Chapitre 1 Partie 1

Partie 1

Chapitre 1

 

Cela fait à peu près deux semaines que j’ai mes pouvoirs et deux questions tournent sans arrêts dans ma tête :

Devrais-je en parler ou non ?

Et si oui à qui ?

Je pourrais en parler à mon meilleur ami Martin, le seul problème c’est qu’il ne sait pas tenir un secret. Ou alors à Elise, mais je la déteste trop pour lui en parler et si je le dis à mes parents, ils ne me lâcheront pas d’une semelle. Ou alors si je le disais à mon professeur principal, M. Labin croirait que c’est une mauvaise blague. Enfin bref c’est sûr que n’est pas à la bonne personne que l’on a donné des pouvoirs.

Ça aurait pu être Corentin, il sait tout sur tout il l’aurait mérité mais il est tellement raccordé à la science que lui aussi ne me croirait pas.

-Eh Eliot ! Eliot ! Tu m’écoutes ?

-Hein ? Désolé Martin, j’étais dans mes pensées. Tu disais ?

-Tu réfléchis trop ça va te donner la migraine. Je te demandais si tu voulais bien m’accompagner aux toilettes pour me tenir la porte parce les verrous sont cassés.

-Oui bien sûr.

-Je savais que je pouvais compter sur toi… Mon pote !

-Mmmh.

Arrivés aux toilettes je tins la porte de Martin et patientai tranquillement en attendant qu’il ait fini. J’entendis une chasse d’eau se tirer puis une sorte d’explosion, de l’eau sortit de dessous la porte et Martin se mit à crier :

-Eliot ! Sors-moi de là !

-Je n’arrive pas à ouvrir la porte, on dirait que quelque chose la coince.

J’essayais de forcer la poignée. Rien à faire, elle était bloquée.

-Dépêche-toi de débloquer la porte ! L’eau monte !

-Tiens bon ! Je vais essayer de l’enfoncer.

La seule chose que je réussi à faire, c’est à me démonter l’épaule. Il faudrait que je trouve quelque chose de dur pour enfoncer la porte comme un bélier. Ou une éponge géante pour que je puisse aspirer toute l’eau et ensuite la mettre dehors. Seulement, je ne suis pas sûr de pouvoir trouver une éponge pareille.

-Eliot ! Qu’est-ce que tu fais ? Je ne t’entends plus, cria Martin.

-J’ai une idée recule le plus possible, ok ? Où en est le niveau de l’eau ?

-Elle m’arrive aux épaules. Dépêche-toi !

Je vérifiai qu’il n’y avait personne dans les toilettes hormis Martin et moi. Les autres élèves ont dû probablement partir pour alerter la principale du collège. Je laissai ma bulle sortir et la fit s’abattre de toute mes forces sur la porte qui retenait Martin. Une fissure apparue et une petite gerbe d’eau jaillit. Je recommençai plusieurs fois et soudain la porte céda et gigantesque vague me tomba sur la tête qui alla violemment heurter un lavabo.

J’entendis la voix de Martin. Elle semblait étouffée et lointaine. Petit à petit, j’ouvris les yeux et j’entraperçus des visages flous qui étaient penchés sur moi.

-Eliot ! Eliot ! Mais tu vas te réveiller, oui ?

-Aie ma tête…

-Eliot ! Tu vas bien ? Je me suis fait un sang d’encre quand je t’ai vu étendu dans l’eau avec la porte des toilettes sur tes jambes. Des surveillants sont allés chercher l’infirmière du collège. Tu peux t’asseoir ?

-Heu oui je pense, dis-je en me redressant contre le mur.

L’infirmière arriva quelques secondes plus tard et nous enveloppa dans de nombreuses serviettes.

-Je pense que je ne remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour moi, dit Martin. Regarde ! Tu as carrément explosé la porte ! D’ailleurs comment as-tu fait ça ?

- Heu…

Je ne vais tout de même pas lui avouer que j’ai des super-pouvoirs ?  Il faudrait d’abord que j’en sache un peu plus dessus. Heureusement, l’infirmière me sauva en nous raccompagnant à la sortie du collège ou j’attendis que mes parents virent me chercher dans le foyer. Je passai le reste de la semaine chez moi sous le conseil du médecin. 

***

- BIP-BIP-BIP-BIP-BIP 

On est quel jour déjà ? À oui c’est mardi je commence les cours à 8 h. Je me retourne dans mon lit et cherche à tâtons pour attraper mon réveille-matin sur ma table de chevet.

-BIP-BIP-BIP-BIP-BIP

Râââââh mais tais-toi sale réveil !

-BIP-BIP-BI…

Enfin j’ai trouvé le bouton, ce n’est pas trop tôt. Je mets 5 minutes à sortir de mon lit puis je commence à me préparer pour le collège. Après avoir attaché mon vélo dans le local du collège, je me dirige vers ma salle de Physique-Chimie ou notre professeur Mme Gramet nous attend.

