[PARTIE 1 L' Été] Chapitre 1 : Fille de déesse

Notes de l’auteur : Je dévoile pour la première fois une de mes histoires dans le but de l'améliorer. Passionnée de mythologie grecque, voici donc ma réécriture du mythe de Perséphone et Hadès. Je vous remercie d'avance si vous prenez le temps de me lire et de me donner votre avis ! :)

Vocabulaire antique
* le péplos est une tunique féminine.
** l'himation est un vêtement drapé et très ample

Si seulement je pouvais courir plus vite, partir encore plus loin ! Comment osent-elles plaisanter sur ma condition ?  Il n’y a rien de drôle à se sentir aussi prisonnière qu’un oiseau en cage ! Essoufflée, je me laisse tomber dans les hautes herbes. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je sens mes joues rougir après l’effort. Il fallait que je sorte de là à tout prix !    

La brise du matin souffle sur ma peau, mais cela n’apaise en rien mon désarroi. J’étouffe dans cette demeure et personne ne semble s’en apercevoir. Je sais que je ne devrais pas être là, mais c’est plus fort que moi. Quelques minutes de liberté et je me promets de rentrer au plus vite.    

 Alors que les premiers rayons du soleil jaillissent, les nuages bleutés disparaissent peu à peu pour dévoiler un ciel orangé tacheté de rose. Les teintes de l’aurore naissante me fascinent depuis toujours. C’est un cri déchirant le silence de la voute céleste. Je tends la main, m’imaginant caresser l’embrasure du ciel, mais seul le vide se trouve sous mes doigts. J’aimerais hurler ma colère et mon affliction, mais je suis incapable de libérer un tel son.   

Allongée dans l’herbe humide, je ferme les yeux et serre les dents. Je martèle le sol de mes poings, espérant effacer la douleur de ce mal être qui me ronge de l’intérieur. Mes cheveux s’entremêlent dans les tiges émeraude. Le lin de ma robe absorbe lentement la rosée tandis que mes doigts s’enfoncent dans la terre noire et gorgée d’eau.     

Je ferme les yeux. J’aime sentir la vie encore balbutiante au creux de mes mains. Cette sensation unique me procure un incroyable bien-être se diffusant à travers tout mon corps. Je me sens entière, je me sens enfin moi-même. Ma respiration s’apaise enfin et je savoure ce plaisir coupable. C’est si rare de pouvoir profiter de cet instant. À chaque battement de mon cœur, je perçois mon pouvoir se diffuser un peu plus et se répandre dans le sol, étouffant ainsi ma colère.     

Bientôt, les premières tiges remontent à la surface en quête de la chaleur du soleil tandis que mon rythme s’accélère. Un bourgeon apparaît alors se délectant de la lumière. D’abord petit et délicat, il gonfle tranquillement pour éclater en plusieurs corolles, laissant échapper dans sa délivrance une odeur enivrante.    

Mes paupières s’ouvrent lentement tandis que je reprends mon souffle. Toujours allongée, je tourne doucement la tête pour admirer ma création et je sursaute en découvrant les fleurs si proches de mon visage. Elles sont absolument merveilleuses.   

 Pourtant je ressens une pointe de déception en caressant les pétales d’une fragilité extrême se répandant sur le sol au moindre contact. Elles sont rouges et le cœur est noir, alors que j’espérais les voir s’imprégner des couleurs de l’aurore. Je ne contrôle pas mon pouvoir comme je le souhaiterais.     

« Koré ! » Je me redresse précipitamment au son de cette voix si familière. C’est celle emplie de colère et d’inquiétude de ma mère.    

Des herbes se sont collées à ma peau moite et ma robe péplos immaculée il y a quelques heures, est couverte de boue. Je tente d’épousseter le tissu léger devenu presque transparent à certains endroits avant qu’elle ne me trouve. Mes mains aussi sont noircies par la terre.    

Hélas, je peux l’apercevoir descendre de son char brillant et majestueux. Ma mère marche rapidement vers moi en compagnie d’une partie de sa suite, l’autre restant près du véhicule et des chevaux aux ailes élégantes. Je prends alors conscience du parterre de fleurs écarlates qui m’entourent. Le champ verdoyant a disparu, noyé dans un océan fleuri aux senteurs sucrées. Je ne contrôle pas mon pouvoir et je vais devoir en payer les conséquences.     

Ma mère, Déméter la grande déesse des moissons, avance à grandes enjambées. La tête droite et le regard noir, son visage est rouge de colère et ses lèvres fines sont pincées. Comme à l’accoutumée, ses cheveux châtains aux reflets cuivrés sont sagement retenus par un haut chignon d’où réchappent quelques boucles, sans ornement. Les manches de son himation**, couleur vert opaline, fendent l’air avec énervement tandis que ses pieds piétinent les nouvelles fleurs.  

— Mère ce n’est pas ce que tu imagines ! je m’écrie en m’avançant vers elle. 

Mon intonation n’est pas aussi forte que je le pensais comme si mes lèvres ne croyaient déjà pas aux mensonges qui allaient s’en échapper. Elle ne sera pas dupe. J’ai délibérément laissé libre cours à mon pouvoir à l’instant où j’ai senti celui-ci revenir en moi, sans songer une seule fois aux conséquences. J’ai aimé ressentir mon pouvoir même si cela m’a épuisé. Mes pieds se prennent dans ma robe et je trébuche pitoyablement sur le sol, déchirant un morceau de l’étoffe si soyeuse. Je ne me suis pas redressée que l’ombre de ma mère plane au-dessus de moi tel un rapace aux serres acérées.  

— Koré comment as-tu osé ? Regarde-toi, tu es dans un état lamentable !  

Je relève les yeux vers la stature imposante de ma mère. L’inquiétude déforme complètement les traits de son visage. Elle m’empoigne avec force pour me relever. De l’extérieur, son geste peut paraitre agressif, mais moi je sais que c’est un geste maternel.   

— Mère, je t’assure que ce n’était pas mon intention, je murmure.  

— À peine ai-je le dos tourné que tu n’en fais qu’à ta tête ! Je ne veux rien entendre de tes jérémiades. Dépêche-toi de boire ton élixir ! dit-elle en me tendant une fiole aussi familière que détestée.  

