Chapitre 23

Notes de l’auteur : Hello. Comme dit précédemment, je publie plusieurs chapitres à la suite en raison des thématiques abordées, celui-ci est le deuxième.

TW : Mentions de viol

Les flammes d’Altaïs s’écrasèrent sur le maigre bouclier que Dagmar eut le réflexe de dresser, mais celui-ci dut reculer en titubant. Sa manche noircie laissait entrevoir la brûlure rongeant la chair de son avant-bras. Toute trace d’amusement avait déserté son visage.

— Tu penses pouvoir m’affronter ? demanda-t-il d’une voix doucereuse.

Une flammèche vacillante au-dessus de sa paume, Altaïs lui jeta un regard haineux.

— Pourquoi pas ? cracha-t-il.

Dagmar écarta les bras avec un rictus railleur.

— Viens, le provoqua-t-il. Je peux t’assurer que lorsque j’en aurai fini avec toi, tu ramperas sur le sol en me suppliant de t’achever.

Je te tuerai.

Altaïs le toisa avec fureur. Son épée gisait à quelques pas de lui, mais il ne prit pas le risque de se baisser pour la ramasser et laisser une ouverture qui pourrait lui être fatale. Dagmar avait toujours pris soin de ne pas utiliser sa magie devant lui ; il ne savait pas ce qui l’attendait. Mais son bourreau ne savait pas non plus quelle était l’étendue de son propre pouvoir…

je te tuerai

Altaïs fit un brusque mouvement de la main et la flammèche grandit jusqu’à atteindre son épaule. Comprenant que Dagmar ne passerait pas à l’offensive, il bondit vers lui et déploya l’incendie qui le consumait.

je te brûlerai

Dagmar l’esquiva de justesse. Sa main agrippa la poignée de la large épée attachée dans son épée, mais le pied enflammé d’Altaïs percuta son ventre avant qu’il ne la dégaine. Il laissa échapper un grognement. Les flammes grandirent jusqu’à devenir d’immenses langues de feu…

Une brusque douleur cisailla soudainement le dos d’Altaïs, semblable à celle que provoquerait un fouet. Un hoquet s’étrangla dans sa gorge alors qu’il tombait à genoux, emporté par son élan. Il jeta un coup d’œil furtif derrière lui, mais personne ne s’apprêtait à le prendre en traître.

— Imbécile, siffla Dagmar. Tu ne peux rien faire contre moi !

Altaïs tenta de se redresser, mais la douleur claqua une nouvelle fois dans son dos et le courba en deux. Il serra les dents pour réprimer un cri.

— Ma magie permet de raviver ce que le corps d’une personne a vécu. Avec tout ce que tu as subi, j’ai le pouvoir de te détruire !

Un éclair fusa le long de sa colonne vertébrale. Le gémissement d’Altaïs résonna dans la cellule, et ses ongles griffèrent le sol. La magie de Dagmar ne lacérait peut-être pas sa peau, mais son corps se souvenait de la douleur induite par les coups de fouet, ceux que lui avaient infligés ses bourreaux, ceux qu’avait ordonnés sa famille en représailles de sa fugue, les coups de ceinturon assénés par Elaran…

Il ne vit pas Dagmar s’avancer pour le frapper d’un revers de bras en plein visage. Altaïs vacilla, et un goût métallique envahit sa bouche.

— Tu penses toujours pouvoir me tenir tête ?

Cette fois, il lui décocha un puissant coup de pied qui lui coupa le souffle. Il recracha un filet de sang.

Ce n’est rien, la douleur.

Tu la connais, tu peux la maîtriser.

Il releva un regard meurtrier vers Dagmar, ses paumes plaquées contre le sol. Une bourrasque glaciale s’engouffra dans la cellule, drainant des flocons dans son sillage. Une épaisse couche de givre recouvrit le sol comme une vague qui s’étire, s’étire sans jamais reculer.

— Tu…

Malgré la douleur qui labourait son dos, Altaïs bondit vers Dagmar, qui perdit l’équilibre et bascula en l’entraînant dans sa chute. L’homme le repoussa si violemment qu’il percuta le mur de plein fouet. Altaïs s’écroula tandis que Dagmar se relevait laborieusement, une plaie ensanglantée à l’arrière du crâne. Pourtant, il ne repassa pas à l’offensive, piégé par la glace qui recouvrait le sol.

je te glacerai

Un éclat métallique attira l’attention d’Altaïs ; son épée était à portée de main. Il l’attrapa d’un geste vif, mais une douleur fulgurante remonta le long de son bras. Une autre explosa dans sa cheville.

Son cri se répercuta contre les murs.

Ce n’est rien, la douleur.

Tu peux l’apprivoiser.

Elle allait le rendre fou.

Ce n’est rien, la douleur.

Relève-toi.

Il se remit debout en chancelant et fendit l’air en direction de Dagmar, qui dégaina son arme pour parer l’attaque. Leurs pieds ripèrent sur la glace, leurs épées s’entrechoquèrent, mais Altaïs se mouvait sur la surface brillante avec une agilité qui faisait défaut à son adversaire.

— Oui, je peux te tenir tête ! cracha-t-il.

