Chapitre 21

Par AliceH
Notes de l’auteur : Désolée de ne pas beaucoup interagir, c'est le nervous breakdown ces derniers temps, j'essaie de me motiver à... à.

(que des refs quali dans ce chapitre)

Merde, pensa-t-elle avec difficulté, car même penser lui était difficile à présent. Merde, ça recommence. Ça faisait lon-lon-lon-loooongtemps. Meeerdeee.

– Kévin, je crois qu'il y a Camille qui bugue, lança Françoise à son collègue qui revenait des WC.

– Encore ? Camille, dit-il doucement en s'approchant d'elle. Ça va ?

– Mmm... fut tout ce qu'elle put marmonner, incapable d'ouvrir la bouche.

– Je prends ça pour un non. Allez, on va dans la salle de réunion, y'a personne.

– Mm mmnnn, lui répondit-elle, ce qui signifiait : « Et Véro alors ? »

– Je lui dirai. Allez, repose-toi. Je t'amène à boire et les Delacre qui nous reste, lui assura-t-il en l'aidant à s'asseoir sur le fauteuil de la plus confortable de leur salle de réunion. Par contre, vu l'état de la machine à café, ne compte pas sur elle pour avoir ne serait-ce qu'un déca, tu te devras te contenter de notre excellent cru d'eau de robinet.

– Mmmm mm (« Merci Kévin »).

– C'est normal.

Putain, non, c'est pas-pas-pas-pas-pas normal, pensa-t-elle fugacement. Les autres gens buuuuuuuuguent pas parce que le livreur a foutu trop d'eau de cologneuuuh. Merde. Merde, et merde à la fin.

 

_____

 

– C'est normal chez les femmes enceintes, non ? Ma mère supportait pas l'odeur de notre Monsieur Propre quand elle était enceinte de ma sœur, disait Kévin à Véronique, Nour et Madeline. Les trois femmes étaient très pâles et ne disaient mot.

– On peut très mal supporter les odeurs et même vomir. Mais on se met pas à être à moitié paralysée comme si on faisait un AVC. Bon Dieu, elle fait un AVC ! s'inquiéta Nour qui se dirigea vers la salle de réunion.

– Mais non, elle réussissait à bouger les bras ! Un peu.

Camille fut sortie de ses pensées peu pensées par Nour qui s'accroupit à sa hauteur pour lui exiger un sourire. Elle cligna frénétiquement des yeux, convaincue d'avoir imaginé cette demande très étrange. Elle était fatiguée soudain. Épuisée même. Rien ne semblait avoir de sens.

– Camille, souris. Ou lève les deux bras en même temps, demanda Nour d'un ton qui n'admettait pas le refus, ainsi obtempéra-t-elle. OK, c'est pas un AVC.

– Mmggnnn-sais un AVC ? réussit à lui demander Camille.

– Kévin dit que tu t'es mise à plus parler et à marcher bizarrement. Tu nous a fait peur.

– C'est pas la première fois que ça arrive en plus.

– Non.

– C'est peut-être de l'épilepsie.

– Non, c'est pas ça, continuait Camille d'une voix faible tandis qu'elle réalisait qu'elle allait devoir annoncer à ses collègues et sa supérieure qu'elle avait de fortes chances d'être autiste, un diagnostic pas toujours très bien compris ou reçu, notamment dans le monde du travail. Je suis juste pourrite.

– C'est ton vocabulaire qu'est pourri, s'énerva Madeline.

– Mais enfin Mad, tu vas pas engueuler quelqu'un qui est aussi vivace qu'une vieille wassingue, lui rappela Nour. Ils ont des pistes pour savoir ce que t'as Camille ?

– Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Toutes (sauf Camille qui souhaitait juste qu'on l'assomme pour dormir et être enfin tranquille) se tournèrent vers Delphine et Noémie qui revenaient avec des décorations et cotillons pour l'anniversaire surprise d'Isabelle.

– Camille a fait un AVC qui n'est pas un AVC,  Nour se demande si elle ne fait pas de crise d'épilepsie et là Cam fait un cosplay de baleine échouée en salle de réu', leur apprit Kévin.

