Les gardes reculèrent d'un pas, laissant Bérénice en première ligne devant l'empereur qui la scrutait avec avidité. Chaque minute la rapprochait encore davantage de minuit, l’heure à laquelle il serait trop tard pour pouvoir s’enfuir.
« Pour m’échapper…je dois retourner en prison. Le destin se joue vraiment de moi. » se dit-elle.
En vérité, Bérénice n’était pas rassurée. Tout indiquait une mort certaine : seule, dans une alcôve la nuit avec le meurtrier de son père… L’empereur esquissa un sourire sans joie en percevant son souffle irrégulier.
— Mademoiselle Savary, je dois dire que pour une morte, vous vous portez plutôt bien.
Bérénice écarquilla les yeux, ne comprenant pas de quoi il parlait. Sa voix caverneuse était profonde, produisant un écho dans la froide salle des pas-perdus.
— Lorsque mes informateurs m'ont fait part de la mort de vos parents, ils ont spécifié que vous l’étiez aussi. Ce qui fait de vous soit une ressuscitée soit un mensonge. Antoine Savary vous a donc protégé avant sa mort !
Il fit une pause, parlant davantage pour lui-même que pour son audience. De toute façon, Bérénice n'aurait su quoi lui répondre.
— Vous imaginez bien ma surprise, lorsque l'on m'a rapporté qu’une jeune femme recherchait dans tout Paris des traces d'Antoine Savary et qu’elle portait un nom étrangement semblable…Vasari.
Il s'arrêta pour ancrer ses yeux dans les siens.
— Je vous remercie de vous soucier de mon bien-être. Je vais bien, fit Bérénice.
— Au contraire, reprit-il en l’ignorant, tout ceci est très regrettable. Voyez-vous, votre mort m'arrangeait bien.
Bérénice fit le lien immédiatement. Avec une Savary dans les parages, il y avait encore plus de chances que l'ère des Coeurderoy revienne à la vie. Pourtant, l’empereur n’esquissa aucun geste pour ordonner aux gardes de la tuer.
« Il rêve de me voir morte, mais quelque chose l’en empêche. » réalisa-t-elle.
Bérénice avait enfin l’occasion de l’interroger. Prenant son courage à deux mains, elle inspira et demanda :
— Pourquoi avoir tué mon père ? Pourquoi ne pas l’avoir mis en prison ? Ou tout simplement l’avoir ignoré. Du sud de la France, il ne pouvait rien contre vous.
L'empereur lui sourit en exultant :
— Bien ! Bien ! Enfin vous vous réveillez ! De vous à moi, votre père a essayé de m’empêcher de prendre le trône et j’ai la rancune tenace ! Comment pouvait-il sérieusement penser m’arrêter avec deux jouets et trois breloques ? Ah, ces Habiles…
— Ne les sous-estimez pas, souffla-t-elle, incrédule.
Il méprisait tant ses propres artisans…Comment Dimitri acceptait-il de travailler pour lui ?
— Oh ! Mais je ne les sous-estime pas, bien au contraire s'esclaffa-t-il, cynique.
L’empereur était si différent de Lysandre. Il reprit :
— Votre père a monté tous les Habiles contre moi. Il s’est ligué avec mon frère pour m’empêcher de prendre le trône. Il n’aurait pas dû, mais je compte sur vous pour faire preuve d’un peu plus de jugeote.
Bérénice se redressa, surprise. Après avoir tant critiqué le père, il comptait s’attirer les faveurs de la fille ? Qu’attendait-il d’elle ? Bérénice n’osa reprendre la parole :
— Enfin, finit-il par reprendre en se frottant le menton. Depuis quelque temps, je me demande si éliminer votre père était une si bonne stratégie. Certes, il est mort depuis plus de vingt ans maintenant, mais vous rappelez-vous un peu de lui ?
Bérénice se figea, sans en croire ses oreilles. Il était impossible que Louis Coeurderoy ait assassiné son père, pour la bonne raison qu’il croyait Antoine mort depuis plus de vingt ans ! Il ne savait donc pas qu’Antoine avait vraiment disparu seulement depuis quelques semaines. Les présomptions de Gabrielle Loiseaux étaient fausses.
Mais qui pouvait bien être à l’origine de ce meurtre ? À quel point l’empereur ignorait-il ce qui se tramait en coulisse ?
— Aucun souvenir d’enfance de votre cher papa ? Pas même des bizarreries ? Des constructions étranges ? répéta-t-il, s’adressant à elle comme à une enfant.
Curieuse, Bérénice décida de donner le change :
— Que très peu, vous avez fait en sorte que je ne passe pas beaucoup de temps avec lui.
— Oui, c'est vrai, reprit-il faussement contrit. Mais, inutile d’être sentimentaliste. Je cherche un objet et je suis persuadé que la clé pour le retrouver se cache dans votre enfance. Je vous demande votre aide en échange d’une liberté totale. Vous pourrez retourner à vos chers voyages.
