Chapitre 20 : Rachel

Alec sortait de son cours, légèrement absent, encore absorbé par les savoirs accumulés dans sa tête. Il n'avait qu'une envie à ce stade, rentrer à l'appartement, s'affaler sur le canapé et écouter du bon rock. Mais à peine avait-il franchi la porte du bâtiment qu'il entendit une voix bien trop familière retentir derrière lui, « Alec ! Ça fait un bail ! Comment tu vas ? »

Il n'eut pas le temps de se retourner qu'une silhouette mince, parfaitement apprêtée, perchée sur des haut talons mettant en valeurs ses longues jambes de mannequin lui bondit littéralement dessus. Son parfum envahit aussitôt l'air autour de lui, une fragrance sophistiquée et entêtante qu'il aurait préféré ne plus jamais sentir. Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, elle l'enlaça avec une familiarité qu'il n'avait pas autorisée, ses bras fins serrés autour de son cou.

« Rachel... » articula-t-il, rigide comme un piquet, ses bras ballants.

Elle profita de son moment d'hébétude pour l’attraper par la nuque et le tirer à elle. Elle déposa un baiser sur sa joue au coin de ses lèvres dans une approche sensuelle et possessive. Alec eut un mouvement de recul instinctif. La chaleur de sa peau et la sensation du rouge à lèvres lui donnèrent envie de s'essuyer le visage, il se retint toutefois pour ne pas passer pour un goujat. Il savait qu'elle le remarquerait et qu'elle en ferait tout un drame. « Qu'est-ce que tu fais là ? » finit-il par lâcher d'un ton sec, en s'éloignant légèrement d'elle. « Je pensais que tu voulais rester à l'étranger pour étudier les langues. »

Rachel sourit, imperturbable, et inclina légèrement la tête, comme si elle savourait chaque seconde de son effet sur lui. Ses boucles dorées scintillaient sous le soleil, et son sourire affichait cette confiance écrasante qu'Alec avait toujours trouvée à la fois fascinante et insupportable. « C’est vrai, mais, les voyages c’est surfait. La vie ici me manquait trop. Tu m’as beaucoup manqué. » annonça-t-elle sur un ton enjôleur, « Et j'ai bien l'intention de rattraper le temps perdu. Tomber sur toi dès mon retour, j’ai l’impression que c’est comme un signe. Après tout, toi et moi... On formait un couple parfait ! » Elle ponctua sa phrase d’une caresse sur son torse sans prêter attention aux regards curieux.

Alec arqua un sourcil, son ton glacé tranchant avec l'euphorie de Rachel. « Parfait ? Je crois que ton souvenir est un peu flou Rachel. »Il vit le choc dans le regard de Rachel. Celle-ci semble-t-il ne s’attendait pas à un accueil aussi froid. Une lueur de tristesse passa dans ses yeux. Avant qu'elle ne puisse répliquer ou se lancer dans l'une de ses tirades, il improvisa une excuse. « Écoute, j'suis désolé mais, je vais pas pouvoir rester à papoter avec toi. J'ai un truc super urgent à régler. À un de ces quatre. » Il s'éloigna ensuite à grands pas, sans lui laisser le temps de répondre. Il espérait que sa froideur parvienne à maintenir Rachel à distance. Elle et lui c’était de l’histoire ancienne et il n’avait aucunement envie de la laisser à nouveau entrer dans sa vie. Pourtant au fond de lui, il savait que Rachel était aussi belle qu’obstinée et elle n’était pas prête à le laisser tranquille. Leur rencontre n’était absolument pas un hasard, elle pouvait se montrer calculatrice et tout cela lui donnait déjà mal à la tête.

***

De retour à l'appartement, Alec poussa la porte d’entrée sans ménagement et la claqua derrière lui. Arrivé dans le salon, il jeta son sac par terre comme si ce geste suffirait à repousser loin de lui les tracas avant de s’affaler dans le fauteuil en cuir vieilli.

