Le 9ème jour : Haéri
C’était le matin du neuvième jour et la communauté avait du grain à moudre parce que d’après les rumeurs, Glorod et Gamari s’étaient pelotés les tentacules durant la nuit. De l’avis de Haé, c’était sans doute un peu tôt, mais après tout il n’y avait pas de mal.
— Ils discutaient ensemble ӝ c’est tout ce qu’ils faisaient. Et puis ses tentacules ӝ se sont illuminés. C’est arrivé d’un coup ӝ comme une guirlande !
Ils étaient quatre, assis sur une branche bien garnie de fleurs – Izzi, les jumeaux et lui – en train de papoter en regardant l’élégante rotation d’Ephèbre.
— Ne sont-ils pas trop jeunes ? ӝ C’est ce que je demande. Gamari n’a même pas ӝ un début de precah, murmura Kanaa.
Haé hocha la tête. Son precah avait commencé à pousser depuis la veille. Sa queue et son torse se couvraient de taches d’un noir épais et d’une substance plus résistante que sa peau. Elle était aussi un peu collante, comme de minuscules ventouses idéales pour se déplacer. Il était pressé d’en avoir partout.
Parmi eux quatre, c’était Izzi qui était le plus en avance. Un précah blanc avait étendu son lichen sur tout son dos, sa queue et le pourtour de son brom.
— Ce qui est important ӝ c’est qu’ils se plaisent vraiment.
— N’est-ce pas mieux d’attendre ӝ avant de faire son choix ?
— Leur affinité est ӝ vraiment incroyable !
Tout un essaim de cornus virevoltait autour d’eux et les oiseaux allaient plonger leur bec court et acéré dans le cœur riche en pollen des fleurs qui se défendaient en leur éternuant copieusement dessus. Haé haussa les épaules :
— Ce genre de choses arrivent ӝ s’ils ont un lien spécial. Ne devrions-nous pas ӝ être satisfaits pour eux ? S’ils veulent changer d’avis, ils le pourront plus tard.
— Moi aussi j’aimerais ӝ pouvoir tâter quelqu’un. Avec mes tentacules ӝ pour nous illuminer, gémit Tandoo.
— Tripatouille donc les miens ! ӝ Ce sera la même chose ! proposa son frère.
— Ah mais c’est dégoûtant ! ӝ On vient de la même gousse !
Izzi et Haé éclatèrent de rire. Haé était avachi et le poids de ses tentacules le tirait en avant. Il faillit dégringoler de la branche et ne fut arrêté par Tandoo qu’au dernier moment, ce qui fit se tordre Izzi de plus belle.
Néanmoins, il avait perdu dans la bataille le bâton avec lequel il était en train de trouer sa feuille et toute une grappe de fleurs lui éternua dessus. Il se sentit dépité.
Kanaa se pencha vers lui :
— Qu'est-ce que tu fabriques ? ӝ Le plan d’un bâtiment ?
— Des plans pour faire un pont ӝ par-dessus la rivière. Ce serait plus pratique ӝ que contourner la source.
— Cela ne nous fera ӝ pas perdre de temps ?
— Ça nous rapproche d’avoir ӝ un projet en commun. Construisons quelque chose ӝ qui tiendra après nous. Un pont qu’emprunteront ӝ les grunes pas encore nés. Le nid de Lissarod ӝ pourrait nous inspirer.
Il réfléchit un instant :
— Peut-être que cette idée ӝ n’est pas si bonne que ça.
— Mais pourquoi donc Haé ? ӝ Elle sera très flattée !
Haéri ne sut pas trop quoi répondre. La logique serait que Lissarod soit contente qu’on prenne son travail pour en faire une chose collective qui la valoriserait. Mais Lissarod... Il chercha un mot, mais ce mot n’existait pas. Le terme qui lui parut le plus logique était « seule ». Mais ce n’était pas ça. Lissarod n’était pas une chose « seule », mais...
— Je ne comprends pas ӝ je doute tout à coup.
— Pourquoi ne pas lui deӝmander la permission ? proposa Kanaari.
Tout ça était ridicule. Et bizarre. Il n’avait pas envie d’être bizarre.
