Après leur repas, monsieur Dawkins et son fils se reposent dans le salon.
Monsieur Dawkins : — Et ton collègue que fait-il ce soir ?
— Je l'imagine dans sa voiture à écouter sa chanson préférée : « Let's boogie. Let's boogie girl. Let's dance. Dance dance dance. We were on the floor, we don't mess around » en allant vers le night-club.
— C'est un funky cop.
— Il va à la chasse aux suspects dans les night-clubs, c'est plutôt un guignol.
— Quand même, t'aurais dû l'accompagner, vous auriez écouté : « Carry on my wayward son, there will be peace when you're done ».
— Très drôle mais notre boulot c'est du sérieux. Je te laisse p'pa je rentre pour passer une bonne nuit de sommeil, j'en ai besoin.
— Et ton enquête ?
— Je laisse le Funky cop s'en charger ce soir, je prendrais le relais demain matin.
— Bonne nuit Hank.
— Bonne nuit p'pa.
Au même moment au commissariat l'inspecteur Rodes compose un numéro de téléphone.
Rodes : — Est-ce que je suis bien chez Tracy la tigresse ?
Madame Birmingham : — Tracy, y a encore un pervers qui t'appelle !
Tracy : — M'man, je t'ai déjà dit de ne pas répondre à mon portable !
Tracy prend son téléphone des mains de sa mère et file dans sa chambre en claquant sa porte.
Rodes : — Allô Tracy.
Tracy : — Oui, je suis là.
— C'était qui la personne avec qui j'ai parlé avant toi ?
— Ma mère.
— J'aurais peut-être pas dû dire Tracy la tigresse.
— Non ça va, t'as simplement lu ma carte de visite, j'aime que les hommes se souviennent de moi, c'est pour ça que je leur donne cette carte.
— Tigresse !
— Oh, ça c'est une blague.
— Ça te dit d'aller dans des night-clubs ce soir.
— C'est un rendez-vous ?
— Non, c'est pour le boulot.
— Tu plaisantes !
— Je mélange toujours mon travail avec ma vie privée, c'est plus agréable. Tu ne trouves pas ?
— Tu bosses dans un night-club ?
— J'aimerais faire le tour des night-clubs que Janis fréquentait, une jeune infirmière, ça aime faire la fête.
— Ouais, je suis toujours prête à faire la fête. T'as de la chance, c'est moi qui lui ai fait connaître les bons coins.
— Alors tu veux bien m'accompagner pour une superbe soirée ?
— Je te suis ou plutôt je vais te guider et te faire connaître une soirée que tu n'es pas prêt d'oublier.
— La soirée semble prometteuse, on se retrouve dans deux heures devant chez toi.
— Pas de soucis, mon adresse est sur ma carte.
— Une carte maîtresse que je conserverai précieusement.
— T'es un beau parleur !
— J'ai la malédiction des beaux-gosses, on croit toujours qu'on a pas de bonnes réparties, mais c'est faux.
— Je vois ça, mais je ne vois pas où te mènera ton enquête ?
— Je ne sais pas non plus, mais je suis certain qu'on passera un bon moment, peu importe où l'enquête nous portera.
— À dans deux heures.
— J'ai hâte d'y être ma tigresse.
— La tigresse risque de te mordre.
— Mais je suis déjà mordu et tu m'as laissé une trace indélébile, Tracy.
— Arrête ton baratin ! J'ai déjà accepté ton invitation, je te laisse, sinon je ne serai pas prête quand tu arriveras.
— Je raccroche mais c'est seulement pour que l'on se retrouve au plus vite, à bientôt mon adorée.
Elle raccroche en pouffant, de temps en temps, les mecs en font vraiment trop, mais les beaux-gosses sont vite pardonnés par Tracy, elle ouvre son placard et cherche la tenue parfaite pour que ce flic oublie son enquête et qu'il soit subjugué par elle.
Le temps file vite, l'inspecteur Peter Rodes est passé en mode infiltration, il s'est acheté une tenue de soirée dans une boutique à la mode ce qui veut dire que le capitaine va encore râler en voyant ses notes de frais, mais l'excuse est toute trouvée, il est en mission officielle c'est donc normal que ce soit le commissariat qui règle la note, alors notre inspecteur n'a plus qu'à se concentrer sur son objectif en passant prendre sa chérie.
Arrivé devant l'appartement de Tracy, il lance sa réplique qu'il a préparé pour faire son joli cœur.
— Salut Tracy, t'es trop sexy !
— Merci, ça c'est un compliment.
— J'ai repéré quatre boîtes proches de l'appartement de Janis.
