortel ne peut s’imaginer qu’il s’agit là de la maison d’une divinité de l’Olympe. Elle est aussi banale et standardisée que l’architecture peut le permettre : tout en pierre, sans aucun ornement et le toit recouvert de tuiles brunes. Il y a tout de même un étage avec un balcon qui offre une vue splendide sur les alentours ; c’est la chambre de ma mère, tandis que ma fenêtre donne sur la cour et la forêt. Le mobilier à l’intérieur n’a rien de luxueux, au contraire tout est modeste et sans fioriture selon les goûts imposés de ma mère. De toute façon, elle reste très peu à l’intérieur de sa propre maison puisque la déesse voyage très souvent.   

Et puisque nous ne recevons jamais personne, l’andrôn* est aussi simple que le reste de la demeure. En opposition, le gynécée** est toujours plein de vie. C’est la pièce la plus grande. On y entend régulièrement des rires et des chants et les métiers à tisser. Les nymphes et les domestiques s’amusent ensemble et se racontent des histoires. La beauté dans cette bâtisse est finalement sa végétation qui la recouvre entièrement comme une vague engloutirait un navire, j’imagine. On y trouve de tout, des bougainvilliers, de la glycine, des roses de toutes les couleurs, du jasmin et bien d’autres variétés qui s’entremêlent et offrent un enchantement visuel et olfactif. J’en suis très fière. Il s’agit des rares fois où ma mère m’a permis d’exercer mon pouvoir lorsque je n’étais qu’une enfant. Autour de la maison, il y a aussi la ferme, le potager et l’immense verger et non loin les vignes. Un petit ruisseau à l’eau cristalline sillonne à travers toute la colline.  

Arrivée devant l’arche en bois couverte de lierre, nous nous arrêtons. Hermès ne peut plus avancer, car cette partie de la demeure est interdite aux hommes. Le dieu du voyage n’a jamais insisté pour entrer chez moi. De plus, nous avons supposé que s’il venait à pénétrer dans ces lieux, ma mère pourrait peut-être sentir sa présence à son retour. Nous n’avons jamais pris ce risque. Les nymphes des bois prennent congé auprès d’Hermès et disparaissent dans le prostas***. Cyané et Hermès débattent à propos des nymphes des eaux, tandis que je décide de tremper mes pieds salis par la poussière. Je retrousse ma robe et plonge les deux dans l’eau fraîche en m’accoudant dans l’herbe. N’importe quel prétexte est bon pour ne pas rentrer dans ma cage dorée ou devrais-je dire ma cage fleurie. Ma mère devait s’imaginer qu’en me permettant d’apporter ma touche personnelle à cette maison, je l’apprécierais plus. Néanmoins aujourd’hui je l’ai en horreur. La voix de Médusa m’extirpe de mes pensées.  

— Je vous retrouve enfin ! Vous êtes tous partis si vite !  

— Je ne me sentais pas très bien, navrée, je réponds sans la regarder.  

— En tout cas, j’en connais une qui n’a pas laissé indifférente la coqueluche de notre ville. Adonis m’a posé des questions sur la belle brune au port de tête altier et aux grands yeux de biche qu’il suppose être une nymphe ! Tu vois de qui je parle ? dit-elle tandis que ses sourcils fins bougent frénétiquement.   

Je ne peux m’empêcher de sourire et sens le rouge colorer mes joues. Ce ne sont absolument pas les adjectifs que j’aurai choisis pour me qualifier. J’observe mon reflet dans l’eau pure. Comparée à mes suivantes qui sont des êtres fabuleux, des nymphes à la beauté incroyable, je suis une déesse sans pouvoir à l’aura de mortelle. Je n’ai rien de divin à cause de l’élixir préparé par la déesse des moissons. Les dryades ont les cheveux aussi blonds que le soleil, constamment bien coiffés, et le regard pétillant. Tandis que mes boucles brunes sont toujours emmêlées comme une vraie sauvageonne et mes yeux bleus trop grands pour mon visage semblent vouloir pleurer à tout instant. Il n’y a que leurs couleurs que j’apprécie, car ils sont à l’opposé de ceux de ma mère. J’imagine que ce sont ceux de mon géniteur, l’homme dont je n’ai absolument pas le droit de parler et que je n’ai jamais vu de ma vie. Hermès se précipite vers nous en riant.    