Une nymphe se détache de la suite pour m’épousseter, tandis qu’une autre retire les herbes dans mes cheveux. Leurs gestes sont d’une telle délicatesse que je ne les sens pas me toucher. Je suis habituée à ce genre d’attention, mais cela reste toujours gênant lorsqu’il s’agit des suivantes de ma mère. Je me sens encore plus infantilisée. J’observe le petit flacon en étain dans ma main. L’élixir qu’il contient dégage une odeur nauséabonde qui me soulève le cœur. J’ai en horreur ce satané poison. Pour ma mère il s’agit du remède à qui je dois ma protection, mais pour moi, c’est la pire des condamnations. Je soupèse l’objet espérant gagner du temps avant de m’empoisonner. Ma mère souffle d’impatience et lance des regards apeurés autour de nous comme si nous étions épiées. Je ne peux lui tenir tête et, trop effrayée par son courroux, je ferme les yeux et bois d’une traite le liquide épais et sombre. Je sens le goût âcre se répandre dans ma gorge tandis que le poison se déverse à travers tout mon être. Le pouvoir qui m’embrasait de l’intérieur s’éteint aussitôt comme une bourrasque aurait soufflé le feu dans l’âtre. Mon corps tressaute et je frissonne. Ma condition divine est endormie jusqu’à la prochaine nouvelle lune. Je ne suis plus une immortelle. Je peux me blesser, je peux vieillir et je pourrais même mourir. Mon aura est celle d’une simple mortelle.   

La colère de la déesse Déméter semble immédiatement s’évanouir. Son regard s’adoucit et je retrouve le brun chaleureux de ses yeux. Elle me tend les bras et je m’avance vers elle calmement. Ses suivantes ont les yeux baissés, trop habituées à nos échanges parfois houleux. Elles savent se mettre en retrait pour nous offrir des instants privés. Pourtant je me sens honteuse devant ce public qui reste toujours à l’ombre de ma mère. Elle m’enlace avec force et caresse mes cheveux. Son parfum est celui des champs de blé dorés et de la terre rouge. Sa peau brunie par le soleil est douce et rassurante.  

— J’ai eu si peur Koré, si peur de te perdre. 

J’aimerais lui demander pardon, mais je me contente de me taire et de répondre à son étreinte. Autrefois, j’acceptais pleinement ce supplice sans poser de question. Si ma mère disait que c’était pour mon bien, je la croyais évidemment. Je suivais aveuglément toutes ses décisions. Après tout, ma mère n’est autre que la légendaire déesse Déméter, l’une des plus puissantes et respectées des divinités de l’Olympe. Mais je dois avouer qu’il devient de plus en plus difficile d’avaler ce breuvage sans rechigner. Aujourd’hui, je me rends compte qu’éteindre ce pouvoir c’est me priver d’une part de moi-même. Je ne ressens plus la connexion avec la nature qui a jailli de mes mains il y a quelques instants. Comme si elle avait lu dans mes pensées, ma mère recule et balayant une mèche de cheveux de mon visage dit :  

— Ne m’en veut pas ma fille, tu sais que je ne souhaite que ta sécurité.   

— Je le crois mère, je ne voulais pas te faire peur.  

— Nous ne devons pas sous-estimer tes pouvoirs tout comme nous ne pouvons sous-estimer la perfidie des autres dieux. Si j’ai pu ressentir ton aura divine, il en va de même pour les autres. Si l’un d’eux t’avait découvert avant moi, il t’aurait sûrement enlevée !  

« Koré ! Koré ! Koré ! »

Les voix stridentes de mes compagnes résonnent à travers le champ et je m’écarte de ma mère pour voir les quatre nymphes accourir et gesticuler vers nous. Les cheveux en bataille, certaines ont les yeux rougis, elles ont dû pleurer de ne pas me trouver ou elles ont dû craindre le châtiment que leur réserverait ma mère. J’ai profité d’un instant d’inattention entre elles pour sortir et m’éloigner du domaine avant que le soleil ne se lève. Je voulais me retrouver seule tandis que mon pouvoir se réveillait en moi. Les bras croisés sur sa poitrine, leur déesse Déméter leur lance un regard de désapprobation. Les jeunes filles, toutes de blanc vêtues, ont ralenti la cadence et s’avancent solennellement la mine contrite. Aucune ne mérite d’être châtiée par mon manquement, pourtant ma mère en a tous les droits.  

— Où étiez-vous passées, jeunes écervelées ? demande d’une voix autoritaire la déesse des moissons.   

— Ne les punis pas mère, c’est de ma faute si je me suis éloignée du groupe c’est que j’étais perdue dans mes pensées, je dis en espérant qu’elles soient épargnées.  

À cet instant-là, ce n’est plus ma mère, mais la divinité qui parle et elle m’ignore complètement. Pour elle, je ne suis qu’une enfant naïve et dénuée de bon sens. Je hais ces moments où elle préfère endosser son rôle de déesse plutôt que celui d’une mère attentive. Je m’agrippe au tissu de ma robe et serre les dents. Mes yeux rencontrent ceux de la naïade Cyané. Son regard azur est inquiet. Les quatre nymphes s’inclinent respectueusement devant leur maitresse.   

— Vénérable Déméter, nous vous demandons pardon. Nous nous sommes égarées dans les bois, déclare Cyané, tête baissée. 

— Vous rendez-vous compte que par votre faute il aurait pu arriver un malheur à ma fille ? Votre devoir est de constamment protéger Koré ! Elle ne doit jamais se retrouver seule, qui plus est un jour de nouvelle lune ! Vous le savez pertinemment que vous devez toujours rester ensemble ! Je devrais vous faire battre pour avoir manqué à votre mission ou je pourrais aussi vous renvoyer avec tout le déshonneur que vous méritez !  

Je suis obligée de m’interposer entre ma mère et mes compagnes de jeu. Combien j’avais pu être égoïste. Finalement peut-être n’étais-je pas si mature que je le croyais. M’échapper du domaine à l’aube pour user de mes pouvoirs entraînerait forcément des répercussions sur les jeunes filles de ma suite.   

— Mère je t’en conjure, épargne-les, tout est de ma faute, je déclare en soutenant son regard.  

— Koré il me semble que tu en as déjà assez fait ce matin, s’impatiente la déesse.  

— Je me dois d’insister et si tu souhaites les punir alors je devrais subir le même châtiment.   

