Trois mois après l’attentat des masqués, Guérison
Livana
— Nous arrivons, Livana.
En regardant par la fenêtre du fiacre, j’aperçus un grand bâtiment sombre derrière les trombes de pluie. Giadeo avait raison : nous étions enfin à Guérison. Cela faisait des mois que le grand chantre voulait me montrer le nouvel hospice financé par son cercle de donateurs. J’avais vu en cette expédition une occasion parfaite pour éviter les réprimandes de Renzya au sujet de mon comportement lors du précédent conseil.
Une fois de plus, j’avais cédé à la colère, excédée par le comportement irresponsable de la reine. Je n’avais jamais apprécié ma belle-mère mais depuis l’attentat masqué, elle était devenue invivable. De plus, l’angoisse de voir ma relation avec Cregar découverte m’empoisonnait l’esprit. Ces quelques jours hors de Twelzyn me feraient le plus grand bien. Mon seul regret était ma séparation temporaire avec Drakic mais je savais qu’Arnic saurait s’en occuper.
Lorsque je mis pied à terre, je fus interpellée par l’odeur du fumier mouillé. Il me semblait la redécouvrir tant elle s’éloignait de celles de Twelzyn. Deux soldats tenaient une toile pour m’abriter. Je les repoussai en grognant : croyaient-ils que quelques gouttes allaient m’effrayer ? En quelques instants, j’avais les cheveux trempés. J’accueillis avec bonheur cette sensation qui me rappelait ma jeunesse avec la troupe de Lagen. Giadeo descendit à son tour et se pencha pour m’offrir son bras.
— Si tu veux bien me suivre…
Guérison était une ancienne grange, rénovée l’été précédent. Entourée des Vastes Plaines, elle constituait un îlot au milieu d’un océan de verdure. L’emplacement avait été choisi pour allier tranquillité et facilité de ravitaillement. D’après Giadeo, il n’y avait que deux heures de marche jusqu’à la Voie de la Poussière, la principale route marchande du pays. Cette bâtisse austère aurait fait tache dans les rues de Twelzyn mais elle avait l’avantage de la taille et était irriguée par une rivière.
Un éclair fendit le ciel. Je souris : nous avions le droit à un accueil impressionnant. Giadeo m’accompagna jusqu’à l’entrée, une vieille porte coulissante d’où s’échappaient de faibles rais de lumière. Malgré le déluge, je devinai un large sourire sur les lèvres du grand chantre, ravi de me montrer ce lieu dont il m’avait si souvent parlé. Nos soldats frappèrent jusqu’à ce que l’on dégage l’ouverture. Un vieillard au regard apeuré se présenta, il ne semblait guère habitué à recevoir de tels visiteurs :
— Que voulez-vous ?
— Je suis le grand chantre. J’apprécierais beaucoup que vous me conduisiez jusqu’à Sentia.
Le portier acquiesça, impressionné par Giadeo, qui le dominait d’une bonne tête. Il tourna les talons, nous laissant seuls sous la pluie. Les membres de mon escorte grognèrent, guère habitués à ce genre de traitements. Nous attendîmes si longtemps que je crus un instant que le portier s’était moqué de nous. Alors que j’allais ordonner de frapper à nouveau, une petite silhouette se détacha dans l’embrasure de la porte. Celle d’une femme souriante, aux cheveux noirs et aux yeux bridés. Malgré la faible visibilité, je devinai le teint ambré de sa peau. Il ne pouvait s’agir que de Sentia, la guérisseuse la plus renommée d’Amarina. Elle s’avança vers le grand chantre et le salua d’une voix douce :
— Giadeo, je suis très heureuse de te voir. Bienvenue et merci pour ce que tu fais pour nous.
Elle offrit une accolade pleine de respect à son interlocuteur, bafouant tous les codes de distanciation. En la voyant faire, je compris que cette femme allait me plaire. Giadeo s’amusa de ce salut, peut-être à cause de sa différence de taille avec Sentia, qui lui arrivait tout juste au thorax.
— C’est vous qui faites le plus ici, répondit-il. Sans toi et les autres soignants, rien ne serait possible. Je te présente la princesse Livana, qui avait hâte de découvrir Guérison.
— Chère Livana, je te souhaite la bienvenue parmi nous. Je t’en prie, entre.
Mon escorte m’emboîta le pas mais Sentia l’arrêta d’un geste.
— Les soldats ne rentrent pas à l’intérieur. Vous pourrez vous abriter sous la cabane qui se trouve à votre droite.
— Nous sommes missionnés par sa Majesté pour protéger la princesse et nous nous acquitterons de cette tâche, répliqua la lieutenant. Ignorez-vous l’attentat qui a eu lieu à Twelzyn ?
— Ne vous inquiétez pas, s’interposa Giadeo, son crâne chauve ruisselant de pluie, s’il y a bien un endroit dans ce pays où Livana ne risque rien, c’est Guérison.
