— Vous aviez été une petite peste ce jour-là. Je m’en souviens très bien.
Dimitri s’en retourna au chevet de son frère. Bérénice ne quittait pas des yeux cette scène intime sur la photographie. Leurs familles se connaissaient donc si bien ? Tous les adultes présents, ce jour-là, étaient aujourd’hui morts. Et pourquoi ? Pour des idéaux ? Par jalousie ?
— Quel gâchis, soupira-t-elle, nostalgique d’une époque dont elle n’avait gardé aucun souvenir.
Au premier étage, elle entraperçut un homme dans un des innombrables salons. L’air vaincu, il se tenait debout près d’une fenêtre. Bérénice ne l’aurait pas reconnu sans sa démarche claudicante et son dos raide. Alexandre Harcourt broyait du noir.
« Ce n’est pas à toi que je dis non…c’est au mariage. »
Les paroles d'Héloïse, adressées à Alexandre le soir de la fête d’Auguste, lui revinrent en mémoire. Des propos que Bérénice n’aurait jamais dû entendre…et pourtant, alors que tous venaient aux nouvelles de Lysandre, elle ne pouvait ignorer la détresse d’Alexandre.
Il se rapprocha de la fenêtre et appuya ses mains contre la vitre, le regard plongé dans le vide, accablé. À la lumière des premiers rayons du soleil, sa peau diaphane et ses mèches blondes lui donnaient des airs angéliques.
Prenant son courage à deux mains, Bérénice le rejoignit. Elle traversa les couloirs, salles des pas perdus et boudoirs. Elle ne rencontra sur son chemin que quelques nobles ensommeillés et atteignit les appartements en face du jardin d’Hiver. Elle frappa à la porte pour avertir de sa présence :
— Vous souvenez-vous de moi, n’est-ce pas ? Je suis l’amie d’Héloïse.
Alexandre se retourna. Sa tenue était froissée, sa cravate partiellement détachée et des cernes bleutés se dessinaient sous ses yeux. Sa constitution fragile était une évidence et les sorties matinales ne l’aidaient pas à améliorer sa forme. Il acquiesça :
— Que puis-je faire pour vous ?
— Je sais que vous n’avez aucune raison de me faire confiance et que je dois vous paraitre bien indiscrète… mais j’aurais voulu vous parler d’Héloïse.
Alexandre se redressa le plus droit possible. Un arc tendu, prêt à se briser. Il lâcha avec méfiance :
— Je vois. Que puis-je faire pour vous ?
La réponse fut glaciale. Après tout, Héloïse lui avait laissé un mauvais souvenir.
— Je suis inquiète pour elle. Je ne peux m’adresser à personne d’autre que vous.
— Elle a bien des parents pour s’occuper d’elle, non ?
— Oui, mais justement. Elle ne veut pas qu’ils mettent le nez dans ses affaires. Et pourtant, j’ai un mauvais pressentiment. J’espérais que vous puissiez m’aider, reprit Bérénice. Vous êtes le seul en qui Héloïse ait vraiment confiance.
Alexandre luttait entre la fierté d’un cœur blessé et l’amour qu’il portait à Héloïse. Finalement, il se tourna davantage vers elle. Devant son silence, Bérénice expliqua :
— Voilà quelques semaines que son comportement sort de l’ordinaire. Elle s’échappe pour disparaitre à de drôles d’heures. Elle se fâche sans cesse avec ses parents… qui n’ont qu’une idée c’est de la suivre à la trace. Je ne sais plus quoi faire pour l’aider et je crains qu’elle ne soit dans de mauvais draps.
Il eut un sourire cynique :
— Ou bien qu’elle ait une amourette ? Ce que vous me décrivez-là n’a rien d’alarmant.
Il avait les mains dans son veston, le regard fuyant. Il faisait tout pour paraître détaché…Pourtant, elle était sûre qu’Alexandre et Héloïse n’étaient pas qu’une histoire d’amour ratée. Il y avait plus.
— Vous savez tout aussi bien que moi que ce n’est pas dans la nature d’Héloïse d’aller conter fleurette.
— En quoi serais-je concerné ?
Il était fâché qu’elle vienne le déranger dans ses tourments, mais indubitablement porté par un nouvel espoir.
— Elle s’est éloignée de vous, mais elle vous aime. J’en suis sûre.
Bérénice se rappelait encore le chagrin d’Héloïse lorsqu’elle avait dû dire non à sa demande en mariage. Quel que fut la raison de son refus, ce n’était pas à cause d’un manque d’amour.
— Qu’entendez-vous par là ? Ne parlez pas de ce que vous ignorez.
Alexandre se détourna et posa une main sur sa hanche. Bérénice l’entendit respirer fort. Inquiète, elle se rapprocha et distingua à travers les vêtements une armature courant le long de son dos. Quelque chose sur la colonne vertébrale. Quelque chose d’inhumain.
— Vous souffrez ? Vous êtes blessé ?
Bérénice lui prit le bras pour le soutenir. Il se laissa faire. Alexandre avait des difficultés à reprendre sa respiration, mais parvint à se ressaisir. Il se tint de nouveau très droit, le visage crispé et murmura :
— Venez-en à l’essentiel, s’il vous plait.
Cela sonnait comme une supplique, Bérénice le relâcha. Elle aurait voulu le questionner sur ses douleurs, mais devant l’air implacable d’Alexandre, elle reprit ses distances :
— Héloïse vous aime ! Cela semble si difficile à croire ? Elle refuse d’être une simple marchandise échangée par son riche père. Elle vous aime, mais dit « non » à tout le reste…le mariage rêvé par ses parents, l’absence de liberté et d’autonomie d’une femme.