Interdite, Bérénice masqua mal sa surprise. Qu'avait-il à lui demander de si particulier, à l’abri des regards indiscrets, dans une obscure aile du Palais de Justice ? Qu’est-ce qui justifiait de l’enfermer à la Conciergerie pour la faire plier ?
— Dites-moi, se contenta-t-elle d’articuler avec difficulté.
— Je dois avouer avoir mal réagi en tuant si vite votre père, expliqua-t-il avec légèreté. Avant de disparaitre, il a caché un objet pour François, feu mon frère, et à l’époque cela m’était bien égal. Mais à présent… j’aimerais bien le retrouver.
— Mon père a toujours caché des choses. De cela, je me souviens très bien.
— Bien, bien ! Voilà qui est bon signe ! Je veux que vous cherchiez, quoi que cela vous en coûte, l’emblème des Coeurderoy !
L’emblème des Coeurderoy avait disparu ! Bérénice allait de révélation en révélation. Elle ne pouvait y croire ! Dire que Lysandre était venu à Paris pour le récupérer !
— Je suis l’empereur ! Cet emblème me revient de droit ! scanda-t-il.
Il la sondait, essayant de distinguer une réaction chez Bérénice. Ainsi donc l'empereur n'avait jamais possédé d'emblème ?
— Mais je ne comprends pas ! Il y a quelques semaines, un article parlait d’une tentative de vol de votre emblème. Les ouvriers ont donc été accusés à tort ? Vous n’en avez pas ?
— Mon misérable neveu ! À peine arrivé, qu’il essaie de me voler. Il ne sait même pas qu’avant sa mort, mon frère a caché notre emblème. Je le veux !
Bérénice ne put s’empêcher un geste de recul. Ses pensées fusaient. Dépourvu d’emblème, l’empereur était affaibli face aux autres nobles. Louis Coeurderoy était loin d’être invincible…Voilà pourquoi il se vantait d’avoir un emblème, sans que jamais personne ne l’ait vu ! Si Harcourt apprenait la vérité, il serait tout-puissant.
— Je sais que votre père a aidé mon frère à le cacher. Je sais que lui-même travaillait à la création de son propre emblème !
« Icare… il sait pour son existence » s’alarma Bérénice, le cœur battant.
— Emilien Decas était particulièrement impressionné par les prouesses de votre petit compagnon.
— Il a dû exagérer, souffla Bérénice. Icare n’a rien d’exceptionnel.
— Ah ! Donc cet emblème existe bel et bien, fit l’empereur avec malice. Savez-vous qu’il est absolument interdit pour un non-noble d’en posséder un ? Je pourrais vous laisser croupir en prison pour cela toute votre vie.
Bérénice s’était bêtement laissée prendre au piège !
— Retrouvez mon emblème et je laisse le vôtre en paix. Il ne m’intéresse pas.
Bérénice frissonna en réalisant ce qui se préparait. Songeant au temps qui la rapprochait un peu plus de minuit et à l’amour qu’elle portait à Icare, elle tenta le tout pour le tout :
— Libérez-moi et je mènerai mon enquête ! Vous savez pour l'effraction au ministère, vous savez donc que j’ai trouvé des documents écrits par mon père. Peut-être que l'un d'eux détient la réponse à vos questions.
« Voilà que je pactise avec l’empereur maintenant… Croit-il vraiment que je lui obéirais ? », réalisa-t-elle. Louis Coeurderoy se releva de son fauteuil et se posta à quelques mètres d'elle, avec difficulté :
— Emilien Decas vous secondera dans vos recherches. Mais il ne doit pas savoir notre objectif. Il en informerait immédiatement Auguste Harcourt.
Il se tourna vers une sonnette, accrochée au mur et appela des domestiques. Ils le guidèrent jusqu’à la sortie. Seule, avec ses gardes, Bérénice resta catastrophée. Elle ne pourrait jamais être à temps en haut de la tour de la Conciergerie.
— Mademoiselle Vasari ?
Emilien Decas apparut dans un austère costume à carreaux. Bérénice se recomposa une figure neutre et s'aperçut qu'il ne l'avait pas appelée par son véritable nom. Ainsi, l’empereur ne l’avait pas prévenu. Il était donc bien seul face aux hommes d’Harcourt. Emilien Decas la scruta de la tête aux pieds, ne masquant pas son étonnement :
— C'est bien moi, déclara-t-elle en balançant ses bras le long de ses hanches, agacée par le regard qu’il portait sur elle.
— L'empereur veut que je vous accompagne chez vous. Vous auriez quelque chose à lui remettre…
Sa frustration était palpable. Il n'aimait pas être laissé dans l'ignorance.
— Si l’empereur ne vous a pas dit de quoi il en retournait, c’est sans doute qu’il a jugé que vous n’aviez pas à le savoir. Restez à votre place.
— Vous savez, fit-il en se massant les tempes, je ne suis pas ravi de quitter mes fonctions pour vous surveiller. Il va falloir que vous soyez un peu plus coopérative, si vous ne voulez pas que je perde patience.
