Chapitre 3 : Les enfants étranges (2/2)

Avant de refermer la porte, je remarquai un interrupteur sur le côté. Je l’actionnai et des lampes à éther s’allumèrent d’une lumière accueillante. Je restai intrigué, ces systèmes étant si rares que je n’en avais vu que deux ou trois fois dans ma vie. La plupart des gens s’éclairaient à la bougie et les réverbères des rues fonctionnaient encore à l’huile de chanvre. Les lampes à éther étaient rares, car très couteuses. Leurs ampoules, chargées d’un cristal d’éther était réchauffées par une flamme. En chauffant, le cristal « suait » une vapeur d’éther et produisait une douce lueur bleutée qu’on arrivait à teindre en d’autres couleurs à l’aide d’un procédé chimique. Or, ici, la lumière n’était pas bleue. Elle rayonnait d’un blanc-jaune pâle et plus diffus qu’avec un allumage classique. J’observai avec attention la lampe en plissant les yeux. Il n’y avait aucun cristal. À la place, un fil de fer rougeoyait avec intensité. Je me demandais quelle magie faisait fonctionner cette lueur quand Égrégore tira mon pantalon. 

 

            Mon regard se posa sur le reste de la chambre. Ma cabine cuivrée, portant le numéro quatre-vingt-un, aurait dû ne faire que quelques mètres carrés. Elle en faisait le triple. Les cloisons des cabines quatre-vingt et quatre-vingt-deux avaient été abattues, afin de profiter de leurs surfaces pour créer un espace plus grand qu’à l’origine. La vue des portes des chambres juxtaposées me confirma ma théorie. Les deux portes avaient été condamnées. Je souris en comprenant la chance que j’avais. L’odeur de l’océan, qu’on pouvait sentir de manière diffuse dans les couloirs du navire, avait disparu, remplacée par celle, plus appréciable de la naphtaline et du linge propre. Sur ma gauche, une petite alcôve fermée de deux battants de bois gravés donnait sur une salle de bain assez sommaire, composée d’une baignoire en bois, d’un lavabo et d’une cuvette de toilette. Je souris et tournai le robinet au-dessus de la baignoire. Une eau chaude se déversa dans le grand baquet de bois. Je restai un instant sous le charme de cette technologie qui envahissait le vaisseau, qu’il s’agisse de lampes ou du confort. Le capitaine Creighton avait signalé que cette troupe gagnait bien sa vie et cette profusion m’étonnait. Égrégore passa sous le battant des deux portes de bois et vint me tirer la jambe en grognant. Quelque chose l’intriguait et elle me demandait de l’accompagner. Je quittai la salle d’eau et me rendis dans la pièce principale. Les murs de bois étaient parsemés de tuyaux de cuivre silencieux perçant les cloisons comme des serpents de mer. Une table accompagnée d’un livre de notes, d’une lanterne à huile de chanvre et d’une boîte d’allumettes y avait été déposée. En face, une armoire était vide. Enfin, à droite de la porte d’entrée se trouvait une nouvelle petite pièce séparée du séjour par des battants de bois. J’y découvris un lit imposant, au touché moelleux, surmonté de deux couvertures. Sur le lit, des vêtements avaient été pliés et m’attendaient, accompagnés d’un mot.

 

            « Chez Ézékiel, 

Au vu du temps affreux, je pense que vous saurez apprécier ce maigre présent de ma part, en excuse de mon absence lors de votre accueil. Il est toujours agréable d’avoir des visiteurs. Veuillez accepter mes pleines excuses pour mon manquement, tout comme celles de Talim et Turim qui, les pauvres, sont malades et alités. Je suis moi-même en train de travailler sur un projet qui me prend l'intégralité de mon temps. Passez me voir demain afin que nous puissions nous rencontrer enfin. Je vous ferai, à coup sûr, le bon accueil que je n’ai pu vous transmettre ce soir.