— Pourtant, elle aurait pu sauter sur l’occasion ! Faire son bonheur et celui de son père d’un même coup ! C’est un luxe auquel peu de femmes peuvent prétendre.
Bérénice affirma avec ferveur :
— Peut-être que vous avez raison, mais il n’empêche… Les hommes ne sont pas les seuls à avoir de l’honneur. Héloïse a le sien et tient à ce qu’il reste intact. Elle ne veut pas être une monnaie d’échange. Elle a un savoir important, un esprit farouche, une indépendance et une envie d’exister pour elle qu’aucun mariage ne pourra brider.
— Je le sais bien ! Si j’avais voulu une petite femme bien sage et docile, j’aurais évité de demander en mariage Héloïse, souffla-t-il dans une ébauche de sourire.
Alexandre était toujours fâché, mais il semblait plus enclin à envisager les derniers évènements sous un nouvel angle. Bérénice espérait seulement qu’Héloïse ne lui reprocherait pas son intervention.
— Que me conseillez-vous ? J’imagine que vous avez également votre avis sur la question, fit-il, amusé.
— Beaucoup de patience. Elle reviendra vers vous lorsqu’il sera évident à tous que ce choix sera le sien et non celui de ses parents. J’en suis persuadée !
— Et comment savez-vous que… ?
— J’étais sur la terrasse, lorsque vous avez fait votre demande. C'était un hasard…je vous l’assure.
Alexandre répondit faussement menaçant :
— Je saurais donc où vous trouver si mademoiselle Lépine refuse une deuxième demande en mariage.
Bérénice déglutit, peu sûre de goûter à l’humour d’Alexandre. Il était le fils de l’homme le plus puissant de France. Et elle, une petite géographe inconnue au bataillon. Elle soupira et reprit la parole :
— Héloïse a l’air de savoir ce qu’elle fait. Jusque-là, personne n’a eu confiance en elle et en son jugement. Montrez-lui que vous l’estimez.
— Elle me fait peur, elle peut parfois être inconsciente face au danger.
— C’est ce qu’elle me reproche tout le temps, murmura Bérénice, amusée.
—Alors nous sommes fichus ? reprit Alexandre. Deux femmes aventureuses et téméraires.
Plus sérieux, il souffla :
— J’ai bien fait de ne pas vous chasser en vous voyant à ma porte…
Bérénice le scruta un instant et demanda avec hésitation :
— J’ai vu une pointe dans votre dos…
Curieuse, elle ne comprenait pas le mal dont il souffrait.
— Rares sont ceux qui savent que je n’aurais sans doute jamais eu l’occasion de marcher sans l’aide des Habiles, articula-t-il. Aussi peu sympathiques que soient ces individus, ils m’ont donné la chance de pouvoir être plus libre.
Les paroles d’Alexandre étaient dures envers les Habiles. Était-ce son père qui lui avait transmis cette vision ?
Il lui présenta son dos avec difficulté et pointa du doigt ce que Bérénice avait entraperçu. Une structure mécanique longeait et soutenait sa colonne vertébrale dans une articulation adroite mais limitée. Intrinsèquement liés, l’homme et la machine ne faisait qu’un. Bérénice se demanda à quel point cette fusion était douloureuse. Elle avait bien vu que la greffe ne prenait pas totalement.
— Comment est-ce possible ? fit-elle en se retenant de glisser ses doigts le long de cette colonne vertébrale artificielle.
Voilà pourquoi il ne s’était pas agenouillé pour sa demande en mariage, qu’il paraissait souvent limité dans ses mouvements et toujours aussi raide qu’un piquet. Son corps ne se mouvait qu’à l’aide des Habiles.
— Comme vous avez pu le constater, mes parents sont riches et cela a ses avantages. Les Habiles ont construit cette machine unique. Parfois c’est très douloureux, mais un détour par le ministère des Habiles, quelques inspections et une recharge des batteries, et la douleur s’efface…pour un temps.
Il se frotta le dos, comme par habitude.
— Une recharge des batteries ? questionna Bérénice.
— Le rubis. C’est lui qui alimente la mécanique boiteuse qui me maintient le dos. Mais plus il est sollicité, plus vite il s’épuise… Et plus vive est la douleur.
— Et vous n'avez rien trouvé de mieux ?
— Si. Quand j'étais petit la pierre diorite était bien moins rare et bien moins chère…mais surtout beaucoup plus efficace.
— Bérénice ! s’exclama une voix derrière eux.
Bérénice se détourna et reconnut Charles, le frère d’Héloïse. Que pouvait-il bien faire à cette heure, dans cette maison ? Le garçon atteignit leur niveau, les yeux rougis par le manque de sommeil, les boucles aplaties par le coussin sur lequel il devait dormir quelques heures plus tôt. Il portait un manteau sur son pyjama et tenait honteusement son ourson en peluche. Il s’accrocha à la robe de Bérénice et leva les yeux vers elle :
— Bérénice. Papa et Maman t’attendent. Comment as-tu pu entrer avant nous, tout en étant partie après ?
Il reprit en murmurant, davantage pour lui-même que pour Bérénice :
— Lorsqu’on est partis, Héloïse a affirmé que tu venais juste de te réveiller.
— Un coup de chance. Je pensais que vous étiez déjà rentrés donc j’ai pu me faufiler…
— Je me suis permis d’aider mademoiselle Bérénice à pénétrer ici, poursuivit Alexandre.
