Pour la deuxième fois de son existence, Keina s’éveilla dans un lieu qu’elle ne connaissait pas. Elle tenta de se redresser, mais une douleur vive fusa le long de son omoplate. Elle retomba sur son oreiller avec un rictus. La souffrance tordait son estomac et martelait son cerveau. La respiration pesante, la silfine ferma les yeux et s’efforça d’organiser ses idées.
On ne l’avait pas tuée. Voilà qui, pris d’un certain angle, relevait du positif. Mais pourquoi ? Elle envoya un ordre mental à son bras gauche, qui remonta lourdement le long de son buste, peu enclin à lui obéir. Elle se sentait plus faible qu’un nouveau-né. Malgré tout, ses doigts fins accrochèrent son épaule et palpèrent maladroitement la blessure. Ils éprouvèrent le contact d’un bandage serré, humide de sa propre transpiration.
Elle grimaça. Non seulement on ne l’avait pas tuée, mais, en prime, on l’avait soignée. Des bribes lui revinrent à l’esprit. La balle qui fendait son épiderme, mordant la chair comme pour s’en repaître. Les forces qui l’abandonnaient. Son corps entier devenu tourment, traîné sans ménagement jusqu’à une voiture. Les cahots de la route qui avaient manqué de l’achever, et enrobaient ses souvenirs d’un manteau de douleur floue.
Puis on l’avait emmenée chez quelqu’un, un docteur sans doute. Elle se rappelait le contact froid de la table où elle était allongée, et les visages qui jargonnaient au-dessus d’elle. Elle supposa qu’on l’avait droguée, parce qu’elle ne se remémora rien de plus.
Alors qu’elle s’efforçait de rassembler ses idées, des gonds grincèrent à proximité. Elle sursauta. Dans sa confusion, elle n’avait même pas pris le temps d’examiner son environnement.
La pièce, étroite et rustique, s’apparentait plus à une cellule monastique qu’à une chambre d’hôpital. À l’opposé du lit, un foyer austère, taillé dans un bloc de granit, la baignait d’une aura pétillante. Sa teinte chaude livrait bataille avec le halo de la lune, dont les rayons, à travers une fenêtre à meneaux, soulignaient les ombres épaisses des parois. Sur sa droite, une étagère supportait quelques livres chargés de poussière. Le regard éteint de la silfine se posa enfin sur la silhouette menue qui avait ouvert la porte. Il s’anima aussitôt d’une flamme nouvelle.
— Mary ! Dieu soit loué !
À la vue de la domestique des Richardson, elle s’agita, s’efforçant de se dresser à nouveau, mais retomba lourdement sur son oreiller. Elle tourna la tête et sourit faiblement.
— Mary, est-ce que Livie et Amy vont bien ? Et les enfants ?
Mary sembla hésiter sur le seuil, une chandelle vacillante à la main, puis s’avança à petits pas. Elle prit la parole, lentement, choisissant ses mots avec soin.
— Mademoiselle Nana. Je suis désolée, vraiment. J’ai tenté de vous avertir, mais il était trop tard. Nephir m’envoie à votre chevet. Votre bras…
— Mary ! Que se passe-t-il, enfin ?
Keina se mordit une lèvre. Malgré toute la conviction qu’elle y avait mise, son injonction tenait plus du gémissement plaintif. Dès son arrivée chez les Richardson, la domestique s’était solidement ancrée dans son quotidien. Pouvait-elle concevoir que Mary Cooper eût un lien avec Nephir ?
Comme une massue s’écrasant sur son cerveau, la simple mention de la sorcière raviva le souvenir cuisant des événements qui l’avaient menée dans cette chambre, blessée et affaiblie. Disparus, son monde, son foyer, ses amis. Évaporés, métamorphosés en un rêve lointain, merveilleux, inaccessible.
