Chapitre 22

Notes de l’auteur : « Now you’re in the stars, and six-feet’s never felt so far » Benson Boone
--> https://www.youtube.com/watch?v=HPR-VwzbDRg

Quelque chose s’est passé. J’ai un mauvais pressentiment. Martin n’est pas en cours et je ne saurais l’expliquer, mais mon être entier sait que quelque chose ne va pas. Je sais que je ne peux pas compter sur Martin pour obtenir des réponses. Mais je ne le lâcherai pas. Je connais le prénom de son père. Je cherche ses coordonnées sur le moteur de recherche de mon téléphone. Je trouve plusieurs Serge Gaillard résidant à Beauregard. Je regarde l’heure. J’ai 5 minutes avant le prochain cours.

Je m’excuse auprès d’Elsa et sors dans le couloir. J’appelle plusieurs personnes mais aucune n’est le père de Martin. Il me reste seulement deux numéros.

- Bonjour …Je cherche à joindre le père de Martin Gaillard s’il vous plaît.

- Oui c’est moi…

- Oh. Serge bonjour c’est Emilie. Je …Martin n’est pas en cours. Je …C’est …c’est arrivé, n’est-ce pas ? 

 

J’ai le cœur si lourd que j’ai l’impression de pencher en avant.

J’assiste à la cérémonie laïque au cimetière de Beauregard. Je ne peux empêcher mes larmes de couler. Voir Martin souffrir déchiquette mon cœur et me ravage l’âme. J’aimerais avoir le pouvoir d’aspirer toute sa douleur, de la porter à sa place.

Je reste en retrait. Je ne sais pas s’il appréciera que je sois là. Je ne suis pas sûre qu’il soit bien qu’il me voit. Son père murmure à son oreille et il tourne la tête, l’air de chercher quelque-qu’un. Et son regard me trouve. Je ne saurais dire ce qu’il pense à ce moment-là. Mais d’un coup, il fend la foule et, fébrile, fonce vers moi.

J’ouvre la bouche mais ne sais ce que je dois dire. Il ne ralentit pas. Merde, est-ce qu’il est en colère que je sois là ? Mais finalement c’est une espèce de soulagement que je lis sur son visage avant qu’il m’étreigne comme si sa vie en dépendait.

Ses jambes cèdent et on tombe à genoux. Je le serre aussi fort que je peux, une main dans ses cheveux. Son corps est secoué de sanglots. Mes larmes s’écoulent silencieusement. Derrière Martin, j’aperçois Serge qui nous observe en pleurant. Il hoche la tête à mon attention. On reste comme ça un temps indéfini, comme suspendu.

« Je suis là » je lui murmure à l’oreille. « Je vais t’aider, ça va aller. Je ne te quitte pas. »

« Je suis là » je répète.

Il semble reprendre contenance. Je l’aide à se relever. Je lui prends la main.

« Prêt ? » dis-je la voix étranglée par le chagrin.

Il acquiesce et je le guide à travers la foule. Je ferais n’importe quoi pour lui. J’irais le chercher à l’autre bout du monde. Je porterais ses 90kg sur mes épaules, même dans le désert. J’escaladerais des montagnes escarpées. Je subirais les pires tortures si ça pouvait le sauver.

On se place aux côtés de son père. Je ne peux pas rester ici, c’est censé être pour la famille et les amis proches.

« Reste » dit-il fermement sans desserrer les dents, comme s’il avait lu mes pensées.

J’enlace sa taille et il pose son bras sur mes épaules.

Quand c’est à son tour de verser de la terre sur le cercueil, il se fige. Je prends sa main dans les deux miennes.

« Regarde-moi » je lui intime.

