Une semaine après la mort de Rertor, Guérison
Sangel
Lorsque le corps de Maman Lésie avait plongé dans l’eau, ma première pensée avait été pour les histoires du soir. Depuis que j’étais toute petite, elles m’accompagnaient vers le sommeil et apaisaient mes nuits. Les récits de monstres, princesses et chevaliers m’emportaient dans d’autres univers, me faisant oublier tous mes problèmes et doutes. Le temps de ces minutes magiques, je n’avais plus à me comporter comme les adultes, je redevenais une petite fille, avide de connaître la suite d’histoires que je connaissais pourtant par cœur.
Les couchers après la mort de Maman Lésie avaient été difficiles. Maman Sentia était trop occupée pour passer plus que quelques minutes avec moi. Le soir, je m’éternisais auprès des malades, attendant d’être épuisée pour aller dans ma chambre. Je redoutais de m’y retrouver seule dans le silence et l’obscurité. Cependant, une semaine plus tôt, l’arrivée de Ruspen à Guérison avait tout changé. D’elle-même, la mère de Karnol m’avait demandé si je voulais qu’elle vienne me raconter des histoires. Je m’étais bientôt aperçue qu’elle narrait mieux que personne.
Enfouie sous ma couverture, j’attendais avec impatience sa venue. L’agonie de Rertor, les pleurs de sa mère continuaient de me hanter. Les prêtres répétaient souvent que prier Talissa permettait de retrouver la paix. En mon for intérieur, je récitai la formule qu’on m’avait enseignée des années plus tôt.
Talissa, noie mes tourments. Prends soin de ceux que j’aime, Karnol et mes mères. Pardon pour mes faiblesses, merci pour ta sagesse.
Même si rien ne se manifesta, cette courte prière m’aida à chasser Rertor de mon esprit. Je me tournai sur le côté, vers la chandelle qui éclairait faiblement le tabouret à côté de mon lit. À la lueur de la flammèche, je devinai le haut du tracé maladroit sur le pied censé représenter une rose. Je me rappelai, petite fille, quand je guidais la lame tenue par Maman Lésie. Derrière, Maman Sentia riait en voyant l’inélégante fleur prendre forme sur le bois. À l’époque, je l’avais crue quand elle avait affirmé n’avoir jamais rien vu d’aussi beau.
Dehors, un véritable déluge s’abattait sur le toit de ma chambre, le vent faisait claquer les volets. Contre le mur qui me faisait face, je pouvais apercevoir l’ombre disproportionnée de mon lit et du tabouret. Je m’amusai à former un loup de mes doigts, puis un papillon qui s’envola à ses côtés. J’essayai aussi de reproduire l’écureuil à longue queue que m’avait souvent montré Maman Lésie mais ne parvins qu’à un piètre résultat.
Enfin, j’entendis le pas léger de Ruspen dans le couloir et la porte s’entrouvrit. Encore vêtue de son habit de soignante, elle avançait d’un pas lent, l’air rêveur. Je devinai sans peine qu’elle se plongeait déjà dans l’univers du conte où elle s’apprêtait à m’emmener. Seule différence avec la journée, elle avait détaché ses cheveux bruns qui retombaient le long de ses fines épaules.
Je me recroquevillai sur moi-même pour me faire plus petite. J’aimais quand ses bras venaient m’entourer les épaules, d’autant qu’elle tolérait peu de contacts physiques. Ruspen s’assit doucement à côté de moi et revendiqua une part d’oreiller en riant. Je la lui cédai bien volontiers avant de remonter les draps au-dessus de nos jambes.
— Ce soir, me dit-elle, je vais te raconter une histoire complètement vraie, de la première à la dernière phrase. Celle du Renard Rouge.
— Oh oui ! m’excitai-je. Trop bien !
Je raffolai de tous les récits touchant de près ou de loin à ce brigand devenu mythique. D’innombrables légendes circulaient à son sujet, chaque troubadour en avait une version différente. Plusieurs fois, je l’avais écoutée contée par des hôtes de Guérison. Cependant, entendre Ruspen était bien différent. Engagée dans l’armée amarine à cette époque, elle devait avoir une connaissance plus approfondie de l’affaire. Ruspen eut un sourire attendri devant mon enthousiasme. Elle ferma les yeux un court instant.