— Mary n’est pas mon nom, mademoiselle, reprit l’ancienne domestique. Je suis une Imaginaire. Nephir m’a baptisée d’un terme qu’il me coûte de dire à haute voix. J’étais une Dryade autrefois, attachée à un sorbier du Pays de Galles. Elle m’en a déracinée pour me confier la tâche de vous surveiller. Pardonnez-moi, mademoiselle Nana. Elle m’a promis de me rendre mon arbre lorsque j’aurais accompli ma mission.
Keina ferma les yeux, s’efforçant de trouver un sens à la conversation, puis les rouvrit, sourcils froncés.
— Tu es une alfine ?
Mary s’assit sur une chaise de paille, hocha la tête et défit les bandages de la silfine.
— Seuls des Imaginaires pouvaient pénétrer dans le monde qu’elle avait forgé pour vous. Nous formions le lien entre l’Imagineuse et sa création.
— Nous ? rétorqua Keina dans un souffle.
L’univers dans lequel elle avait vécu durant vingt ans venait de s’écrouler et elle tentait maladroitement de surplomber le précipice qui s’étendait maintenant face à elle. Le vertige la saisit soudain, plus brutalement encore que si l’abîme avait été concret.
(C’était comme tomber soudain d’une falaise sans fond, les yeux grands ouverts, sans comprendre réellement ce qu’il se passait)
— Madame Georgianna Richardson, elle aussi est une Imaginaire. Pas de la meilleure engeance cependant. Une Dame Rouge. Elle a séduit votre frère adoptif afin de s’introduire auprès de vous.
(Keina tombait, tombait, et autour d’elle il n’y avait rien, rien à quoi se raccrocher, juste le néant)
— Levez votre bras… Voilà qui est mieux. Vous devrez porter une écharpe lorsque vous vous déplacerez. Souffrez-vous d’autres maux ? Le médecin passera vous examiner. Je suis moi-même bien piètre infirmière.
Une larme déborda de la paupière de Keina et sillonna le long de sa joue, suivie d’une deuxième. Bientôt, un torrent se déversa en elle, comprimant sa poitrine et brouillant ses sens. Sans un mot, Mary glissa une main derrière sa nuque et l’attira contre son épaule.
— Pardonnez-moi, mademoiselle. Je n’ai pas voulu…
Keina ne répondit rien ; il n’y avait rien à répondre. L’alfine desserra son étreinte. Doucement, elle se plaça son dos pour délacer son corset. Quelques minutes après, elle prit congé en marmottant des excuses. Il se faisait tard. Nephir s’interrogerait sur son absence. Keina hocha faiblement la tête et la reposa sur l’oreiller, ses yeux embués fixés sur le plafond lézardé.
De brusques et violentes crises de larmes la tinrent éveillée jusqu’à l’aube grise et pluvieuse qui se levait sur son nouvel univers.
Le lendemain et les jours suivants, Keina n’eut comme visiteurs que Mary, qui lui apportait ses repas et l’aidait chaque jour à se changer, se coiffer et remédier aux désagréments féminins, et le docteur, un gringalet qui ne cessait de triturer sa montre à gousset. Il lui administra une dose de laudanum et s’en fut aussi vite qu’il était venu. La plaie guérirait promptement. La balle avait éraflé l’épaule droite sans provoquer de gros dégâts, et le risque d’infection avait immédiatement été endigué.
Keina rongeait son frein. Dès qu’il lui fut possible de se mettre debout, elle partit à la recherche d’une issue. La porte était dotée d’un solide cadenas que Mary replaçait après chacune de ses visites. Elle songea à la fenêtre à meneaux. Son membre impotent limitait la gymnastique. Elle se jucha sur la courtepointe de son lit poussé avec peine contre le mur, ouvrit l’un des carreaux et déchanta en découvrant le panorama.
Au bas d’une paroi mangée par le sel et les intempéries, les vagues se jetaient avec fureur contre une pointe rocheuse qui déroulait ses épines en contrebas. Sous le ciel couleur de plomb, une côte tranchait l’horizon. Les tâches blanches et ardoise d’un village ponctuaient une pente herbeuse. La houle berçait mollement les coques bariolées des embarcations qui mouillaient à l’abri d’une petite anse.
