« JOYEUX ANNIVERSAIRE ! »
Oriag apportait un énorme gâteau au chocolat surmonté de vingt six bougies à la table du carré du Mod. Murdock, les bras autour des épaules de Nialh et Sibéal, chantait à tue-tête en engloutissant par la même occasion leurs voix de la sienne. Les yeux noirs bordés de longs cils d'Apollo pétillèrent lorsque leur navigatrice lui souffla de faire un vœu. Sibéal se mit à applaudir avec enthousiasme quand d'un souffle il les éteignit toutes. Nialh s'empressa de mitrailler de photos la tablée, arguant qu'il fallait envoyer la preuve à sa grand-mère que son unique petit fils adoré était dorloté par le reste de l'équipage.
Ils disposèrent les cadeaux tout autour de lui, rendant mal à l'aise Apollo. Il était plus habitué à être l'ombre dans la pièce, attentive et protectrice, plutôt que le centre d'attention. Sibéal sortit avec un immense sourire le paquet soigneusement emballé que lui avait confié Andréa, la grand-mère et seule famille de leur ami, la dernière fois qu'ils avaient fait escale chez elle. La vieille femme résidait depuis toujours à Dakar dans le minuscule appartement où elle avait élevé seul son petit fils à la mort de ses parents. Ils n'y allaient pas assez souvent à son goût mais y restaient toujours une semaine l'été à manger ses petits plats en regardant les surfeurs sur la plage où la mère d'Oriag tenait une école de voile.
« Aloooooors ? s'enthousiasma Nialh. Heureux ?
- Deux tickets pour un spectacle burlesque ? fit Apollo en sortant le cadeau de Nialh. C'est euh... pas vraiment inattendu...
- Pour te faire oublier l'autre snob du Yak ! Assura-t-il. Me remercie pas, surtout. C'est une mission d'intérêt général.
- Nialh... arrête de l'embêter avec ça, fit Sib en levant les yeux au ciel, c'est son anniversaire!
- Ils sont d'ailleurs toujours aussi aimables, grinça Oriag froidement, Wanda m'a à peine adressé la parole à la pompe à eau douce. Même pas un bonjour !
- T'es pas assez virile pour elle, s'amusa Murdock. A moi elle me fait des petites grimaces !»
Sibéal gloussa à cette remarque. Elle ne connaissait pas vraiment les membres de l'équipage du Yak. Lors de leur altercation par radio interposée devant la petite crique, elle n'avait pas été impliquée dans la dispute laissant Murdock et Oriag gérer la situation. Elle n'avait un aperçu de cette équipée que des remarques qu'en faisaient les membres du Mod, autrement dit assez peu pour se faire une opinion mais assez tout de même pour en rire.
« Et si on sortait ? proposa-t-elle avec un petit sourire malicieux, avec Murdock on a prévu un petit...
- Karaokééééééééé ! Finit en beuglant ce dernier.
- Oh non, pitié... soupira Nialh. Mes pauvres oreilles...
- C'est pas ton anniversaire il me semble, dit-elle en lui enfonçant son coude dans les côtes, pourquoi t'es si rabat-joie ?
- Pas de ma faute si le capitaine a une voix qui pourrait rendre sourd une naïade ! Sibéal comment tu fais pour supporter, ça c'est la vraie question !
- Ta sensibilité n'est pas assez subtile pour apprécier les chœurs de l'armée de pierre, rétorqua ce dernier.
- Comme on a pas pu t'emmener voir Bay-Beach, expliqua Sibéal à Apollo, c'est le groupe qui vient à toi ! On va se faire toute leur œuvre !
- Nodens... marmonna Nialh. Venez moi en aide.»
Apollo semblait quant à lui tout à fait emballé par l'idée. Bon grès, mal grès ils s'extirpèrent du Modsognir et filèrent en direction du quartier de la pêcherie d'Hokianga-nui. Non sans avoir auparavant sorti d'une vieille malle précieusement gardée sous la banquette du carré de quoi faire honneur à l'anniversaire d'Appolo. Celui avait hérité d'une perruque frisée verte et Oriag avait bordé ses sourcils d'étoiles dorées avant de faire de même avec les siens. Murdock paré d'une veste à sequin et de lunettes roses à paillettes tout comme Sibéal enroulée dans trois boas chatoyant et de bottes de cow-boy turquoises, n'étaient pas en reste.
