Altaïs se laissa aller contre le dossier de sa chaise, les yeux clos. Un rayon de soleil caressa son visage. Devant lui, un manuscrit poussiéreux était ouvert sur une table installée dans un coin reculé de la bibliothèque royale, dissimulée par les étagères chargées de vieux ouvrages. Alexander observa son compagnon avec discrétion.
Presque une dizaine de jours s’étaient écoulés depuis qu’Altaïs avait tué Dagmar. Les stigmates physiques de leur affrontement et des heures de torture subies avant son procès s’effaçaient. Mais si Altaïs agissait comme si de rien n’était la plupart du temps, Alexander savait que les brisures de son âme étaient toujours aussi vives. Il parlait peu, se perdait souvent dans ses pensées et sursautait au moindre bruit suspect. Il s’enfermait dans leurs appartements ou dans la bibliothèque royale, où il se plongeait dans des ouvrages sur la magie de l’esprit, sans jamais s’octroyer le droit de sortir. Son regard ne s’adoucissait que lorsqu’il voyait Alexander.
Le rempart invisible qui s’était érigé entre eux depuis la fin du procès s’était évaporé depuis leurs retrouvailles dans les geôles du palais. Pourtant, Alexander craignait que ses ruines subsistent. Parce qu’Altaïs se tenait au bord d’un gouffre, et qu’Alexander ne savait pas s’il avait le pouvoir de l’en éloigner. Il s’efforça de repousser ses pensées noires ; à cet instant, le visage illuminé par un rayon de soleil, Altaïs avait presque l’air paisible. Alexander aurait fait n’importe quoi pour que le moment perdure.
Avec un morceau de fusain, Alexander griffonna distraitement sur la feuille de parchemin censée lui servir à noter ce qu’il découvrait au fil de ses lectures. Ils avaient beau éplucher les manuscrits anciens, y compris ceux rangés dans l’aile réservée à la famille royale, ils ne trouvaient rien sur les souvenirs scellés. Pas de précédents, pas de réponses à leurs questions, pas de solution… Elaran les avait-il fait disparaître ou n’avaient-ils tout simplement jamais existé ?
Altaïs se redressa pour reprendre sa lecture.
— Tu as besoin d’une pause.
— J’ai seulement les yeux qui piquent, marmonna Altaïs en se passant une main sur le visage.
— C’est bien ce que je dis, s’amusa Alexander.
Altaïs rouvrit ses paupières pour le dévisager, puis il haussa un sourcil.
— Ce n’est pas toi qui aurais besoin d’une pause ? se moqua-t-il. Tu as l’air distrait.
Alexander posa son bras sur le parchemin pour empêcher le regard curieux d’Altaïs de voir ce qu’il y avait dessus.
— Je ne sais pas comment tu fais pour rester concentré aussi longtemps… J’en suis incapable.
— Évidemment, tu n’arrêtes pas de remuer, le taquina Altaïs.
Les coins des lèvres d’Alexander se retroussèrent.
— Te voir me déconcentre.
Des pétales rouges colorèrent les joues d’Altaïs alors qu’Alexander lui adressait un sourire charmeur.
— Tu as trouvé quelque chose ? répliqua Altaïs en désignant le parchemin noirci par le fusain.
Alexander se contenta de secouer la tête avec virulence. Peu dupe, Altaïs se leva et contourna la table pour rejoindre son compagnon. Il se pencha pour chuchoter dans le creux de son oreille :
— Tu as l’air de quelqu’un qui a des choses à cacher.
Alexander ne put réprimer un frisson lorsque son souffle caressa sa peau. Sa main grimpa jusqu’aux doigts d’Altaïs posés sur son épaule, les effleura d’un mouvement aussi doux que la brise.
— Je travaille sur la mélodie que je voudrais jouer à la harpe, répondit-il avec malice.
Les bras d’Altaïs enlacèrent son torse.
— Je t’en supplie, épargne mes oreilles…
Alexander étouffa un rire et révéla le parchemin. Les lignes qu’il avait tracées au fusain s’entrelaçaient pour former un visage – sa forme ovale, ses traits fins, ses yeux légèrement en amande, ses mèches noires qui caressaient son front… Et cette expression un peu rêveuse, comme s’il était sur le point de prendre son envol.
Altaïs retint son souffle.
— C’est… moi ?
— Qui voudrais-tu que ce soit ? répliqua Alexander avec tendresse.
Altaïs expira doucement.
— C’est ainsi que tu me vois ?
— Je te vois comme tu es.
— Je ne suis pas…
— Terriblement beau ? le coupa Alexander. Lorsque tu te regardes, tu vois tes cicatrices et ce que tu as vécu. Mais lorsque moi je te regarde, je te vois tel que tu es. Je vois ton courage, ta détermination et tes rêves.
Altaïs releva son menton du bout des doigts et l’observa avec émotion, puis il se pencha pour l’embrasser. Ses lèvres avaient la fraîcheur de la fin de l’hiver et la douceur de la neige. Alexander posa une main sur sa joue pour approfondir le baiser. Il aurait voulu que l’instant dure éternellement, il aurait voulu lui dire ce qu’il ressentait, ce sentiment capable de faire éclater son cœur.
Alexander eut soudain la certitude que rien ne pourrait les séparer.