Quand elle les rouvrit, elle prit sa voix grave et commença lentement son récit, à grand renfort de gestes :
— Notre histoire commence il y a près de quinze ans, quand un jeune homme inconnu rassembla plusieurs de ses amis et monta une troupe de voleurs. Bien assez tôt, il s’avéra que leurs ambitions dépassaient largement celles de tous les petits brigands qui les avaient précédés. Ils eurent l’intelligence de se garder d’attaquer les petites gens et les propriétés de l’Église, ne s’en prenant qu’aux nobles et bourgeois. Une partie de leurs gains revinrent aux hospices, hôpitaux, orphelinats. Il se dit même qu’ils donnèrent à des lépreux. Pour échapper à la répression qui s’annonçait, le jeune homme se terra on ne sait où, en se faisant appeler le Renard Rouge.
Ruspen prit un ton si cérémonieux en prononçant ce nom que j’en eus un frisson.
— Le nombre de ses compagnons ne cessa d’augmenter et l’audace de leurs actions avec. Le Renard imaginait des plans si astucieux que ses subordonnés échappaient presque toujours aux soldats du roi. Il avait à chaque fois un coup d’avance sur les autres, planifiant des attaques là où on ne l’attendait pas. Il continua ses coups d’éclat cinq années durant, jusqu’au jour où cela ne lui suffit plus. Il avait décidé qu’il n’était plus temps de s’en prendre aux petits nobliaux de province. Le Renard voulait jouer dans la cour des rois.
C’est en l’an 21 que tout le continent entendit pour la première fois son nom, moi y comprise. C’est en l’an 21 que le petit voleur devint une légende. J’étais alors un peu plus âgée que toi et son exploit me marqua pour toujours. Connais-tu la Banque de Sel ?
— Non, mentis-je, curieuse d’entendre la description qu’elle en ferait.
— Au nord-est, il existe une cité qui n’appartient ni à Amarina ni à l’Empire : Nihos. Elle est peuplée de marchands et de pirates et possède le plus grand port du monde. Sa merveille la plus réputée était, jusqu’à l’arrivée du Renard Rouge, la Banque de Sel. Elle est gigantesque, deux fois plus large que le Dôme de Verre et presque aussi grande, bâtie sur une île rocailleuse. On dit ses murs sertis de milliers de coquillages. Il faut naviguer près d’une heure pour y arriver, et l’île est entourée de centaines de récifs qu’il faut connaître parfaitement pour accoster. D’immenses falaises infranchissables couvrent tout son pourtour, une seule baie permet d’accéder à la Banque. Elle tire son nom de la taxe sur le sel qu’elle prélevait autrefois.
Seule une dizaine de navires par an, appartenant aux hommes et femmes les plus puissants de la Terre des Géants, obtiennent l’autorisation d’y accoster. Ils convoient des richesses souvent gigantesques qui demeureront en sécurité dans la Banque de Sel. Les clients peuvent demander la restitution de leurs biens gratuitement à tout moment et la Banque garantit une sécurité sans égal. Il n’existe qu’une seule condition : en cas de mort imprévue d’un client, toutes ses richesses vont à la Banque.
On n’y envoie jamais de ravitaillements car l’île possède des terres assez riches pour nourrir les quelques centaines de gardiens au service de la Banque. Ils forment une véritable communauté. Tous les trois ans, lors du jour de l’année nouvelle, une quinzaine de jeunes garçons partent les rejoindre. Leurs parents ne les reverront jamais car ils passeront leur vie sur l’Île. Ils ne peuvent revenir qu’après avoir servi cinquante ans, et sont souvent trop vieux pour dépenser un centième des richesses qu’ils rapportent avec eux.
— Pourquoi seulement des garçons ? interrogeai-je, sachant d’avance que la réponse me révolterait.
— Car les gardiens doivent s’astreindre à une existence d’une sobriété sans faille. Ils pensent que cela ne serait pas possible si leur ordre était mixte.
Alors pourquoi ne pas prendre que des femmes ?
— En l’an 21, reprit Ruspen, une dizaine de navires venus d’on ne sait où débarqua sur les plages au sud d’Igle. Trois mille hommes et femmes en sortirent pour répandre partout la nouvelle que le Renard était parvenu à braquer la Banque de Sel et que tout le monde était invité à se rendre sur les plages car dans six semaines jour pour jour, on distribuerait de l’or en abondance. La rumeur se répandit sans convaincre grand monde, mais poussés par la curiosité, des milliers de gens se présentèrent au rendez-vous.