– Elle va bien ?

– M-mmn, grogna Camille qui leva brièvement un pouce en l'air.

– Super. On va te laisser un peu tranquille alors, hein ?

– Mmm-mm.

 

Camille aurait voulu qu'on lui propose de faire une IRM au lieu de lui avancer qu'elle était sûrement autiste. Une IRM, c'était concret. Une IRM, ça montrait ce qui était caché, le moindre petit truc qui cloche, un truc qui déconne, un truc visible, explicable et si possible traitable, disséqué et examiné, qu'elle puisse enfin... Enfin quoi ? Elle l'ignorait. Se sentir comme les autres ? Elle ne savait même pas si elle le souhaitait, même si ça avait le cas à l'adolescence, et ça n'avait même pas été un réel désir mais plutôt un besoin. La conformité, aussi fade et blafarde soit-elle, lui semblait bien mieux que devoir faire face aux milles émotions, sensations et intérêts qu'elle avait à l'époque et qui lui semblaient plus être un fardeau d'un avantage. La curiosité était un vilain défaut chez elle car elle tournait vite à l'obsession. Elle aimait quelque chose, elle ne s'intéressait qu'à ça. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était incapable de doser ses intérêts et c'est comme ça qu'elle s'était retrouvée à pouvoir réciter toute la discographie de Nick Cave de 1979 au présent avec l'année de parution de chaque disque et les chansons qu'elle trouvait les plus intéressantes sur chacun d'entre eux. Elle avait longtemps pensé que tout le monde exprimait son intérêt comme elle le faisait ; c'était parfois le cas, si elle jugeait les dizaines de posters de chevaux et de starlettes qui avaient tapissé la chambre de ses amies durant son adolescence. Mais ses intérêts à elle ne cadraient pas : toujours à contre-courant, jamais dans le moule, elle était condamnée à être curieuse, originale et autres compliments qui devenaient pour elles des coups de poing. Elle avait tout fait pour se conformer à ce qu'on attendait d'elle en tant qu'adolescente, et c'est ce qui l'avait menée à cacher son lesbianisme. Quoi de pire pour une jeune fille, une jeune femme, que d'aimer d'autres femmes, de « faire l'homme » comme on disait parfois ? Rien. Elle avait tout fait comme les autres. Elle avait vraiment essayé de toutes ses forces, quitte à se tuer à petit feu, étouffée sous ce déguisement grotesque, trop étroit pour elle et pourtant si lourd.

Tout était si lourd. Tout était si grand et si petit et si chaud et si froid et tellement, tellement bruyant et ce putain de livreur avec son eau de Cologne ignoble qui lui avait filé un énorme coup de boule olfactif de merde. Elle n'était jamais tranquille, même quand elle se mettait à l'écart du monde pour éviter que le monde ne la mette à l'écart. Le fait de ne pas vouloir sortir, se sociabiliser, faire des efforts absolus pour plaire était un acte préventif. Parce que les gens verraient très vite qu'elle était inadéquate. Inadaptée. Autiste. Malgré tous ses efforts et ses recherches ainsi que l'aide de Romain, autiste restait pour elle un crachat lancé par toutes ces personnes extraverties et à l'aise en société sans effort, bourreaux des « pas-comme-eux ». Il fallait qu'elle se rende à l'évidence : elle ne serait jamais comme « eux ». Qui étaient ces « eux », elle ne voulait même pas le savoir. Les « eux », c'était l'extérieur, le mépris et le chaos. Elle n'était pas si mal, enfermée dans son propre corps, seule dans cette salle de réunion vide.

Alors pourquoi est-ce qu'elle se sentait si seule ?

Pourquoi voulait-elle à ce point être entendue à défaut d'être comprise ?

Pourquoi voulait-elle qu'on lui dise que tout irait bien ?

 

Camille se mit à pleurer de plus en plus fort jusqu'à ce que Kévin n'arrive.

– Camille-chou, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il doucement.

– Je veux aller courir, dit-elle soudain en relevant la tête.

– Quoi ?

– Je veux aller courir dehors.

– Avec ton bide ?

