CHAPITRE 3 : ça sent pas bon !

«-Il me semble que tu as quelque chose qui m’appartient Zeus.

-C’est exact mais sais-tu au moins pourquoi ?

-Non et je me fiche de le savoir tu vas le payer ! »

Le mi-homme mi-taureau furax agrippa son trident des deux mains, le pointa vers le haut et ferma les yeux comme s’il voulait faire appel à toute l’énergie du ciel. Il abaissa son instrument et des fils électriques apparurent tout droit sortis des trois piques. Ils se réunirent pour former un énorme courant électrique puissant qui se projeta sur le sage homme. Mais le moins attendu se produisit et le garçon intrépide à ses côtés sauta, le poussa et ils s’écrasèrent sur un lit de nuages douillets. Bien qu’il fut douillet, le choc était trop violent et les deux corps restèrent immobiles l’un en-dessous de l’autre, tandis que Cupidia fut la nouvelle cible et se fit électrocuter sur le champ.

«-NOOON !!! » hurla Satan.

Ses yeux noircirent.

«-Tout ça est à cause de vous, tout ça est à cause de toi, visant Cupidon, si tu n’avais pas été là tout se serait passé comme je le voulais, et tu ne serais déjà plus en vie sale vaurien ! »

Et alors que Cupidon entrouvrait les yeux il se rapprocha lui releva la tête et lui ouvrit grand la bouche. Il dévissa une corne de son crâne, et la pressa jusqu’à ce qu’une goutte noire ébène coula, puis un filet qui portait cette même couleur, celle de ses yeux. Ensuite il sortit deux baies noires pulpeuses de sa cape qu’il laissa tomber dans sa bouche. C’était un poison mortel et des fruits sucrés toxiques. Quand les yeux de l’ange se remplirent à leur tour d’un noir obscur et ceux du diable redevinrent rouge un sourire se dressa sur son visage. Il s’empressa de détacher enfin la détenue qui avait arrêtée de convulser, la porta blottie contre son torse et s’enfuit.
 

Cupidon s’appuya sur son avant-bras avant de se lever lentement. Il embastilla le Dieu sur la chaise et la corde utilisées précédemment pour la fugueuse, et le secoua. A peine Zeus se réveilla, la tête qui tourne et une petite égratignure sur la tempe, qu’il reçu un coup de pied qui lui rajouta une bosse au front à sa collection. Quand il eut repris ses esprits il articula :

« -Cupidon, que fais-tu, détache-moi.

-Jamais ! s’écria-t-’il en apesanteur

-Que racontes-tu ? Attends, je reconnais ses yeux qu’est-ce que diable a-t’-il encore fait !

-Cesse de justifier tes erreurs par les autres, accepte que les gens changent et toi, tu mérites la mort ! Dit-il en aiguisant une hache.

-Je ne comprends pas, tu as été et tu es toujours mon humble serviteur et cela ne changera que lorsque j’en donnerai l’ordre alors je ne te permets pas de me tutoyer !

-Je me permets ce que je veux à partir de maintenant je ne suis fidèle qu’à Satan et tu mérites de mourir pour ce que tu as fait à Cupidia. En frottant encore plus fort la hache contre son précieux arc.

-D’accord c’est bien ce que je pensais, tu n’es pas toi-même tu es sous l’emprise d’une potion qui change ta personnalité et modifie ta façon d’être et de penser. Reviens parmi nous ami du paradis.

-Je ne suis pas ton ami mais ton rival ! termina l’ange diabolique en positionnant précipitamment sa hache au-dessus de sa tête

-Au fond tu sais très bien que non, je sais tout de toi ! Tu es le fils de Mars et Vénus, tu es resté caché dans la forêt pendant une partie de ton éternelle enfance pour échapper à Jupiter, tu as alors construit ton propre arc et tes propres flèches avec des écorces de cyprès et tu as fait des lancer test sur des animaux. Puis tu as échangé ton arc et ton carquois contre d'autres en or ou en plomb où tu t'es rendu compte que ce n'était pas l'arc qui était magique mais tes mains. Enfin, Thémis a fait comprendre à ta mère que pour que tu grandisses il te faudrait un petit frère ou une petite soeur ce qu'elle a décidé de ne pas éxecuter, depuis tu restes un jeune adolescent adorable et plein d'énergie. Alors tu me crois maintenant ? Et si ton toi d’avant te manque je sais ce qu’on peut faire pour que tu te retrouves, mais pour ça il faudrait que tu me détaches si tu veux bien. »

L’ancien adolescent romantique s’était reconnu dans ces paroles. Il baissa alors les yeux et se sentit soudain coupable car il voyait dans le regard de Dieu qu’il l’avait terriblement déçu. Mais en même temps de l’espoir et de l’empathie pour rattraper ses erreurs car finalement ce n’était pas sa faute s’il ne se reconnaissait pas. Alors il mit sa fierté de démon de côté et laissa échapper la hache avec un peu plus tard un bruit strident qui se perdit dans la brume des nuages, personne ne savait où elle avait atteri.