Le roi Caric, celui qui régnait avant Sarvinie, envoya son fils aîné Arelic à la tête d’une importante troupe avec pour mission de disperser les curieux et d’arrêter les agitateurs. Le prince n’avait que treize ans mais avait déjà prouvé sa valeur à plusieurs reprises. Caric crut qu’avec l’aide de quelques soldats expérimentés, il n’aurait aucun mal à gérer cette affaire mineure. Ce n’était pas la première fois que le Renard lui causait des désagréments et le roi pensait que ce serait la dernière. Il se trompait lourdement.
En pleine nuit, les milliers de gens qui avaient dormi près de la plage furent réveillés par des serviteurs du Renard. Ils virent avec ébahissement la mer se couvrir de voiles à l’effigie du bulot, le célèbre emblème de la Banque. Aucun homme ne se trouvait à bord des navires, les complices du Renard les avaient simplement attachés entre eux en laissant le vent les porter avant de les abandonner. Quand ils s’échouèrent sur le rivage, obstruant plusieurs lieues de front de mer, la promesse du Renard se réalisa : ils étaient remplis de richesses somptueuses.
Il y en avait tant que tous les milliers d’hommes et de femmes qui s’étaient rendus au sud regrettèrent de ne pas avoir pris avec eux chariots et mulets. Il y en avait tant que personne ne songea à se le disputer. Il y en avait tant qu’il fallut plusieurs jours pour que les navires soient complètement dépouillés. Arelic et ses soldats ne purent que constater leur échec car toutes leurs tentatives de disperser la foule grondante furent vaines. Il ne put que rapporter la nouvelle à son père, qui entra dans une terrible colère. Ce fut le début d’un affrontement sans pitié entre le Renard Rouge et le champion de Caric : Serantio.
En effet, si ce coup d’éclat avait permis au Renard de gagner le soutien du peuple, il y avait aussi trouvé un adversaire à sa taille. Serantio était le fils bâtard de Sarvinie, un jeune homme solitaire d’une intelligence qui n’avait d’égale que son acharnement. On le disait invaincu au jeu des jumeaux cerfs depuis qu’il en connaissait les règles. Il avait déjà mis à mal plusieurs grands bandits et réprimé une grande révolte des mines du sud avant l’émergence du Renard Rouge. Dans son arrogance, il ne pouvait accepter que le peuple parle plus du Renard que de lui.
Le royaume frisa la révolte pendant quelques semaines, les foules se réunissaient sur les places pour chanter les louanges du Renard. La répression royale ne faisait qu’amplifier leur ardeur. S’il était sorti de l’ombre à cette époque, il aurait pu monter sur le trône sans difficulté. Les sommes colossales d’argent qui circulaient partout dans le royaume mettaient l’économie amarine en grand danger, le prix du vin monta jusqu’à cent pièces d’or, contre une d’argent aujourd’hui. Caric décida d’augmenter drastiquement les impôts.
En réponse à cela, les envoyés du Renard menacèrent le roi d’un nouveau grand coup d’éclat s’il s’obstinait à maintenir cette mesure tyrannique. Serantio en fit interroger plusieurs mais ne parvint pas à remonter jusqu’à leur maître, tous ignoraient son identité. La plupart parvinrent d’ailleurs à échapper aux soldats royaux, protégés par les foules, qui vénéraient alors le Renard comme un envoyé des dieux.
Trois ans s’écoulèrent pendant lesquels Serantio échoua à retrouver le Renard. Trois ans au cours desquels le Renard continua d’exiger de plus en plus instamment la baisse des impôts royaux. Toutefois, son manque d’action lui fit peu à peu perdre le crédit du peuple qui s’était persuadé que le vol de la Banque de Sel n’était un coup d’éclat isolé. Le Renard les en détrompa.
En l’an 24, une nouvelle se répandit partout à Amarina et au-delà : le Renard était parvenu à dérober la couronne de Caric. C’était un petit bijou d’orfèvrerie dans lequel Caric avait englouti l’ensemble de la dot de son épouse Etelia, la faisant fabriquer par les plus grands artisans de Myria. Elle était gardée au beau milieu du palais de Twelzyn et pourtant le Renard parvint à s’en emparer. C’était la première fois qu’il attaquait la Couronne de front, ce qui poussa Caric à investir d’énormes moyens dans sa recherche. La récompense pour sa capture atteint son pic à cette époque.