Il était épuisé. Avec le recul, Bérénice distingua sur son visage des cernes et une lassitude inhabituelle. Cet homme était la source de la plupart de ses malheurs. Elle sentit ses doigts la démanger à l'idée de se servir de sa dague. Elle serra les poings derrière son dos.
Pas encore. Le temps n’était pas encore venu.
Sans attendre, Emilien Decas se retourna et progressa dans l'immense salle des-pas-perdus. Bérénice ne lui emboita le pas qu’après avoir senti dans son dos le manche d’un fusil.
Emilien et Bérénice pénétrèrent dans une petite salle tandis que les soldats restaient à l'entrée. Le ministre des Habiles s’assit à un bureau et invita Bérénice à s’asseoir.
— Nous n'allons pas faire ce que l’empereur nous a demandé ? s’enquit-elle sans s’exécuter.
— Rien ne presse. L’empereur a retrouvé son lit. Nous avons donc toute la nuit. Asseyez-vous. Je vous sers quelque chose ?
Bérénice avait l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Il prit une bouteille de whisky à ses pieds, sortit deux verres d’un tiroir et les remplit avant d’en pousser l'un dans sa direction. Le verre tinta, plus funeste que festif. Emilien avala d'une traite son verre, se resservit et se massa les tempes avant même qu’elle n’ait touché le sien :
— Qu'attendez-vous de moi ? Vous pensez réellement que je vais tomber dans ce piège ? Vous ne faites vraiment pas dans la subtilité.
— Non, soupira-t-il. Asseyez-vous, je ne vais pas vous attaquer, ni vous alcooliser plus que de raison.
Bérénice le scruta, tandis qu’il l’ignorait. Elle jeta un coup d’œil à la porte bien gardée et prit place à contrecœur :
— Je vous pense assez intelligente pour comprendre que ce qui va se dire ici doit rester privé. Dans le cas contraire, je nierai…Vous savez bien qui de nous deux sera pris au sérieux ?
— Nous n’avons pas beaucoup de points d’accords, alors pourquoi discuter ?
— Je vais être franc avec vous, fit-il en tournant son verre. Je déteste les jeunes Coeurderoy. Pour moi, ce sont de mauvaises herbes à éradiquer. Deux jeunes coqs prétentieux. Je ne suis pas non plus un grand admirateur de l’empereur, mais il a le mérite de faire le travail…
— À qui va votre fidélité ? le coupa Bérénice en attrapant son verre et en inspirant les arômes. Le whisky était très fort…
— Vous pensez que je l'ai donnée au plus offrant ? Vous vous trompez, je suis bien moins corruptible que cela. Je suis à la fois pour l'empereur et Harcourt, expliqua-t-il en la regardant dans les yeux. La vérité, c'est que les gens pleins de bonne volonté sont souvent des incompétents. Imaginez cinq minutes cet enfant sur le trône…
— Lysandre ? Parce que l'empereur actuel est une bien meilleure option, selon vous ?
— En effet. Louis Coeurderoy n’a pas plus de pouvoir que vous ou moi. Il ne reste à sa place que parce qu’il est de sang impérial. Il est un empereur fantoche, un pantin entre les mains d’Auguste Harcourt.
« Decas sous-estime l’empereur », songea Bérénice.
En effet, s’il ignorait tout de la discussion qu’elle avait eu avec Louis Coeurderoy, cela signifiait peut-être que ce dernier manigançait en douce, dans le dos d’Harcourt.
— Ainsi, si une réforme n’est pas populaire, l’empereur est accusé à la place d’Harcourt, réalisa Bérénice. Comment pouvez-vous soutenir cette machination ? Lysandre a toutes les qualités d’un chef. Il a été formé pour devenir empereur. Mais plus encore, il est bon, honnête et juste.
— Auguste Harcourt est un très bon politicien. Vous ne devriez pas le sous-estimer.
— Je ne le sous-estime pas. En revanche, je pense que lui sous-estime l’empereur. Celui-ci n’est pas aussi malléable qu’il ne le croit.
Bérénice vida le verre de whisky d'une traite. Elle sentit le liquide chaud couler le long de sa gorge et surtout la brûlure laissée sur son passage. Elle attrapa la bouteille et se resservit sous le regard étonné de Decas. Elle avait besoin d'un remontant.
— Ceci est un excellent whisky et vous êtes en train de le boire comme si c’était la pire des eaux de vie dans la pire des tavernes de Paris. Je vous imaginais plus délicate.
— Est-ce un problème ?
— Au contraire, c’est très amusant. Mais, pour revenir à votre champion… Monsieur Coeurderoy est plein d’idéaux, mais il reste un enfant, sans partisans. Je vis dans le vrai monde. Je suis celui qui lutte perpétuellement contre les ouvriers, les journaleux, les nobles…. Qu’est-ce qu’il sait de la vraie vie votre petit empereur ?
