Chapitre 2 : Le nom de la sorcière

Notes de l’auteur : Chers Lecteurs, si vous passez par là, prenez une minute pour écrive un bref commentaire. Votre avis me fera me rendre compte des choses que je ne vois pas sur ce premier jet. C'est très important pour moi. Merci et bonne lecture.

Je cherchais le petit garçon des yeux pour le trouver prostré derrière une table.

— J’ai fait comme tu voulais ... Tu dois tenir parole !

— Et qu’ai-je promis ?

— Grâce à moi, tu as trouvé une fille en bonne santé, née un soir de pleine lune ! C’est grâce à moi ! Jamais tu n’aurais pu la récupérer si je n’avais pas joué la comédie, hurla l’homme.

La femme n’était pas intimidée par ses vociférations. Au contraire, elle semblait ennuyée.

— Je suis une sorcière dit-elle soudainement, et quand je prête la parole, je m’y tiens ! Mais j’ai beau essayer de me souvenir, je ne me rappelle pas quand j’ai juré sur mon nom ?

— Hein ? Bien sûr que tu l’as fait !

— Comment me nomme-je, dans ce cas ?

— Eh bien… C’est… Tu t’appelles... Ça va me revenir, j’ai juste un trou de mémoire.

Il avait beau faire face, mais sa transpiration ne trompait pas. Il avait peur, car il réalisait qu’il ne connaissait pas le nom de la sorcière. Cette peur, je n'imaginais pas son envergure dès lors. 

— Quant à moi, j’ai un trou dans l’estomac !

La sorcière envoie valser son écharpe en soie verte pour dévoiler une énorme bouche pile au-dessus des clavicules ! Deux rangées de dents pointues et acérées se battaient pour tenir en ligne. Soudainement, l’image de la femme soignée vole en éclats. Elle tenait plus de l’animal sauvage que de l’humain. La bouche hideuse avait un sourire à faire dresser les cheveux de la tête. Une longue pourlecha les dents pointues avant qu'elle ne se jeter toutes canines dehors sur l’homme. Cette mâchoire abominable se referma sur la tête de la proie. J’ignore à l’époque ce qui s’est passé, mais il n’y a pas de sang, pas de cri. Il ne se débat pas. Juste un bruit de succion et la mort.

Son corps fit un bruit mat quand il tombe. 
De cette attaque sanguinaire, ne subsiste que des petits points sanglants sur le front de l'homme. J'ai fortement pensé à l'image du Christ sur sa croix et sa couronne d'épines. J'ignore encore pourquoi. 
La femme émit un bruit de satisfaction et je me surpris à me demander par quelle bouche.

— Petit, petit ! Viens ici… Ce sera rapide et pas trop douloureux, enfin, je ne te promets rien.

L’idiot ! Pensais-je. Il aurait peut-être pu s’enfuir s'il ne pleurait pas aussi bruyamment.

Pas un moment, je ne me retournais cette insulte. Je suis restée là, les bras ballants à attendre avec une certaine curiosité de voir la scène se répéter. Mes yeux étaient secs, pourtant, j’étais mortifiée.

Elle le saisit par les cheveux, ses cris redoublent. Il bat furieusement des jambes, mais rien ne déséquilibra la sorcière. Et puis c'est finit. Aussi vite que cela. La bouche s’est refermée au même endroit que pour l’homme et l’enfant est mort dans la seconde.

— AH ! Gemit-elle. Ça fait du bien.

La beauté de la sorcière était plus saisissante. Je la trouvais rajeunit, sa peau raffermie. Même au fond de son regard, quelque chose de bestial s’était apaisé. Mais pas  tout à fait calmé.

Grâce à moi, tu as une fille en bonne santé, un soir de pleine lune ! C’est grâce à moi ! Jamais tu n’aurais pu la récupérer sans moi…

C’est mon tour, pensais-je !


— Ne te débats pas trop, j’aimerais pleinement profiter de toi.

Mes yeux écarquillés l’admirent sans ciller. Je ne sais pourquoi, mais je la trouve incroyablement belle. Pendant un fol instant, je me dis que mourir de sa main n’avait pas l’air si mal.

Indolore et rapide.

Elle m’empoigne par l’épaule. Sa bouche était si proche de mon crâne qu’en levant les yeux, j’aurais été capable de compter ses dents. Mais le temps me manquerais.

— Je peux en trouver, je m’exclame.

— Quoi ?

— Je peux vous trouver d'autres enfants nés durant la pleine lune !

— Voyez-vous ça ? Où les trouverais-tu ?

Je gardais la bouche close. Mes yeux obstinés la fixent. Elle soupira et me lâche. D’un claquement de doigts, l’écharpe vint s’enrouler presque amoureusement autour de son cou frêle cachant ainsi la bouche surnaturelle qui bavait d’envie face à moi.

— Tu as jusqu’au coucher du soleil demain ! Passé ce délai, peu importe où tu seras, je te trouvais et tu mettrais une semaine à simplement mourir…

Si je n’avais pas entendu parler de cette fameuse promesse et du nom de la sorcière, je tomberais tête première dans ce piège. J’ai l’audace d’exiger :

— Jurez-le sur votre nom !

— J’étais pourtant persuadée que tu avais trop les pétoches pour te préoccuper des balivernes de cet homme, petite étoile !

— Jurez-le sur votre nom et vous pourrez tenir cinq fois plus longtemps qu’avec moi seulement.

Elle soupira en portant sa main à son cou.

— Moi, l’Egorgée, jure de ne pas croquer ta jolie petite tête à la condition que je puisse croquer celle de ses autres petites étoiles que tu m’as promises. 
Tu es satisfaite ?

Je me contente de hocher la tête. J’ai peur qu'émettre une autre plainte me précipite dans la tombe. Se contenter de ce que l’on a, c’est l’une des choses que j’ai apprises en tant qu’orpheline.


— Va petite étoile, ton temps est compté !

Je me précipite vers la porte. Même dehors, je sens que je suis en danger. Je regarde le ciel crépusculaire ou quelques étoiles font déjà une timide apparition. Je n’ai pas menti à la sorcière, je peux réellement trouver cinq enfants avec qui je partage le jour de naissance : à l'orphelinat.


 

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