Chapitre 29 - Les Onze parlent

Par Keina

Ça y est, elle l’avait dit. Ce pour quoi on l’avait jugée dès son retour au Royaume – avant même son retour au Royaume. Ce qui la rendait si précieuse et tant haïe. Elle incarnait la preuve irréfutable qu’Alderick avait eu raison d’écouter sa fille. Que la guerre était justifiée. Keina avait rencontré la Briseuse ; l’ordre du Royaume serait à jamais bouleversé.

Le chaos qui s’en suivit roula comme une vague de fureur par dessus l’autorité des deux Reines et menaça dangereusement de l’emporter. Dans la confusion des voix et des mouvements, une main la tira vers une sortie dérobée.

Ils quittèrent l’ombre fraîche de l’amphithéâtre et s’engouffrèrent dans un corridor baigné de soleil qui donnait sur les jardins enneigés. La luminosité la gifla de plein fouet. Elle se sentit vaciller. On l’attira contre une chemise qu’elle ne connaissait que trop bien.

Bonbons à l’anis, thé de Ceylan et tabac Harelbeke…

— Keina, susurra Luni contre son oreille.

Elle se lova entre ses bras et ferma les yeux. Délivrée de ses rancœurs, elle savoura l’instant.

— Je dois me rendre auprès des Onze, murmura-t-elle enfin dans un filet presque inaudible.

Elle entendit un « je sais » grave peu enclin à la libérer, et apprécia le pouce qui caressait tendrement ses cheveux emmêlés. Les gonds de la petite porte grincèrent dans son dos. La voix profonde d’Atalante la ramena brutalement à la réalité.

— Luni ! Est-elle blessée ?

— En quoi cela te concerne-t-il ? répondit ce dernier d’un ton rude, brisant le moment de grâce.

Keina s’arracha de son étreinte, le cœur pincé par une vague déception.

— Lun’, c’est ta sœur, tu ne devrais pas lui parler ainsi !

— Ne t’inquiète pas, l’interrompit Atalante. Ma présence ici n’est pas au goût de tout le monde. Mais je connais Nephir mieux que personne, et la Reine Noire m’accorde sa confiance. Que s’est-il passé ? Dora m’a dit que l’Avaleur de Mémoire s’était tu. Est-il… ?

— Il n’est pas mort, non, prononça-t-elle d’une voix morne. Je suis entrée au sein de la magie, enfin, je crois. J’ai vaincu Nephir et tenu tête à l’Avaleur. J’ai rencontré Beve et le Solitaire. Je sais qui possède le journal d’Alderick.

Tout était confus, et limpide en même temps. Elle s’efforça de sentir à nouveau la force du flux enchanté, d’expérimenter le pouvoir qui l’avait investie. La menace dansa un instant sous son crâne. La prochaine fois, Keina, tu en mourras… Elle chassa la prédiction d’un hochement furtif.

Atalante et Luni l’écoutaient d’un air abasourdi.

— C’est un peu long à expliquer. Je dois parler aux Onze Mages.

— D’accord, fit Luni, l’enveloppant à la fois de son regard bleu et de son grand pardessus noir, allons-y. Atalante, préviens les deux Reines. Demande-leur qu’elles nous retrouvent là-bas.

La silfine n’entendit pas la réponse d’Atalante. Elle ferma les pans du manteau qui flottait sur ses épaules et s’enfonça dans le couloir.

 

Keina leva le nez sur la coupole occultée par la neige. Celle-ci lui renvoya une fois de plus son image misérable. C’était son second passage dans le cabinet des Onze. La gorge serrée, elle se prit à espérer que ce fût le dernier. Tant de bouleversements s’étaient produits ! Elle avait perdu son enfance, contemplé le visage de son ennemie, rencontré son destin.

Lors de sa première visite, le cœur empli de colère, elle avait choisi de tourner le dos à ses pairs pour rejoindre sa famille, et se jeter bille en tête dans le piège de Nephir. Son retour avait un goût amer de défaite.