– Je veux aller marcher très vite alors.

– Tu veux que je demande à Véro de t'accompagner ? proposa-t-il.

– Noémie ?

– Mm-mmm, chantonna-t-il avec un petit sourire.

– C'est quoi cet air entendu ?

– Rien...

– Tu mens très mal.

– Je suis vexé ! s'exclama-t-il en posant la main sur la poitrine d'un mouvement dramatique. Toutes ces années à la Comédie-Française gâchées ! Mes Molière ! continua-t-il en jetant la tête en arrière. Mon César !

– Kévin.

– C'est juste que vous avez l'air très proches.

– J'crois pas, marmonna Camille en tirant sur les manches de sa veste en jean.

– I said what I said. Reste là. T'enfuis pas. De toute façon, Françoise te rattraperait facile.

Le monde serait vraiment pourri sans Kévin. Je suis contente de pouvoir vivre l'Apocalypse avec ce type. Et aussi avec Noémie qui, il était vrai, s'était rapprochée d'elle, y compris physiquement, depuis la sortie-lancer-de-haches-et-karaoké. Mais peut-être qu'elle lui prenait la main en toute amitié. C'était peut-être juste un signe qu'elle l'appréciait de manière platonique et merde, est-ce qu'elle espérait vraiment se convaincre de ça ? Peut-être. En forçant un peu. Camille ne voulait pas imposer ses problèmes et son caractère à Noémie qui méritait mieux, comme quelqu'un qui était capable de citer quatre compagnons différents dans Doctor Who, au moins. Elle sortit de ses pensées quand Noémie entra dans la pièce pour l'inviter à aller se balader pendant que les autres s'occupaient de toute la décoration pour la fête d'anniversaire d'Isabelle.

 

_____

 

– Nan, c'est dangereux.

– Comment des chats peuvent-ils être dangereux ? demanda Camille alors qu'elles étaient toutes les deux devant le Chat'lon, le bar à chats lillois.

– T'as jamais vu Simetierre ?

– Et Cujo alors ?

– Les chats ça peut transmettre la toxoplasmose aux femmes enceintes alors que les chiens, non, car les chiens, c'est bien.

– Non, pas forcément, regarde les chiens policiers. Moi je dis ACAB, même les chiens.

– Et les chiens sauveteurs en montagne hein ? T'as déjà vu un chat sortir quelqu'un d'une avalanche ?

– On leur a jamais donné l'opportunité, c'est tout ! répondit Camille. Mais OK, on peut aller ailleurs.

– Genre au bar à chiens ?

– J'ai l'impression que tu proposes ça car ça t'arrange plus qu'autre chose.

– Moi ? Jamais. Je suis une femme bonne et désintéressée. OK, j'avoue, soupira Noémie après un silence.

– C'est loin ?

– Assez.

– Alors non. J'ai super mal aux pieds. On m'avait pas dit que la grossesse ça te pétait les pieds. J'ai même pris deux pointures, maugréa Camille qui détendait ses chevilles.

– Bon bah Sweet Flamingo ?

– Sweet Flamingo.

 

Était-ce le moment de proposer un date ? L'endroit s'y prêtait : le Sweet Flamingo était un salon de thé très mignon avec des nappes colorées, des murs pastel ainsi qu'un gâteau au Kinder Délice noix de coco absolument merveilleux. Camille sirotait son jus d'ananas tandis que Noémie envoyait un SMS à sa sœur aînée, Anaïs.

Peut-être que je vais réussir à me lancer.

Peut-être que je vais me planter majestueusement.

Peut-être que ça va être super.

Peut-être qu'il va y avoir l'Apocalypse là-maintenant-tout-de-suite et que...

Peut-être que-

– BORDEL DE MERDE !

La jeune gérante du salon de thé laissa échapper le mug qu'elle nettoyait tandis que le reste des clients se tournait vers elles. Noémie en avait lâché son téléphone. Elle se leva à toute vitesse pour rattraper Camille qui se ruait dehors. Elle eut tout de même la décence de dire qu'elles revenaient payer et de garder un œil sur leurs affaires s'il vous plaît merci on revient.