Harry, confortablement installé dans le canapé, les pieds sur la table basse, leva les yeux de son téléphone. « Eh ben, t'as l'air d'une humeur de chien »

Assise par terre, un livre à la main, Elena releva la tête, intriguée par la remarque de son frère. Elle plissa les yeux en voyant l'expression d'Alec. « Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Alec grogna, attrapant la bière qu’Harry avait laissé sans surveillance. « Rachel est revenue. »

Harry fut le premier à réagir, en lâchant un juron sonore. « Et merde. »

Elena fronça les sourcils, visiblement perdue. « C'est qui, Rachel ? »

Harry échangea un regard avec Alec, qui haussa les épaules d'un air fataliste. Voyant qu'une explication s'imposait, Harry se redressa avec un sourire narquois. « Laisse-moi t'expliquer. Mais d'abord... » Il se leva pour aller chercher quelques bières au frigo, « On va avoir besoin de ça. »

Elena éclata de rire, secouant la tête. « Sérieusement ? Est ce aussi dramatique que ce que Harry prétend ? »

« Pire. » répondit Alec, en se frottant les tempes pour faire passer sa migraine. « Mais vas-y, Harry, fais-toi plaisir. J'ai hâte d'entendre à quel point tu vas exagérer. »

Harry, une bière à la main, entama son récit, dans la posture du parrain afin de dramatiser encore davantage l’histoire. « Rachel, c'est l'ex d'Alec. Une tornade. Envahissante, manipulatrice, possessive... et complètement tarée, soyons honnêtes. Mais monsieur "je suis faible devant la tentation" a continué à coucher avec elle, bien que tout le monde, y compris lui, ait compris que c'était voué à la catastrophe. »

Alec grogna en roulant des yeux. « Eh ! Elle n'était pas complètement tarée. Et entre nous, c'était particulièrement... intense. »

Elena éclata de rire, reposant son verre. « Attends, attends. Donc il y a vraiment des filles avec qui tu as couché plus d'une fois ? Incroyable. »

Alec répondit avec un sourire en coin. « Que veux-tu ? Quand c'est bon, c'est bon. Et avec Rachel... on se comprenait, disons, parfaitement dans certains domaines. »

Harry grimaça, levant une main comme pour effacer une image mentale. « Ouais, sauf que moi, je vivais dans l'appartement. Je me souviens encore de certaines scènes interdites aux mineurs et plus encore, je me souviens des disputes et de ses cris... puis d'autres cris encore moins appropriés. »

Elena éclata de rire à cette remarque, mais elle reprit bientôt un ton plus sérieux. « Alors pourquoi tu n’en profites pas pour prendre du bon temps avec elle si c'était si... agréable ? »

Alec s'assombrit. « Parce qu'il n'y a rien de sain dans cette relation. On a essayé de sortir réellement ensemble au bout d’un moment mais, ça fonctionnait pas. On se déchirait autant qu'on s'attirait. Elle était jalouse, capricieuse, manipulatrice... et insupportable. En fin de compte on n'avait rien en commun, rien à se dire ni à partager, à part une compatibilité physique. »

Harry ajouta en croquant une chips, « Et elle est bourrée de thunes. C’est le genre de nana habituée à tout avoir. Et devine quoi, Alec, notre bourreau des cœurs a toujours été en haut de sa liste. Aujourd'hui, je paris que c’est encore le cas. Je ne crois pas aux coïncidences avec elle. Si elle t’a croisé c’est parce qu’elle a cherché à te croiser. »

« C’est évident. » Alec passa une main sur son visage, épuisé. « Et maintenant qu'elle est revenue, je sais qu'elle ne va pas lâcher l'affaire. Ça me fatigue déjà. »

Elena, après un instant de réflexion, déclara avec désinvolture, « Et si tu te trouvais une fausse petite amie ? Une excuse parfaite pour qu'elle te lâche. »

Harry, emballé, renchérit aussitôt, « Oh, mais ouais ! Il faudrait qu'elle soit canon, par contre. Genre, vraiment canon. Rachel a un ego énorme, elle n'acceptera pas de se faire éclipser par n'importe qui. »

Alec tourna la tête vers Elena, et déclara sur le ton de la taquinerie, « Ça pourrait être toi. »

Elena haussa un sourcil, légèrement moqueuse. « Pourquoi pas ? Si ça peut te sauver la mise, je te dois bien ça. »

Il rit. « Je plaisantais, chaton, t'inquiète. Je devrais réussir à trouver une solution. »

