⋆˚࿔ CHAPITRE 25 𝜗𝜚˚⋆

Par Inxs.0

MILA

 

Mon week-end s'est bien passé. J'ai passé ce samedi avec Alex, le lendemain de la fête, et je suis restée à la maison dimanche, à lire et à faire mes devoirs. Je n’ai en revanche toujours pas oublié ce qui s’est passé entre lui et moi, et je préfère ne pas en parler. Pas maintenant. Aujourd'hui, c'est lundi et je suis tranquillement retournée en cours. Je marchais dans les couloirs, me dirigeant vers mon casier pour prendre les livres dont j’avais besoin pour les cours de ce matin. En chemin, j'ai vu la plupart des élèves me regarder, certains riant silencieusement en me regardant, d'autres me regardaient avec inquiétude tout en chuchotant. J'ai froncé les sourcils, ne comprenant pas pourquoi tout le monde me regardait, et je suis arrivée à mon casier.

Je l'ai ouvert pour récupérer les livres quand il a été soudainement refermé, et Anna est apparue. Mon regard se durcit quand je la vis.

     - Qu’est-ce que tu veux, Anna ? Je demande froidement, directement sur la défensive.

     - Oh moi ? Rien. La baignade était bonne vendredi ? Se moque-t-elle, un sourire diabolique plaqué sur son visage. Sale garce.

     - Non. Et je n'aimerais pas en parler, ni même te voir. Tu m'as suffisamment embarrassée.

     - Oh non chérie, pas assez.

Elle a dit ça avec assurance, avant de me montrer une vidéo sur son téléphone. C'était une vidéo de la fête, spécifiquement du moment où elle m'a poussée. Elle a tout enregistré et l'a publié sur Instagram. Des centaines de personnes ont vu la vidéo et y ont réagi. Quelle honte ! J'en ai eu les larmes aux yeux en voyant la vidéo tourner en boucle devant moi. Je n’ose même pas imaginer les commentaires.

     - Oh… Tu pleures ? Sois heureuse, tu es enfin populaire ! Dit-elle avec un stupide sourire narquois.

Ce putain de sourire narquois. J'avais envie de l'arracher de sa gueule de pouffiasse. J'avais envie de lui arracher son téléphone et d'effacer cette vidéo avant de le jeter depuis la statue de la Liberté. J'avais aussi envie de lui casser sa sale gueule de poupée, mais je ne peux pas, sinon je serais sanctionnée. Alors tout ce que je peux faire, c'est fuir cet endroit, fuir elle et les quelques élèves qui nous entouraient. J'ai attrapé mon sac et les livres avant de m'éloigner. Je l'ai entendue de loin, se moquer d’un rire biabolique.

     - Tu pars déjà ? C'est tout ce que tu peux faire de toute façon, fuir ! C'est tellement pathétique ! Tu es pathétique !

Je n'ai pas répondu et je ne lui ai pas accordé plus d'attention. Je voulais juste fuir tous ces gens et trouver la paix dont j'avais besoin en ce moment. Elle a raison. Je ne sais que fuir. Je suis pathétique.

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J'ai trouvé refuge à la bibliothèque. D'habitude, il n'y a personne, et c'est parfait pour moi. Je me suis assise à une table dans un coin, cachée par les étagères qui m'entouraient. J'essaye de me calmer, pensant à tout sauf à ça, et essayant de faire autre chose pour m'occuper l'esprit avant de provoquer une autre de mes crises de panique. C'est alors que j'ai entendu la porte s'ouvrir brusquement et des pas rapides s'approcher. J'aperçois une silhouette debout devant moi, les mains posées sur la table. Je reconnais ces mains, celles d'Alex. J'ai levé les yeux et je l'ai vu me regarder avec inquiétude.

     - Qu’est-ce que tu me veux ?

     - Je suis désolé pour la vidéo. Il répond, de l’inquiétude présente dans ses yeux.

     - Ce n’est pas grave, je suppose. J'ai dit, en essayant de l'ignorer, rassemblant mes affaires

     - Non, c’est grave, Mila. Des centaines de personnes l’ont vu et tu…

J'en avais assez de cette conversation et j'ai craqué, lui coupant la parole. J'étais déjà agacée par la situation, mais le fait qu'Alex s'en mêle m'a encore plus énervée. Je me suis levée et j'ai pris mon sac.

     - Alex, arrête, j'en ai déjà assez, alors laisse-moi tranquille, d'accord ? Calme plutôt ta putain d’ex à la place, j’en sais rien.

Je sentais l'anxiété monter, mes mains trembler. J’ai besoin de sortir d’ici avant que ça dégénère. Mais Alex a semblé percevoir l'anxiété dans mon regard, car il m'a attrapé par le bras et m'a fait pivoter vers lui. Il a posé ses mains chaudes sur mes joues et m'a parlé d'une voix douce. C’est ce que j’aime chez lui ; sa douceur.