Cela finit de dérider Nialh. Il ne fut pas le dernier pour déchirer ses cordes vocales en duo avec son meilleur ami pour le plus grand amusement de Murdock pris de fou-rire à chaque refrain. Son frère chantait si faux qu'il aurait même pu faire fuir les terribles et cannibales sirènes.
« UNE AUTRE ! UNE AUTRE ! Encouragèrent Oriag et Sibéal hilares. »
Dans une révérence ridule, son frère se plia à la demande avec enthousiasme.
OoOoOo
Il devait être quatre heures du matin lorsqu'ils sortirent du Trident de Poséidon, la lune brillait encore dans un ciel d'encre. Apollo, ivre, était soutenu par Oriag tandis que Nialh titubait à côté d'eux, blafard à la lumière des lampadaires. Sibéal chantonnait les paroles du tube de Bay-Beach, dodelinant la tête en portant ses bottes turquoises à la main, Murdock l'accompagnait avec entrain en faisant les chœurs de la chanson. Nialh poussa un petit gémissement en s'appuyant sur un arbre bordant l'allée.
« Ça va ? demanda-t-elle en revenant vers lui.
- J'me sens pas bien, marmonna-t-il. Ça doit être la pizza...
- Ben alors, l'frangin on tient plus la route ? Ça faiblit ! Oublie pas l'after sur le Mod !
- C'est peut-être le vin, murmura-t-il avec un air verdâtre. Il était pas très frais non plus... »
Murdock partit dans un éclat de rire retentissant en lui balançant sa main dans le dos. Un hoquet dangereux échappa à son frère.
« T'es sûr que c'est plutôt les shooter au Trident ? le taquina-t-elle. »
Nialh n'eut pas la possibilité de lui répondre, il se pencha et vomit tripes et boyaux sur les racines du feuillus. Aussitôt, le demi-nain s'agita pour trouver de quoi immortaliser l'instant et fournir encore un peu plus le fichier de dossiers humiliants dont il planifiait de faire un diaporama commenté le jour du mariage de son frère.
« BORDEL, je l'ai oublié ! SIB ! Vite, donne ton tèl ! »
Frénétiquement et assez maladroitement, elle farfouilla dans ses poches avant de sortir le précieux sésame dont s'empara son capitaine avec empressement. Elle eut un instant pitié de son frère livré comme une proie à l'amusement de Murdock. Elle lui caressa gentiment le dos, lui proposant d'aller demander de l'eau à l'épicerie encore ouverte au coin de la rue. Ce à quoi il répondit d'un geste faible de la main. Elle se pressa jusqu'à la boutique tenue par un jeune maori qui somnolait derrière un café froid.
En revenant vers eux, elle les trouva assis sur un banc, Nialh avait repris des couleurs et prenait de profondes inspirations. Elle lui tendit la bouteille et des mouchoirs. Murdock lui rendit son téléphone.
« T'as un appel en absence, lâcha-t-il.
- Oh Nodens, jura-t-elle. »
Gauvain avait essayé de l'appeler. Ils étaient en plein karaoké, elle n'avait rien entendu et n'avait pas décroché... Il était sûrement vexé. Même s'il avait donné un concert ce soir, il devait sûrement être rentré et dormait à poings fermés. Elle poussa un soupir en s'asseyant à côté de Murdock.
« Je lui avais dit qu'on sortait pour l'anniversaire d'Apollo... Il a dû oublier.
- Eh quoi ? Il s'inquiète ? Haussa-t-il les épaules.
- J'vais pas l'appeler maintenant, il est quoi... quatre heures du matin ?