Il pouvait lui tenir tête et bien plus encore. Il pouvait se venger, le détruire comme Dagmar avait voulu le détruire.

Il pouvait le tuer.

Dagmar bloqua son arme et lui asséna un coup de coude dans la tempe. Un voile noir obscurcit sa vue, les doigts de son adversaire crochetèrent sa gorge et griffèrent sa peau.

— Tu n’es pas mauvais, railla-t-il à quelques pouces de son visage. Mais tes failles sont trop évidentes.

Il lui tordit violemment le poignet pour l’obliger à lâcher son arme. Altaïs retint un hurlement en laissant tomber son épée sur la glace.

JE TE HAIS

La fureur déferla dans ses veines. Le regard plein de hargne, il posa ses doigts sur le bras de son adversaire.

Il savait désormais ; Dagmar avait perdu.

— Et maintenant ? Que vais-je faire de toi ?

— Et maintenant, je te tue, souffla Altaïs.

Dagmar esquissa un mouvement de recul, mais du givre remontait déjà le long de son bras, serpentait sur ses vêtements. Un froid glacial les enveloppa, les flocons se densifièrent autour d’eux, portés par une bourrasque.

— Que…

— C’est fini.

Le givre atteignit l’épaule de Dagmar, descendit vers sa clavicule alors qu’il s’écroulait, rongé par le froid.

— Tu ne me hanteras plus.

Dagmar laissa échapper un rire étouffé.

— Vraiment ? articula-t-il. Regarde-toi, Altaïs…

Un rictus tordit ses lèvres.

— Tu es complètement brisé.

Altaïs tressaillit.

— Tais-toi !

— Tu penses que je ne te hanterai plus, mais tout restera gravé dans tes souvenirs… Je serai mort, et tu n’auras jamais le droit à l’oubli.

Altaïs ferma brièvement les yeux. Des vagues glaciales s’échappaient toujours de ses doigts, mais il sentait qu’il ne les maîtrisait plus.

je te hais

je te hais, mais j’ai surtout mal de ce que tu as fait de moi

Lorsqu’il rouvrit les paupières, il ne restait plus qu’une statue de glace devant lui.

 Tu te trompes, murmura-t-il. Un jour, je finirai par laisser derrière moi ce que tu m’as fait. Tu ne seras plus qu’un fantôme alors que je vivrai enfin.

Il recula d’un pas, ramassa son épée abandonnée sur le sol, serra la poignée à s’en briser les doigts…

Et la lame trancha la tête de la statue de glace.

Elle roula sur plusieurs pas, tandis qu’il reculait en titubant.

Dagmar avait tort.

Altaïs l’avait tué.

Alors pourquoi avait-il si mal ?

Il s’affaissa contre le mur. Autour de lui, sa magie se répandait dans l’air par vagues glaciales et le givre grimpait le long des murs. La glace rongeait la pierre abîmée.

Pourquoi avait-il si froid ?

Ses souvenirs l’engloutissaient.

Je te briserai, petit prince.

Regarde-toi, Altaïs… Tu es complètement brisé.

Ses souvenirs l’engloutissaient, l’asphyxiaient, l’emprisonnaient dans un monde à part régi par le silence et la souffrance.

La glace serpenta sur la façade extérieure de la tour, se répandit sur les pavés qui l’entouraient. Elle s’éparpillait toujours plus…

jusqu’à éroder le sort dissimulant la tour,

qui vola en éclats.

 

***

 

Alexander tambourina contre la porte, l’estomac noué par l’inquiétude. Pourquoi Altaïs avait-il disparu sans le prévenir ? Était-ce lié son état des derniers jours ? À ce qu’il s’était passé pendant le discours d’Harald et dont il refusait de parler ? À ses cauchemars ?

Le battant s’ouvrit au bout de plusieurs longues secondes et laissa apparaître Soren, les sourcils froncés. Une lueur étonnée traversa pourtant son regard lorsqu’il découvrit le jeune homme dans le corridor.

— Alexander… Que puis-je faire pour toi à cette heure tardive ?

— Altaïs a disparu !

Lorsqu’il était revenu dans leurs appartements, il n’avait pas trouvé son compagnon. S’il avait songé dans un premier temps qu’Altaïs avait dû se rendre à la bibliothèque, l’inquiétude avait grimpé au fur et à mesure que la nuit noircissait le ciel.

— Et ? Ce n’est pas un enfant, il fait bien ce qu’il veut.

Alexander tenta de réfréner son angoisse et l’irritation que suscitait la réponse de Soren.

— Il n’est plus dans le palais !

— Tu as simplement mal cherché. Il n’avait peut-être pas envie que tu le trouves.

Il s’apprêtait à refermer la porte en laissant Alexander sur le seuil lorsque celui-ci s’écria avec des intonations désespérées :

— Je ne sens plus sa magie !

Soren se figea, et Alexander devina qu’il essayait de vérifier ses dires, à déceler des traces de la magie d’Altaïs dans le palais, puis dans la ville.

— Il contrôle de nouveau son pouvoir, cela ne signifie rien, répliqua-t-il.