Elle le regarda, sérieuse cette fois. « Pas moi. Si tu as besoin, tu sais où me trouver. Je suis objectivement plutôt canon, certainement au moins aussi obstinée qu’elle et crois-moi, je peux être très persuasive. J’ai pas peur des filles comme Rachel, il m’en faut beaucoup plus pour m’impressionner alors je serai la fausse petite amie parfaite. »

Harry sembla sceptique, mais il se retint de commenter, préférant observer la réaction d’Alec qui, malgré son sourire, semblait réfléchir, trop longtemps à son goût. Face à son silence persistant, il finit par intervenir, « C’est sympa Sparky de te proposer pour aider mais, j’pense sincèrement que c’est pas une bonne idée. »

« Pourquoi ? » demanda Elena légèrement froissée qu’il puisse sous-entendre qu’elle ne soit pas à la hauteur.

Harry regardait Alec, espérant que ce dernier lui prêterait main forte. Ce dernier semblait maintenant s’amuser de voir comment Harry allait se dépêtrer de cette situation. « Ben, c’est pas contre toi, c’est claire qu’objectivement tu es canon et tu peux clairement être casse couilles au sens propre comme au sens figuré mais… ça serait carrément bizarre… non ? »

« Merci de me traiter de casse couilles, c’est très flatteur Harry. » cracha-t-elle les sourcils froncés, clairement vexée.

Ouille, pensa-t-il, mauvaise pioche. Lorsque Elena l’appelait par son prénom sur ce ton, cela était mauvais signe.

« Mais sache que je n’ai pas besoin de ton consentement ! » reprit-elle sèchement « pas plus que de ton opinion finalement. Si j’estime qu’Alec a besoin d’un coup de main, cela ne te regarde pas ! » Elle ne laissa pas le temps à Harry ou Alec de répondre et se leva pour rejoindre sa chambre.

Harry se tourna dépité vers Alec, « T’aurais pas pu m’aider toi ?! »

Il haussa les épaules, un sourire aux lèvres, « Quand je vois la fumée qu’elle t’a mis, je me dis que j’ai bien fais de me taire. Désolé mon pote, mais faut dire ce qui est, Elena est plus impressionnante que toi. Je préfère affronter ta colère que la sienne. »

« Traître »

« T’inquiètes, j’ai certes pas dis non mais je n’ai pas dis oui. »

« Et tu crois que ça suffira ?! C’est d’Elena dont on parle et tu sais qu’elle peut être têtue... »

Alec n’osa pas lui répondre. Une part de lui, qu’il ne pouvait assumer, trouvait la proposition d’Elena tentante. Harry, comprenant qu’il n’en obtiendrait pas plus d’Alec proposa de commander des pizzas. « Tu essaierais pas d’amadouer Elena ? » s’amusa Alec.

« La ferme ! » lui répondit Harry alors qu’il composait le numéro pour une commande rapide.

Alec rit à gorge déployée, puis laissa son regard divagué vers la porte de chambre d’Elena. Bien que sa proposition était tentante, elle était aussi dangereuse pour lui. Il avait eu du mal à prendre de la distance et cacher ses véritables sentiments ces derniers mois et ce jeu risquait fort de le mettre à nu et plus encore, il risquait de le détruire. Harry avait finalement raison, ce n’était pas une bonne idée.

***

Alec s'affalait sur le canapé, en plein zapping d'émissions sans intérêt, son estomac grondant à l'idée des pizzas qu'Harry devait ramener. La soirée s'annonçait tranquille, exactement comme il les aimait. Le calme dans l’appartement fut brutalement interrompu par une série de coups secs à la porte. Un peu surpris, il se leva en traînant les pieds et ouvrit la porte, pensant qu’Harry avait dû oublier ses clés et son portefeuille. Il était du genre tête en l’air alors ce scénario avait tendance à se répéter. Ce qu'il vit le laissa momentanément figé.

« Surprise ! » lança Rachel avec un sourire éclatant, digne d'une actrice qui s'invite à une première. Elle se tenait là, impeccable comme toujours, une tenue moulante mettant en valeur chaque courbe et ses cheveux blonds parfaitement coiffés.

