MILA
Je ne sais pas quelle heure il est, mais j'étais furieuse contre ce foutu soleil qui me brillait en plein visage. Je laisse un grognement de mécontentement m’échapper et je me suis étirée dans le lit. J'ai lentement ouvert les yeux et j'ai vu que j'étais seule dans un lit qui n'était pas le mien, dans une chambre qui n’était pas la mienne non plus. Et c'est là que je me suis souvenue de ce qui s'était passé la nuit dernière. La fête, la piscine, Alex qui me sauve littéralement la vie, lui prenant soin de moi avant de me mettre au lit. Je sens mes joues chauffer en y repensant. J’ai été humiliée devant tout le monde. Et personne ne m’a aidée. Sauf lui. Et c’est à ce moment-là que je réalise être tombée amoureuse de lui. Je suis tombée amoureuse d'Alex. Alex Davis. J'ai regardé le plafond, ne sachant pas trop quoi faire. Après plusieurs minutes allongées dans son lit à ne rien faire, j'ai décidé de me lever et d'essayer de le trouver. C’est aussi maintenant que je me rends compte que je ne suis pas habillée dans ma tenue de soirée, mais dans des vêtements beaucoup trop grands qui sont sûrement à Alex.
Je suis sortie de la chambre et je suis descendue, seulement pour trouver Alex dans la cuisine en train de préparer le petit-déjeuner, et il est torse nu. Oh. My. God. Il m'a tout de suite remarqué quand je suis arrivée à la cuisine et il m'a souri.
- Bonjour, Mila. Me salue-t-il en retournant les crêpes ?
- Bonjour…
Je me tenais à côté de lui, observant ce qu'il préparait pour le petit-déjeuner, et je sentis sa main passer dans mes cheveux. Instinctivement, je me repose contre lui et il a repris la parole.
- Tu as bien dormi ?
- Mhm, et toi ?
- J'ai bien dormi, merci. Qu’est-ce que tu veux manger ? Demande-t-il tout en préparant une deuxième fournée de pancakes ?
- Mmh, des pancakes s’il te plaît. J'aime tes pancakes…
Il rit avant de me sourire et de me faire signe de m'asseoir. J'ai obéi et me suis assise sur un tabouret dans la cuisine. Je l'ai regardé pendant qu’il cuisinait. Il est parfait. Je me suis un peu perdue dans mes pensées lorsqu'il s'est retourné et a posé une assiette de pancakes devant moi, avec du coulis de chocolat et un chocolat chaud. J'ai levé les yeux pour le regarder.
- Comment tu sais que j'aime le chocolat ?
- Tu me l’avais dit, la dernière fois.
J'ai fredonné, contente qu’il ait pu se souvenir d’une information si simple, j’aurais pensé qu’il aurait oublié, mais non. Ça me réchauffe le cœur. Je commence à manger alors que le silence régnait dans la pièce pendant un bref instant avant que je décide de reprendre la parole.
- Je voulais te remercier pour hier soir. J’aurais probablement été morte sans toi.
- C'est normal, Mila, bien sûr que je ne te laisserais pas te noyer. Ne dis pas de choses pareilles.
- C’était qui... ? La fille qui… Ai-je commencé ma phrase avec hésitation.
- Mon ex, il me coupe la parole, son ton est plus froid qu'avant. Anna.
Je me fige, choquée de ce que je viens d’entendre. Son ex ? Pourquoi son ex me ferait-elle ça ? Je ne lui ai rien fait de mal, je ne lui ai même pas adressé un seul mot.
- Ton ex ? Pourquoi me ferait-elle ça ? Je ne la connais même pas.
- Je ne sais pas. Mais elle est tarée, ça fait partie d'elle, tu sais.
Ce commentaire me fait froncer les sourcils. « Tarée » est un mot…spécial pour une définition. Pourquoi il dit qu’elle est tarée, qu’a-t-elle fait ? Il a semblé remarquer ma confusion, alors il s'est approché et a posé sa main sur mon bras.