— Non, ce n’est pas la peine ӝ pas de temps à perdre !
Le 10ème jour : Lissarod
— Qu’as-tu entendu sur ӝ Glorod et Gamari ?
Nim ne répondit pas à la question de son amie. Elle se baignait dans la flaque de rosée qui s’était bien remplie depuis que le temps était redevenu clément et avait l’esprit ailleurs. Lissa claqua sa langue contre son palais d’un air agacé. Nim se tourna vers elle :
— Pardon j’ai entendu ӝ d’autres grunes qui en parlaient.
— Je pensais que ça t’in ӝ téresserait, c’est tout.
Le visage de Nim se tourna vers Lissarod et s’éclaira un instant :
— En fait j’aurais du mieux ӝ écouter cette histoire. C’est bien de profiter ӝ de l’expérience des autres.
— Il n’y a pas d’expé ӝ rience puisque c’est hormonal. Ça s’allume quand tes phé ӝ romones sont compatibles.
Nim la fixa d’un air morne, puis baissa les yeux :
— Il faut au moins parler ӝ avec des tepmehris.
— Tu peux t’en aller si ӝ ça t’embête de rester.
— Je finirai quand même ӝ par rencontrer quelqu’un.
Lissa sentit que son cœur redevenait un peu plus léger à l’idée que quoi qu’elle dise, son amie ne l’abandonne pas. Nim lui fit un petit sourire du haut de ses deux mètres trente.
— Viens, allons faire un tour ӝ du côté de la rive !
Elles sortirent du bassin. Du precah noir avait commencé à pousser partout sur le corps de Nim et Lissa en concevait un certain agacement. Elle fixa avec tristesse sa peau grise qui restait désespérément nue jusque là.
Les deux bromrods escaladèrent un morceau d’écorce jusqu’à arriver en vue de la rivière Blanche. Il y avait là un groupe de grunes qui s’était regroupé autour de Haéri, ce grand personnage bizarre à l’air fourbe. Lissa les observa et resta bouche bée.
Ils étaient occupés à coller ensemble de larges morceaux de pâte de fleurs. Assis sur sa queue, Haéri était en train de décorer l’extérieur avec des fragments d’écorces et de coquilles d’escargots.
Les yeux de Lissa se mirent à lancer des éclairs. Nim la regarda, perplexe : qu’est-ce qui pouvait la contrarier ? Sa compagne gronda entre ses dents :
— Qu’est-ce que je vois là ? ӝ Et quel est son problème !
— Je ne comprends pas ce ӝ que tu veux dire par là...
— Il a pris mon travail, ӝ l’a copié sans vergogne !
— Et alors c’est parce que ӝ c’était très élégant...
— Mais c’était mon idée ! ӝ Il pourrait demander !
Vu son expression, Nim ne comprenait visiblement rien. Accompagnant son départ d’un geste rageur, Lissa la planta sur place et fonça vers le petit groupe. Nim souffla :
— Tu ne devrais pas ӝ aller les disputer...
Lissa se gonfla comme un crapaud-licorne et soudain, quelque chose en elle vola en éclats :
— J’vais m’gêner, tiens !
En une poignée de secondes, elle fut sur eux. Haéri leva les yeux. La simple expression du visage de Lissarod créa immédiatement le silence autour d’elle.
Elle hurla sur Haéri :
— Ça t’écorcherait de me demander mon avis avant de recopier mon travail, sale plagieur de mes fesses !
Il y eut un mouvement de recul – Héerod se cacha même derrière Kanaari-. Personne n’avait jamais crié, sauf pour manifester sa joie. Cette chose qui émanait de Lissarod, c’était terrible et ça n’avait pas de nom.
Haéri la fixa et se redressa. Il était si grand qu’à présent, il la dépassait d’au moins trois têtes. Ses yeux noirs et ronds se posèrent sur elle très calmement et il lui sourit gentiment :
— En fait, j’y ai pensé ӝ mais c’était injuste. Nous n’avons rien que ӝ notre arbre n’ait mis en nous. Tu n’as pas inventé ça ӝ je ne t’ai donc copié. L’arbre a mis ce talent ӝ au service des grunes. Mais un arbre est un arbre ӝ et n’a pas de pensée. Soyons reconnaissants pour ӝ les dons qu’il nous fait.