- T'as qu'à lui envoyer un photo de ton frère ! proposa-t-il goguenard, il comprendra que y'avait plus urgent. »
Elle eut un sourire amusé, balayant sa galerie pour constater qu'elle avait largement le choix de l'angle pour envoyer à son petit ami l'un des moments de gloire de son petit frère. Elle secoua la tête, il n'aurait pas envie de découvrir un tel spectacle devant son café du matin. Elle leva plutôt l'appareil au-dessus d'eux et arbora un sourire lumineux.
« SELFIE ! s'exclama-t-elle.
- Non... Pitiéééé, gémit Nialh. »
Murdock passa son bras autour de ses épaules pour la rapprocher de lui et du cadre. Il adopta une mine ridiculement maniérée qui la fit s'esclaffer, Nialh en arrière plan décochait un œil noir à l'appareil. Sibéal contient un gloussement en immortalisant le moment. Elle l'envoya aussitôt, cela plairait sûrement plus qu'une vision de vomi au petit déjeuner. Même si elle était sombre et peut-être pas très nette.
« Vous fichez quoi ? les apostropha Oriag au bout de la rue. »
Prenant chacun un bras de Nialh pour l'aider à marcher sans tomber jusqu'au port, Murdock et elle se pressèrent vers elle et Apollo. En évitant de faire le plus de bruit possible, ils longèrent les quais où les bateaux paraissaient tranquillement dans le calme le plus total. Sibéal leva les yeux au ciel, pour la première fois depuis cinq jours le vent était tombé. Ils allaient pouvoir quitter la côte et rejoindre Bleá Cliath.
« J'aurais dû vomir sur le Yak, pesta faiblement Nialh lorsqu'ils longèrent le navire de Yakta. Ça aurait été utile au moins.
- J'te retrouve bien là, s'esclaffa Murdock, à terre mais pas mort ! Tu m'fais plaisir !
- Evite s'il te plaît, fit Oriag, j'ai pas envie d'avoir à faire avec eux dès demain matin... Pas avant mon thé.
- P't'être que ça déplairait pas à Polo de voir son cher et tendre au réveil, suggéra narquoisement le demi-nain.
- Histoire de se faire insulter pour avoir vomi sur leur bateau ? lâcha Sibéal»
Apollo contemplait béatement les étoiles, lui arrachant un sourire. Il avait toujours eu l'alcool rêveur. Elle se demandait à quoi il pensait en fixant ainsi le ciel enfin éclairci des sombres nuages. Peut-être à ce que cette nouvelle année allait lui offrir.
Ils arrivèrent enfin au ponton nord, et tant bien que mal grimpèrent sur le Mod. Apollo réussit à rejoindre sa cabine en titubant, Murdock et Sibéal couchèrent Nialh dans la sienne avec difficulté. Elle entreprit de le déchausser gentiment tandis qu'il marmonnait en bavant sur son oreiller. Elle glissa un regard malicieux au demi-nain, elle devinait son hésitation à prendre à nouveau une nouvelle photo. Une fois la couverture rabattue sur son frère, ils se séparèrent dans le couloir.
« Bonne nuit, souffla-t-elle. »
Murdock la salua avant de rejoindre Oriag dans sa cabine. Sibéal éteignit la lumière, observa un instant le calme de l'eau. Elle avait hâte de prendre la mer.
OoOoOo
Le départ était proche, Apollo faisait charger la dernière cargaison sur le Modsognir. Un banquier Bleá Cliathois avait payé la course au prix fort, son frère avait habilement négocié le contrat. Ils en avaient pour six jours, peut-être cinq si Murdock était dans un grand jour, pour rallier Bleá Cliath avec les draperies maories qui serviraient vraisemblablement à tapisser la salle à manger de Bohan Walsh. Sibéal, allongée sur la banquette le nez dans son exemplaire de Wang, entendait d'ici son frère s'activer et jurer en gaélique, au travail malgré sa gueule de bois. Il était occupé à vérifier les stocks de nourriture. Le sifflement strident de la bouilloire la fit se redresser, lorsqu'Oriag l'appela.