Seulement quelques mois plus tard, Serantio parvint à faire arrêter l’un des lieutenants les plus fameux du Renard grâce à un piège habile. Il exigea du Renard la restitution de la couronne dans un délai de trois jours. Le lendemain, le prince Tenic, le fils cadet de Caric, disparaissait. Même s’il n’était pas l’héritier direct de la couronne, son enlèvement suscita un émoi sans précédent. Ce fut un scandale inoubliable à la cour. Fou de rage, le roi fit arrêter plusieurs dizaines des nobles. En vain. Aujourd’hui encore, on ignore encore par quelles complicités le Renard est arrivé à capturer le prince.
Le pays tout entier se divisa entre les partisans du Renard et ceux qui jugèrent qu’il allait trop loin. En s’attaquant directement à la famille royale, il avait porté un coup d’une violence sans égale. Serantio déclara qu’il venait de finir de creuser sa propre tombe. Il jura de sauver Tenic et de capturer le malfaiteur.
Le bâtard de Sarvinie monta un piège sophistiqué en utilisant des moyens démesurés. Grâce à l’hostilité d’une partie du peuple envers le Renard, il parvint à capturer plusieurs de ses fidèles et promit à la reine qu’il reviendrait avec son fils. Il tint sa promesse, ramenant le prince indemne, mais cette réussite eut un goût amer. En effet, malgré les centaines de soldats parqués dans les bois où devait se tenir l’échange de prisonniers, les nombreux espions planqués dans les villages alentours, le Renard et les siens parvinrent à filer entre les doigts de Serantio.
Les prisonniers qui restaient à la couronne ignoraient l’identité de leur maître. Leur exécution au terme de longs supplices ne passionna personne. Outragé, l’orgueilleux bâtard de Sarvinie résolut d’avoir sa vengeance et multiplia ses efforts. On dit qu’il fit appel à des assassins de Nihos, des trafiquants, des pirates et même à la Rose à Trois Pétales, une organisation criminelle qui gangrénait alors l’Empire du Nord. Il était prêt à tout.
Finalement, l’alliée qui lui manquait se trouva être une jeune femme, simple employée de la couronne : Ame. Elle s’était déjà distinguée à plusieurs reprises lors d’opérations contre le Renard et promit à Serantio de lui apporter la tête du Renard s’il la prenait sous ses ordres. Je connaissais Ame depuis plusieurs années et ne vis là qu’une de ses nouvelles lubies, un moyen d’attirer l’attention.
En l’an 26, dans la dernière année de règne de Caric, des milliers de messagers furent envoyés à travers tout le royaume pour annoncer la capture du Renard Rouge. On ne sait comment, Serantio et Ame auraient réussi à démasquer la plus grande légende de la dernière décennie. Personne ne le crut, évidemment, moi la première. Même lorsqu’Ame me le confirma elle-même, je continuai de douter. Je vis là une ruse destinée à faire sortir le véritable Renard de sa tanière. Je me rendis pourtant à l’exécution organisée au pied du Dôme de Verre.
C’était un après-midi brûlant et une foule immense avait pris pied dans toutes les rues de la capitale. Toute l’armée du pays avait été mobilisée pour éviter un dernier coup d’éclat du Renard. Je n’avais jamais vu autant de soldats. Je me rappellerai toujours de ma déception lorsque le condamné monta sur l’échafaud, seul. Ce n’était qu’un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. J’avais peine à l’imaginer échafauder et mettre en place le braquage de la Banque de sel, le vol de la couronne, l’enlèvement du prince. C’est Serantio lui-même qui le décapita, sans lui jeter un regard, avec un mépris qui m’a beaucoup choquée. Comment pouvait-il regarder ainsi celui qu’il accusait d’être le légendaire Renard ?
Lorsque l’exécution s’acheva, je me rappelle des cris de tristesse qui montèrent de la foule. Tout le monde pleurait en regrettant celui qui avait osé se dresser contre les rois. Ceux qui l’avaient critiqué ne se rappelaient plus que des centaines de navires remplis d’or qu’il avait fait débarquer sur les plages du sud, cinq ans plus tôt. On aurait cru que le monde allait s’effondrer. Dans les jours qui ont suivi, beaucoup ont dit qu’il s’agissait d’une mise en scène royale et que la réponse du Renard serait terrible.
Mais il n’est jamais reparu. Le Renard n’était qu’un homme et il est mort.