J’ai envie de hurler de rage contre l’univers quand ses yeux vulnérables emplis de désespoir rencontrent les miens. Je lui offre un sourire, un sourire dans lequel j’espère qu’il lira tout ce que je ne peux pas dire. Et je lui dis le plus sincèrement du monde :

« Tu vas y arriver. »

Ses larmes sont des torrents sur ses joues mal rasées. Le soleil, qui ne respecte pas son chagrin, s’y reflète. Il inspire profondément et s’accroupit pour prendre une poignée de terre. Il se relève, fixe le cercueil le bras tendu, comme s’il communiquait une dernière fois avec sa mère. Et enfin sa main s’ouvre. La terre s’échappe en cascade, dernier hommage à la femme de sa vie.

 

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- Emilie, entre.

Serge m’ouvre la porte.

- Martin est chez vous ? 

- Oui. Enfin, je ne le vois pas pour autant. Deux semaines qu’il n’a pas quitté sa chambre. Son ancienne chambre. Même Anthony et Simon, il refuse de les voir.

- Je peux vous tenir un peu compagnie ? 

Il me sourit. 

- Avec plaisir. Prends une chaise. 

Il me guide vers la table haute de la cuisine.

- Comment vous allez ? Et vous pouvez me répondre honnêtement, je ne demande pas ça par politesse. 

Il rit légèrement.

- Je comprends pourquoi mon fils a jeté son dévolu sur toi. 

Je rougis mais préfère ne pas répondre. Son père n’a pas besoin d’être ennuyé par les dramas de deux jeunes adultes.

- Pour répondre à ta question, je ne vais pas bien, forcément. Mais je m’y accommode. Victoria était l’amour de ma vie, elle le restera toujours, mais ça fait plusieurs années que je suis préparé à ce qu’elle finisse par nous quitter. J’ai cru la perdre plusieurs fois. J’ai eu de nombreux faux-espoirs. Mais cette dernière année passée avec elle, nous savions tous les deux, elle et moi, que … justement, c’était la dernière. Mon deuil a commencé bien avant l’enterrement. Et je connais les pièges dans lesquels je ne dois pas tomber, malgré ma peine.

Je lui adresse un sourire sincèrement compatissant. Je ne peux qu’imaginer l’épreuve qu’il vit depuis plusieurs années.

- Serge … je suis inquiète pour Martin. Pourquoi …

Je fais une grimace, hésitante sur les mots à employer. Il hoche la tête.

- Pourquoi il en chie comme ça ? 

Je suis surprise qu’il utilise ce terme mais opine du chef.

- Excuse-moi de ne pas prendre de pincettes dans le choix de mes mots. Je suis dans une phase de mon deuil où la vérité toute crue est préférable aux convenances. 

Je souris.

- Ne vous excusez-pas. Je comprends. 

- Oui. Tu as cette intelligence liée au sensible, comme mon fils. Martin a grandi auprès de sa mère et moi qui nous aimions profondément. Il a grandi entouré d’amour et de bienveillance. C’était un enfant intelligent, vif d’esprit, extrêmement drôle, et sensible aussi. On voulait lui apporter l’amour nécessaire pour qu’il se sente infaillible face au monde. On voulait qu’il soit indépendant. Et on a réussi. Il avait 10 ans quand on a appris que Victoria avait un cancer. Ça a été un tel choc. La nouvelle a été dure mais c’était le début, il y avait tellement d’espoir de guérison. On a traversé ces différentes épreuves de façon saine, avec beaucoup d’optimisme;  mais on s’est toujours parlés franchement, on s’est toujours autorisés à pleurer quand on avait peur. Martin était tellement courageux! Il faisait tout pour prendre soin de sa mère et me faire rire. Il n’avait que 10 ans et il était déjà tellement empathique… Trop. Parce que quatre ans plus tard, j’ai fini par tomber en dépression. Sa mère enchaînait les hauts et les bas. Et le stress, la peur, la fatigue … tout ça a eu raison de moi. Je suis resté enfermé dans la chambre d’ami pendant 3 mois. Alors que ma femme et mon fils avaient besoin de moi. 

Je pose ma main sur la sienne.

- Je connais la dépression. Ce n’était pas votre faute. Vous ne pouviez rien faire de plus. 