Quelque chose dans son regard indiquait pourtant qu’il n’en était pas convaincu.

— Pas à ce point, le contredit Alexander.

Il ne sentait plus la moindre vibration autour d’eux, ce léger picotement qui annonçait la présence d’Altaïs.

— Et que veux-tu que je fasse ?

Alexander déglutit.

— Vous l’avez aidé par le passé en lui permettant de quitter Issarta et de fuir vers le Nord. Vous tenez à lui, d’une manière ou d’une autre. Aidez-moi à le retrouver avant que son absence n’atteigne les oreilles du roi.

Soren plissa les yeux, mais Alexander sut à son expression moins hostile qu’il était en train de le convaincre.

— Qu’est-ce qui te dit qu’il veut être retrouvé ?

Alexander ouvrit la bouche pour répondre, mais sa voix n’eut jamais le temps de jaillir.

Une déflagration de magie explosa, vibra dans l’air jusque dans les couloirs du palais, avec une telle puissance qu’Alexander se demanda comment il n’avait rien pu ressentir auparavant. Il aurait reconnu la magie de son compagnon entre mille, et pourtant quelque chose lui paraissait différent, fracturé, désespéré.

— Putain ! jura Soren. Que fiche-t-il dans la ville basse ?

Alexander eut l’impression de recevoir un coup.

La ville basse…

Où Altaïs avait été retenu prisonnier.

— Je vais le chercher ! s’exclama-t-il en tournant les talons.

— Suis-moi, siffla Soren. Je connais un passage qui nous mènera plus vite en ville.

Alexander hésita un bref instant avant de s’élancer derrière lui. Ils traversèrent le corridor, descendirent plusieurs escaliers en pierre blanche, bifurquèrent à plusieurs reprises jusqu’à atteindre une tapisserie colorée accrochée dans un couloir désert. Soren souleva le bord et fit signe à Alexander de s’engouffrer dans le passage. Il s’exécuta sans poser de questions, avançant aussi vite qu’il le put malgré l’obscurité. Lorsqu’ils débouchèrent enfin à l’extérieur par une petite porte dissimulée à l’arrière du palais, Soren l’entraîna en direction de la ville basse sans un mot, la mâchoire crispée par l’inquiétude. Les rues s’étrécissaient au fil de leur progression.

Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? songea Alexander.

Il sentit le froid lui cingler le visage avant d’apercevoir la tour d’où émanait la magie d’Altaïs. Un froid mordant et agressif. Puis la silhouette de pierres se découpa dans la nuit. Le givre qui recouvrait la façade étincelait sous la lumière des astres. Des flocons se déchaînaient dans l’air. La glace poursuivait son chemin sur les pavés, puis sur les maisons environnantes sans jamais s’arrêter.

Alexander écarquilla les yeux. Si la glace continuait à se répandre, la magie d’Altaïs allait finir par geler la ville.

— Je ne me souviens pas avoir déjà vu cet endroit, souffla Soren.

Alexander réalisa que lui non plus, alors qu’il avait passé son enfance à écumer les rues de la ville basse.

Ils entrèrent prudemment dans l’édifice en ruines. Une épaisse couche de glace recouvrait les murs et le sol, si bien qu’ils manquèrent de chuter dans les escaliers à plusieurs reprises. Des bourrasques enneigées ralentissaient leur progression.

— Altaïs ! cria Alexander.

Seul le silence lui répondit. Ils atteignirent enfin le sommet des marches et se précipitèrent dans la… Alexander eut l’impression que son cœur sombrait dans sa poitrine. Une cellule. Prise dans la glace, envahie par un blizzard tempétueux. Alexander frémit devant la statue décapitée qui se dressait au milieu de la pièce. Et derrière, recroquevillée contre le mur face à l’entrée, la silhouette d’Altaïs tremblait. Alexander accourut près de lui en luttant contre les bourrasques.

— Altaïs !

Il ne réagit pas, le visage enfoui entre ses bras comme s’il ne voulait rien voir et rien entendre.

— Altaïs…

Alexander esquissa un mouvement de la main ; Altaïs sursauta, les pupilles dilatées par la peur. Il parut enfin reconnaître Alexander, mais ses tremblements ne cessèrent pas.

— Alex, balbutia-t-il.

Des larmes gelaient sur sa peau, du givre éclaircissait ses cheveux et maculait ses vêtements.

— J’ai… J’ai tellement froid… à l’intérieur de moi…

— Que s’est-il passé ? chuchota Alexander, de peur de le brusquer.

Un sanglot s’étrangla dans la gorge d’Altaïs.

— Je n’en pouvais plus, gémit-il. Je voulais seulement que tout s’arrête…

Le regard d’Alexander dériva vers la statue de glace, près de laquelle s’était arrêté Soren.

— Je croyais que si je le tuais… si je le tuais…

Dagmar.

Alexander dut mobiliser tout son sang-froid pour ne pas laisser sa colère le submerger.

— Que si tu le tuais, cela effacerait ce qu’il t’avait fait ?

— Je n’en pouvais plus, sanglota Altaïs. Je n’en pouvais plus de le voir dans mes cauchemars, de me rappeler ses mains sur mon corps. Je voulais en finir.