— C'est vrai qu'elle avait choisi son pied à terre pas loin des coins où l'on s'est bien s'amuser.
( Il lui montre une feuille où il a noté quatre adresses de night-club) — Alors on commence par laquelle ?
— Celle-là ! Ils ont des trop bons sons qui bougent.
— Allons-y, votre carrosse vous attend ma princesse.
— C'est la classe, tu t'es pas fichu de moi.
— Avec moi, c'est toujours la première classe !
Ils partent et un quart d'heure plus tard ils se trouvent une place dans un parking proche du night-club. Après une petite marche, ils arrivent enfin à destination.
Tracy : — Bon sang, il y a un monde fou ce soir, je sais pas si on va pouvoir rentrer.
Rodes : — T'oublies avec qui tu es ma chérie. J'ai la carte qui m'ouvre toutes les portes du monde.
L'inspecteur attrape Tracy par le bras et ensemble ils passent devant toute la foule. Un videur s'adresse à eux avec sa grosse voix.
Le videur : — Mec, je te conseille de retourner tout de suite dans la file si tu veux avoir la moindre chance d'entrer ici ce soir.
Rodes : — Tu sais qui je suis ?
— Non et à qui ai-je affaire ?
— Vu le métier que tu fais, tu connais la musique et tu te rappelles certainement de cette chanson : « Parle à ma main ». Et qu'est-ce qu'il y a dans ma main ? ( il sort son insigne de police ) Tu vois ça, c'est ta carte sortie de prison. Donc si tu me comprends, si moi pas content, toi va en prison, tu ne touches pas de pognon et ta vie devient un vrai enfer, mais tu peux éviter tout ça. Alors je peux rentrer avec ma copine ?
— Vous pouvez entrer monsieur.
— Bien, et pendant qu'on y est. ( Il sort la photo de Janis de son portefeuille) Tu as déjà vu cette fille ?
— Oui, elle est déjà venue plusieurs fois.
Ils entrent.
Rodes : — Tu vois Tracy, aucun problème pour rentrer et en plus je suis sur une bonne piste. C'est le parfait moment pour danser.
— On danse. J'adore cette chanson.
— C'est décidé, c'est notre chanson, je suis ton Roméo et tu es ma Juliette, tu sais que si on a un enfant un jour, on devra l'appeler Taylor.
— Taylor, c'est un prénom qui marche pour une fille ou un garçon.
— Tu vois, tout nous sourit.
Après plusieurs danses, l'inspecteur va au bar en sortant sa photo de Janis.
Il s'adresse à la barmaid.
Rodes : — Vous auriez pas un soda ?
— Vous préféreriez pas un verre d'alcool, c'est plus ce qu'on a l'habitude de servir ici.
— Non, je conduis ce soir.
— Ah ok, je vous sers un coke.
— Avec des glaçons et une rondelle de citron.
— Avec la rondelle de citron, cela double le prix de la boisson.
— Au diable l'avarice, on ne vit qu'une fois. Et vous connaissez cette fille ?
— Dire que je pensais, que vous me faisiez un plan drague, d'habitude les flics, je les repère du premier coup d'œil.
— Je sais, je fais souvent cet effet, on m'a déjà surnommé le kiss cool.
— Parce que vous faites de l'effet.
— Va savoir ! Enfin ce soir, je cherche des infos sur cette fille. Tu la connais ?
— Je crois qu'elle s'appelle Jenny ou Jane, un truc dans le genre.
— C'est Janis.
— J'étais pas loin.
— Bon voila ta question bonus. Tu l'as déjà vu traîner ici avec quelqu'un ?
— Ces filles-là, ça traine toujours avec des tas de gars, mais je crois qu'elle était souvent avec votre copine, une vraie tigresse.
— T'as pas d'autres infos ?
— Le patron de la boîte deal de la drogue en grosse quantité.
— C'est pas mon problème, je suis de la police criminelle, pas des stupéfiants.
— Alors, j'ai rien à déclarer.
Tracy arrive au bar.
Tracy : — Tu viens danser ? C'est « Party in the USA » et sur cette chanson j'adore me déhancher.
— J'arrive de toute façon, mon enquête est au point mort ici, on fait deux danses puis on ira ailleurs.
— Viens danser ! La prochaine boîte n'est pas vraiment faite pour danser.
— Et on y fait quoi ?
— Tu verras bien quand on y sera, en attendant, viens danser !