                                                                                       Professeur Alcide Winston. »

 

            Je mis le mot de côté et pris le temps d’observer les vêtements pliés. Égrégore grogna et jappa en voulant grimper sur le lit. Elle retroussait les babines en signe de menace. Je reportai mon regard vers le tas de linge qu’elle observait quand je remarquai à mon tour que les vêtements bougeaient. Quelque chose tentait de s’en extirper. Bientôt un tout petit museau apparut de sous la manche d’une chemise, suivit par une tête. Bientôt, une minuscule créature, les yeux encore endormis, s’extirpa de son lit de fortune. Je n’avais jamais vu un tel animal et l'observai avec intérêt. Il ressemblait à un écureuil roux couvert de plumes. Il en avait d’ailleurs les grandes oreilles et les grands yeux. Néanmoins, sa tête et son museau étaient allongés, comme ceux d’un renard miniature. Une petite crête osseuse émergeait de l’arête du museau jusqu’à sa nuque. Elle était entourée de chaque côté, par une paire de cornes dont les ramifications faisaient penser aux bois d’un cerf aux pointes effilées. Il étira son petit corps en poussant en avant ses pattes antérieures semblables à des serres d’oiseaux. Au niveau des omoplates, les deux fines ailes à la robe fauve s’allongèrent. Elles étaient clairsemées de deux lignes noire et blanche à l’extrémité des plumes. Enfin, une longue et épaisse queue rousse recouverte de plumes se secoua en silence. Après un bâillement, ses pupilles en amandes verticales, tels les yeux d'un serpent, s’arrondirent en m’observant. La bête me regarda à peine, s’intéressant plutôt à Égrégore. Je fis taire ma chienne, qui ne cessait d’aboyer. La créature n'avait pas peur d’Égrégore. Au contraire, elle s’en amusait. Sans que j’y sois préparé, elle sauta d’un bond sur mon épaule et quitta des yeux Égrégore pour venir me lécher le cou. Sa langue rugueuse me chatouilla. Je pris avec délicatesse la bête dans mes mains qu’elle se mit à lécher. Je découvris qu’elle avait la même langue qu’un reptile, ce qui, avec ses pupilles en amande, titilla un peu plus ma curiosité.

            — Décidément, dis-je, ce bateau est plein de surprises. Je me demande bien d’où tu viens. Tu avais l'air de piquer un petit somme dans les vêtements qu’on m’a prêtés. 

            Je déposai l’animal sur la pile de linge et allait chercher une serviette avec laquelle j’entrepris de finir de nettoyer la boue recouvrant Égrégore. Ma chienne ne quittait pas l’écureuil volant des yeux. Je montai ensuite ma chienne sur le lit en la maintenant pour qu’elle sente la petite bête sans risque qu’elle ne l’attaque. Égrégore porta son museau devant l’écureuil ailé qui se mit à la lécher en fermant les yeux. Je sentis ma chienne se détendre avant de me regarder. Ni vraiment un oiseau, ni vraiment un écureuil, ni vraiment un reptile, la petite bête était un mélange de tout ça à la fois. La créature bâilla, fit quelques pas sur la couette du lit et se roula en boule, entourant son corps de sa longue queue plumée et touffue. Je reposai Égrégore au sol et pris les vêtements pour aller prendre un bain. Égrégore soupira de fatigue et se coucha sur le parquet au sol. 

            Je pris le temps de nettoyer ma prothèse. Ma veste était à jeter, pleine de boue et déchirée. Mon pantalon était dans le même état. Seule ma chemise pouvait encore prétendre être en assez bon état pour être réutilisée. Pas avant un bon nettoyage cependant.

            Trois coups résonnèrent contre ma porte. Je me levai d’un bon sur mon seul pied valide en m’accrochant au rebord de la baignoire.

            — Qui est là ? 

            — C’est Athalie, entendis-je à travers la cloison.

            Je lui demandai de patienter quelques secondes, sortis du bain, enfilai ma prothèse ainsi qu’un pantalon neuf et un maillot de corps blanc. Tandis que j’accrochai des bretelles offertes par le Professeur Winston, j’allai enfin ouvrir. Athalie patientait et me fixa de ses yeux bleus lorsque je lui ouvris.

            — Puis-je entrer ? me demanda-t-elle.

            Je bredouillai quelques mots incompréhensibles en ouvrant la porte en grand. Égrégore leva la tête, me jeta un regard pour vérifier qu’il n’y avait aucun danger et se rendormit aussitôt. 

            — Oh, je vois que tu as fait la connaissance d’Éléosis.