« -J’entends et je vous crois alors dépêchons-nous, mais si à un seul instant j’apprends que vous m’avez menti je n’hésiterais pas à reprendre ce que j’ai commencé ! »

Le duo dû changer de style, Cupidon avait opté pour une chemise rouge avec un pantalon et Dieu une longue robe identique à la sienne mais plutôt rougeâtre. Les deux n’avait pas mis de chaussures.

« -Pourquoi doit-on s’habiller de la sorte, je n’aime pas être couvert je préfère laisser ma peau respirer. J’aime mon corps alors je ne l’enferme pas contrairement à d'autres.

-C’est pour s’adapter et ne pas se faire remarquer, il faut se fondre dans la masse.

-Et comment as-tu en ta possession les vêtements dont nous avons besoin ?

-Car ce n’est pas la première fois que je me rends là-bas. Que crois-tu ces vêtements sont antiques.

-Je me demande encore d’où me vient cette confiance innée. D’habitude je suis plus méfiant tu as de la chance alors n’en profite pas.

-Arrête ton charabia, es-tu prêt ?»

L’homme majestueux décrocha la clef nouée autour de son cou, la tourna dans le vide, tout d’abord une minuscule cavité apparue et ensuite un portail magique qui avait l’air d’un gigantesque trou noir en mouvement. C’était comme hypnotique, comme s’il happait ses voyageurs. Ils prirent donc leur envol direction un monde bien différent de celui qu’ils avaient en leur connaissance – même si Zeus, lui, savait à quoi s’attendre.- Et ennemis s’allièrent pour bientôt être amis.

L’Enfer était comme une immense grotte, les nuages s’apparentaient à des blocs de pierre, on se croyait sous terre, pourtant ça faisait bien parti du ciel. Un volcan bouillonnant, se situait au milieu et occupait tout l’espace : ça représentait la colère de Satan. Celui qui osait une nouvelle fois être en désaccord avec lui pouvait s’attendre à une irruption. Sur le volcan lui même se trouvait une trentaine de portes avec devant des files d’attentes à n’en plus finir – visiblement ils ne connaissent pas les salles d’attentes pensa l’ange déguisé - Ce sont tous les démons qui ont besoin de conseils ou qui ont été appelés par les démons qui ont, eux seuls, des pouvoirs bien spécifiques pour différentes catégories ou situations. Plus nous montons, plus nous risquons de tomber sur des démons de plus en plus puissants avec plus d’influence. Puis à la pointe de ce cratère débordant se trouve le maître des ténèbres : Satan bien entendu. Tout autour en hauteur, des appartements étaient prévus pour abriter des diablesses qui s’occupaient des diablotins et vivre convenablement – des mamans et des enfants, sans doute décédés très jeunes et ayant fait l’impensable pour leur âge. - Plus bas des hommes diables travaillaient dur tels les ouvriers d’une usine – creuser avec des fourches, transport de lave, solidification de la lave pour en faire des lampes et j’en passe. -

Les deux hommes étaient époustouflés et dans le même temps épouvantés en particulier Dieu qui n’y croyait pas. Ça faisait si longtemps qu’il n’était pas venu et ça avait tellement changé mais il se rappela vite comment il détestait l’Enfer. Et surtout de penser qu’il allait parler droit dans les yeux à ceux qu’ils détestaient en se prenant pour eux tel un imposteur. Il allait mentir et alors il trahirait ses principes et ses valeurs. Comment peut-il être un exemple de la sagesse et l’amabilité pour les anges et les futurs morts si lui-même ne le suit pas. C’est connu le Dieu ne doit devoir aucun pêché à quiconque et doit avoir porté son aide des centaines de fois dans sa vie de terrien. Et Cupidon s’interrogea : « Pourquoi n’ai-je aucun souvenir de ce monde ? Y-ai-je vraiment vécu ? » Et c’est à ce moment qu’il comprit encore plus que Dieu avait raison, il est un ami du paradis, Dieu était son maître il devrait lui obéir.

Mais ils surent immédiatement vers où se tourner et ils approchèrent près du volcan à la recherche de la bonne porte. Des noms étaient inscrits et quand Dieu lut « NAMTAR » il agrippa la manche de son coéquipier et lui indiqua :

« -Lis...c’est lui qui a crée la potion qu’on t’a injectée et c’est lui qui a choisi ses effets, c’est le démon de la mort.