Sentia me regarda dans les yeux pour la première fois. Je n’avais jamais rencontré de personne plus inoffensive et pourtant, son regard était puissant.
— Si tu veux que nos hôtes t’accordent leur confiance, me dit-elle, tu dois d’abord leur donner la tienne.
En pénétrant à l’intérieur, je fus choquée par le grand nombre de lits, petits tas de draps gris serrés les uns contre les autres. Seulement séparés par quelques grandes tables et de longues allées où s’affairaient les soignants, ils étaient presque tous occupés. Plusieurs odeurs contradictoires m’assaillirent les narines : de l’urine, du parfum, de la sueur. Quelques enfants jouaient avec des chiffons, d’autres prêtaient main forte aux adultes. Le tout dans un brouhaha assourdissant.
Près de l’entrée, deux hommes s’affairaient autour d’immenses marmites fumantes, entourés de grands tas d’épluchures orange. Une jeune blonde les rejoignit pour commencer à remplir des écuelles. Soudain, un adolescent malingre commença à crier et frapper sur le sol. Plusieurs soignants accoururent à son chevet pour l’empêcher de se faire mal. Plus loin, un manchot jouait avec un chien au pelage sale, une femme berçait un nouveau-né, une adolescente appliquait une pommade sur son coude sévèrement brûlé. Où que je porte mon regard, ce lieu grouillait de vie.
Je réalisai avec un soupçon de culpabilité que Guérison devait faire la taille de mes appartements combinés à ceux d’Arnic. Nous étions trois, ils étaient plus de trois cents. Je sentis que l’on tirait ma robe. En me retournant, je découvris un adorable bambin aux joues rebondies qui devait être un peu plus âgé que Drakic. Il m’observait avec des yeux brillants, comme si j’étais une statue en or. Son regard me fit comprendre combien je me détachais des autres par la richesse de mes ornements. Je souris en pensant à Sarvinie, qui ne cessait de me sermonner pour la simplicité de mes tenues.
— T’as un joli bracelet, remarqua-t-il de sa voix fluette.
Il désignait le bijou d’argent offert en cadeau par mon père quelques mois avant sa mort. Deux lames d’épées qui s’entrelaçaient autour de ma peau et abritaient mes souvenirs les plus chers.
— Merci. C’est une personne que j’aime beaucoup qui me l’a donné. Tu aimerais aussi avoir un cadeau ?
L’enfant acquiesça, en me dévisageant avec inquiétude. Né à la campagne, il n’avait jamais vu de femmes comme moi. Lorsque je lui tendis une des broches dorées qui me tenaient les cheveux, ses yeux s’arrondirent de surprise. Il l’attrapa, craignant sans doute que ma main se referme, puis détala pour aller montrer sa nouvelle trouvaille à ses camarades. Il était tellement mignon que je voulus un instant courir derrière lui, rejoindre ses jeux. Mais je n’aurais fait que l’effrayer. Nous n’étions pas du même monde.
La voix de Sentia me sortit de mes pensées :
— Cher Giadeo, chère Livana, je suis désolée de vous abandonner mais j’ai promis à Hazor que j’allais le raser. Ruspen arrive, elle s’occupera de vous guider.
Entendre le nom de mon amie était une heureuse surprise. Trois semaines plus tôt, Ruspen était partie en mission pour Igle sur ordre de la Bras Droit. Elle ne devait revenir que pour l’arrivée de la famille Igis et le mariage de Sarvinie avec Delmeron. Giadeo sembla aussi surpris que moi, lui non plus n’avait pas été prévenu de son retour. Toute à mon étonnement, je ne vis même pas Sentia disparaître. Enfin, j’aperçus la fine silhouette de Ruspen, vêtue de la même tunique blanche que les autres soignants. Elle distribuait des sourires et petits mots sur son passage, pleine d’assurance. À Guérison, la militaire disciplinée se métamorphosait.
À côté d’elle, je reconnus Karnol, son fils adoptif. Comme à chaque fois que je le voyais, l’adolescent au ventre rebondi et aux cheveux mal coiffés était parti dans un éclat de rire. Un rien semblait l’amuser et malgré son jeune âge, il irradiait une infatigable joie de vivre. Il promettait de devenir encore plus extraverti que son père.
Je rejoignis Ruspen, pressée d’entendre de ses nouvelles. Son visage s’éclaira en m’apercevant. Nous nous saluâmes du poing avec distance. Ruspen était la seule personne de mon entourage avec qui j’évitais le contact physique, sachant à quel point cela la rendait mal à l’aise.
— Liva’, ça fait plaisir de te voir ici !
— Je ne m’attendais pas à te voir de sitôt, on m’avait dit que tu allais escorter le fiancé de la reine.
— C’est ce qui s’est passé. Delmeron et sa famille sont arrivés hier à Twelzyn.