Bérénice le remercia de sa discrétion par un sourire.
— Comme c’est gentil à vous monsieur Harcourt, fit Charles, semblant pour la première fois apercevoir Alexandre.
Difficile d’associer ce nom – Harcourt – à Alexandre, si différent de son père.
— Nous devrions vous laisser, fit Bérénice à l'adresse d'Alexandre.
Il hocha la tête, un sourire triste aux lèvres. Bérénice se laissa guider par Charles :
— Où sont tes parents ?
— Ils étaient dans la chambre de monsieur Coeurderoy tout à l'heure. On n’a qu’à les attendre à l'entrée et ils nous rejoindront. Bérénice tu as vu ses brûlures ? C’est impressionnant. Le sang, les écorchures et les cheveux…C’est trop bien !
Ses yeux brillaient et Bérénice sourit :
— Je te rappelle qu’il a subi un attentat ! Tu as l’air plus admiratif qu’effrayé.
— Bien sûr ! Il a affronté la mort en la regardant en face. Sans ciller. J’veux être comme lui plus tard.
Bérénice scruta Charles qui babillait sans se rendre compte de la portée de ses paroles. Il était révélateur de ce que Lysandre représentait pour les gens. Elle leva les yeux et tomba sur Ariane qui fumait toujours en haut de l'escalier principal. Elle avait entendu les paroles de Charles et arquait les sourcils dans sa direction comme pour lui dire : « Il m’a fallu moins d’une nuit pour faire de Lysandre un héros de la nation. Et vous, où en êtes-vous ? »
Charles se vantait devant les autres enfants d’avoir vu le blessé, racontant avec force détails l’état de Lysandre. À l’écouter, le neveu de l’empereur n’était que lambeaux. Ils se posèrent sur les marches des escaliers sous le regard surpris des autres nobles et des domestiques. Bientôt la tête de Charles se fit lourde sur son épaule tandis que l’enfant s’endormait. La cloche sonna sept heures du matin et le hall ne désemplissait pas.
Alors que son esprit s’échappait, une main la secoua légèrement et Bérénice reconnut Héloïse :
— On rentre ?
— Je veux bien, soupira Bérénice.
Octave attrapa le corps assoupi de son fils et le porta jusqu’à leur voiture, tandis que Bérénice chuchotait à Héloïse :
— Merci de m’avoir couverte.
— Tu m’en dois une, fit Héloïse en un clin d’œil. Tout va bien ? Juste pour information, tu sais que ce n’est pas très bien vu pour une jeune femme de s’échapper à une heure aussi tardive du domicile ?
Bérénice sourit et répondit :
— J’ai appris des choses intéressantes. Attendons de rentrer et je t’expliquerai.
Héloïse acquiesça et elles pénètrent dans la voiture.
Une fois dans la chambre d’Héloïse, à l’abri de toute oreille indiscrète, les couvertures remontées jusqu’au menton, Bérénice lui détailla toute sa soirée :
— Alors tu sais…pour Dimitri et Lysandre. Je suis désolée, ce n’était pas à moi de t’en parler, fit Héloïse.
— Je m’en suis doutée. Ces deux-là parlaient de toi trop souvent et avec trop de confiance pour que tu ne sois pas dans le secret.
— Dimitri a disparu longtemps après le coup d'État de son oncle. Très longtemps. On dit d'ailleurs qu'il aurait fait le tour du monde. Moi je n'y crois pas trop, je pense surtout qu'il est devenu compagnon-Habile et qu'il a parcouru l'Europe pour se former au métier comme un véritable artisan. En tout cas, il a laissé Lysandre à sa tante et plus de nouvelles durant des années !
— Et quand est-il revenu ?
Bérénice avait des difficultés à imaginer cette vie : la disparition de ses parents, le contrat avec son oncle avide de pouvoir, l'abandon de son frère, le départ pour une nouvelle vie…
— Il y a quelques années. Tu n'imagines pas, souffla Héloïse. On craignait qu'il ne bouleverse tout ce petit monde bien établi, les copains de fumoir de son oncle répartis dans les postes les plus prestigieux. Et finalement, il n'a rien fait. Il s'est simplement installé au ministère des Habiles. Il s'est mis au travail sans relâche. Il n'a pas arrêté depuis.
Bérénice soupira de lassitude. Cette histoire était si complexe. Elle ne pouvait qu'imaginer les rancœurs, les peines, les espoirs et les désillusions de Dimitri et Lysandre.
— Tiens ! Regarde ça, lança Bérénice en tendant à Héloïse la photographie des familles Coeurderoy et Savary. Plus de doute sur la relation entre mon père et l'empereur. Et j'y étais.
Icare se pencha sur son épaule, la tête contre sa joue.
— C'est incroyable, Bérénice. Tu te rends compte qu'à présent, tu fais en quelque sorte partie de la Résistance ? demanda Héloïse, captivée par la photographie.
Héloïse était moins contrariée que Bérénice ne l'aurait crue. Pourtant, elle était hésitante :
— Héloïse ? Me caches-tu quelque chose ? J'ai l'habitude de te voir pester contre mes prises de risque, mes mauvaises fréquentations et j'en passe. Si nous n'étions pas si fatiguées, je te croirais malade !
— Ce n'est pas ça. Mais…
Héloïse lui lança un regard franc, inspira un grand coup et prit son courage à deux mains :
— Bon, tu as vu pour mes escapades… Mes petits mystères dans mon coin…Tout cela est lié à Dimitri et Lysandre. Par contre, tu dois promettre de te taire ! Ne rien dire !