Le cri rauque des goélands, les effluves de la marée ne l’avaient pas dupées : l’océan bordait sa prison. Se trouvait-elle sur une île ? Ou bien n’était-ce qu’une langue de mer qui la séparait de l’autre rive ? Peu lui importait. Elle n’avait aucun moyen de s’échapper. Elle redescendit de son perchoir, repoussa pesamment son lit contre l’angle de la cellule et, pour tromper son ennui, piocha un livre sur l’étagère.
Le sixième jour, Mary entra dans la chambre, encombrée d’une étoffe soyeuse.
— Pardonnez-moi, mademoiselle, commença-t-elle avec dans sa voix flûtée un soupçon d’embarras. Nephir… Dame Nephir m’envoie vous chercher pour le thé. Elle souhaite votre présence, et vous prie de porter cette toilette pour l’occasion.
La domestique prononça son discours sur un ton monocorde, comme répété contre sa volonté. Nephir ! Keina fut prise d’un frisson anxieux qui remonta le long de son échine et fusa dans son bras engourdi. Elle attrapa l’un des barreaux de la couche et s’y arrima fermement pour ne pas vaciller. Elle allait enfin contempler en face le visage qui l’avait hantée si souvent dans ses rêves.
Convenablement vêtue par les soins de l’alfine, Keina la suivit au-delà de l’univers clos qu’elle connaissait. Elles traversèrent plusieurs galeries délabrées et descendirent une série d’escaliers. Puis elles pénétrèrent dans une antichambre cossue, aux murs chargés de tableaux anciens. Tout au long du chemin, la silfine nota chaque issue en esprit. Elle trouverait le moyen de s’enfuir.
Mary ouvrit une porte à double battant et l’abandonna quelques instants afin de l’annoncer. De la salle qu’elle devinait derrière le seuil s’évada un filet de voix que couvrait le son grave d’un piano. Les entrailles nouées par l’angoisse, elle franchit à son tour l’embrasure.
— Voici notre convalescente, retentit un timbre chantant, légèrement railleur. Merci, Digwraidd. Vous pouvez disposer.
Mary s’inclina, soumise. Keina sentit son cœur couler au fond de son estomac. Le nom que Nephir avait donné à l’alfine sonnait comme le cri rauque d’un corbeau. Le tranchant de ses syllabes évoquait le froid, la mort, le désespoir. Nephir l’avait prononcé avec une telle insouciance, le regard rivé sur ses doigts qui caressaient le clavier !
Keina fit quelques pas dans le salon et le jaugea d’un œil rapide. Une quinzaine de personnes bavassaient tranquillement. En face, la cheminée accueillait les crépitements d’un feu de tourbe. Le piano à queue investissait l’angle, au pied de majestueuses fenêtres gothiques, dont les entrelacs de granit laissaient filtrer la lumière grisâtre de l’hiver.
Quelques têtes se tournèrent à son arrivée. La silfine découvrit les traits hautains de Georgianna ainsi que l’expression narquoise de la géante et de l’autruche, les deux femmes qui l’avaient piégée dans la ruelle. Elle gigota, gênée de l’accoutrement que lui avait attribué Nephir : une robe d’après-midi en velours rehaussée de fils d’or et de soie, dont le corsage en cœur croisé attira l’attention des hommes présents dans la salle. Elle émit un sursaut imperceptible en avisant le visage rustre et austère du gentleman qui, debout près de l’instrument, l’écoutait d’un air pénétré.
Esteban. Elle n’avait vu de lui qu’un souvenir évanescent, mais elle le reconnut sans faillir, l’amant maudit, l’être responsable de la folie d’Anna-Maria, celui qui l’avait précipitée vers une mort tragique !
Il darda dans sa direction un regard éteint, aussi opaque et gelé que les contours d’un cimetière par une nuit sans lune, une seconde à peine, avant de le baisser à nouveau sur l’épais chignon noir de la pianiste.
