Il n’a pas fallu beaucoup de temps à Cupidon pour comprendre la situation. Il en était sûr alors, ni une ni deux le bonhomme à la couche culotte s’approcha.
Mais quand l’inconnue entendit des bruits d’air, comme des ailes qui battaient de haut en bas, elle pris peur et s’enfuit. Bientôt ce n’était plus qu’un petit point noir dans le ciel.
Il avait fait les cent pas toute la nuit dans sa chambre de quatre mètres carré. Puis même dans ses chimères cette mystérieuse fille apparaissait.
Le lendemain il avait un mal de crâne atroce, c’était le déclic qui lui fit demander conseil à son cher maître.
« -Bonjour mon Dieu tout puissant, j’ai vu quelque chose hier, et je suis certain que c’est la source du problème. Je me dois de vous le signaler ! déclara Cupidon enthousiaste.
-En effet, je vous écoute. dit Dieu, attentif.
-J’ai observé et en fin de journée, presque à la tombée de la nuit, une jeune fille tirait des flèches enflammées sur un couple des plus heureux.
-Hum, hum Dieu se racla la gorge, à quoi ressemblait-elle ?
-Un peu comme moi mais tout en noir, avec des cornes rajoutées sur la tête et de longs cils noir mat, décrivit l’ange.
-J’espère que tu n’inventes pas Cupidon.
Pourquoi vous mentirai-je monsieur ? J’ai peut-être une migraine mais j’ai encore les idées en place.
-D’accord alors...l’homme fronça les sourcils, j’ai bien peur que ce soit une servante envoyée par Satan.
-Satan ?
-Oui, le chef des démons.
-D’accord mais pourquoi s’attaquer à moi et tout mon travail fourni ? se demanda l’adolescent.
-Aucune idée, es-tu allé lui parler sans mon accord ? L’as-tu provoqué ?
-Non jamais je n’aurais osé vous désobéir, mais je veux savoir qui est cette fille !
-Pour ça j’ai ma petite idée »
Cela faisait une semaine que Cupidon cherchait cette fille, il allait dans les parcs où se trouvaient les familles qui respiraient la joie, partout où il pensait qu’elle irait. Il essayait de rentrer dans ses pensées, de se mettre à sa place.
Et bizarrement il y arrivait très bien puisqu’une silhouette s’approcha encore munit de son arc et de flèches.
Quand elle rouvrit les paupières, elle était installée sur une chaise, les poings et les chevilles liés à cette dernière.
Tout autour un paysage brumeux s'offrait à elle, elle avait l'impression de rêver. Mais ce n'est qu'après qu'elle aperçu des ombres.
《-Pff c'était un cadeau de ma mère et c'était le plus beau ! Puis un coup comme ça ne pardonne pas ! rouspeta-t'-il en faisant les cent vols dans les nuages.
-Désolé, désolé, mais c'était la seule solution. Je n'ai pas de marteau ou de batte de baseball sous la main. En même temps seuls les tueurs en série ont ce genre de choses en leur possession.
-Ou alors un bricoleur et un joueur de baseball.
-Bon peut-être, mais regardez, ça l'a bien assommé quand même. Elle est actuellement dans un coma éternel. Vous demanderez à votre mère d'où vient ce matériaux qualitatif. Ça me servira pour améliorer les arcs de quelques centaures.
-D'accord, et vous ne pouvez pas en créer un exceptionnellement pour moi ?》
L'homme pouffe et dit :
-Enfin vous savez que c'est un par naissance comme Arténi, Apollon, plus jamais ils n'en auront de ma part, ils sont précieux.
-Oui mais je pensais que j'étais votre préf...》
La prisonnière perçu ces voix lointaines mais était incappable de comprendre ce qu'elles pouffaient. Elle se mit alors à gigoter dans tous les sens, dans l'espoir de se faire voir.
Puis elle émettait des sons bizarres, incompressibles, à cause du bout de tissu qui lui recouvrait sa bouche.
Elle ne savait guère qui se cachait sous ce brouillard épais, mais peu lui importait, elle voulait juste être délivrée de ce piège à rat auquel elle s'était faite avoir, beaucoup trop naïvement. Et ça marchait car les deux individus se rapprochaient.
《-Oh on dirait bien que notre petite prisonnière est réveillée ! cria Dieu heureux en levant les bras au ciel.