— Expliquez-moi pourquoi je devrais être d’accord avec vos petites manigances, le coupa-t-elle, exaspérée.
Ils ne seraient jamais du même avis, alors pourquoi poursuivre cette vaine conversation ?
— Parce que j'ai l'intention de vous rallier à ma cause. En ayant les bons arguments…
Ils se regardèrent en chiens de faïence. Après l'avoir espionnée pendant des semaines, avoir fouillé sa chambre et participé à son emprisonnement, il ne pouvait tout de même pas espérer faire d’elle une alliée ?
— Voyez-vous. Héloïse Lépine était une erreur.
— Une erreur ? Écoutez, je ne comprends rien. Je ne veux plus vous entendre. Faites ce que l'empereur vous a dit. Vous êtes un fonctionnaire, alors fonctionnez !
Bérénice acheva son second verre et se releva pour se diriger vers la porte. La main de Decas l'arrêta. Il s'était partiellement redressé de son siège et la fixait avec colère.
— Je n'ai pas fini. Rasseyez-vous !
Bérénice obéit malgré elle. Cet homme ne savait qu’aboyer. Il devait avoir une quarantaine d’années et conservait toute sa force. Plusieurs fois, Bérénice avait remarqué cette férocité en lui. Il contourna son fauteuil pour s’appuyer sur le bureau à quelques centimètres d’elle.
— Je vous disais qu’Héloïse Lépine était une erreur. J’ai cherché la jolie fille, celle qui aurait des origines nobles et qui me rendrait plus – comment dire – « présentable » pour la société. Mais il est évident que je n’en ai ni le besoin, ni l’envie.
Héloïse, juste une jolie fille ? Comment pouvait-on être si aveugle ?
— Rassurez-vous, Héloïse partage votre avis. Vous n’avez jamais été un sérieux prétendant !
— Je n’ai ni besoin d’un titre, puisque bientôt j’aurais la reconnaissance et la gloire, ni d’une jolie femme, puisque je ne saurais pas quoi en faire. Au contraire, il me faut quelqu’un comme vous : vive, intelligente, audacieuse…peut être moins jolie que mademoiselle Lépine et moins fortunée, mais qui puisse être une véritable partenaire. Avec le temps, nous apprendrons à nous connaitre et peut être même à nous aimer.
Bérénice baissa les yeux, ne pouvant supporter ce regard, animé par ce qu’elle n’avait pas vu jusqu’à présent : du désir. Elle déglutit, ne sachant quoi faire de ces sentiments qu’il avait développés à son égard. Ils étaient absolument inopportuns. Elle inspira et se releva doucement. Une fois quasiment à la même hauteur que le ministre, elle adopta un ton ferme :
— Vous vous bercez d’illusions. Je ne vous aime pas. Nous sommes désaccordés et ne partageons aucun avis et j’ai la folle idée de vouloir choisir un mari que j’aime et qui m’aime en retour. Vous voulez une coéquipière ? Je pensais qu’il était évident que nous n’étions ni de la même équipe, ni très assortis.
— Savez-vous que j’emploie une bonne partie de mon temps, depuis que nous nous sommes vus chez Harcourt à vous protéger ? De l’empereur, d’Auguste, de ce jeune Coeurderoy qui vous met dans le pétrin…et de vous-même ! J’aime votre audace, j’aime ce que vous représentez, et je suis sûr que vous savez que nous ne sommes pas si différents !
— Jamais. Vous m’entendez ? Jamais, je ne voudrai de votre obscur petit marché.
— Vous me refusez ?
Il fulminait, les jointures de ses mains pressant avec force le bureau.
— Vous le regretterez, reprit-il. Je peux vous sortir de la Conciergerie en un claquement de doigt, vous faire vivre avec confort et vous mêler à la politique. Nous travaillerions ensemble ! C’est plus qu’aucune femme ne peut prétendre.
— Je préfère la prison.
— Qu’il en soit donc ainsi, cracha-t-il. Capitaine !
La porte s’ouvrit devant le capitaine des gardes. De colère, le cœur de Bérénice tambourinait dans sa poitrine.
— Ramenez-la dans sa cellule. Peut-être que cet avant-goût de votre avenir vous fera réfléchir. Bien entendu, ne comptez pas sur moi pour exécuter les volontés de l’empereur. Je dirai que vous n’avez rien trouvé. Cela ne fera que vous plonger plus rapidement dans l’enfer.
Le capitaine attrapa Bérénice par les épaules et la poussa vers la sortie. L’alcool et la brutalité de ses gestes ne l’aidaient pas à tenir debout et elle chavira. Il la soutint avant qu’elle n’ait pu trébucher et Bérénice se retourna vers Emilien Decas. Il était triste à sa façon. Il n’était pas question pour elle de l’épargner pour autant :
— User de ma vulnérabilité comme arme pour obtenir ce que dans un autre contexte vous n’auriez aucune chance d’avoir…ce serait un bien piètre départ pour un mariage, non ? Vous ne savez qu’imposer votre volonté aux autres.