Elle ferma les poings sur son ventre, redressa le buste, rejeta ses épaules en arrière. Comme pour se moquer d’elle, son reflet se ratatina un peu plus dans les plis du vêtement qui la recouvrait. Une vague de découragement la submergea. Et si tout ce qu’elle avait vécu n’était qu’hallucination, délire de blessée ?

Elle engloba la salle d’un coup d’œil circulaire. Les Onze Mages, les deux Reines, Luni, Atalante, Erich, Cinni, Olga, Pierre, Arthur, deux agents qu’elle ne connaissait pas… Vingt-deux visages interrogateurs la contemplaient, comme s’ils attendaient d’elle – quoi, au juste ? Elle regretta l’absence de Lynn et de ses yeux rieurs.

Les premiers mots qu’elle prononça ne furent pas ceux qu’ils escomptaient.

— J’apporte un message du Solitaire.

Vivlain se raidit dans sa toge immaculée. Sa large tresse blonde tressauta sur son sein. Mirddin posa sur son épaule une main apaisée.

— Ce qui a été brisé va être réparé, récita la silfine, comme une écolière débitant sa leçon. La guerre approche et il faut s’y préparer. Bientôt la Conteuse sera la dernière. Qui est la Conteuse ?

— Vraiment, quelle outrecuidance de sa part ! s’exclama Vivlain, l’irritation affleurant dans sa voix. Se croit-il donc supérieur à nous, pour nous commander ainsi ? Comme si la Conteuse nous importait…

Elle s’était tournée vers ses semblables pour les prendre à partie, mais l’air grave de Middrin la convainquit de se taire. Elle se rassit.

— Il est venu à nos oreilles que tu étais blessée. Est-ce le Solitaire qui a soigné tes plaies ? interrogea le Mage.

Keina souleva un sourcil surpris et acquiesça. Décidément, la conversation démarrait de façon étrange.

— Il m’a administré une potion. J’ignore ce que c’était.

Un sourire élargit les traits ridés de Mirddin.

— Vieille canaille ! Il n’a pas oublié les recettes que je lui ai enseignées.

— Aussi rusé que le renard, murmura de son timbre vaporeux Nang-faa l’oiseau-fée, le pouce droit lissant son plumage dans une infinie douceur.

— Et plus dangereux qu’une hyène, compléta Circé.

— Une seconde ! (L’injonction provenait de Tamara, la Reine Noire, qui avait levé un index furieux.) Ce… « solitaire » n’est pas le but de cette réunion. Keina dit avoir rencontré la Briseuse ; or nous savons tous ce que cela signifie !

Erich hocha vigoureusement la tête. Dans un rêve éveillé, Keina se rappela le jour où elle avait intercepté sa conversation dans le bureau de Luni.

Comment peux-tu admettre sa présence, Luni ? Magie toute puissante ! Sais-tu ce qu’il risque de se produire, si…

Elle réalisa qu’il avait eu raison. Dans son cerveau se formèrent les mots qu’il n’avait pas eu le temps de prononcer : si elle rencontre la Briseuse ? La réponse s’imposa à elle comme une évidence. Une nouvelle guerre.

À tout instant, la brindille incandescente provoquée par son retour menaçait de s’embraser. Était-ce pour éviter le conflit qu’on l’avait éloignée de ses semblables pendant treize ans ? À la simple mention de la prophétie, les esprits s’échauffaient ; le semblant d’harmonie qui soutenait le Royaume éclatait en mille morceaux.