Lissarod savait à présent que ce sourire était l’image même de la faquinerie. Pour toute réponse, elle donna un coup de queue dans le tas de pâte molle. Cela ne fit que le déformer un peu, mais les autres grunes poussèrent un concert de glapissements effarouchés.
— Les enfoirés de voleurs dans ton genre ne devraient pas tant parler, lui cracha-t-elle au visage en le toisant de son pathétique mètre quatre-vingt.
Il écarquilla les yeux avant qu’elle ne tourne les talons.
Le 11ème jour : Dïri
Dïri avait mis plus d’un jour avant de retourner dans les sous-sols. Il avait dû explorer le feuillage de l’arbre pour récolter du fil d’élégante dont il avait fait une bobine, puis attendre le soir et attraper un des esprits des os qui traînait autour de la rivière Blanche.
Il lui avait fait une laisse lâche qu’il avait attachée autour de son poignet. Contrariée, la créature émettait des bruits grossiers tout en bondissant autour de lui tandis qu’il descendait de nouveau le boyau creusé dans le bois. Le petit esprit le ralentissait : il geignait en tirant sur sa laisse pour rejoindre la surface, puis se vengeait en esquissant un certain nombre de pets buccaux. Dïri était bien désolé du traitement qu’il lui infligeait, mais il avait besoin de lumière pour se repérer et le corps de la créature faisait une veilleuse idéale.
Dïri était heureux qu’il y ait peu de croisements et il ne se perdit qu’une seule fois avant d’arriver dans la grotte, dont il n’avait parlé à personne. Il supposait que Nimrod en avait fait de même, mais il ne la connaissait pas vraiment et peut-être en avait-elle touché un mot à son amie ? L’autre jour, le retour s’était déroulé dans un silence épais ; Nimrod avait semblé si absente qu’il se demandait si elle n’avait pas complètement oublié sa présence.
Le lac était semblable à la dernière fois : lisse, noir comme de l’encre et tapissé de lichens fluorescents qui lui permirent de distinguer plus aisément la surface afin de la longer. Dïri était plutôt du genre taiseux, mais l’esprit des os poussait à présent de longs gémissements entrecoupés de jappements qui se réverbéraient sur les parois de la grotte. Cela convenait bien au jeune Tepmehri, car il ne souhaitait pas prendre la vieille bromrod par surprise.
Elle était installée devant son palais quand il arriva. Ses doigts jouaient d’un instrument de musique qui ne produisait aucun son.
Elle leva la tête dans sa direction et s’arrêta, mais resta immobile, enroulée sur sa queue. En s’approchant, il put la détailler plus soigneusement : elle avait une peau à peine plus foncée que son precah et même ses prunelles étaient d’un gris pâle et délavé : elle ressemblait à un ectoplasme. La grune avait quatre yeux très bridés et une toute petite bouche moqueuse. Ses tentacules blancs étaient noués en chignon raffiné derrière sa tête. Mais le plus étonnant, et comme il lui avait semblé lors de leur première rencontre, elle était légèrement ridée.
Il la salua d’un mouvement de tête, mais elle ne réagit pas.
— Bonjour, je...
— Le curieux m’observe,
La bromrod n’est pas venue,
Solitude brisée...
Elle le regardait sans le regarder. Il comprit qu’elle était aveugle. Et à la façon dont elle lui avait coupé la parole, elle était peut-être sourde aussi. Mais elle devinait sa présence.
La vieille grune murmura, comme pour elle-même :
— Mais elle va descendre,
Pousse du printemps égarée
Elle convoite mes os
— S’il vous plaît dites-moi si ӝ vous pouvez bien m’entendre !
Elle ne répondit pas et se mit à respirer fort comme pour le humer. Il s’approcha prudemment et finit par lui prendre la main. Peut-être arriverait-il à lui faire comprendre ce qu’il voulait savoir d’une façon ou d’une autre ?
