Chapitre 3

Notes de l’auteur : Rdv chaque semaine pour un nouveau chapitre. C'est mon premier roman, je suis ouverte à toutes corrections et suggestions, n'hésitez pas ! :)

— Faire revenir Riccardo ? reprit Albane en s’agrippant à la table pour ne pas vaciller. Déjà, une lueur ravivait l’éclat de ses yeux.

Christophe Maes avait tout d’un homme sérieux. Après tout, il faisait partie de la haute communauté des scientifiques-chercheurs d’Anvers. Ce congrès de scientifiques s’était peu à peu constitué comme le fleuron du domaine. La France restreignant toujours davantage le nombre d’étudiants reçus en médecine, la Belgique en avait hérité. Afin que l’État belge ne finance pas des études pour des étudiants qui se destinaient à quitter le pays dès le diplôme obtenu, des comités de recherches y avaient été formés. Après dix ans d’existence, déjà, l’Europe attribuait la mention de pôle d’excellence au centre scientifique d’Anvers. De plus, nombre de chercheurs de l’hexagone appréciaient de travailler au pays de la bande dessinée, car les lois belges, sur l’euthanasie par exemple, étaient moins restrictives que les leurs. Tout ceci avait favorisé l’émergence d’un cortège de spécialistes de la génétique, dont Riccardo faisait autrefois partie. Leurs travaux s’intéressaient entre autres au transhumanisme.

— En fait, il ne reviendrait pas à proprement parler… mais nous lui redonnerions la vie sous une autre forme.

Albane fronça les sourcils, ce Christophe Maes n’était pas très clair. Il paraissait indécent de sa part de donner de faux espoirs à la jeune femme par ce genre de phrases nébuleuses.

— Laissez-moi vous expliquer, continua monsieur Maes,

— Nous avons fait de grands progrès en génétique ces dernières années. Les premiers bébés génétiquement modifiés sont nés en Chine en 2018. Une mutation les protégeant du VIH avait été introduite dans leur génome... mais leur mortalité s’est trouvée avancée, Christophe s’arrêta, affecté, avant de reprendre :

— Malgré tout, cette expérience représentait une lueur d’espoir pour la recherche scientifique. Des années plus tard, nous avons réalisé d’autres expériences, cette fois-ci réussies. Nous travaillons, sur ce sujet, avec un laboratoire suisse, spécialisé dans le domaine. Ils ont déjà réalisé de nombreux prodiges.

Albane but une gorgée en ramenant ses mains autour de la tasse pour se réchauffer les doigts. Il lui semblait que Christophe délirait. Cela avait tout d’un scénario de science-fiction.

— J’en viens au fait : il nous est possible de réaliser un clone génétique de Riccardo. L’expérience a déjà été réalisée par le laboratoire suisse plusieurs fois depuis quatre ans sur des couples américains et indiens, Christophe prit les deux mains d’Albane dans les siennes pour que la jeune femme réalise bien la proposition.

— Je… c’est… Albane était totalement déboussolée.

Elle n’avait jamais imaginé qu’une telle chose fût possible. Était-ce donc ce que faisait Riccardo de ses journées ? Elle n’était pas sûre de tout comprendre dans le charabia du scientifique. Tout se bousculait dans sa tête. Mais ce qu’elle était sûre d’avoir compris, c’était que Christophe lui proposait de retrouver Riccardo. Le bonheur de revoir son mari était la pensée prédominante.

— Qui paiera ? Albane redevint lucide un instant.

— Justement, fit l’homme, La communauté des scientifiques-chercheurs d’Anvers s’intéresse à ce projet, car votre mari était un éminent chercheur, et, malgré son jeune âge, il était notre mentor sur certains projets de recherches qu’il laisse inachevés. Il n’est pas exagéré d’avancer qu’il était un génie du domaine. Avoir un Riccardo junior au sein de notre laboratoire pourrait apporter beaucoup à la recherche scientifique dans les années à venir, Christophe se gratta le crâne, avant d’annoncer, ravi :

— C’est la raison pour laquelle, le pôle scientifique d’Anvers financerait une bonne partie du procédé, Christophe ajouta, avec conviction :

— Croyez-moi, nous avons encore besoin de ses lumières pour que la génétique progresse ! C'est pourquoi je superviserai personnellement sa scolarité, vous ne serez jamais seule à gérer son éducation et les difficultés de la parentalité !

Albane était stupéfaite. Riccardo junior.

— Et… comment… il naitra ?

— Le corps de votre mari est actuellement conservé dans la chambre froide d’une Université belge. L’opération que nous nous apprêtons à faire doit être réalisée au plus vite, car le corps ne pourra pas être conservé une semaine de plus. J’ai besoin de votre accord dès demain. Nous pourrons alors procéder à l’extraction de cellules de peau du défunt. Nous allons mettre ces cellules souches dans un ovocyte vidé de son noyau...

Albane fronça les sourcils de nouveau, elle n’avait jamais rien compris à la science. Christophe s’en rendit compte :

— Ahem, je vais clarifier : ces cellules extraites et couplées à un ovule seront implantées dans une mère porteuse, et ça donnera un clone de votre mari... en quelques sortes, l’homme se racla la gorge avant d’affirmer, regardant Albane bien droit dans les yeux :

— C’est là votre très grande importance. Nous ne sous-estimons pas la part de l’environnement dans l’éducation d’un individu. Pour faire naitre un petit Riccardo, nous aurions besoin qu’une femme qui le connaissait parfaitement le porte en elle et l’élève. Et qui d’autre, mieux que vous… puisque Madame Donnelli senior n’est plus ahem… en âge d’enfanter… Christophe bafouillait ses derniers mots, gêné.