            Athalie s’assit sur l’une des deux chaises de la table du salon et claqua des doigts. L’étrange écureuil volant se releva et s’envola avant de se poser dans le creux de la main de la fille aux cheveux blancs qui le caressa du bout du doigt. Éléosis ferma les yeux et je l’entendis ronronner de bonheur. 

            — Le Professeur Winston m’a laissé des vêtements, expliquai-je en montrant ma nouvelle tenue, et il y avait cette…chose qui dormait dedans.

            — Tu as dû te demander ce que c’était, ricana Athalie pendant que je m’assis sur le lit. 

            La lumière, même diffuse, faisait éclater la blancheur de la peau et des cheveux d’Athalie, laissant ressortir ses yeux bleus.

            — Cette petite chose appartient à Kuroko à vrai dire, et non à Winston. Il l’avait avec lui quand il est rentré dans la troupe. Éléosis est notre mascotte. Il s’agit d’un dragon des pommiers. Un animal qu’on ne trouve qu’au pays du feu calme. 

            C’était bien ce que je pensais. Kuroko n’était pas originaire de notre continent. Je restai bouche bée qu’il ait eu le courage de traverser l’océan pour venir jusqu’ici. Peu d’explorateurs étaient allés et étaient revenus de ce continent. On connaissait très mal ses pays et ses contrées.

C’était bien la première fois que j’entendais parler de dragons, ou que j’en voyais un. 

            — On l’appelle dragon du pommier, reprit Athalie, car ils adorent faire leurs nids dans des grosses pommes. Tu n’as peut-être pas vu, sa queue possède un dard. Il pique les fruits avec et y injecte son venin qui agit comme une résine. La pomme se solidifie jusqu’à la branche. Le dragon n’a plus qu’à creuser l’intérieur pour s’en faire un nid douillet. C’est là qu’ils y pondent. Ils sont très répandus là-bas, mais je ne suis pas venue ici pour te parler d’Éléosis, tu t’en doutes.

            J’acquiesçai, persuadé qu’elle avait en effet quelque chose à m’annoncer. 

            — Quelque chose ne va pas ? hésitai-je.

            — Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question, dit-elle en continuant de caresser Éléosis.

            Je voulais savoir comment toi, tu allais. Je sais très bien ce qu’il s’est passé à Wisperlow. Bien sûr, je n’y étais pas. Je l’ai senti dès que je vous ai vu, avec Matthew. Elle s’appelait Jubilée, c’est ça ?

            Je frissonnai de peur. Comment pouvait-elle savoir ? Elle s’aperçut tout de suite que je me sentais très mal à l’aise et tenta de se rattraper.

            — Je suis désolée, je n’ai jamais été douée dans les rapports humains. Comme l’a dit Creighton, je possède un don, autant qu’une malédiction. Je vois et je sens des choses qui peuvent se passer loin dans l’espace et le temps.  

            — Et tu as vu Jubilée ?

            — Dans tes bras avant qu’elle ne meure, oui. Je suis désolée pour ce qu’il vient de t’arriver, je voulais juste te signifier mon soutient. Ce n’est jamais facile, et moi-même je ne sais pas vraiment quoi faire pour t’aider.

            — Athalie, Jubilée n’est pas…

            La médium pinça ses lèvres dans un sourire désolé.

            — Il est parfois très dur d’accepter la réalité, et tu es encore sous le choc, ça peut se comprendre. On apprend à vivre avec le vide que ça laisse. J’en sais quelque chose.

            Je ne voulais pas parler de ça. Je désirai qu’on me laisse tranquille. Parler de Jubilée était la dernière chose dont j’avais envie. Je tentai de changer de sujet pour en savoir plus sur les membres de la troupe.

            — Chacun de vous semble avoir une particularité qui l’a fait souffrir avant de se retrouver ici. 

            — Oui, dit Athalie en hochant la tête. Abélia par exemple, a refusé d’être mariée de force. Elle s’est enfuie et son fiancé l’a retrouvée et l’a punie en l’attachant et en la tatouant de la tête au pied. Il voulait qu’elle ressemble à un cadavre afin que plus aucun homme n’ait envie d’elle. Le « crime » d’Abélia a été de vouloir être une femme libre. Ici, nous ne jugeons rien et elle peut faire ce qu’elle veut. Elle est une femme à part entière. 

