Chapitre 3 : Fuite

Par Mevena
Notes de l’auteur : La suite de cette histoire est disponible sur Wattpad dans sa version non-corrigée si cela vous intéresse :

https://www.wattpad.com/1368589890-nymph%C3%A9a-t-1-le-secret-des-nymphes-chapitre-1

J'ai suivi la Nymphe jusqu'à l'entrée d'une grotte, dont l'accès est camouflée par des feuillages. La dryade écarte la végétation avant de pénétrer dans la cavité; sur ses talons, je fais de même. 

A peine entrée, je me stoppe, éberluée. La grotte que j'ai devant moi n'a rien d'une grotte. L'intérieur est aménagé : à ma droite, creusées dans la pierre, se trouve des étagères remplies de flacons, de fioles, de plantes séchées et de pierres de toutes les couleurs. Au milieu se trouve une table en bois, visiblement construite à l'aide de pouvoirs de dryades, sur laquelle se trouve un mortier, un très vieux livres et des herbes, comme si la vielle femme était en train de concocter une quelconque potion avant de m'entendre l'appeler. Non loin se trouvent deux petits renfoncements dans lesquels sont rangés de très vieux livres. Les livres sont très rares à Nymphéa, et en voir une dizaine ici me fascine. La grotte est éclairée par quelques boules de lux qui flottent un peu partout dans la pièce. La vieille dryade relâche sa boule de lux et la laisse flotter avec les autres, tout en se dirigeant vers la vieille étagère. Elle en prend une boule transparente, d'une matière qui m'apparaît aussi dure que la pierre. Dès qu'elle la serre entre ses doigts, elle marmonne une phrase dans une langue que je ne connais pas, la boule s'illumine alors d'une intense couleur bleu durant quelques secondes avant de s'éteindre. Imperturbable, la Nymphe se dirige ensuite vers la bibliothèque.

Les lèvres pincées, elle parcours les tranches de livres du bout des doigts avant d'arrêter son attention sur un énorme livre poussiéreux de couleur bronze. Elle le sort avant de le poser sur la table sans un mot et de le feuilleter. Mal à l'aise à cause du silence qui plane, je reporte mon attention sur l'étagère à ma droite, à l'intérieur des fioles se trouve des liquides de couleur violette, bleu, verte, rouge, ou encore argentés. Mon attention se porte sur une fiole remplie d'un liquide rouge, poussée par ma curiosité, je la soulève légèrement et la penche sur le côté. Sous mes yeux écarquillés, le liquide rouge se transforme soudain en centaine de petites pierres d'une couleur rouge sang.

- Ne touche pas à ça ! Gronde la vieille dryade. Surprise, je sursaute avant de remettre le flacon en place.

- Qu'est-ce que c'est ? je ne peux m'empêcher de demander. Elle relève les yeux de son grimoire en me lançant un coup d'œil suspicieux, puis son regard se radoucit, comme si elle s'était rendue compte qu'elle n'avait rien à craindre d'une jeune dryade inexpérimentée.

- C'est de l'alchimie. Me répond-elle avant de se replonger dans son livre. L'alchimie, se mot me dit vaguement quelque chose sans que je puisse mettre le doigt sur ce dont il s'agit.

- Vous êtes alchimiste ? Je demande.

- Pas exactement, disons que je suis une Nymphe dotée de cette capacité, mais mes compétences sont largement inférieures à celles des véritables alchimistes.

- Parce qu'il y en a d'autres ? Je demande, consciente de ma propre ignorance. Elle me jette un coup d'œil par-dessus son livre avant de soupirer.

- Ma pauvre enfant, il te reste tant de choses à comprendre... Mais garde tes questions pour plus tard tu veux ? là où je vais t'envoyer tu pourras les poser librement, mais pour l'instant il faut que tu fuis avant qu'ils ne retrouvent ta trace. Me dit-elle, je m'apprête à lui demander où elle compte m'amener, mais je me ravise face à son air agacé.

- comment vous appelez vous ? je demande à la place. Surprise, la nymphe me répond tout de même.

- Echo, me dit-elle, tout en continuant à tourner les pages du livre. Ah ! S'exclame-t-elle en pointant l'index sur une des pages. Elle semble avoir trouvé ce qu'elle cherchait.