La vieille bromrod s’agrippa à ses doigts puis tendit les mains pour étudier son visage. Elle murmura alors que des larmes montaient à ses yeux :
— Mîme se lève sur toi
Cruauté du temps qui passe
Comme tu sembles beau
Dïri réalisa qu’avec tous les efforts du monde, il ne parvenait pas à connaître le nom de cet être. Il voulut lui demander qui elle était, mais se sentit maladroit. Il lui tapota deux fois la poitrine, juste en dessous des clavicules. Elle éloigna sa main :
— Je sais qui t’envoie
La réponse est toujours non
Un cercle sans fin
— Mais de qui parlez-vous ? ӝ Personne ne m’a guidé !
Elle avait visiblement mal interprété ses intentions. Elle reprit d’une voix toute douce et fluette qui se transforma en menace :
— Chemin du retour
Tu ne dois pas revenir
Nourrir les coraux
Elle lui agrippa le bras avec une force étonnante :
— Profite Tepmehri,
Que dansent, dansent les saisons
Quatre-vingt-quatre jours
Dïri se dégagea de son emprise et il recula tandis que la bromrod se mettait à rire dans un horrible bruit de crécelle. Celui-ci rebondit sur les parois de la grotte et bientôt toute la caverne fut remplie de ce ricanement. En se bouchant les oreilles, l’esprit des os se cacha derrière Dïri.
Le tepmehri se résolut à faire demi-tour et remonta dans les boyaux du Grand Arbre.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, mais il avait appris au moins deux choses : la première était que cette bromrod de leur espèce était beaucoup plus vieille que tous les autres grunes qu’il connaissait, et son langage n’utilisait pas le Code. Et c’était impossible.
Deuxièmement, il y avait quelqu’un d’autre de différent dans l’arbre, quelqu’un qui connaissait l’existence de cette vieille créature et voulait obtenir quelque chose d’elle. Et il allait le trouver.
Le 12ème jour : Nimrod
Nimrod s’était levée très tôt et s’était installée au bord de la flaque. Elle avait mâché distraitement une belle quantité de pâte et à présent, elle essayait de fabriquer une vasque qui pourrait servir à transporter de l’eau. Tout autour d’elle, le printemps se mouchait tandis que l’étoile Mîme, qui n’était pas du matin, se hissait dans le ciel, grincheuse.
Lissa dormait ; le sommeil avait été difficile et la jument de nuit l’avait visitée plusieurs fois.
Les choses avaient empiré : les autres Grunes avaient peur d’elle. Ils imaginaient qu’elle était souffrante et faisaient attention à la laisser se reposer jusqu’à ce qu’elle guérisse et retrouve la grande joie.
Nimrod entendit du bruit et se retourna ; Haéri remontait des branches plus basses. Il portait une feuille dans lesquels étaient enveloppés de nombreux pétales. Il la salua poliment, mais avec réserve. En retour, elle lui sourit amicalement, puis rougit et détourna les yeux. Il hésita puis vint vers elle et posa son fardeau sur le sol.
— Quelles opulentes réserves ӝ êtes-vous en train de faire ? demanda Nimrod en regardant les sacs.
— Plus de pâte de fleur ! ӝ Car printemps s’en ira.
— Voulez-vous donc construire ӝ de nouveaux bâtiments ?
— J’occupe au mieux mon temps ӝ cela vous contrarie ?
Nimrod répondit :
— Ça ne me dérange pas ӝ contrairement à Lissa. Elle n’est pas comme moi ӝ tout se mélange en elle. Quand elle veut s’expliquer ӝ elle ne trouve pas les mots. J’espère que vous ne lui ӝ en teniez pas rigueur. Comment se faire comprendre ӝ sans les mots pour le dire.
— Je me demande quand même ӝ pourquoi êtes-vous près d’elle ? Je ne dis pas qu’il ne ӝ faut pas être son amie. Vous la suivez beaucoup ӝ sans avantage pour vous.
Nimrod regarda sa poterie tordue. Il devait penser qu’elle était bien idiote. Elle leva la tête et essaya de lui sourire sans être mal à l’aise :
— C’est parce que Lissa a ӝ besoin qu’on s’occupe d’elle. Il faut qu’il y ait quelqu’un ӝ entre elle et l’univers.
— Et qui s’occupe de vous ӝ quand vous le faites pour d’autres ?
Nimrod eut l’air surprise :
— Je n’en ai pas besoin ӝ car j’ai la Rivière Blanche. Chaque jour me rapproche d’elle ӝ Lissa n’a pas cela.
Haéri resta silencieux un moment et l’étudia soigneusement :
— Êtes-vous donc si gentille ? ӝ Une personne idéale !
Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Elle rougit à nouveau :
— Tous les grunes sont gentils ӝ il n’y a d’exception.
— Même votre amie Lissa ? ӝ Vous diriez la même chose ?
— Lissa est terrifiée ӝ surtout par la rivière.
Haéri eut un sourire un peu carnassier et plissa ses yeux ronds :
— Vous la comprenez bien ӝ ça vous rend sympathique.
Elle ne savait quoi répondre à cela. Elle n’était pas certaine de se sentir attirée par Haéri, sans pour autant penser du mal de lui. Il récupéra son sac de pétales et lui fit un signe de la main :
— J’espère que nous aurons ӝ de nouvelles discussions. De préférence seuls ӝ pour ne froisser personne.
Il disparut et Nimrod resta songeuse. Le flux de brume bruissait doucement le long du tronc. Elle ferma les yeux de l’esprit. Nimrod aimait profondément ce bruit qu’accompagnait le chant du vent dans les feuilles.
Mais voilà, elle ne pouvait pas clore les paupières sans revoir le château d'ivoire, caché dans les profondeurs et la silhouette de cette bromrod immaculée. Elle avait senti sa présence si intensément. Elle avait entendu son nom si fort dans sa tête ; il résonnait encore, comme un écho :
Keizarod... Keizarod... Keizarod...
Cette chute annonce que l'intrigue commence à se mettre en place. Toujours un peu compliqué de distinguer tous les personnages, je me laisse porter.
Depuis que j'ai compris que tu écrivais les dialogues en alexandrins, j'y prête plus attention et franchement c'est très impressionnant. Les fois où tu lâches les alexandrins pour montrer les émotions des persos, ça marche très bien !
Je ne crois pas l'avoir déjà dit : j'aime beaucoup le fait que le récit soit divisé en jours. C'est très intéressant.
"— Tripatouille donc les miens ! ӝ Ce sera la même chose ! proposa son frère. — Ah mais c’est dégoûtant ! ӝ On vient de la même gousse !" très drôle ce passage xD
Un plaisir de découvrir ton histoire,
A bientôt (=
Par contre je me perds un peu dans les personnages, il y en a beaucoup et j’ai du mal à me représenter certains.
Le fait que tu écrives les paroles en alexandrin est très courageux et apporte clairement un plus au récit. Par contre certains alexandrins m’ont gêné dans ma lecture.
En gros quand il s’agit d’un alexandrin où la césure sépare 2 propositions relativement indépendantes cela fonctionne bien.
Par exemple « Ce qui est important ӝ c’est qu’ils se plaisent vraiment. »
Ca fonctionne également quand la césure coupe le groupe verbal de son expansion.
Par exemple : « Des plans pour faire un pont ӝ par-dessus la rivière. »
Mais cela me dérange quand la césure coupe un groupe verbal en plein milieu ou sépare un mot en deux parties.
Par exemple :
« Leur affinité est ӝ vraiment incroyable ! »
« Qu’as-tu entendu sur ӝ Glorod et Gamari ? »
« Pourquoi ne pas lui deӝmander la permission ? »
Après je comprends tout à fait la difficulté d’écrire toujours en alexandrin. C’est une sacré contrainte d’écriture. C’est juste que quand je lis ces alexandrins, je marque vraiment la pause dans ma tête et quand cette pause n’intervient pas au bon moment cela casse ma fluidité de lecture^^
En tout cas tu as un très bon style d’écriture et de supers idées !