Comme à chaque fois, j’accueillis la fin du récit avec déception. Comment était-ce possible qu’une vie si flamboyante se termine d’une si piètre manière ? Pourquoi personne n’avait succédé au Renard ? J’étais tant fascinée par le personnage du Renard Rouge, le seul homme du peuple capable de s’en prendre aux grands de ce monde, que je ne m’étais jusqu’alors jamais interrogée sur le destin de son plus grand adversaire.
— Il ont retrouvé la couronne ?
— Oui, un an après, dans une ancienne cache du Renard. Elle est désormais gardée dans les sous-sols de la Citadelle.
— Et Serantio ? Qu’est-il devenu ?
— Oh, il n’a pas survécu longtemps à son vieil ennemi. Il a disparu il y a cinq ans. C’est aussi cette année-là que Caric est mort de vieillesse. Etelia et leurs deux enfants l’ont suivi de près, assassinés par des Maitir. Comme si le Renard leur avait lancé une malédiction avant de périr. Et peu après, Sarvinie est devenue reine… Une année noire pour notre pays.
— Et Ame ?
— Elle n’a pas beaucoup changé tu sais. Elle travaille toujours dans le renseignement amarin mais a refusé tous les honneurs et promotions qu’on lui offrait. Elle passe la moitié de l’année à tournoyer un peu partout dans le pays. D’ailleurs, Karnol ne te l’a peut-être pas dit mais il est devenu récemment son écuyer.
Un éclair de compréhension me traversa l’esprit. Il m’avait déjà raconté la dureté des entraînements avec sa nouvelle maîtresse, m’expliquant qu’elle était une amie de sa mère, sans préciser son nom. Ce que je venais d’apprendre sur Ame m’intriguait beaucoup. Elle devait être une personne très particulière.
Ruspen m’embrassa dans les cheveux avant de se glisser hors du lit. Pour retarder son départ, je murmurai :
— J’aurais aimé que le Renard vive encore, pour voir ses exploits.
La conteuse reprit sa voix grave pour me répondre :
— Les chandelles qui brillent le plus fort sont souvent celles qui se consument le plus vite.
À ces mots, elle souffla sur ma bougie et ma chambre plongea dans l’obscurité.
Chapitre intéressant, personnage énigmatique du Renard Rouge qui est présenté ici. Qui rappelle beaucoup Robin des Bois, je suppose que c'est volontaire ^^ J'aime bien l'idée d'une histoire dans une histoire, mais ça me fait bizarre aussi que ce soit présenté comme une sorte de légende alors que finalement les faits ne remontent pas à si loin. Je me demande si ça ne pourrait pas être amené différemment, que comme un conte d'enfance qui m'évoque quelque chose d'ancestrale. En tout cas ça ne me semble pas plausible au vu de la time line, que ça soit un des contes d'enfance de Sangel, si ?
Sinon pour être franche, j'ai un peu de mal à lier ce conte au reste de l'histoire, mais ça se répercutera sans doute mieux après :)
Disons qu'il y a à nouveau pas mal d'informations, noms cités que j'ai soit pas retenu, soit qui sont nouveaux et me perdent un peu (ex : "des assassins de Nihos, des trafiquants, des pirates et même à la Rose à Trois Pétales")...
Petites remarques :
"l’inélégante fleur prendre forme sur le bois À l’époque" -> il te manque le point après bois.
"j’en eus un frison." -> frisson
À bientôt ! :)
Le Renard Rouge, un des personnages emblématiques de l'univers xD Oui, c'est vrai que son histoire pourrait être amené de manière plus anecodte que légende.
Le lien est plus ou moins direct honnêtement, il y avait beaucoup de foreshadowing mais il faut quand même pas mal avancer pour tout lier. Yes, il y a du tri à faire sur ces noms, en effet.
Merci pour tes corrections !!
