Chapitre 21 : Peurs

Par Saphir
Notes de l’auteur : Je ne suis pas vraiment satisfaite de ce chapitre, alors n'hésitez pas à me faire part de vos conseils et impressions !

Chapitre final

Noah, allongé sur l'herbe sous l'Arbre Éternel, contemplait les milliards d'astres brillants qui pointaient à travers la nuit silencieuse. Seul le chant des criquets résonnait tout autour de lui. Comme à chaque nuit, il n'arrivait à trouver le sommeil qu'ici, au milieu de la nature, là où il se sentait le mieux.

À la réflexion, non, pas exactement. Il se sentait bien aux côtés de Clave, également. Clave était sa première véritable amie, avec qui il pouvait parler sans filtre, sans crainte, même si elle semblait parfois mal à l’aise avec lui. Sans doute était-ce dû au fait que la vue du fils d’Arthur rappelait à la jeune fille ce que le duc lui avait fait subir… À cette pensée, le visage de Noah se couvrit de tristesse. Quand il pensait à ce qu'avait vécu Clave, il pensait inexorablement à ce que lui-même avait vécu, suite à la mort de sa mère, Cerise Silverwood.

“C’est du passé, Noah. Oublie ça. Le présent est plus important… Ce qui est fait est fait,” se dit-il, comme à chaque fois que ses pensées revenaient sur cette histoire.

 

 

Clave n’arrivait pas à trouver le sommeil. Elle quitta doucement son lit, en essayant de ne pas faire grincer le parquet lustré. Elle prit sa cape, qui était posée sur son bureau, à côté de son lit et l’enfila par-dessus sa petite nuisette blanche, qui ne lui tenait pas du tout chaud.

Elle sortit de la chambre et se rendit au rez-de-chaussée. Elle quitta le manoir pour rejoindre la nuit, dehors. La lune éclairait son chemin. Tout autour d’elle, les lucioles virevoltaient, dansant entre les fleurs de lys poussant sur l’herbe. La jeune fille se promena longtemps sur les petits chemins cachés du jardin entourant le manoir de Griselda.

Sortir dehors, prendre l'air, tout cela lui faisait du bien et chassait ses pensées emplies de doute de questions sans réponses.

 

 

Noah apercevait la silhouette de son amie non loin, mais il ne fit rien pour lui montrer qu'il était là. Sans le vouloir, il avait pleuré, et il ne voulait pas que Clave le voit ainsi et qu'elle ait pitié de lui. Il enfouit sa tête entre ses bras croisés posés sur ses genoux et ferma les yeux.

Une voix appelant son nom le fit sursauter. Cette voix appartenait à Clave, qui, avant que Noah n’ait pu faire un seul mouvement, s'asseyait déjà à côté de lui.

– Tout va bien ? demanda la jeune fille à son ami.

Noah ne lui répondit pas. La jeune fille lui jeta un coup d'œil étonné. Il était plus bavard que cela, d'habitude.

– Toi non plus, tu n'arrives pas à dormir ? murmura-t-elle.

Elle leva les yeux vers les feuilles écarlates de l'Arbre Éternel, songeuse et soucieuse.

– Tu sais, Noah, commença-t-elle, j'ai des visions depuis quelques jours. Dans mes rêves, je vois des personnes, j'entends des voix, mais elles me sont inconnues. Je crois que je vois le passé, mais je n'arrive pas à retrouver la mémoire pour autant. Je n'arrive pas à retrouver qui j'étais avant que la famille royale ne m'endorme…

Noah releva la tête et se tourna vers son amie, maintenant parfaitement à l'écoute.

– J'ai peur de ces visions, avoua Clave. Je vois la guerre, je vois du sang et des morts… Ça me fait peur. Je vois des gens souffrir, sans que je puisse les aider !

Elle se tut, un trop-plein d'émotions coincé dans la gorge.

– Moi aussi, j'ai peur. J'ai peur que mon père vous fasse du mal.

Son corps frissonna, apeuré, lorsqu'il prononça les mots "mon père", et pourtant, Noah l'avait dit naturellement, tout simplement parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas rejeter le lien entre Arthur et lui.

– Sauf qu'il est mon père, et malgré tout ce qu'il m'a fait, tout ce qu'il t'as fait, à toi, je ne peux m'empêcher de l'aimer… Et je me déteste, je me déteste tellement pour ça !

À nouveau, des larmes se mirent à couler sur ses joues. Il tourna le dos à Clave pour qu'elle ne le voie pas, mais elle l'en empêcha et lui tint les épaules pour l'obliger à la regarder dans les yeux.

– Ce n'est pas grave de pleurer, affirma-t-elle. Je ne vais pas me moquer de toi. Personne ne t'en voudra de lâcher prise, juste une fois. Ce n'est pas grave…, répéta-t-elle.

Et, sur ces mots, elle le serra dans ses bras pour le consoler, et le tint contre elle dans un silence apaisant.

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Réfabémol
Posté le 26/09/2023
Je ne vois pas pourquoi tu es insatisfaite de ce chapitre, il est aussi bien que les autres. Peut être un peu différent, vu qu'il s'agit d'un moment plus intimiste où les personnages se font des confessions sur leur ressentis, à la faveur de la nuit.
La vue offerte par l'Arbre Éternel rend la scène d'autant plus onirique.
Saphir
Posté le 01/10/2023
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Je suis contente que tu aies aimé ce chapitre et l'ambiance qu'il dégage :D
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