Je pose un genou à terre et incline la tête imitant mes suivantes. Comme ma mère ne se prononce pas, j’ose lui lancer un regard interrogateur. Elle lève les yeux au ciel, exaspérée, et d’une main réajuste un pli de sa robe. Ses yeux couleur ambre se sont assombris tandis que ses sourcils épais marquent une ride sur son front de déesse. L’espace d’une fraction de seconde, elle ressemble plus à une mortelle qu’une divinité. Elle pourrait si elle le souhaitait modifier son allure et apparaître plus jeune, mais je crois qu’elle aime avoir cette apparence de femme respectable d’âge mûr qui lui confère une certaine autorité sur les autres. Elle ne dit rien, car elle ne peut s’empêcher de me détailler des pieds à la tête. J’ai conscience que mon comportement égoïste doit lui paraître si puéril et loin de ses préoccupations quotidiennes. Je ne sais pourquoi j’ai ce désir grandissant en moi, parfois hors de ma volonté, de m’opposer à elle. Je dois lui causer autant de peur que de honte. Pourtant mon intervention est sincère, je veux protéger mes suivantes de ma bêtise. Face à ma résolution, la déesse Déméter finit par céder et décide que cela n’en vaut pas la peine. La course du soleil a bien commencé et s’il y a bien une chose que celle-ci déteste, c’est perdre du temps dans ses objectifs de la journée.   

— Soit, que cela ne se reproduise plus. Je dois m’occuper des récoltes près de Syracuse. Je vous ordonne d’être plus prudentes, car s’il y a une prochaine fois je ne serai clémente envers aucune d’entre vous.   

Je me relève et adresse un signe de remerciement à ma mère. J’ai réussi à tenir tête à la déesse des moissons. Déméter m’embrasse délicatement sur le front et fait un geste à ses suivantes. La plus jeune siffle la moitié de la suite restée près du char. Tous se précipitent vers nous. Les nymphes grimpent sur les chevaux et ma mère, sans un regard monte, dans son char. Les créatures aux ailes divines prennent leur élan et s’envolent dans le ciel en direction de Syracuse.

J’attends que le cortège disparaisse dans l’horizon avant de respirer à nouveau. Les jeunes filles qui m’entourent se laissent tomber dans l’herbe dans un cri de soulagement. Cyané m’attrape la main et me sourit tendrement.  

—  C’est toi qui as créé ces fleurs ? demande-t-elle enthousiaste. 

—  Oui, ce matin avant les prémices de l’aurore mes pouvoirs sont revenus, je confesse.  

—  C’est impressionnant et merveilleux à la fois ! N’est-ce pas les filles ?  

Je m’allonge à leurs côtés. Les autres nymphes acquiescent avec nonchalance tandis qu’elles tressent leurs cheveux blonds en y ajoutant des fleurs dans chaque nœud. Nous portons pratiquement toutes la même robe blanche en lin qui virevolte au gré de la brise. Simple et sans fioriture, comme les aime Déméter. Le but étant évidemment que je ne me fasse jamais remarquer. La seule chose qui nous différencie les une des autres est notre chevelure et les bijoux qui parent notre tenue. Elles ont toujours été plus coquettes que moi.  Pour ma part, je n’ai eu le temps d’attacher qu’une ceinture de cuir autour de mon péplos tandis qu’elles arborent des rubans colorés ou des bracelets sculptés en ivoire. Elles doivent m’en vouloir et c’est bien normal.   

Les dryades choisies par ma mère pour me tenir compagnie ne sont pas aussi enjouées que Cyané lorsqu’il s’agit de mes pouvoirs. Lana, Lena et Lara sont totalement soumises à l’autorité de ma mère, elles la vénèrent et mon comportement leur attire trop d’ennuis, elles qui espéraient la servir le plus dignement possible. Les trois sœurs sont souvent tiraillées entre leur devoir et notre amitié. Cyané, elle, est une naïade. Une nymphe des eaux est beaucoup plus libre qu’une nymphe des bois rattachée à la terre. L’eau est libre de circuler et briller comme elle le souhaite, c’est un élément que ma mère ne peut contrôler. C’est pour cela que lorsque j’ai rencontré Cyané je lui ai demandé de rejoindre ma suite.  

J’étais alors plus jeune et insouciante. C’était une journée où la chaleur engourdissait nos pas et donnait le tournis. Nous étions sortis cueillir des baies, mais chaque enjambée sous le soleil de plomb était un supplice. En entendant le bruit d’une cascade, j’avais couru désespérément vers le son mélodieux. La tête la première j’avais plongé dans les eaux fraîches sans me poser la moindre question sous les cris de mes suivantes. Cyané était apparue au fond de la mare et avait ri en me voyant si téméraire et inconsciente du danger. En effet, une naïade peut s’amuser à vous noyer si elle craint pour sa sécurité ou si elle se sent offensée. Mais Cyané avait été agréablement surprise, elle m’avait même dit s’ennuyer cette journée-là. Ses grands yeux bleus brillaient tels des saphirs et sa chevelure aux reflets corbeau volait autour de son visage gracieux comme une couronne. Nous avions joué pendant des heures dans les eaux scintillantes. J’étais venue tous les jours la voir. Il était rare qu’une nymphe des eaux veuille s’amuser avec moi une fois qu’elle savait qui j’étais : la fille de Déméter. Ma mère la tolère, mais je doute qu’elle l’apprécie vraiment même si elle lui a juré allégeance et promis de protéger son secret.   

Les doigts fins de Cyané se glissent délicatement dans mes cheveux. Je me laisse faire et profite de la douceur de cet instant. Elle plante tout autour de ma tête quelques fleurs que j’ai créées. Elle est rayonnante, mais il me semble lire un soupçon d’inquiétude dans ses yeux bleus.  

— Tu devrais être plus prudente surtout lorsque tu utilises ton pouvoir. Ta mère à raison sur ce point Koré, cela aurait pu attirer des divinités qui convoitent l’aura d’une déesse fertile. 