Bérénice hocha de la tête. Héloïse se releva précipitamment, plaça sa main sous sa machine à écrire, posée sur son bureau, appuya sur un bouton encastré dans le bois et fit tomber dans sa paume une petite boite à la marqueterie d'une grande finesse.
— Dès notre escapade à la Sorbonne, j'ai compris qu'il faudrait un jour ou l'autre que je t'en parle. Je n'ai simplement jamais trouvé le bon moment. Et puis…j’avais un peu peur, poursuivit-elle en lui tendant la boite et en s'asseyant à ses côtés.
Cette boite, aussi longue que fine cachait en son sein des coupures de journal découpées :
- LE SCANDALE DES DÉCORATIONS ? PLUS BESOIN D'HONNEUR ET DE BRAVOURE, PAYEZ ET VOUS GAGNEREZ EN GALONS
Edmond Hardi
- L’AFFAIRE DES FICHES ? TENEZ-VOUS À CARREAUX OU VOUS AUREZ VOTRE DOSSIER SUR LE BUREAU D'ÉMILIEN DECAS
Edmond Hardi
- HARCOURT ET SON PETIT EMPEREUR, UN DUO FLAMBOYANT
Edmond Hardi
Sous ce dernier titre se dévoilait une caricature. Auguste était reconnaissable à sa longue silhouette d'éminence grise et son nez servait de perchoir à un aigle. À ses côtés, l’empereur, vieillard impotent, ne dépassait pas le nombril d’Harcourt. L’empereur regardait Auguste avec une adoration sans faille.
— Ne me dis pas que tout cela vient de toi ? demanda Bérénice, incrédule.
— Si ! Edmond Hardi, c'est moi ! fit fièrement Héloïse en se pointant du doigt.
Bérénice avait déjà entendu parler d'Edmond Hardi. Un journaliste indépendant à l'origine de nombreux articles à l'encontre du pouvoir, aussi adoré de la population – et notamment du milieu ouvrier – que détesté du pouvoir et de l'administration impériale.
Le document suivant était une affiche de recherche, réalisée par le ministère de la police, sous les ordres d'Emilien Decas. On y voyait un homme aussi haut que large, le visage avenant et fier, vissé à un cou de taureau et un corps bâti comme une armoire à glace. La chevelure sombre et épaisse, le regard vif, le front large. Emilien Decas s'était employé à l'aide de ses mouchards et espions à dresser un portrait d’Edmond Hardi. Comment aurait-il pu faire un portrait fidèle de lui ? Son fauteur de troubles était une femme !
— Dire que tu ne voulais absolument pas que je m'approche des personnes peu recommandables ! Dois-je de suite prendre mes distances ? fit Bérénice dans un rire.
Incroyable ! Héloïse était l’un des plus grands journalistes de France.
Bérénice reprit plus sérieusement :
— Ainsi s'expliquent tes sorties à pas d'heures, tes disparitions étranges et douteuses, ton indignation sur certaines affaires de la cour et surtout…ta maitrise parfaite de toutes les dernières nouvelles politiques.
Dire qu’Alexandre croyait qu'elle avait une amourette…s’il savait qu'Héloïse entretenait une relation passionnelle avec le journalisme, peut-être serait-il aussi soulagé que catastrophé ? Héloïse s'était construit un nom de plume, une carrière et une réputation. L'homme qui la détournerait de sa voie ne la rendrait pas heureuse. De cela, Bérénice en était sûre.
— Pourquoi un portrait si peu fidèle ? questionna Bérénice en montrant la représentation d’Edmond Hardi.
— Une idée de mon rédacteur. Il a fait en sorte que les espions de l’empereur me prennent pour un autre. Et puis une femme écrire…C’est impossible, non ? fit-elle, pleine d’ironie.
— Depuis combien de temps es-tu Edmond Hardi ? articula Bérénice, encore sous le coup de la surprise.
— Depuis au moins cinq ans. Je savais que je ne voulais pas finir comme ma mère, de salons en salons, de discussions futiles en discussions futiles. J'ai commencé à écrire des papiers sur mes perceptions de la cour…au début ce n'était pas très glorieux.
— Et ensuite tu as découvert le scandale des décorations ? Si mes souvenirs sont bons… Cet article a fait la renommée d’Edmond Hardi. Je lisais ses…enfin tes articles avec passion ! C’était il y a trois ans, non ?
— Oui, j'ai rapidement étudié les comptes de l'État. Emilien Decas n'est qu'un homme parmi d'autres. Tous sont placés à des postes qu'ils ne méritent pas, gagnants une fortune à dévoiler au monde leur incompétence. Je suis allée voir Dimitri dans l'espoir qu'il veuille devenir empereur.
— Et alors ?
— Il m’a dit ne pas être intéressé, mais que les gens voudraient entendre ce que j’avais à leur dire. Il m'a présenté au rédacteur du journal censuré Le Cassandre, Célestin Fortuné. Il a accepté de me publier.
Le Cassandre. Aucun nom n'aurait pu mieux convenir à un journal censuré par l'État. Dans la mythologie, cette princesse troyenne prédisait le destin funeste de Troie mais n’était prise au sérieux par aucun des Troyens. Impuissante, elle voyait alors sa cité s’effondrer sous ses yeux. Le Cassandre avait pour objectif d'éviter de faire de Paris la nouvelle Troie.