Ils s’envoleraient ou chuteraient ensemble.
Lorsque le souffle leur manqua, Altaïs recula sans le quitter des yeux. Un sourire paisible étira ses lèvres.
— Je t’aime.
Alexander sentit les battements de son cœur s’affoler dans sa poitrine. Il avait retenu ses mots si longtemps de peur de brusquer Altaïs… À cet instant, ils paraissaient pourtant si simples, comme s’ils avaient toujours existé quelque part avant d’être enfin prononcés comme une évidence.
Un sourire illumina son visage.
— Je t’aime.
***
Altaïs dévisagea discrètement Alexander, une douce chaleur dans la poitrine. Celui-ci tournait de nouveau les pages du vieux manuscrit avec attention. Une mèche blonde roula sur son front. Il paraissait si serein que sa simple présence apaisait le fracas qui martelait constamment son crâne.
Je t’aime.
Les battements de son cœur s’emballèrent. Il n’avait jamais pensé pouvoir un jour dire ces mots, n’avait jamais pensé qu’on pourrait les lui retourner.
— Je ne vous dérange pas ?
Il redressa la tête d’un mouvement brusque, le corps tendu par la méfiance. Aalis s’arrêta à quelques pas de la table avec un sourire timide, accompagnée de son garde royal. Ses longs cheveux blonds dévalaient ses épaules et son dos en une multitude de filaments dorés illuminés par le soleil. Altaïs échangea un coup d’œil avec Alexander, qui fronça les sourcils, avant de répondre d’une voix lisse :
— Que puis-je faire pour toi ?
— Puis-je m’asseoir à vos côtés ?
Altaïs pinça les lèvres mais acquiesça. Elle s’approcha et tira l’une des chaises libres, tandis que Maximilien restait debout près de l’une des étagères, observant les alentours d’un regard attentif.
— J’ai fait des recherches de mon côté, mais je n’ai rien trouvé, déclara-t-elle, les traits plissés par la concentration. Très peu de traces écrites existent sur la magie de l’esprit, je doute que vous découvriez quoi que ce soit dans ces manuscrits. Je suis allée voir le mage qui m’a appris à utiliser la mienne, mais il n’a jamais entendu parler d’un moyen de briser un sort qui scellerait les souvenirs.
— Formidable, grinça Altaïs. Nous voici donc revenus au point de départ.
Aalis esquissa une grimace peinée.
— J’ai cependant des informations qui pourraient vous aider. Si nous ne pouvons pas trouver ce que nous cherchons, il existe un lieu qui abrite les secrets de la Magie.
Altaïs écarquilla les yeux.
— Le Grand Temple d’Issarta, murmura-t-il.
— Tu trouveras peut-être des réponses là-bas, acquiesça Aalis.
— Je ne suis pas censé quitter le palais.
— Cela te pose-t-il vraiment problème ?
Un rictus étira les lèvres d’Altaïs.
— Je voulais vous parler d’autre chose également. Je n’ai peut-être pas de solution à vous apporter concernant le sort qui pèse sur tes souvenirs, mais il existe en revanche un moyen de protéger ton esprit.
Altaïs échangea un regard avec Alexander.
— L’une de tes faiblesses réside dans le fait que tu n’as plus aucune protection autour de ton esprit, ce qui signifie que n’importe peut s’y insinuer et que tu ne pourras rien faire face à cette intrusion. Il te faut donc un bouclier, quelqu’un capable de protéger ton esprit.
— Je ne…
Altaïs s’interrompit brusquement en comprenant où sa cousine voulait en venir. Celle-ci se tourna vers Alexander.
— Tu maîtrises une puissante magie défensive. Tu as tendance à projeter les boucliers que tu crées autour du corps pour le protéger, mais si tu envisages ton champ d’action d’une autre manière, tu pourrais également toucher l’esprit, comme tu le fais naturellement avec le tien. Cela comblerait les failles d’Altaïs.
Alexander tapota nerveusement la table du bout des doigts.
— Mais ce ne sera pas une protection pérenne. Mes boucliers ne durent pas dans le temps, pas à ce point en tout cas. Ou il faudrait que je recoure à l’utilisation des runes pour former un lien un tant soit peu tangible.
— Mais nous savons quand tu devras y avoir recours, n’est-ce pas ?
Elle passa de l’un à l’autre en les observant d’un regard perçant.
Oui, ils savaient tous les trois.
Mais tant qu’Elaran avait le soutien d’Harald et régnait comme un roi tout puissant, eux demeureraient impuissants.
Aalis hésita un instant, le visage sombre, puis elle adressa un rictus navré à Alexander.
— Peux-tu nous laisser seuls ?
Altaïs se crispa.
— Je n’en aurai pas pour longtemps, précisa Aalis.
Pourtant, Altaïs discernait dans son regard une lueur apeurée qu’il ne savait pas comment interpréter. Maximilien s’approcha à cet instant.
— Je peux t’offrir de faire quelques passes d’armes, proposa-t-il à Alexander d’une voix paisible. J’ai cru comprendre que tu n’en avais pas beaucoup eu l’occasion ces derniers temps.