Rodes avale son coke puis rejoint Tracy sur la piste de danse, ils dansent et s'amusent bien jusqu'à la fin de la chanson où ils s'embrassent, une autre chanson plus douce passe, ils restent sur la piste de danse jusqu'à la fin de la chanson puis sortent retournent au parking et se dirigent vers le second night-club, la circulation est fluide, vu l'heure c'est assez normal et ils arrivent rapidement dans le club, il n'y a pas de monde qui attend à l'entrée, Tracy fait signe au videur, il les laisse rentrer sans problème.
Tracy : — Ici, t'as pas besoin de jouer les gros bras !
— Je ne joue pas.
— C'est dommage, il y a une salle de billard dans le fond.
— J'aime bien cette ambiance rétro, des tables où des types sont tranquillement assis pendant que le pianiste joue des classiques. Tu reconnais cette chanson ?
— Tout le monde connaît the girl from Ipanema, après il va certainement jouer feelings ou des vieux tubes des Beatles voir du King Elvis Presley.
— Tu connais vraiment bien ce genre d'endroit !
— C'est pas mon premier rodéo. Cowboy ! Tu vois dans ce genre d'endroit les mecs attendent paisiblement à leurs tables les filles, si ça marche pour le gars, il lui offre une boisson et une demi-heure plus tard l'affaire est pliée, sinon ils continuent à écouter de la musique jusqu'à ce qu'une autre tente une approche.
— Et le billard sert à quoi ?
— La séduction est un jeu, alors avant d'entrer dans un jeu sérieux, ça fait un bien fou de se détendre avec un jeu simple comme le billard.
— Tu veux jouer ?
— Monsieur devient sérieux !
— Non, je me plonge dans l'ambiance et puis si on ne s'assoie pas à une table, les gens vont se demander ce qu'on fait là.
— Alors, je t'explique les règles.
— Je sais jouer au billard américain.
— Ici on ne joue pas pour des points.
— Et on joue pour quoi ?
— Des faveurs sexuelles.
— Si je gagne, tu me feras des trucs. Et si tu gagnes ?
— Tu me feras des trucs.
— En gros, c'est gagnant-gagnant.
— Ici, si tu joues au billard avec une fille, c'est que t'as déjà gagné.
La partie commence et l'inspecteur Rodes mets boules sur boules dans les trous alors que Tracy dès qu'elle tente un coup rate lamentablement, trois parties plus tard, le jeu est fini.
Tracy : — Waouh ! Tu m'as éclaté, je vais devoir payer ma dette ce soir.
— Tu m'aurais pas laissé gagner ?
— Ne me dis pas que cela te gêne ? Et qui dit que c'est toi qui a gagné ? On change d'endroit ?
— D'accord, tu veux pas boire quelque chose avant la suite ?
— Si tu veux, demande à Jimmy, il sait ce que j'aime.
Au bar.
Rodes : — Vous êtes Jimmy ?
— Oui.
— C'est pour ma copine, elle m'a dit que vous saviez ce qu'elle aimait.
— Un cocktail lagoon bleu pour Tracy.
— Tracy vient souvent ici ?
— Tracy est une habituée, elle vient un peu moins souvent depuis quelques temps mais elle passe quand même de temps en temps.
Rodes sort la photo de Janis et la montre à Jimmy.
Rodes : — Et cette fille ?
— C'est Janis, elle adore jouer au billard, elle. Elle est venue ici deux, trois fois d'abord avec Tracy, elles ont joué à chaque fois avec un mec différent au billard et puis Janis a commencé à venir seule pour jouer contre des mecs au billard. Janis était très doué au billard, mais je ne crois pas que les types avec qui elle jouait s'en souciaient.
— Merci, Jimmy.
— De rien, ce genre d'infos se rémunère avec un bon pourboire.
— Très bien, voilà pour toi Jimmy.
— Merci monsieur.
Rodes se parlant à lui-même : — Je t'en ficherais des mercis monsieur, avec ce que je t'ai filé et tous tes pourboires que tu dois recevoir, je passerai bien un coup de fil pour te dénoncer au fisc, espèce de rat.
Rodes : — Au fait Jimmy c'est quoi votre nom de famille ?
— Tout le monde m'appelle Jimmy Neutron.
Rodes à part : — Le fourbe, il est loin d'être bête, si cela se trouve, il ne s'appelle même pas Jimmy, j'ai d'autres chats à fouetter, j'apporte sa boisson à Tracy et on repart vers la prochaine boîte.
Tracy : — Merci, t'as donné un bon pourboire à Jimmy, il est super sympa avec moi.
— T'inquiètes, j'ai été plus que généreux avec lui. La soirée est loin d'être finie. Et si on allait dans une autre boîte ?