— Quoi ?
— Leur arrivée a été tenue secrète. Avec le danger masqué, Renzya voulait éviter le moindre risque. Enfin, tout s’est bien passé, c’est le principal. Et toi, tout va bien ?
Je pensai d’abord à me plaindre de Sarvinie, de l’assassinat des thermes, de l’interminable déluge qui s’abattait sur le pays mais entourée de tant de faiblesse et de misère, je ne pus que répondre :
— Oui. Je voulais voir cet hospice dont Giadeo m’a tant parlé. Et Bodnac, il revient bientôt de son voyage ?
J’étais pressée de revoir l’époux de Ruspen, un des premiers amis que je m’étais fait en arrivant à Twelzyn. Au-delà de son infatigable bonhomie, il était toujours resté présent à mes côtés, même dans les moments les plus difficiles. Il avait passé beaucoup de temps avec moi après ma première fausse couche. Je brûlais de lui demander ce qu’il avait vu sur la côte ouest de l’Empire, les gens qu’il avait rencontrés. J’aimais plus que tout le charrier, me moquer de ses plaisanteries de bas-étage mais au fond je l’admirais beaucoup.
C’était lui qui avait eu l’idée d’adopter Karnol après le meurtre sordide de ses parents. Il avait passé beaucoup de temps avec leur enfant, mettant de côté sa carrière de fonctionnaire pendant que Ruspen gravissait les échelons dans l’armée. Trois ans plus tôt, Bodnac avait obtenu un prestigieux poste d’ambassadeur, une récompense méritée au vu de son travail mais qui me privait de lui pendant de trop longs mois.
— Je ne sais pas quand exactement, mais il sera là pour le mariage de Sarvinie et Delmeron. En attendant, Liva’, je suis très heureuse que tu sois venue ici, cet endroit est extraordinaire. Karnol le connaît bien, il y passe toutes ses permissions.
Son fils arriva près de nous à cet instant. Ma poignée de main le fit rougir, me rappelant qu’il n’était plus un enfant. Je fis semblant de ne pas m’en apercevoir et demandai :
— Pas trop dur d’être l’écuyer d’Ame ?
— Si, grimaça Karnol.
Je n’avais aucune peine à le croire. Ame se montrait aussi drôle et chaleureuse dans les cabarets qu’exigeante et sévère sur les terrains d’entraînement. Karnol était son troisième écuyer de la saison écoulée.
— Liva’, tu ne veux pas changer de tenue ? me demanda Ruspen.
Je hochai la tête : c’était une excellente idée.
— Et derrière la porte là-bas, présenta Karnol, on conserve la nourriture. C’est ma pièce préférée.
Le fils de Ruspen me conduisait seule depuis que Giadeo et Ruspen s’étaient arrêtés pour converser avec une jeune soignante. J’avais traversé la moitié de l’hospice à sa suite, il m’avait présentée à plusieurs malades en omettant mon titre. J’avais enfilé la tunique blanche des soignants que m’avait prêtée Ruspen, j’attirais ainsi moins les regards. Je me sentais plus à mon aise dans cette tenue ample, plus confortable que belle.
— À côté, derrière le rideau gris, c’est la salle des opérations, là où ils s’occupent des blessés graves. Certains arrivent même la nuit. Ils ont failli m’emmener là-bas après mon dernier entraînement avec Ame.
Karnol était un bavard infatigable, qui trouvait toujours l’occasion de placer une plaisanterie ou un bon mot sans se départir d’un ton sérieux. Je constatais avec amusement qu’il avait le même humour que son père. J’étais admirative de l’ampleur du travail effectué à Guérison, du large éventail de personnes accueillies, du dévouement des soignants. J’étais tentée de rejoindre ces derniers mais peinais encore à quitter ma posture d’observatrice. Soudain, j’entendis une voix crier mon nom :
— Princesse Livana !
Un homme mûr au menton marqué d’une large cicatrice me regardait avec les yeux écarquillés. J’avais la certitude d’avoir déjà vu son visage imposant et sa grande barbe noire mais je ne me rappelais plus son identité. Je m’approchai de son lit, vins m’agenouiller près de lui. Il sanglotait, la tête entre les mains.
— J’ai… j’ai échoué à retrouver votre tante. Pardonnez-moi.
En l’entendant prononcer ces mots, je sus aussitôt qu’il s’agissait de Torag. Un soldat avec qui je m’étais entraînée plusieurs fois avant son départ en campagne contre les Maitir sous les ordres de Kelas, cinq ans plus tôt. Il n’en était pas revenu et je l’avais cru mort.
— Comment es-tu arrivé là ? lui demandai-je, la voix chargée d’émotion.
— J’ai été capturé par ce maudit Neiah-Tonï et ils m’ont… sa voix se brisa. Mais dès que je serai guéri, je repartirai au combat ! Nous retrouverons votre tante et les princes !