 

– TIMOTHÉE ! hurla Camille qui avait envie de courir mais n'y arrivait pas. TIM, REVIENS ICI !

Que je te pète la gueule ! pensa-t-elle.

– C'est qui Timothée ? Il a fait quoi ? C'est le gars au mot sur le pare-brise ? s'exclama Noémie qui l'avait rattrapée.

– C'est le mec qui m'a mise en cloque ! expliqua Camille qui continuait de marcher à grandes enjambées tout en grimaçant sous l'effet de la douleur.

– Mais il est pas mort ?

– Il est sensé !

– Bordel de merde !

Camille n'était pas très sûre de ce qu'elle allait balancer à Timothée si elle le rattrapait. Elle penchait pour un classique tiré de Kaamelott, un petit « Mais vous êtes pas mort, espèce de connard ?! » de circonstance. Mais il y avait d'autres options, comme :

- Regarde ce que t'as fait !

- La capote était périmée et tu m'as foutue dans la merde !

- Mais t'es pas mort, espèce de connard ?

- Pourquoi t'apparais avant de t'enfuir quand je te chope comme ça ?

- Je te hais profondément car tu m'as mise en cloque, t'es mort mais pas mort, t'as l'air de me stalker et en plus, je traverse une nouvelle crise existentielle au moment même où je te parle.

- MAIS T'ES PAS MORT, ESPÈCE DE CONNARD ?

 

– Je crois qu'il a disparu, dit Noémie une fois qu'elles furent arrivées sur la place du Palais des Beaux-Arts, devant le passage piéton qui menait rue de Béthune.

– Dans une Ford Falcon ?

– Camille, je me demande comment tu peux choper qui que ce soit avec tes références à Jean-Pierre Mader.

– Je chope des personnes qui reconnaissent mes références à Jean-Pierre Mader.

Il y eut un silence relativement gêné durant lequel elles en profitèrent pour reprendre leur souffle. Puis elles décidèrent de retourner au salon de thé, la tête basse comme deux gamines prises en faute. Alors qu'elle réglait la note, Camille se demanda si elle devait offrir de payer pour la tasse que la gentille gérante avait cassée de sa faute. Non, c'était bizarre. Non, c'était poli. Non, ça se faisait pas. Mais si, enfin, c'était sa faute après tout. Alors qu'elle était en proie à un dialogue intérieur des plus houleux, elle remarqua un bocal de sucreries près de la caisse et se saisit d'un bonbon au citron qu'elle mâcha de toutes ses forces. Plongée dans sa réflexion, elle ne réagit pas tout de suite quand Noémie lui proposa :

– Tu veux venir à la maison ? Genre, chez mes parents ? Ce week-end, pour l'anniversaire de ma sœur ?

Lorsque Camille réagit, ce fut en s'étouffant avec son bonbon mou à moitié mâché. Elle bava, toussa et manqua de s'éclater un poumon avant de répondre avec l'air le plus digne possible :

–  OK.

Toujours ce « OK » de merde, Camille. Est-ce que t'as vraiment eu ton bac L avec mention Très bien pour répondre uniquement par « OK », Camille ? C'est ça ta vie maintenant Camille ?

Ce « OK » sembla bien être suffisant pour Noémie qui laissa échapper un petit soupir d'aise avant de sourire. Elle se tourna vers Camille et toutes deux retournèrent au bureau attendre le retour d'Isabelle. Même si Camille n'aimait pas les surprises (puisqu'elle n'aimait être prise au dépourvu de un, et de deux, parce qu'une surprise a environ 85% de chances d'être totalement foireuse), elle prit sur elle pour ne pas faire de commentaires amers. Son mal de pieds l'excusa de tout préparatif, ainsi passa-t-elle la demi-heure avant l'arrivée d'Isabelle à grignoter quelques bretzels tranquillement assise. L'équipe B revint de mission : Isabelle fut toute heureuse quand elle découvrit la surprise de ses collègues, mais pas aussi heureuse que l'était Camille puisque Noémie passa toute la première heure près d'elle, assise sur le siège juste en face du sien. Bien sûr, d'autres personnes participèrent à leur conversation mais Camille semblait voir le sourire éclatant de la jeune femme se ternir un peu dès que quelqu'un s'interposait entre elles. Quand sa collègue partit aux toilettes, elle vit Kévin approcher. Il prit place à côté de Camille, croisa ses longues jambes et lui adressa un sourire et un regard tellement rempli de sous-entendus que même elle les comprenait. Camille dit sans parvenir à cacher son sourire :

– Non, Kévin.