— Sortez-là, de suite !
Bérénice éclata de rire alors que le capitaine la tirait vivement vers la sortie. Elle semblait prise d’un accès de folie, mais cette soirée lui paraissait irréelle. Soudain, la cloche retentit.
— Attendez, chuchota-t-elle, sérieuse et attentive.
Dans la salle des pas-perdus, les gardes se figèrent, surpris par cette demande. Ils observèrent Bérénice, tandis qu’elle comptait : onze coups longs et trois coups brefs.
— Il est onze heures trente ? demanda-t-elle à l’un des gardes.
— Oui, je crois…Vous avez un rendez-vous ? répondit-il dans un éclat de rire.
— Pourquoi tu lui réponds ! On avance ! Elle est marrante…Elle se croit où ?
Bérénice sentit un coup dans son épaule et reprit sa progression, muette. Il lui restait trente minutes pour s’échapper. Le temps écoulé, il serait trop tard et elle serait à la merci de Decas.
L’empereur dit à Bérénice que sa mort l’arrangerait bien. Mais si elle est la seule à pouvoir retrouver son emblème, elle est aussi son dernier espoir de conserver le trône (puisque les emblèmes semblent être si importants). S’il rêve de la voir morte, c’est qu’elle le dérange. La « petite » Bérénice a donc le pouvoir d’inquiéter l’empereur ? C’est intéressant, ça.
Et Decas ! C’est marrant que les autres plumes le voient attiré par Bérénice, voire amoureux. Je suis peut-être cynique, mais je n’y ai pas songé une minute. Je pense que c’est purement intéressé. Il doit considérer qu’elle est une des clés pour obtenir ce qu’il veut. Quant au désir, à mes yeux c’est juste de la concupiscence ; il n’y a pas de sentiments là-dedans. Mais peut-être que je le noircis et qu’il a quand même une once de sentiments pour elle...
Coquilles et remarques :
Il y a une quantité de petits caractères bizarres, comme des mini-tirets qui émaillent ce chapitre, parfois avant les tirets de dialogue, parfois au début d’une phrase ou avant une majuscule.
Il faut une ligature au nom Cœurderoy ; à corriger dans tout le roman.
— « Pour m’échapper…je dois retourner en prison. Le destin se joue vraiment de moi. » se dit-elle. [Virgule avant l’incise. J’enlèverais le point à l’intérieur des guillemets.]
— Tout indiquait une mort certaine : seule, dans une alcôve la nuit avec le meurtrier de son père… [Je mettrais plutôt la ponctuation suivante : « seule dans une alcôve, la nuit, avec le meurtrier de son père… ».]
— produisant un écho dans la froide salle des pas-perdus [salle des pas perdus ; sans trait d’union]
— Antoine Savary vous a donc protégé avant sa mort ! [protégée]
— De toute façon, Bérénice n'aurait su quoi lui répondre [« n'aurait su que lui répondre » serait préférable]
— « Il rêve de me voir morte, mais quelque chose l’en empêche. » réalisa-t-elle. [Formulé comme ça, ça veut dire que quelque chose l’empêche de la voir morte. Il faudrait dire quelque chose comme « quelque chose l’empêche de me (faire) tuer » ou « quelque chose l’empêche de passer à l’acte ». / L’incise « réalisa-t-elle » est à éviter ; je propose « se dit-elle », « songea-t-elle », « argüa-t-elle » (selon la graphie rectifiée) ou « déduisit-elle ».]
— Pourquoi ne pas l’avoir mis en prison ? Ou tout simplement l’avoir ignoré. [Point d’interrogation après « l’avoir ignoré ».]
— Oh ! Mais je ne les sous-estime pas, bien au contraire s'esclaffa-t-il, cynique. [« S’esclaffer » n’est pas un verbe de parole ni un verbe qui suggère la parole. Je te conseille d’enlever l’incise et d’introduire les paroles de l’empereur par une phrase du type : « Il s’esclaffa d’un air cynique ».]
— Certes, il est mort depuis plus de vingt ans maintenant, mais vous rappelez-vous un peu de lui ? [vous souvenez-vous un peu de lui ; « se rappeler » est transitif direct]
— Mais, inutile d’être sentimentaliste [Pas de virgule après « Mais » / Un sentimentaliste est un théoricien du sentimentalisme et ce mot n’existait probablement pas encore en 1900 ; je propose simplement « sentimental ».]
— Je veux que vous cherchiez, quoi que cela vous en coûte, l’emblème des Coeurderoy ! [La graphie rectifiée est « coute ».]
— Voilà pourquoi il se vantait d’avoir un emblème, sans que jamais personne ne l’ait vu ! [Je ne mettrais pas de virgule avant « sans que » / on ne met pas de « ne » explétif après « sans que ».]