Ainsi, Torag avait laissé sa raison à la guerre. Il ignorait que les funérailles de ma tante et de ses fils avaient eu lieu quatre ans plus tôt, que la paix avait été signée avec les Maitir. L’entendre évoquer ces évènements tragiques où j’avais perdu tant d’être aimés me retourna le cœur. Je chassai mes larmes d’un revers de la main : tout cela était fini depuis longtemps. Je devais penser à Drakic, Cregar, Arnic, Ame, Ruspen, Bodnac ; les vivants.
À cet instant, une jeune soignante à l’apparence troublante s’approcha du vétéran.
— Torag, c’est l’heure de manger.
Je mis quelques secondes à comprendre ce qui me perturbait dans son apparence : elle avait les yeux verts. Les mêmes que Cregar. La forme de son visage et son expression ressemblaient aussi beaucoup à celles de mon amant. Je frémis : se pouvait-il qu’il ait eu une fille avec une autre femme ? Je m’empressai de repousser cette idée dérangeante : il m’avait toujours assuré n’en connaître aucune autre. Et je le savais incapable d’un tel mensonge.
Voyant mon attention, la jeune fille se retourna vers moi et me salua d’un signe de tête.
— Sangel, enchantée. Vous le connaissez ?
Je n’eus pas le temps de répondre que Torag s’exclamait déjà :
— C’est la princesse Livana ! Je l’ai rencontrée avant le début de la campagne.
J’acquiesçai pour confirmer ses dires. Il me fallait me rendre à l’évidence : mon déguisement ne suffirait pas à passer inaperçue. La découverte de mon rang mit Sangel mal à l’aise, elle ne tenta pas de le cacher.
— Bienvenue ici, murmura-t-elle. Comment dois-je vous appeler ?
— Livana. Juste Livana.
Karnol choisit cet instant précis pour nous rejoindre et sa simple présence dissipa toute gêne. Sangel se jeta dans ses bras, il l’accueillit en mimant un pas de danse. Laissant les deux amis à leurs retrouvailles, je m’assis près de Torag. Le vétéran ne me quittait pas des yeux, bouleversé.
— Je suis si heureux de vous voir, me déclara-t-il. Votre présence me redonne espoir. Je dois vous avouer que j’ai beaucoup douté. Quand les Maitir nous ont fait traverser le désert par colonnes entières, que j’ai vu tous mes camarades tomber, j’ai cru que nous perdrions cette guerre. Mais j’ai eu tort. Le seigneur Kelas saura venger nos pertes, vaincre Neiah-Tonï. Il me tarde de le rejoindre, j’espère assister à la victoire finale.
Torag débitait ses paroles à toute vitesse et je me contentai de l’écouter en acquiesçant. Je devais bien quelques instants d’attention à un homme qui avait sacrifié sa vie pour le royaume. Ce héros revenu de l’enfer qui croupissait dans un hospice depuis cinq ans.
— Il va être temps d’y aller, Torag.
Karnol avait disparu, aussi insaisissable qu’un passereau, et Sangel revenait à la charge. Elle prit Torag par la main et l’aida à se redresser, montrant une force et une dextérité impressionnantes pour son âge.
— Princesse Livana, souffla le vétéran, je vous en supplie, venez avec moi.
D’un regard, je jaugeai la réaction de Sangel. Ses yeux verts si perturbants me signifièrent son accord.
— Aidez-le à couper sa viande, murmura Sangel, tout en rassurant Torag.
L’adolescente savait parfaitement ce qu’il fallait faire. Je lui obéis, assistant les gestes hésitants du vétéran. Ses bras maigres avaient la force de ceux d’un vieillard et il peinait à se nourrir seul. Décidément, il n’avait plus rien du fringant soldat que j’avais connu. Sangel nous laissa seuls, allant aider aux tables voisines. Elle ne revint que lorsque Torag eut terminé sa dernière bouchée pour débarrasser. Je m’aperçus alors des longs cernes qui lui entouraient les yeux, des tremblements légers de son bras : elle était épuisée.
Pourtant, elle continuait de se démener avec la même patience et le même sourire auprès de tout le monde. Une fois que toutes les tables eurent terminé, elle m’aida à reconduire Torag à son lit. La plupart des torches étaient éteintes et il ne tarda guère à s’endormir. Se rendre jusqu’aux tables l’avait épuisé. Je me tournai vers Sangel et lui dis :
— Allez dormir, vous êtes épuisée.
— Merci de votre aide.
Sangel mit un long moment à tourner les talons, m’enveloppant d’un regard que je ne sus interpréter. Était-ce de la curiosité, de la surprise, un remerciement ou encore un brin de méfiance ? Peut-être un peu de tout cela. Quand elle eut disparu, je demeurai seule au milieu des lits, dans la grange silencieuse. Du vacarme de mon arrivée, seuls quelques ronflements et chuchotements restaient. Ses yeux verts si particuliers s’étaient gravés dans ma mémoire.