Prenant son livre à une main, elle récupère une pierre posée sur la table avant de se diriger vers le centre de la grotte. Elle s'assoit par terre avant de tracer un cercle parfaitement rond d'un seul coup de poignet. Elle commence ensuite à tracer à l'intérieur des symboles complexes. Le silence s'installe à nouveau, ne voulant la déconcentrer, je la laisse s'affairer. Lorsqu'elle semble avoir fini, je lui pose la question qui me brûle les lèvres depuis que je l'ai rencontrée.

- Echo, quel âge avez-vous ? je lui demande.

- Je ne sais plus très bien, 400 ans environ, me répond-elle. Je reste bouche bée, cela veut dire qu'elle est encore plus âgée que les 4 souveraines. Moi qui pensais que toutes les Nymphes de cette époque étaient retournées à la terre. J'ignorais que les Nymphes pouvaient vivre aussi longtemps. Voyant mon air ébahi, Écho éclate de rire. 

- J'imagine que tu n'as jamais vu de Nymphes dépassant les 100 ans .

- En effet, je lui réponds

- Ça ne m'étonne pas, on leur prélève tellement de magie qu'aucune ne peut survivre au-delà, de nos jours, m'avoue-t-elle d'un air sombre. Étant donné qu'elle a fini de tracer son cercle, elle se relève en prenant son grimoire dans les mains. 

- Bon écoute moi, me dit-elle, je vais créer une brèche dans l'espace-temps qui va te permettre de te téléporter dans un endroit où tu trouveras ton père. Ce cercle est un cercle de transmutation, une fois que je l'aurais activé tu auras cinq secondes pour te placer au centre. J'ai envoyé un message à ton paternel grâce à ma boule de cristal, il enverra quelqu'un te chercher, surtout ne te laisse pas approcher par aucune autre créature qu'une Nymphe c'est très important. 

Je hoche la tête, je mets un moment pour trier le flux d'information qu'elle vient de m'exposer à toute vitesse. Elle place sa main gauche au-dessus du cercle tracé à la craie, tenant le livre de la main droite. D'une voix grave, elle marmonne à nouveau des mots aux intonations dures, dans le même dialecte que je n'ai pas reconnu plus tôt. Au fur et à mesure qu'elle prononce des mots, les lignes du cercle s'illuminent d'un vert émeraude. Écho, les yeux fermés semble presque en transe. Elle parle de plus en plus fort et de plus en plus vite. Bientôt, presque toutes les lignes du cercle sont halées de cette lumière surnaturelle. Lorsque le dernier tracé s'illumine, le cercle entier semble prendre vie, un vent puissant en sort, fouettant mes cheveux. Le rayon du cercle est mué par une lumière qui forme un cylindre autour de lui et qui atteint le plafond de la grotte. Je me protège le visage de mes mains pour tenter de l'apercevoir. 

- Maintenant ! me crie Écho, qui semble à bout de souffle. Cinq secondes, je me rappelle. Je fais deux pas en direction du cercle, luttant contre la force qui en sort. J'arrive devant, hésite un instant avant de m'engouffrer au centre de la lueur de magie. La magie fait flotter la pointe de mes cheveux vers le haut, je sens mon corps devenir infiniment plus léger. Petit à petit, mes pieds décollent légèrement du sol et je me sens flotter. Tandis que je lévite, ma vision se trouble. Soudain, tout devient noir et je retombe brutalement sur le sol.

Je rouvre les yeux et me redresse. Étonnamment, je suis dans la même grotte que celle d'Echo, mais celle-ci est complètement nue, comme une grotte naturelle. 

Les membres engourdis, je me relève sur les genoux. Mon corps est étonnamment lourd, comme si la gravité avait davantage d'effet sur moi. Les jambes flageolantes, je me remet debout. J'ai la sensation de ne plus être dans le même monde; ce qui, en y réfléchissant, est sûrement le cas. Une nausée me prend. Je prends appuis sur la parole humide de la grotte avant d'être prise par un soubresaut et de vomir le contenu de mon estomac. J’halète. Le voyage à travers le cercle de transmutation m'a laissé une sensation désagréable dans le ventre, et c'est comme si mon corps voulait s'en débarrasser.