Alexander battit des cils pour chasser les larmes qui embuaient son regard. Il avait espéré de toutes ses forces s’être trompé, tout en sachant au fond de lui que ses doutes effleuraient la vérité. Mais entendre Altaïs l’admettre à demi-mot…

— Je suis désolé, hoqueta le jeune homme. Je suis désolé.

désolé désolé désolé

— Je n’arrivais pas à admettre que tu avais raison… à t’avouer que tu disais vrai… qu’il avait réussi à… à… J’avais tellement honte… et je me sentais tellement… tellement sale…

— Tu n’as pas à avoir honte, répliqua Alexander avec l’impression que son cœur se fissurait dans sa poitrine.

— J’aurais dû… J’aurais dû être plus fort… être capable de l’en empêcher… j’aurais dû lutter davantage… me débattre…

— Tu n’es pas responsable ! Ce qu’il t’a fait, rien ne le justifiera jamais, tu m’entends ? Tu n’es pas responsable, tu n’as pas à avoir honte, tu n’as pas à te sentir coupable. S’il te plaît…

Les pleurs d’Altaïs résonnaient dans la cellule.

— Je n’en peux plus ! hoqueta-t-il. J’ai besoin que tout cela s’arrête, que mes souvenirs se taisent ! Juste… Juste pour quelques heures…

Soren s’immobilisa près d’Alexander et posa un genou sur le sol devant Altaïs. Des flocons s’emmêlaient dans ses cheveux bruns, et une tristesse incommensurable ternissait le gris de ses yeux.

— Tu te souviens quand tu étais petit et que tu n’arrivais pas à dormir à cause de tes cauchemars ? Je venais te voir dans ta chambre pour t’endormir avec ma magie.

Une grimace déforma les traits d’Altaïs comme s’il ne parvenait plus à respirer.

— Tu as… Tu as arrêté du jour au lendemain. Je croyais que tu avais fini par me… par me détester toi aussi.

Soren secoua la tête.

— Elaran m’a interdit de venir. Mais aujourd’hui, je peux t’offrir un sommeil sans rêves. Tu n’iras pas mieux au réveil, mais pendant quelques heures, tes pensées et tes émotions te laisseront en paix.

Altaïs le fixa d’un regard morcelé, puis il acquiesça lentement.

— Je dois te toucher, l’avertit Soren.

Altaïs ferma les yeux en lui donnant son accord du bout des lèvres. Les doigts de Soren effleurèrent son front. Peu à peu, la tension qui crispait son corps se relâcha, ses traits se détendirent alors qu’il sombrait dans le sommeil. Alexander le rattrapa avant qu’il ne bascule.

— Rentrons, murmura Soren.

Alexander se redressa en soulevant Altaïs. Les bourrasques se tarissaient enfin autour d’eux, le givre cessait de s’épaissir.

 

***

 

Ils traversèrent la cour du palais d’un pas vif. Un bras passé sous les genoux d’Altaïs et l’autre dans son dos, Alexander le tenait contre lui comme s’il pouvait le protéger de tous les dangers qui les entouraient. Les traits de son compagnon paraissaient presque paisibles, mais il savait que l’illusion prendrait fin dès que la magie de Soren cesserait de faire effet. Serait-il capable de prendre la relève face aux cauchemars qui rongeaient Altaïs ?

Soren poussa les portes du palais d’un geste brusque, ignorant les gardes qui leur adressèrent un regard étonné, et s’engouffra dans le hall plongé dans la pénombre. Des torches flamboyaient le long des murs pâles et projetaient des ombres sur le sol.

— Regagne vos appartements. Tant que personne ne vous interroge, cachez le fait qu’il a quitté le palais.

Alexander grimaça. Toute la ville avait dû sentir la magie glaciale d’Altaïs se répandre dans les rues. Il acquiesça pourtant et esquissa un pas vers les escaliers.

— Pensez-vous vraiment pouvoir me dissimuler une telle information ? tonna une voix dont l’écho se répercuta dans le hall.

Alexander se figea en découvrant la silhouette d’Harald en haut des marches. Il ne portait pas sa couronne ; à peine avait-il enfilé une cape par-dessus de simples vêtements de lin. Il les toisait pourtant d’un regard orageux, les lèvres courbées par une mimique furieuse. Son épouse se tenait en retrait derrière lui et se tordait nerveusement les mains.

— Nous t’en aurions parlé tôt ou tard, répliqua Soren avec une nonchalance factice. Mais il se fait tard, je doute que l’heure soit propice à…

— Que faisiez-vous à l’extérieur ? le coupa Harald. J’espère que tu comptes m’expliquer pourquoi sa magie incontrôlable a encore fait des siennes, pourquoi il continue de mettre la ville en danger.

Une bouffée de colère étouffa Alexander, mais il prit sur lui pour ne pas intervenir et laisser Soren mener la conversation.

— C’est pour cette raison que je lui ai proposé cette sortie. Je voulais lui offrir mon aide pour retrouver une certaine maîtrise de sa magie.

— Toi ? railla Harald.

Alexander retint son souffle ; pendant un instant, il avait cru entendre les intonations d’un autre.

