Chapitre 27 : Relations

La vie suivit son chemin. Marlène s’entraînait. Elle dormait avec Nicolas, permettant des caresses, du sexe oral mais rien de plus. Hors de question de perdre sa virginité avec quiconque d’autre que Lycronus. Nicolas se montrait patient, ignorant qu’il ne recevrait jamais gain de cause.

À l’entraînement, Marlène peinait. Elle travaillait sans relâche mais ne s’améliorait guère. Tous les mois, elle passait une heure à rentabiliser ses vers énergétiques, augmentant sa capacité de production mais la magie inter résistait à ses efforts.

Son entraîneur la félicitait et l’encourageait. Il ne comprenait pas. Ça n’avançait pas. Marlène enrageait. Elle participa à deux autres matchs. Les Tuniques rouges remportèrent le premier mais perdirent le suivant contre les Rikishi du Japon, une équipe pourtant inférieure à la leur. Les japonais avaient simplement été meilleurs. Marlène avait été la dernière survivante de son équipe. Il en restait trois en face. Bombardée, elle avait été obligée de mettre pied à terre devant meilleur qu’elle.

- Prochain match chez l’adversaire, annonça Patrick. Direction : Rome !

Le voyage se ferait en avion. Sans surprise, toute l’équipe irait, question de solidarité et de cohésion. Nicolas et Marlène joueraient ensemble. Non pas que les Lucioles posent le moindre souci mais Patrick souhaitait les voir jouer en binôme. Il comptait tester un 2-3, configuration rarement gagnante car demandant une coordination parfaite entre les deux attaquants.

- Monsieur ? Est-il possible de faire venir quelqu’un à ce match en temps que spectateur ?

- Le billet d’entrée est à 50 000 euros.

- Pouvez-vous me faire une avance ? demanda Marlène dont ce n’était que le troisième mois au sein de l’équipe de France.

Patrick haussa les épaules, ce qui signifiait « oui ». Marlène sautilla de joie. Amanda n’en revint pas en recevant l’invitation.

- T’es folle !

- Tu vas pouvoir voir jouer Miraël. J’ai vérifié. Quand ils ont su que les Tuniques rouges mettaient leurs deux néomages en scène, ils…

- Nicolas Patriol jouera aussi ! s’écria Amanda.

La conversation entre les deux amies dura encore un bon moment avant que Marlène dut raccrocher pour retourner s’entraîner.

Lorsque Marlène entra dans les arènes de Rome, elle constata que les gradins étaient plein à craquer.

- Ce n’est pas censé être un match amical réservé à des sponsors super riches ? murmura Marlène à l’oreille de Nicolas.

- Apparemment, notre présence et celle de Miraël lors de ce match a fuité. Tu ne connaîtrais pas l’origine de cette déperdition d’informations ?

- Merde, grogna Marlène. Désolée…

- Ne le sois pas, assura Patrick. À 50 000 euros l’entrée, il y a là de quoi remplir les caisses des deux clubs pour un bon moment. Nous sommes ravis. Tu devrais discuter avec ta copine plus souvent.

Marlène rit.

- Concentration, mademoiselle Norris. Vous me gagnez ce match !

- Leur entraîneur leur dit la même chose, fit remarquer Nicolas.

- Ils ne se laisseront pas faire, c’est certain.

Marlène et Nicolas jouèrent comme un seul. Ils s’accordaient à merveille, se passant le relai de manière fluide, harmonieuse et naturelle. La partie fut belle. Les Lucioles ne lâchèrent rien mais finalement, durent s’avouer vaincus devant une foule hystérique.

- Puis-je aller dans les gradins ? demanda Marlène.

- Fais ! lança l’entraîneur en riant.

Marlène rejoignit Amanda qui la serra dans ses bras sous les regards jaloux des centaines de spectateurs. Marlène accepta de signer de nombreux autographes.

- Viens, dit Marlène à Amanda et l’italienne se retrouva dans les vestiaires.

Elle en tremblait de joie. Elle sautillait partout telle une gamine dans une fête foraine.

- Nicolas ? Tu crois que tu peux la faire entrer dans les vestiaires adverses ? murmura Marlène à l’oreille de son petit-ami.

Nicolas observa Amanda puis haussa les épaules.

- Je peux essayer, en tout cas.