Une fois calmée je me relève. Ok, maintenant, que faire ? Il faut que j'aille voir l'extérieur pour comprendre où est-ce que je suis. 

Lentement, je mets un pied devant l'autre. J'écarte les feuillage devant l'entrée de la grotte, et à ma grande surprise, le soleil est au zénith. Je me protège le visage de ma main.

Il faisait pourtant nuit lorsque j'ai quitté Nymphéa. Une fois que mes yeux se sont accoutumés à la lumière ambiante, je quitte entièrement la grotte. Bien que la cavité rocheuse ressemble énormément à celle où vit Echo, l'aménagement en moins, elle ne se situe pas du tout sur le flanc d'une montagne. Face à moi se trouve une étendue de sapins verdoyants. Je ferme les yeux et tente de ressentir l'énergie vitale de la forêt qui se trouve devant moi. Mais la force d'âme des sapins devant moi est faible, comme s'ils se battaient pour vivre. Je rouvre les yeux. 

Pourtant les arbres que j'ai devant moi n'ont pas l'air mourant. Étrange. Je décide de m'aventurer dans la forêt, les épines de pin mortes collent à la plante de mes pieds, déjà égratignées à cause de mon ascension de la montagne. Je m'éloigne peu à peu de la grotte, en veillant tout de même à rester aux alentours en attendant que l'on vienne me chercher. Émerveillée, je lève la tête et regarde la cime des grands sapins. La vue est magnifique.

Soudain, un bruissement de feuilles me fait sortir de ma rêverie. Je sens une présence approcher, une énergie que je n'ai encore jamais ressenti. 

Une énergie qui m'évoque à la fois un feu ardent et le calme d'une vaste plaine. Surtout ne te laisse pas approcher par aucune autre créature qu'une Nymphe c'est très important, avait dit Echo. La personne qui approche n'est clairement pas une dryade. La créature n'est plus qu'à quelques mètres de moi. Sans attendre davantage, je me mets à courir. La silhouette derrière moi se met alors à me poursuivre.

Pas de chance pour elle, la forêt est mon lieu de prédilection. Je file à travers les arbres, mais il ne faut pas plus de quelques secondes pour comprendre que mon adversaire est bien plus rapide que moi. Je dois le semer. Je slalome alors entre les pins, créant des virages différents à chaque fois que je sens la présence de la créature se rapprocher. Je tourne à gauche quand elle se rapproche trop, et hop ! à droite ! La poursuite dure ainsi plusieurs minutes, gauche, droite, gauche, gauche, de nouveau à droite. Chaque fois, que je penses l'avoir semé où qu'elle semblait s'affaiblir, elle revient et je doit encore trouver le moyen pour qu'elle perde ma trace. 

Je commence sérieusement à m'essouffler, la fatigue emmagasinée par cette journée interminable se fait doublement sentir. Il faut que je trouve quelque chose, n'importe-quoi. Une idée me vint. Je me décide à tourner une nouvelle fois à droite, mais avant que la créature ait pu faire de même, je lève les bras et attrape un branche solide à pleine main. Je laisse mon élan propulser mon corps vers l'avant. J'ai déjà fait ça des dizaines de fois à Nymphéa, mais mon corps était beaucoup plus léger, il me faut rassembler une énergie colossale pour réussir à placer mes pieds sur la branche et pouvoir m'y asseoir. La créature passe à toute vitesse sous mon arbre sans s'arrêter. Elle continue de me poursuivre, pensant que je suis devant elle. Lorsqu'elle s'est suffisamment éloignée pour que je ne ressente plus son énergie, je me penche légèrement en avant pour vérifier que la voie est bien libre. Lentement, les muscles ankylosés par toutes les courses d'aujourd'hui, je me laisse tomber de la branche.

A peine ai-je posé mes pieds sur le sol qu'une main forte se plaque sur ma bouche. Je me débat de toutes les forces qu'il me reste tandis que l'individu m'enserre de ses bras. Je continue de lutter, mais je me rend vite compte que la personne me surpasse en force.

- Arrête de te débattre ! Je suis un ami ! Je m'arrête d'un coup. 