A bientôt (=
Contente de reprendre ma lecture, après un long moment d'absence :)
J'ai beaucoup aimé ce chapitre, qui retrace la vie d'un personnage fort fort intrigant ^^ Je me doute bien que cette histoire va avoir un impact dans la suite, et je suis curieuse de découvrir lequel ! Je me demande si les Masqués n'auront pas un lien avec le groupe qui rejoint le Renard Rouge, peut-être qu'une alliance est possible voire même qu'ils sont une même entité (et là en fait j'en ai aucune idée de si mon hypothèse est plausible, comme ça fait très longtemps que je ne t'ai pas lu, j'ai peut-être oublié des informations pourtant capitales sur les Masqués qui pourraient contredire mon hypothèse, auquel cas je suis désolée si je dis un truc qui est complètement wtf :(( )
Breeeef, sinon j'ai vu dans des commentaires que des plumes relevaient des longueurs, sache que pour ma part je ne les ai pas du tout ressenties :) J'ai aimé suivre l'évolution du Renard Rouge et trouvait cool comment tu mêlais son personnage à une veine légendaire, quasi mythologique. Ca implique des questionnements sur ce qui est vrai/pas vrai, et sur la force de la foule et de ses croyances. Autre élément que j'ai bien aimé : sa mort. Je trouve cool qu'il meurt en homme "ordinaire" parce que ça rend le tout plus réaliste et donne des doutes sur son identité, est-ce bien le Renard Rouge qui est mort ce jour-là ? Je ne prends pas ça pour acquis en tout cas haha ;))
Voilou, hâte de lire la suite !
A bientôt <3
J'aime beaucoup l'idée de lier masqués et Renard, ça peut donner des choses très intéressantes.
J'ai fait des ajustements suite aux précédents commentaires, peut-être que c'est aussi ça qui rend l'ensemble plus digeste. (même si au final j'ai plus allongé que raccourci) En tout cas, je suis vraiment content que tu aies accroché ! Oui, cette mort me tenait à coeur, je pense qu'elle peut laisser beaucoup d'hypothèses au lecteur...
Merci de ton commentaire super encourageant !
A bientôt (=
Ma premiere lecture etait en diagonale, cherchant a resoudre le suspense ou tu nous laisses ! C'est un peu dommage pour ce chapitre tres reussi.
Petits details et suggestions au fil de la lecture :
ses cheveux bruns qui retombaient contre ses fines épaules. > le long de ses fines epaules?
y compris moi > moi comprise (ca "coule" mieux a mon avis)
La Banque peut leur restituer leur bien gratuitement à tout moment > C'est bien le moins que la Banque restitue ce qu'on lui confie. Ceci dit, c'est gratuit. Je vois plus quelque chose comme "A tout moment, les clients pouvaient reclamer leurs biens, qui leur etaient restitues gratuitement."
tout le monde pouvait se rendre sur les plages car dans six semaines jour pour jour, on distribuerait de l’or à volonté. > "pouvoir" ne me parait pas le meilleur choix ici. Tout le monde peut se rendre sur la plage. Peut-etre quelque chose comme "Chacun etait invite a se retrouver sur les plages, ou six semaines plus tard jour pour jour, de l'or en abondance serait distribue"
les prédictions du Renard se révélèrent exactes > c'est plus une promesse qu'une prediction, je trouve? "Les promesses du Renard se realiserent"
Il y en avait tant que rares furent les bagarres à déplorer. > je comprends le sens, l'abondance est telle qu'on n'a pas besoin de se battre avec son voisin pour en avoir plus. Mais c'est un de ces cas qui ressemblent a la double negation : on a besoin d'une pause pour comprendre. "Il y en avait tant que personne ne songeait a se battre pour s'emparer ce que son voisin avait accumule."?
son manque d’action lui fit peu à peu perdre le crédit du peuple qui s’était persuadé que le vol de la Banque de Sel n’était qu’un coup d’épée dans l’eau. > Euh, un coup dans l'eau, c'est une action qui n'accomplit rien. La, il y a vraiment eu une action d'eclat et tous en ont profite. Plutot "un coup d'eclat inoui mais isole qui ne se reproduirait jamais"?
Le Renard les détrompa vite. > il attend 3 ans pour agir, on ne peut pas dire que ce soit "vite". "Finalement, le Renard les detrompa" ?
C’était la première fois qu’il attaquait la Couronne de face > de front?
Même s’il n’était pas l’héritier direct de la couronne, > tout a fait correct, on peut aussi dire "heritier presomptif".
Serantio déclara qu’il venait de finir de creuser sa tombe et se jura de le capturer tout en sauvant Tenic. > une phrase un peu malaisee, Serantio fait une declaration mais quand "il se jure" c'est une intention dans son for interieur. Et sauver Tenic arrive presque comme une arriere pensee.
Peut-etre quelque chose comme "S. declara que le Renard avait creuse sa propre tombe. Il jura de sauver Tenic et de capturer le malfaiteur." ?
Ce dernier vit son ennemi pousser la provocation jusqu’à lui laisser un tiers de la rançon > attends, j'ai l'impression d'avoir rate une marche : ou est-il question de rancon precedemment? C'est un echange de prisonniers, il y a la couronne... mais la rancon??