     - Ne me parle pas comme ça, s'il te plaît, ne m’ignore pas, Mila.

Il pressa ses lèvres contre mon front et entoura mes épaules de ses bras, m'attirant dans son étreinte. Je me détends dans son étreinte et lui et moi sommes restés comme ça pendant un bon moment avant que je ne m'éloigne.

     - Nous devons aller en cours…

     - Non. Alex m'interrompt, d'un ton sérieux.

     - Quoi non ? Ai-je demandé, confuse

     - On va sécher les cours.

Avant que je puisse dire quoi que ce soit, Alex m'a fait sortir de la bibliothèque et m'a conduit sur le toit.

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Nous avons passé toute la matinée là-bas, à nous détendre en silence, à profiter de la compagnie de l'autre. Nous ne parlons pas un seul mot, je craignais que le baiser de samedi en soit le sujet. Je lisais un de mes romans policiers, la tête posée sur les genoux d'Alex, tandis qu'il consultait son téléphone. Au bout d'un moment, il a soupiré et m'a regardée.

     - Qu'est-ce que tu lis ? Demande-t-il avec curiosité tout en se penchant près de moi.

     - Un roman policier.

     - Oh, tu lis ça toi ? Je pensais que tu lisais des livres à l’eau de rose. Il me taquine avec un de ses sourires moqueurs.

     - Je ne lis pas ce genre d’histoires, idiot.

Il a ri et m'a caressé la tête, ses doigts jouant avec ses cheveux. C'est bizarre de passer du temps avec lui depuis notre baiser chez lui. C'était agréable et j'en avais envie aussi, mais j'avais peur. De quoi ? Parce que Léo est encore malheureusement dans ma tête. J’ai peur qu'il se serve de moi ou qu'il veuille juste ce baiser pour le plaisir avant de me larguer. Il n'en a pas l'air, mais après une rupture récente avec Léo, je ne peux plus faire confiance à un homme. Il me sort de mes pensées quand il reprend la parole.

     - Ça va ?

     - Ouais, ça va.

     - Tu es sûre ? Tu as l’air ailleurs. Il demande à nouveau, son ton inquiet

Je fredonnais, ne voulant pas en discuter davantage. Je ferme mon livre et me lève pour ranger mes affaires afin d'aller manger à la cafétéria. Je ne dis rien à Alex, et il ne dit rien non plus, sentant que j'avais besoin de temps pour moi. Nous descendîmes les escaliers en silence, sans dire un mot. La tension était palpable. J'étais soulagée d'atteindre enfin la cafétéria et je m’empêche de lâcher un soupir de soulagement, le silence entre lui et moi étant trop dérangeant. Je pose mon sac à notre table habituelle et Alex fit de même tandis que je me dirigeais vers la file d'attente. Je sentis Alex m'attraper le bras à mi-chemin et me faire pivoter. Je croisai son regard sérieux mais inquiet et il reprit la parole.

     - Dis-moi à quoi tu penses.

     - Rien.

J'étais sur le point de me libérer de son emprise lorsque sa main s'est resserrée autour de mon bras.

     - Mila, dis-moi. S’il te plaît, insiste-t-il, son ton presque suppliant.

     - Je t’ai dit qu’il n’y a rien, Alex.

     - S'il te plaît, ne me repousse pas, parle-moi ! Depuis samedi, tu es distante et je n'aime pas ça. C'est à cause de ce qui s’est passé ? Demande Alex, presque suppliant

     - Oui.

     - Je suis désolé si ça t’a blessé, je ne pensais pas que tu agirais comme ça-

Il s'est tu quand j'ai de nouveau pressé mes lèvres contre les siennes. Je l'ai fait pour le faire taire, et surtout parce que j'avais envie de l'embrasser à nouveau, de sentir ses lèvres sur les miennes. Il a été choqué par mon geste, mais au bout de quelques secondes, je l'ai senti se détendre et glisser ses bras autour de ma taille, m'attirant plus près de lui, tandis que mes bras étaient autour de son cou. J'ai senti ses mains caresser mon dos et mes hanches. J'entends les autres autour de nous chuchoter et siffler, d'autres applaudir à vue de cette scène. Au bout de quelques secondes, nous avons rompu le baiser et il m'a regardée avec un grand sourire, ce qui m'a fait sourire aussi.

     - Eh bah voilà, le voilà ce joli sourire.

Il a de nouveau déposé un chaste baiser sur mes lèvres, puis m'a tiré dans ses bras et m'a serré dans ses bras. Je me sens si bien, si aimée.

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