Ce que je pensais être un spécimen inconnu semble en réalité être une créature masculine qui parle ma langue. Je suis confuse. Pour moi, seules les nymphes sont capables du langage. Depuis petite, c'est ce que les muses m'ont appris : au-delà de Nymphéa, il n'y a que des créatures sanguinaires, inhumaines, incapables de la parole. Mais d'après Echo, il existe des alchimistes, alors sans doute que tout ce que l'on m'a raconté est faux. Comme j'ai cessé de me débattre, la personne qui m'enserre commence à relâcher sa prise petit à petit. "Bon, me dit-il, je vais te relâcher, mais tu dois me promettre de ne pas t'enfuir !" ajoute-t-il d'une voix sèche. Je hoche la tête en guise de réponse. La pression se fait moins forte sur ma bouche et sur mes bras. Lentement, comme s'il avait peur que je m'enfuis à nouveau, l'individu qui m'a poursuivi me laisse libre de mes mouvements. Je me retourne pour enfin faire face à mon poursuivant. Face à moi se tient une Nymphe, mais comme je n'en ai jamais vu. C'est une Nymphe masculine à la peau noire, mais ce qui me frappe surtout, ce sont ses cheveux. Ils sont d'un roux flamboyant et tombent en légères ondulations sur son front et sa nuque, on aurait dit que sa chevelure était faite de feu. Sa peau noire fait ressortir ses yeux d'un vert perçant, les mêmes yeux que les dryades de sang pur. Son nez est droit, ses lèvres charnues, mais ses sourcils semblent en permanence froncés, comme s'il était perpétuellement en colère. Il est beau, comme toutes les Nymphes, mais d'une beauté froide, presque effrayante. J'ai entendu parlé de ces Nymphes à la peau noire et aux cheveux roux : c'est ainsi que l'on décrit les lampades, les Nymphes infernales, mais bien qu'il en ai quelques caractéristiques, le jeune homme face à moi n'en ai pas une.

- Qui es-tu ? Je lui demande d'une voix hésitante.

- Je m'appelle Aaron, me répond-il d'une voix froide. Je suis celui que Marcus à chargé de te ramener au camp. Ajoute-t-il sur le même ton.

- Enchantée Aaron, je dis presque sarcastique, dis-moi, simple curiosité, quel type de Nymphe tu es ? Ton énergie me semble étrange si je peux me permettre, je lui demande, piquée par une vive curiosité.

- Je suis comme toi : un métisse. Me répond-il avec toujours aussi peu d'empathie. 

- Pourquoi tu m'as poursuivi ?

- C'est toi qui t'es enfui, me répond-il avec un vague haussement d'épaule. Il ne manque pas de toupet.

- Et qui est Marcus ? J'ajoute, tout en essayant de cacher mon désarroi.

- D'après ce qu'on m'a dit, il s'agit de ton père. Me répond-il, cette fois-ci avec un brin de moquerie dans la voix. Je rougis. Personne ne m'a dit quel était le nom de mon vrai père. J'ai en même temps appris son existence il y a à peine quelques heures. Mais qu'il soit mon père biologique ou non, mon véritable père restera toujours celui qui m'a élevée, c'était un dryade très respecté, mais il est décédé lorsque j'étais enfant.

- Ah... c'est la seule chose que je trouve à dire. Cette réaction a au moins le mérite d'arracher un début de sourire à Aaron.

- Bon, il faut qu'on se mette en route, des humains pourraient arriver d'un moment à l'autre. m'annonce Aaron. Des humains. Il me semble que ces créatures apparaissent dans certaines légendes de Nymphes célèbres que l'on raconte. Je me souviens de celle d'une dryade tombant amoureuse d'un humain : Eurydice. Elle tombe éperdument amoureuse d'un poète et musicien : Orphée. On raconte qu' Eurydice est poursuivie par Aristée le jour de ses noces. En tentant de fuir, elle est mordue par un serpent et meurt. Inconsolable, Orphée entonne une complainte. Émus, les dieux lui accordent de descendre jusqu'aux Enfers pour la sauver.

D'après mes souvenirs, les humains sont comme des Nymphes, mais sans pouvoir. Un peu à l'image des Thyades, mais avec une longévité bien plus courte. Je me demande en quoi ces créatures peuvent bien effrayer Aaron. Quoi qu'il en soit, je décide de le suivre, même si Aaron est la Nymphe la plus antipathique que j'ai rencontré, ce n'est pas comme si j'avais beaucoup d'options.