– Si, Kévin, répliqua-t-il gaiement.

– Peut-être, Kévin.

– J'avais raison, Kévin.

– Peut-être bis Kévin.

– Totalement raison, Kévin.

– Tu fais chier, Kévin.

– Tu es juste jalouse de mon grand talent de médium de l'amour, dit-il en sirotant son soda.

– D'où te vient-il d'ailleurs ?

– De longs visionnages de Gossip Girl et d'une sœur qui me forçait à jouer à Admirateur Secret, ce jeu de société chelou où tu dois deviner qui crushe sur toi.

– Ah oui, je me souviens. C'est censé être sympa comme jeu ?

– Mon cerveau a décidé de censurer la plupart de mes souvenirs liés à ces longues heures de « jeu » donc je ne saurais te dire. Mais le fait qu'il ait fait cette censure t'en dit beaucoup.

– Carrément.

– Tu l'as demandée en date ? J'ai entendu parler d'un truc ce week-end...

– Mais t'es le Big Brother du bureau ou quoi ? s'écria-t-elle.

– Non, juste un secrétaire.

– Même chose.

– T'esquives grave le sujet.

– Elle m'a invitée chez ses parents pour l'anniversaire de sa sœur, c'est tout.

– Mm-mmmm.

– Non, Kévin.

– Non Kévin quoi ? demanda Noémie qui était revenue.

– Camille veut pas aller à la soirée bingo drag queens avec moi ! mentit-il habilement.

– C'est quoi ce principe de soirée ? Mélanger un truc de vieux avec du drag ? s'étonna Noémie qui semblait plus que perplexe face à ce concept.

– Bah voilà, c'est bien ce que je lui disais.

– Sais-tu combien de gays sont morts pour que nous puissions jouer au bingo ? avança Kévin.

– Cesse de citer ton doppelgänger télévisuel !

– Je suis un homme libre de ses choix et ses opinions ! Et j'en profite pour dire en tant qu'homme libre et sûr de lui que le Mont Saint-Michel, c'est en Normandie ! s'écria-t-il en levant la tête.

– NON ! T'AS PAS DIT ÇA ! hurla Isabelle à travers la pièce.

– Ah merde, murmura-t-il en se recroquevillant.

– Merde, souffla Camille avant d'expliquer à Noémie : Isabelle est d'origine bretonne. D'ailleurs, elle va sans doute te forcer à apprendre La jument de Michao, toi aussi. C'est son truc ; apprendre à tout le bureau comment la chanter, avec les chœurs et tout.

– Le Mont Saint-Michel est breton et il le reste ! continua Isabelle qui s'était plantée face à Kévin, gobelet en plastique à la main, cheveux frisés plein de confettis et maquillage qui avait bavé au coin des yeux.

– Dans le verbe et dans le geste ? demandèrent Noémie et Camille de concert.

– Comment je suis sensée continuer à apporter un vent de fierté bretonne quand il y a deux meufs qui balancent du Claude Barzotti comme ça ? Avec ça, je sais plus quoi dire. Ça me stresse. Si ça se trouve, je vais en faire une crise de panique.

– De panique celtique ? glissa Kévin avec un grand sourire.

– Merde vous trois.

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Nanouchka
Posté le 22/01/2023
Que dire ? Que du bonheur. Merci pour cette histoire et ce personnage principal...

