Chapitre 20

Par Ety

Le seigneur Vayne haleta et se retourna dans son lit.

 

La jeune fille se déplaça lentement dans la pièce voisine.

C’était une chambre d’enfant, avec un lit doté d’une épaisse couverture blanche, un bureau dans le coin à sa droite, et des vêtements pliés sur une petite chaise. Les objets et les murs étaient baignés par la lumière déclinante du soir et une senteur de forêt. Sur le lit étaient posés des chocobos en peluche et des feuilles blanches.

Elle s’approcha de l’une d’elles, après être passée à travers la porte et le coin du lit. Son corps tout entier scintillait d’une lumière blanche et transparente. Elle se pencha et souleva la feuille. Un vaisseau aérien était dessiné dessus, avec, à son côté, des plans détaillant les composantes du pont et de la coque. Sur le côté étaient inscrites des formules de chimie organique correspondant à différents carburants et acides aminés chargés en électricité. Elle se leva et virevolta dans sa longue robe blanche jusqu’au bureau, puis se saisit d’une plume et la trempa dans l’encre. Une fois revenue à la feuille, elle inscrivit :

« VOLE ».

— Que venez-vous faire ici ?

La jeune fille sursauta et lâcha tout ce qu’elle tenait.

— Allons, allons, allons...

Un homme aux cheveux blond foncé, vêtu d’une longue veste rouge, de chausses marron et portant de petites lunettes ovales, s’avança vers elle.

— Je... je ne suis pas venue ici pour faire du mal ! se défendit-elle en reculant vers le mur.

— Oh oh, bien sûr. Et moi je suis un ange venu des ténèbres. C’est à peu de choses près ce que tu es, non ?

— Laissez-moi partir ! Je dois retourner chez mon père... s’il vous plaît, ne me faites pas de mal !

— Je ne suis pas venu pour te faire du mal, ma petite... dit l’homme d’un ton fallacieux.

Et il lui agrippa les poignets lorsqu’elle tenta de sortir par la porte. Elle se mit à crier mais les mains fermes serraient d’autant plus fort la peau luisante et pâle.

— Maintenant, dis-moi. Puisque tu viens du même lieu qu’eux, tu vas me renseigner.

— Je ne peux pas vous renseigner ! Lâchez-moi, Monsieur, je vous en prie !

— Au contraire, tu vas tout me dire, et sans oublier le moindre détail. Tes indications seront fort utiles pour mes recherches.

— Je n’ai aucune idée des recherches que vous comptez mener, ni d’aucune autre ! Je ne vous servirai à rien ; laissez-moi m’en aller !

Elle adoptait un ton de plus en plus paniqué tandis que l’homme, au contraire, paraissait de plus en plus confiant.

— Dis-moi ce que tu sais au sujet des nihilithes[Type de magilithe extrêmement puissant capable d’absorber le myste, et jusqu’alors connu uniquement dans la légende du Roi-Dynaste, qui en était l’élu, plus de 6 siècles auparavant], ordonna-t-il.

— Je ne sais rien, assura la fillette en secouant frénétiquement la tête. Ce sont eux qui connaissent tout cela ; moi, je ne sais absolument rien. Je suis là pour sauver mon prince ! Je le cherche en cette ville.

— N’essaie pas de me tromper ni de m’échapper, parce que cela ne marchera pas.

Elle tentait en effet de se dérober de la solide poigne du scientifique en tirant de toutes ses forces. Ils se retrouvèrent au milieu du couloir.

— Ah ! Ah ! haleta-t-elle.

— Oui, oui, encore ! s’exclama l’homme en élevant la voix. Cherche au fond de toi les informations qu’ils t’ont transmises et donne-moi le secret pour faire d’un magilithe le réceptacle infini de la puissance d’un homme !

— Je n’y connais rien ! s’écria la fille en tentant de couvrir les rires démoniaques de son agresseur.

— Tu n’y connais rien ? répéta-t-il sarcastiquement. Très bien, je vais te charger de te faire connaître ce que tu dois savoir très rapidement.

— Non ! Noon ! Je dois... je dois le sauver !

Elle hurla de douleur tandis qu’il la faisait tomber contre le mur. Elle laissa son corps atteindre le sol avant de relever soudainement la tête et de rouler sur le côté. Cependant, le pied de l’homme la bloqua aussitôt.

— Tu ne connais toujours rien ? Toujours rien ? répétait-il en écrasant son pied sur la petite tête dont la lumière faiblissait à vue d’œil.

— Non ! sanglota-t-elle. Je ne sais pas ce que vous voulez, vous vous trompez ; s’il vous plaît, laissez-moi...

Mais il continuait à appuyer de plus en plus fort, son autre pied donnant de temps à autre des coups secs au corps recroquevillé.

— Aaah ! hurlait-elle en se tordant de plus belle.

— Tu ne veux pas parler ? Très bien. Je vais te rosser, te violer, t’étouffer jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de toi.

La jeune fille se jetait sur les côtés, le repoussait de toutes ses forces et hurlait à pleins poumons. Mais déjà, l’homme se penchait vers elle, il saisissait de nouveau ses bras et son ombre la recouvrait toute entière.

— Aaaah !

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