— Célestin Fortuné est mon rédacteur depuis cette époque. Il me fait une totale confiance tant que j'arrive avec une histoire, des preuves, des dossiers…
Bérénice lista en levant ses doigts à chaque point énuméré :
— Une femme. Issue de la noblesse. Proche de l'empereur. Sans acte de rébellion connu…ta couverture est parfaite.
— Quand le chat dort, les souris dansent, chuchota Héloïse, complice.
— Et pourtant, excuse-moi l'expression, tu es un homme recherché et perçu comme…
Bérénice relut l'affiche :
—…Dangereux. « Trouble à l'ordre public ». C'est ce qu'il est écrit !
— C'est le prix à payer ! Tout cela n'a eu qu'un seul objectif : aider le réel héritier à reprendre le trône. Quand j'ai compris que Dimitri ne serait pas cet homme, j'ai employé toute mon énergie à aider Lysandre ! Il y a un an, je suis moi-même allée le chercher à Marseille pour le convaincre…
— Tu es à l’origine de l’arrivée de Lysandre sur Paris ?
— Bien sûr, je lui ai organisé beaucoup de rendez-vous grâce aux personnalités que je peux connaitre, en tant qu'Héloïse Lépine et en tant qu’Edmond Hardi. Des individus délaissés par le pouvoir qui sont ravis de se joindre à notre cause. Je n'avais pas pu encore l'informer du coup d'État préparé par Harcourt, mais maintenant que tu l'as fait…Il va falloir que nous réorganisions un plan.
Voilà pourquoi Héloïse ne disait pas à Alexandre qu’elle l’aimait… Elle ne pouvait pas à la fois aider Lysandre à vaincre l’empereur et Harcourt et en même temps lui avouer son amour.
— Et tes parents ? Y as-tu pensé ? Ils subiront sans aucun doute les conséquences de tes actes ? Ce sont des proches de l'empereur.
Bérénice avait beau ne pas porter Octave et Blanche dans son cœur, elle ne pouvait pas ignorer qu'ils seraient des dommages collatéraux du choix de leur fille.
— C'est Charles qui m’inquiète le plus. Je ne veux pas qu'il subisse les conséquences de mes actes. Mes parents, quant à eux, auraient dû mieux choisir, ils ternissent tous les jours notre nom et ne méritent pas l'emblème qui leur a été confié. Je crois en Lysandre ! Ses intentions sont nobles !
Bérénice voyait Héloïse sous un nouveau jour. Journaliste épanouie, fine politicienne…voilà pourquoi elle n’avait pas de place pour l’amour d’Alexandre Harcourt. Comment préparer le retour de Lysandre et épouser le fils de son pire ennemi ?
En voyant ainsi Héloïse, Bérénice s’interrogea sur son propre avenir. Faute d'être une Habile, elle voulait redevenir une Savary et embrasser sa propre histoire. Elle songea aux dernières heures écoulées. Elle ne s'était jamais sentie aussi complète et confiante que dans cette immense cuisine, le nez plongé dans l'héritage de son père durant cet étrange petit-déjeuner en compagnie de Dimitri.
J’aime bien le portrait du journaliste. C’est sûr qu’il ne va pas aider les forces de l’ordre à identifier le fameux Edmond Hardi. ;-)
Je fais partie des plumes peu convaincues par la scène entre Bérénice et Alexandre. À mon avis, c’est une bonne idée qu’elle trouve moyen de lui parler, mais il manque quelque chose pour que ce soit vraisemblable. Et comme Sorryf, je ne comprends pas comment Bérénice a pu le voir alors qu’il lui a fallu traverser des couloirs et des boudoirs pour le rejoindre.
Au début, j’avais des craintes que les intérêts d’Héloïse et de Bérénice divergent au point qu’il y ait un conflit de loyauté, mais avec les dernières révélations, je crois qu’elles ne peuvent que se rapprocher et être alliées.
Coquilles et remarques :
— Vous aviez été une petite peste ce jour-là. Je m’en souviens très bien. [Virgule après « peste ».]
— Leurs familles se connaissaient donc si bien ? Tous les adultes présents, ce jour-là, étaient aujourd’hui morts [se connaissaient-elles / il faudrait enlever les virgules qui encadrent « ce jour-là » / je dirais plutôt « étaient morts aujourd’hui »]
— Quel gâchis, soupira-t-elle [Ponctuation : « Quel gâchis ! soupira-t-elle ».]
—Il se rapprocha de la fenêtre et appuya ses mains contre la vitre [On voit que ce n’est pas lui qui nettoie ! ;-)]
— Vous souvenez-vous de moi, n’est-ce pas ? [L’inversion est incompatible avec « n’est-ce pas ». Il faut choisir entre « Vous souvenez-vous de moi ? » et « Vous vous souvenez de moi, n’est-ce pas ? ».]
— Alexandre se redressa le plus droit possible. [C’est un pléonasme ; « se redressa le plus possible » ou « se tint le plus droit possible »]
— J’espérais que vous puissiez m’aider, reprit Bérénice. [Je dirais « que vous pourriez m’aider ».]
— Elle se fâche sans cesse avec ses parents… qui n’ont qu’une idée c’est de la suivre à la trace. Je ne sais plus quoi faire pour l’aider [Virgule après « idée » / « Je ne sais plus que faire » irait mieux dans le style ambiant.]
— Ce que vous me décrivez-là n’a rien d’alarmant. [Pas de trait d’union dans « décrivez là ».]