Altaïs et Alexander échangèrent une œillade hésitante. Aalis leur avait montré depuis le procès qu’elle s’évertuerait à les soutenir… Altaïs fit signe à son compagnon que la décision lui appartenait, Alexander acquiesça et se leva pour rejoindre Maximilien. Altaïs les observa s’éloigner, les sourcils froncés, puis se tourna vers Aalis, qui avait rarement paru aussi peu sûre d’elle. Ses doigts tordaient le tissu de sa robe sans se soucier de l’abîmer.
— Je…
Elle déglutit.
— Je…
Le regard impassible d’Altaïs semblait accroître son trouble.
— Je suis sincèrement désolée de ce qu’Elaran t’a fait vivre, souffla-t-elle. Je suis désolée d’avoir fermé les yeux si longtemps, d’avoir agi comme si de rien n’était alors que tu souffrais tout ce temps.
Des larmes brillaient dans ses prunelles. Altaïs la dévisagea en silence, persuadé qu’il ne s’agissait pas de ce qu’elle avait voulu lui dire en premier lieu. Pourtant, il n’insista pas ; ce n’était pas comme s’ils étaient proches, comme si Altaïs avait cherché à la mettre à l’aise. Et si les excuses de sa cousine n’apaisaient pas la colère qu’il éprouvait à l’égard de sa famille, Aalis avait tout de même le mérite d’en faire.
Il inclina la tête pour les accepter. En réaction, elle esquissa un frêle sourire.
***
Le souffle court, Alexander appuya son épée contre l’un des piliers en pierre qui longeaient la cour. Une fine pellicule de sueur recouvrait son front et humidifiait sa tunique aux manches retroussées malgré les températures fraîches de ce début de printemps. Maximilien lui avait donné du fil à retordre au cours de cet affrontement où ils avaient convenu de ne pas utiliser leur magie. S’il possédait un caractère calme et taiseux, il n’en était pas moins un adversaire redoutable et Alexander n’avait pas réussi à prendre le dessus sur lui avec son épée. Malgré cette défaite, se défouler ainsi lui avait fait le plus grand bien.
— Souhaites-tu réitérer ? demanda Maximilien.
Alexander hésita en étirant ses muscles crispés par l’entraînement. Ces passes d’armes lui rappelaient celles qu’il échangeait souvent avec Nils, mais il ne voulait pas laisser Altaïs seul trop longtemps…
Il n’est pas seul, se réprimanda-t-il.
Mais pouvait-il faire confiance à Aalis ?
Il grinça des dents en songeant au regard noir que lui adresserait Altaïs s’il l’entendait penser. Son compagnon était capable de se défendre. Et puis s’il gelait le palais par inadvertance, serait-ce vraiment un problème ?
— Avec plaisir, répondit-il.
Il récupéra son épée, s’éloigna du pilier pour ne pas être gêné dans ses mouvements, et se positionna face à Maximilien. Celui-ci fléchit les genoux et brandit sa propre arme. À cet instant, son regard dévia par-dessus l’épaule d’Alexander et il écarquilla les yeux. Alexander n’eut pas le temps de se retourner qu’une voix puissante claqua dans son dos :
— Je serais très intéressé par l’idée de t’affronter, Protecteur.
Il se retourna lentement pour faire face à Harald, qui l’observait avec une expression goguenarde. Deux gardes l’encadraient.
— Allons, je suis simplement curieux de découvrir tes prouesses…
Alexander déglutit. Tout le poussait à refuser, mais c’était le roi qui lui donnait un ordre. En lui tenant tête la nuit où Altaïs avait quitté le palais, Alexander s’était déjà attiré ses foudres. Maintenant que sa raison avait repris le pas sur sa colère, pouvait-il se permettre de contrarier davantage Harald alors que son compagnon faisait tout pour l’éviter ?
Le plus simple était d’accepter. Et de s’écraser.
— À vos ordres, céda-t-il en serrant les dents.
Un rictus satisfait étira les lèvres d’Harald tandis qu’il faisait signe à ses gardes de reculer.
— Approche, ordonna-t-il.
Alexander ravala sa dignité pour s’exécuter et se placer non loin du souverain, son arme tendue devant lui. Harald leva une main ; une longue épée se matérialisa au-dessus de sa paume, puis il s’empara de la poignée. Alexander frémit. Comme lui, son adversaire utilisait une magie de la matière, mais si la sienne lui permettait de créer une infinité de protections, celle d’Harald lui offrait la possibilité de créer des armes. Elles étaient aux antipodes l’une de l’autre.
Le premier coup heurta la lame d’Alexander avec une telle force qu’il dut reculer de plusieurs pas sous le regard goguenard de son adversaire. Il para de justesse l’attaque suivante, tenta une fente vers l’avant qu’Harald arrêta brutalement. Les pieds d’Alexander frappèrent les pavés lorsqu’il se déporta sur le côté.
Harald se battait très différemment d’Altaïs ; le premier possédait une force brute et précise, le second évoluait tout en souplesse et en rapidité. Pourtant, Alexander discernait une technique similaire dans certains de leurs mouvements. Ce fut sans doute ce qui lui sauva la mise lorsque le roi lui porta un coup d’estoc qui manqua son visage de quelques centimètres. Alexander recula en titubant.
