Chapitre 25 : Chez les Smith

Par Taranee
Notes de l’auteur : Ce chapitre sera peut être un peu long par apport aux autres... Et aussi, désolée mais là, je n'ai aucune inspiration pour le nom de l'organisation de trafic... Si vous avez des idées, surtout, N’HÉSITEZ PAS à me les passer par commentaire !!

    - Voilà ! On y est ! dit Mr. Smith en ouvrant la porte de son appartement : Ce n'est pas très grand mais c'est plutôt convivial...

En effet... Des logements, j'en ai connu plusieurs. Chacune dégageait un sentiment, un ressenti... L'apart' de mon père, sale et grisâtre, dégageait de la froideur et de la peur. La maisonette de l'agent qui m'avait accueillie, elle, était entourée de tendresse. La maison de mes parents adoptifs, sans être froide, était "distante". Mais cet endroit là, lui, baigne dans une atmosphère châleureuse, on s'y sent comme dans un cocon. Je n'aurais jamais cru que quelqu'un comme Illiam puisse vivre dans un endroit pareil... Des tapis moeleux et colorés recouvrent le sol. Des coussins sont dispersés dans la pièce ainsi que des poufs et une table basse en bois clair fait office de table pour le coin "salle à manger". La lumière tamisée et l'odeur du feu qui crépite dans la petite cheminée de briques rouges me réchauffent le coeur. Cet endroit, plus encore que Jack the Ripper school, est magique. Je m'approche de la porte fenêtre et je l'ouvre. Une délicieuse brise vient me caresser les joues. Je sors sur le balcon. D'ici, nous avons une vue incroyable sur la ville.

- Pas mal hein ? me chuchote une voix dans l'oreille.

    Je me retourne dans un sursaut, je percute la rambarde et je me sens basculer dans le vide. Mais, avant même que cela n'arrive, la main métissée d'Illiam me saisit par la taille et me remonte sur le balcon. Il rit. Cet idiot rit ! Je lui donne un coup de poing dans le bras :

- Espèce d'imbécile ! J'ai failli avoir une crise cardiaque à cause de toi ! Ne t'avise pas de recommencer sinon je te promet que je t'entraîne dans ma chute !

- Tu sais que t'es mignonne quand tu t'énerves ?

- Ne te moque pas de moi !

Et sur ces mots, je retourne à l'intérieur, fulminante. Je m'assois sur un des poufs et je soupire un bon coup.

- On dirait qu'Illiam a encore fait des siennes... constate Erica d'un air amusé.

- Ah toi, ne commence pas hein ?!!

Mon imbécile d'ami rentre du balcon et tente de s'assoir à côté de moi, sur le pouf.

- Ah non ! Pas question ! Si monsieur a envie d'embêter quelqu'un, qu'il choisisse quelqu'un d'autre !

- Tout vas bien dans le salon ? demande le père de mon ami depuis la cuisine.

- Oui Mr. Smith, votre fils a juste failli me tuer !

- Tu peux m'appeler Seb, Gwenaëlle, inutile de faire des manières !

Quelques secondes plus tard, Seb revient dans le salon, portant un plateau chargé de gâteaux apéro qu'il pose sur la table basse avant de s'assoir sur un tabouret que je n'avais pas vu jusque là.

- Reprenons la discussion du café si vous le voulez bien les enfants...

Il sort une paire de lunettes d'un étui et en chausse son nez. Etonnament, ça lui va plutôt bien. Il se râcle la gorge et croise ses mains sur la table :

- Alors... Quand je vous ai vus dans l'impasse, vous aviez des papiers avec vous... Qu'est-ce que c'était ? J'aimerais aussi savoir de quoi vous parliez à ce moment...

 

    J'adresse un regard interrogateur à mes compagnons... Bien que cet homme soit le père d'Illiam, peut-on vraiment lui dire ce qu'on a appris ? Mes amis m'adressent un hochement de tête. Alors je me lançe :

- Nous savions que quelqu'un projettait d'assassiner le représentant Leroy. Et nous savons pourquoi. Ce dossier est un dossier que nous avons trouvé dans une pièce secrète, près du bureau du chef de l'organisation de trafic d'enfants.

- L'organisation où j'allais m'infiltrer ? La compagnie marchande?