— En quoi serais-je concerné ? [Comme je l’ai indiqué précédemment, on n’employait pas « être concerné » à l’époque. Je propose « En quoi cela me regarde-t-il ? » ou « En quoi est-ce que cela me regarde ? ».]
— Quel que fut la raison de son refus [Quelle que fût la raison ; « raison » est féminin et il faut un subjonctif]
— une indépendance et une envie d’exister pour elle qu’aucun mariage ne pourra brider. [Je dirais « pour elle-même ».]
— Alexandre répondit faussement menaçant [Virgule après « répondit ».]
— Je saurais donc où vous trouver si mademoiselle Lépine refuse [Je saurai ; futur simple]
— Bérénice déglutit, peu sûre de goûter à l’humour d’Alexandre [de goûter l’humour]
— Il lui présenta son dos avec difficulté et pointa du doigt ce que Bérénice avait entraperçu. [« Entrapercevoir » n’est pas un verbe très courant habituellement. Je trouve que tu l’emploies souvent. Ici, elle a deviné ou discerné quelque chose sous son habit.]
— dans une articulation adroite mais limitée. Intrinsèquement liés, l’homme et la machine ne faisait qu’un. [Virgule avant « mais » / ne faisaient qu’un]
— Il portait un manteau sur son pyjama et tenait honteusement son ourson en peluche. [Si tu dis « honteusement », ça veut dire que c’est déshonorant ; je propose « et tenait son ourson en peluche avec gêne » ou « et tenait son ourson en peluche avec un air gêné ».]
— Bérénice. Papa et Maman t’attendent. Comment as-tu pu entrer avant nous, tout en étant partie après ? [Virgule après « Bérénice » / pas de virgule après « avant nous ».]
— Un coup de chance. Je pensais que vous étiez déjà rentrés donc j’ai pu me faufiler… [Virgule avant « donc ».]
— Comme c’est gentil à vous monsieur Harcourt [Virgule avant « monsieur ».]
— Ils étaient dans la chambre de monsieur Coeurderoy tout à l'heure. [Ligature manquante]
— Bérénice tu as vu ses brûlures ? / C’est trop bien ! [Virgule après « Bérénice » / « C’est trop bien ! » est une expression récente [Je ne vois guère que « formidable », « prodigieux » ou éventuellement « sensass » (qui date de 1889) ; dans ce sens, « géant » et « génial » datent des années 1980...]
— Bérénice scruta Charles qui babillait sans se rendre compte de la portée de ses paroles. Il était révélateur de ce que Lysandre représentait pour les gens. [Ce sont ses paroles qui sont révélatrices de cela , pas Charles lui-même.]
— Bientôt la tête de Charles se fit lourde sur son épaule tandis que l’enfant s’endormait. [Je dirais « sur l’épaule de Bérénice ».]
— je pense surtout qu'il est devenu compagnon-Habile et qu'il a parcouru l'Europe [Même avec une minuscule à « habile », je ne mettrais pas le trait d’union ».]
— En tout cas, il a laissé Lysandre à sa tante [Je dirais plutôt « il a laissé Lysandre chez sa tante » ou alors « il a confié Lysandre à sa tante », qui a une connotation plus positive.]
— les copains de fumoir de son oncle répartis dans les postes les plus prestigieux. [Dans cette acception, on ne dit pas « dans un poste » ; je propose « auxquels on avait confié les postes les plus prestigieux ».]
— Cette histoire était si complexe. [Point d’exclamation.]
— en tendant à Héloïse la photographie des familles Coeurderoy et Savary. [Ligature manquante.]
— Icare se pencha sur son épaule, la tête contre sa joue. [Il y a longtemps qu’on ne l’avait plus vu, celui-là ! :-)]
— Héloïse était moins contrariée que Bérénice ne l'aurait crue [ne l'aurait cru ; le COD « l’ » n’est pas mis pour « Héloïse », mais pour le sous-entendu « qu’elle (Héloïse) ne l’était ».]
— Bon, tu as vu pour mes escapades… Mes petits mystères dans mon coin…Tout cela est lié à Dimitri et Lysandre. Par contre, tu dois promettre de te taire ! [Pourquoi « Par contre » ? Il faudrait plutôt dire « Cependant », « Néanmoins » ou « Mais ».]
— Cette boite, aussi longue que fine cachait en son sein des coupures de journal découpées [Il faudrait placer « aussi longue que fine » entre deux virgules / « découpées » est en trop : c’est un pléonasme / je dirais « des coupures de journaux », à moins qu’elles viennent toutes du même journal.]
— PAYEZ ET VOUS GAGNEREZ EN GALONS [« DES GALONS » ou « VOS GALONS »]
— TENEZ-VOUS À CARREAUX OU VOUS AUREZ VOTRE DOSSIER SUR LE BUREAU D'ÉMILIEN DECAS [« À CARREAU »] ; l’expression figée « se tenir à carreau » s’emploie au singulier / c’est la seule fois où tu as mis l’accent aigu à « ÉMILIEN » ; pourtant il faudrait le faire systématiquement.]
— aussi adoré de la population – et notamment du milieu ouvrier – que détesté du pouvoir et de l'administration impériale. [Qu’est-ce que tu entends par « l'administration » ? Ce n’est correct que s’il s’agit des services administratifs ; s’il s’agit du gouvernement, c’est un américanisme récent.]
— On y voyait un homme aussi haut que large, le visage avenant et fier, vissé à un cou de taureau et un corps bâti comme une armoire à glace. [Je propose : « On y voyait un homme aussi haut que large au visage avenant et fier vissé à un cou de taureau et au corps bâti comme une armoire à glace ».]