Autour d’eux, les domestiques et les gardes qui circulaient dans la cour s’étaient immobilisés pour observer l’affrontement. Du coin de l’œil, Alexander n’aperçut pas Maximilien.
— Tu ne suis plus mon cousin comme un chien de garde ?
Alexander foudroya Harald du regard et riposta d’une fente vers l’avant. Leurs lames s’entrechoquèrent avec fracas.
— Cela te plaît vraiment de le sauter comme s’il était une femme ?
Un grondement furieux lui échappa, mais son insulte resta coincée derrière ses dents.
Il ne devait pas perdre son sang-froid.
Il devait…
Une douleur fulgurante lui cisailla soudain la cuisse. Il jeta un coup d’œil hébété au sang qui rougissait déjà l’étoffe déchirée de son pantalon, au niveau de l’entaille que venait de tracer une dague. Sa mâchoire se crispa lorsqu’il réalisa qu’Harald avait utilisé sa magie pour faire apparaître le couteau qui l’avait blessé. Il releva la tête et surprit son regard narquois.
Harald ne lui laissa pas le temps de répliquer ; son épée vola vers le bras d’Alexander… et percuta violemment le bouclier qu’il matérialisa, surface diamantée étincelante sous le soleil. Le choc vibra jusque dans ses os, et une grimace déforma les traits de son adversaire. Une deuxième dague apparut au-dessus de sa paume, mais elle ricocha elle aussi sur le bouclier d’Alexander.
Il ne devait pas perdre son sang-froid.
Il ne devait pas laisser sa colère prendre le dessus.
Il devait se taire et s’écraser.
— Tu te contiens mieux que lui lorsqu’il hurlait dans sa cellule avant le procès.
La fureur explosa dans sa poitrine. Un voile rougit son regard.
Alexander pouvait supporter des remarques sur son rôle auprès d’Altaïs, encaissait des insultes sur leur relation, mais qu’Harald se moque de ce qu’il avait infligé au jeune homme…
Tais-toi. Écrase-toi.
Profitant d’une faille dans la garde du roi, Alexander bondit vers l’avant. Une douleur cuisante transperça son mollet au même instant. Sa jambe se déroba sous son poids, et son genou cogna les pavés. Harald leva son épée et la dirigea vers l’épaule d’Alexander.
— Harald !
Ils se figèrent. Un crissement résonna autour d’eux, si léger qu’il en devenait à peine perceptible. Une bourrasque glaciale balaya la cour. Lentement, une couche de givre serpenta sur le sol et emprisonna les pavés dans un carcan de glace. Harald se tourna pour faire face à Altaïs, accompagné d’Aalis et Maximilien. Ses prunelles bleu pâle étincelaient d’une colère silencieuse. Il s’avança sur les pavés gelés ; la glace s’épaississait toujours plus sous ses pas.
Sa voix claire s’éleva dans la cour.
— Tu ne devais plus l’approcher.
— N’ai-je pas le droit de m’entraîner avec un ancien Protecteur ?
Altaïs s’immobilisa à une dizaine de pas de son cousin. Un rictus froid étira ses lèvres, et Alexander détesta l’absence d’émotions sur son visage, cette lueur impitoyable dans son regard.
— Touche-le ne serait-ce qu’une seule fois, et je gèlerai ce palais jusqu’à ce qu’il vole en éclats.
La prise d’Harald se raffermit sur la poignée de son épée.
— Vraiment ? susurra-t-il. Tu n’étais pas aussi assuré lorsque tu étais agenouillé devant moi.
Il plissa les yeux en apercevant la glace serpenter le long des piliers, leva une main…
— Arrêtez ! hurla Aalis. Arrêtez ! Nous devions être une famille !
— Peu importe ! tonna Harald. Même un prince ne défiera pas le royaume !
— Défier le royaume ou te défier toi ? railla Altaïs.
Une dague apparut au-dessus de la paume d’Harald.
— Harald ! Altaïs !
Aalis fit quelques pas sur la glace en chancelant. Lorsqu’elle vit son frère prêt à attaquer, elle projeta sa propre magie vers lui. Alexander frémit en reconnaissant la présence caractéristique de la magie de l’esprit. Harald la repoussa si violemment qu’elle recula de plusieurs pas sous le choc et se serait écroulée si Maximilien ne l’avait pas rattrapée.
— Petite sotte ! gronda Harald. Ne t’avise plus d’utiliser ta magie sur moi !
— Pourquoi ne vois-tu rien ? cria-t-elle.
Il l’ignora pour se tourner vers Altaïs et lui jeter un regard meurtrier.
— Tu veux la guerre ? siffla-t-il. Tu l’auras !
— Je n’attends que cela !
Des flocons virevoltèrent dans la cour. La glace grimpa le long des bottes d’Harald jusqu’à immobiliser ses jambes.
— Altaïs ! l’appela Aalis. Je sais que tu veux obtenir justice, mais ce n’est pas ainsi que les choses changeront !
Altaïs parut hésiter. Le mouvement des flocons ralentit autour de lui.
— Je t’en prie…
Ils s’étiolèrent comme s’ils n’avaient jamais existé, et les rayons du soleil revinrent caresser la surface brillante de la cour. Il s’approcha d’Harald et d’Alexander, murmura en passant près de son cousin :
— Moi aussi, je peux t’humilier. Ton autorité ne signifie plus rien à mes yeux.