- Oui, très exactement. A l'intérieur du dossier, nous avons trouvé une correspondance entre Pawel Kruck, le chef de la compagnie marchande, comme vous dîtes, et un certain Jors. Illiam nous a dit que cette personne faisait partie du conseil de la guilde unifiée. Mais ce n'est pas tout. Apparement, il y aurait une autre taupe dans les rangs du conseil : Une qui vient des perce-ombre. Jors prévoit d'assassiner le représentant Leroy car celui-ci a des soupçons quant à son identité. Nous pensons que le but de ces deux organisations est de prendre le contrôle du conseille et ainsi, de tout le monde des assassins.

- Mmmm... fait Seb : C'est probable... Mais nous en reparlerons demain parce que je ne sais pas vous, mais moi je suis épuisé !

Là dessus, il s'étire et débarasse la table. Je jette un oeil à l'extérieur. Sans que je m'en rende compte, la nuit est tombée. La fatigue m'envahit. Ces derniers jours ont été mouvementés... J'ai appris beaucoup de choses et une sérieuse migraine me tiraille le crâne. Mes amis et moi nous levons. Mr. Smith nous apporte des sacs de couchage et nous nous installons dans le salon pour dormir. Illiam voudrait faire une veillée mais Yann, Erica et moi nous sommes catégoriquement opposés à cette idée. Je m'enroule dans mon duvet et plonge dans un sommeil agité.

    Le visage de Pawel Kruck hante mes rêves. Par moment, ma mère fait une apparition, mais sa tête est remplaçée par une fumée noirâtre. Les voix résonnent dans ma tête, ressassant tout ce qu'il s'est passé depuis mon kidnapping. Puis mon cauchemard tourne. Il devient pire. J'ai dix ans, je suis de retours dans l'appartement miteux de mon père. Je sais ce qu'il va se passer. Je ferme les yeux du plus fort que je peux. Je ne veux pas revivre ça. Ja l'entends arriver. Je me bouche les oreilles. J'aimerais crier mais aucun son ne sort de ma bouche. Il est là, il entre dans ma chambre. Il s'approche de moi et...

    Je me réveille en sursaut, retenant un hurlement de justesse. Je suis trempée de sueur, mon t-shirt me colle. J'ai très chaud et je suis emmêlée dans mon duvet. J'ai besoin d'air. Tout de suite. Avec toute la discrétion dont je suis capable, je me dépètre de mon sac de couchage et je traverse le petit salon. J'ouvre la porte fenêtre et je me glisse dehors. Je frissonne. Mais au moins, je suis à l'air libre. Je ferme les yeux, tentant de calmer mon coeur qui s'emballe. Soudain, je sens quelque chose que je n'aurais jamais dû sentir : Le goût salé d'une larme. Je passe un doigt sur ma joue et je sens qu'elle est mouillée. Je pleure. Je n'en peux plus. Je ne veux plus de cette vie. Je suis lassée de devoir toujours me cacher pour fuir le mal qui est partout autour de moi. Je pleure. Encore et encore. Jusqu'à ce que je ne puisse plus. Je pousse de petits hoquets, je m'essuie les yeux.

- Ce dont tu as besoin, c'est d'une petite promenade. m'indique une voix dans mon dos.

Seb (Sebastien ?) Smith s'approche de moi et me frotte le dos, pensant me réconforter. Je m'écarte vivement.

- Ne me touchez pas... S'il vous plaît.

Il sourit. Hoche la tête et m'invite à le suivre.

- Alors, cette balade ? Ça te dit ?

J'acquiesce et je le suis. Nous prenons nos manteaux et sortons de l'appartement.

    Bientôt, nous marchons à l'air libre au bord d'un canal. Il fait froid. J'aime cette sensation revigorante. Les lampadaires de la ville diffusent une douce lumière qui ne m'empêche pourtant pas de pouvoir observer dans le ciel la lune gibeuse et les étoiles.

- Je l'ai connu, tu sais, commence Mr. Smith, ton père. Enfin... Ta mère m'en a parlé, et je l'ai rencontré à l'occasion.

- Ah... Et qu'est-ce que vous en avez pensé ?

- Qu'il était une belle ordure. Déjà, avant ta naissance, il rabaissait constamment sa femme. Un jour, elle est arrivée chez moi, couverte de bleus. Mais elle disait qu'il était un homme gentil et attentioné. Qu'elle l'aimait. Je n'ai jamais percé le mystère de cet amour. Quoi qu'il en soit, elle lui a fait assez confiance pour te confier à lui lorsqu'elle a disparu. Je lui ai pourtant dit, voire supplié, de m'occuper de toi. Elle m'a juste demandé de garder un oeil sur toi parce qu'elle avait des problèmes qui pourraient te retomber dessus. Mais le truc, c'est que je ne savais pas où tu habitais. Ce n'est pourtant pas faute de t'avoir cherchée...