Au fil de la lecture :
◊ Adoré le principe de mettre "Mmm" et la traduction entre parenthèses. Je trouve que ça marche très bien et j'ai été touchée que les autres gens la connaissent au point de comprendre ce qu'elle veut dire, ce qu'elle ressent et ce dont elle a besoin. Plein d'espoir ce passage-là malgré la crise émotionnelle.
◊ "Elle était fatiguée soudain,." Une virgule en trop.
◊ "Camille a fait un AVC qui n'est pas un AVC, Nour se demande si elle ne fait pas de crise d'épilepsie et là Cam fait un cosplay de baleine échouée en salle de réu'" C'est un excellent résumé, on valide.
◊ Ce qui me chagrine un peu, c'est qu'autant Camille est ma meilleure amie et Noémie est son love interest, autant le reste je les adore mais ils se confondent tous dans ma tête. Neil Gaiman (j'ai l'impression de parler de lui en permanence, décidément) il utilise le truc de mettre un détail visuel à chaque personnage, et comme ça quand il le rappelle, on est en mode ahhhhh c'est le gars au noeud pap' bien sûr. Après, faut dire que je suis nulle en prénoms (et en visages, j'avoue). Ou peut-être des tics de langage dans les dialogues sinon ?
◊ "même ça avait le cas à l'adolescence" Il manque le "si" avant le "ça". Et je me demande si on n'est pas obligées de faire le pont "ç'avait" à la place de "ça avait", mais je ne suis pas sûre du tout j'avoue.
◊ "Si les adultes avaient su à quel point sa curiosité la rendait elle bête curieuse" Mmmm, c'est bizarre dit comme ça. Peut-être "sa curiosité faisait d'elle une bête curieuse" ?
◊ Grâce à toi, j'ai appris que "pastel" utilisé comme adjectif de couleur est invariable.
◊ "Alors qu'elle réglait la note, Camille se demanda si elle devait offrir de payer pour la tasse que la gentille gérante avait cassée de sa faute. Non, c'était bizarre. Non, c'était poli. Non, ça se faisait pas. Mais si, enfin, c'était sa faute après tout." Relate, relate, relaaaaaate.
◊ "Toujours ce « OK » de merde, Camille. Est-ce que t'as vraiment eu ton bac L avec mention Très bien pour répondre uniquement par « OK », Camille ? C'est ça ta vie maintenant Camille ?" AHAHAHAHA, fan de ce passage.
◊ "Son mal de pieds l'excusa de tout préparatif ainsi passa-t-elle" Je mettrais une ponctuation entre "préparatif" et "ainsi".
◊ "C'est sensé être sympa comme jeu ?" Alerte homonyme : ici, je suis 99% sûre que c'est "censé".
◊ "Merde vous trois." Je mettrais une virgule après "Merde".
AliceH
Posté le 25/01/2023
Neil Gaiman supremacy en même temps. Et je dois avouer que le monologue autour du "OK" est très personnel aussi, même si c'est con.

(encore merci !)
Bleiz
Posté le 19/01/2023
Je soutiens Isabelle et ses revendications bretonnes ! Techniquement, le Mont Saint Michel, c'est dans les eaux territoriales de notre chère Bretagne (en tout cas c'est comme ça qu'on le vend)
AliceH
Posté le 25/01/2023
Je note, j'avais arrêté de suivre après un thread qui parlait des marées qui influençaient où on place le Mont St Michel, c'est juste trop compliqué à un moment.
Tac
Posté le 13/12/2022
Yo !
Jsute un com pour dire que j'ai tout lu et que j'ai hâte d'avoir la suite !
J'espère que l'affaire avec la menace de mort va progresser ; va-t-on revoir les death givers qui ont assassiné la personne que les death planners devaient tuer ?
J'ai vaguement l'impression que l'histoire pourrait aller un peu plus vite, que par endroits ça piétine un peu. M'enfin pour le moment je n'ai pas la vue d'ensemble donc c'est quand même difficile à dire.
PLein de bisous !
AliceH
Posté le 19/12/2022
Tellement de suspense !
Pour le rythme, je suppose que je comprends parce que c'est un chapitre très statique ici... Dans le sens où il y a vraiment beaucoup de discut et l'action principale ne donne sur pas grand chose puisque Timothée disparaît sans explication. Tu verras bien si la suite redynamise ça (et moi aussi du coup, j'y ferai gaffe).

Bisous !
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