Peu pressée de m’en aller, j’errai entre les allées obscures, comme quelques autres soignants pressés. Au crépuscule de cette journée si particulière, mes lèvres dessinaient un sourire. J’appréciai l’atmosphère à la fois douce et grave de l’hospice, la diversité des personnes qui vivaient dans cet endroit confiné. Jamais je n’avais connu un lieu semblable dans ma vie. Je comprenais ce qui amenait Giadeo, Ruspen et Karnol en ce lieu.
Soudain, j’entendis des cris venus de l’entrée de l’hospice, des claquements de sabots. Je crus d’abord à une illusion auditive mais le vent de panique qui se répandit à tout l’hospice me confirma qu’il se passait quelque chose. Les malades se redressèrent dans leurs lits, certains se levèrent, les enfants se mirent à courir. Malgré tous les efforts des soignants, Guérison sombra dans le chaos. Quelques torches s’allumèrent et j’aperçus pour la première fois la lointaine silhouette de l’intrus qui avait provoqué tout ce désordre.
Un cavalier vêtu d’une grande cape trottait entre les allées, évitant tous ceux qui tentaient de se mettre sur son chemin. Il chevauchait avec une grande dextérité, entre les allées serrées et hurlait à pleine voix mon nom :
— Livana ! Livana !
J’enjambai plusieurs lits pour m’approcher de lui, reconnus ses mèches blondes. C’était Bodnac. Partagée entre la joie de le revoir et l’incompréhension de son comportement, je criai son nom en retour. Aussitôt, il tira sur les rênes de sa monture et se dirigea vers moi. Il avait les traits tendus, le visage en proie à une grande inquiétude. Lui habituellement si rieur semblait presque possédé. Il ne me salua pas, m’annonçant sans plus de cérémonie :
— Liva’, te voilà enfin ! Monte, il faut que tu reviennes à Twelzyn !
— Mais pourquoi ?
— L’heure est grave, Liva’. L’heure est très grave.
Ah j'étais super prise dans ma lecture, je n'ai pris aucune note xD
Très bien ce chapitre, on se laisse facilement emporter et on croise joliment deux des destins que tu as choisi de présenter. Je trouve que la personnalité de Livana esquissée à travers ce chapitre est plus plaisante que ce que j'avais vu jusqu'à maintenant. Sa rencontre avec le vétéran est poignante, et renvoie si bien au chapitre qui nous le présentait. J'ai eu la même sensation de tristesse en lisant ses espoirs ici.
La rencontre avec Sangel est forcément percutante, j'ai hâte de savoir ce qu'elle a pensé, elle, de cet échange. Cette information sur ses yeux est également bien placée, elle me fait repenser au Masqué rencontré par Sangel, et je me demande si tout est lié ! Peut-être l'amant de Livana ne lui a-t-il pas fait un enfant dans le dos, peut-être que si, peut-être que c'est un proche à lui... Intriguant en tout cas.
Et puis la chute est très bonne aussi, on sent qu'on va arriver sur un moment d'action plus virulent.
Hâte de venir voir la suite !
À bientôt :)
Content que tu aies apprécié ce chapitre. J'avais essayé de créer davantage de connexions entre les différents narrateurs dans cette réécriture et oui, ce chapitre permet de montrer un lien entre Livana et Sangel et de donner quelques pistes de réflexions et mystères.
En effet, évènement important en prévision...
Merci de ton retour !!
Un chapitre un peu plus posé que les précédents, et qui fait du bien. C'est cool pour lea lecteurice de pouvoir souffler et ça nous permet aussi de voir les personnages agir quand ils sont dans une situation plus "ordinaire" (encore que l'entrée à Guérison n'a rien d'ordinaire pour Livana ^^), m'enfin là où je veux en venir, c'est que ça fait plaisir de voir Livana avec une attitude plus posée. Ca permet de donner à voir un autre versant de son personnage ! :D
Comme d'habitude, tu décris bien les atmosphères, et là j'ai particulièrement apprécié les descriptions que tu fais de Guérison, qui sont parsemées tout au long du chapitre en fonction de l'avancée de Livana. Ce n'est pas en bloc et c'est appréciable, on se laisse doucement emporté par le lieu.