— D'accord, je finis mon cocktail et on y va, on pourra y aller à pied c'est à cinq minutes d'ici, là-bas c'est fait pour danser.
Ils sortent et arrivent devant le night-club, pas de problème pour rentrer. Le gars à l'entrée les prévient que ce soir ils font un concours de danse avec un gros lot à la clé. Rodes remercie le gars et demande à Tracy si elle est partante pour un petit concours. Tracy accepte le challenge et après un passage aux toilettes, ils s'inscrivent au concours. Rodes est maintenant sur la piste de danse, le concours commence et Rodes a le syndrome de Footloose : ( son corps bouge divinement bien en accord avec les vibrations musicales ) Tracy n'est pas aussi doué mais elle arrive à le suivre. Les chansons passent et il y a de moins en moins de participants, on arrive à la dernière chanson « The time of my life » et il reste quatre couples sur la piste, tout les couples ont la même idée finir sur un superbe porté comme Patrick Swayze dans Dirty Dancing, mais sans avoir répété avant c'est vraiment mission impossible, ce qui fait que Tracy ne le tente pas alors que les trois autres couples le font, toutefois deux des trois couples se ratent lamentablement, le couple gagnant est celui qui réussit le porté. Rodes et Tracy finissent second, ils ont droit à dix consommations gratuites. Il est maintenant très tard, la danse les a épuisés, Tracy propose à Rodes de rentrer, il accepte en profitant de ce qu'il a gagné.
Rodes : — J'adore cette boisson. Tu sais pourquoi ?
— Parce que c'est gratuit.
— Non, parce qu'on l'a gagné, c'est la célébration de notre mérite. Et tu sais ce que j'ai gagné d'autre ce soir ?
— Je te croyais, épuisé.
— Le temps qu'on arrive chez moi, j'aurais à nouveau la pêche pour ma tigresse.
— La tigresse va te mordre !
— J'ai la peau dure.
Ils rient, finissent leurs boissons puis sortent de la boîte et rentrent chez l'inspecteur. La nuit est bien finie tout comme la mission de l'enquêteur, demain il devra faire son rapport. Mais que pourra-t-il bien mettre dans ce rapport ? Pas grand chose, enfin son enquête avance tout de même. En s'endormant à côté de Tracy, il se dit que tout ça attendra bien demain.
Notre inspecteur prend son temps dans l'enquête mais au moins il en profite bien ! La narrateur est parfois odieux, parfois idiot mais toujours aussi drôle (=
J'avais noté quelques remarques mais mon commentaire ne s'est pas enregistré )= Je te mets ce dont je me souviens.
Au début du chapitre le père et le fils évoquent des chansons. Je trouve que c'est un peu étrange qu'ils donnent deux trois phrases alors qu'ils pourraient se cantonner au titre. A moins, évidemment, qu'ils chantant mais dans ce cas, je pense qu'il faut le faire comprendre plus explicitement au lecteur.
-2-3 phrases sont un peu longues. C'est pas très gênant mais mettre un point de temps en temps ca n'est jamais désagréable.
Ca reste plaisant à lire,
Bien à toi !
Je viens de lire les chapitres 2 et 3 de votre roman. J'ai été un peu gênée par les intervalles dans les dialogues au niveau de la mise en page. Sinon, votre flic me parait moins idiot que dans le premier chapitre même s'il mène l'enquête à sa façon cool et un peu je m'en foutiste. Son chef a l'air un peu plus sérieux. Juste une remarque: les deux n’ont pas l'air de travailler ensemble. Sinon, çà se laisse lire avec plaisir, l'humour est toujours bien présent.
A suivre donc.
Bah oui, c'est encore mouuuuahahah ! Bref, c'est encore un excellent chapitre, ça m'a fait rire, je me pose aussi quelques questions, mas j'en saurai très certainement plus très vite.
A très bientôt et bravo pour ton texte, quoique je n'en sois qu'au début !
Mais sinon, c'est toujours très bon. Il y a plusieurs perles dans ce chapitre qui m'ont vraiment fait rire. Le funky cop, la mère de Tracy qui répond au téléphone, "Mon patron deal de la drogue en grosse quantité", la réplique MAGIQUE du "je mélange toujours travail et vie privée"...
En plus, le rythme est bon, il se passe toujours quelque chose, j'ai pas pu m'arrêter, et j'adore l'ambiance des nights-clubs qui se succèdent comme ça. Et en plus, je commence sincèrement à me demander qu'est-ce qui est arrivé à cette pauvre Janis.
Voili voilou