Serantio était le fils bâtard de Sarvinie, un jeune homme solitaire d’une intelligence qui n’avait d’égale que son acharnement. // Outragé, l’orgueilleux bâtard de Caric... > de qui est-il le batard finalement? Dans mes souvenirs, c'etait bien Caric.
le seul homme venu d’en bas capable de s’en prendre aux grands de ce monde > venu d'en bas, c'est un peu vague. Il pourrait aussi bien etre dans la cave et monter l'escalier :-)
En plus, on sait si peu de choses sur lui, comment savoir d'ou il vient? Ou alors : un seul homme, parmi les plus defavorises du Royaume, osait s'en prendre aux grands de ce monde.
Un plaisir de lecture!
Ton comm me fait réaliser que le placement de ce chapitre n'est effectivement peut-être pas très judicieux en terme de rythme. Ca explique peut-être pourquoi ce chapitre a eu des retours un peu plus mitigés que dans la version précédente. Je vais peut-être inverser avec le précédent.
"de qui est-il le batard finalement? Dans mes souvenirs, c'etait bien Caric." En effet, c'était le cas dans la précédente version. Il est à présent le bâtard de Sarvinie, j'ai oublié de changer deux trois passages, merci beaucoup !
Merci beaucoup de ce retour !
Bon, je venais de pondre un commentaire à rallonge mais le site a décidé de me déconnecter et de l'effacer entièrement quand j'ai voulu le poster, donc je vais essayer de faire plus court cette fois-ci ^^
Une belle reprise de la légende de Robin des Bois avec ce chapitre, j'ai bien aimé le lire et on plonge à 100% aux côtés de Sangel dans ce récit. Je me demande quel rôle aura le personnage du Renard Rouge dans la suite de ton histoire.
Un léger bémol pour moi : je trouve qu'il y a un léger déséquilibre dans ses aventures. Tu passes beaucoup de temps à nous raconter le braquage de la banque de sel, à quel point c'était difficile, la découverte des navires chargés d'or et les conséquences sur l'économie du pays. C'est vraiment chouette.
Mais quelques lignes plus loin, tu mets l'emphase en mode "mais ça, c'était rien du tout à côté de son plus gros exploit", à savoir le vol de la couronne et l'enlèvement du prince. Sauf que, ces évènements-là justement, j'ai l'impression que tu passes beaucoup plus vite dessus, ce qui ôte un peu l'effet "c'est LE moment wahoo de sa légende".
Concrètement, tu nous en dis quoi ? Il a réussi à voler la couronne (on ne sait pas comment ?), donc Serantia capture un de ses lieutenants (on ne sait pas qui ?) pour exiger un échange. Le RR décide alors d'enlever le prince (en représailles je suppose ? Il a déjà la couronne comme monnaie d'échange. Là encore, tu dis juste qu'il l'enlève, tu ne dis pas comment, ça passe super vite dans ton récit). Serantia organise l'échange, il monte parait-il un piège hyper sophistiqué pour le capturer (mais on ne sait pas lequel ?), mais le Renard parvient à s'échapper (comment ?). Serantia libère malgré tout le prince, donc est-ce vraiment une victoire tonitruante du Renard, au point de qualifier ça de "son plus grand exploit" ? Et quid de la couronne, dans tout ça ? Il l'a gardée ?
Bref, tu l'as compris, pour moi le véritable "coup de maître" du Renard j'ai plus l'impression que c'était la banque car tu le détailles longuement. Pour le vol de la couronne et l'enlèvement, tu dis que c'est encore plus "wahoo", mais tu passes tellement vite dessus qu'on en n'a pas l'impression. Et du coup, en comparaison, ça crée un effet "longueur", on a presque envie de passer à la suite (ce que soulignait Peri, je suppose).
Pour autant, je ne dis pas qu'il faudrait tout raconter en détail, car ça rendrait la légende encore plus longue et riche, alors qu'elle est déjà super intéressante. Je pense que c'est vraiment une question d'équilibre. Par exemple, évacuer l'explication sur le mode de vie des gardes de la banque de sel, les conséquences du braquage sur l'économie du royaume, et ajouter à la place quelques infos sur comment le RR a réussi à enlever le prince, comment Serantia voulait le piéger, etc...
En tout cas, ça reste un super chapitre et on sent bien que tu adores conter des histoires. J'aime toujours autant ta plume !