-Ai-je bien entendu « la mort. »

Et les pupilles de Cupidon devinrent encore plus noires qu’elles ne l’étaient, l’ange repartait dans ses travers, la partie maléfique de son âme était de retour. Le Dieu s’en aperçu et se reprit :

-Enfin cela ne signifie pas qu’il ne confectionne que des potions qui amènent à la mort mais en tout cas elles montrent toutes le côté obscur de l’être vivant ou de l’objet et l’affaibli.

-Mais je ne saisis pas, je suis un démon comme moi pourquoi me faire ça ?

-Ou alors il s’est trompé il voulait t’empoisonner !

-Pas du tout ce n’est pas lui aller voilà nous y sommes tu ne vas pas reculer maintenant.»

En tournant encore un peu plus l’homme à la tunique rougeâtre montra enfin la porte qu’ils cherchaient : Pazuzu le démon médecin, il guérit des maladies voire les empêche complètement. Ils remontèrent donc la queue et attendirent. Là ils purent examiner cette grotte étrange et la montagne qui leur faisait face.

D’un coup un cri retentit dans les appartements d’où un diablotin sorti en volant si vite poursuit par sa mère.

« -Rends ces ciseaux Diego ! Appela sa mère

-Jamais de la vie ! Répliqua-t-il en laissant échapper des petits hoquets de rire.

Soudain le petit Diego arriva vers le duo et tendit la paire de ciseaux en question à Cupidon qui dodelina de la tête de gauche à droite puis l’enfant se tourna vers son coéquipier. Et alors que Dieu s’apprêtait à lui faire un sermon comme quoi il devait les donner à sa maman la porte s’ouvrit et une voix l’interrompit.

« -Merci au revoir.

-De rien passer une journée d’enfer haha. Bonjour je vous en prie aller vous installer. »

C’était un mi-animal mi-humain qui parlait avec un chat dans la gorge, mais tousser ne servirait à rien c’était bel et bien son timbre de voix presque s’il rugissait. Il avait une tête de chien, un corps recouvert d’écaille, et de grandes ailes.

Ils étaient tellement occupés qu’ils n’avaient même pas vu la file diminuer. Zeus glissa à l’oreille de Cupidon de le laisser gérer, qu’il savait quoi faire. Un peu plus grand que la norme dans ce monde, il baissa la tête et entra suivi du malade.

La pièce était étroite mais remplie de meubles. Tout était noir et terne, heureusement la lampe de bureau et une sorte de lampe qu’utilisent les dentistes penchée au-dessus d’un fauteuil allongé, sont là pour donner un peu de clarté. Mais le plus effrayant est ce plan de travail bourré d’outils coupants en fer comme des ciseaux, des scalpels, bistouris, pinces et j’en passe. Les deux clients se demandent ce qu’ils font là.

« Dites-moi en quoi puis-je vous aider ? les accueille le démon chien

-Et bien mon enfant s’est fait empoisonner il est méconnaissable, j’espérais que vous trouveriez un antidote démon Pazuzu. »

Il enfila des gants et écarta les paupières du patient allongé. Il alluma sa lampe penché au-dessus de ses yeux ce qui ne manqua pas d’éblouir le pauvre Cupidon qui cligna sèchement des yeux mais qui ne pouvait pas les fermer.

« -Désolé, glissa le docteur qui mit ses lunettes-loupes, je vois ça tire vers le brun. C’est bon vous pouvez vous relevez. »

Il piocha un plus loin dans ses fioles et en tira une remplie de liquide pâteux marron.

« Comme je m’y attendais à première vue l’empoisonnement a été fait à l’aide de plusieurs produits mais très fréquents ici, le poison Nekros et des belladones.

-Qu’est-ce qu’est cette chose ? Mortel je parie.

-Ce sont des baies, des fruits qui poussent sur un arbre et pas vraiment, elles peuvent causer la mort au bout d’un certain nombre de baies ingurgitées. Avant ça sont provoqués des troubles digestifs et respiratoires accompagnés d’hallucinations. Cela m’étonne que vous n’avez pas la connaissance de cette fleur étant donné que ce sont nous-même et les sorcières qui les faisons pousser. Ainsi que le poison Nekros car vous ne le savez peut-être pas mais son deuxième nom est herbe au diable. Etes-vous vraiment d’ici ?

Dieu tirait une tête à croire qu’il allait se décomposer.

-Mais ne vous en faites pas voilà l’antidote, buvez, gardez quelques secondes la pâte dans la bouche puis avalez, et vos pupilles reprendront leurs couleurs ainsi que vos traits de caractère, tout. Si ce ne tenait qu’à moi je ne vous aurais pas dit avec quoi avait-il été empoisonné et leurs mal faits tellement je sais que cet antidote va fonctionner. Mais bon le règlement et contrat d’un médecin que ça soit dans n’importe se dit d’avertir et que la clientèle se porte garante.