— Bérénice s’était bêtement laissée prendre au piège ! [laissé prendre ; ce n’est pas elle qui prend]— Bérénice frissonna en réalisant ce qui se préparait [« en comprenant » ou « en se rendant compte de »]
— « Voilà que je pactise avec l’empereur maintenant… Croit-il vraiment que je lui obéirais ? », réalisa-t-elle. [Virgule avant « maintenant » / que je lui obéirai ; futur simple / l’incise « réalisa-t-elle » est à éviter ; je propose « se dit-elle », « songea-t-elle », « argüa-t-elle » (selon la graphie rectifiée) ou « déduisit-elle » (mais évite de choisir le même verbe que dans la première occurrence).]
— Il se tourna vers une sonnette, accrochée au mur et appela des domestiques. [Pas de virgule après « sonnette ».]
— Seule, avec ses gardes, Bérénice resta catastrophée. [Pas de virgule après « Seule ».]
— Si l’empereur ne vous a pas dit de quoi il en retournait, c’est sans doute qu’il a jugé que vous n’aviez pas à le savoir [« de quoi il retournait » ; « en » est de trop]
— Il va falloir que vous soyez un peu plus coopérative, si vous ne voulez pas que je perde patience. [L’adjectif « coopérative » ne s’employait pas dans ce sens à l’époque ; « docile », peut-être ? Ou quelque chose comme « que vous y mettez du vôtre »?]
— Sans attendre, Emilien Decas se retourna et progressa dans l'immense salle des-pas-perdus [salle des pas perdus ; sans traits d’union]
— Emilien et Bérénice pénétrèrent dans une petite salle tandis que les soldats restaient à l'entrée. [Virgule avant « tandis que ».]
— Le ministre des Habiles s’assit à un bureau et invita Bérénice à s’asseoir. [Il y a deux fois le même verbe ; je propose s’installa à un bureau / la graphie rectifiée est « s’assoir ».]
— Emilien avala d'une traite son verre, se resservit et se massa les tempes avant même qu’elle n’ait touché le sien [Je propose « qu'elle ait » ; le « ne » explétif n’apporte rien]
— Asseyez-vous, je ne vais pas vous attaquer, ni vous alcooliser plus que de raison. [Pas de virgule avant « ni ».]
— Vous savez bien qui de nous deux sera pris au sérieux ? [Pas de point d’interrogation après « au sérieux » ; ce n’est pas une question.]
— Nous n’avons pas beaucoup de points d’accords, alors pourquoi discuter ? [de points d’accord]
— À qui va votre fidélité ? le coupa Bérénice en attrapant son verre [« coupa » plutôt que « le coupa »]
— En effet, s’il ignorait tout de la discussion qu’elle avait eu avec Louis Coeurderoy [qu’elle avait eue]
— Ainsi, si une réforme n’est pas populaire, l’empereur est accusé à la place d’Harcourt, réalisa Bérénice. [L’incise « réalisa Bérénice » est à éviter ; je propose « se dit Bérénice », « songea Bérénice », « argüa Bérénice » (selon la graphie rectifiée) ou « déduisit Bérénice » (mais évite de choisir le même verbe que pour les deux occurrences précédentes).]
— comme si c’était la pire des eaux de vie dans la pire des tavernes de Paris [eaux-de-vie]
— Au contraire, c’est très amusant. Mais, pour revenir à votre champion… Monsieur Coeurderoy est plein d’idéaux, mais il reste un enfant, sans partisans. [Il y a deux fois « mais » dans la même phrase ; je te propose d’enlever celui du début ou de le remplacer par « Cependant ».]
— Qu’est-ce qu’il sait de la vraie vie votre petit empereur ? [Virgule après « vie ».]
— Expliquez-moi pourquoi je devrais être d’accord avec vos petites manigances, le coupa-t-elle, exaspérée. [Elle ne lui coupe pas la parole ; je propose « lança-t-elle » ou « rétorqua-t-elle ».]
— Après l'avoir espionnée pendant des semaines, avoir fouillé sa chambre et participé à son emprisonnement, il ne pouvait tout de même pas espérer faire d’elle une alliée ? [Ce n’est pas une question ; tu peux mettre des points de suspension pour montrer qu’elle doute.]
— Voyez-vous. Héloïse Lépine était une erreur. [Virgule après « Voyez-vous ».]
— Mais il est évident que je n’en ai ni le besoin, ni l’envie. [Pas de virgule avant « ni ».]
— Je n’ai ni besoin d’un titre, puisque bientôt j’aurais la reconnaissance et la gloire / vive, intelligente, audacieuse…peut être moins jolie que mademoiselle Lépine / Avec le temps, nous apprendrons à nous connaitre et peut être même à nous aimer. [Je n’ai besoin ni d’un titre / bientôt j’aurai ; futur simple / peut-être ; les deux fois.]
— Elle déglutit, ne sachant quoi faire de ces sentiments [« ne sachant que faire » serait préférable]
— Nous sommes désaccordés et ne partageons aucun avis et j’ai la folle idée de vouloir choisir un mari que j’aime et qui m’aime en retour. [Il y a trop de « et » ; je propose « et ne partageons aucun avis. De plus, j’ai la folle idée ».]