— Dois-je de suite prendre mes distances ? [tout de suite]
— Ainsi s'expliquent tes sorties à pas d'heures [à pas d'heure]
— De cela, Bérénice en était sûre. [Tu ne peux pas cumuler « De cela » et « en ». Il faut dire : « De cela, Bérénice était sûre » ou « Cela, Bérénice en était sûre ». La graphie rectifiée est « sure ».]
— Et puis une femme écrire…C’est impossible, non ? [Je propose : « Et puis pour une femme, écrire… c’est impossible, non ? »]
— comme ma mère, de salons en salons, de discussions futiles en discussions futiles [« de (…) en » s’emploie avec des noms au singulier : « de salon en salon, de discussion futile en discussion futile ».]
— J'ai commencé à écrire des papiers sur mes perceptions de la cour…au début ce n'était pas très glorieux. [C’est une autre phrase : « Au début, ce n'était pas très glorieux ».]
— Si mes souvenirs sont bons… Cet article a fait la renommée d’Edmond Hardi. [Là en revanche, c’est la même phrase qui continue : « Si mes souvenirs sont bons… cet article a fait (...) ».]
— Tous sont placés à des postes qu'ils ne méritent pas, gagnants une fortune à dévoiler au monde leur incompétence [gagnant ; c’est un participe présent, pas un adjectif / logiquement, ils ne dévoilent pas au monde leur incompétence : ce ne serait pas à leur avantage ; à ta place, je me contenterais de « malgré leur incompétence » ou « en dépit de leur incompétence ».]
— Il m'a présenté au rédacteur du journal [présentée]
— Sans acte de rébellion connu…ta couverture est parfaite. [Selon le dictionnaire historique de Robert, il semble que « couverture » ne s’employait pas dans ce sens à l’époque. Il faudrait chercher du côté de « feinte » ou « dissimulation ».]
— …Dangereux. « Trouble à l'ordre public ». C'est ce qu'il est écrit ! [Je dirais simplement « ce qui est écrit ».]
— Tu es à l’origine de l’arrivée de Lysandre sur Paris ? [à Paris]
— Bien sûr, je lui ai organisé beaucoup de rendez-vous grâce aux personnalités que je peux connaître [Il faudrait plutôt mettre un point après « Bien sûr ».]
— Elle ne pouvait pas à la fois aider Lysandre à vaincre l’empereur et Harcourt et en même temps lui avouer son amour. [Il faut une virgule avant « et en même temps » pour bien différencier les deux coordinations.]
— Et tes parents ? Y as-tu pensé ? Ils subiront sans aucun doute les conséquences de tes actes ? [Ce n’est pas une question : point après « de tes actes ».]
— elle ne pouvait pas ignorer qu'ils seraient des dommages collatéraux du choix de leur fille. [L’expression « dommages collatéraux » est un calque d’une expression américaine qui date de la guerre du Viêt Nam ; « les malheureuses victimes », peut-être?]
— Mes parents, quant à eux, auraient dû mieux choisir, ils ternissent tous les jours notre nom [Il faudrait un signe de ponctuation plus fort après « mieux choisir » : point ou point-virgule.]
— En voyant ainsi Héloïse, Bérénice s’interrogea sur son propre avenir. [Je dirais « En voyant Héloïse ainsi ». Mais je pense que quelque chose comme « En considérant la situation d’Héloïse » serait plus clair.]
J'ai beaucoup aimé la dualité de ce chapitre avec Héloïse d'un côté et Alexandre de l'autre. En revanche, comme d'autres plumes je suis moins convaincue par la conversation entre Bérénice et Alexandre. Je sais que c'est dans le caractère de Bérénice d'être un peu impulsive, de prendre les problèmes à bras le corps et de se lancer dans la bataille comme ça, mais je trouve qu'Alexandre se confie tout de même bien vite à elle. Peut-être manque-t-il un petit quelque chose dans leur interaction qui puisse montrer concrètement que l'un et l'autre peuvent se faire confiance. Nous on s'en doute en tant que lecteur car on connaît bien Bérénice et on sait que ses intentions sont honorables, mais du point de vue d'Alexandre, c'est un peu rapide à mon sens, surtout qu'il se dévoile beaucoup en lui confiant cette révélation sur son compte (même si l'idée en elle-même d'un homme mécanique est géniale, vraiment). J'espère ne pas trop t'embrouiller et perturber tes travaux de correction avec cette remarque :( bon ça reste cela dit un point de détail.
J'essaye de continuer dès que possible, ça faisait un petit moment que je n'étais pas passée et ton histoire commençait à vraiment me manquer. ♥
Merci à toi au passage pour tes encouragements pour mon CAPES, le stress commence à sérieusement monter, mais je me dis qu'une fois que ce sera passé, j'aurai tout plein de temps pour lire hé hé !
À très vite ! :)
Pour ce chapitre, merci beaucoup pour ton commentaire ! Je suis contente de ta perception, je voulais qu’on sente le rebondissement venir, mais qu’on ne devine pas qu’elle était journaliste ! C’est tout à fait ça, je voulais montrer le pouvoir de la presse et une femme obligée de se cacher derrière une identité masculine pour pouvoir publier, donner son avis.