Il s’arrêta près d’Alexander et lui tendit une main pour l’aider à se relever. Une douleur sourde pulsait au niveau de sa cuisse et de son mollet. Une fine pellicule de givre recouvrit ses plaies et anesthésia la sensation de brûlure. Altaïs esquissa un rictus.
— M’accompagnerais-tu hors du palais ? J’aimerais visiter le Grand Temple.
Alexander acquiesça, incertain sur la conduite à adopter. Altaïs tourna à demi la tête vers Harald avec ce sourire impitoyable.
— La glace se résorbera sous peu.
Puis il se dirigea vers les portes du palais. Alexander en oublia de respirer, craignant un ordre, une réaction, une attaque, mais rien ne les retint.
***
Le soleil de l’après-midi caressait avec langueur les devantures colorées des commerces. Du coin de l’œil, Altaïs aperçut Alexander esquiver un passant, les sourcils froncés par la contrariété.
— Tu n’aurais pas dû intervenir, déclara-t-il. Harald ne te le pardonnera pas.
Altaïs pinça les lèvres.
— Dit celui que j’ai retrouvé en train d’affronter le roi…
— Je n’ai pas vraiment eu le choix, se rembrunit Alexander.
— Je sais. Harald a eu ce qu’il méritait.
Altaïs esquissa un sourire froid. Il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine satisfaction au fait d’avoir enfin remis Harald à sa place.
Je sais que tu veux obtenir justice, mais ce n’est pas ainsi que les choses changeront.
Qu’en savait Aalis ?
Qu’était-il censé faire ?
Il avait courbé l’échine et rien n’avait changé. Désormais, Harald saurait à quoi s’en tenir. Altaïs lui tiendrait tête, les ferait tous chuter, ou se briserait les ailes en essayant.
Ils cheminèrent en silence jusqu’au Grand Temple. Altaïs ne put réprimer un frisson ; encore plus vaste que celui d’Issfyrit, l’endroit lui remémora les illusions dont il avait été victime en fuyant la ville avec un remède pour Alexander. Ils entrèrent sans un bruit ; à cette heure, le lieu était désert. Une lueur aveuglante émanait de la pierre blanche dans laquelle avait été taillé l’édifice imprégné de magie. Des colonnes formaient une haie jusqu’aux quatre imposantes statues de femmes – les quatre formes de la Magie. Le regard d’Altaïs s’attarda un instant sur Vetr, qui incarnait l’hiver, le givre qui semblait recouvrir sa peau et ses cheveux enneigés. Il lui fallut un long moment pour s’en détourner.
« Vous apportez beaucoup de colère et de haine en ce lieu, jeune prince… »
Il se retourna brusquement, mais ne croisa que le regard soucieux d’Alexander.
— Tout va bien ?
— Tu n’as pas entendu ?
Alexander fronça les sourcils en secouant la tête. Altaïs déglutit ; la voix se répercutait entre les murs comme des échos sans fin, venant de nulle part et de partout à la fois.
« Vous marchez dans les ténèbres…
ténèbres…
ténèbres… »
Altaïs sursauta en sentant un courant d’air caresser son visage.
— Que venez-vous faire en ce lieu, Altaïs Isstarna til Issheimr ?
Une femme sortit de l’ombre des statues, vêtue de la traditionnelle robe blanche ceinte d’un cordon doré des prêtres et prêtresses de la Magie. Son visage était de ceux auxquels on ne peut attribuer un âge, si lisse qu’on aurait pu le croire éternellement jeune, mais une sagesse ancienne modelait ses traits. Elle posa ses yeux bruns sur eux avec une expression indéchiffrable.
— Je cherche des réponses.
— Pour obtenir justice ou pour obtenir vengeance ?
— Les deux se confondent parfois, répliqua Altaïs.
— Elles se confondent dans votre esprit parce que vous n’entrevoyez plus d’autre avenir.
Il serra les dents.
— C’est faux. Ce n’est pas le seul…
— Vraiment ? le coupa la prêtresse d’une voix douce. Vous êtes pourtant prêt à tout pour faire chuter ceux qui s’en sont pris à vous. Y compris à mourir, n’est-ce pas ?
Altaïs blêmit, sa réponse coincée au fond de sa gorge. Derrière lui, Alexander émit un hoquet étranglé. La prêtresse avança dans sa direction, et les lignes de son visage oscillèrent, comme si elle possédait plus d’un visage.
— Je ne pensais pas revoir un fordaedarn et son skoldr de mon vivant.
Altaïs mit un instant à assimiler l’information, sans savoir ce qui le surprenait le plus.
— Vous avez connu la dernière fordaedarn ? balbutia-t-il.
Et la prêtresse savait ce qu’ils étaient… Grâce à son lien étroit avec la Magie ?
— Bien sûr, répondit-elle avec douceur. Elle et son frère faisaient partie de votre famille, ils étaient les derniers nés du roi Thorvald Ier.
Altaïs écarquilla les yeux, ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. Evald leur avait expliqué que sa prédécesseuse et son skoldr avaient vécu à l’époque du règne de Thorvald Ier, son arrière-grand-père, mais il n’avait jamais mentionné qu’ils avaient eux-mêmes appartenu à la famille royale.