Je grimace en entendant ce terme et me redresse sur les coudes. J’attrape une tige que j’entoure brutalement entre mes doigts, essayant de canaliser mon énervement. Durant toute mon existence, j’avais eu droit à cette sempiternelle rengaine. Je suis Koré, la fille de Déméter, grande déesse des moissons. Notre pouvoir est de créer la nature. Toutes les déesses ayant reçu ce don sont des divinités de la fertilité. Nous pouvons dompter et faire ployer par notre seule volonté les caprices de la terre. Nous pouvons donner vie à la végétation la plus abondante sur les terres les plus stériles. De nos larmes peuvent apparaître les plantes les plus vertueuses qui soient, de notre sang, les plus mortelles et de notre ventre peuvent jaillirent des créatures aussi féroces que légendaires. Mortels et dieux convoitent notre pouvoir. Mais peut-on parler de pouvoir lorsque toute ma vie, ma mère m’a privé de mon don. Je sais que c’est pour ma sécurité. Déméter craint plus que tout que l’on m’enlève un jour à elle. Alors je vis ici, cachée parmi les nymphes des bois d’Henna, dépossédée de mon pouvoir à chaque nouvelle lune.   

— Ne fais pas cette tête Koré ! Allons plutôt nous amuser ! déclare Lena, la bouche en cœur.   

— Oui, allons faire un tour dans les verts pâturages par-delà les collines ! s’exclame Lara en se redressant et en faisant tournoyer sa robe.  

— J’en connais une qui veut aller admirer les jeunes bergers ! plaisante Lana en jetant des pétales de fleurs à sa sœur qui lui tire la langue en guise de réponse.   

Les nymphes des bois sont si insouciantes. Tout ce qu’elles souhaitent faire durant nos longues journées se résume à se divertir, danser, flâner le long des cours d’eau, manger les fruits les plus sucrés, ne nous préoccuper de rien d’autre que notre plaisir et notre amusement. Une fois, elles avaient voulu participer à une fête avec des faunes, mais Déméter nous l’avait interdit et elles avaient pleuré toute la nuit. Enfant, j’ai eu des précepteurs qui m’avaient appris à lire, à écrire et compter. Ma mère avait pris le temps de m’enseigner l’Histoire des dieux et nos rapports aux mortels. Mais, à présent, mes jours n’avaient plus de but si ce n’est rester en vie et distraire. J’étais lasse de cette existence. Hélas mes compagnes des bois étaient incapables de remarquer cet état trop bien dissimulé sous mon sourire. Nous nous relevons et marchons bras dessus bras dessous et nous nous engouffrons dans la forêt.  

Lara chantonne en faisant virevolter un ruban. Ses boucles blondes encerclent son visage encore enfantin aux joues rosies. Lena et Lana se pourchassent en se jetant des pétales. Elles ont toutes les deux tressé leurs cheveux à la mode athénienne. Cyané confectionne une couronne de fleurs. Je suis la seule à marcher en silence. Je tends mes mains afin de caresser les hautes herbes qui s’inclinent sur notre passage. Je ne ressens rien sous le bout de mes doigts hormis les différentes textures des plantes. Le chant des oiseaux résonne à travers les branchages et quelques rayons de soleil enchanteurs illuminent notre chemin. Lorsque nous arrivons à la lisière, la lumière est aveuglante.  

— La dernière arrivée en haut de la colline est une horrible chimère ! s’exclame l’une de mes compagnes.  

L’éclat du rire de Cyané me sort de ma mélancolie. Les voyants toutes courir en plaisantant, je me prends au jeu, j’empoigne ma robe et m’élance à mon tour. Je cours à en perdre haleine. Les herbes me fouettent les mollets, mon cœur bat à tout rompre et le vent souffle dans ma chevelure. Je visualise l’olivier centenaire en haut de la colline. Je les dépasse une par une et Lena tente même de retenir mon bras pour empêcher mon ascension. Mais c’est peine perdue puisque je me dégage sans problème et cours encore plus vite. Mes mains sont les premières à toucher l’écorce grise du vieil arbre et je crie, fière de ma victoire. J’ai toujours été la meilleure à la course. Je me retourne pour voir où se trouvent les nymphes.   

Lana, la plus paresseuse s’est arrêtée et se plaint d’une douleur dans les jambes qui, évidemment, est imaginaire. Lena manque de tomber lorsqu’elle me rejoint tandis que Lara court en riant. Cyané fait marche arrière en direction de Lana. La dryade la supplie de la porter sur son dos pour les derniers mètres à parcourir.  

— Dépêchez-vous ! s’exclame Lena.  

Cyané s’exécute face à l’adorable regard de la jolie blonde. Assise à l’ombre de l’olivier, je reprends ma respiration et ne peux m’empêcher de sourire. Je sens mes joues rouges et les muscles de mes jambes palpiter. Les nymphes prennent place autour de moi tandis que les retardataires gravissent la colline sous nos encouragements. Arrivée à notre hauteur, Cyané est essoufflée, mais rit de bon cœur.  

— Tenez, couronnez notre championne, annonce-elle en jetant sa couronne de fleurs tressées, rattrapée en plein vol par Lena. 

Je m’incline en souriant et accepte ma nouvelle coiffe aux senteurs sucrées.   

— Regardez, les voilà ! s’exclame Lara en pointant du doigt la vallée derrière nous.  

— Je vous l’avais dit qu’elle voulait voir les bergers ! ajoute Lana en se tordant de rire.  

Je me retourne à mon tour avec nonchalance. Un nuage de poussière émerge au loin. Le carillon de cloches retentit. Le son métallique se mêle à celui du bêlement des centaines de moutons qui marchent avec paresse en contrebas. Certains suivent calmement le troupeau tandis que d’autres s’éloignent pour brouter l’herbe verte un peu plus en hauteur. L’aboiement d’un chien vient se joindre à cette joyeuse cacophonie. L’animal court dans tous les sens, il bondit d’un endroit à l’autre, prenant très à cœur son travail de surveillance des bêtes. Les bergers apparaissent enfin : trois jeunes hommes et une fille à la crinière de feu. Trop concentrés sur leur tâche, ils ne nous ont pas encore vues. Les dryades dévorent des yeux les garçons et parient sur laquelle arriverait à les séduire tandis que la naïade, elle, admire en silence la jolie rousse. Ces bergers sont des mortels travaillant sur nos terres. La déesse Déméter emploie plusieurs habitants de la ville d’Henna pour nous servir dans les besognes du quotidien. Bien évidemment, ils ne connaissent pas notre véritable identité. Lorsqu’ils s’adressent à la déesse, c’est sous le nom de Madame. Seules les femmes vivent avec nous tandis que les hommes retournent le soir rejoindre leur foyer en ville. Nos serviteurs ne peuvent percevoir quoi que ce soit qui sortirait de l’ordinaire, comme les chevaux aux ailes d’argent, par exemple. Tout comme qu’ils ne se doutent pas que ce troupeau gigantesque est un cadeau d’Héra en personne afin de remercier ma mère pour son travail.   

