Chapitre 3 : La cage dorée.

Par Lazulie

Chapitre 3 : La cage dorée.

 

 

Après pas moins de 30 minutes de route, le chauffeur s’arrête enfin à l’hôtel Lotte.

Les trois hommes descendirent de la Mazda 3 noire. Eiji reboutonna sa veste rouge foncé avant de passer une main dans ses cheveux noirs et ébouriffés.

L'hôtel était coloré, le chandelier au plafond dominait la pièce, les décors bien dorés associés au marbre blanc donnaient un effet bien trop doré et coloré au gout d'Eiji.

 

En entrant, le réceptionniste, un jeune homme d’une vingtaine d’années, les aperçut. Il reconnut immédiatement Eiji et inclina la tête.

« Bienvenue, Eiji. J’espère que votre séjour ici est agréable. Que puis-je faire pour vous aujourd’hui ? » demanda-t-il en faisant semblant de ne pas voir les taches de sang sur sa main tatouer, le sang de Big G un peu plus tôt. Le jeune homme avait entendu parler des Satô, et son manager l'avait prévenu assez tôt qu’en leur présence, il ne fallait rien remettre en question, à moins de vouloir se retrouver au fond d’un ravin.

 

Eiji était amusé par sa politesse exagérée et sa fausse ignorance. Cela lui donna envie de le taquiner un peu.

« Disons que oui. Tu veux bien me donner les clés de ma suite ? Et dépêche toi, ou je te botte le cul. » dit-il, l'air très sérieux, ses yeux noirs en amande fixés sur lui.

La pomme d'Adam du jeune homme déglutit bruyamment.

« B-bien sûr ! » bégaya-t-il en tâtonnant pour chercher ses clés.

 

Toma se mordit la lèvre inférieure pour étouffer un petit rire ; ce n'était clairement pas la première fois qu'Eiji prenait un amusement sadique à effrayer les gens par pur amusement. Jamal restait stoïque, mais en y regardant de plus près, on pouvait voir ses lèvres se retrousser, trahissant son propre amusement.

 

Le pauvre jeune homme finit par les trouver ; le front en sueur, il lui tendit les clés d'une main tremblante.

 

« T'en as mis du temps » railla-t-il en les lui arrachant des mains. Le jeune homme tressaillit.

 

Tournant les talons, il se dirigea vers le célèbre escalier tapisser du Lotte New York Palace, et les monta.

Toma et Jamal le suivirent de près, et Toma, incapable de résister davantage, éclata de rire.

« Patron ! T'es un connard ! Il allait se pisser dessus ! » siffla-t-il, tapant Eiji sur l'épaule en se tenant le ventre, marchant à peine droit.

 

Jamal soupira.

« Pour une fois, je suis d'accord avec lui… »

Incapable de résister davantage, il éclata de rire à son tour, tous deux debout derrière Eiji tandis qu'il continuait à traverser le couloir. Les deux imbéciles se tenant le ventre, mourants de rire, se firent juger du regard par un vieux couple qui passait.

 

Eiji grogna en atteignant la porte de sa suite. La suite 'Palace Signature'

 

il l'ouvrit.

« Je vais vous laisser dehors tous les deux ! » grommela-t-il. En entrant, il retira sa veste avec un soupir, laissant apparaître son holster séré contre son dos musclé. Il le retira avec un soupir de soulagement.

 

Les deux idiots finissent par entrer, Toma siffla en regardant autour de lui avec appréciation.

« Eh bah putain ! Le grand patron n'a pas plaisanté avec ta chambre. »

 

La suite 'Palace Signature' comprend un vaste salon avec une grande table à manger pour huit personnes, un bar et une salle de bain en marbre. La spacieuse chambre principale dispose d'un lit king-size avec des draps luxueux, d'un grand bureau, d'un dressing et d'une salle de bain en marbre. Ren, le père d'Eiji, n'a pas plaisanté. En effet. Cet hôtel était réputé pour son côté business, mais c'était peut-être trop pour lui seul. Pour Eiji ce n'était rien d'autre qu'une cage dorée.

 

« Ouais » dit Eiji en jetant son holster sur la table à manger avant de s'asseoir sur l'un des canapés.

 

Toma se jeta à l’opposé du sien, Jamal s'assit plus doucement à côté de lui.

« Et maintenant ? On part voir les prostituées ou quoi?!" demanda-t-il en fronçant les sourcils. Jamal ricana.

« Non » commença Eiji en posant ses pieds sur la table basse.

« Ce soir, je reste ici, vous pouvez profiter de votre soirée. »

 

Toma ne se fit pas prier et se releva d'un bond, entraînant Jamal, grincheux, hors de la pièce. Il cria à la porte : « On revient bientôt, patron, profitez du reste de votre soirée ! » Et ils disparurent.

Au même instant, le téléphone d'Eiji vibra dans sa poche, le nom d'Hiroshi apparut, son lieutenant. Il décrocha.

 

« Ouais ? »

« Patron, on a trouvé quelque chose sur cette femme. » Il commença, et Eiji, lui, sentit son cœur, qui, d'habitude, froid, s’emballer, pas d’adrénaline, ou de colère. Pour la toute première fois, ce fut quelque chose qu'il ne put nommer, ce qui était plus dangereux, effrayant.

 

 

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