Alec ne répondit rien, partagé entre le choc et l’agacement. Elle ne lui laissa pas le temps de se reprendre. Comme si elle était chez elle, Rachel tenta de franchir le seuil de l'appartement. Alec, réagissant à temps, se plaça devant elle pour bloquer le passage.

« Je me suis dis que ce serait sympa de te faire une petite visite comme au bon vieux temps. Tu aimais mes visites par le passé, tu m’aimais bien et je crois que notre histoire n’est pas vraiment terminée... » déclara-t-elle sur un ton lascif, en passant un doigt sur la joue d’Alec tout en fixant ses lèvres.

Alec recula en soupirant d’exaspération. Il soutien son regard, prêt à l’affrontement, « Désolé, Rachel. Je suis... casé maintenant. »

Le coin des lèvres de Rachel se releva dans un sourire incrédule, et elle pencha légèrement la tête, comme si elle essayait d'évaluer si c'était une mauvaise blague ou un mensonge mal ficelé. « Casé ? Alec, sérieusement ? Je te connais. Tu n'as jamais été du genre à te poser. Toi-même, après notre séparation, tu m’as dis que c’était pas ton truc et que tu préférais profiter tant que t’étais à la fac. »

Il haussa les épaules, adoptant un air détaché. « Les gens changent. »

« Mais pas à ce point... » répondit Rachel, visiblement suspicieuse.

Il la regarda droit dans les yeux et ajouta, un brin cassant « Sauf quand on rencontre la bonne personne. » Il se savait un peu brutal mais, il voulait convaincre Rachel et il ne pouvait pas se permettre de rester doux. Quelque part, il ne lui mentait pas vraiment non plus. Il avait effectivement rencontré une personne qui avait changé les choses, même s’il ne sortait pas avec elle.

« Et quel est le nom de l’heureuse élue ? » Son regard était devenu dur et son ton sec. Cette réponse ne lui plaisait, cela ne faisait pas partie de ses plans.

« Tu n’as pas besoin de le savoir. Ça ne te regarde pas ! »

Rachel haussa les sourcils, son sourire se transformant en un ricanement sarcastique. « Oh, je vois. Soit tu inventes ça pour me repousser, soit cette fille ne compte pas tant que ça pour toi. Au fond, ça me dit juste que j’ai sans doute raison. Tu as juste peur de ce que tu peux ressentir pour moi. »

Avant qu'il ne puisse répondre, le bruit d'une porte qui s'ouvrait derrière lui attira leur attention. Elena sortait de la salle de bain, une serviette blanche nouée autour d'elle, ses cheveux encore humides, et l'air parfaitement à l'aise. Elle s'arrêta en voyant Rachel, et une étincelle malicieuse illumina ses yeux. Elle comprit immédiatement ce qu'il se passait. Avec un sourire tranquille, elle s'approcha d'Alec, ses hanches balançant doucement, comme si elle faisait exprès de rendre la situation encore plus inconfortable pour leur visiteuse.

« Oh, mon cœur » lança-t-elle d'un ton faussement innocent en se glissant contre Alec, ses doigts caressant son torse. « Je trouvais que tu mettais du temps à me rejoindre, alors je suis venue voir ce qui se passait. » Elena se tourna vers Rachel, elle l’a regarda de haut en bas, tout en restant collée à Alec, ses bras autour de ses hanches, un large sourire aux lèvres. « Oh, vous cherchiez quelqu’un ? »

Rachel, était visiblement déstabilisée mais, elle tenta de garder contenance en redressant la tête avec un mélange de mépris et de défi. « Moi c’est Rachel, » déclara-t-elle d'une voix froide. « Je suis de retour d’un voyage en Europe et je suis venue voir Alec. Lui et moi avons toujours été proches. On a partagé beaucoup de choses ensemble... » Elle laissa sa phrase en suspend un instant, laissant à l’imagination faire le reste du travail avant de reprendre sur un ton innocent. « Oh je suis désolée, c’était peut-être maladroit de ma part, je voulais pas te mettre mal à l’aise. On ne se connaît pas, tu es ? »