Elle se recroquevilla dans la chaleur du pardessus, frappée par une conviction. C’était à elle d’y mettre un terme. Si sa naissance avait contribué à allumer une mèche, alors, elle seule pouvait l’éteindre. Elle ouvrit la bouche et rétorqua avec aplomb :

— Cela ne signifie rien. J’ai rencontré celle que vous nommez la Briseuse. Qui est-elle réellement ? Pourquoi l’appelle-t-on ainsi ? Quelle preuve possédons-nous de ce qu’elle a pu ou pourrait faire au Royaume Caché Entre les Mondes ? Dites-le-moi ! Aussi, racontez-moi ce qu’il s’est passé il y a treize ans sur la Traverse. Pourquoi avez-vous décidé de m’envoyer dans le monde des Hommes ? Quelle grossière erreur avez-vous commise pour laisser Nephir ruiner ma vie ? J’ai rencontré la Briseuse, oui. Et j’ai vu de mes yeux la Pierre Brisée. Tout comme les quatre rebelles. N’est-ce pas ? Alderick, Nephir, Esteban et vous, Atalante. Vous êtes parti en expédition dans les sous-sols du Château. Vous l’avez trouvée.

Elle s’exprimait avec animation, inconsciente de la fatigue qui grimpait le long de ses jambes et alourdissait sa tête. S’adressait tour à tour aux Onze, aux Reines, à ses tuteurs, à Atalante. À Luni. Chaque morceau du puzzle se recomposait dans son cerveau.

Notes sur la découverte de la Pierre Brisée et ses conséquences pour le Royaume Caché – Nous sommes nés de la Pierre ! – Tu dois retrouver les fragments pour moi –

« La Pierre Brisée… Elle est la cause de tout. Pourquoi vous fait-elle si peur ? Que croyez-vous qu’il se passerait, si nous réunissions tous les fragments ? Si quelqu’un réparait ce qui a été brisé ? Je n’ai accordé aucun crédit au Solitaire. Si vous voulez éviter une guerre dès maintenant, donnez-moi une raison de vous faire confiance.

Elle se tut soudain, tremblant de tous ses membres. Luni glissa un bras contre sa poitrine pour la soutenir. Un silence pesant s’écrasa sur l’assemblée. Puis Mirddin éclata d’un rire sonore, qui rebondit contre les murs concaves du cabinet.

— Voilà ce que l’on nomme du franc-parler ! J’aime ton audace, Keina. Garde cette colère en toi. Ils sont nombreux, ceux qui l’ont perdue au fil du temps et le regrettent aujourd’hui. Tu as posé beaucoup de questions, et il me semble juste que tu en reçoives les réponses. Sur ce qu’il s’est passé lorsque nous t’avons emmenée à Londres, d’abord.

Un cri d’indignation perça dans l’assistance. La silhouette grise d’Ekaterina, encore marquée par sa terrible blessure à l’estomac, s’anima soudain.

— À quoi bon revenir sur nos erreurs ? Je ne pense pas que cela serve l’avenir de Keina de découvrir…

— …à quel point nous nous sommes fourvoyés ? enchérit Luni d’une voix forte. Bien sûr que si ! Elle a dépossédé Nephir de son pouvoir maléfique. Nous lui devons au moins ça.

Appuyée contre son flanc, Keina laissa un sourire musarder sur ses lèvres. Le silfe ne cessait de lui mentir par omission depuis son arrivée ! Cette franchise toute neuve ne manquait pas de cocasserie. Curieusement, les mots réchauffèrent son cœur meurtri.

Loki prit la parole à son tour.

— Pour sûr, Nephir nous a tous carottés ! Faudra qu’elle m’apprenne ses mistoufles. Tu n’t’en souviens sans doute pas, la môme, mais la Camarde t’a pas épargnée qu’une seule fois à l’époque ! Des Alfs, toujours. C’est pour ça qu’ils ont décidé de t’éloigner. Tes tuteurs.

Il darda un regard louche vers Cinni.

— Certes. Cela nous semblait la meilleure solution. Lors de ton départ, pas moins de six hommes constituaient ton escorte.