- Et puis-je savoir sous combien de temps ? Demanda le Dieu.

-Les effets seront immédiats sinon puis-je vous poser une question sans doute indiscrète mais qui me trotte dans la tête depuis le début de la séance.

-Bien sûr allez-y

-Qui a empoisonné votre fils ? C’est un acte grave vous savez, alors si vous savez qui c’est ou qui ça peut être ne prenez pas de risques et courez voir Satan.

-Oui je sais tout ça et je le ferai sans hésiter mais là c’est une longue histoire et Cup...Cupen pardon est en parfaite sécurité, pas de quoi en faire un drame je vous rassure. »

Mais la bête fronça les sourcils et bien avant qu’elle puisse sortir un son de sa bouche, Cupidon retira le bouchon et une odeur nauséabonde se délivra. Ça ne donnait envie à personne il savait que c’était pour son bien et le Dieu avait acquiescé alors il prit deux gorgées qu’il secoua dans sa bouche puis avala. Tout d’abord il eu des relents, une envie de recracher ce qu’il venait de mettre dans sa bouche mais il ne savait pas si c’était parce que la potion n’était pas la bonne ou si c’était le goût répugnant. Ils attendirent tous les trois à se regarder dans le blanc des yeux enfin surtout les yeux de Cupidon, mais aucun changement.

Pazuzu, prit sa tête entre ses mains et réfléchi.

« -Je ne comprends pas, c’est la bonne il n’y en a pas d’autre, les reflets de ses pupilles étaient bien marron

-Monsieur Pazuzu ? Dit Zeus

-Il reste peut-être une solution mais il y a des risques. Dit-il en regardant le fond d’antidote dans la fiole

-En quoi consiste-t-elle ?

-Faire une piqûre de ce même produit dans la paupière du petit.

-Et quels sont les risques ?

- Que je transperce de trop la paupière et que ça touche la pupille. Si cela arrive il sera aveugle à vie ou malvoyant.

-D’accord merci de votre honnêteté mais je dis oui

-Etes-vous sûr ? Demandez peut-être l’avis de votre enfant c’est sa vie qui est en jeu. »

Le jeune garçon muet regarda son pseudo père d’un air inquiet, mais l’homme à la longue barbe tourna la tête et dit :

« -Oui c’est décidé il faut tenter le tout pour le tout. »

Alors l’adolescent se rallongea bouche cousue et docteur Pazuzu s’éxecuta. Mais ce qu’il s’était bien gardé de dire c’est que c’était sa première tentative, mais il ne souhaitait pas inquiéter les clients seulement, maintenant c’était lui qui avait la pression sur ses épaules. Alors il tenu la seringue si fort dans sa main, souleva légèrement la fine paupière, retint sa respiration tout comme Cupidon qui se concentrait pour ne pas cligner un cil, et il enfonça l’aiguille. Il souleva un peu plus la paupière pour être sûr de ne pas toucher l’iris puis appuya sur le piston pour injecter le produit. Enfin il enleva délicatement l’aiguille et laissa retomber la peau qui se tendit toute seule.

Le premier œil de fait, le Dieu et le démon laissa échapper un soupir énorme pour faire redescendre la pression. Pazuzu reprit une bonne dose d’air et est reparti pour un quart d’heure d’apnée.

L’opération a été longue mais il est temps pour Cupidon d’ouvrir les yeux et non toujours pas ses yeux bleus azur qui faisaient craquer tout le monde. Pour lui c’est comme s’il avait passé une nuit entière sur cette chaise longue. Le diable les invite a s’asseoir et encore une fois attendre le résultat pendant qu’il range et nettoie son équipement.

Malheureusement c’est encore un échec.

« -Ecoutez quelques fois le traitement c’est vous.

-C’est-à-dire, je ne vous suis pas ?

-Vous m’avez bien dit qu’il était doux et gentil mais que ce poison a fait ressortir son côté obscur et qu’à présent il veut causer des meurtres mêmes des gens qu’il aime ?

-Oui.

-Et bien je vous crois et je vous dis que si vous cherchez bien les êtres contraires qui détruisent tout ce qui est déjà construit sont en fait des êtres miroirs qui veulent construire ce qui n’a jamais été acquis. »

Zeus et Cupidon se regardaient de haut en bas puis reposèrent leurs yeux sur monsieur Pazuzu.

"-D’accord c’est très beau je tâch... »

Il se fit soudain interrompre par l’adolescent qui lui donnait des coups de coude les yeux écarquillés. Oui parce que même avec les yeux bondant de noir Dieu le comprit car tout d’abord c’était son créateur mais surtout car ils connaissaient tous les deux cette personne.

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