« Sib ! ça parle à la radio, j'comprends rien ! Faut que tu viennes voir ! »
Elle grimpa la volée de marche jusqu'au cockpit. La navigatrice, la mine un peu tirée après leur courte nuit, était à la table de navigation et traçait la route à prendre en fonction des vents. Sibéal lui tendit un mug brûlant qu'elle prit avec gratitude. Les doigts longs à la peau sombre d'Oriag se refermèrent avec appréciation sur le thé. Elle resta néanmoins attentive aux gestes de Sibéal qui s'assit à la radio et plaça le casque sur ses oreilles.
« C'est du sioux, expliqua-t-elle en faisant jouer la molette pour obtenir un son plus net.
- Du sioux ? Et qu'est-ce qu'ils racontent ?
- Est-ce que c'est pas un peu indiscret ? sourit Sibéal malicieusement.
- S'ils voulaient de la discrétion, ils auraient fermé le canal, haussa-t-elle des épaules, on sait jamais, ça pourrait être utile. »
Sibéal haussa les épaules avant de monter le son. La voix devint soudainement très claire à ses oreilles, elle eut la surprise de reconnaître l'accent chantant de Chad Benahli.
« C'est le Yaktantton.
- Pfff, coupe ça, soupira Oriag. »
Yakta nous a dégoté la plus grosse dinde de l'histoire Nanouille ! Yen a vraiment qui sont prêts à croire n'importe quoi... lever une malédiction ?..... Ah non, c'est clair.... Le mec doit sacrément s'emmerder dans ses trois piscines pour avoir rien de mieux à foutre que de nous payer une FORTUNE pour chasser sa p'tite lubie.
« Ils sont sur un gros coup.»
Oriag arrêta aussitôt son travail. Elle releva son épais chignon de cheveux crépus tressés avec des tissus de waks.
« Quel genre de gros coups ?
- On les a embauché pour lever une malédiction, explique Sibéal avec concentration. C'est pas très clair.
- Une malédiction ? répéta-t-elle dubitative avant de se détourner, laisse tomber. Ils ont dû se faire avoir, ça m'étonne quand même de Yakta...
Intriguée, elle se rapprocha du poste de radio. Ses sourcils noirs se froncèrent de concentration bien qu'elle soit incapable de comprendre le dialecte sioux. Elle adressa un petit coup de menton impatient à Sibéal concentrée sur les mots de Chad. Sibéal écarquilla les yeux, bouche bée.
« On les paie 5 millions !
- En florin ?
- En galion !
- EN GALION ? Bordel de merde ! »
Elles échangèrent un regard.
« MURDOOOOOOCK ! »
OoOoOo
« Hors de question ! On a un contrat à mener !
- De combien ? demanda Apollo.
- 40 000 florins !
- Ah ouais quand même...
- On parle de 5 millions de gallions Nialh, coupa Murdock d'un geste ample de la main, ton banquier, il va pouvoir se foutre sa tapisserie au cul. »
Tous réunis dans le cockpit, ils discutaient de l'information que leur avait fait parvenir Chad insidieusement. Sibéal tournait machinalement sur la chaise de la radio mais depuis de longues minutes déjà le Yak avait fermé le canal. L'essentiel leur était parvenu. Une grosse fortune d'Hokianga-nui avait engagé Yakta et son équipage pour lever « la malédiction », celle du conte pour enfant. Certes, c'était assez risible. Qui pouvait réellement croire que la montée des eaux et la destruction de leur environnement étaient le résultat d'un dieu en colère ? Mais il payait en gallions, et une somme que même dix ans en tant que coursier le Modsognir ne pourrait jamais amasser.
« Ce n'est pas une malédiction qui va nous engloutir, soupira Sibéal. Comment on pourrait arrêter l'avancée de la mer ?
- L'important Sib c'est pas d'y arriver, songea Murdock, c'est que l'autre riche y croit.
- On ne sait même pas qui c'est ! Hein ! Comment on pourrait lui demander la rançon si par miracle on trouve une solution ?
- Il n'y a pas trente maoris qui pourraient payer une telle fortune, réfléchit Oriag, on finira bien par le savoir. J'imagine que le Yak est pas le seul navire engagé... on va bien découvrir qui les paie.