Leur sang coulait dans les veines d’Altaïs.
Et son arrière-grand-père les avait tués, avant de maudire les fordaedarn.
Leur propre père.
— Je… Je ne comprends pas…
— J’imagine que ce n’est qu’un secret de plus au sein de votre famille. Ils ont vécu les guerres intestines entre le Nord et le reste du royaume et la politique tyrannique qu’a instaurée leur père. Ils s’y sont opposés, persuadés qu’Issheimr courait à sa perte, mais affronter son père n’est jamais chose aisée et ils étaient encore jeunes. Thorvald les a tués pour prouver que personne, pas même ses propres enfants, n’avait le pouvoir de lui tenir tête. Suite à cela, son fils aîné, qui a ensuite hérité du trône, n’est devenu qu’une pâle copie de son père, bien que les évènements se soient tassés au fil des années.
Altaïs inspira profondément pour calmer les battements affolés de son cœur. Ses mains tremblaient tant qu’il ne parvenait pas à le dissimuler.
— Ce n’est pas… Je n’en ai jamais… jamais entendu parler…
— Vous êtes l’héritier des fordaedarn, Altaïs. Votre prédécesseuse est née parce que Thorvald Ier empoisonnait le royaume. Aujourd’hui, c’est à vous qu’il incombe de réparer l’équilibre qui été brisé.
Alexander s’avança pour se placer aux côtés de son compagnon et poser une main tendre sur son épaule.
— Pourquoi l’équilibre vacille-t-il si les évènements se sont tassés au fil des années ? demanda-t-il.
— Vous le savez déjà, n’est-ce pas ? Comment l’équilibre peut-il perdurer alors que la famille qui doit veiller sur le royaume et la Magie se brise ? Elle est l’équilibre, mais depuis des décennies, elle se déchire toujours plus.
Altaïs recula en titubant.
— Je ne peux pas… Je ne peux pas restaurer cet équilibre dont vous parlez alors que je suis…
alors que je suis moi
alors que je suis brisé
— Vous craignez ce que vous êtes, répliqua la prêtresse avec bienveillance. Vous craignez ce que vous incarnez aux yeux de votre famille, vous craignez votre magie… Mais vous n’êtes pas seul. Vous avez su trouver un semblant d’équilibre.
Le regard d’Altaïs dériva vers Alexander.
je suis brisé, mais à tes côtés j’ai l’impression de reprendre vie
— Mais votre haine, votre colère et votre souffrance vous rongent.
je sais
je sais, mais je ne sais plus comment vivre sans
sans elles je ne suis plus rien, sans elles je n’existe plus
elles sont tout ce que je ne peux pas dire
— Vous vous trouvez à un carrefour, Altaïs. Vous pouvez choisir de sombrer jusqu’à un point de non-retour, ou vous pouvez vous tourner vers l’avenir.
— Sans mes souvenirs…
La prêtresse esquissa un sourire peiné.
— Vous avez la clé. Seulement, vous n’êtes pas encore prêt à l’utiliser, mais le temps joue contre vous.
— Comment cela ? balbutia Altaïs.
Elle plissa les yeux en les observant.
— Le silence qui vous a été imposé, celui que vous vous êtes imposé, est en train de vous tuer.
tuer tuer tuer
je meurs
Altaïs n’entendit pas le cri d’Alexander, assourdi par le silence. Quelque chose se brisa dans sa poitrine.
C'est probablement dû à ma lecture (très^^) espacée mais j'ai eu un peu de mal à suivre les explications historiques de la déesse. Le nom de Thorvald a fait légèrement écho, je crois qu'il avait déjà été évoqué plus tôt mais franchement plus grand souvenir. Ceci dit, j'ai quand même compris l'essentiel pour l'histoire.
Les scènes entre Alexander et Altaïs m'investissent de plus en plus, je suis de plus en plus "convaincu" (c'est pas vraiment le mot mais t'as l'idée) par leur relation. Celle de ce chapitre-ci m'a vraiment touché !
Je poursuis...
Un chapitre fort en émotion. Altaïs revient, plus fort grâce à Alexander à ses côtés. Quelques alliés, des ennemis, une prêtresse qui semble tout savoir sur tout, rien que de classique mais ça marche toujours et tu fais ça très bien !
Ravie que tu apprécies ce chapitre ! :)
M'enfin, si Altaïs s'auto-tue de l'intérieur, en plus de tout ce qui veut le tuer à l'extérieur... y-a-t-il quelque chose dans ce pays qui ne veut pas sa mort ? (oui, Alex, mais sinon ? :p)
Beaucoup de révélations, j'ai eu très peur pour Alex quand le roi a voulu jouer...
Encore un chapitre qui nous en apprend beaucoup, tout en cachant encore l'essentiel.
je suis de nouveau accro et j'ai du temps, je continue :D
Oui Harald a toujours les derniers évènements en travers de la gorge et ça ne risque pas de s'arranger ^^'
Tes commentaires me font vraiment chaud au coeur <3
L'histoire avance et on en apprend davantage sur ce fameux verrou qui bloque l'accès aux souvenirs d'Altaïs. Je ne vais pas m’appesantir sur la jolie scène où Alexander dessine Altaïs dans la bibliothèque, ça apporte une légèreté bienvenue après les évènements durs des précédents chapitres et c'est, comme d'habitude, bien écrit.