— Il ment, gronda une nouvelle voix.

Ils sursautèrent de concert, et Soren tressaillit lorsqu’ils découvrirent Elaran qui descendait les marches supérieures pour s’arrêter à quelques pas du roi. Il riva un regard impavide sur son fils.

— Ce n’est pas ainsi que je t’ai éduqué, Soren.

Soren pinça les lèvres, mais il ne répondit pas. Les yeux d’Elaran dérivèrent alors vers Altaïs, toujours inerte dans les bras d’Alexander.

— Altaïs a quitté le palais sans en informer personne et a perdu le contrôle de sa magie, déclara-t-il. Son Protecteur et Soren pensaient pouvoir dissimuler les dégâts avant que nous nous en rendions compte.

Soren se recroquevilla tandis qu’Alexander foudroyait Elaran du regard. S’il n’avait pas tenu Altaïs contre lui, s’il n’y avait pas eu la famille royale autour d’eux, Alexander lui aurait sans doute sauté à la gorge.

Il a tué Nils et Evald.

Il a battu et torturé Altaïs.

Il mérite de mourir.

Harald se tourna vers Altaïs, un éclat impitoyable au fond des yeux.

— Altaïs a défié son interdiction de sortir du palais. Il sera donc enfermé dans les cachots jusqu’à ce qu’il comprenne où est sa place.

— Non ! explosa Alexander.

Il observa le roi avec une rage qu’il ne cherchait plus à réfréner.

— Pardon ? susurra Harald d’un air mauvais.

— Non ! répéta Alexander. Vous ne l’enfermerez pas ! Votre décision de lui interdire de sortir du palais était infondée ; il avait prouvé son innocence ! Vous ne l’emprisonnerez pas une seconde fois !

Il savait avoir dépassé les limites et ne plus pouvoir faire marche arrière, mais cela lui importait peu. Il en avait assez de réprimer sa colère explosive sous prétexte de devoir s’incliner devant la royauté. Peut-être que retrouver Altaïs dans un tel état avait fissuré le barrage qu’il avait bâti pour contenir ses émotions, peut-être que l’injustice de la situation avait simplement été la goutte qui faisait déborder l’océan.

Harald laissa échapper un rire glacial.

— Qui penses-tu être pour t’adresser ainsi à ton roi ?

— Quelqu’un qui veut seulement protéger celui que vous vous acharnez à détruire ! siffla Alexander. Si vous le détestez à ce point, laissez-le partir ! Quelque part où…

— Il est trop dangereux ! le coupa Harald.

— Qui a décrété cela ? rétorqua Alexander avec hargne. Trop dangereux parce qu’il ne se plie pas à vos jeux de pouvoir ? Parce qu’il voudrait pouvoir partir loin de cette famille vénéneuse ?

— Silence !

Alexander se tut alors que le roi reprenait d’une voix dure :

— Tu as raison, ce n’est pas lui que je vais faire emprisonner : c’est toi. Cela t’apprendra peut-être à respecter ceux qui te sont supérieurs, et voir son chien de garde dans une geôle le convaincra certainement de se tenir à carreau.

— Harald… souffla Adela.

Il interrompit son épouse d’un geste de la main.

— Gardes ! ordonna Harald.

Alexander serra les dents ; il se moquait des menaces du roi. Qu’il l’enferme donc ! Il pensait chaque mot prononcé devant cette famille qui n’éprouvait aucun remords à détruire l’un des siens. Il ne supportait plus cette impunité, cette violence qui les gangrenait.

Ils étaient responsables de ce qu’avait subi Altaïs.

Il les haïssait tous.

— Allez-y ! siffla-t-il.

Malgré la peur qui lui tordit soudain l’estomac, il n’avait aucun regret.

Pour quelques heures peut-être, Altaïs serait épargné.

Du coin de l’œil, il aperçut des gardes s’approcher. Il ne réfléchit qu’une fraction de seconde avant de se tourner vers Soren. Il n’y a pas si longtemps, celui-ci lui avait demandé de protéger Altaïs. Aujourd’hui, la situation s’inversait.

— Veillez sur lui, murmura-t-il.

Soren hésita un bref instant avant d’incliner la tête. Il récupéra Altaïs avec délicatesse, tandis qu’Alexander relevait la tête vers Harald avec un air bravache.

— Vous n’avez d’un roi que le nom.

Un orage éclata sur le visage d’Harald alors que les gardes empoignaient les bras d’Alexander. Celui-ci adressa un dernier coup d’œil à Altaïs, toujours inconscient, priant pour que son sommeil dure suffisamment longtemps, puis il se laissa entraîner vers les sous-sols.

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MarieSch
Posté le 25/08/2023
Salut Mathilde!

Ca fait un bout de temps que je n'avais pas lu (vivent les vacances), mais quel chapitre ! J'aime beaucoup la façon dont Altaïs se débarrasse enfin de Dagmar. Mais évidemment, le tuer n'aidera pas à chasser les fantômes...
Et bravo à Alexander pour avoir osé s'opposer au roi et à Elaran! Heureusement qu'ils ne décident pas de le tuer pour sa rébellion x)
A bientôt!
Mathilde Blue
Posté le 28/08/2023
Coucou !