Amanda entra et ne ressortit pas. Le lendemain, la presse annonça la romance entre Miraël Fawzi et la meilleure amie de la néomage Marlène Norris. Marlène allait enfin pouvoir parler librement avec Amanda, vivant désormais avec Miraël, à l’intérieur du complexe protégé des italiens.

Le match suivant se fit contre le deuxième mondial, la Pobeda de Russie. Marlène et Nicolas firent de leur mieux. Ils survécurent mais sans marqueur, la défaite était inévitable. Pourtant, les russes n’avaient envoyé jouer que des remplaçants. Marlène en ressortit plus démoralisée que jamais. Une coupe du monde ne se gagnait pas à deux. Sa présence ne changerait rien si les autres ne s’amélioraient pas.

- C’est de votre faute, gronda Patrick en débriefing.

- Quoi ? s’exclama Nicolas, outré.

Marlène, elle, ne s’énerva pas. Elle cherchait avant tout à comprendre.

- Mes directives sont ce qu’elles sont mais quand le noir se fait, vous êtes seuls. C’est à vous de prendre les bonnes décisions. On ne reste pas attaquant quand on est que deux ! L’un de vous, voir les deux, auraient dû passer marqueur.

- Je suis nul en marquage, fit remarquer Nicolas.

- Il va falloir s’entraîner à marquer, annonça Patrick et Nicolas ronchonna. Marlène, où est passée ta créativité ? Cette inventivité qui t’a fait gagner contre Thierry le jour du recrutement ?

Marlène avait joué selon les règles du jeu, d’un classique banal. Elle méritait ces réprimandes. Elle ne répliqua rien, se sachant en tort.

- Vous me décevez tellement ! finit l’entraîneur avant de s’éloigner.

Marlène reprit l’entraînement avec encore plus de vigueur. Il s’agissait d’être au top. Là où Nicolas traînait la patte, Marlène s’acharnait sans rouspéter. Marlène n’appréciait pas le comportement de Nicolas. Là où Lycronus savait persévérer, Nicolas baissait les bras au moindre obstacle. Son humeur massacrante créa de nombreuses disputes entre les deux partenaires. Rien qui ne les éloigna définitivement mais l’ambiance pouvait être électrique.

Le mois suivant, Patrick réunit les joueurs.

- Match retour contre la Pobeda, sur leur terrain, annonça-t-il. Marlène, tu seras attaquante et capitaine. Peter, Antoine, Fatima et Séverine marqueront.

Nicolas n’avait pas été nommé pour ce match. Patrick lui indiquait ainsi son mécontentement. L’ambiance pendant le voyage fut glaciale.

Lorsque le noir se fit, Marlène ferma les yeux et ses pensées s’envolèrent vers Lycronus. Elle voulait prouver que c’était possible. Elle échoua. Seule survivante face à trois russes, elle dut admettre sa défaite. Ils marqueraient forcément plus vite qu’elle. Ils menaient déjà trois cents à cinquante-deux lorsque Marlène se retrouva seule. C’était peine perdue. Il n’y avait rien à faire. Marlène ne protégea même pas ses cibles, offrant une victoire facile aux russes.

- Là, d’accord, dit l’entraîneur. Merci, Marlène. Ça, c’était un joli jeu.

- Nous avons perdu.

- Bien sûr ! s’exclama Patrick. Ce ne sont pas les numéros deux mondiaux pour rien. Ils n’ont pas de néomage mais tous les joueurs sont cotés trois ou quatre.

Descendants de néomage de troisième ou quatrième génération. Pas étonnant qu’ils soient aussi puissants.

- En Russie, les néomages ne choisissent par leurs partenaires sexuels… enfin, si, mais ils doivent se reproduire avec des gens désignés. En dehors de ça, ils couchent avec qui ils veulent. De ce fait, les russes maximisent leurs chances d’obtenir des magiciens doués.

- Ça marche ? demanda Marlène.

Patrick fit une moue mi-figue, mi raisin.

- La magie est capricieuse, répondit-il avant de s’éloigner.

Ce match clôturait les échanges amicaux, permettant aux joueurs de prendre des forces en prévision de la coupe du monde.

- Joli jeu, Marlène, admit Nicolas qui avait retrouvé le sourire.