- C'est vrai qu'avec 5 millions de gallions, on pourrait prendre notre retraite au soleil...
- Avec 5 millions de gallions, on pourrait la prendre sur la lune Sib ! »
La somme faisait rêver bien entendu, mais ils n'avaient pas été engagés pour et puis... comment lever quelque chose qui n'existait pas pour arrêter une catastrophe environnementale planétaire ? Elle devina aussitôt dans l'œil pétillant de Murdock que l'idée aussi absurde soit-elle le séduisait. Il se frottait sa barbe soigneusement entretenue mais elle était certaine que la décision était déjà prise. Il était incapable de résister, ce n'était qu'une question de minutes avant qu'il...
« Allez, on s'tire de là, lâcha-t-il.
- Quoi ?! Mais c'est complètement stupide !
- Attache ta ceinture Nialh, lui adressa-t-il avec un clin d'œil, on va coiffer Yakta au poteau ça devrait te plaire !
- Qu....
- LARGUEZ LES AMARRES ! »
Sibéal hocha aussitôt la tête, ouvrant le canal pour demander à Kiri l'autorisation de sortir du port. Murdock avait réglé la note pour le stationnement, ils n'avaient plus qu'à partir. Le demi-nain prit la barre, aboyant des ordres. Elle enfila aussitôt son gilet de sauvetage et grimpa sur le pont pour retrouver Apollo et Nialh aux manœuvres. Elle entreprit d'enrouler le bout de l'amarre avec son frère tandis qu'Apollo remontait les pare-battages protégeant la coque du Mod du quai. La manœuvre accomplie, Sibéal s'assit sur le pont les jambes pendant en l'air, redressant la tête pour offrir son visage au soleil.
« Et on va où en plus ? s'agaça Nialh. On prend quel cap ?
- Aucune idée, s'esclaffa-t-elle, c'est l'aventure !
- On a la cale pleine de tapisseries à livrer !
- On les livrera, t’inquiète pas. Murdock tient toujours ses engagements. On aura juste un peu de retard.
- Le Mod a jamais de retard, grommela-t-il, c'est notre slogan ! Notre marque de fabrique ! Notre REPUTATION ! On est les plus rapides des archipels ! Il va tout foutre en l'air...
- 5 millions de gallions Nialh.
- 5 millions d'emmerdes.
- C'est le capitaine. »
Ne trouvant rien à redire à cela, il soupira, s'accoudant au mât. Sibéal regardait défiler les bateaux à quais, ses yeux tombèrent sur le Yak. Elle aperçut la silhouette d'une jeune femme blonde bronzant sur le pont, assise près d’elle se trouvait une autre femme aux longs cheveux noirs qui parlait avec animation. Elle reconnut à côté d'elle la chevelure frisée de Chad Benahli.
« J’espère qu'on va au moins faire cracher son orgueil au Benhali.
- Tu es pas prêt à abandonner un contrat pour 5 millions de gallions mais par contre pour faire ravaler sa fierté à Chad Benahli oui... s'amusa-t-elle. »
Il adressa un regard assassin et un menton arrogant aux trois membres du Yakta qui les regardèrent passer avec incrédulité.
« Sa tronche vaudra bien 5 millions de gallions ».
Le Mod sortit du port, la houle se fit plus ondulante sous la coque. Une fois plus au large, Murdock fit signe qu'il fallait lâcher la grand-voile. Sibéal se redressa, accompagnée d'Apollo et Nialh. Ils dégagèrent la grande voile de sa cape. La manœuvre, cent fois répétée, lui donnait toujours autant de frissons. Courbée sur le bastingage, ses doigts caressaient l'écume froide. La voile claquait dans le vent, Murdock faisait gîter légèrement le navire et le vent balayait ses cheveux courts sur son front.
« Et au fait, où est-ce qu'on va ? demanda alors Apollo. »
Ça me fait bizarre de voir des appareils modernes. Dans ma représentation de l'univers, j'imagine une époque bien plus ancienne.
En tout c'est chouette de lire ces chapitres.