Chapitre 3 : Le démon de la cabane

Par Ozaris
Notes de l’auteur : Mini chapitre introductif

« Le soleil... Pourquoi est-il si rouge ? » Solga, maire d'Alvarock.

 

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Vingt années se sont passés suite aux évènements des deux premiers chapitres :

À l'écart de toute civilisation, une cabane se dressait au cœur d'une forêt dense. Sa façade s'affaissait, rongée par le temps et l'humidité, tandis qu'un silence inquiétant régnait autour d'elle. La maison était elle à l'origine de cela ? Une chose était sûre, une aura malfaisante en ressortait. 

Ce lieu nourrissait les débats des fans d'horreur. Les quelques connaisseurs étaient persuadés qu'un odieux monstre s'y cachait le jour, terré dans l'obscurité en attendant ses proies. Ces rumeurs commençaient à se propager dans les tavernes à cause des quelques roturiers qui avaient pris connaissance de la cabane.

Un homme d'une trentaine d'années entra dans cette forêt. Il était certainement fou ou perdu ! Il tint un panier en osier probablement garni de denrées. Il avait une chevelure longue, belle et doré qui encadrait de jolis yeux verts et perçants. C'était un bel homme à n'en point douter. Le type  atteignit le seuil de la porte, dont le bois vermoulu menaçait de céder sous son poids. Après une hésitation, il l'entrouvrit doucement. Une odeur pestilentielle l'assaillit aussitôt. Elle était s'y forte que l'homme se boucha le nez avec un tissu qui provenait de sa poche. Il avança lentement en ignorant la décoration murale. La maison était magnifique à l'intérieur ce qui donnait un contraste assez net avec l'extérieur. De belles fresques murales ornées étaient dressées où l'on y voyait la scène de la création de l'Humain par Arkois. Au premier plan de cette dernière, on y discernait un homme tenant une longue épée. Il était face aux autres hommes qui se plaçaient juste en dessous d'une immense main : celle du Créateur, située à l'arrière-plan. Sur cette œuvre, il y avait une gravure à moitié effacée où l'on y pouvait lire "Vell..."

Le sol était recouvert de vieux tapis très bien entretenus. Une scène de bataille était visible : une créature immense à six yeux, torse nue et munie d'un énorme sabre face à une armée d'hommes à moitié exterminés. Elle avait beau être seul, cette bête semblait dominer ces pauvres personnes. 

L'homme s'enfonça davantage dans la tanière et ouvrit une seconde porte qui donnait sur une immense bibliothèque. Il y avait des milliers de manuscrits qui ont été effacés à cause de la vieillesse. Les écrits étaient incompréhensibles et proviennent du temps des premiers hommes. Le blond posa son panier sur une petite table. Soudain, il entendit un léger grognement puis vit le panier disparaître brusquement. Une « femme » était en train de dévorer un morceau de viande rouge. Elle le dégusta comme si cela faisait des semaines qu'elle n'avait plus mangé. Elle avait les cheveux violets, ce qui était très rare, et une corne marron sur le front. Sa pupille était très fine et ses yeux étaient d'un orange sanguin. L'homme attendit patiemment qu'elle finisse son repas avant de dire :

— Bonjour Isaafel. Comment vas-tu ? Tu ne t'ennuies pas trop j'espère !

Dégage le blondinet. rétorqua Isaafel sans le regarder dans les yeux.

— Attends ! Je suis venu pour te parler d'une chose importante ! supplia l'homme en agitant ses bras.

— Tu penses vraiment que j'ai envie de parler avec vous ?, répondit elle en crachant sur les pieds de l'homme.

Il semblait visiblement déçu, mais il prit son mal en patience et continua :

— Et bien, j'imagine que cette maison est devenue trop petite pour toi, pas vrai ? Tu n'as pas envie de découvrir le monde ?

Isaafel leva le sourcil, prête à l'écouter par curiosité. L'homme poursuivit :

— Je vais te faire une proposition. Ta liberté contre la vie d'un individu. Simple, non ?

— Tu me demandes de tuer une personne ? J'ai beau être une bête à vos yeux, je ne suis pas sans cœur. soupira la bête, visiblement attristée de n'être qu'un monstre aux yeux des humains.

Il sortit un parchemin de sa tunique et le posa sur la petite table. Il s'agissait d'un avis de recherche où l'on vit un homme d'une cinquantaine d'années nommé Edgard Lami. Le blond finit par dire :

— Il a déserté nos rangs. Ta liberté contre sa vie. Est-ce clair ?

— Ne me prends pas pour une idiote, Edward. Tu crois vraiment que le maire laisserait un monstre en liberté ? Vous voulez juste que je me salisse pour avoir une raison de m'exécuter. répondit Isaafel en tournant autour d'Edward, le fixant avec un regard accusateur.

— On veut surtout prouver au monde que tu es obéissante.  ! expliqua Edward, n'osant pas la regarder par crainte.

— Je ne suis pas aussi stupide que vous l'imaginez. Et puis, ton type devait avoir une bonne raison de déserter. rappliqua Isaafel qui refusait de regarder son interlocuteur.

— Je n'en sais pas plus que toi. Mais comme tu t'en moques, je ne vais pas rester ici plus longtemps. Il termina sa phrase en se retournant vers la sortie.

Le démon soupira. Il n'avait plus vu la lumière du jour depuis plusieurs années. Isaafel était tiraillée entre la liberté et le meurtre. Elle ne voulait pas devenir une vulgaire bête sanglante, mais elle rêvait de pouvoir sortir de cet endroit. Elle prit quelques instants avant de bloquer le chemin à Edward en lui disant :

— Ainsi, vous voulez voir si je serais un bon jouet pour vous ? Tu as du cran d'être venu ici ! Tu es chanceux car j'ai envie de me dégourdir les jambes. Toutefois, si j'apprends que tu me l'as mise à l'envers, je dévorerais les boyaux de ta femme. Compris ? Isaafel avait un air menaçant, elle tapa le mur qui se fissura instantanément, défigurant la scène de la création. 

Evidemment, elle voulait garder la face devant ce garde. L'homme soupira et sortit une carte de sa sacoche, l'accrochant à un mur.

— Approche toi. Je sais que tu n'y connais rien en Géographie.

Elle obéit et regarda la carte qui présentait la réserve d'Alvarock :

- Elle est moche ta carte. observa Isaafel qui voulait juste partir d'ici.

— C'est suffisant pour que tu comprennes les instructions ! répondit Edward d'un air vexé, tout en continuant. Tu vas devoir patrouiller dans la réserve, plus précisément au niveau de la forêt dense. Les gardes font actuellement une battue au niveau de la ville. Tu seras seule, car tu as largement le niveau pour te défendre. Tu as le droit d'utiliser toutes tes attaques, même les plus violentes. Cependant si tu reviens sans nouvelles, tu seras immédiatement mise à mort. Me suis-je bien fait entendre ?

Sans rien dire, Isaafel partit de la salle. Elle  revint au bout de plusieurs minutes avec une légère armure en cuivre. Elle tint une hallebarde qui avait une lune gravée sur le dos de la lame. Elle semblait radieuse à l'idée de sortir de ce taudis, mais un sentiment profond de regret gagna son âme. Elle attrapa la carte et partit en fracassant la porte d'entrée avec son pied.

Edward resta là. Il se contenta de pousser un léger soupire de soulagement suite au départ de ce vulgaire monstre.

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BPM :

BPM Isaafel : 430

BPM Edward : 145

 

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