Il reprit son aplomb :

— Et qui d’autre l’élèvera, et l’aimera mieux que vous !

*

Christophe Maes avait donné à la jeune femme la grosse enveloppe craft qu’il avait apportée au café. Installée sur le canapé de son appartement, Albane parcourut la documentation. Elle tomba sur le flyer de présentation d’une clinique genevoise à l’air sérieuse, ce qui la rassura. Dans la brochure de la clinique, aucune information sur le clonage génétique n’était pourtant évoquée. L’équipe médicale y pratiquait la Fécondation In Vitro et le clonage thérapeutique. Une autre feuille A4 avait été glissée dans le dossier, mais aucun logo n’y figurait. Son contenu expliquait de façon vulgarisée comment se passait un clonage reproductif, l’opération qui concernait Albane. Une autre feuille informait la jeune femme qu’elle devrait fournir aux médecins des photographies de Riccardo. Au bas de la page, elle trouva un numéro à joindre en cas de question. La lettre était signée « Élisabeth Brown, docteure émérite en sciences de la génétique ». Albane referma le dossier, rassurée. Elle se mit aussitôt à remplir le formulaire de santé. Christophe lui avait bien expliqué que l’opération devait se dérouler au plus vite.

Albane était prête à tout pour revoir l’amour de sa vie. Dans sa détresse, la jeune femme finit par conclure que cet enfant serait celui que son couple avait toujours désiré avoir. De plus, ce clone était nécessaire à l’avancée scientifique… cela cautionnait largement l’acte… L’humanité le réclamait. Albane n’agirait pas par égoïsme. Cela suffit à la convaincre du bienfondé de l’expérience. L’enfant serait heureux lui aussi, de répondre à une telle mission d'intérêt général.

Albane recontacta Christophe le soir même pour lui dire qu’elle avait pris sa décision. Elle reçut une réponse du chercheur au petit matin. L’homme lui indiquait la date de son premier rendez-vous avec un médecin suisse. Albane fit sa valise sans plus attendre, bien que le rendez-vous soit fixé à la semaine suivante. Elle réserva des billets pour le premier train pour Paris, puis Genève. Elle voulait se rapprocher au plus vite de ce lieu qui lui offrait une nouvelle raison de vivre. Pour la première fois de sa vie, elle n’en pouvait plus de rester enfermée dans cet appartement. Riccardo y reviendrait bientôt, et alors, le cocon familial reprendrait toute sa chaleur.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
keirho
Posté le 02/06/2021
Quelques virgules et phrases à reécrire. Je suis sûr que tu les verras à la n-ième relecture ;) Rien de méchant.
C'est peut-être moi qui l'ai raté, mais le contexte temporel me manque ? Dans quelle année se développe l'histoire ? Car le "clonage réproductif" c'est pas pour maintenant, déjà que les mères porteuses ne le sont pas !
Un autre élement que je n'avais pas vu venir, c'est qu'en fait le clon sera "son fils" et pas vraiment son nouvel amoureux refabriqué... cela peut être bizarre :) Mais bon, l'amour fait faire bien de folies.
Embrun 13
Posté le 11/04/2021
Bonsoir je trouve un peu trop rapide son acceptation.... Mais oui c'est surement difficile de développer car ce n'est pas une situation courante. Mais bon je suis curieuse de lire la suite......
RaphaelleEviana
Posté le 14/04/2021
Merci, je vais essayer de rajouter un paragraphe qui montre que du temps s'est écoulé, mais elle est déséspéré et il utilise la technique du "c'est une opportunité à saisir tout de suite ou à laisser", utilisée par les commerciaux et psychologues, je ferais bien d'expliquer cela mieux. Merci encore pour votre fidélité ! Je vais tout faire pour m'améliorer
RaphaelleEviana
Posté le 14/04/2021
Autrement, je suis curieuse de savoir comment vous avez trouver mon histoire comme je n'ai pas publié depuis un moment elle ne passe pas sur la page d'accueil ? :)
Alice_Lath
Posté le 01/04/2021
Hey hey heeeey,
Je reviens passer un oeil haha, comme je peux souffler un peu
Déjà, ta mise en page des dialogues est perturbantes et cela gêne la lecture. Quand tu n'as pas d'incise (verbe et sujet inversés), je te conseille d'aller à la ligne, il ne faut pas hésiter, sans quoi on se mélange entre les dialogues et la narration
Sinon, je sens où ça va aller haha, et ça ne sent pas très bon
Albane ne semble quand même pas très méfiante, mais pourquoi pas. Juste le paragraphe où tu parles de la clinique, il est dit que le clonage n'est pas mentionné sur la brochure, mais aussi qu'il est mentionné ? Du coup c'est déjà pratiqué ? Riccardo n'est pas le précurseur ?
J'aime bien l'idée en tout cas et hâte que tout ça vire à la Black Mirror mouhahahaha
RaphaelleEviana
Posté le 07/04/2021
Merci pour tes remarques, je vais arranger tout ça, c'est très constructif ! Merci d'être fidèle cet écrit c'est grâce à toi que je continue de publier [les temps sont durs chez les auteurs hahaha]
Alice_Lath
Posté le 07/04/2021
Hahaha je suis pas toujours très régulière dans mes lectures du fait d'un agenda... chargé ? Mais je n'oublie jamais ce que je lis et j'y reviens tôt ou tard
Vous lisez