chapitre 3

Ce jour-là, la neige n'avait cessé de tomber. Wally attendait impatiemment son bus. Elle regarda l'heure sur sa montre et souffla d'exaspération. C'était indéniable, elle allait être en retard !




Tout cela à cause de cette voisine un peu trop bavarde. Dès qu'elle avait vu revenir Wally de son footing matinal, elle avait insisté pour qu'elle déjeune chez elle. Elle lui avait parlé sans cesse de son fils et de son travail. Les quelques minutes qu'elle lui avait promis de prendre de son temps devinrent des heures.



Il ne lui restait plus que moins d'une heure le bus qui ne venait pas. Mais après un temps d'attente incommensurable, Wally aperçut enfin le devant du bus.

Malheureusement, sa réjouissance fut de courte durée parce qu'il avait des bouchons. Et ce ne fut pas tout !



- Mesdames et messieurs, pour cause de perturbation, nous vous invitons à descendre à cet arrêt.

à l'annonce du chauffeur, les désapprobations des passagers s'élevèrent dans le bus et s'atténuèrent au fure et à mesure que les passagers descendait et finirent par devenir des murmures. Wally descendit du bus à son tour. Il fallait qu'elle se dépêche si elle ne voulait vraiment pas arriver en retard.

...

Lorsqu'elle entra dans l'établissement, elle se dirigea directement à l'endroit où il était plaqué "SECRÉTAIRE". Une femme était assise à un bureau un téléphone fixe collé à l'oreille.



- B-bonjour...

Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, et sans un regard pour elle, la secrétaire lui répondit :

- Deuxième étage, premier couloir à droite après l'ascenseur.


-M-merci.




Mais la secrétaire ne l'entendit pas puisqu'elle se replongea immédiatement dans sa conversation téléphonique qui semblait être moins ennuyante que de parler avec Wally.

Quant à Wally, elle suivit les directions que lui avait données la réceptionniste. Elle trouva facilement son chemin et ne dut pas à chercher longtemps la porte puisque celle-ci était entrouverte et la seule à dégager des rugissements.

- Je refuse ! Mon commissariat est un jeu pour vous ? De plus, sans mon accord ! Je ne l'accepterai jamais. Une bègue ?! Ce seront quoi la prochaine fois, des muets ? Pourquoi pas des aveugles tant qu'on y est. Je ne vous laisserais pas détruire mon établissement que j'ai durement construit à cause de handicapés !




La porte s'ouvrit violemment et Wally se retrouva nez à nez avec la personne qui venait de l'ouvrir. Ils se regardèrent un moment puis, l’homme s’en alla à pas rapide. Ensuite, un vieil homme traversa le seuil de la porte de l’accueillir.


-Ne prêtez pas attention à ce qui vient de se passer. Je me présente, Robert Morwell, le commissaire de l’Unit Of Criminal Investigation, enchanté. Je présume que vous êtes Mademoiselle Green ?

-Oui.



Wally et M. Morwell se serrèrent la main, puis il l’invita à entrer dans le bureau.



- Mademoiselle Green, ayant observé votre CV et le parcours de vos études, je ne peux qu’être admiratif...



Wally retint son souffle attendant les mots de fin.

-... Mais comme vous l’auriez entendu, je ne peux prendre de décision sans l’accord de notre directeur, je ne peux donc vous faire passer cet entretien. Je suis navré.

...


Des larmes menaçaient de dévaler sur les joues de Wally, mais elle se retenait. Elle était forte, elle ne devait pas pleurer, pas pour ça. Elle passa devant le bureau de la secrétaire, l’expression de son visage avait l’air de lui dire “ cet endroit n’est pas fait pour des personnes comme toi ! “. Ella se moquait d’elle. Wally ferma les yeux pour ne pas laisser échapper ses larmes.

Cela ne devait pas se passer comme ça. Ella avait été naïve de croire que tout allait bien se passer. Tout cela à cause de son handicape ! Ce foutu trouble du langage !

Elle s'éloigna rapidement du bâtiment, réfléchissant à une solution. Elle n'avait pas dit son dernier mot ! Il fallait qu'elle retrouve le directeur et qu'elle le convainc de l'embaucher. Elle n'allait pas laisser cet odieux personnage s'en tirer ainsi !