Au plaisir,
Ori
Oh nooonnn j'adore les commentaires à rallonge^^
Clairement tu as raison, le plus gros exploit du Renard c'est la Banque de Sel, il faut que j'enlève cette phrase qui met l'accent sur la suite. C'est ce truc là qui l'a fait rentrer dans la légende et a eu le plus de conséquences. En relisant, j'ai essayé de gommer les passages qui pouvaient donner l'impression que c'était la suite le plus "wahoo" (j'adore ce mot xD) Cependant, l'enlèvement du prince est en effet plus marquant dans le sens où il s'attaque directement à la famille royale. J'ai ajouté quelques mots sur la manière dont il enlève le prince, ou plutôt le mystère complet qui demeure sur le sujet. Et j'ai changé quelques passages pour que ce soit plus fluide. J'espère que c'est mieux.
En tout cas merci de ces riches retours ! J'ai très hâte de voir ce que tu vas penser du chapitre juste après, que j'ai adoré écrire xD
A bientôt !
Dans ce chapitre, tu nous racontes l'histoire du Renard qui est une sorte de Robin des Bois qui vole aux riches pour donner aux pauvres, même s'il a aussi kidnappé l'héritier au trône pour la rançon, ce qui lui a valu d'être décapité.
Tu nous racontes cette histoire comme à Sangel, c'est-à-dire qu'on est à 100% dans du tell. Je me demande si tu ne gagnerais pas à raccourcir un tout petit peu le nombre de péripéties, car j'ai eu envie par moment de sauter certains passages. Certaines peuvent être résumées plus rapidement. Aussi, le langage n'est pas toujours oral quand bien même tu es dans un dialogue. Et il me manquait les réactions de Sangel pour rendre le tout plus vivant.
Je ne sais pas encore où tu nous emmènes avec cette histoire et en quoi le Renard sera important pour la suite. Je me dis qu'il ne doit pas être mort et qu'il va réapparaître ?
Concernant Sangel, je réalise que le masqué qui l'a sauvé dans la forêt devait en réalité être son père, l'amant de Livana ? Je me dis qu'il joue double jeu celui-là et qu'il doit certainement essayé de manipuler Livana. Mais quel rôle aura Sangel là-dedans ? 🙂
Mes notes de lecture :
"Même si rien ne se manifesta, cette courte prière m’aida à chasser Rertor de mon esprit."
> imparfait plutôt ?
"Encore vêtue en de son habit de soignante"
> typo
"matin, la panique régnait encore parmi les soignants et nos hôtes."
> La panique ? Pourquoi ?
"Connais-tu la Banque de Sel ?
— Non, mentis-je."
> pourquoi ment-elle ? Je pense qu'une petite phrase d'explication serait bien.
"Il y en avait tant"
> tu répètes trois fois la formule mais je la trouve pas trop naturelle à l'oral (car c'est la soignante qui raconte)
Hâte de savoir la suite ! 🙂
Oui, c'est 100% du tell, c'est une histoire^^ C'est le but de ce chapitre, j'écris aussi parce que j'adore raconter des histoires (pas que à l'écrit, je le fais pas mal avec des enfants et ados pendant mes colos^^) en général, et celle du Renard Rouge va avoir de l'importance par la suite, en plus de présenter pas mal de personnages, explorer le passé d'autres. C'est dommage que tu n'aies pas plus accroché que ça mais je pense que ce serait dommage d'enlever les péripéties qui font le sel de cette histoire / légende. Pour l'oralité, chacun à sa manière de raconter mais personnellement je ne vais pas raconter une histoire avec le même langage que dans la vie de tous les jours, utiliser des mots / formules un peu inhabituels pour rendre le récit plus théâtral. Et la répétition est un procédé qui fonctionne super bien, pour rebondir sur ta remarque plus bas^^
Par rapport aux réactions de Sangel, j'avoue que j'ai hésité, en me disant que ça pouvait parfois un peu casser l'immersion, je vais demander d'autres ressentis pour voir si je bouge ça.
Ahah oui quelques connexions commencent à apparaître entre Sangel et Livana, sympa de lire tes hypothèses^^
Comme toujours, merci pour tes précieuses remarques !
Content d'avoir rattrapé tes commentaires xD Merci, ils m'aident vraiment beaucoup !
A très vite (=
J'ai déjà fait quelques modifs depuis vu que vos comms se rejoignaient pas mal. Je garde tout ça en tête pour quand je repasserai dessus plus tard.