Je prends appui contre le tronc du vieil olivier, délaçant mes sandales, puis j’étire mes longues jambes. Je peux sentir un rayon de soleil caresser le bout de mes orteils tandis que la brise soulève mes boucles brunes et me chatouille les joues. C’est certainement de loin mon lieu favori, mais aussi l’endroit où mon cœur se serre malgré moi. La vue sur le vallon y est magnifique. Le vent souffle dans les herbes qui ploient telles les vagues d’un océan émeraude. Le ruisseau qui circule entre les arbres scintille comme une étoile filante au-delà des bois verdoyants. Les oiseaux chantent leurs amours comme si le ciel leur appartenait et les cigales se joignent à eux. L’endroit est enchanteur. Hélas, c’est ici que mon terrain de jeu s’arrête. Ma mère nous a interdit d’aller plus loin que l’olivier qu’elle a planté à une époque en l’honneur de la déesse Athéna. Mon regard remonte les chemins poussiéreux des bergers et se perd dans l’horizon. Le monde parait si vaste.  Je sais qu’après les montagnes, à quelques journées de marches, il y a la cité de Syracuse et à l’opposé se trouve le port de Naxos. Je n’ai jamais vu de ville ou de port puisque ma mère ne veut pas que je l’accompagne durant ses pérégrinations. Je dois rester ici et obéir. Est-ce qu’un jour je pourrais aller au-delà de cette limite sans rendre de compte à personne ? Je tends la main vers l’horizon qui semble si proche et si loin à la fois. Juste un seul jour… Soudain, une brebis au blanc lainage s’avance timidement vers nous. Je lui caresse délicatement le front. Elle apprécie le geste puisqu’elle en redemande. Je suis sûre que cet animal aura la chance de voir plus de paysages que moi. 

 

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Marylin Redwyn
Posté le 03/04/2024
J'aime beaucoup ce premier chapitre, je le trouve très sensoriel, on vit, voit et ressent comme Koré, on a immédiatement de l'empathie pour elle. J'adore !
Mentheàleau
Posté le 09/07/2023
Ce début de roman dessine les contours de personnages avec des personnalités très affirmées. On plonge dans l'histoire dès les premières lignes qui sont très fluides avec une héroïne qui à la fois rebelle et tiraillé. Cela donne envie de découvrir comment elle réagira à toute les péripéties à venir. Vraiment hate de lire la suite!
ChrysLaune
Posté le 01/04/2023
Bonjour !

J'arrive un peu tard, mais cela n'est rien haha. Je trouve le début de ton histoire top, on se met vite dans la peau du personnage, et cela donne grande envie de connaître la suite !
Suite à laquelle je vais aller dévorer !
andréa Cami
Posté le 26/02/2023
J'ai commencer le roman et je trouve que l'on rentre vite dans l'histoire. C'est très captivant et les détailles sont également très présent ! J'adore ! Bravo !!
mariakvgr
Posté le 09/01/2023
Un premier chapitre plein de poésie ! On baigne totalement dans l’ambiance et on retrouve très bien le personnage de Koré ainsi que celui de Demeter en mère surprotectrice,
J’ai hâte de lire la suite !!!
Coleen Buty
Posté le 29/12/2022
J'ai adoré ce premier chapitre. Je suis fan de mythologie grecque et c'est la première histoire que je lis qui montre les sentiments des personnages comme ceux de Koré ou de Perséphone. J'ai hâte de lire la suite !
Sunelva
Posté le 14/11/2022
Joli premier chapitre !


On discerne déjà le caractère de Koré et celui de sa mère. Tu décris très bien les émotions et les paysages.

J’ai hâte de connaître la suite, qui m’intrigue énormément !
ChloJeanne
Posté le 14/11/2022
Un début très prometteur. Hâte de découvrir la suite. J'aime bien ta plume et en plus je me lasserais jamais des réécritures concernant Hadès & Perséphone !
Salem
Posté le 14/11/2022
Je n'avais encore jamais laissé de commentaire pour ce premier chapitre alors que ça me semble essentiel ! Très bonne entrée en matière, qui donne envie de lire la suite. Une plume fluide et agréable à lire... tout ce que j'aime 🥰
agapibooks
Posté le 13/11/2022
Wow, quelle belle mise en bouche ! J'apprécie énormément les retellings autour de la mythologie grecque, particulièrement ceux concernant Perséphone, et je trouve que tu y ajoutes vraiment ta patte. Hâte de découvrir la suite !
Sa Majesté S.
Posté le 13/11/2022
Merci à @ARYELL84 de nous permettre de découvrir cette histoire grâce aux « Histoires d’or 2022 » !

Absolument pas déçu par ce premier chapitre plus que prometteur ! Des personnages auxquels nous avons déjà envie de nous attacher, avec une relation mère-fille autant protectrice que conflictuelle !