— Adonis a bon goût en matière de femme, c’est indéniable ! s’exclame-t-il.  

— Il aurait aimé te converser avec toi, ce soir, durant les festivités, continue Médusa en me faisant un clin d’œil.  

— Des festivités ? demande Cyané intriguée.  

— Oui, cette nuit, il y aura une fête en l’honneur de la création de la ville. Les dieux seront célébrés pendant un grand banquet qui va durer trois jours ! Il y aura de la musique dans toutes les rues, des danses, des chants, des jeux et plein d’autres activités. J’ai décidé de m’y rendre et vous devriez m’accompagner !  

— Mais Médusa, nous n’avons pas le droit de sortir et encore moins d’aller dans la cité, lui rappelle la nymphe des eaux.  

— Madame est en voyage, elle ne sera pas au courant. Pratiquement tous les hommes d’ici y seront et je ne suis pas la seule femme à vouloir y aller.  

— C’est dangereux Médusa, je ne pense pas que ce soit une bonne idée et surtout ne mentionne pas cette information auprès de Lara sinon elle sera insupportable.  

— Ce que tu peux être rabat-joie quand tu t’y mets ! s’exclame Médusa en lui tirant la langue.  

Cyané se venge alors en l’éclaboussant. Les voilà toutes les deux à chahuter dans l’eau en riant à gorge déployée. Je me suis un peu éloignée d’elles. Hermès me rejoint et cueille un brin d’herbe qu’il coince entre ses dents. Il s’étire.  

— Tu es bien silencieuse. Cela ne te fait pas plaisir de savoir que tu plais à un si bel homme ? Si tu ne le désires pas, je veux bien m’occuper de lui ! déclare Hermès en riant.  

— Je ne le connais même pas ! Et puis qu’est-ce que cela peut bien changer ?  

— Tu pourrais te rendre à la fête et voir ce qu’il envisageait de te dire.  

— Aurais-tu perdu l’esprit ? Je n’ai pas le droit d’aller dans la cité ! je réponds, les sourcils froncés.  

— Ma chère Koré, tu sais que le mariage pourrait te permettre de te libérer de cet endroit ? Une épouse se doit d’être auprès de son mari, c’est la loi. Et si Zeus était au courant de ton existence, cela fait longtemps qu’il t’aurait proposé des prétendants puisque tu es en âge de te marier.  

— Mère dit que le mariage est une abjecte prison pour y enfermer les femmes et les soumettre, je récite en tentant d’imiter le ton las de celle-ci. 

— Tu sais, je pourrais être ton mari si tu le voulais… Hermès sourit et me prend la main, mais son regard est perdu vers l’horizon. Je pourrais te faire visiter la Grèce entière, t’emmener observer des paysages que personne n’a jamais découverts, on pourrait dormir dans des palais d’argents et d’ivoires, et naviguer sur des eaux si bleues qu’elles se confondent avec le ciel…  

— Ton amitié me touche au plus profond de mon cœur Hermès, je le coupe en serrant sa main.  

Ce n’est pas la première fois qu’Hermès me fait une telle proposition. Je ne l’avais jamais compris jusque-là, ne voyant cela que comme une plaisanterie. Je ne croyais pas que la loi du mariage s’imposait aussi chez les dieux. Ma mère s’est bien gardée de me le dire. En effet, pareil sacrement me permettrait de partir enfin d’ici. Mais ne serait-ce pas briser le cœur de celle qui a cherché à me protéger toute ma vie ? Qui sait ce qu’elle ferait pour se venger d’Hermès. J’enrage de ressentir tant de sentiments en contradiction.  

— Je vais te quiiter à présent. C’est que j’ai du travail moi, tu n’imagines pas ce que c’est que de devoir voler d’une divinité à l’autre pour échanger leurs messages et d’aider les voyageurs à retrouver leur chemin ou les âmes perdues à descendre dans les Enfers.  

— Reviens me voir dès que tu le peux, je dis en pressant sa main.  

— Oh, mais j’ai oublié ! Tu ne croyais tout de même pas que j’allais offrir des bijoux à toutes les nymphes et toi un simple coquillage ? Tiens accepte cet anneau que j’ai commandé tout spécialement à Héphaïstos. À défaut de m’épouser, lorsque tu prononceras mon nom, je volerais à toi.  