Ce texte est une grosse surprise ! Je m'attendais à quelque chose d'assez ressemblant à Ville Noire vu que c'est dans le même univers, mais c'est tellement différent, et très dépaysant aussi. J'aime beaucoup tous les petits détails qui font qu'on est transporté dans un autre monde, une autre logique, bref, c'est le dépaysement total. Et c'est vraiment réussi, en plus d'avoir une certaine poésie, un peu merveilleuse tout en étant mystérieuse.
Coup de coeur aussi pour la façon de parler des personnages, c'est quasi tout le temps des alexandrins, sauf quand ils se mettent en colère (j'ai adoré lze glissement vers un parler libre plein de jurons xD)
Félicitations, et à bientôt !
Je viens voir ton texte qui est dans ma pal depuis un moment, et c’est une belle découverte. Ces grunes sont si différents de nous que c’est comme une plongée dans un autre monde dont tu nous donnes les clés petit à petit. J’ai d’abord trouvé tout cela très étrange, mais il suffit de se laisser faire et de découvrir avec les grunes le monde qu’ils habitent. On ne peut pas dire qu’il se passe énormément de choses, pourtant ce n’est pas ennuyeux car il y a un plaisir tranquille à la découverte de l’univers des grunes.
J’aime bien cette idée que les grunes connaissent leurs noms et plein d’autres choses en naissant (comme leur durée de vie, non ?). Et il y a cette espèce de bienveillance et de joie en eux devant la beauté du monde qui me touche. Malgré tout, il y a une individualité, avec lissarod qui est assez différente des autres par exemple.
Bref, tu as des choses bien étranges dans la tête (ça, je n’en doutais pas !), et c’est chouette de les partager avec nous. ;-)
Détails
ses yeux du cœur s’exorbitaient : exorbité, il y a un adjectif mais pas de verbe.
Alors j'ai mis du temps à te laisser un commentaire parce qu'en fait j'ai relu tes chapitres plusieurs fois pour m'assurer que mes impressions étaient bien fondées et j'ai aussi stalké les autres commentaires pour comparer.
Du coup je suis rassurée parce que mes impressions ne sont pas dues à une mauvaise lecture. En fait, je trouve ton style très envoûtant. Je trouve ta plume très poétique. Je n'ai pas eu de difficultés à me représenter les décors et je trouve tes personnages plutôt humains (avec des émotions humaines je veux dire), malgré que ce soit des créatures non humaines !
Ce qui me perturbe est assez difficile à décrire, c'est que j'ai eu un peu de mal à entrer dans ton histoire, à la cerner en fait où tu voulais en venir. Pourtant, dans d'autre cas, je n'aurais pas hésité à abandonner, mais ta plume a le don de happer le lecteur, donc j'ai relu et je dois aussi avouer que la curiosité prime. Je trouve ton univers fascinant et je crois que ton histoire ressemble à un roman dont il faut poursuivre les chapitres pour tout cerner et que les premiers chapitres ne suffisent pas (et tant mieux aussi hein).
Ne pense pas que mon avis soit négatif (je suis un peu cash des fois xD), je trouve au contraire que tu conserves le flou tout en donnant envie au lecteur de continuer, tu aiguises la curiosité. Et ton style est superbe !
Je ne manquerai pas de revenir lire la suite !
A plus tard !
Je comprends mieux ta campagne anti-roux et anti-personnages parfaits physiquement :D La représentation que j'arrive à me faire des grunes n'est pas vraiment dans nos canons de beauté "classiques" ! ;) Mais ça change et c'est très agréable.
Petit bilan après ces trois premiers chapitres : j'ai trouvé le début un peu lent mais je n'ai absolument pas hésité à continuer, car, à défaut d'être prise par le récit ou attachée aux personnages, j'ai été aiguillonnée par ma curiosité.
Et puis petit à petit, je vois que je suis mordue et que j'ai lu très vite. En fait ton récit est... envoûtant. Je serais même tentée de continuer, mais l'objectif du 100% pour les HO demande de la discipline ;)
Je reviendrai donc après, sans faute, car je suis assez fascinée, même s'il m'est difficile d'expliquer exactement ce qui me plaît. C'est vraiment un feeling.