Bonnes vacances ^^

C'est très symbolique la manière dont Altaïs se débarrasse de Dagmar, mais c'était important de montrer que finalement ça n'efface rien...

La scène où Alexander s'oppose au roi et à Elaran était très cathartique xD

À très vite !
Edouard PArle
Posté le 23/06/2023
Coucou Mathilde !
Un de mes chapitres préférés pour l'instant. Je l'ai trouvé d'une grande justesse du début à la fin. L'idée que Dagmar ait une magie qui ravive la douleur est à la fois excellente et affreuse, ça rend sa confrontation avec Altais passionnante (elle aurait même pu durer un peu plus longtemps). Les passages en italique, les descriptions rendent la scène super immersive. L'image de Dagmar en statut de glace est vraiment très réussie.
J'ai été vraiment très touché par le passage où Alexander retrouve Altais recroquevillé dans la neige. J'ai vraiment "cru" à sa souffrance dans des répliques comme : "Je n’en pouvais plus, sanglota Altaïs. Je n’en pouvais plus de le voir dans mes cauchemars, de me rappeler ses mains sur mon corps. Je voulais en finir." L'utilisation de l'italique est excellente. J'ai vraiment été touché.
Evidemment, Elaran et Harald ne manquent pas l'occasion de prendre leur revanche. La colère d'Alexander est très satisfaisante, ça fait tellement du bien de le voir insulter le roi xD En même temps c'est un peu triste parce qu'on sait que plus il parle, plus il s'enfonce. Au moins, il empêche d'Altais de retourner dans les geôles...
Très intéressant également de voir l'évolution de Soren, sa proposition d'aider Altais à rêver la nuit. On en apprend aussi un peu plus sur sa relation avec Altais quand il était enfant. Il continue de se coucher très facilement devant Elaran par contre mais il y a du progrès. Bientôt, il va se révolter aussi, on y croit xD
Vraiment super chapitre ! J'ai adoré.
A bientôt (=
Mathilde Blue
Posté le 28/08/2023
Coucou !

Ton commentaire me touche beaucoup ! Comme le chapitre précédent, celui-ci était particulièrement difficile à écrire pour diverses raisons. C'est vraiment un soulagement que ces scènes puissent toucher d'autres personnes :)

Le moment où Alexander s'énerve était très cathartique, très satisfaisant x) Et oui Soren évolue enfin, même si c'est toujours compliqué avec son père !

Merci beaucoup pour ton retour :)
Nathalie
Posté le 02/04/2023
Bonjour Mathilde Blue

« Un jour, je finirai par laisser derrière moi ce que tu m’as fait. Tu ne seras plus qu’un fantôme alors que je vivrai enfin. »
→ Je te le souhaite, Altaïs. Dans la vraie vie, ça ne se produit pas forcément…

« Si la glace continuait à se répandre, la magie d’Altaïs allait finir par geler la ville. »
→ J’ai envie de chanter « Libérée !Délivrée !» C’est normal, docteur ?

« je peux t’offrir un sommeil sans rêves. Tu n’iras pas mieux au réveil, mais pendant quelques heures, tes pensées et tes émotions te laisseront en paix. »
→ Pas besoin de magie pour ça : la drogue le fait très bien. Pas étonnant que de nombreuses victimes sombrent…

Quelle injustice ! Quelle tristesse ! Altaïs a surtout besoin qu’on prenne soin de lui mais tout le monde s’en fout et voilà qu’on lui retire son protecteur, son amant, son compagnon.
Mathilde Blue
Posté le 08/05/2023
Bonjour Nathalie,

Tu n'es pas la première à avoir cette chanson dans la tête hahaha.

Mais plus sérieusement, Altaïs a en effet surtout besoin qu'on prenne soin de lui, parce que ses traumatismes ne vont pas s'effacer en un claquement maintenant qu'il a tué Dagmar...
AlodieCreations
Posté le 28/03/2023
Jeeeeeee vais pousser Harald et Elaran dans un escalier très très haut, je reviens.

Bon, au moins on a un tortionnaire en moins sur cette terre, même si pour le moment ça n'a pas apaisé Altaïs... (pauvre bichounet quand même, tu es cruelle avec lui xD)

Et bordel, même si Alex vient de s'attirer des ennuis, mon fantôme invisible à côté de lui l'a applaudit des deux mains quand il a tenu tête à Harald.

J'espère que Soren va pouvoir se charger de son cousin et réussira à le protéger un minimum...
Mathilde Blue
Posté le 01/04/2023
Oui, malgré la mort de Dagmar ça reste compliqué pour Altaïs (plutôt réaliste que cruelle je dirais ^^')... Surtout que rien n'est réglé au palais encore...