            — Et Perrick et Kuroko ? demandais-je. Ils n’ont pas de « particularité » physique.

            Athalie posa Éléosis sur la table. Le petit dragon s’envola et vint se coucher à côté d’Égrégore qui ne broncha pas. La jeune femme se leva de sa chaise et fit les cent pas.

            — Pour Perrick, je te laisserai découvrir le reste par toi-même. La bosse n'est qu'une partie de l'iceberg. Kuroko lui n’a pas de particularité physique comme tu dis. Il excelle dans l’art de l’illusion et a été plus ou moins chassé de chez lui pour une sombre histoire familiale. Il a fini par arriver ici.

            J’hésitai à poser ma prochaine question. Je sentais, sans pouvoir expliquer pourquoi, que ce sujet était tabou et que l’aborder n’était pas une chose à faire. J’étais curieux et parler de tout autre chose me faisait oublier Jubilée un instant.

            — Et concernant Creighton ?

            Athalie se retourna vers moi, indécise. J’avais fait mouche. Le sujet paraissait épineux.

            — Ce serait trop long à te raconter, dit-elle. On ne parle pas vraiment de ça ici. Creighton est…corps et âme lié à ce vaisseau, pour ainsi dire. Le Cyrus est tout pour lui. Quiconque voudrait du mal à ce bateau passerait un mauvais moment. Je pense que tu voulais parler de ce masque de lapin. Il fait toujours une bonne impression la première fois qu’on le voit, non ? Que je sois clair avec toi, tu ne verras jamais le visage de Creighton. Personne ici ne l’a vu. J’ai été la seule à avoir cette chance, il y a longtemps. Et Winston, qui l’a connu avant nous tous. Ce masque n’a pas toujours été ainsi. C’est le professeur qui l’a « amélioré ». Le casque est alimenté par l’éther, comme tu as pu le remarquer, et sans lui, Creighton mourrait. Il le maintien en vie. Creighton passe son temps avec cette tête de lapin sur sa tête. Il mange avec, il dort avec. Il n’a pas un masque, il est le masque. Ce lapin fait partie intégrante de lui et il ne s'en sépare jamais.

            Je restai circonspect. Cette histoire m’avait l’air bien étrange. J’acceptai de prendre les informations qu’Athalie me fournissait. Tout ici était si bizarre qu’à vrai dire, plus rien ne m’étonnait. J’avais l’impression d’être passé dans une autre dimension à l’instant même où j’avais vu ce bateau.

            — J’ai tellement de questions Athalie, je pense qu’on en aurait pour toute la nuit. Je t’avoue que je commence à être fatigué. J’aimerais juste savoir une dernière chose. Qu’est-ce que c’est que ça ?

            Je pointai du doigt les lampes allumées au plafond et leur petit globe de verre qui scintillait. 

            — Ce n’est pas une lampe à éther, n’est-ce pas ? Ni à huile. Alors qu’est-ce que c’est ? 

            — Oh, ça ? s’exclama la jeune femme. Ce n’est ni de l’éther ni de l’huile. C’est une invention du Professeur. C’est une nouvelle forme d’énergie qu’il a inventé. Ne me demande pas comment ça marche, je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c’est qu’il appelle ça de l’électricité. Il pense qu’il pourra révolutionner le monde avec ça. Je n’arrête pas de lui dire qu’en restant enfermé dans son laboratoire, il ne va pas révolutionner grand-chose. 

            — Qu’est-ce qu’il fait ici ? Pourquoi est-il dans ce bateau ?

            — Parce qu’il s’est mis le monde de la science à dos. Lui, ce n’est pas physiquement qu’il fait peur aux gens, c’est plutôt là-dedans.

            Elle tapota sa tête pour désigner son cerveau.

            — Il est intelligent, peut-être trop. Et cela lui a causé beaucoup de problèmes. Ici, il nous aide à créer des spectacles, des illusions. En contrepartie, on le laisse faire ses inventions et changer le monde. Ou du moins son monde. Pendant une période, il voulait m’ausculter pour voir d’où me venaient mes dons, Creighton a dû lui interdire de poser la main sur moi, c’était assez dérangeant. Maintenant, tout va mieux. 