— Soyons brefs, enchaîna Maedb, péremptoire. Sur la Traverse, Nephir a projeté des illusions pour s’attaquer à Keina. Nous pensions en sortir victorieux. Grave erreur ! Elle avait pour objectif d’obscurcir l’esprit des elfides. Lorsqu’ils ont traversé le Passage, elle les a guidés vers le monde qu’elle avait forgé.

— Pourquoi ne vous en êtes-vous jamais aperçus ? s’exclama la silfine, estomaquée. Ma vraie famille d’adoption, pourquoi n’a-t-elle pas réagi ?

— Amy Richardson n’est qu’un contact de troisième ordre. Elle n’a pas le pouvoir de nous envoyer un message, murmura Luni d’une voix triste, tout près de son oreille. Ainsi, tu étais coupée du Royaume jusqu’à ton retour. Ce monde existait, Keina, je peux te l’assurer ! Je l’ai éprouvé également. Je ne me suis douté de rien lorsque je suis revenu te chercher. L’illusion était aussi concrète que n’importe quel univers parallèle. Comment Nephir s’est-elle rendue capable d’un tel prodige ?

Une pointe de glace s’enfonça dans le cœur de Keina. La démonstration de Luni résumait un pan entier de sa vie. Un pan qui s’était écroulé à jamais. Une larme pointa au bord de sa paupière.

— Lorsque je travaillais pour elle, je n’ai cessé d’observer Nephir, répondit Pierre. Elle était fascinée par ce qu’elle nommait le Cinquième Pouvoir, l’Imagination. Cela se trouve dans mon rapport.

— Et, évidemment, nous n’y avons pas accorrrrdé l’imporrrrrtance que nous aurrrrrions dû, notifia la duchesse Olga.

— Bien au contraire. (Le timbre envoûtant d’Hermès s’éleva au milieu des Onze.) L’Imagination est à l’origine de la création des Organisations. Chaque univers parallèle est issu du Cinquième Pouvoir. Or, celui-ci est instable. Nous devinons les fragilités les plus notables. Les agents sont envoyés pour les éradiquer à l’aide des quatre pouvoirs de la Mémoire. Comment avons-nous pu laisser les Hommes – et les Silfes par conséquent – oublier ce que les Mémorieux leur ont enseigné ?

— L’Avaleur de Mémoire, chuchota Perchta d’une voix chevrotante.

— L’Avaleur de Mémoire, répéta Hermès, et Mirddin acquiesça. Nous voyons le multivers en son entier et nous méconnaissons ce qui se trame dans les entrailles du Royaume. Les Elfes disparaissent un à un, et avec eux la mémoire de ces montagnes.

Un silence abasourdi suivit cette déclaration. Chacun tentait d’assimiler l’échange. Keina s’empressa de le combler.

— Alderick… Dans son journal, Alderick a dit quelque chose à leur sujet. Je crois qu’il pensait trouver un remède au mal des Elfes !

À la mention du journal, elle coula un regard en biais vers Erich. Il passa un doigt sur ses lèvres, comme s’il réfléchissait.

— C’est exact, chantonna aussitôt la fée Titania de son timbre flûté. Il nous a affirmé que la réunion de la Pierre Brisée préluderait à la renaissance des Elfes. Mais il n’avait pas songé que cela emprisonnerait la Mémoire dans la Pierre et refermerait le Passage à tout jamais. Nous avons ignoré sa requête. Nous avons pris cette décision, Keina la silfine, pour le bien des autres mondes et des milliards de créatures qui les peuplent. Nous ne voulons pas nier l’existence de la Briseuse. Lorsqu’elle se présentera à nous, nous espérons la convaincre de se détourner du Solitaire. Il ne cherche qu’à défier son vieil ennemi, l’entité qui se fait appeler l’Avaleur de Mémoire. Nous souhaitions éviter la guerre et nous l’avons provoquée. L’histoire découle d’un simple malentendu !