Il hoche la tête tristement et continue :

- Martin en a eu marre. Il a pris contact avec un psychiatre, mais les listes d’attentes étaient interminables. Quand il a expliqué mon cas à la secrétaire, elle lui a dit qu’elle ferait ce qu’elle pouvait et qu’elle l’appellerait dès qu’une place se libérerait. Et elle l’a rappelé une semaine plus tard pour un rendez-vous le jour même. Il a appelé un taxi et a convaincu le conducteur de l’aider à m’habiller et à m’installer dans la voiture puis jusque dans la salle d’attente du cabinet. Le psychiatre m’a rapidement examiné, mais il a surtout écouté les explications d’un garçon de 14 ans sur l’état de son père. J’ai commencé un traitement:  antidépresseur, anxiolytique et somnifère. Martin a surveillé toutes mes prises de médicaments. Petit à petit, ils ont fait effet et j’ai commencé à suivre une thérapie avec ce psychiatre. Je continue à le voir encore aujourd’hui. Il m’a plusieurs fois dit que ce serait bien que Martin voit un psychologue. C’est pas bon pour un enfant de jouer le rôle de parent. Même si après, j’allais mieux grâce au traitement et au soutien psychologique, la situation était difficile. Et notre fils, il ne voyait que sa mère qui se mourrait à petit feu, et son père consumait par la peur et le chagrin de perdre l’amour de sa vie. Il voyait tout ça de ses yeux d’enfants. Et après ma dépression, il n’a plus accepté que sa mère et moi soyons à son écoute. Il devait penser qu’il ne pouvait compter que sur lui-même. Toutes ses peurs et ses chagrins à lui, il a fini par les intérioriser. 

Il expire profondément, se lève et nous ramène deux verres d’eau. Il finit le sien d’une traite.

- Merci d’avoir partagé ça avec moi, je lui dis tout bas.

Il me regarde profondément et je vois tellement de Martin dans ses yeux et ses traits. J’ai l’impression que dans mes yeux à moi, il arrive à voir ma sincérité et la douleur partagée.

- Merci d’être là pour lui. 

- Je n’ai pas l’impression de faire grand-chose pour l’aider … J’aimerais pouvoir faire …davantage. 

- Il a besoin de temps. Mais ne te méprends pas : tu l’aides beaucoup. Il sait que tu es là. It means a lot for him, believe me. 

Je souris devant son anglais.

- Quand on a un fils qui ne fait que du franglais au quotidien, et qui ne regarde que des films et des séries anglo-saxonnes, on finit par être contaminé, plaisante-t-il.

 

Il me raccompagne à la porte. Je m’arrête et fixe l’escalier qui mène aux chambres.

- Je lui dirai que tu es passée. 

- Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée … 

Il me gratifie d’un rictus mystérieux.

- Sois patiente. 

Il a l’air sûr de lui. Je souffle, un sourire ironique sur les lèvres.

- Malheureusement pour moi, la patience est une de mes qualités, dis-je, laconique.

Je le salue et reprends la route vers chez moi.

 

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Cinq jours plus tard.

 

- Emilie, bonjour, entre, dit Serge souriant.

- Je vous ai fait un gâteau. Je ne sais pas si vous avez de l’appétit en ce moment. Alors je me suis dit que c’était toujours plus facile quand c’était sucré. 

- C’est adorable, merci. 

Il paraît mal à l’aise.

- Martin n’est pas là. Il est retourné dans son appartement il y a deux jours. 

- Oh, je réponds.

Il grimace.

- On dirait que je vais devoir vous aider à manger ce gâteau alors ! je m’exclame joyeusement.

Il lève les yeux, un peu étonné, puis sourit timidement.

- Avec plaisir. 

Et il se met à couper de belles tranches. On savoure religieusement. 

- Il est très bon, me félicite-t-il.

- Promettez-moi alors d’en reprendre un bout ce soir, d’accord ? 

Même s’il semblait tenir le coup jusqu’à présent, je remarque qu’il a maigri. Il me regarde avec une tendresse paternelle, mêlée à de la gratitude.

- C’est dur aujourd’hui, n’est-ce pas ? je lui demande sans attendre de réponse.

- Ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas à répondre, j’ajoute de suite.

Pour la première fois, je prends le temps d’observer la pièce principale.

Il y a de nombreuses photos de famille au-dessus de la cheminée. Sur toutes les photographies, qu’importe son âge, Martin arbore un grand sourire, le même sourire que sa mère. Une des photos est une capture d’un moment de complicité entre Victoria et lui : Elle a les yeux fermés et elle rit alors que Martin, adolescent l’enlace en faisant le pitre. Je souris, attendrie.

Je prends une autre bouchée de gâteau et continue mon inspection des lieux. Sur une étagère, une autre photo capte mon intention : Martin semble se trouver sur une scène. Il doit avoir entre 16 et 18 ans.

- C’est quoi cette photo ? je demande à son père en la pointant du doigt.

Il suit mon regard et me répond :

- Il jouait Hamlet à un spectacle organisé par son lycée. 

- Il faisait du théâtre ?! je m’exclame, estomaquée.

- Oui, il en a fait pendant tout le secondaire, tu ne savais pas ? 

- Vous déconnez ! 

Horrifiée par mes mots, je porte la main à ma bouche et m’empresse de m’excuser en bafouillant.

- Oh mon dieu excusez-moi, c’est sorti tout seul ! 

Il rit.

- Il était très doué…Je sais que je ne suis pas bon juge parce que c’est mon fils mais il avait vraiment un don. Et il était le chouchou de sa professeure. Je pense que ça l’a beaucoup aidé durant toutes ces années. C’est dommage qu’il n'ait pas continué en rentrant à la fac. C’était une part importante de sa vie. 

Je n’en reviens pas d’avoir été tenue dans l’ignorance de sa passion. Le pire dans tout ça, c’est que maintenant que je suis au courant, ça me paraît évident qu’il ait un amour et un talent pour la scène. Ça fait même totalement sens : son charisme, sa prestance, son assurance, sa sensibilité, sa vivacité d’esprit … J’aurais tellement aimé le voir jouer.

- Vous savez quelle était sa pièce préférée ? 

- Il aimait beaucoup Roméo & Juliette, mais il me tuerait s’il m’entendait te le dire parce que c’est beaucoup trop connu à ses yeux. Mais en même temps, quel amoureux du théâtre n’aime pas Roméo & Juliette? C’est la base de tous les codes et de toutes les histoires d’amour. Et puis Shakespeare était anglais... Mais je crois que sa pièce préférée reste Cyrano de Bergerac. Je ne sais pas pourquoi, mais il s’est toujours reconnu dans le personnage. Il usait les pages des grands classiques. Sa professeure de français tentait en vain de l’intéresser aux autres genres de la littérature. Mais la prose et la poésie ne trouvaient pas grâce à ses yeux malgré qu’il soit toujours très ouvert d’esprit aux autres formes d’art. 

Il y a tellement de choses que j’ignore à son sujet. Le constat me rend triste. Je pensais avoir réussi à pénétrer sa forteresse. Mais je me rends compte que je ne faisais que stagner dans le hall d’entrée. J’apprends beaucoup de la bouche de son père. Mais j’aurais souhaité apprendre tout ça à son contact à lui.

Serge semble comprendre la raison de mon silence.

- Martin se dévoile très peu, même avec moi, même avec ses meilleurs amis. Pourtant je sais qu’il m’aime profondément, et qu’il adore Anthony et Simon comme s’ils étaient ses frères. Il tient beaucoup à toi, Emilie. C’est de toi dont il avait besoin aux funérailles de sa mère. Et je te serai entièrement reconnaissant d’avoir pris les devants et d’être venue pour lui. Parce qu’il ne te l’aurait jamais demandé de lui-même. Encore merci. 

Quelques minutes plus tard, il me raccompagne à la porte.

- Merci d’être passée Emilie, et merci pour la gâteau, me dit-il avec un sourire triste.

- Avec plaisir. A la prochaine fois, Serge. 