            Je souris et mes yeux se fermèrent tous seuls. J’étais exténué.

            — Je vois que tu veux dormir, c’est bien. Je m’excuse encore de mon accueil déplorable. Je tiens à te dire, à toi et Matthew que vous êtes les bienvenus ici. Vous pouvez rester autant de temps que vous le désirez, tant que vous nous aidez un peu pour les spectacles. Il n’y aura pas grand-chose à faire. Demain, nous ferons un tour du vaisseau pour visiter. Je vais te laisser dormir maintenant, je pense que c'est nécessaire. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où est ma cabine.

            Elle récupéra Éléosis qui dormait à poings fermés entre les pattes d’Égrégore et l’installa dans le creux de ses bras.

            — J’irai rendre cette petite bête à son propriétaire, dit-elle. Éléosis n’est pas méchant, il aime juste se poser là où c’est confortable. Allez, va au lit, on se verra demain.

            — Je ne comprends pas, la coupai-je avant qu’elle ne disparaisse. Si tu connais toute mon histoire… pourquoi vouloir nous aider ?

            Pour la première fois, je vis Athalie me lancer un sourire complice.

            — Parce qu’on a tous besoin d’aide parfois. Parce que je sais que tu es innocent, et parce qu’il y a bien une chose que tous les membres de ce bateau détestent ici, c’est l’injustice. Alors si on peut t’éviter de finir au bout d’une corde, ce serait bien.

            Je lui lançai un regard qu’elle comprit instantanément.

            — Je ne sais pas qui l’a tué. Ça, je ne l’ai pas vu, je suis désolée.

            Je ne répondis rien et me contentai de hocher la tête avec tristesse. Elle me laissa seul avec ma chienne que je fis monter sur le lit une fois la porte refermée. Je me déshabillai, éteignis la lumière et m’installai sous les draps. Je me demandai si Matthew avait pu trouver le sommeil, ou s’il nous avait entendus parler avec Athalie. Je savais que je ne réussirais pas à trouver le sommeil. Je tentai de fermer les yeux et les images de Jubilée vinrent s’imprimer sur mes rétines. Je n’arrivai pas à les chasser et fus pris d’une angoisse terrible qui me comprima le cœur. Un sanglot roula de ma gorge, suivi d’un second et d’un troisième. Je me mis à pleurer sans pouvoir m’arrêter. Je me sentis mourir à mon tour. Le vide s’installa de nouveau en moi, il me dévorait de m’intérieur. Je me roulai en boule et étouffai un cri de douleur en mordant dans mon coussin. J’avais besoin de Jubilée. Besoin de l’avoir auprès de moi, de la serrer dans mes bras et de lui dire à quel point je l’aimais.

            Je dormis peu cette nuit-là. Chaque fois que je fermais les yeux, d’étranges cauchemars imprégnaient mes rares songes et me réveillaient en sursaut. Je passai la nuit à pleurer, jusqu’à ce que mes yeux soient aussi rougis et secs qu’un désert.

            Jubilée n’était plus…

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Deslunes
Posté le 16/01/2022
Bonjour Matthias,
Bon je suppose que cette histoire ne se finira pas de suite (comme Océans d'ombres et de fleurs) car tu es occupé à ton autre série et que tu participes au salon de Lyon. C'est magnifique tout cela. Bravo et félicitations. Nous rêvons tous de cela !
Clemy
Posté le 24/08/2020
j'ai dévoré ce chapitre en revenant de mon travail haha. Il est bien ficelé puisque tu as amené d'autres personnages qui auront une place plus ou moins importante dans l'histoire je suppose?

Est-ce que tu t'es inspiré des jumeaux d'Alice au Pays des merveilles pour Talim et Turim? (c'est à eux que j'ai pensé en lisant les prénoms haha).

il y a juste le personnage d'Athalie qui me laisse un peu perplexe. Je t'avoue ne pas l'avoir compris totalement. elle est dans un premier temps indifférente à Zek puis à Matt', puis au moment du coucher, elle vient rendre visite à Zek et lui montre toute son empathie. Je t'avoue que ça m'a un peu déconcertée parce que je ne trouvais pas que ça collait vraiment.... après peut-être que cette double facette fait partie de ton personnage et que tu le développeras plus par la suite?
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