Heureusement qu'Alex est là, surtout pour envoyer bouler Harald !
espritdepapier
Posté le 26/03/2023
oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu :O
Je suis affreusement soulagée que cette statue n'ai plus de tête... mais ça ne changera rien au passé, et c'est surement le plus difficile à accepter.
Et Alex qui ose dire ce qu'il pense... encore un séjour au cachot ! j'espère qu'il ne subira pas ce qu'Altaïs a subi... mais j'ai peur de son réveil.
Bref, j'y retourne.
C'est mal de créer des perso si attachants mais si brisés. En même temps, merci de les avoir mis en mots pour nous permettre de les rencontrer ♥
Mathilde Blue
Posté le 28/03/2023
Oui la prise de conscience va être douloureuse... Comprendre que cela n'effacera pas le passé et que la vengeance ne lui permettra pas d'aller mieux, c'est psychologiquement très difficile à accepter...

Heureusement pour Alex, Harald s'en fiche pas mal de lui et le voit plus comme un outil pour faire pression sur Altaïs, donc maintenant qu'il est en prison, il a eu ce qu'il voulait ^^'

Je me suis brisée le coeur moi-même si ça peut te consoler x)
espritdepapier
Posté le 30/03/2023
ça me console bof, mais le fait que tu souffre en même temps que nous me rassure :p
Mathilde Blue
Posté le 30/03/2023
C'est-à-dire que j'ai un coeur quand même xD
MrOriendo
Posté le 02/03/2023
Hello Mathilde !

Eh bien, quelle confrontation ! J'ai beaucoup aimé ce combat, il ne manque pas de rythme et tout est clair et bien décrit. Le pouvoir de Dagmar est très bien trouvé lui aussi, horrible et pourtant en adéquation avec le personnage.
Idem avec le fait qu'Altaïs ne se trouve pas délivré par sa mort, mais plonge au contraire au fond du trou : ça parait logique, mais encore fallait-il y penser. J'ai vraiment l'impression que tu fais tous les bons choix dans cette histoire concernant ton personnage. Bon, ok, tu lui en fais baver un max. Mais d'un point de vue évolution, introspection, psychologie... on sent que tu maitrises ton sujet. Tu as dû faire énormément de recherches pour réussir à le construire avec une telle finesse !

Et puis ce face-à-face entre Alexander et Harald, quelle intensité aussi !
J'adore cette réplique finale qui fait mouche, "vous n'avez d'un roi que le nom". C'est tellement bien trouvé, ça en dit tellement long sur le mépris d'Alex.
Damn, j'étais censé écrire mais j'ai envie de continuer ma lecture x)
Mathilde Blue
Posté le 04/03/2023
Hello Ori !

Ravie que le combat t'ait plu ! Oui le pouvoir de Dagmar est horrible... Paradoxalement, entre les mains de quelqu'un d'autre il aurait pu avoir une dimension beaucoup moins négative...
Encore une fois, ton commentaire me touche au sujet d'Altaïs. (oui c'est vrai Altaïs en bave un max, mais c'est un texte sur les traumatismes, rip)

Haha, ravie que cette dernière réplique te plaise, je l'aimais beaucoup aussi ^^

Désolée, j'ai l'impression d'être le petit diablotin perché sur l'épaule qui t'empêche d'écrire xD Merci pour ton commentaire en tout cas !
Flammy
Posté le 25/02/2023
Tout le combat est très bien décrit je trouve ! C’est vivant, on suit bien les différentes actions, le déroulé, bref, j’ai trouvé ça très cool ! Bon, j’avoue, j’attendais le moment où Alex allait débarquer pour sauver la mise d’Altaïs et aider, mais en fait, il peut pas venir :’( Remboursé la boussole là, il lui en faut une mieux ! Bon, par contre, Dagmar c’est vraiment une saloperie jusqu’au bout, c’est ignoble son pouvoir ^^’ Bon, ça aurait pu être pire, il aurait pu réactiver où il viole Altaïs, ça aurait été grave la bonne ambiance (non). Enfin bon, oui, clairement, avec tout ce qu’il a vécu, c’est normal que Dagmar pense qu’Altaïs sera facile à soumettre, mais hey, il a fini par s’y habituer à la douleur le petit ^^’ Mais bon, dans tous les cas, c’est pas l’idée du siècle d’aller au contact avec quelqu’un qui peut te congeler juste en te touchant. Pas ouf. Mais bon, clairement, Dagmar l’a bien mérité cet enfoiré \o/ Franchement, ce que j’ai bien trouvé avec la fin de ce combat, c’est qu’on devrait être content qu’il soit mort, mais en vrai, on est un peu comme Altaïs, est-ce que ça va vraiment arranger les choses ? Et Altaïs qui tombe en morceaux après, très compréhensible/crédible aussi, mais qu’est-ce que c’est dur de le voir dans cet état ><’’ Ma pauvre choupette !

Ah, question que je me suis posée en lisant le passage avec Soren, Alex a toujours vouvoyé Soren ? Il me semblait que non, mais j’ai pas vérifié donc je me trompe peut-être.

Et sinon, vu qu’Alex a besoin d’aide, pourquoi il va voir Soren et pas Aalis ? Il sait à 100% sûre qu’Aalis est du côté d’Altaïs, donc pour pas elle ? C’est une fille ? Il veut pas qu’on pense qu’il essaie aussi de draguer la princesse ? Parce que Soren, même s’il a énormément aidé Altaïs pour fuir la capitale, son comportement après est plus ambigü. Tu me diras, Alex était pas là pour le premier vote du procès, mais ça doit quand même se voir, non ?