Pourquoi Perséphone est-elle autant brimée ?
Hâte de lire la suite !
Noe
Posté le 12/11/2022
Un premier chapitre qui pose les bases avec une héroine déjà très attachante, j'ai accroché directement <3
Moi qui adore tout ce qui attrait à la mythologie, je vais me régaler :)
Passionlivres
Posté le 12/11/2022
Depuis que je suis tout petit, j'adore la mythologie grecque et tous les romans qui s'y attachent ! Avec ce début d'histoire, je me replonge déjà dans les souvenirs ! Il y a très longtemps que je n'avais pas lu de livre à ce propos ca me fait vraiment plaisir ! Merci pour ca et j'espère que vous continuerez :)
François C.
Posté le 11/11/2022
Les descriptions sont vraiment magnifiques, cet univers bucoliques donne vraiment envie de lire la suite ! J'adore également la description des sensations, on ressent vraiment ce que c'est d'être l'héroïne "Le lin de ma robe absorbe lentement la rosée tandis que mes doigts s’enfoncent à présent dans la terre noire et gorgée d’eau. Je ferme les yeux. J’aime sentir la vie encore balbutiante au creux de mes mains. Cette sensation unique me procure un incroyable bien-être se diffusant à travers tout mon corps." Bravo pour ce début très accrocheur :)
Edouard PArle
Posté le 10/11/2022
Coucou !
Je suis trop content de découvrir une réécriture de mythologie grecque sur PA !! C'est rare et j'adore (= Je suis notamment un immense fan des histoires de Madeleine Miller, ça me rappelle les dizaines de livres des mythologies que je lisais plus jeune. La légende de Perséphone et Hadès m'a toujours fasciné, je suis curieux de voir comment tu vas développer tout ça.
Ton introduction permet de planter le décor et l'héroïne. Tu as une très belle plume avec de jolies descriptions. On découvre Déméter, qui semble être plusieurs personnages à la fois selon les circonstances et son groupe d'amies. J'ai hâte de voir l'histoire se lancer pour de bon (=
Mes remarques :
"que je le pensais comme si mes lèvres ne croyaient" virgule après pensais ?
"Vous le savez pertinemment que vous devez toujours rester ensemble !" tu peux couper le "le"
"et incline la tête imitant mes suivantes." virgule après tête ?
"La tête la première j’avais plongé dans les eaux" -> j'avais plongé la tête la première ?
Je poursuis ma lecture !
MrOriendo
Posté le 09/11/2022
Hello !

Je découvre ton récit avec les Histoires d'Or et je suis vraiment content d'être passé par ici. D'abord parce-que je suis moi aussi passionné d'histoire et que l'antiquité est une période qui éveille forcément l'imagination ; ensuite parce-que tu as une très jolie plume, douce et incroyablement visuelle.

J'aime beaucoup le ton bucolique qui se dégage de ce chapitre et qui colle bien avec la scène racontée ici. Le contraste entre Koré et les nymphes, les inspirations de liberté de ta jeune héroïne sont très bien soulignés. Le passage au début où son pouvoir l'envahit pour lui permettre de créer des fleurs est vraiment bien raconté.

Point positif aussi pour le personnage de Demeter, tantôt mère inquiète pour sa fille et touchante, tantôt déesse inflexible, altière et majestueuse. On sent qu'elle est pleine de contraste, que ce n'est pas un personnage plat et sans saveur, et finalement la description que tu en donnes au travers de ses actes et de son tempérament colle assez bien à l'image que l'on pourrait se faire d'une divinité.

Bref, rien à dire de vraiment négatif pour ce premier chapitre. C'est une belle découverte, et je m'en vais de ce pas "tourner la page" pour lire le suivant.

À très vite,
Ori'
JeannieC.
Posté le 18/09/2022
Salutations !
Passionnée d'Histoire et de mythes, voilà un petit moment que ton texte attend dans ma PàL et enfin je m'y lance :D

Que voilà un texte sensorial et sensuel ! Tu as une très jolie plume, pour commencer. J'aime beaucoup les sensations de vent, de caresse d'herbe, les visions du ciel comme une fente... tout ce genre d'images qui parcourent ta narration.
La relation entre Koré et Cyané est très touchante aussi, là encore un partage cette proximité, la douceur de leur geste. Je trouve intéressant aussi comment tu revisites Déméter, et il y a au fil de ton texte un ton assez bucolique qui colle bien à un texte d'inspiration mythologie grecque comme ça.
Le passage sur les bergers aussi huhu, ce genre de taquineries donne beaucoup de vie.

Juste deux trois chipotages au fil de la lecture :
>> "Le lin de ma robe absorbe lentement la rosée tandis que mes doigts s’enfoncent à présent dans la terre noire et gorgée d’eau." > Pour moi l'adverbe alourdit et n'apporte ici pas grand chose au niveau du sens
>> "Je ferme les yeux. J’aime sentir la vie encore balbutiante au creux de mes mains." > Oh, ça j'aime beaucoup <3
>> "C’est celle emplie de colère et d’inquiétude de ma mère." > Je trouve la tournure un peu maladroite à l'oreille, peut-être "C'est celle de ma mère, emplie d'inquiétude et de colère" serait plus fluide ? Ah et en revanche, j'aime bien le petit écho sonore entre mère et colère ^^
>> "Ne m’en veut pas ma fille" > veux ?
>> "Je me dois d’insister et si tu souhaites les punir alors je devrais subir le même châtiment." > Pour le rythme, je verrais une petite virgule après "les punir"

Mais vraiment, c'est une belle découverte, avec beaucoup de raffinement et de créativité. Cela fait plaisir de croiser des plumes soignées comme ça.
Je repasserai donc continuer cette lecture <3
Au plaisir !
Wendy_l'Apprent
Posté le 14/09/2022
Hello !

Je dois dire que je suis agréablement surprise ! J'avais un peu peur de tomber sur du vu et revu avec une histoire sur la mythologie grecque, et bien pas du tout ! Tu as un style fort agréable et ton histoire me plaît déjà ! Hop dans ma PAL ! :D

Bonne continuation !
J.J.Canovas
Posté le 14/09/2022
Merci pour ton message ! J'espère que la suite te plaira car si tu aimes la mythologie j'ai vraiment essayé d'imbriquer des dizaines de légendes pour créer une nouvelle version tout en respectant la trame originale. ;)
M.C.2010
Posté le 25/08/2022
Une revisite des mythes pleine de finesse et de créativité qui nous embarque dans l'histoire et nous donne envie de découvrir la suite...La passion pour l'écriture et la mythologie transparait dans chaque ligne.
J.J.Canovas
Posté le 28/08/2022
Merci beaucoup pour ce gentil commentaire. Cela me motive à avancer et j'espère que tu aimeras le reste de l'histoire :)
Dragibou93
Posté le 22/08/2022
Bonsoir,