La matinée a été très calme bien que de nombreux collégiens me regardaient en chuchotant ce qui était très embarrassant et enfin la pause déjeunée est arrivée. Lorsque ma classe a été appelée, je me suis dirigé vers le réfectoire où on m’a servi généreusement un plat de lasagne. Tandis que je discutais avec mes amis, je ne pus m’empêcher de jeter des coups d’œil nerveux à la table d’en face : le garçon que j’avais sauvé deux semaines plus tôt y était assis. Lui aussi m’avait reconnu. Il m’adressa un léger signe de tête puis il se leva et sortit du réfectoire. Je le rejoignis dans la cour au pas de course. Il s’était mis dans un coin sombre ou il n’y avait pratiquement personne. Il y eu long moment de silence puis il murmura dans un souffle :

-Comment as-tu fait ça ? Je veux dire, comment as-tu fais pour faire sortir ce filet d’eau de ta paume ?

-Je ne sais pas… répondis-je. Elle est sortie toute seule sans que je ne décide quoi que ce soit. 

Soudain je réalisai que c’était à lui que je devais me confier. Que c’était lui qui devait savoir. Je le dévisageai, il était plutôt grand, les yeux gris clair et des cheveux bruns et courts.

-Déjà comment tu t’appelles ?

-Toi d’abord.

Il avait dit ça sur un ton sans réplique je soupirai puis répondis ;

-Eliot.

-Raphaël. Hum heu merci de m’avoir sauvé. Sans toi je pense que je serais encore sur un lit d’hôpital.

Raphaël avait un peu rougi et il avait baissé la tête comme s’il avait honte.

-Juste c’était qui le gars qui…

- Chut !! Sifflât-il, on vient !

Je me retournai et vis que Martin approchait à grand pas. Celui-ci s’exclama :

-Viens voir il y a un gars bizarre qui vient d’entrer dans le collège, et il dit qu’il cherche des collégiens avec des pouvoirs !

Je faillis m’étrangler de terreur et je me tournai vers Raphaël : celui-ci poussa un juron et courut vers la foule de collégiens rassemblés dans l’amphithéâtre. Un homme grand et fort se tenait au milieu, derrière lui il y avait une projection avec dessus des peintures d’enfants contrôlant des éléments. L’homme se mis à parler il avait une forte et grave qui résonnait dans toute la salle.

-Merci d’être venus si nombreux s’exclama-t-il, je me présente : je suis le professeur Prost et je suis venu en toute urgence lorsque j’ai pris conscience des derniers évènements : il se pourrait très certainement que parmi vous se trouvent les héritiers des magiciens d’un autre monde. Je pense que la plupart d’entre vous ne me croiront pas, même moi j’ai eu du mal à l’admettre mais pourtant ils sont bien là en voici la preuve :

Il passa la photo de l’homme qui avait agressé Raphaël avec mon filet d’eau qui le maintenait toujours attaché. Mon cœur se mis à battre très fort dans ma poitrine. Des murmures parcoururent la salle rapidement.

-D’après les anciens récits, leurs pouvoirs reposent sur des éléments sauf le feu qui est remplacé par des boules d’énergie. Mais il y a quelqu’un au-dessus d’eux plus puissant que les magiciens : l’elfe-sorcier. Il n’en existe qu’un seul dans le monde et voici à quoi on peut le reconnaître : lorsqu’il fait de la magie ses yeux s’illuminent et il possède des armes faites en pierre de lune ce qui signifie qu’elles brillent d’un éclat bleuté. Il possède une épée, un arc avec une cinquantaine de flèches, douze poignards et deux dagues. Mon équipe et moi-même avons créé un produit qui permet d’identifier les magiciens. Je vais demander à un élève de me rejoindre pour vous faire une démonstration. Je rajoute aussi que tous les élèves de ce collège seront testés après l’incident des toilettes.

Le professeur Prost attrapa une fiche au hasard ferma les yeux en faisant glisser son doigt dessus il s’arrêta, ouvrit les yeux puis s’exclama :

-Selka Evans !  

La foule s’écarta pour laisser passer la dénommée Selka, elle faisait à peu-près la même taille que Raphaël et avait des cheveux châtains qui lui arrivaient aux épaules. Je repérai tous de suite ce qui n’allait pas chez elle : c’étaient ses yeux. Ils étaient aussi noirs que la nuit sauf qu’il n’y avait pas d’étoiles pour les éclairer.

Prost sortit de sa poche un flacon qu’il vida dans un verre avant de le tendre à Selka. Comme celle-ci refusait de le prendre il déclara :

-Si tu ne me caches rien, tu n’as rien à craindre.

Cette fois ci elle prit le verre et bus tout son contenu. Elle grimaça car je suppose que le breuvage ne devait pas être particulièrement bon puis elle poussa un cri de douleur et ses yeux s’illuminèrent instantanément.

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