Chapitre 2 Partie 1

Chapitre 2

 

-Selka !

C’était Raphaël ; il poussa les collégiens qui étaient trop surpris pour faire quoi que ce soit et rejoignit son amie qui était étendue sur le sol.

-Que lui avez-vous fait ? S’exclama-t-il à l’adresse du professeur Prost

-Du calme mon garçon ! Ce sérum pousse les êtres comme ton amie à révéler leurs pouvoirs et là on peut dire que j’ai eu le gros lot.

-Je vous interdis de la toucher s’écria Raphaël, sinon vous aurez affaire à moi.

-Tu en es sûr ?

Raphaël se retourna vivement car un homme venait d’apparaître. Je le reconnus aussitôt : c’était l’homme qui avait été ligoté par mon filet d’eau c’est-à-dire l’homme qui avait frappé Raphaël. Il s’approcha pour le saisir. Sans attendre un instant je m’élançai et vint me placer entre Raphaël et son agresseur.

-Ne l’approchez pas !

-Sinon quoi gamin ? Laisse cette affaire se régler entre mon fils et moi !

Profitant de son effet de surprise il me repoussa et saisit son fils qui se débâtit tant bien que mal, les bras plaqués contre ses hanches par les puissantes mains de son père. Avant qu’il ne lui donne un coup, je tendis ma main et laissai sortir ma bulle. Pendant ce temps Selka s’était relevée. Pris de panique, tous les collégiens sortirent en masse pour éviter d’être touché par les éventuelles lames que la jeune fille était supposée avoir.

Ma bulle fondit sur le père de Raphaël et se plaça sur son visage. Celui-ci poussa un cri de surprise et lâcha son fils. Puis il se passa une chose à laquelle je ne m’attendais pas : du creux de la main de Raphaël sortit une boule jaune un peu comme un laser qui atteignit le ventre du professeur Prost et l’envoya valser dans les gradins.

-Qu’est-ce que vous attendez ? Cria-t-il. On se tire d’ici !

Il attrapa le bras de Selka et tapa un sprint hors de l’amphithéâtre. Sans plus attendre je les rejoignis avant de crier :

-Par ou on sort ?

-Je propose que l’on se planque pour que Selka se repose un petit peu et après on pique des vélos et on va dans la forêt. Au fait Selka, je te présente Eliot.

-J’ai pas besoin de me reposer ! Et si on sortait tout de suite ?

Raphaël secoua la tête.

-Non c’est trop risqué. Les hommes qui étaient à l’entrée du collège ce matin s’attendent sûrement à nous voir arriver et là il leurs suffit de tendre la main pour se retrouver avec trois adolescents aux pouvoirs magiques. Eliot toi qui est en 4ème et donc tu es ici depuis un an de plus que nous, tu ne connaîtrais pas une bonne cachette ?

-Il y en a une au dépôt, dis-je, suivez-moi !

Arrivés devant le dépôt, je m’engouffrai dedans et me glissai dans une sorte de niche cachée derrière des cartes du monde.

A trois ma cachette devint vite très petite, mais elle nous permettrait de rester cachés un petit temps. C’est alors que la voix de Prost retentit dans les haut-parleurs :

-Je m’adresse aux deux magiciens et à notre elfe-sorcière : inutile de vous cacher, vous êtes piégés. Si vous vous rendez maintenant à la vie scolaire, aucun mal ne vous sera fait. Dans le cas contraire, j’enverrais mes agents et les élèves volontaires pour retourner le collège afin de vous retrouver. Vous avez dix minutes.

Un lourd silence s’installa dans le dépôt.

-On fait quoi maintenant ? Dis-je, on ne peut pas se rendre et je ne suis pas sûr qu’il y ait une fenêtre ici.

Soudain la mine grave de Selka m’indiqua qu’elle avait une idée.

-L’un de nous doit se rendre pour permettre aux deux autres de sortir et c’est moi qui vais y aller annonça-t-elle.

-Non. Tu es la plus puissante, argumentai-je et si c’est Raphaël qui le fait, son père lui fera regretter d’être né. C’est donc à moi d’y aller.