Bravo pour l'originalité de ton histoire ! Quel dépaysement !
A+
Une histoire intrigante et dépaysante s'il en est. Tu traites de choses si étrangères en semblant toujours trouver les bons mots...
Tes créatures sont à première vue bien étranges en effet, mais au fond, elles ne sont pas si différentes de nous. Tu as en tout cas réussi à leur donner des sentiments très humains. Enfin, c'est probablement surtout pour les difficultés qu'éprouve Lissarod à être si différente (cela sonne atrocement simplifié).
Je reviendrai certainement découvrir le secret de Keizarod.
Au plaisir de te lire,
Mart
J'aime décidément de plus en plus ton histoire. Au fait, je voulais te dire : j'avais déjà remarqué dans le chapitre deux que tu utilises une structure versifiée pour tous tes dialogues, j'ai juste oublié de te le dire.
Je trouve que tout ça gagne vraiment en excellence. Dans ce chapitre, j'avais le sentiment que chaque mot était pesé, réfléchi pour servir ton intrigue et tes personnages. Bref, je suis vraiment charmée (mais par extension (attention râlerie), je trouve que ton premier chapitre pourrait être moins "normal", plus bizarre, avec plus de ces métaphores étranges qui font tout le charme de 63/84 jours).
Bref, tout ça pour dire que j'aime vraiment 63/84 jours, entre autre parce que c'est tellement poétique et merveilleusement inattendu.
La petite râlerie sur la forme qui nous aurait manqué sinon.
S'ils veulent changer d'avis, ils le feront plus tard : S'ils veulent changer d'avis [symbole bizarre] ils le feront plus tard. Non ?
Bref, c'est tout. J'ai très hâte de découvrir la suite.
Bisous,
Mouette.
J'ai un peu de mal avec la géographie de tes lieux... je n'arrive pas à situer les nids par rapport à la source, si on est à la surface ou dans le tronc de l'arbre... Je me faisais cette réflexion parce que je songeai que malgré les mots que tu as inventé, c'est plutôt clair et je salue bien bas cette capacité de ta part.
C'est assez drôle, d'ailleurs, cet emploi des termes. A la fois ça permet d'être très pudique mais ça déclenche aussi tellement de sous entendus salaces xD "se peloter les tentacules", nonmého xD
"Elle fixa avec tristesse sa peau grise qui était restée désespérément nue jusque là." --> restait, sinon ça sous-entend qu'elle n'est plus nue, or il me semble qu'elle l'est désespérément...
"Ses doigts jouaient d’un instrument de musique qui ne produisait aucun son." c'est plutôt un instrument de silence, du coup, non ? :p
"elle semblait un ectoplasme." ressemblait à / semblait être
"Une véritable sainte !" --> ils ont la notion de sainteté ? ça me perturbe car vu que ce sont des êtres qui ne connaissent apparemment pas la colère ni vraiment la notion du "mal", qu'ils aient la notion de la sainteté...
Je me demande aussi quel effet tu as voulu produire à faire parler la vieille bromrod en italique et avec des retours à la ligne. Au début j'ai cru qu'elle était télépathe. pourquoi pas, plutôt que des retours à la ligne, mettre le symbole ?
Bisou, rdv au prochain chapy <3
Je crois que mon copain m'avait déjà fait une ramrque sur cette histoire de géographie, il va falloire que je précise un peu ;). Dans l'idée, il y a une grosse communauté de nid à l'intérieur de l'arbre mais il y en a aussi dehors. Comme celui de Nimrod et Lissarod qui ont du mal à se joindre à la communauté.
Et heuh, oui, les sous-entendu salaces sont fais exprès mais doivent rester innocents X).
Je te remercie beaucoup pour tes remarques, je vais retoucher ça! Genre tout de suite :p.
Quand au langage de Keizarod, je n'utilise pas le symbole car celui-ci sert d'incise pour marquer le rythme des alexandrins.
Keizarod parle tout simplement sous forme d'haïkus donc je présente sa façon de parler de la même façon.
Merci beaucoup et à bientôt <3.