C'est chouette aussi de voir Sangel et Livana interagir ! Ca permet de mettre en place certains liens, d'autant plus que là c'est assez intriguant : les yeux de Sangel perturbent pas mal Livana, je me demande bien quelle connexion secrète elle entretient avec Cregar :)
Sinon j'ai vu dans les commentaires que des plumes avaient noté le grand nombre de personnages, et je t'avoue que j'ai aussi été quelque peu perdue. Je crois que tu as apporté des modifications entre temps, rappelant certains liens entre tes persos, et je pense que j'ai dû pas mal m'y retrouver mais je n'arrivais pas exactement à les resituer temporellement et dans ton intrigue. C'est-à-dire que tu précises par exemple que X est le fils de Y, mais je ne me souvenais pas ce que X et Y avaient fait dans l'intrigue. MAIS, et là je met un énorme MAIS dont il faut que tu tiennes compte : j'ai une lecture hyyyyper épisodique, je ne sais pas à quand remonte ma lecture du premier chapitre par exemple mais bien plusieurs mois, c'est donc naturel que je ne me souvienne pas de tout, et ce n'est pas dû à ton récit, mais à ma mémoire qui naturellement ne se souvient pas. Surtout que, 2ème MAIS, ça ne m'a pas gênée dans ma lecture du chapitre non plus. J'ai mes repères avec les persos principaux dont je me souviens bien, et je me dis que si je ne me rappelle pas exactement du rôle de certains personnages secondaires, ce n'est pas dramatique. Et puis, je dois avouer que j'adore quand il y a plein de personnages, même si je les resitue pas tous. Ca me donne un effet de société/monde ultra riche et c'est l'un des facteurs qui m'aide à mon immersion diégétique. Conclusion : ne change pas tout haha, surtout si t'as déjà fait un gros tri par rapport à ton premier jet x) et puis on est plein de plumes à lire un chapitre par-ci par-là, ce n'est vraiment pas à négliger. Notre lecture ne se rapproche pas tellement d'une lecture "normale" papier.
VOILA, j'ai beaucoup apprécié la lecture de mon chapitre :)
Bisou, à pluche !
Yes, j'essaie d'alterner autant que possible le rythme, c'est important. Et c'est vrai que c'est un chapitre intéressant pour le personnage de Livana, voir comment elle pourrait être sans ses responsabilités de princesse.
Cool si les descriptions fonctionnent. Ahah quand aux fameux yeux de Sangel, évidemment je te laisse sur ta faim (=
"C'est-à-dire que tu précises par exemple que X est le fils de Y, mais je ne me souvenais pas ce que X et Y avaient fait dans l'intrigue."
Oui, je vois. C'est moins "grave" que le problème que m'avait remonté les précédents comms où on se perdait vraiment par moment. Là, je pense en effet que la lecture espacée joue pas mal. Et comme tu le dis, ça ne gêne pas tant que ça la lecture. Après, je suis toujours preneur d'idées pour améliorer, et si certains personnages ne te reviennent pas, n'hésite pas à me dire lesquels (=
Merci de ton adorable retour,
A pluche (adopté) !
Tu rends tres bien l'atmosphere inspirante de l'endroit, alors que l'on pourrait etre tente de fuir a priori alors qu'au contraire, on choisit d'y etre. Tu montres bien le fait qu'on est loin de tout, en particulier des intrigues de la Cour. Juste dans l'essentiel de la vie : souffrance, compassion...
J'etais un peu surprise du tutoiement. Livana est une princesse... ca meriterait une petite explication.
J'ai apprecie la peau ambree, et non plus jaune, de Sentia :-) mais sa petite taille (arriver au nombril de son interlocuteur) me semble exageree. Petite femme ou naine?
Et on retrouve le vieux soldat... et le bain! Ca me paraissait deja limite la premiere fois, je n'ai pas change d'avis, toi non plus visiblement. :-)
Je ne vois pas l'interet de repeter la meme scene qui n'apprend rien de nouveau sur le passe de Torag ou sur Livana ou sur les techniques de nettoyage "par petits mouvements circulaires". Et puis, dans un contexte ou il ne semble pas que Guerison ait l'eau courante, deplacer tout l'eau d'un bain a dos d'homme j'imagine, quel effort demesure pour tous ces patients - ou alors Torage est un cas a part? Est-il donc primordial, dans ce qui ressemble aux Urgences d'un hopital, qu'il soit impeccablement propre derriere les oreilles?
Meme avec l'eau courante, dans un contexte ou autant de patients ont besoin d'attention, on lave les gens avec un "sponge bath", une bassine d'eau savonneuse, une autre d'eau propre, une eponge et des serviettes. Bref, ca me parait etrange et deplace.
La chute nous entraine dans plein de conjectures.. Quel suspense... Sarvinie serait-elle morte?
En effet, la lecture des précédentes versions permet d'interpréter différemment ce chapitre...
Content que tu aies apprécié l'ambiance de Guérison (=
"Petite femme ou naine?" Giadeo est le personnage le plus grand du roman (plus de 2m), Sentia étant très petite (1m50) il y a effectivement une sacré différence. Je vais cependant peut-être plutôt mettre thorax que nombril, j'avoue que je ne sais pas trop évaluer ce genre de trucs^^
Tu as raison, c'est pas très intéressant de refaire la scène de lavage, j'ai mis un repas à la place. Autant varier les plaisirs.