— Viens près de moi, petit oiseau. Sois la bienvenue dans mon humble demeure. Là, aimes-tu la robe que je t’ai confiée ? Ma couturière a l’œil sûr pour juger les mensurations d’une jeune fille. J’espère que ton bras ne te cause plus de souffrances. J’ai grondé Caroline, cela ne se reproduira plus. La drôle a cru bon de te priver de tes moyens, alors que je t’avais déjà coupé les ailes. Voilà une curieuse façon de traiter mes amies !
— Je ne suis pas votre amie. Vous avez tué mes semblables et enlevé ma famille adoptive. Rendez-les-moi, je vous prie.
Les mots s’étaient échappés de ses lèvres comme sous hypnose. À mesure qu’elle s’approchait de la femme qui lui tournait le dos, un froid intense s’empara d’elle, gelant l’intérieur de ses veines, pétrifiant ses sens et sa raison. Il était là son iceberg, la Reine des Neiges en personne, qui conversait avec la gaîté d’une fillette. L’histoire d’Andersen dansa un instant dans sa mémoire et elle songea à Kay, le garçon retenu prisonnier par la reine maléfique. Soudain, l’assistance du salon lui parut figée dans la glace, statues aux postures grotesques dont les cœurs s’étaient laissés charmer par la sorcière qui déroulait ses arpèges. Allait-elle se faire envoûter à son tour, à l’instar de l’enfant du conte ?
— Te rendre ta famille ? Voilà bien une requête qu’il m’est impossible d’accomplir. Connais-tu ce morceau, petit oiseau ?
Après un intermède plus calme, le rythme de la musique s’intensifia tandis que les doigts fins de l’Asiatique avalaient les notes.
— Première arabesque de Debussy, récita sans conviction la silfine. Une fort belle œuvre. Livie la jouait à la perfection. Où la retenez-vous ?
Keina devina plus qu’elle ne vit le sourire qui se formait sur ses lèvres.
— Petit oiseau, n’as-tu pas encore compris ? La Livie que tu aimais n’a jamais existé, s’exclama Nephir avec une pointe de condescendance. Elle était ma création, le fruit du Cinquième Pouvoir. Mais je constate que tu possèdes une solide éducation musicale, et j’en suis ravie. Les jeunes filles de ce siècle me semblent si peu accomplies ! Travail et rigueur, voilà ce qui leur fait défaut. Et de l’imagination, évidemment. N’es-tu pas d’accord avec moi, petit oiseau ?
La silfine ferma les paupières pour refouler les larmes qu’elle sentait monter en elle. Elle éprouva soudain le besoin de s’asseoir, tout de suite.
— Cessez de me nommer ainsi.
— Je manque à tous mes devoirs, continua Nephir sans tenir compte de la remarque. Chère cousine, installe-toi où tu le souhaites. Georgia, s’il te plaît, sonne Digwairdd afin qu’elle apporte les gâteaux !
— Elle s’appelle Mary, intervint machinalement Keina alors qu’elle prenait place sur l’extrémité d’un fauteuil Louis XVI.
— Je constate que notre gouvernante ne s’est guère départie de son impertinence.
Le timbre aigre de Georgianna n’avait pas changé. La géante en bloomers gloussa, tandis que des rires plus discrets résonnaient dans la pièce. Les doigts de sa main gauche crispés sur ses genoux, Keina ne répondit rien. Après quelques mesures plus solennelles, Nephir déploya la cascade finale en decrescendo et suspendit le point d’orgue dans l’atmosphère, comme un papillon qu’on épingle sur l’étaloir. Puis elle pivota lentement son buste ceint dans une dentelle de Luxeuil et posa son regard sur l’orpheline. La trace d’un sourire passa sur ses traits.
— Cher petit ange. Ainsi te voilà, réclamant ton dû.
Keina sentit les cheveux de sa nuque se raidir sous la vague glacée qui émanait de la sorcière. Dans un mouvement involontaire, elle se recroquevilla, se maudissant l’instant d’après de sa faiblesse.