Le match posant problème passé, le capitaine de l’équipe de France redevenait avenant. Le couple repartit et les beaux moments s’enchaînèrent. Nicolas se montrait un peu plus volontaire même si Marlène sentait bien qu’il en avait bien plus sous le coude mais se laissait vivre. Marlène se donnait à fond mais la magie inter résistait, encore et toujours.

 

###

 

- C’était ton dernier, lança Nicolas le 17 mars. Tu dois être soulagée.

Marlène ne répondit rien. Soulagée d’avoir versée des milliards d’um à un salopard à cause de qui Lycronus devait fuir chaque seconde de sa vie ? Pas vraiment.

- Elle était sacrément chère, ton école. Mais ça le vaut, indiqua Nicolas.

- Comment ça ? s’agaça Marlène.

Payer autant pour des professeurs incapables de savoir que non, le rendement maximal n’était pas forcément atteint à tout jamais et que non, le classement automatique des connaissances ne l’était pas tant que ça. Payer autant pour rembourser le CIM d’une intervention due à l’avidité du directeur ?

- Je ne sais pas comment tu fais pour créer autant de magie et je trouve ça impressionnant. Ils sont drôlement doués pour amener quelqu’un à faire quelque chose dont ils sont incapables eux-mêmes.

Marlène ne l’avait jamais vu ainsi.

- Ça m’a pris trois mois pour être capable de créer ma première dose de magie, poursuivit Nicolas.

Marlène s’en figea de stupeur. Trois mois ? Elle avait crée de la magie dès son premier jour au Mistral.

- Deux de plus pour activer ma gnosie, se souvint Nicolas.

- C’est super long ! s’exclama Marlène.

- Le professeur faisait de son mieux. Nous étions cinq dans la classe. J’étais le seul néomage et même s’il avait reçu une formation spéciale, il galérait.

- Trois mois à essayer de créer de la magie jour et nuit sans y parvenir ?

Marlène aurait abandonné rapidement à ce rythme.

- Jour et nuit ? répondit Nicolas. Non ! Une heure par jour.

- Une heure ? répéta Marlène, abasourdie. Tu faisais quoi le reste du temps ?

- Des maths, du français, de l’anglais, de l’histoire-géographie, de…

- J’ai compris le principe, le coupa Marlène.

Le recruteur du CIM l’avait envoyée vers le Mistral. Marlène avait pensé que maître Gilain l’avait soudoyé pour qu’il envoie la jeune néomage naïve et ignorante vers son école. Avait-il vraiment agi dans l’intérêt du directeur ou dans celui de Marlène ? Les deux étaient-ils vraiment incompatibles ?

La néomage n’en revenait pas du gouffre entre Nicolas et elle.

- Tu n’es restée que trois ans dans cette école et tu es capable de jouer au PBM.

- Tu as passé combien de temps au collège de Paris ?

- Trois ans, répondit Nicolas. Après, j’ai refusé d’y retourner malgré l’insistance de mes parents. Ils sont riches, tu vois. Ils espéraient de grandes choses de moi. Pas un sport magique pourri. Plutôt haut fonctionnaire. Genre président de la république. Moi, je voulais jouer au PBM. Je me suis barré. J’ai erré d’hôtels en hôtels, payant en um. J’ai essayé de m’améliorer en magie inter mais tout seul…

Marlène voulait bien croire que cela fut mission impossible.

- Je regardais le PBM sur les télévisions des autres, matant depuis le jardin, et puis un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé trouver Patrick.

- Tu t’es inscrit à la sélection, supposa Marlène.

- Non ! s’exclama Nicolas. Mes parents viennent de la haute. Quand on appartient à ce monde-là, on n’attend pas son tour ni l’heure dite. On y va au culot et grâce aux relations.

Marlène n’aurait jamais osé faire ça.

- J’ai expliqué la situation à Patrick. Il a accepté de me prendre, sans salaire évidemment. Toute l’équipe m’a formé. Patrick est devenu mon nouveau père et les autres mes frères et sœurs. Ici, personne ne me dit quoi faire, ne m’oblige à faire des trucs qui ne m’intéressent pas.

Marlène fronça les sourcils. Elle n’était pas bien sûre de trouver ça positif. Si Lycronus ne l’avait pas amenée à suivre les cours de monsieur Toupin, jamais elle n’aurait appris à reconnaître un cheval de Troie.

- J’ai trouvé ma place. Je suis heureux ici. Je n’ai même pas mon BAC, tu sais !