Comme pour remercier Dieu que tout se passa comme prévu. Mais il se rappela que c'était lui Dieu !
《-Bonjour ma chère, tu m’as l’air bien en forme. Ça te dérange si je te pose quelques questions ? »
La jouvencelle gothique continuait de se tortiller de plus en plus vite, en secouant la tête de gauche à droite.
« -Ce n’était pas une question, à l’inverse j’ai besoin de réponse. Et de sa voix effrayante, il commença l’interrogatoire. Tout d’abord quel est ton nom ? Je suis sûre que tu as un très joli nom, alors pourquoi s’en cacher ? »
Elle fit les yeux qui louchent comme pour demander d’enlever ce morceau de tissu insupportable.
Dieu s’exécuta, elle reprit son souffle et d’une faible voix elle répondit : Cupidia.
Dieu était content, il avait remarqué son narcissisme, toutes les questions qui la concernaient l’intéressaient, ça tombait bien !
« -Et alors comme ça vous détruisez le travail de mon serviteur, depuis déjà un mois, ça vous amuse Cupidia ?
-Hein excusez-moi, de quoi parlez-vous ?
-Voyons soyez raisonnable et arrêtez de faire l’innocente, je vous ai vu de mes propres yeux !
-Je suis navrée mais détrompez-vous.
-Insinuez-vous que je suis un menteur ?
-Ce n’est guère mon intention, je souhaiterais juste me libérer et m’enfuir loin de cet enfer le plus vite possible. »
Cupidon qui restait les bras croisés, les sourcils froncés intervint :
« -Pas de sitôt jeune fille. Avant j’aurai une dernière question pour vous. Avez-vous déjà fait ce genre de choses avec d’autres de mes confrères du paradis ? »
Paradis ? Et Cupidia eut un déclic !
« -Attendez nous sommes au paradis, je suis au paradis ?
-Oui…
Et vous qui êtes-vous ? Vous sortez de nulle part et, et, et si ça se trouve vous êtes de mèche !
-Alors d’abord je me présente, Cupidon pour vous servir et répondre à vos désirs ! Il avait prononçait si rapidement mais si facilement, comme s’il avait l’habitude, et je ne sors pas de nulle part puisque je vous observais dans le coin là-bas. Il désigna de son index un nuage bien confortable qui avait pris la forme de son corps, mais vous étiez trop occupée à inventer des mensonges je présume ! »
CUPIDON !!! Second déclic dans la tête de la démone.
« Vous êtes Cupidon ! L’ange qui forme des couples, le vrai !
-Oui c’est exact, pourquoi avez-vous l’air si surprise ?
-Rien, ça fait juste bizarre. »
C’est à ce moment précis que des centaines de questions trottaient dans la tête de Cupidon. Plus apte à rien faire il se demanda si elle était vraiment celle qu’elle prétendait être ? Etait-elle une vulguaire fan qui tentait de l’amadouer ? Ça a l’air si faux et si réel en même temps ! Elle a l’air de si bien le connaître comme Dieu son propre créateur. Mais de si mal le connaître comme un charlatan bourré de préjugés.
Mais soudain, se fut un tremblement de ciel qui sortit Cupidon de ses pensées. Des nuages de sang se formèrent, le soleil disparu, pour laisser place au tonnerre qui grondait déjà, quand une ombre gigantesque se dressa devant eux. Tous apeurés sauf une, qui reconnu immédiatement sa forte corpulence et son regard perçant.
Sorti de la pénombre, un homme grand, costaud, se présentait. C’était le portrait craché de Dieu à quelques différences près. Il portait une longue cape noire qui trainait jusqu’aux chevilles, sous laquelle on pouvait apercevoir deux bosses agitées. C’était ses ailes de la même couleur que sa cape. Sur sa tête de bouc il avait des cornes rouges vives, et il tenait dans sa main gauche un trident, son accessoire favori. Il semblait relier au ciel, c’était sûrement lui qui provoquait tous ces éclairs. C’était le genre de personne que tu ne voulais pas croiser dans la rue.
La prénommée Cupidia le fixa de la tête aux pieds et esquissa un sourire malin presque maléfique. Car elle savait qu’il venait à sa rescousse, et tout d’un coup elle se sentie plus forte.
Dieu se rapprocha, et d’un regard noir il lança :
«-Que fais-tu là Satan ? »