Nous marchons à travers la forêt. Aaron semble savoir exactement par où aller, mais il ne me parle pas. D'habitude, j'aurais tout fait pour briser le silence, mais je n'ai moi non plus aucune envie de discuter avec lui.

Au bout d'un moment, nous parvenons à un énorme sapin devant lequel Aaron marque un temps d'arrêt. D'un geste du pied, il repousse des feuillages, visiblement artificiels situés au niveau des racines. Je jette un coup d'œil. Une sorte de tunnel circulaire se trouve sous nos pieds, j'aperçois une échelle dont les barreaux sont ancrés dans la roche, qui doit sans aucun doute permettre de descendre dans les pénombres du souterrain.

- Toi la première, me dit Aaron. Je lui jette un coup d'œil. Il veut me tester ? Ne voyant pas d'autre option que de lui faire confiance et de m'y engouffrer, je prends mon courage à deux mains. Je pose d'abord mes pieds sur l'échelle avant de descendre petit à petit les barreaux. Une fois descendu d'un bon mètre, Aaron fait de même et recouvre l'entrée du buisson artificiel, nous plongeant dans une obscurité presque totale. Je n'ai pas à descendre trop longtemps contrairement à ce que je pensais, seulement sur deux ou trois mètres tout au plus.

Lorsque je pose mes pieds à terre, le sol est froid. Il est fait d'une matière que je ne connais pas, comme si l'on avait fondu des pierres pour leur donner cet aspect lisse. Devant moi s'étend un tunnel plongé dans la pénombre, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez. Un frisson me parcourt l'échine. Aaron finit par se laisser tomber à côté de moi. D'un geste du poignet assuré, il fait apparaître une flamme dans le creux de sa main pour nous permettre de nous repérer. Les yeux écarquillés, j'observe le feu qui danse dans sa paume. C'est donc bien un lampade. C'est la première fois que je vois une Nymphe autre qu'une dryade utiliser ses pouvoirs, c'est assez impressionnant je dois l'admettre. Je remarque alors le sourire satisfait d'Aaron face à mon air émerveillé. Mécontente de flatter son égo, je reprends contenance et regarde devant moi. Bien que la flamme nous éclaire un peu, le fond du tunnel est toujours plongé dans l'obscurité. Aaron commence à avancer, effrayée par l'obscurité, je le suit.

Nous déambulons ainsi plusieurs minutes. A un moment, Aaron s'arrête, je regarde par-dessus son épaule et remarque un cercle tracé sur le sol. C'est un cercle de la même nature que celui qu'Echo avait tracé sur le sol pour me faire venir ici. Comment avait-elle dit, déjà ? Un cercle de transmutation. Sans un mot, Aaron me prend le coude de sa main libre. Il fait un pas en avant, me tirant brutalement avec lui. Le cercle s'illumine, tout comme chez la vieille oréade. Mon estomac se soulève, la même sensation que tout à l'heure mais en moins fort. J'ai l'impression qu'après seulement un passage à travers un cercle de transmutation, mon corps s'est déjà habitué à la sensation. Puis, lorsque la lumière se fait moins forte, Aaron me tire en dehors de l'esquisse. Il m'a agrippé si fort le coude que j'en ai eu la circulation coupée, mais je ne dis rien. Je suis de toute façon trop épuisée pour cela. Je donnerai n'importe quoi pour pouvoir me reposer ne serait-ce qu'une heure. Nous reprenons notre escapade dans le tunnel, mais l'atmosphère semble différente. Au bout de quelques minutes nous parvenons à une bouche semblable à celle que nous avons dû emprunter pour descendre. Cette fois-ci, Aaron passe le premier. Lorsqu'il agrippe le premier barreau, sa flamme s'éteint et nous nous retrouvons à nouveau dans le noir. A taton, je cherche l'échelle. Nous remontons en silence. Arrivé en haut, il déplace la sorte de pierre plate qui bouche l'entrée. Mes yeux qui s'étaient accoutumés à l'obscurité se plissent lorsque la lumière filtre à travers l'accès. Aaron sort du tunnel, toujours ébloui, je fais de même et sent un vent frais caresser mon visage. 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez