Guidée par l'odeur de viande grillée et du feu de cheminée, je m'aventure dans le couloir menant aux cuisines. Trois femmes s'affairent aux fourneaux. Du gibier cuit sur une broche tandis qu'une marmite bout. De grands plats sont disposés sur la table, prêts à être servis. Les amazones vont bientôt dîner exactement comme l'avait prédit Hermès en m'expliquant son plan. Je dois me hâter !
Dès qu'elles ont le dos tourné, je verse le liquide appartenant aux Enfers. Mes pensées vont vers Cyané qui fit le choix de m'aider à fuir en administrant la potion du sommeil aux nymphes. À présent que je me retrouve à sa place, il est vrai qu'empoisonner la nourriture de toute une maisonnée a de quoi vous bouleverser intérieurement. Je me force à taire ma culpabilité. Après tout, il ne leur arrivera rien, je les protège d'une certaine manière tout comme je nous préserve Médusa et moi. J'ai déjà le sang de deux guerrières sur les mains, inutile d'en rajouter.
Grâce à la kunée je ne crains rien. Pas de temps à perdre, une fois le contenu de mes fioles vidé, je repars aussitôt dans la cour de l'olivier. C'était la partie facile du plan. Je me poste à un endroit stratégique en retrait et j'observe le déroulement quotidien du palais. Il y a peu de domestiques et j'ai aperçu une quinzaine d'amazones pour l'instant effectuer des tours de garde. Je respire et compte les secondes.
Assise à l'ombre d'un pilier, j'attends. Le casque est lourd et ma nuque me démange terriblement. Tout à coup, un regroupement de combattantes armées font leur apparition. Certaines faisaient partie du convoi d'Athéna. Elles ont l'air plus détendues depuis que la déesse est partie. Riant et se bousculant, elles paraissent si jeunes pour être des guerrières.
Seule reste l'amazone près de l'arbre. J'imagine que certaines n'ont pas la possibilité de bouger de leur poste avant de longues heures. Debout et droite, son regard fixe certainement un point invisible. Elle semble perdue dans ses pensées. Quelqu'un finit par lui apporter de quoi se sustenter. La jeune femme s'assoit à même le sol et mange rapidement son morceau de viande et son bouillon. Puis, elle laisse son assiette vide.
Je cherche tout signe de fatigue sur son visage. Les secondes paraissent interminables. Combien de temps dois-je encore attendre pour agir enfin ? Mes plus grandes craintes à cet instant sont qu'Athéna revienne déjà ou que le breuvage n'ait aucun effet sur les légendaires amazones.
Nerveuse, je ne cesse de jouer avec la lame de mon poignard. Quand soudain, je m'entaille stupidement le bout du doigt. Un gémissement s'échappe d'entre mes lèvres. La gardienne de l'olivier lève la tête dans ma direction. Je retiens mon souffle et peste intérieurement de ma bêtise. Les sens en alerte, elle me cherche. Elle s'approche et je sens mon corps se crisper. C'est alors que la jeune femme bâille comme l'aurait fait un enfant ! Ses yeux bruns se ferment doucement et là voilà qui s'écroule de tout son long. Le fracas de son armure résonne dans toute la cour.
Personne n'accourt pour lui venir en aide. Il se peut que le reste de la maisonnée n'ait même entendu quoi que ce soit. Avec un peu de chance, elles dorment toutes déjà paisiblement. Par sécurité, je traine le corps de la guerrière dans ma cachette, puis je m'élance en direction de la prison intérieure ! Ça y est le moment que j'attendais, est arrivé !
Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je suis agitée et je ne pense qu'à une chose, prendre dans mes bras mon amie et l'extirper d'ici. En face des portes de bois se trouvent deux amazones endormies. Je jubile devant la facilité de ce plan. Doucement, je pousse l'un des battants. Pas un bruit, la voie est libre. Il n'y a qu'un escalier menant aux geôles, une entrée et une sortie à la fois.
Je dévale des marches éclairées par de simples torches accrochées aux murs. Plus je descends et plus il fait affreusement froid et obscur. Je manque de glisser sur la pierre. Je dois m'interrompre un instant pour m'accoutumer à la pénombre. L'humidité et la moisissure emplissent mes narines. C'est suffocant. Il fait si sombre, cela me brise le cœur d'imaginer ma pauvre Médusa, enfermée ici sans le moindre rayon de soleil.
Tout à coup, un cliquetis retentit au loin. La lueur d'un flambeau qui avance vers moi. Je m'arrête aussitôt. Il s'agit d'une servante avec un panier, la même qui a apporté de quoi se sustenter à l'amazone de l'olivier. Je remarque surtout le trousseau de clés à sa ceinture. Je ne peux la laisser remonter à la surface et découvrir les autres gardiennes endormies !
Je déglutis péniblement et attrape un xiphos dans mon dos. Tout objet que je tiens dans les mains étant invisible aussi, elle ne peut me voir approcher. Quand elle parvient à ma hauteur, la pauvre ne voit pas mon coup arriver. Je la pousse contre le mur et plaque ma main contre sa bouche. Elle se défend, ne comprenant pas d'où vient le danger. La lame de mon arme effleure sa peau.
— Ne crie pas et cesse de bouger, où je te tranche la gorge, j'ordonne d'une voix que j'espère menaçante.
La jeune fille arrête de se débattre et acquiesce. Je l'oblige à s'asseoir sur le sol. Puis, je retire ma main de ses lèvres et enlève le casque.
— Que viens-tu faire ici ?
— Ma tâche consiste à porter les repas des prisonniers aux gardiennes, dit-elle entre deux sanglots.
— Ton trousseau ouvre quelles portes ?
— Seulement quelques passages, mais pas les cellules si c'est votre question. Pitié, ne me tuez pas !
Je secoue la tête.
— Qui êtes-vous ? demande-t-elle, apeurée.
— Je ne te veux aucun mal alors fais ce que je dis.
Les yeux embués de larmes, la jeune femme se montre docile. Je déchire aussitôt un pan de tissu pour lui nouer les mains dans le dos. Tâche beaucoup plus difficile qu'il n'y parait.
— Avez-vous perdu la tête ? Vous êtes dans la demeure d'Athéna.
— Je viens seulement chercher mon amie.
Elle tente de se retourner.
— Ce sont des monstres qui vivent en bas ! Vous ne pouvez pas les libérer ! s'offusque-t-elle.
— Les monstres ne sont pas ceux que tu crois, maintenant bois ceci et il ne t'arrivera rien !
Je ne lui laisse pas le choix et oblige la malheureuse à avaler l'une des fioles contenant la potion du sommeil. Le liquide, en contact direct, la plonge aussitôt dans un état de fatigue intense et elle s'endort instantanément.
J'attrape le trousseau et remets la kunée. Cela me navre d'avoir dû faire peur à cette innocente, mais c'était nécessaire. Je reprends mon chemin.
Face à moi une nouvelle porte. En bois massif, elle est devenue poisseuse avec l'humidité. Un verrou en forme de chouette bloque le passage. Mais grâce à la servante, je sais que je possède la clé. J'en insère plusieurs avant de découvrir la bonne.
— Callie, tu as oublié quelque chose ? demande une voix à travers le bois.
Je me crispe un instant. Il y a des guerrières qui n'ont pas encore diné ! Je prends une grande respiration et ouvre doucement la porte en restant derrière celle-ci. L'air qui s'en réchappe est nauséabond.
— Callie ?
Soudain, une jeune femme arborant un plastron de métal s'avance le glaive au poing. Ni une ni deux, je rabats violemment le battant de bois sur son bras. Un cri retentit. J'éloigne l'arme d'un coup de pied. Elle ne peut comprendre ce qu'il se passe. J'ouvre la porte et alors qu'elle se met à charger pour récupérer son épée je la referme avec plus de force. Le coup qu'elle reçoit à la tête est si fort qu'elle en perd connaissance et tombe à plat ventre.
Je suis mortifiée par mon geste. Je me précipite vers la jeune guerrière pour vérifier son souffle. J'espère l'avoir simplement assommée pour quelque temps. Elle ne saigne pas, mais une vilaine bosse finira par apparaitre sur son front.
Je déchire un nouveau pan de tissu pour lui ligoter à elle aussi les mains. Les miennes tremblent et je peine à respirer. Cette violence ne me ressemble pas. Pourtant, je n'ai pas le choix si je veux avancer. Heureusement pour moi, il n'y a personne d'autre aux alentours.
Je verrouille la porte. Deux chemins s'offrent à moi. Je sais qu'ils me mèneront d'une manière ou d'une autre à Médusa. J'aimerais tout de même sélectionner le plus court. Hélas, ni Hermès ni Hadès ne connaissaient exactement les dimensions de cette prison. Je souffle et choisis d'aller à droite.
L'odeur de la mort empeste. J'en ai des hauts le cœur. C'est à peine si l'on peut respirer tant la puanteur est présente. Le sol est glissant et poisseux. L'eau croupie se mélange au sang séché et aux aliments en décomposition. Quelques flambeaux illuminent assez pour deviner les contours de cadavres dans certaines cellules. Efflanqués et la gueule béante, ils ont l'air d'avoir souffert milles tortures. Chaque fois que j'en dépasse un, je retiens mon souffle pour que ce ne soit pas mon amie.
Tout à coup, je distingue, au loin, deux silhouettes. Un frisson parcourt mon échine. Ce sont des amazones ! L'une tient un flambeau et l'autre une lance. Elles restent devant l'un des cachots. Il me semble percevoir des ricanements.
Les battements de mon cœur s'accélèrent. J'attends ce moment depuis des mois. Je prie en mon for intérieur d'avoir enfin retrouvée Médusa. Je m'avance, prudente.
— Alors, sale vermine, tu as perdu ta langue en plus de tes jambes ? demande l'une d'elles.
— Tu étais plus loquace lorsqu'il s'agissait de défier Athéna ! ajoute la deuxième.
— Mais c'est qu'elle ose nous ignorer ! Allez, retourne-toi immonde créature !
L'une des guerrières s'approche des barreaux et s'amuse à y faire passer sa lance ! Un cri désarticulé retentit. Je suis pétrifiée face à cette cruauté. Je les contourne et ne peux malheureusement pas voir qui est la pauvre victime cachée au fond de sa cellule.
— Je croyais que tu avais soif ? s'exclame l'amazone tenant un pichet.
Un rictus cruel se dessine sur le visage de la femme qui commence à déverser le contenu devant la geôle. Tout à coup, sous leurs rires épouvantables, une jeune fille décharnée surgit et se jette tête la première. Le visage collé au sol, elle racle de ses mains aux ongles crochues la pierre crasseuse dans le but d'avaler quelques gouttes. À son cou se trouve une entrave qui la maintient enchainée au mur tel un animal.
Ce n'est pas Médusa.
Si j'étais raisonnable, je devrais continuer mon chemin. Plus vite j'aurai libéré mon amie et plus vite nous sortirons de ce terrible cloaque.
La lance s'abat à nouveau et se plante dans la main osseuse. Elle hurle. Indignée, je serre les dents. Alors que les guerrières déversent une pluie d'insultes sur la prisonnière, celle-ci redresse sa tête dans ma direction. Son regard brille de curiosité sous les mèches de cheveux filasses tombant sur son visage.
À la lueur de la torche, je découvre avec effroi la monstruosité à laquelle l'a condamnée Athéna. De femme elle n'en a que le haut du corps, le reste est fusionné avec un insecte. Huit longues pattes noires et squelettiques sont rattachées à un disgracieux abdomen teinté de taches rouges. Athéna a créé une abomination, une femme-araignée. J'éprouve une profonde pitié à son encontre. Je ne sais pas ce qu'elle a fait pour s'attirer le courroux de la déesse, mais personne ne mérite de finir ainsi.
Transformées en créatures cauchemardesques et survivant dans des conditions inhumaines si en plus de cela, les gardiennes tourmentent les prisonniers, leur existence ici n'est qu'une interminable et affreuse agonie. Elles sont terrifiantes par leur manque d'humanité. Je ne devrais pas être surprise de la part de ces femmes au service d'Artémis et Athéna. Ce sont des guerrières sans pitié, décimant tout sur leur passage et dont la légende veut qu'elle tue leurs enfants mâles.
Qui sait ce qu'elles auront fait subir à ma chère Médusa.
La prisonnière crie encore après s'être reçu un nouveau coup. C'en est trop ! Une colère sourde grandit en moi. Je sais que mon temps est compté avant que la maisonnée ne se réveille, mais je ne peux me résoudre à laisser ici cette victime.
La lame de mon xiphos s'abat sur le bras tenant la lance. Du sang jaillit de la blessure et seuls quelques filaments de muscles retiennent le membre. L'amazone crie de douleur et tombe à genoux. Sa camarade se retourne et gesticule avec son flambeau dans le but de trouver d'où vient la menace. Elle parvient à m'assener un coup au visage. Les flammes commencent à consumer la crête ornementale de la kunée. J'abandonne mon xiphos pour retirer le casque et l'éteindre.
Suspendus dans le temps, nos regards à toutes se croisent. À présent qu'elles me font face, je me rends compte qu'elles sont plus jeunes que je le croyais. Prise d'un soudain remords, le doute germe en moi.
Tout à coup, celle qui restait debout est projetée en arrière, laissant tomber sa torche. Les pattes velues d'une immense araignée la retiennent avec force contre les barreaux de la prison. Deux mains avides de vengeances lacèrent son visage. La guerrière a beau se débattre, les doigts griffus pénètrent dans ses orbites et lui crèvent les yeux. Elle hurle et se fait tordre le cou dans un horrible bruit sourd. Son corps retombe lourdement et je découvre le sourire carnassier de la prisonnière, fière d'avoir tué son bourreau.
La deuxième amazone se relève difficilement et prend la fuite !
— Arrête-là, ou elle préviendra le geôlier ! s'exclame la voix paniquée de la créature en attrapant un trousseau de clé à la ceinture de sa victime.
Je ne réfléchis plus et me précipite à la poursuite de la jeune guerrière. Je saute sur elle comme l'aurait fait une louve sur sa proie. Elle se débat frénétiquement malgré son bras en piteux état. Elle m'assène un puissant coup dans la mâchoire puis un autre dans l'estomac. Nous roulons sur le sol poisseux, mais je garde l'avantage sur elle.
Soudain, je sens mon corps se faire tirer en arrière. La femme-araignée s'est libérée de sa prison et domine par sa taille l'amazone. Elle la maitrise facilement avec toutes ses pattes. Dans un acte de rage, elle arrache le bras déchiqueté de la combattante se tordant de douleur. Elle glisse ses doigts crochus dans sa bouche déformée par la souffrance.
— Alors, comme ça tu as soif ? demande-t-elle avant d'émettre un étrange son.
Sortant de l'ombre, apparaissent tout autour de nous des centaines d'araignées. Elles se dirigent dans une parfaite synchronisation sur la guerrière. La bouche maintenue ouverte par la créature maudite, les insectes commencent à pénétrer dans le corps de la malheureuse. Elle tressaute et produit d'effroyables bruits gutturaux. Horrifiée par le spectacle, je n'ose bouger.
La colère non maitrisée peut faire commettre de terribles actes. Laisser cette pulsion prendre le dessus nous ramène à nous comporter pire que des animaux. L'image des amazones que j'avais moi-même étouffées avec mes ronces me frappe de plein fouet.
La deuxième guerrière est morte. La femme-araignée, essoufflée, se relève et s'approche de moi. Je ne suis pas sereine et me redresse pour me préparer à un éventuel affrontement. Après tout, je ne sais quel était son crime. Mais il n'en est rien. La jeune femme penche la tête sur le côté.
— Je suis Arachné, comment t'appelles-tu ? demande-t-elle d'une voix plus douce.
— Je me nomme Perséphone, je réponds méfiante.
— N'aie crainte, je ne te ferai pas de mal. Tu m'as sauvée Perséphone alors qu'elles me torturaient depuis des années.
Elle saisit délicatement mes mains de ses doigts ensanglantés et les presse. Arachné me dépasse de plusieurs têtes. Son corps à la peau sombre est recouvert de marques et de blessures. Certaines cicatrices sont très anciennes. Depuis combien d'années était-elle prisonnière ?
Arachné se retourne et attrape une jambe du cadavre. Elle revient sur nos pas en trainant la dépouille encore pleine d'insectes à huit pattes. Je la suis et récupère mon armement.
— Pourquoi es-tu enfermée ici ?
— Comme tous ceux qui finissent là, pour avoir eu l'audace de surpasser Athéna. J'excellais dans l'art de la tapisserie et j'ai osé attribuer mon talent à mon propre apprentissage plutôt qu'à la divinité. Nous nous sommes affrontées. Humiliée par mon œuvre, elle m'a maudite pour me rappeler quelle était ma place.
Je secoue la tête, excédée de voir ce schéma punitif se reproduire éternellement. La clé encore sur la porte, nous trainons les dépouilles dans la cellule dégoutante.
— Je suis navrée que tu aies subi ce châtiment injuste.
— Tu ne sembles pas avoir peur de moi. Pourtant, je suis un monstre.
— J'en ai rencontré des biens pires et tu n'en es pas un, je réponds avec douceur.
Arachné penche la tête sur le côté. Je crois que mes mots l'ont touché.
— Tu ne crains pas le courroux de la déesse de la stratégie de la guerre ?
— Je l'affronterais si je le dois, je dis d'une voix déterminée.
Elle dodeline et semble percevoir des sons autour de nous.
— Il faut nous hâter, le geôlier a dû nous entendre !
— Qui est-ce ? je demande, surprise.
— L'âme damnée d'Athéna : Tirésias. Elle lui a crevé les yeux, mais il lui est plus fidèle qu'un chien !
Voilà une information que je n'avais pas.
— Je ne peux pas fuir avant d'avoir retrouvé Médusa, j'explique en surveillant autour de nous.
— Tu parles de l'autre fille ? Je ne l'ai jamais vu, mais elle était enfermée à l'opposé de ma cellule, il ne faudrait surtout pas que l'on puisse se tenir compagnie dans cette longue agonie.
— Sais-tu si elle va bien ?
La tristesse transparait sur son visage.
— Avant je pouvais entendre ses cris, mais je vais être honnête avec toi, cela fait bien longtemps maintenant. La déesse prenait plaisir à la tourmenter en personne. Je pense même être la seule encore vivante ici.
Je serre le poing. Je refuse de croire qu'il est trop tard. C'est impossible qu'elle soit morte ! Médusa est forte et courageuse !
Arachné me secoue.
— Nous devrions nous enfuir Perséphone, si Tirésias nous attrape s'en est fini !
Elle parait réellement effrayée par cet homme, du moins plus qu'avec les amazones.
— Non ! Je ne pars pas sans mon amie ! je m'exclame.
La créature maudite, peste derrière ses cheveux. Elle mordille l'un de ses ongles. Un geste qu'elle a, j'imagine, développé en étant enfermée ici. Cela me peine de lui causer ainsi de l'anxiété.
— Ensemble nous serons plus fortes ! Aide-moi à délivrer Médusa et je t'emmènerai avec nous. Je te promets la liberté et la sécurité.
— Je n'ai pas vraiment le choix de toute façon, répond-elle, amère.
— Si tu l'as. Voici la clé de la porte. Tu peux t'enfuir par tes propres moyens, ou secourir une autre innocente.
Le mot « innocente » semble résonner en elle. Elles n'ont eu de cesse de lui répéter durant tout son enfermement qu'elle n'était qu'une abomination qui méritait son sort. Depuis combien de temps s'identifie-t-elle à cela au point d'oublier que rien n'était de sa faute. Il faudrait être dénuée de cœur pour laisser une autre personne subir le même sort.
Arachné, souffle.
— Très bien, pars dans cette direction et je vais attirer son attention. Hâte-toi, car si je ne te vois pas revenir, je m'enfuirais seule, Perséphone.
Arachné prend la lance de l'amazone et s'éloigne dans l'obscurité en frappant les barreaux des geôles avec nonchalance.
Je dévore les chapitres sans pouvoir m'arreter et je suis agréablement surprise de découvrir arachnée qui est une de mes histoires préférée de la mythologie
Merci pour ce nouveau chapitre plein de tension et de rebondissement
Persé est venue sauver son amie Médusa mais celle-ci se laissera-t-elle aider puisque Athéna en a fait un monstre de souffrance ?
"un cri désarticulé" : bravo pour cette explicite tournure ! Quelle douleur peut engendrer cela ? Horreur !
Hélas je n'ai pas la grandeur d'âme de Koré-Perséphone et j'avoue avoir fort goûté la libération du premier monstre. Quelle imagination !!
Pardon J. J. mais voici le S.O.S. d'une lectrice : Zut de Zut, il me faut le chapitre suivant !!!
Vite la suite !
NB: et là voilà qui s'écroule de tout son long: la voilà