- Je veillerai à ce qu'elle ne te dérange plus, d'accord ? Alex me rassure en me caressant le bras avant d'écarter une mèche de cheveux de mon visage.
- Merci, Alex.
Je lui ai souri en levant les yeux vers lui. Nous avons gardé le contact visuel un peu plus longtemps avant que je ne détourne le regard, trop timide pour le regarder plus longtemps. Je l'ai entendu rire, se moquant probablement de ma moue timide et ça m'a fait sourire aussi. Il s'est servi une assiette pour le petit-déjeuner et s'est assis en face de moi.
- Tu restes à la maison aujourd'hui ? A-t-il demandé avant de prendre une bouchée de bacon
- Quoi, tu veux que je reste ? Je l’ai taquiné avec un sourire narquois sur les lèvres.
- Oui. Enfin… si tu veux, il rétorque, semblant plus gêné.
Je levai les yeux vers lui en haussant un sourcil. Je ne pensais pas qu'il répondrait aussi sincèrement, je suis même surprise qu'il veuille que je reste ici.
- Sérieusement ? Pourquoi tu ne me maudis pas ou ne me regarde pas comme la fois où je t'ai dit que je détestais les lasagnes ?
Il grimaça en se souvenant de ce moment, quand je lui ai dit que je détestais les lasagnes alors que c'est l'un de ses plats préférés. On peut être d’accord sur tout, mais pas sur les lasagnes, non.
- Parce que je suis sérieux, je veux que tu restes à la maison. Enfin, j’aimerais.
Au début, je n'ai rien dit ; ses mots me touchent profondément. Je ne m'attendais pas à ce qu'il dise une chose pareille, mais ça fait du bien de l'entendre, surtout de sa part. Je ne veux jamais être de trop, mais l’entendre dire qu’il veut que je reste à ses côtés me touche en plein cœur. Ça me fait tout drôle venant de lui, monsieur Davis qui me jugeait derrière ses beaux yeux verts.
- Eh bien, ça ne me dérange pas de rester à la maison. Je réponds en haussant les épaules.
- C'est une bonne nouvelle, dit-il tout en souriant.
Mon Dieu, son sourire est tellement contagieux. Nous avons fini le petit-déjeuner tout en ouvrant un second débat sur la lasagne, Alex essayant de me faire changer d’avis comme s’il jouait sa vie, mais je maintiens mon avis. Je n’aime pas les lasagnes. Une fois le petit-déjeuner englouti, je prends mon assiette et commence à laver la vaisselle pour qu’Alex n’ait pas à le faire. Dès qu'Alex a entendu l'eau couler et le bruit des assiettes, j'ai senti sa main sur le bas de mon dos.
- Ne t’embête pas à faire la vaisselle, je la ferai plus tard.
- C'est bon, Alex, je peux le faire.
- Non, Mila, ne t’embête pas avec ça, a-t-il demandé plus fermement en se levant tout en enroulant son bras autour de ma taille.
- Alex, je t’ai dit que…
Je n'ai pas pu finir ma phrase, car en me retournant, je l'ai accidentellement heurté avec le verre qui finit par tomber par terre et se briser. J'ai poussé un cri en me coupant avec un éclat de verre et j'ai paniqué en voyant le désordre que j'avais fait.
- Oh mon Dieu, je suis vraiment désolé, tu vas bien ? demandai-je en le regardant, paniquée.
Je n'ai pas attendu sa réponse quand j'ai vu qu'il avait une coupure sur le bras. Ma blessure ne m'importait pas, j'étais trop concentrée sur lui.
- Putain, t’es blessé, je suis vraiment désolé Alex
J'allais m'avancer pour l'aider, oubliant qu'il y avait des éclats de verre par terre, avant même de poser un pas par terre et de me blesser à nouveau, je sens les mains d'Alex sur ma taille et me soulever et me déposer sur le comptoir, en sécurité. Il s'est ensuite mis à nettoyer les éclats de verre étalés par terre, sans m’adresser une seule parole.
- Alex, tu vas te blesser.