Je me levai et me dirigeai vers la porte. C’est alors que Raphaël murmura :

-Merci d’y aller pour nous. Ça fait deux fois que tu me sauves d’un mauvais quart d’heure. Je te promets de te sortir de là dès que j’en aurai l’occasion.

-Il n’y a pas de quoi.

Malgré tout je senti ma gorge se serrer. Qu’allait-il m’arriver après m’être rendu ?

-Au fait dis-je d’une voix tremblante, c’est quoi ton pouvoir Selka ?

Elle jeta un coup d’œil interrogatoire à Raphaël qui acquiesça.

-Je suis Télépathe mais rassure-toi, je peux lire dans tes pensées seulement si je le souhaite, je peux aussi parler dans ta tête. Je te souhaite bon courage et merci du fond du cœur, on se connaît à peine et déjà tu te soucies de nous. Sache que je ferai de mon mieux pour te rendre la pareille.

Je les remerciai et leur fis un au revoir de la main puis, je sortis dans les couloirs déserts. En chemin, je croisai Martin qui me lança un regard noir. Sans doute m’en voulait-il de lui avoir caché l’existence de mes pouvoirs. Et dire que je l’avais sauvé d’une noyade dans les toilettes dégoutantes du collège c’est une drôle de façon de remercier.

J’atteignis la vie scolaire ou Prost m’accueillit en souriant

- Tiens, tiens c’est notre magicien des eaux. Je dois te remercier : sans toi je n’aurais jamais découvert votre existence. Dis-moi, c’est quoi ton prénom ?

- Eliot. Qu’est-ce que vous allez faire de moi ?

- Si je te le disais, je ne suis pas sûr que ça te plairait.

Le professeur regarda sa montre. Non en fait il appuya sur un bouton. Cinq secondes plus tard, quatre hommes en uniforme arrivèrent et me saisirent avant de me mettre de force sur une chaise. Ils me mirent des sortes de menottes qui étaient reliés à la chaise et qui recouvraient mes mains m’empêchant de faire sortir ma bulle.

-Eh ! Protestais-je. Enlevez-moi ça !

-Simple mesure de sécurité. Nous te les retirerons si tu es sage et si tu réponds à toutes nos questions.

Le père de Raphaël se rapprocha plus menaçant que jamais. Il fit craquer ses poings. Pendant un instant, mon cœur s’arrêta de battre. Tous mes organes s’étaient immobilisés tellement j’avais peur.

-Où sont mon fils et sa copine aux yeux noirs ? Et pourquoi tu l’as défendu tout à l’heure ? Dépêche-toi de me répondre ou je te fais regretter de m’avoir jeté dans une poubelle.

-Du calme Fabrice ! S’exclama Prost visiblement amusé. On va y aller doucement sur les menaces. Si tu veux qu’il puisse coopérer on va éviter de lui taper dessus.

Il se tourna vers moi.

- Eh bien mon garçon ? Tu as perdu ta langue ?

-Je ne sais où ils sont, ils ont dû sortir du collège. Et pour la deuxième question je n’avais pas envie qu’il se fasse frapper car il n’avait pas l’air de vous apprécier.

-Insolent ! Tu vas le regretter !

Le père de Raphaël brandit son poing prêt à me frapper. Au lieu de quoi, il fit tomber la chaise auquel j’étais attaché me retrouvant dans une position très inconfortable. Les hommes qui m’avaient attaché redressèrent ma chaise puis l’un d’eux s’approcha de Prost et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Prost sortit une seringue de sa poche et s’approcha de moi. Voyant mon regard terrifié il s’exclama :

- Détends-toi, je vais juste t’injecter le même produit que j’ai fait boire à l’elfe-sorcière tout à l’heure. C’est juste pour vérifier que tu n’as pas d’autres pouvoirs.

-Je le saurais si j’en avais d’autres !

Même si je n’avais pas la phobie des seringues le fait de voir cette chose pointue remplie d’une substance potentiellement dangereuse ne me rassurais pas du tout. De plus, je n’avais jamais entendu parler d’un deuxième pouvoir et même si c’était le cas, pourquoi est-ce qu’elle n’était pas apparue au même moment que ma bulle ?

-On ne sait jamais, répondit le professeur.

Je commençai à me débattre mais deux des hommes de Prost m’immobilisèrent et le professeur enfonça la seringue dans l’une de mes veines.

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