— Hermès, tu es trop généreux. Comment pourrais-je te remercier ? je demande en le serrant dans mes bras.  

— Ton amitié m’est très précieuse. Tu sais, passer du temps avec toi est bien plus agréable qu’assister aux mesquineries et aux trahisons qui se déroulent constamment sur le mont Olympe. Cela fait du bien de faire… une pause, c’est rafraîchissant. 

Hermès se redresse et époussette sa tunique. Il passe une main dans ses cheveux et me fait un clin d’œil. Puis il tape ses pieds l’un contre l’autre. De petites ailes rouge vermeil se détachent des sandales. Comme si le motif prenait vie, les ailes se déploient de chaque côté de ses chevilles et commencent à battre l’air rapidement. Soudain, Hermès s’élève dans le ciel et disparaît. Personne n’a pu le voir filer. Un mortel ne peut percevoir le pouvoir d’un dieu seulement si le celui-ci a décidé de le montrer. C’est toujours impressionnant d’assister à l’envol d’Hermès.  

Je déteste le regarder partir, car à l’instant, où il n’est plus là, le poids de mon isolement s’abat sur mes épaules. Je suis enfermée ici tandis qu’il est libre. J’observe l’anneau en argent glissé à mon index. Au premier regard, c’est un bijou très simple. Néanmoins à l’intérieur de ma main, ce sont deux serpents s’entremêlant et rappelant le caducée du messager des dieux. C’est un bijou magnifique. C’est la première fois que je possède un objet avec autant de valeur. Médusa et Cyané s’amusent toujours un peu plus loin. J’attache mes sandales et me dirige vers la maison sans les prévenir. 

Le bourdonnement des abeilles résonne dans toute la cour. Elles virevoltent et butinent d’une fleur à l’autre ce merveilleux jardin. Volent-elles au-delà de ces murs ? Savent-elles qu’il existe un monde derrière ces parois de pierre ? Vont-elles découvrir les fleurs sauvages qui poussent aux alentours ? À l’instar de ces abeilles, les employés de ma mère s’affairent aussi à leurs tâches quotidiennes. Il n’y a pas d’esclave ici, la déesse Déméter ne tolère pas cela, seuls des domestiques et des fermiers qui reçoivent une solde et qui lui sont loyaux. Ils apparaissent toutes et tous heureux de travailler là. Cependant quand ma mère n’est pas là, l’atmosphère semble plus légère et les rires plus forts. J’entends les dryades raconter aux filles des cuisines qu’elles ont vu au loin Adonis. Lara ne peut s’empêcher de se vanter, mais cela reste bon enfant. Il faudrait être folle pour ne pas être capable d’apprécier cette existence paisible. Alors, pourquoi je sens mon cœur s’alourdir lorsque la porte se referme derrière moi ?  

 
 

 
 

 

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Marylin Redwyn
Posté le 03/04/2024
Je ne savais pas qu'Hermès était aussi le dieu du mensonge ! Je trouve que tu glisses habilement plein d'infos sur la mythologie grecque, moi qui ne suis absolument pas une spécialiste, et ça rajoute encore plus d'intérêt à ton histoire. On se laisse emporter, ça se lit et s'imagine très vite. J'ai clairement hâte d'être à cette fameuse fête :)
Sa Majesté S.
Posté le 13/11/2022
Un second chapitre prenant à l’instar du premier, où les célèbres Hermès et Médusa font leur apparition !