Pour la conversation Bérénice/Alexandre… arf, je l’ai remaniée (je ne sais plus si la version postée est recorrigée, faudrait que je regarde), mais je ne suis toujours pas satisfaite également. Ce que tu me dis est tout à fait vrai et je parviens difficilement à passer d’un Alexandre sur la retenue (qui se demande ce qu’elle lui veut celle-la !) a un Alexandre qui se livre un peu plus. Je pense qu’en septembre, je me remettrai dessus. Arf, ce sont des points de passages qui sont très difficiles pour moi, cela demande un travail très subtil !
Merci beaucoup ! <3
J'ai adoré les révélations d'Héloïse, que je n'avais pas vues venir :) J'aime cette image de femme déterminée, forte et indépendante. J'ai bien compris pourquoi son histoire d'amour était difficilement envisageable, officiellement en tout cas.
J'ai été surprise par l'envie de Bérénice d'aller à la rencontre d'Alexandre. J'imagine que tu avais besoin qu'elle découvre qu'il est est "homme mécanique" pour la suite. Mais disons que je l'a
Je continue ma lecture ;)
Alors dans l’ensemble c’était encore un super chapitre, notamment avec les révélations à propos d’Héloïse, j’ai trouvé ça extra, je ne m’y attendais pas du tout ! En revanche la scène avec Alexandre Harcourt me pose problème. Déjà c’est très généreux de la part de Bérénice d’aller le voir pour le consoler, mais tous deux ne se connaissent pas et l’écart de « rang » entre B et lui est complètement mis de côté. Je veux dire par là que je m’attendais à ce qu’Alexandre la rembarre, après tout elle se mêle carrément de ce qui ne la regarde pas. Et puis je ne sais pas, je ne voyais pas Alexandre prêt à partager les secrets de son cœur avec une totale inconnue, quand bien même Bérénice est l’amie d’Héloïse. Il y quelque chose qui ne colle pas pour moi dans cette scène. Je trouverais ça plus cohérent par exemple si Bérénice surprenait une conversation entre Alexandre et qqun d’autre à propos d’Héloïse, où Alexandre se plaint et semble en colère, et du coup B veut défendre son amie.
Par contre la scène entre B et H, je l’ai trouvée extra, super bien écrite, on comprend bien du coup les raisons pour lesquelles Héloïse refuse d’épouser Alexandre.
durant cet étrange petit-déjeuner en compagnie Dimitri. => Ouiiiiiiii B+D !!! =D
- " Au premier étage, elle entraperçut un homme dans un des innombrables salons." -> J'ai logiquement imaginé que Bérénice était a l'entrée de la pièce ou se trouvait Alexandre, ou en haut d'un escalier... mais elle traverse tout un tas de pièces pour le rejoindre, est-ce qu'elle le voyait a travers une fenêtre ? Genre elle regarde par la fenêtre et le voit lui à une fenêtre du 1er étage ? Si c'est le cas je trouve que ça se comprend pas intuitivement, donc faudrait préciser je pense.
- "La réponse fut plus que fraiche." -> Fraiche, je trouve que c'est ambigu, la fraicheur ça évoque + du positif. Froide ?
- "Elle ne pouvait pas vous dire oui dans sa situation" -> il manque un tiret
- Je trouve qu'il y a un changement d'attitude un peu trop brusque chez Alexandre entre le moment ou tu écris "animé par la colère" et celui ou il fait un sourire complice. A mon avis tu devrais rajouter une petite ligne pour dire que la réplique de Bérénice a l'air eu de le calmer, comme ça on imaginerait mieux le ton de la réplique suivante (comme il était faché juste avant, j'avais imaginé sa réponse toujours fachée, et le sourire complice m'a surprise)
Voila ! ensuite je n'ai plus rien repéré, je sais pas si c'est parce que tout était parfait ou si j'étais tellement a fond que je voyais plus rien ! Purée Héloïse journaliste secret ! TROP LA CLASSE ! Je la trouvais déjà classe et balèze a la base mais maintenant encore plus !
Je m'en fais pas trop pour elle et Alexandre, je suis sure que ça va s'arranger ! mais je trouve super cool que Héloïse fasse passer sa carrière, et ses convictions politiques avant lui !
Il y a quand même un truc qui est flou pour moi : comment peut-il/elle être un journaliste célèbre si il/elle écrit dans un journal censuré (qu’entends-tu par là ? est-ce que ce journal peut paraître ?), et si elle/il est recherché par la police, comment peut-il/elle faire paraître ses textes. Il me semble qu’il faut un minimum de visibilité pour être un journaliste célèbre…
Détails
résolument accablé : je ne crois pas qu’on puisse être résolument acablé…
La réponse fut plus que fraiche : Bérénice commente sa réponse, il faut alors un imparfait
Elle ne pouvait pas vous dire « oui » dans sa situation : c’est une réplique de bérénice ?
je me serais évité de demander : j’aurais évité de ?
racontant avec force de détails l’état de Lysandre : avec force détails
Il leur était impossible de se rendormir alors que le soleil se levait : il leur fut ?
Héloïse semblait moins contrariée que ce que Bérénice l'aurait crue : contrariée que Bérénice (ne) l’aurait cru.
et tomba dans sa paume une petite boite : fit tomber dans sa paume
en compagnie Dimitri : de Dimitri
Dans tous les cas, je me disais que ce serait bien de l'expliquer un peu plus pour que les lecteurs comprennent, surtout que ce sont des détails plutôt intéressants...
Dans tous les cas, je me disais que ce serait bien de l'expliquer un peu plus pour que les lecteurs comprennent, surtout que ce sont des détails plutôt intéressants...