Bon, et sinon, Soren et Alex, après l’explosion de magie d’Altaïs, ils espèrent vraiment que le roi et Elaran sont pas déjà au courant ? Surtout que bon, si une partie du quartier est encore gelé, c’est pas méga discret à cacher quoi =’D Et c’est pas comme si pour ce genre de magie, pouvait y avoir un autre coupable. En tout cas, Altaïs, reine des neiges, il aurait dû aller jusqu’au bout je dis !

Bon, bien sûr, c’est un BRISE CŒUR de voir dans quel état Alex retrouve Altaïs, totalement à bout, en morceaux, qui parvient juste plus à tenir, à faire semblant ni rien. C’est vraiment très poignant et très triste, tu as fait voler mon petit cœur en morceaux :’( Et sa culpabilité de tout alors qu’il est responsable de rien et qu’il s’excuse, mais de la glue pour ce petit, c’est pas possible ><’’

On sait enfin le pouvoir de Soren \o/ Bon, même si c’est très utile dans cette situation, on est d’accord que c’est le moins puissant de la famille royale ? Parce qu’en plus, s’il faut forcément toucher la personne pour la faire dormir, ça restreint beaucoup ^^’

Bon, l’éclat d’Alex contre le roi, je le sentais venir ^^’ Bon, ça fait du bien, et il a grave raison. Par contre, cette phrase « Il doutait de toute manière qu’Harald puisse le retenir prisonnier très longtemps. » j’ai du mal à suivre la logique. C’est le roi, et Altaïs a genre zéro pouvoir dans le palais. Si le roi décide de le laisser pourrir en prison jusqu’à sa mort, qui pourrait vraiment le faire sortir ? ^^’

Bon, et le truc qui ressort là, Elaran contrôle mentalement Harald pour lui donner sa façon de penser, sa rage, faire appliquer ses ordres, hein ? Comme si Elaran avec sa position avait pas assez de pouvoir, faut encore en plus qu’il pourrisse avec sa magie Harald ^^’ Mais du coup, je me demande, qui est vraiment Harald, un type vraiment pas cool de base, ou quelqu’un qui aurait pu être plus sympa mais perverti magiquement par Elaran ? C’est cool tiens, on est donc sûr de jamais avoir le soutien du roi, yeah.
Mathilde Blue
Posté le 01/03/2023
Re ^^

Je comprends l’attente sur quand Alexander allait arriver, mais je trouvais important qu’Altaïs vienne à bout de cet affrontement seul et qu’il parvienne à briser le sort qui protégeait la tour ! Et ouais le pouvoir de Dagmar est ignoble, en allant au fond il aurait effectivement pu faire revivre à Altaïs les viols qu’il a subis, sur le principe il aurait également pu raviver des sensations positives cela dit, c’est tout le problème avec ce genre de pouvoir… En tout cas, il a clairement mérité de se faire congelé, mais je suis contente qu’on ressente bien cette contradiction à la fin parce qu’en vrai on sait très bien que la vengeance ne réparera pas ce qui a été brisé… Donc Altaïs tombe en morceaux et est encore loin du chemin de la guérison…

« Ah, question que je me suis posée en lisant le passage avec Soren, Alex a toujours vouvoyé Soren ? »
Si c’est pas le cas c’est une erreur de ma part, j’oublie parfois que certains personnages doivent en vouvoyer d’autres x)

Alex va voir Soren parce que dans les fats c’est avec lui qu’il a eu le plus de contacts, Soren lui avait quand même demandé de veiller sur Altaïs et les a aidés à sortir de la ville au début, même si il est resté très ambivalent par la suite.

« Bon, et sinon, Soren et Alex, après l’explosion de magie d’Altaïs, ils espèrent vraiment que le roi et Elaran sont pas déjà au courant ? »
Le déni je te dis, le déni x)

« En tout cas, Altaïs, reine des neiges, il aurait dû aller jusqu’au bout je dis ! »
Je me demande si j’ai pas écouté la chanson de La reine des neiges dont je t’étais parlé à un moment xD

« C’est vraiment très poignant et très triste, tu as fait voler mon petit cœur en morceaux :’( »
Ce passage était vraiment un brise-coeur à écrire :(

Pour le pouvoir de Soren, tu as vu une partie de son pouvoir :p

« Bon, ça fait du bien, et il a grave raison. Par contre, cette phrase « Il doutait de toute manière qu’Harald puisse le retenir prisonnier très longtemps. » j’ai du mal à suivre la logique. »
Oui d’ailleurs je l’ai virée xD Sur le moment j’avais dû voir le raisonnement logique, mais la logique est morte alors zou du balais.

« Mais du coup, je me demande, qui est vraiment Harald, un type vraiment pas cool de base, ou quelqu’un qui aurait pu être plus sympa mais perverti magiquement par Elaran ? »
Je te laisse faire tes propres suppositions à ce sujet tiens :p (Elaran en a fait un chic type, n’en doute point)

Merci pour ton retour <3
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