J'ai murmuré, et il n'a pas répondu. Alex serait-il en colère contre moi ? Je ne veux pas qu'il le soit. Je n'aime pas qu'on soit en colère contre moi, surtout Alex. Je l'ai regardé ranger mon bazar en silence, sans oser dire un mot. Une fois tout rangé, il est monté, me laissant seule dans la cuisine. Je ne bouge pas d’un pouce, toujours assise sur ce comptoir en ne sachant pas quoi faire.
Il est redescendu avec quelque chose à la main, qui ressemblait à une trousse de premiers secours. Il est venu vers moi, l'a ouvert et a sorti ce dont il avait besoin pour nous : des bandages, du coton et de l'alcool isopropylique. Il en a versé sur le coton et s'est approché de mon bras.
- Ça va piquer, prévient-il, sans en dire plus.
Il n'a pas attendu ma réponse et a appliqué le coton sur ma coupure. J'ai grimacé et essayé de me dégager de sa prise, mais il l’a resserré pour que je ne m’enfuie pas mais pas assez pour me faire mal, et il a continué à travailler sur mon bras. Une fois désinfecté, il a bandé mon bras et m'a lâchée, commençant à faire de même avec lui-même. J'ai délicatement retiré le coton de sa main et l'ai appliqué sur sa coupure, voulant aussi m’occuper de lui. Il m'a laissé faire et j'ai d'abord travaillé en silence avant de lui demander doucement.
- T’es fâché contre moi... ?
- Non, pourquoi serais-je en colère contre toi ?
Ma sensibilité a pris le dessus et son intonation m'a fait sentir mal. J'ai involontairement versé une larme et j'ai à nouveau demandé, d'une voix tremblante.
- Parce que j'ai cassé ton verre et je t'ai blessé.
Je reniflai et son regard s'adoucit à la vue de mon visage déjà baigné de larmes. Il essuya une de mes larmes avant de passer sa main derrière ma tête, me rapprochant de lui et pressant ses lèvres sur mon front. Je me blottis contre lui et pose ma tête sur son épaule, le sentant dessiner quelques formes dans mon dos tout en me caressant. Je reste un instant contre lui avant de m'écarter. Il me sourit doucement et me caresse la joue.
- Je ne suis pas en colère contre toi, ok ? Je sais que c'était un accident et je ne t’en veux pas pour ça.
- D'accord… Je murmure dans ma barbe, me sentant toujours coupable.
Il a de nouveau pressé ses lèvres contre mon front et j'ai continué à soigner sa coupure tout en restant dans ses bras. J'ai désinfecté sa blessure et je l'ai bandée à son tour.
*.·:·.โง โฆ โง.·:·.*
Après ça, je suis restée à la maison avec Alex. On a mangé italien ensemble à midi, puis on a passé du temps à discuter et à regarder la télévision ensemble. C'est là que j'ai senti le regard d'Alex posé sur moi et que je l'ai regardé.
- Qu'est-ce qu’il y a ?
- Rien, je t’admire, c’est tout. Tu es jolie, tu le sais ?
- Alex ! Me suis-je écriée, sans m'attendre à ce qu'il me fasse un compliment.
- Bah quoi ? Je n’ai pas le droit de te complimenter ? Demande-t-il en se penchant vers moi, son visage se rapprochant de plus en plus de moi, le bout de son nez frôlant le mien. Qu’est-ce qu’il fait ?
Lui et moi nous sommes regardés dans les yeux avant que la distance ne se réduise et que nos lèvres ne se rencontrent. C'était un baiser lent et doux, agréable, mais quand j'ai réalisé ce que je faisais, je me suis brusquement écartée et me suis levée du canapé.
- Je…Je suis désolé, on ne devrait pas faire ça.
- Pourquoi ? Demande Alex, confus par ma réaction.
J'ai essayé de l'expliquer, mais une boule se formait dans ma gorge, me rendant incapable de parler. J'ai donc fini par sortir en trombe de la maison sans un mot. Je fuis. Je fuis et je laisse Alex seul comme une merde parce que je ne suis toujours pas guérie de ma récente rupture.
Putain, je te hais, Léo. Laisse-moi t’oublier.