— Cesse donc tes pleurnicheries, renifla Maedb, les mains jointes sur la chasuble brodée d’or de sa toilette. Alderick savait très bien ce qu’il faisait, et Nephir également. Ce prétexte-là ou un autre… Il n’y a pas eu de malentendu, mais beaucoup de crédulité et une réalité aux allures de prophétie qui a enflammé les esprits.

La réunion avait pris des airs de conversation. Keina s’efforçait de démêler les propos hermétiques des Onze. À sa gauche, la Reine Blanche se mordait une lèvre, perdue dans ses pensées. Avec une impatience marquée, la Reine Noire tapotait ses ongles sur la manche de son chemisier.

Une formule avait retenu l’attention de la silfine, et tournoyait malicieusement sous son crâne. Une réalité aux allures de prophétie… Que voulait dire la magicienne ? Elle décida de garder la question de côté. D’abord, elle devait empêcher le conflit.

— Nephir ne pourra plus nous faire de mal, murmura-t-elle. Je l’ai vaincue.

Elle raconta son affrontement avec l’Avaleur de Mémoire. Elle choisit ses mots avec soin et évoqua rapidement le pouvoir qui l’avait investi. Pierre laissa échapper un sifflement admiratif. Tous la contemplaient avec un intérêt accru.

— C’est à la Briseuse que je dois la vie, conclut-elle enfin. Je l’ai rencontrée, au contraire d’Alderick. Il a fondé ses discours sur un symbole exalté. Or, savez-vous à quoi elle ressemble ? Une jeune fille frêle et apeurée, à peine plus âgée que moi. Elle ignore ce qu’on attend d’elle. Quoi que vous redoutiez à son sujet, elle ne présente une menace ni pour l’ordre du Royaume, ni pour votre précieux confort. Il n’y aura plus de guerre.

Un sanglot se coinça dans sa gorge. Elle revit le visage anxieux de Beve, désespérée à l’idée de la perdre. Elle fut gagnée par l’envie irrépressible de quitter cet endroit, retrouver sa chambre, s’effondrer sur son lit et épandre ses larmes au creux d’un oreiller.

Du reste, qu'est-ce qui l’en empêchait ? Elle avait transmis aux Onze mages le message du Solitaire. Elle escomptait que son histoire ferait taire les rumeurs et apaiserait les esprits.

Elle tourna ses pupilles noisette vers Erich, comme pour l’inviter à protester. Il se contenta de lui renvoyer un regard impénétrable. Nerveuse, elle se dégagea de l’étreinte de Luni.

— À présent, j’aimerais prendre congé. Je suis exténuée.

— Évidemment, s’exclama aussitôt Aëlle, comme si elle émergeait d’une longue rêverie. Vous devez vous rendre à l’infirmerie immédiatement ! Je ne tolérerai aucun refus. Vous êtes sous mon commandement.

Avec un minuscule soupir – l’infirmerie lui semblait moins attrayante que son propre matelas ! –, Keina hocha la tête et pivota vers la sortie. Mirddin l’apostropha.

— Est-ce tout ce que tu as à nous enseigner, silfine ? S’est-il produit d’autres incidents notables ? N’as-tu rien appris de plus ?

Elle songea aux multiples évènements qu’elle avait tus. L’étrange avertissement de la Mémoire. Le monologue de Beve qui confirmait ce qu’elle s’efforçait d’oublier. Les révélations du Solitaire, qui trouvaient un écho dans le discours des Onze. Enfin, sa rencontre au cœur des ténèbres avec celui-là même qui avait déclenché la guerre et que tous croyaient mort…

Une petite voix au fond d’elle l’enjoignit à garder quelques cartes maîtresses dans son jeu. Elle savait que cette voix-là n’appartenait pas au Solitaire. Quel que soit son rôle dans l’histoire qui se profilait, elle ne se laisserait plus manipuler.

Elle secoua la tête en signe de négation. Enveloppée dans le grand pardessus de Luni, elle sortit du cabinet des Onze Mages.

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