- Ne te sens pas obligée de revenir, maintenant que Martin est retourné chez lui. Ne t’en fais pas pour moi. 

Je lui souris.

- Je vous rapporterai du gâteau, je me contente de lui dire pour le saluer.

 

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« J’espère que tu te nourris un peu, Cyrano …Il y a un film qui pourrait te plaire si tu ne le connais pas déjà, une comédie française : « Roxane » avec le comédien Guillaume de Tonquédec. Splendide pour les amoureux des mots. J’adore cet acteur. » 

J’hésite devant mon message pour Martin. Je ne suis pas convaincue. J’ai toujours peur de faire une erreur. J’ajoute un émoji « poule » et envoie. ‘Ce qui compte c’est que je sois présente!’ je tente de me rassurer.

 

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*Martin

Mon téléphone émet un bip sonore. Emilie. Je m’empare de l’appareil et lis. Je ne comprends pas pourquoi elle m’appelle Cyrano. J’ouvre mon PC pour regarder la bande annonce du film dont elle me parle, « Roxane ». Je vois …on dirait qu’elle a rendu une visite à mon père. Je me demande ce qu’il lui raconte. Ça m’embête un peu de ne pas maîtriser ce qu’elle apprend à mon sujet.

Je décide de chercher où je peux visionner le film en ligne. Je le trouve sur une plateforme mais il est payant. Forcément … 4,99€ si je veux le louer. Je vais lui faire confiance. Mon compte en banque fait un peu la gueule depuis que je ne mange que des plats livrés, mais tant pis.

Je lance le film sur ma télévision. Je prends une photo de la poule que j’envoie à Emilie.

Deux heures plus tard, elle m’écrit : « Alors ? »

J’aurais tant de choses à dire mais ça reste coincé dans ma poitrine. Ce film m’a ému. Guillaume de Tonquédec était splendide. Et Kate Duchêne …je ne la connaissais pas, mais elle était extraordinaire. Ça m’a donné envie de rejouer, de remonter sur scène, de relire Cyrano …et tous les autres.

Je lui réponds simplement par l’émoji d’une main avec l’index et le pouce qui se rejoignent pour faire un cercle.

La plateforme en ligne propose l’adaptation en film de Cyrano joué par Depardieu. Pour 4,99€ je peux l’acheter… Mon comportement m’agace. Je souffle et éteins rageusement la télé. Je me pince l’arête du nez. Des scènes du film me reviennent. Ça m’a ouvert un appétit que j’avais laissé de côté. Je crois que je dois avoir un exemplaire de la pièce de théâtre en livre de poche quelque part… Je sais que je n’ai quasiment rien amené de ma bibliothèque dans cet appartement, mais celui-ci, je suis presque sûr de l’avoir pris dans mes cartons quand j’ai emménagé ici.

Je me lève et fouille quelques meubles du salon. Je me dirige dans ma chambre, que je n’ai pas ouverte depuis que je suis rentré. Je reste immobile sur le pas de la porte, scrutant du regard les différents endroits où je pourrais avoir mis ce livre. Je fais glisser la porte coulissante de mon placard mural. Une des étagères est consacrée à tout un tas de choses que je ne touche jamais : de vieilles photos, mes affaires de tennis, un clavier d’ordinateur, la boîte de mon téléphone, des tas de vieux câbles, quelques CDs … Il est là. Sous un CD de Muse. Ma poitrine s’affaisse dans un soulagement.

Je retourne sur le sofa et lis avidement cette pièce que j’ai tant lue, plus jeune. De nombreux passages sont d’ailleurs surlignés en jaune. Certains me font encore beaucoup d’effet, d’autres ne m’atteignent plus autant. Je trouve un surligneur orange et reviens à ma lecture. Il y a des phrases qui ne sont pas surlignées et qui résonnent aujourd’hui en moi. J’ai le sentiment d’avoir retrouvé un vieil ami. Pour la première fois depuis un mois, je me sens un peu apaisé. A ma deuxième lecture, je sombre dans le sommeil sans m’en rendre compte.

 

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