On commence de mieux en mieux à cerner le tableau dans lequel les personnages vont évoluer !
Noe
Posté le 12/11/2022
Un décor plus que réaliste, des émotions à fleur de peau. Le tout bien documenté avec des termes précis de la mythologie, un pur régal, dans la lignée du premier chapitre :)
Passionlivres
Posté le 12/11/2022
Ce que j'adore dans votre style, c'est votre capacité à décrire aussi bien les éléments du décor inhérents à l'histoire mais aussi les émotions des personnages qui transparaissent même dans leurs dialogues ! C'est vraiment prenant !
François C.
Posté le 11/11/2022
J'ai beaucoup aimé la lecture de ce chapitre deux : la dynamique entre Koré et les nymphes mais aussi et surtout le personnage d'Hermès et de Médusa qui semblent tous deux très intéressants et intriguant. J'ai hâte d'en savoir plus sur ces personnages et de voir comment vont évoluer leurs relations avec Koré !
Edouard PArle
Posté le 10/11/2022
Coucou !
Je le répète ta plume est très belle et les descriptions magnifiques. C'est très visuel, je n'ai aucun mal à m'imaginer les scènes et à me plonger dans l'ambiance !
Le personnage d'Hermès est hyper intéressant. La manière dont tu le décris avec son caractère charmeur correspond à l'idée que je me fais de ce dieu. Les quelques éléments supplémentaires sur Koré la rendent attachante.
On sent que tu ne vas pas en rester là avec le bel Adonis, curieux de voir ce que ça va donner si Koré accepte de se rendre à la fête.
Je continue ma lecture !
Edouard PArle
Posté le 10/11/2022
J'ai oublié mes remarques ^^ :
"dois-je te rappeler que ton père est le roi de l’Olympe." point d'interrogation ?
"Heureusement, les filles avaient quelques fruits dans leurs sacs." -> ont ?
"Les dryades dévorent de leurs yeux noisette, les trois hommes comme le ferait des rapaces devant des souris." j'aurais plutôt mis la virgule après hommes
"Hermès en avait déduit que peut-être elle ne voulait tout simplement pas" -> qu'elle ne voulait peut-être tout simplement ?
"— Je vais te quiiter à présent." -> quitter
M.C.2010
Posté le 10/11/2022
J'ai beaucoup apprécié ce deuxième chapitre ! Sous ta plume le personnage d'Hermès semble enchanteur . Il me tarde de découvrir l'évolution de sa relation avec Koré. Ce deuxième chapitre instaure une belle dynamique et les personnages sont de plus en plus attachants.
Dragibou93
Posté le 22/08/2022
Deuxième chapitre encore meilleur que le premier si j’ose les comparé je suis happé par l’histoire et les personnages je me langui d’en savoir plus sur koré pour ce qui est de Hermès je suis fan je cour lire la suite
J.J.Canovas
Posté le 28/08/2022
Que de compliments ! Merci beaucoup :)
LorenzoBook
Posté le 31/07/2022
Ce deuxième chapitre est meilleure que le première ! Il nous donne encore plus envie de continuer et de rentré dans l’histoire !! Et ce Hermès, si elle n’en veut pas, je suis preneur ;)
J.J.Canovas
Posté le 28/08/2022
Tu n'es pas le seul à vouloir de ce Hermès ! Moi aussi j'avoue que je l'adore ;)
EtPourquoiPas
Posté le 28/07/2022
Un grand bravo pour ça chapitre !

Toujours une très bonne maîtrise des décors et des descriptions. Tu nous plonges dans la vie parfaite et pourtant trop calme de Koré, et parviens subtilement à nous faire découvrir son caractère, entre soumission et rébellion.

Cependant, si on s'attache facilement à Hermès dans ce chapitre, on se perd davantage entre les dames de compagnie de Koré. Tu plantes aisément la personnalité de Lara, mais les autres sont plus effacées et donc plus difficilement identifiables.
Par ailleurs, tu passes assez vite sur l'échange avec Adonis. Tu donnes un rythme assez lent à ce chapitre et cette scène est celle qui provoque la plus vive émotion chez Koré, donc tu peux prendre le temps de la développer. De plus, tu fais le choix ensuite de ne pas nous montrer les dialogues entre Koré, Hermès et les nymphes, ce qui accentue cette sensation d'accélération de la scène.
Autrement dit, n'hésite pas à t'attarder davantage sur les dialogues, les actions qui font avancer l'intrigue, mais aussi la dynamique entre les personnages.

Tu nous laisses encore ici avec l'envie d'en découvrir toujours plus !
EtPourquoiPas
Posté le 28/07/2022
Un grand bravo pour ce chapitre !

Encore de belles descriptions dans un décor presque perceptible. Tu nous plonges dans cette ambiance paradisiaque et nous transmets subtilement les différents traits de la personnalité de Koré, entre soumission et rébellion.