- Je n’ai pas le brevet, répliqua Marlène.

- Moi si. Mes parents m’ont forcé à le passer. N’importe quoi. Ce n’est pas Patrick qui me fera chier avec ça.

Marlène grimaça encore. Avait-elle tort de ne pas chercher à faire reconnaître sa valeur autre que magique ?

- Bref, soupira Nicolas. T’as de la chance d’avoir été dans une école qui t’a permis d’exploiter ton potentiel à ce point. On est néomage tous les deux. On doit créer à peu près la même quantité de magie.

Marlène en douta carrément.

- Et pourtant, tu sembles en posséder bien plus que moi. Tu en crées tout le temps ou quoi ?

- Ben oui, pas toi ?

- Pas quand je l’utilise ! répliqua-t-il. On ne peut pas créer et utiliser de la magie en même temps.

L’entendre dire par Nicolas la fit réagir. Quelque chose clochait. Cette phrase, pourtant, elle l’avait entendue, prononcée par ses professeurs au Mistral. « Sortez de méditation pour manipuler la magie » disaient-ils souvent. Un détail frappa Marlène.

- C’est de la magie, murmura Marlène.

- De quoi ? dit Nicolas, perdu.

- Oh putain ! C’est de la magie.

Marlène frémit. Tout ce qu’on lui avait dit était faux. Bien sûr qu’on pouvait utiliser de la magie tout en la créant. Rien n’interdisait de le faire !

- De quoi ? répéta Nicolas agacé.

- Nicolas, qu’as-tu ressenti la jour où tu as activé ta gnosie pour la première fois ?

- Un sentiment de toute puissance, admit-il. C’était comme si je possédais le monde. Tout voir, tout entendre, même à des kilomètres, c’était grisant, pourquoi ?

- C’est de la magie, dit Marlène.

- Ben oui et alors ?

Marlène lui lança un regard appuyé.

- Les magiciens normaux ne le voient pas ainsi parce qu’ils sont nés avec. C’est un sixième sens pour eux, aussi banal que la vue ou l’ouïe. Mais nous le savons, nous, que c’est de la magie. Nicolas, es-tu en train de créer de la magie ?

- Oui, répondit-il.

Antoine frappa à la porte pour le jogging quotidien. Marlène fit résonner le clair de lune de Debussy dans sa chambre en magie intra.

- C’est beau ?

- Tu te débrouilles bien, admit Nicolas.

- Tes parents pourraient-ils entendre ça ?

- Non, ils ne sont pas magiciens.

- C’est parce que c’est de la magie, Nicolas. C’est de la magie.

Marlène sortit pour son jogging quotidien. Dès qu’elle fut sortie de la douche, ce fut nue qu’elle se saisit de sa feuille blanche et écrivit : « La gnosie, c’est de la magie ».

Après quoi elle replia la feuille, s’habilla puis sortit pour l’entraînement, pendant lequel elle créa de la magie tout en jouant. L’entraîneur la félicita pour sa durée de survie beaucoup plus longue. Nicolas secoua la tête. Visiblement, il n’avait pas compris.

 

###

 

Une semaine avant les éliminatoires de la coupe du monde, les entraînements furent totalement arrêtés. Les joueurs eurent pour mission d'augmenter leurs réserves, le plus possible. Marlène commençait ses journées à vérifier que son rendement était maximal puis créait de la magie.

- Marlène, tu crées combien d’énergie par minute ? demanda Nicolas au petit-déjeuner.

- Ça ne te regarde pas, Nicolas, répondit Marlène.

Il grommela. Marlène ne lâcha rien. Ses parents lui souhaitèrent bonne chance. Comme elle était triste qu’ils ne puissent pas voir la coupe du monde. Ils ne la suivaient qu’à travers les commentaires des journalistes, sans jamais pouvoir toucher du doigt la vérité.

Trois jours avant le premier match, monsieur Balia avait réuni son équipe dans la salle de briefing.

- Le premier tirage au sort est tombé.

Au regard grave de Patrick, l’annonce était grave.

- Nous serons dans le groupe C et nous jouerons contre les Lucioles d'Italie, les Patriotes du Togo et les Milongas d'Argentine.

Toute l’équipe hurla de joie. Toutes ces équipes étaient bien inférieures aux Tuniques rouges au classement mondial.

