Chapitre 24 : Un café

- Papa ?

L'homme esquisse un sourire et s'avance vers nous. Instinctivement, je recule. L'inconnu met ses mains en évidence :

- Du calme, je ne vous veux aucun mal... Je suis le père de ton ami Illiam.

L'ami en question semble différent du garçon arrogant que je connais. Dans ses yeux brille une lueur d'admiration. Son père continue d'avancer. Je pense qu'il ne nous veut pas de mal mais quand même, je n'aime pasquand les inconnus m'approchent de trop... Surtout après notre aventure... A mon tours, je m'avance et je le repousse brusquement. Illiam me saisit le bras :

- Qu'est-ce que tu fais Gwen ?! Je t'ai dis que c'était mon père !

- Gwen ? Gwenaëlle Prévost ? demande l'homme : Qu'est-ce que tu as gran...

- Qu'est-ce que vous faîtes ici ? D'où sortez-vous ? Comment vous nous avez trouvés ? je demande sans reprendre ma respiration.

- Gwenaëlle ! me réprimande Illiam.

- Ça va, ça va ! intervient son père, tous sourires : Allons discuter calmement dans un café. Hein ?

En disant cela, il m'a tendu la main. Comme si j'allais l'attraper. Je me dirige vers lui et le dépasse finalement jusqu'à sortir de l'impasse. Puis je me retourne :

- Eh bien ? Vous venez ?

Tous me suivent jusqu'à ce qu'on trouve un café. On s'assoit au fond de la pièce, loin des autres. Je regarde le père d'Illiam avec insistance. Si bien qu'il finit pas céder.

- Bon... Déjà, je suis Mr. Smith, le père d'Illiam. Et je suis heureux de te rencontrer Gwenaëlle ! Ta mère ne m'avait pas dit qu'elle avait accouché d'une aussi belle enfant !

Hein ? C'est quoi le problème là ? Pourquoi son sourire est-il étincelant ? Je me reprends et je soupire.

- Super. Merci. Revenons au sujet principal : Que faites-vous ici ? Comment avez-vous pû être au courant de notre disparition aussi vite ?

- Votre disparition ?

- Parce-ce que vous n'étiez pas au courant ?! Pourquoi êtes- vous ici dans ce cas là ?

Mr. Smith paraît gêné de ne pas être au courant. Il s'ébouriffe les cheveux avec un sourire idiot avant de reprendre un air tout à fait sérieux. Mais comment peut-il changer d'attitude aussi rapidement ?! Il prend la parôle :

- Si je suis ici, c'est parce que j'ai reçu une mission de la part du conseil de la guilde unifiée. Une mission d'infiltration au sein d'une organisation. Mais personne ne m'a dit que vous aviez disparu !

- Une mission d'infiltration ? intervient Erica : Au sein d'une organisation ? Ce ne serait pas un trafic d'enfants cette organisation ?

- Mais comment savez-v... Oh. Je vois. (Il se tourne vers son fils avec une mine désaprobatrice) Illiam ! Je t'avais dit de ne pas te fourrer dans les ennuis !

- Oh non non non ! Je n'y suis pour rien moi ! Mais demandez les détails à Miss. Prévost ici présente puisqu'elle était la cible !

L'homme se tourne vers moi. Je hausse les épaules :

- Que voulez-vous que je vous dise ? On s'est faits kidnapper dans une chambre et emmener dans un immeuble délabré où j'ainon seulement appris que ma mère n'était pas morte, mais qu'en plus elle faisait partie d'une organisation de trafic d'enfants ! Et pour ne rien gâcher, je suis une dette ! Oh ! Et Mes amis Erica et Yann ici présents on failli se faire vendre, Illiam et moi allions être recrutés de force. On s'est finalement échappés au volant d'une voiture, on s'est perdus au beau milieu d'une forêt avant que vous nous tombiez dessus dans une impasse ! Voilà voilà !

Après mon récit, il y a un silence de mort. Mr. Smith nous examine tour à tour. Son regard revient finalement sur moi :

- Ça ne m'étonne pas que personne ne s'en soit rendu compte... Vous êtes en vacances. Et à partir de ce moment, vous n'êtes plus sous la responsabilité de Jack the ripper school. D'ailleurs, vous allez venir avec moi. J'interromps ma mission d'infiltration le temps de m'occuper de vous et de mettre les choses au clair. Il va falloir que vous me disiez de quoi vous parliez dans l'impasse. Ça avait un rapport avec le représentant Leroy il me semble... Et un assassinat.

    Je jette un regard en biais au patron du café. Il nous observe avec un air bizarre, un téléhone à la main. Est-ce qu'il serait en train d'appeler la... Non. Dans le doute, je me lève :

- On ferait mieux de partir alors. Sortez, je vous rejoins tout de suite.

Mes amis sortent mais Mr. Smith reste à sa place. Je n'y prette pas attention et je me dirige vers le patron du café :

- Je peux vous parler un instant monsieur ?

- Euh... Oui, bien sûr ma petite !

Il sort de derrière le bar et me désigne une porte. Je l'ouvre et nous atterissons dans une petite coure arrière. Parfait. Une fois que l'homme a refermé la porte, je m'approche de lui tout près, encore plus près, jusqu'à ce qu'il soit mal à l'aise.

- Je n'aime pas les gens qui épient mes conversations, sachez-le monsieur. Je peux vous demander ce que vous avez entendu ? Et qui vous comptiez appeler ?

- Mais r-rien du tout ! J-j'appelais juste ma femme !

- Votre femme ? Vous vous faîtes du soucis pour elle ? Il ne doit pas être loin de 11h... Elle ne court aucun danger je pense...

Je me détourne de lui. Au dernier moment, juste avant de fermer la porte, je me retourne :

- ... Mais si jamais vous racontiez à qui que ce soit ce que vous avez vu ou entendu, il est possible que vous ayez à vous inquiéter pour votre femme...

Sur ces mots, je souris comme si de rien n'était et je claque la porte. J'ai obtenu ce que je voulais. En accostant cet homme, j'ai vu qu'il appelait la police. Il doit avoir entendu notre conversation... Je traverse la salle du café pour rejoindre mes amis dehors. Ils m'attendent dans un 4x4 gris métallique avec au volant le père d'Illiam. Je monte à l'arrière.

- On ferait mieux de partir loin. Cet homme a appelé la police.

- C'est bien ce qui me semblait... Tu as eu une bonne intuition Gwenaëlle. dit Mr. Smith en souriant gentiement.

Puis il démarre le véhicule. Quelques minutes après, nous croisons une voiture de police sur la route. Nous avons bien fait de partir.