Le combat contre Harald est très sympa aussi, on sent qu'il bascule de plus en plus dans la folie, ou en tout cas que cette histoire lui fait totalement perdre les pédales. Il mentionne quelques passes d'armes pour un entraînement mais tu parviens à installer suffisamment de tension dans ce combat pour qu'on comprenne que le roi n'a plus de limites, qu'il aurait sans doute blessé gravement ou tué Alexander sans hésiter si Altaïs n'était pas intervenu.
Enfin, il y a cette scène dans le grand temple avec une prêtresse d'un autre âge qui révèle à Altaïs que les précédents fordaedarn étaient aussi ses ancêtres. Décidément, cette famille... x)
La révélation semble somme toute logique, j'ai presque envie de dire que je m'attendais à quelque-chose du genre après tous les indices que tu avais semés. C'eut été étrange qu'une magie aussi puissante apparaisse soudainement dans une lignée sans explication. Attention peut-être aux répétitions que tu emploies pour exprimer les pensées d'Altaïs dans ce passage ; autant j'ai trouvé que quand on parlait du viol et du combat contre Dagmar elles étaient très pertinentes, autant je trouve qu'ici elles alourdissent inutilement le style.
Je pense notamment à
"je sais
je sais, mais je ne sais plus comment vivre sans", et au "tuer tuer tuer" qui suit juste après.
Heureuse que la scène dans la bibliothèque te plaise, j'ai beaucoup aimé l'écrire (je l'attendais avec impatience quand j'écrivais les chapitres précédents étonnamment...) ^^
Je suis ravie qu'on perçoive bien le basculement progressif d'Harald ! Il perd complètement les pédales et n'aurait clairement eu aucun remord à blesser gravement Alexander...
Chouette famille, n'est-ce pas ? Tu m'étonnes qu'elle soit aussi dysfonctionnelle maintenant x) C'est bien noté pour les répétitions, je vais alléger un peu !
Merci beaucoup pour ton retour :D
Voici ce que tu me forces à faire au lieu de corriger des copies, monstre :'(
Bon, la scène du début est vraiment beaucoup trop choupi, c'est incroyable <3 On sent vraiment bien la complicité entre les deux ^^ Et Alex, ce dragueur quoi xD En même temps, quelqu'un d'un peu plus "rentre dedans", ça va bien avec Altaïs qui est plus réservé, même si bon, il sait prendre des initiatives ma brave choupette <3 Je suis si fière de ma choupette ! Bref, passage mims/20, c'était vraiment trop adorable et ça fait du bien un peu de choupinitude ! Même si bon, faut vraiment qu'Altaïs prenne confiance en lui, bien sûr qu'il mérite d'aimer et d'être aimé cette choupette !
Bon, Aalis, choupette bis qui veut tellement aider mais qui est pas très l'efficacité ='D CRACHE LE MORCEAU ! Dis lui qu'il est en train de crever, ou dis le à Alex, chais pas, mais ça serait bien que le principal intéressé soit au courant quoi ='D Bon, je comprends, c'est pas fun à dire, mais quand même quoi. Puis bon, elle leur parle du bouclier mental qu'Alex peut faire, ça au moins c'est la pertinence, c'est bien ^^ Reste plus qu'à s'entraîner, et en vrai, elle peut aider pour ça =D
Bon, même s'il a reçu un entraînement et tout, le combat à l'épée, c'est vraiment pas le point fort d'Alex ='D En même temps, le jour om Altaïs redevient pleinement fonctionnel (et j'ai l'impression qu'on en est pas loin là), il reste derrière avec une tasse de thé à faire des boucliers pendant qu'Altaïs met le royaume à feu et à sang, non ? C'est pas ça la fin de l'histoire ? N'empêche, je l'avais pas vu venir le coup d'Harald qui vient foutre la merde, mais c'est vraiment un ptit con x) Pour le coup, je le trouve plus crétin d'Elaran, dans le sens où on sent qu'il fonctionne beaucoup plus au coup de sang, avec parfois moins de réflexions, et que ça risque surtout de le déverser ^^" Parce que bon, tenter d'énerver au max Alex dans un entraînement pour le pousser à la faute et le punir, ok. Pourquoi pas. Mais commencer à l'attaquer avec de la magie et le blesser, c'était le meilleur moyen pour se mettre Altaïs à dos et même si Alex avait fini par déconner, genre, c'était limite justifié par les blessures physiques qui sont des preuves qui restent quoi ^^" Efin bon, c'est cool de voir Altaïs bolosser son cousin pour protéger Alex \o/ Ah non, mais choupette, faut tellement pas toucher à son doudou sinon elle crame le royaume ='D RIP
Et le passage au temple \o/ Bon, la prêtresse, elle existe vraiment ou c'est "juste" une émanation de la magie ? Vu son âge, j'ai des doutes, mais vu qu'elle parle "de son vivant" ça laisse penser que c'est pas qu'une émanation de la magie. Tant de question. En tout cas, elle en sait beaucoup et balance enfin les infos à Altaïs, même si ça fait bobo ^^" Comme ça, il a déjà la clé pour se défaire de son silence ? C'est genre, affronter ses souvenirs ? Ca a l'air FUN. Tu m'étonnes que choupette fuie dans l'autre direction ^^' Mais bon, ça m'arrangerait qu'il le fasse, parce que bon, Alex tout seul risque pas de vivre sa meilleure vie, ou même de survivre longtemps ^^' Je ne m'attendais pas du tout que la prédécesseure d'Altaïs soit aussi de la famille royale =o Ca rend tout encore tellement plus maudit, c'est ouf ^^' Genre, l'arrière grand père, il rigolait vraiment pas ce con. Et Altaïs qui a donc pout mission de réconcilier sa famille ='D Genre, c'est pas un type avec de la super magie qu'il faut, c'est une armée de psy ^^" Surtout que bon, ça a rendu la situation encore plus explosive, mais bon, au moins, c'est sûr que ça pète, dans un sens ou dans l'autre. Je suis quand même très curieuse de voir comment il doit arranger les choses, parce que là, à part en butant Elaran et Harald (parce qu'il admettra jamais avoir fait de la merde), je vois pas trop comment ça va s'arranger ^^'
"où il se plongeait dans des ouvrages sur la magie de l’esprit, sans jamais s’octroyer le droit de sortir" En même temps, Alex le sait qu'Altaïs a pas le droit de sortir, non ?