— Je pensais qu’il était évident que nous n’étions ni de la même équipe, ni très assortis. [Pas de virgule avant « ni ».]
— Savez-vous que j’emploie une bonne partie de mon temps, depuis que nous nous sommes vus chez Harcourt à vous protéger ? [Il faudrait placer « depuis que nous nous sommes vus chez Harcourt » entre deux virgules.]
— Jamais. Vous m’entendez ? Jamais, je ne voudrai de votre obscur petit marché. [Pas de virgule dans « Jamais je ne voudrai ».]
— Je peux vous sortir de la Conciergerie en un claquement de doigt [de doigts]
— C’est plus qu’aucune femme ne peut prétendre. [C’est plus que ce à quoi aucune femme ne peut prétendre ; il ne faut pas confondre « prétendre qqch » et « prétendre à qqch ».]
– Sortez-là, de suite ! [« Sortez-la tout de suite ! » ou « Sortez-la ! Tout de suite ! » (Ne pas confondre « la » et « là »).]
— Dans la salle des pas-perdus, les gardes se figèrent [« salle des pas perdus » ; sans trait d’union]
— Le temps écoulé, il serait trop tard et elle serait à la merci de Decas. [Pour éviter d’avoir deux fois « serait », je propose « elle se (re)trouverait à la merci ».]
Eh bien que de complications dans les mystères que l’on avait déjà sous les yeux ! Effectivement comme tout le monde je pensais que l’empereur était responsable de la mort d’Antoine et visiblement non. C’est un rebondissement super intéressant. Du coup, on aura tendance à pencher plutôt pour Harcourt, mais là encore, peut-être que c’est finalement trop évident et que le véritable commanditaire est un traitre qui se cache parmi les amis de Bérénice… ah la la j’ai hâte de savoir !
Concernant les avances de Decas envers Bérénice, j’ai été un peu surprise, mais je ne suis pas tombée des nues. C’est quelque chose qui me semble tout à fait logique en fin de compte. J’ai simplement encore un peu de mal à comprendre s’il ressent juste une attirance envers elle, s’il a de vrais sentiments ou s’il la perçoit simplement comme un moyen de parvenir à ses fins. Peut-être que c’est lui qui complote seul pour lui-même en fait ? Bref, la suite me le dira certainement ^^
Je n’ai pas tellement de choses à ajouter, pour un chapitre qui avait l’air de ne pas ta satisfaire complètement je le trouve plutôt cohérent et complet, il fait bien avancer l’intrigue et on a envie de continuer !
À très vite ;)
Par contre Emilien Decas pas insensible aux charmes de Bénérice, je ne l'avais pas vu venir, et ça complique la situation. Donc ce n'est pas l'Empereur qui a commandité le meurtre d'Antoine. Mais qui ? Harcourt ? Ou bien tu nous as pondu une intrigue hyper tordue et genre, ce serait Lysandre qui se révélerait être un traître, ou quelque chose du genre ? Je m'attends à tout ! ^^
Dans ce chapitre, je trouve que ton dialogue Bérénice/empereur est trop théâtral, trop lourdement « accentué » au sens où tu soulignes les dialogues de verbes forts ou d’indications scéniques pas toujours nécessaires ou qui m’ont semblé trop appuyées (lui sourit en exultant / souffla-t-elle, incrédule / s'esclaffa-t-il / dans un sourire faussement contrit ).
Si je me focalise sur Bérénice, elle trépigne d’impatience, puis elle tremble de peur, puis elle écarquille les yeux, puis elle lève les yeux au ciel, puis elle est incrédule, puis elle a des frissons, puis elle se redresse, surprise, puis elle se fige, les yeux écarquillés, puis elle est interdite, puis elle articule avec difficulté… Bon, tu vois ce que je veux dire, ça fait beaucoup d’indications « scéniques » alors que la teneur de ce qui est dit nous en dit déjà beaucoup. Je te conseillerai d’alléger.
Détails
Le temps s'écoula dans un silence pesant : l’empereur la regarde si longtemps que ça ? Ca paraît un peu exagéré
se fit-elle la réflexion : pas très joli.
reprit-il dans un sourire faussement contrit : avec un sourire ?
répéta-t-il, inlassablement : il ne répète rien là, dans ce dialogue ?
peut-être que l'un d'eux détient la réponse à vos questions : contient ?
Bérénice ne lui emboitait le pas : emboita ?
Bérénice avait l’impression d’être avec une épée de Damoclès sur la tête : d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête
à contre cœur : à contrecœur
Dans le cas contraire, je nierais : nierai
Pour qui va votre fidélité : à qui ?
Il inspire le pouvoir : que veux-tu dire ?
il est à l'image de ce que l’on se fait d'un empereur : lourd. il correspond à l’image qu’on se fait d’un empereur ?