- Mon père et moi avons déménagé à deux reprises... Pour pas qu'il ne se fasse prendre.

Seb continue son récit. Sa voix m'apaise, je l'écoute avec attention :

- Et puis un jour, je t'ai retrouvée. T'avais dix ans. La mort de ton père avait fait parler de toi... Après ça, j'ai gardé un oeil sur toi, comme ta mère me l'a demandé. Et puis deux ans plus tard... Voilà que tu arrives à Jack the Ripper school. Je ne pouvais plus te surveiller moi-même alors j'ai demandé à Illiam de le faire. C'est difficile de croire que tu n'as que douze ans quand tu as vécu plus de choses qu'une personne normale n'en vivra jamais.

Je me contente de secouer la tête de haut en bas. Je suis à l'aube de mes treize ans... Et pourtant, j'ai l'impression d'en avoir quarante et d'avoir vécu toutes les peines du monde. Je me tourne vers le père d'Illiam.

- Comment elle était ? Ma mère.

- Ta mère ? Elle était une femme magnifique. Dans tous les sens du therme. Elle n'avait pas de don en assassinat, pas de facilités, comme toi ou illiam, où même Yann et Erica... Très honnêtement, en première année, elle n'était pas très forte en cours, elle avait failli rater ses examens d'entrée. Mais elle était une travailleuse acharnée. Et au milieu de la deuxième année, elle avait réussi à se mettre au niveau d'un élève moyen. A la fin de la troisième année, elle était major de promo. Ta mère était têtue, courageuse, persévérante. On était dans la même classe, j'étais son meilleur ami. On a failli se faire tuer plus d'une fois... Mais elle était perspicace...Et surtout, ces années de travail lui avaient permis d'emmagasiner une connaissance hors norme des stratégies d'assassinat. Mais elle n'a jamais tué personne pour le plaisir. Elle était une sorte de justicière à sa manière... On a eu nos diplômes et je n'ai plus eu trop de nouvelles. Et un jour, elle est revenue chez moi, Illiam ne devait pas avoir plus de quatre ans... La suite, tu la connais. Elle a disparu.

- Vous pensez qu'elle pourrait être en vie ?

- Peut-être... Elle était très débrouillarde tu sais ?

Un silence s'installe entre nous. Ça me fait tout drôle d'entendre parler de ma mère. Et d'une certaine manière, elle me manque... Si elle a disparu, seulement disparu, c'est qu'elle n'est pas officiellement morte. Mon regard plonge dans celui de Mr. Smith.

- Je vais la retrouver, monsieur... Je vais retrouver... maman.

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Fanny
Posté le 02/05/2021
Super ! Voilà un chapitre qui manquait depuis le début, un peu de sentimentalisme ! Plus sérieusement, bravo, tu laisse enfin place au calme et à d'autres émotions, même Gwen semble surprise de sa réaction, c'est top, on ne va pas s'attendre à en voir d'autres, ce n'est clairement pas dans son caractère mais il n'empêche qu'elle peut craquer comme n'importe qui. Que ce soit le père de iliam qui en soit témoin est une très bonne idée, elle ne risque pas de le regretter auprès de ses camarades. Et l'histoire commence à se dénouer. Reste le fameux iliam, a t'il une attirance pour Gwen autre que de la fraternité ? Son jeux est en tout cas très drôle et Gwen absolument implacable avec lui, s'il est amoureux, le pauvre ! 😂
Taranee
Posté le 02/05/2021
Ha ha ! ^^
Le sentimentalisme !! Pour tout te dire, ce n'est pas ce que j'aime le plus... Surtout les histoires d'amour ! Mais il faut un peu de tout dans un roman pour que les personnages semblent humains ! Pour Illiam, eh ben... On verra bien ! ^^
Je te rappelle que Yann aussi était amoureux de Gwen avant !
Ombe
Posté le 21/04/2021
J'adore l'histoire, mais quand est ce que tu compte poster le reste car j'ai hâte de savoir ce qu'il va advenir de notre petite bande. C'est génial et je suis contente de savoir enfin qui est Illiam.
Taranee
Posté le 22/04/2021
Eh ben ! Tu as déjà fini ?! Actuellement, je fais une petite pause car j'ai bientôt des exams et que je suis aussi sur un autre roman... Mais pas de panique ! Blood and school sera bientôt de retours !! J'espère que tu seras au rendez-vous et que tu aimeras la suite ! ^^
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