- On va passer aisément ce premier tour. Trop bien ! On va pouvoir jouer au moins trois matchs ! s’exclama Anaëlle.

- Les Black Star des USA, les Knights du Pakistan et la Triunfante du Brésil sont également dans le même groupe, continua Patrick.

- Oh merde ! Un seul de ces trois là s’en sortira. Coup dur, lança Antoine.

- Qui est le pauvre quatrième du groupe ? demanda Séverine.

- Les Queen United, indiqua Patrick.

- Paix ait leur âme, murmura Fatima et tout le monde sourit.

- La Pobeda de Russie, Al-Djaza’ir d’Algérie, les Sombreros du Mexique et Ilah d’Egypte sont aussi dans le même groupe, continua Patrick.

- Attends ! Ça veut dire que les meilleures vont se déchirer dès les premiers matchs ? comprit Antoine.

- La répartition est très mauvaise, confirma Patrick.

- Ça laisse les Rikishi du Japon, les Matador d’Espagne, les Kangs d’Australie et les Morders d’Allemagne pour le dernier groupe, compta Antoine. C’est plié d’avance pour ce groupe là. Les Rikishi l’emportent forcément.

- Ça nous laisse le choix entre les Black Star, la Pobeda ou les Rikishi pour la demi-finale.

- Nous irons au moins jusqu’en demi-finale, lança Anaëlle. C’est déjà beaucoup mieux que d’habitude !

- Nous gagnerons cette coupe du monde, gronda Marlène.

- Ton enthousiasme est rafraîchissant, Marlène, mais soyons honnête. Nous n’avons pas la moindre chance, dit Patrick. On vise la demi-finale et on essaye de ne pas être ridicules à ce moment-là. Ça sera déjà pas mal !

Marlène ronchonna. Ce n’était pas avec cet état d’esprit qu’on gagnait. Le premier match opposait les Black Star aux Queen United. Naturellement, les Black Star l'emportèrent sans difficulté. Le match fut rapide et peu intéressant. Le match suivant donna la victoire aux Knights du Pakistan.

Aucune surprise non plus dans le groupe B. La Pobeda russe écrasa les Sombreros. Al-Djaza’ir, l'équipe algérienne, s’amusa avec les Ilah égyptiens et offrit un spectacle de toute beauté aux spectateurs.

À la fin du match, toute l’équipe se rendit en salle de débriefing pour disséquer le jeu. Patrick envoya ensuite tout le monde au restaurant pour un dîner en toute simplicité. La formulation surprit Marlène. « En toute simplicité ? »

Elle sourit en constatant la décoration de la salle et l’immense gâteau trônant au milieu de la pièce.

- Tu ne croyais tout de même pas que tes dix-huit ans allaient passer inaperçus ? rit Anaëlle.

- Pas d’alcool et tout le monde au lit avant minuit, gronda Patrick. Nous avons un match demain !

La fête fut magnifique. Marlène appela ses parents puis Amanda.

- Super fête alors, dit la jeune femme.

- Et toi ? Tes révisions pour le BAC ?

- Je t’ai dis que je l’aurai, gronda Amanda. Les doigts dans le nez. Trop facile.

- Toujours idyllique avec Miraël ?

- Pas la moindre ombre au tableau, assura Amanda. Nos soirées sont chaudes et nos promenades… surprenantes.

- Ah ?

- Miraël a peur des oiseaux, annonça la jeune femme. Une véritable phobie ! Impossible de faire un pas sans qu’il ne sursaute. Il craint même les canards. Impossible de les lui faire nourrir. Il fuit en courant.

Marlène ricana.

- Tu sais, il n’hésite pas à utiliser ses pouvoirs pour repousser les volatiles. Il émet en permanence à sifflement audible seulement pour eux afin qu’ils s’éloignent. Heureusement, les arènes de PBM sont protégées magiquement.

Marlène rit. Amanda et elle continuèrent à discuter, jusqu’à ce que Nicolas entre dans la chambre et lui désigne l’heure. Il était minuit. Marlène raccrocha et se coucha, un immense sourire sur les lèvres, mais une peine débordante de ne pouvoir fêter ce moment avec Lycronus. Elle embrassa le cadre photo vide, geste qu’elle réalisait devant Nicolas qui ne lui posait jamais de question, puis s’endormit le cœur lourd.

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