Elena sourit, imperturbable. « Oh, je ne doute pas que vous ayez fricoté ensemble . Alec a partagé beaucoup de choses avec beaucoup de filles, mais le nom de Rachel ne me dit rien. Ça devait pas être si mémorable. Ah et moi c’est Elena. »

Rachel fusilla Elena du regard, et Alec, malgré lui, étouffa un rire qu'il dissimula derrière un toussotement. Elena avait un répondant auquel Rachel n’était pas habituée. Cependant, elle n'était pas du genre à abandonner aussi facilement. « Peut-être que c'était trop intime pour qu'il ose t'en parler, » riposta-t-elle avec un sourire pincé. « Après tout, nous sommes sortis ensemble un moment. Et depuis mon retour, je n'ai pas entendu dire qu'il ait trouvé quelqu'un qui lui ait donné envie de se remettre en couple. » Elle se tourna vers Elena, son sourire devenant presque condescendant. « Elena ? Alors tu es la petite sœur de son coloc ? »

Avant qu'Alec ne puisse intervenir, Elena répondit sur un ton parfaitement calme, avec un éclat moqueur dans le regard, « Moi ? Je suis sa copine. Celle à qui il murmure "je t'aime" à l'oreille avant de s'endormir après avoir pris son pied. » Puis, sans prévenir, elle se tourna vers Alec et lui attrapa la nuque, l'attirant pour l'embrasser avec ardeur. Alec, pris de court, sentit son corps se raidir d'abord, mais la chaleur des lèvres d'Elena et la manière dont elle se pressait contre lui le firent rapidement oublier où il se trouvait. Il répondit à son baiser, pris par un mélange de surprise et de désir. Le baiser dura quelques secondes de trop, assez pour qu'Elena laisse échapper un léger gémissement contre ses lèvres, et qu'Alec se perde brièvement dans l'instant. Puis, la serviette d'Elena glissa de sa taille, tombant au sol dans un léger froissement. Rachel, resta silencieuse devant cette scène ne sachant comment réagir, elle passait son regard d’Alec à Elena cherchant à distinguer le le vrai du faux. La réaction surprise d’Alec lui mis la puce à l’oreille mais, avant qu’elle ne puisse formuler la moindre phrase, Elena se tourna à nouveau vers elle. Imperturbable malgré sa nudité, elle s’avança vers la porte et avec un sourire éclatant elle déclara, « Désolée, Rachel. On avait d'autres plans pour la soirée. Ce n'est pas de notre faute si tu as débarqué à l'improviste. Si tu veux bien nous excuser... »

Puis, sans attendre, elle attrapa la porte et la referma au nez de Rachel.

Le silence retomba dans l'appartement. Alec resta figé, le regard posé sur le corps encore nue d’Elena. Son dos était à la fois musclé et ses formes envoûtantes. Le rythme cardiaque encore affolé, il se fit violence pour détourner le regard et se pencha pour ramasser la serviette à Elena tout en fermant les yeux. « Ta serviette chaton » dit-il d’une voix plus rauque qu’il ne l’aurait voulu.

Elena rit de la situation en récupérant la serviette tendue. Elle s’enroula dedans puis fit face à Alec, « C’est bon, tu peux regarder. En tout cas, ta copine a du caractère, on peut pas lui enlever ça. »

« C’est pas ma copine. »

« Et bien c’est surtout à elle qu’il faut le dire. Si elle avait pu te pisser dessus pour marquer son territoire, je crois qu’elle l’aurait fait. »

Alec rit à cette remarque. « C’est possible »

« En tout cas, je suis pas sûre que cette petite scène suffise... » Elle fit face à Alec, posa ses mains sur son torse avant de plonger son regard dans le sien. Ses yeux verts pétillaient de malice,« Si tu veux, je peux continuer à jouer ta fausse petite amie jusqu'à ce qu'elle te laisse tranquille. Je trouve ça très divertissant. » Elle s’écarta sensuellement avant de rejoindre sa chambre pour s’habiller.

Alec souffla avant de marmonner pour lui même, « Pas moi. Je sens que ça va être l'enfer. Et maintenant j’ai plus qu’à prendre une douche froide avant qu’Harry débarque... »

Il s’éloigna vers la salle d’eau, cherchant à évacuer les sensations délicieuses qu’éprouvait son corps et son cœur.