Merci de ton comm !
A bientôt (=
Tu parles de Gladeo comme etant tres grand, ca pourrait etre bien de le rappeler ici? L'arrivee de leur groupe a Guerison, aux otes de Livana, est d'autant plus impressionnante.
Les enfants vont-ils a l'ecole ? J'ai trouve un peu triste que Sangel soit si epuisee, et consume toute son energie a Guerison. Elle le fait de tout coeur, mais n'est-ce pas un peu dommage qu'elle n'ait pas aussi l'occasion de connaitre d'autres horizons?
L'école n'existe pas, les enfants nobles sont éduqués par des professeurs privés. Oui, c'est un peu triste de voir Sangel s'épuiser à Guérison, c'est un peu un moyen pour elle de ne pas trop penser au deuil de sa mère. Quand à la découverte de nouveaux horizons, tu te doutes bien qu'elle ne va pas passer tout le roman sans bouger xD
A bientôt !
Un chapitre plaisant et agréable à lire. On découvre ici une Livana plus posée et moins agressive que lors du Conseil. Sa rencontre avec Mama Sentia et Sangel donne le sentiment que tu commences à relier les différents fils qui unissent tes personnages, ce qui rend l'histoire d'autant plus intrigante. J'aime beaucoup aussi l'ambiance de Guérison, le temps qu'elle passe au chevet des malades, son échange touchant avec Torag.
J'ai eu personnellement un peu de mal à me souvenir de certains personnages, d'autant qu'ils sont assez nombreux dans ce chapitre, présents ou évoqués. Karnol, forcément ça allait puisqu'on l'a croisé juste avant quand Pellon retrouve Ame sur le terrain d'entraînement. Mais je n'avais pas fait directement le rapprochement avec l'ami de Sangel qui l'avait conduite dans la forêt quand elle s'était perdue.
Idem, les noms de Ruspen et Bodnac ne m'évoquaient plus rien jusqu'à ce que tu prennes le temps d'expliquer de qui il s'agissait. Et je ne parle même pas de Torag, Delmeron, du nom de la famille Igis, des Maitir, d'Etelia... J'ai par moment eu l'impression d'être submergé de noms que j'avais du mal à replacer dans l'histoire. Peut-être est-ce à cause de ma lecture décousue, du fait que je suis plusieurs histoires en simultané. Mais ça pourrait valoir la peine de demander à d'autres lecteurs ce qu'ils en pensent, pour s'assurer qu'il n'y a pas trop de personnages secondaires et qu'ils sont clairement définis.
(J'ai le même problème avec mes chroniques d'Irotia, il y a beaucoup de personnages et quand on ne croise pas certains d'entre eux pendant plusieurs chapitres, ça génère de la confusion. Peri pourra d'ailleurs le confirmer, elle a eu le courage de lire les 11 premiers chapitres avant que je n'attaque ma réécriture xD)
La fin de chapitre est pas mal pour l'effet tourne-page, on se demande bien ce qui a pu se passer. En revanche, je trouve que l'arrivée de Bodnac manque de drama : le fait que tu doives expliquer au lecteur de qui il s'agit, et que Livana prenne le temps de faire des hypothèses à son sujet, de dire qu'elle n'est pas surprise de le voir, etc... ça casse l'effet urgent de son arrivée fracassante. Du coup, on a l'impression en le lisant qu'elle n'est plus si fracassante que ça.
Puis-je me permettre une suggestion ?
Liva pourrait retrouver Ruspen ET Bodnac en arrivant à Guérison (ce qui ferait sens, puisqu'ils sont mari et femme si j'ai bien suivi). Elle s'étonnerait de leur présence à tous les deux, puis irait visiter les malades, rencontrerait Sangel... Et à la fin, ce n'est pas Bodnac qui déboule mais un messager quelconque dont tu ne donnes pas le nom. Tu vires les hypothèses de Livana, tout le blabla sur Bodnac puisqu'on l'aura déjà vu avant, tu te concentres sur le côté dramatique de l'arrivée du messager. Il crie à la cantonnade que X l'envoie (Renzya ? Sarvinie ? Arnic ?) et que la princesse doit rentrer de toute urgence à Twelzyn.
Et là, Bodnac se précipite en selle sur un cheval et invite Livana à le rejoindre en lui disant un truc du genre "allons-y, je t'accompagne".
Qu'en penses-tu ?
Hâte de lire la suite.
Ori'
Ton retour est extrêmement intéressant.
Oui cette rencontre entre Livana et Sangel tôt dans l'histoire est un ajout de cette réécriture, ça me paraissait important de nouer plus de liens entre mes personnages pdvs (= Je suis content que tu aies apprécié dans l'ensemble.