On s'attache facilement au personnage d'Hermes par son lien privilégié avec Koré et leur histoire commune que nous raconte sans longueur. En revanche, il est plus difficile de se repérer entre les dames de compagnie de Koré, car en dehors de Lara, elles n'ont pas tellement d'identité propre ou de caractère qui émerge.
Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il était dommage que tu passes si vite sur la rencontre avec Adonis. En effet, dans ce chapitre assez lent, c'est la scène qui suscite la plus vive émotion chez Koré, donc tu pouvais la développer davantage. D'ailleurs, le fait que tu passes ensuite les dialogues en narration au lieu de nous les montrer contribue à cette sensation que tu veux accélérer la scène.
Autrement dit, n'hésite pas à t'attarder davantage sur les émotions, les scènes qui font progresser l'intrigue, mais aussi sur la dynamique entre tes personnages.

Hâte de découvrir la suite !
J.J.Canovas
Posté le 28/08/2022
Merci pour ton avis très pertinent ! C'est vrai qu'en me relisant et en discutant avec d'autres lecteurs, je me rends compte qu'il faut que je retravaille ces passages :)
Pierre Pastel
Posté le 11/06/2022
Hermès qui « corrompt » les nymphes trop coquettes pour respecter leurs engagements, le coup du coquillage qui permet de faire entendre la mer à la naïve Koré. Tu as un don pour révéler habilement les personnalités de chaque personnage de façon très fluide !
J.J.Canovas
Posté le 11/06/2022
Je les imagine si insouciantes et coquettes. Toujours à piailler pour rien mais en même temps si gentilles qu'on leur pardonne.
PaulineMlts
Posté le 20/01/2022
Oh j'adore ce que tu commences à esquisser pour nous, je me retiens de tout dévorer d'un coup !
Je n'ai qu'un seul regret, devoir te lire sur mon pc, alors que sur ma liseuse chaque soir dans mon lit ce serait juste parfait.
Continue !

ps : "milliers d’années mais pourtant il semble" - le mais peu être retiré sans dénaturer ta phrase ;)
J.J.Canovas
Posté le 28/01/2022
Merci beaucoup Pauline ! Je vais essayer de poster plus rapidement les chapitres ;)
PaulineMlts
Posté le 28/01/2022
Coucou !
Prends ton temps, ça me va très bien, ne te presse pas pour moi. j'ai bien conscience qu'on à toutes et tous une vie, et que des fois nos écrits doivent passer au second plan quelques temps. Surtout en ce moment. ;)
sonyan
Posté le 27/11/2021
Un chapitre de transition.
Il a plus de longueur que le premier, on sent qu'on est dans le plantage de décor pour la suite plutôt que dans l'action. Ça ne m'a pas dérangé, mais attention à ne pas trop se disperser dans des descriptions superflues pour ne pas perdre une partie des lecteurs plus friands d'actions.
Pour ma part, ça reste agréable à lire, et j'aime la découverte des nouveaux personnages et du quotidien de Perséphone.
J.J.Canovas
Posté le 28/11/2021
Oui il est carrément trop long ! Faut que j'apprenne à doser les descriptions. Récemment, j'ai lu tellement de livres pauvres en adjectifs qualificatifs que ma hantise est de faire la même chose ! Mais je note tes conseils ! ;)
Béré
Posté le 20/11/2021
Le deuxième chapitre est aussi bon que le premier ! Une fois dessus, il est impossible de le lâcher des yeux et de ne pas en lire la suite !
J'ai envie d'en savoir plus sur les aventures de Perséphone et de voir si elle va rencontrer Hadès etc... A quand le prochain chapitre ? 😁
J.J.Canovas
Posté le 22/11/2021
Mille merci pour ton commentaire ! Comment tu trouves la dynamique avec les 2 nouveaux personnages ? Est-ce qu'on s'ennuie pas un peu pendant ce chapitre ? ^^
dollykitten
Posté le 17/11/2021
Quelques petites erreurs repérées:

"mais il s’agit de d’un cavalier. “ Adonis est de retour ! "

"J’entends le cheval du cavalier venir vers nous et en aucun cas, je ne veux pas être confronté à cet homme"

"te permettre de te libérer cet endroit"

"Personne n’a pas pu le voir s’envoler."

Ce deuxième chapitre est vraiment captivant, j'a hâte de pouvoir lire la suite !!
Bravo à toi !!
J.J.Canovas
Posté le 17/11/2021
Merci pour toutes tes corrections ! Tu sens que j'aurai pas dû passer par un logiciel de correction gratuite XD C'est trop bizarre toutes ces doubles négations ! Merci encore pour ton aide :D
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