Jamais, je ne voudrais de votre obscur petit marché : voudrai
"« Pour m’échapper…je dois retourner en prison. Pourquoi le destin se moque-t-il tant de moi ? »" -> Je trouve que cette phrase sonne comme si Bérénice se lamentait, et j'ai pas trop aimé, c'est pas son genre (oui bon tu la connais mieux que moi xD). Je te conseille d'enlever le "pourquoi" et mettre juste un constat "le destin se moque de moi.", ou bien une phrase un peu ironique, qu'elle souligne l'absurde de la situation... En plus juste après tu dis qu'elle a peur, donc on aura pas l'impression qu'elle prend ça a la légère.
"Bérénice leva les yeux au ciel. Elle détestait voir les hommes s’écouter parler.
—Ne sous-estimez pas les Habiles, souffla-t-elle, incrédule. Ils sont une richesse." -> Je trouve que l'incrédulité et le fait de lever les yeux au ciel (=soulée) sont pas trop compatibles, en tout cas pas dans cet ordre (je veux dire : on peut être incrédule puis soulé, mais ça me parait bizarre d'être d'abord soulé et ensuite incrédule, a moins d'avoir eu une révélation entre les deux). A mon avis tu devrais remplacer "incrédule" par "agacée", ou en tout cas une émotion qui va avec le fait de lever les yeux au ciel.
"Si l’empereur ne vous a pas dit de quoi il en retournait, c’est sans doute qu’il a jugé que vous n’aviez pas le savoir. Restez à votre place." -> Et vlan xDDD ! *à* le savoir
Je trouve que l'empereur passe un peu brusquement de a priori normal a sévèrement fou, a partir de là "Il se berçait, ses longs doigts décharnés empoignant son corps flétri. Il était fou.". Peut-être que tu devrais mettre des signes qu'il est pas bien dans sa tête des le début... ou le rendre un peu moins dingue à la fin.
juste avant cette phrase tu mets "répéta-t-il inlassablement", je trouve que le inlassablement va pas trop, (ça donne une impression de calme... alors que au contraire ce coup de folie est plutôt soudain et inattendu)
Voila pour le pinaillage ! Comme toujours, mes remarques et les conseils qui vont avec t'en fais ce que tu veux, je sais pas mieux que toi !
J'ai eu un moment d'empathie pour Emilien Decas quand tu dis qu'il a l'air super fatiguée (comment détester un perso fatigué ! c'est trop dur d'être fatigué !!) mais très vite quand il commence a faire des avances a Bérénice je suis revenue à la raison ! JAMAIS, gros porc, J-A-M-A-I-S è.é
je trouve intéressant par contre de rappeler que Lysandre est bien mignon mais il connait rien a la vie, a la politique, à la justice... ça fait réfléchir. Mais osef, il a une team super qui pourra l'aider ! Si Bérénice a confiance en lui, moi aussi !
J'étais en stress tout le long qu'elle puisse pas aller dans la tour a temps. 30minutes, c'est encore jouable ! go go go !
Alors pour la scène entre B et l’empereur, il y a une répétition de « aussi » dans la phrase « lorsque mes informateurs… ». Je n’arrive pas à cerner l’empereur, j’imagine que c’est normal. J’ai un souci avec cette scène, car j’ai l’impression que tu as voulu y mettre de la tension, mais je ne la ressens pas, ou pas assez. Je n’ai pas la sensation que Bérénice est en danger, et pourtant c’est ce que tu essayes de faire passer. Je la sens plus en danger avec Decas, mais j’y reviendrai après.
Comment ça l’empereur croit que le père de B est mort depuis 20 ans ?? Je ne vois que deux solutions : soit ce n’est pas l’empereur qui a tué Antoine, mais dans ce cas, qui ? Soit Antoine n’est pas le père de Bérénice …
Ensuite, par rapport à l’accord proposé par l’empereur, j’ai l’impression que ça manque de cohérence. TU le montres, il me semble, comme quelqu’un de cruel, qui n’hésite pas à tuer pour obtenir ce qu’il souhaite, qui rêve même de tuer ses neveux. Je me dis que du coup un tel personnage n’hésiterait pas à torturer sa prisonnière pour obtenir ce qu’il veut, non ? Lui proposer un accord est faire preuve d’une clémence un peu inattendue. Ou alors c’est un piège et il compte bien éliminer Bérénice aussi. Bref j’attends de voir.
Ensuite, la scène Bérénice/Decas. Là, j’avoue que je suis tombée des nues ^^ je ne m’y attendais pas du tout, pas parce que ça ne colle pas, mais parce que rien, dans les précédents chapitres, n’a suggéré que Decas était intéréssé par Bérénice. C’est intéressant comme péripétie, Bérénice va en avoir du fil à retordre, mais ça mériterait d’être plus préparé en amont, car là ça tombe de nulle part et du coup l’effet n’est pas le même.
Désolée pour ces remarques, j’espère que je ne te décourage pas, le chapitre était quand même haletant, et j’ai hâte de savoir comment B va s’en sortir !