Étant un grand fan de mythologie depuis petit et oui bercé sous les récits d’Achille et autres, je ne pouvais pas ne pas me lancer dans cette lecture qui pour un premiers chapitre pause les base correctement et donne clairement envie de lire la suite ce que je court faire de ce pas :)
J.J.Canovas
Posté le 27/08/2022
Merci pour ton commentaire. Tu verras au fil des chapitres j'ai mélangé plus d'une trentaine de mythes et légendes ! J'espère que tu ne seras pas déçu :)
Ella Miller
Posté le 31/07/2022
Bonjour à toi J. J. Canovas !
Très belle couverture cette grenade cœur ouvert palpitant.
J'espérais que l'écriture serait aussi prometteuse : je n'ai pas été déçue. Bravo ! Ce premier chapitre m'a embarquée. Merci !
Ta plume est un pinceau d'artiste tant tes descriptions sont colorées, visuelles.
Tu nous peints des décors merveilleux de fraîcheur pour Koré et ses amies (décors qui en disent beaucoup sur leurs personnalités) ou bien crispant lorsqu'il s'agit de Déméter (maman aux abois qui sait les pièges du dehors et veut une longue vie pour sa Koré adorée)... Mais peut-on garder un oiseau en cage ?
La suite me le dira...
Tout est bellement campé.
La vie de Koré m'importe désormais...
Accrochée je suis.
J.J.Canovas
Posté le 21/08/2022
Bonjour Ella ! Merci pour ce message qui me touche énormément. Je suis très heureuse de savoir que ce premier chapitre a réussi à te faire embarquer dans les aventures de Koré. J'espère que le reste de l'histoire sera à la hauteur de tes attentes. Merci encore !
lou’sbooks
Posté le 30/07/2022
Ce début est une pépite ! Les descriptions avec un aussi beau langage sont incroyable et pas lassantes du tout !
J’ai hâte de découvrir la suite de cette fantasy!!
J.J.Canovas
Posté le 21/08/2022
Mille mercis pour ton adorable message et ton soutien :)
EtPourquoiPas
Posté le 27/07/2022
De belles descriptions et une ambiance palpable dès les premiers paragraphes, c'est un récit qui commence fort ! Le langage soutenu dans les dialogues peut effrayer certains lecteurs, mais tu le gères très bien et j'ai hâte d'en apprendre plus dans cet univers.
Hâte de découvrir la suite !
J.J.Canovas
Posté le 21/08/2022
Merci pour ton message ! J'avais peur que le style soit en effet trop pompeux mais si tu me dis que ça va alors je te crois :)
LorenzoBook
Posté le 16/07/2022
JJ, je te le dis sincèrement, ce début c’est une turie !!! J’ai hâte vraiment très hâte de continué à lire cette histoire !!! Des personnages super, les descriptions sont cool et pas chiante du tout !! Moi qui est pas l’habitude de lire du Fantasy la c’est vraiment bien !!
J.J.Canovas
Posté le 21/08/2022
Merci pour ton soutien ! J'espère que cela te plaira jusqu'à la fin ;)
drawmeamoon
Posté le 14/07/2022
Bonjour ! ~

Pour être honnête, j'ai vu que tu avais ajouté mon histoire à ta PAL, et ça ma rendu curieuxse de voir ce que tu faisais. Du coup j'suis allé voir et j'ai craqué directement sur la couverture et le titre de ton roman que j'ai trouvé magnifique.
Franchement, vraiment, gros coup de coeur sur ta cover, elle est incroyable et donne très très envie !

Je trouve ta plume super poétique, tes phrases sont magnifiques et le début de ton roman est super visuel ; tes phrases sont mega belles, j'ai adoré !
On s'attache super facilement au personnage de Koré, on partage sa peine alors que l'ambiance est super paisible, je trouve le contraste très intéressant et super bien mené.

Très très heureuxse d'avoir découvert ton récit <3
J.J.Canovas
Posté le 21/08/2022
Merci pour ton message ! J'ai eu le même coup de coeur pour ta couverture de " La Valse du Chaos" ! Je suis ravie si tu as aimé ce premier chapitre :)
Patou
Posté le 01/07/2022
Je viens de terminer le premier chapitre. Je découvre cet univers et j'adore. J'en profite pour piquer cette belle réplique de sonyan "Tu as une belle écriture, fluide, et qui sait planter un décor ; tout est coloré, avec de la texture et de belles images". Je n'aurais pas dit mieux. Bravo
J.J.Canovas
Posté le 12/07/2022
Cela me fait extrêmement plaisir de voir que tu as aimé ce premier chapitre ! Merci pour le soutien ! ^^
Pierre Pastel
Posté le 04/06/2022
Dès le premier paragraphe, ça attaque très fort, les descriptions sont très belles et poétiques. Le décor est planté de façon efficace, les personnages et leur tempérament sont bien présentés. La dernière phrase est vraiment puissante :"Je suis sûre que cet animal aura la chance de voir plus de paysages que moi. "
On sent toute la détresse de Koré, prisonnière de sa propre mère.
J.J.Canovas
Posté le 11/06/2022
Merci pour ton soutien ! Parfois j'ai peur de perdre les lecteurs dans les descriptions, d'être too much !
PaulineMlts
Posté le 19/01/2022
Quand il est question de lecture sur la mythologie grecque, il n’y a qu’une seule chose à faire : se précipiter dessus et la dévorer. Le mythe de Perséphone étant un de mes favoris, je suis toujours curieuse de voir l’interprétation de chaque auteure.
Pour ce premier chapitre, je ne suis vraiment pas déçue, les images sont belles, et je suis sensible à ta façon d’écrire, j’ai hâte de lire la suite.
Au plaisir de se retrouver au fil des pages ;)
J.J.Canovas
Posté le 19/01/2022
Bonsoir Pauline ! Merci pour ton commentaire ! :) Si tu aimes la mythologie, alors promis tu ne seras pas déçue car j'ai dans l'idée de mélanger beaucoup de mythes en une histoire. J'ai hâte que tu lises la suite pour connaitre ton avis ;)
sonyan
Posté le 27/11/2021
Un premier chapitre très prometteur quant à la suite.
Tu as une belle écriture, fluide, et qui sait planter un décor ; tout est coloré, avec de la texture et de belles images.
J'ai particulièrement aimé la scène où elle utilise son pouvoir, j'avais l'impression de le vivre moi-même.
Joli début.
J.J.Canovas
Posté le 28/11/2021
Merci pour ton soutien et ton commentaire ! J'espère réussir à te faire ressentir encore plus d'émotions dans les prochains chapitres ;)
dollykitten
Posté le 17/11/2021
Bravo à toi pour ce premier chapitre donnant une furieuse envie d'en connaître la suite!
N'étant pas particulièrement attirée par les mythes antiques ton histoire me donne envie de me renseigner et d'en savoir davantage.
La lecture est facile et fluide, la seule chose qui m'a légèrement bloquée est l'utilisation de "une fois" en début de phrase, mais ça n'est qu'un petit détail insignifiant.
Je vais m'empresser de lire la suite !
J.J.Canovas
Posté le 18/11/2021
Mille mercis Dolly pour ce commentaire. Je suis émue en vraie si j'ai réussi à te faire aimer un peu la mythologie !
Après faut pas tomber dans mon piège puisque mon histoire est une compilation de mythes, mélangés et réinterprétés à ma sauce ;) Si tu as des questions sur la mythologie et les véritables versions des histoires je peux te les raconter sans problème ;)
Béré
Posté le 15/11/2021
Ton premier chapitre est génial, j'adore ta plume et ta façon d'écrire ! Tout s'emboîte parfaitement, il n'y a pas de longueur, on glisse de lignes en lignes sans aucune difficulté ! J'ai été transporté dans l'univers, je n'ai qu'une hâte : avoir la suite de ton récit ! 😍
J.J.Canovas
Posté le 16/11/2021
Ton commentaire est adorable je suis très touchée ! Mille mercis Béré !
Je suis tellement stressée à l'idée de poster la suite si tu savais ! XD
A.W. Zephyrus
Posté le 13/11/2021
"Mes yeux rencontrent ceux de la naïade Cyané. Son regard azur est inquiet. Elles s’inclinent respectueusement devant leur déesse."