Le charisme de Nephir évoquait ces demi-mondaines qui se pâmaient dans les salons d’Europe. Liane de Pougy, Cléo de Mérode et la belle Otero se seraient éclipsées dans l’ombre de cette authentique beauté asiatique. Keina se souvenait du portrait qu’elle avait contemplé dans le troisième sous-sol du Royaume. Un visage dur, comme ébréché par la palette de l’artiste : nez fin, lèvres pincées, pommettes hautes.
Mais ici, dans l’ambiance cotonneuse de la pièce, ces particularités donnaient un air de noblesse à Nephir. De son chignon d’ébène, quelques boucles soyeuses retombaient sur ses épaules. En parfaite maîtresse de maison, elle souriait aux uns, adressait une remarque aux autres, se leva pour servir le thé, proposa un biscuit. Chacun de ses gestes trahissait la vivacité d’une femme habituée à commander.
Toutefois, les sens de Keina ne pouvaient s’y tromper. Les paroles de Nephir tranchaient le silence comme autant de stalactites qui se décrochaient de sa langue, et elle se mouvait avec la grâce insidieuse d’un serpent guettant sa proie dans l’eau noire et glacée des abysses.
— Fiodor t’a-t-il délivré mon message ? demanda-t-elle en s’installant sur une bergère qui semblait lui être destinée.
Comme un automate, Esteban quitta son poste près du piano pour se placer derrière elle. Son visage fermé, vide de toute expression, se fixa sur les motifs du fauteuil.
— Son message ? fit Keina sans comprendre.
Soudain lui revinrent les mots que l’adolescent lui avait soufflés en esprit : Prends garde aux illusions de Nephir.
— S’ils avaient saisi que ramener Fiodor au Royaume était exactement ce que j’espérais d’eux ! (Elle émit un léger ricanement qui se répercuta dans l’assistance.) Je devais te pousser à t’enfuir du Royaume, petit oiseau, après avoir si durement travaillé à t’y mener. Cela t’étonne ? Pourtant, sais-tu ce que j’ai dit à ta mère avant de l’abattre ? – sans attendre la réponse de la silfine, elle se pencha vers elle et murmura au creux de son oreille : Il est trop tard pour songer à ta fille, Akrista. Elle servira mes plans ainsi que je l’ai prévu. Ce sont les derniers mots qu’elle a entendus. Évidemment, tout ne s’est pas passé aussi facilement que je l’avais imaginé. Il m’a fallu patienter un peu, mais je suis persévérante, ma chère cousine. N’est-ce là une qualité indispensable pour nous qui vivons si longtemps ? Et te voici devant moi, vingt ans après, comme convenu. Réclamant les chimères que j’ai conçues pour toi. Ne trouves-tu pas cela cocasse ?
Nephir battit des mains comme une enfant. Durant un court instant de silence, Keina s’efforça d’assimiler son discours. Un goût de bile reflua dans sa gorge, agrémenté de picotements aigus, comme provoqués par les pointes d’une multitude de couteaux. Elle sentit l’attention se focaliser sur elle et se força à prononcer un mot.
— Comment ?
Une déception feinte s’afficha sur le visage de la sorcière.
— « Comment » ? Tu me vois désappointée, cher ange. Je supposais que tu me demanderais le pourquoi en premier. Mais l’heure avance et la réponse est longue. Nous en reparlerons au dîner, si cela te convient. (Elle se leva, et l’assistance se dressa à son tour.) Digwairdd va te conduire dans ta chambre afin que tu te reposes et que tu te prépares pour la soirée. Je ne souffrirai aucun refus ! Tu es mon invitée, ma très chère cousine.
Keina ne se fit pas prier ; l’envie de vomir la tenaillait plus que jamais. Une fois de retour dans sa cellule, elle rendit dans le pot au pied de son lit la totalité de son déjeuner. Mary attendit patiemment qu’elle eût fini pour reprendre l’ustensile et la laisser en paix, la porte soigneusement verrouillée.