Sur le fait que tu aies été perdu, c'est une problématique qui est vraiment majeure avec moi et ma pulsion frénétique de création de persos xD Plus sérieusement, j'ai fait un gros lavage de personnages secondaires depuis la dernière version, tous ceux qui restent ont une importance dans le plan de l'histoire. Dans ce chapitre, il y a deux nouveaux personnages, Bodnac et Ruspen. (donc normal qu'ils ne te disent rien) C'est vrai que comme il y a beaucoup de monde dans ce chapitre, ça rend leur introduction moins digeste. J'ai revu le passage sur Igis / Delmeron pour rappeler qu'il s'agit du fiancé de Sarvinie tout de suite. J'ai remplacé Etelia par "tante", c'est vrai qu'avoir le prénom ça embrouille plus qu'autre chose. Tous ces petits détails devraient rendre l'ensemble plus lisible (enfin j'espère xD)
Pour Karnol, c'est pas très grave si tu fais le lien entre l'écuyer et l'ami de Sangel à ce stade de l'histoire. J'ai volontairement pas mal démarqué ces deux "versions" de Karnol, bien moins enjoué au service d'Ame^^
Tu as parfaitement raison pour l'intro de Bodnac, j'ai trouvé une fenêtre de tir pour parler bien plus tôt dans le chapitre, et rendre la chute clairement plus percutante. D'ailleurs il y a pas mal d'infos ajoutées donc n'hésite pas à relire (ça m'intéresse de voir ce que tu penses du changement), c'est au moment où Livana retrouve Ruspen à 1/3 du chapitre.
Du coup j'ai pas mal modifié la chute aussi. Dans l'ensemble je suis content, j'ai l'impression que c'est mieux maintenant (= Merci beaucoup pour ce super commentaire !
A bientôt (=
Content de voir que mon commentaire t'a donné à réfléchir et t'a permis de faire des améliorations !
Je passerai relire le chapitre dans l'après-midi dès que j'ai un peu de temps :)
Le chapitre est sympa à lire. L'écriture est fluide. Les descriptions sont maitrisées. On se laisse porter et j'ai aimé suivre Livana (même si elle me paraît un peu trop différente de la Livana d'avant).
Donc son amant a une maîtresse et une petite fille (Sangel), ça promet 🙂
Mes notes de lecture :
"une sensation qu’il me sembla redécouvrir tant elle s’éloignait de celles de Twelzyn"
> Quelque chose sonne bizarre dans cette phrase. Peut-être que si les deux verbes étaient à l'imparfait ? Ou alors essayer de reformuler ? Ou alors faire deux phrases ? Tu parles de sensation mais est-ce le bon terme. Tu veux parler de l'odeur à priori.
"Lorsque je mis pied à terre, l’odeur du fumier mouillé m'emplit les narines. Il me semblait la redécouvrir tant elle s’éloignait de celles de Twelzyn."
> Mais en fait à Twelzyn, elle devrait aussi sentir le purin dans les rues s'il y a des chevaux ? En quoi est-ce si différent ? Enfin bref, je réfléchissais à cette phrase, je repars vers le texte.
"Chère Livana, je te souhaite la bienvenue parmi nous. Je t’en prie, entre."
> Elle la tutoie ?
"étaient presque tous occupés par des hommes et femmes en tout genre"
> J'arrêterais la phrase après "occupés" ou alors j'ajouterais une phrase en plus pour décrire qui sont ces hommes et femmes de tout genre ? En fait le paragraphe qui vient plus tard conviendrait si tu le remontait : "un manchot jouait avec un chien au pelage sale, une femme berçait un nouveau-né, une adolescente appliquait une pommade sur son coude sévèrement brûlé. Où que je porte mon regard, ce lieu grouillait de vie."
"Plusieurs odeurs contradictoires m’assaillirent les narines "
> Tu as une formulation quasi similaire plus haut, je te conseille de reformuler
"Nous n’avions pas le même âge, nous n’étions pas du même monde."
> J'enlèverais la première phrase, on s'en doute.
"Un cavalier vêtu d’une grande cape galopait entre les allées"
> Quoi ? Tu veux dire dans l'hôpital ? Il doit fouler les malades alors ? Tu disais que tous étaient presque les uns sur les autres. Comment son cheval a-t-il pu entrer ?
Mais que s'est-il donc passé ? La fin est intrigante.
Livana a de multiples facettes, après au vu de tes précédents comms, je comprends que tu sentes un fossé avec cette Livana. J'espère que les modifs que j'ai faite la font paraître moins "sotte et puérile, imbue de sa personne" dans ses précédentes apparitions.
Content que tu apprécies ce chapitre (=
"Mais en fait à Twelzyn, elle devrait aussi sentir le purin dans les rues s'il y a des chevaux ?" La ville est très très très épurée, le purin est aussitôt enlevé.
Comme d'hab, j'ai fait les corrections nécessaires, merci de tes remarques,
A bientôt !