C'est bien Cyané qui s'incline n'est-ce pas ? Bon, avec les autres sans doute, mais là il s'agit seulement d'elle non ?

"Votre devoir est de toujours protéger Koré, elle ne doit jamais se retrouver seule qui plus est, un jour de nouvelle lune !"

Je pense que tu pourrais couper la phrase en deux à la première virgule (j'imagine bien que Déméter prend un ton catégorique et, quand on fait la morale, plus la phrase est courte et simple, plus elle marque. Ensuite je trouve que la deuxième virgule serait mieux après "seule".

"Nous portons pratiquement toutes la même robe blanche en lin qui virevoltent au grès de la brise."

Il y a une faute d'accord entre "robe blanche" et "virevoltent".

"Toutes les déesses ayant reçu ce don, sont des divinités de la fertilité."

Je ne crois pas que la virgule soit nécessaire.


Je dis ce qui ne va pas pour finir sur ce qui va ! 😊 C'est vrai que tu écris très bien : l'histoire à l'air prometteuse et les chapitres ont l'air bien (1000 fois plus 😞) étudiés que les miens avant d'être écrits. Je n'ai pas fini mais je vais poursuivre.

P.S. : Bon, peut-être que c'est moi qui n'ai plus l'habitude, mais le chapitre est un peu long je trouve.

P.P.S. : j'espère que mon histoire te plaira. Peut-être m'aideras-tu à l'améliorer aussi ? 😏
J.J.Canovas
Posté le 13/11/2021
Mille mercis pour ton commentaire ! En effet j'ai un vrai problème avec les virgules ;) J'ai tout corrigé grâce à toi ! Et du coup j'ai retiré les chapitres 2 et 3 pour les relire encore et chercher ce genre de fautes !
A.W. Zephyrus
Posté le 14/11/2021
Waw je me sens important. 😅 Merci à toi de me faire confiance. Bon après ce sont des erreurs mineures, elles ne gênent pas la lecture.
A.W. Zephyrus
Posté le 17/11/2021
Voilà ce que je te propose comme petits changements :

"L’éclat du rire de Cyané me sort de ma mélancolie. Les voyants toutes courir en riant je me prends au jeu, empoigne ma robe et m'élance à mon tour !"

"Lana, la plus paresseuse, s’est arrêtée et se plaint d’une douleur dans les jambes qui, évidemment, est imaginaire."

Je ne suis pas sûr de moi mais :
"Nos serviteurs ne peuvent percevoir quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire, comme les chevaux aux ailes d’argent par exemple. De même qu'ils ne se doutent pas que ce troupeau gigantesque est un cadeau de Héra en personne pour remercier ma mère pour son travail.
(On est bien d'accord que le troupeau est EFFECTIVEMENT un cadeau de la Reine des dieux ?)

C'est assez difficile (je suis le premier à peiner à le faire) mais il faut essayer de trouver un juste milieu entre les adverbes, les "car", les "et" ect. Bon en vérité tu t'en sors mieux que moi mais par exemple :
"Je peux sentir un rayon de soleil caresser le bout de mes orteils tandis que le vent souffle dans mes boucles brunes et chatouille mes joues.".

"L’endroit est enchanteur. Hélas, c’est ici que mon terrain de jeu s’arrête."
la phrase est bien comme elle est en soit. Mais si tu veux appuyer l'aspect catégorique et #Smiley qui pleure# de la situation, comme ça c'est mieux je trouve.

Je rassemblerais ces deux phrases et mettrais une virgule je pense :
"Je n’ai jamais vu de ville ou de port. Mère ne veut pas que je l’accompagne durant ses pérégrinations."
A.W. Zephyrus
Posté le 17/11/2021
Je m'accorde aux autres commentaire sinon, super chap. !

P.S. Aha ! Cyané qui admiiire la rouquine hein ? Mhm Mhm. 😏💭💭💭
J.J.Canovas
Posté le 18/11/2021
Merci pour toutes tes corrections. Je les ai pratiquement toutes appliquées. Grâce à toi le récit est moins lourd. Je me suis rendue compte en faisant les corrections des autres chapitres que j'avais un véritable problème avec les virgules ! Mais je vais m'appliquer maintenant ;)
A.W. Zephyrus
Posté le 18/11/2021
Avec plaisir. 🤗
Elena
Posté le 13/11/2021
Premier chapitre prometteur ! Ta plume est très agréable, et je te remercie de prendre un "thème antique". J'apprécie déjà cette réécriture de la légende de Déméter et Perséphone.
Je n'ai pas de conseil à te donner, si ce n'est de continuer sur cette voie !
J.J.Canovas
Posté le 13/11/2021
Merci beaucoup pour ton commentaire c'est très motivant ! :)
Vous lisez