"Mais lorsque moi je te regarde, je te vois ce que tu es." Ya un souci avec la fin de la phrase, tu as mixé deux expressions.
"Tu as tendance à projeter les boucliers que tu créais autour du corps pour le protéger," La conjugaison de créais me paraît bizarre, mais étant une quiche en accord des temps, je parierais pas grand chose sur mon instinct ^^"
"Et puis s’il gelait le palais par inadvertance, serait-ce vraiment un problème ?" Alex, j'aimerai te rappeler que tu es aussi dans le palais et que tu finirais en surgelé Picard aussi ='D
"Alexander foudroya Harald du regard et riposta d’une fente vers l’avent." vers l'avant, non ?
"— Cela te plaît vraiment de le sauter comme une femme ?" Ces a priori, c'est peut-être l'inverse ou les deux hein :unamused:
"Quelque chose se brisa dans sa poitrine." Quel drama queen franchement, il a déjà accepté qu'Harald le tue plus tard pour protéger Alex, franchement, ça change quoi une menace de mort en plus ?
Et c'est là que je me rappelle qu'écrire dans le train, ça me rend malade. MONSTRE !
Fais pas genre, t’étais bien contente de lire un chapitre plutôt que de corriger tes copies :p (je sais tout)
Oui ils sont tellement mignons dans la première scène, vraiment une des scènes que j’ai préférées écrire <3 Haha oui Alex qui drague c’est pas mal pour aider Altaïs à reprendre un peu confiance en lui xD
Aalis fait ce qu’elle peut mais c’est pas évident d’annoncer à quelqu’un qui vient d’être épargné qu’il va mourir en fait, rip. Mais cela dit elle leur donne quand même des solutions et les oriente vers le Grand Temple alors est-ce qu’on peut vraiment lui en vouloir ?
Non c’est pas le point fort d’Alexander le combat à l’épée, surtout face à un gars surentraîné dont le pouvoir est lié aux armes xD Mais clairement il va vivre sa meilleure quand Altaïs sera 100% fonctionnel ! Haha, Harald rater une occasion de foutre la merde (et de faire chier Altaïs) ? C’est mal le connaître lol. Bon après c’était pas absurde dans le sens où la dernière fois qu’Altaïs et lui se sont faits face il avait complètement l’ascendant sur Altaïs… et il sait très bien qu’Alex est son plus gros point faible. Mais bon à force de chercher Altaïs il a fini par le trouver hein, bien fait pour lui xD
La prêtresse existe vraiment oui :p Mais elle est particulière ^^ Et dit enfin les choses merci bien, s’il fallait compter sur sa famille on y serait encore dans 18 tomes xD Et pour la clé, bah tu verras lol.
Hehe, je suis contente que tu aies été prise par surprise sur le fait que sa prédécesseuse était elle aussi de la famille royale ! Finalement, le problème vient de là à l’origine… Famille maudite sur plusieurs générations, est-ce qu’Altaïs parviendra à briser ce cycle ? ^^
« En même temps, Alex le sait qu'Altaïs a pas le droit de sortir, non ? »
=> Il pourrait aller dans les jardins prendre l’air par exemple x)
« Alex, j'aimerai te rappeler que tu es aussi dans le palais et que tu finirais en surgelé Picard aussi =‘D »
=> Mais nan parce qu’Altaïs sera là pour le réchauffer avec ses flammes après enfin
« c'est peut-être l'inverse »
=> Le sous-entendu c’était « comme s’il était » mais c’est vrai que du coup ça prête à confusion x)
« Quel drama queen franchement, il a déjà accepté qu'Harald le tue plus tard pour protéger Alex, franchement, ça change quoi une menace de mort en plus ? »
=> T’as pas de coeur Flammy, tu es un monstre.
Merci pour les coquilles, je corrige tout de suite !
Donc si j’ai bien compris je dois poster le prochain chapitre pour ton trajet retour c’est ça ? xD
Merci pour ton retour <3